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16.août.201516.8.2015 // Les Crises

Le futur que Google 
nous prépare

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Source : Pierrick Marissal, pour L’Humanité, le 29 juillet 2015.

Hégémonique et tentaculaire, la firme californienne est une entreprise au pouvoir quasi souverain. Mais derrière le prédateur économique 
se cache aussi un projet de société ultra-individualiste, basé sur la méritocratie et la science, pour gouverner l’humanité de demain.

C’est devenu un réflexe. Derrière son écran d’ordinateur, à la moindre question, on clique sur Google. Une traduction ? Google. Le plan d’une ville ? Google. La dernière actualité ? Google. Chaque mois, le célèbre moteur de recherche répond à quelque 100 milliards de requêtes. Plus de 90 % des humains ayant accès à Internet utilisent aujourd’hui ses services : de la messagerie électronique aux vidéos Youtube… En l’espace d’une décennie, la firme californienne, fondée en 1998 dans un garage de la Silicon Valley par Larry Page et Sergueï Brin, a vampirisé l’univers numérique et organisé un empire tentaculaire. Mais l’entreprise à la rentabilité florissante ne veut pas se contenter de compter les milliards de dollars. Les dirigeants de Google nourrissent une autre ambition quasi messianique : changer le monde. Et il faut les prendre au sérieux. « On ne peut pas comprendre Google si on le considère uniquement par ses intérêts financiers, son ambition est politique, explique le sociologue Dominique Cardon, professeur à l’université Paris-Est. Penser que Google n’est motivé que par des raisons économiques, c’est le considérer comme une vieille structure capitaliste rentière européenne. Alors qu’ils ont un modèle de société, entrepreneurial, mais aussi scientifique, créatif et politique. »

Eric Schmidt, le PDG de Google, ne se présente pas comme dirigeant d’entreprise. Il ne parle pas business, mais révolution et vision du monde. Son avant-dernier livre, The New Digital Age, se conclut ainsi : « Notre ambition est de créer le meilleur des mondes. » Et Google ne se contente pas de paraphraser Aldous Huxley. Il se donne aussi les moyens de sa puissance. Avec, tout d’abord, une assise économique phénoménale. Un trésor de guerre de près de 60 milliards de dollars, placés bien au chaud aux Bermudes, et des ressources abyssales issues de son quasi-monopole de la publicité sur Internet avec ses régies Adword et Adsense. Mais ce n’est là qu’une partie de son activité. L’entreprise est perpétuellement dans une logique de création et de conquête. Grossir toujours. Alors Google crée et détruit à coups d’innovation technologique. Ces dernières années, l’entreprise a investi massivement dans la santé, la robotique, l’intelligence artificielle, la culture et même l’automobile…

Écarter l’État et ses règles 
comme la solidarité et la justice…

Son influence est telle qu’elle en devient une force politique. En février 2013, Eric Schmidt est reçu à l’Élysée par François Hollande avec les honneurs d’un chef d’État. Lors de la conférence de presse, les deux hommes sont côte à côte, d’égal à égal. Pourtant son statut d’entreprise souveraine s’est organisé contre les États, considérés par les dirigeants de Google comme des structures du passé, nocives puisqu’elles freinent la créativité des individus. « L’État est une machine à protéger tandis que la technologie est fondamentalement perturbatrice », aime à expliquer Eric Schmidt. « Ce sont des libertariens, souligne Dominique Cardon. Ils sont persuadés qu’un individu peut changer le monde si on le laisse pleinement et librement exprimer ses capacités et sa créativité, et surtout en écartant l’État et ses règles comme la solidarité et la justice… Ils veulent transformer le monde en exacerbant l’égoïsme matérialiste. »

Le projet politique de Google est centré sur la méritocratie, le culte absolu de l’excellence. « Une vision du monde, qui se retrouve dans leur manière d’organiser le travail », note Yann Le Pollotec, chargé de la révolution numérique au PCF. Dans le jargon de l’entreprise, il faut recruter les meilleurs, appelés « chevaliers » (knights), véritable puissance créatrice de Google, qui doivent avoir toute la liberté possible. Et il y a « les manants » (knaves), les médiocres, qui sont dans le ressentiment et qu’il faut écarter pour ne pas contrarier l’excellence des autres. Cela crée une structure où les employés sont tellement en compétition que l’on n’a plus besoin de management. Les patrons de Google l’ont écrit et théorisé dans leur livre How Google Works, aujourd’hui enseigné dans toutes les écoles de management, où ils expliquent que le plus important est le recrutement.

« L’une des bibles des libertariens américains, explique Dominique Cardon, est l’ouvrage d’Ayn Rand Atlas Shrugged. Dans ce roman philosophique, les riches, qui sont fortunés parce qu’ils sont les plus scientifiques et les plus créatifs, jamais parce qu’ils sont héritiers, en ont assez de l’État et de la solidarité et font sécession. Ils partent créer une ville close, dans le désert, alors que la société, privée de ses brillants chefs d’entreprise, se décompose. Sortir des règles et des contraintes, de la solidarité et de la redistribution, de la justice, de l’État, pour laisser libre cours à la créativité de l’individu, voilà ce que veut Google. » Dans cette pensée libertarienne, on n’a pas le droit de ne pas être excellent, de ne pas vouloir changer le monde.

Pourtant, chez les libertariens et chez Google en particulier, domine la croyance que l’humain est fondamentalement imparfait. Trop déterminés par les impulsions et les passions, les hommes ne sont pas objectifs. Il faut ainsi compter sur la science et la technologie pour les améliorer. Par le transhumanisme d’un côté (lire interview) et la volonté de combattre la mort, mais aussi en faisant mieux que l’humain, grâce à la technologie. « Quel que soit le problème rencontré, que ce soit un grand challenge pour l’humanité ou un problème très personnel, il y a une idée, une technologie qui attend d’être découverte pour le résoudre », assurait au Time Magazine Ray Kurzweil, l’ingénieur en chef de Google. Le principe de la Google Car, voiture automatisée qui circule déjà aux États-Unis, est, par exemple, de remplacer le principal facteur de risque d’accidents de voiture – le conducteur – par une machine, supposée bien plus fiable. Éric Schmidt le confirme : « Votre voiture doit se conduire toute seule, il est impensable de laisser des humains conduire. C’est un “bug” que les voitures aient été inventées avant les ordinateurs. »

« Il y a un messianisme scientiste chez Google, poursuit Dominique Cardon. Ils sont scientistes, comme on l’était au XIXe siècle. » Pour eux, le monde est connaissable mathématiquement, dans chacun de ses atomes. Google espère progressivement découvrir les lois mathématiques qui régissent nos comportements, nos amours, nos joies, notre subjectivité… L’ambition de l’algorithme de Google est, d’approximation en approximation et grâce aux probabilités, de dépasser les humains, en faisant émerger du réel des lois mathématiques. « Et ce qui est étonnant pour un sociologue comme moi qui travaille sur les comportements en ligne, c’est que, souvent, statistiquement, cela fonctionne ! » ajoute Dominique Cardon.

Un algorithme au pouvoir
 très inquiétant

Cet algorithme du moteur de recherche de Google, nommé Page Rank, organise, filtre et hiérarchise notre accès au savoir et à l’information. Bien plus efficacement que ne le feraient des humains, Page Rank tend à indexer tout le savoir. La hiérarchie des résultats est purement méritocratique, si on excepte les résultats publicitaires. L’algorithme, selon de nombreux facteurs pas tous connus, choisit les meilleurs sites, puis, dans une proportion de 20 % environ, les personnalise selon le profil de la personne qui a fait la recherche. « L’hégémonie mondiale de Google tient avant tout à cette ressource très spécifique au Web, qui est le moteur de recherche, explique Dominique Cardon. C’est une utilité fondamentale du réseau, ordonnée, conduite par une entreprise privée. Son pouvoir est très inquiétant. »

L’algorithme est à la fois au service des utilisateurs, notamment parce qu’il est produit, amélioré et enrichi par les internautes, mais il reste aussi au service de la stratégie commerciale de Google. Il est très rare qu’un point de vue hétérodoxe soit mis en avant dans les résultats de recherche de Google. Les logiques dominantes gardent la main et participent au contrôle social. Eric Schmidt, lors d’une interview accordée au Wall Street Journal, a même avoué une ambition totalitaire : « Je pense que la plupart des gens ne veulent pas simplement que Google réponde à leurs questions. Ils veulent que Google leur dise quoi faire ensuite. »

Pour Pierre Mounier, chercheur en humanités numériques et auteur d’Homo Numericus, Google se nourrit de nos vies, de nos actions, des contenus que l’on produit pour les monétiser… En ce sens, Google nous appartient. Pour lui, il faudrait que l’on commence à considérer Google, et en particulier son moteur de recherche, comme un bien commun de l’humanité. Pierre Mounier propose que ce soit l’Unesco qui hérite de la gouvernance de ce moteur de recherche, principale source d’accès au savoir et à l’information. « Le patrimoine mondial est l’héritage du passé, dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir », explique l’Unesco dans sa convention de 1972. Ce patrimoine appartient à tous, et sa définition correspond parfaitement, selon Pierre Mounier, au moteur de Google et au cyberespace qu’il indexe. L’idée séduit Yann Le Pollotec : « Google marchandise une certaine forme de communisme, monétise du bien commun, en profitant du fait que le moteur de recherche en est la principale porte d’entrée. » Il serait peut-être temps de remettre la main sur cette porte d’entrée.

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CImballi // 16.08.2015 à 02h00

J’aurais tendance à considérer Dominique Cardon plus dangereux que Google en fait. Il voudrait nous faire croire que Google dirige nos vies, il voudrait nous faire croire que Google est tellement important qu’il faudrait que ça devienne un patrimoine mondial ! Quelles foutaises, c’est beaucoup trop d’honneur fait à Google. Il existe d’autres moteurs de recherche que Google, alors pourquoi décréter que Google a le meilleur algorihtme ? General Motors était le principal producteur de voiture pendant 77 ans. Puis, en 2009, banqueroute. Alors plutôt que de craindre Google, pomouvons les alternatives.

89 réactions et commentaires

  • CImballi // 16.08.2015 à 02h00

    J’aurais tendance à considérer Dominique Cardon plus dangereux que Google en fait. Il voudrait nous faire croire que Google dirige nos vies, il voudrait nous faire croire que Google est tellement important qu’il faudrait que ça devienne un patrimoine mondial ! Quelles foutaises, c’est beaucoup trop d’honneur fait à Google. Il existe d’autres moteurs de recherche que Google, alors pourquoi décréter que Google a le meilleur algorihtme ? General Motors était le principal producteur de voiture pendant 77 ans. Puis, en 2009, banqueroute. Alors plutôt que de craindre Google, pomouvons les alternatives.

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    • Alain C // 16.08.2015 à 07h56

      En Europe, Google représente plus de 90% de l’activité de recherche, ce qui est quasiment un monopole.

      Aux US, google ne représente que 60 à 70% des recherches, Yahoo ayant réussi à maintenir une bonne part de marché

      Bing (Microsoft) reste en-dessous des 10%

      L’ensemble des autres « Moteurs de recherches » sont anecdotiques avec moins de 3% de parts de marchés.

      Il y a eu de nombreuses tentatives concurrentielles, mais aucune crédible à ce jour.

      Google connait ce succès parce que son algorythme de ranking est excellent et parce qu’il s’améliore sans cesse.

      Egalement parce que Google s’est mis en tête de référencer TOUT le savoir de l’humanité, et qu’il sont réellement en passe de le réaliser.

      Tant que cela se maintenait aux connaissances dans l’objectif de faire le meilleur internet possible, Google était une entreprise plutôt bénéfique.

      Maintenant qu’ils se mettent en tête de « changer le monde », pour un « monde meilleur », et notamment de vouloir nous dire ce que nous devrions faire et ne pas faire, cela devient très dangereux.

      Ils enregistrent TOUT, notamment tout ce que vous faites sur votre PC, vos données personnelles, vos habitudes, etc

      Je crois que sur ce site, on sait tous où cela conduit….

      L’idée de « réquisitionner » Google pour en faire un bien commun me semble une bonne idée.

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      • KM // 17.08.2015 à 12h44

        « L’idée de “réquisitionner” Google pour en faire un bien commun me semble une bonne idée. »

        Oui, ca se finit toujours bien quand on confie un tel pouvoir à une organisation étatique ou para-étatique…

        Soyons sérieux 3 minutes, si on veut vraiment éviter toute dérive, alors il faut casser d’une façon ou d’une autre le monopole. Mais au vu de l’histoire récente et de l’influence des différents lobbies sur les organes « représentatifs » du peuple, je doute que quoi que ce soit change.
        Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé sur les semences…

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    • bourdeaux // 16.08.2015 à 08h07

      Tout à fait d’accord. L’article me semble trempé de paranoïa. Certes il y a aujourd’hui quasi-monopole, mais parce que google est ressenti par les utilisateurs comme le moteur le mieux fichu, à tort ou à raison. L’article fait un gros procès d’intention aux dirigeants de google, mais dans les faits, moi je constate qu’en 2010, quand j’ai tapé « crise » sur google, on m’a proposé les pages du point, du figaro, et Berruyer ! c’est quand même pas encore tout à fait dictatorial  !

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      • V_Parlier // 16.08.2015 à 14h45

        J’aurais pour ma part tendance à penser que Google se fait de la publicité en entretenant cette réputation sulfureuse mégalomane. Le public est fasciné par ce qui fait peur (les stars à la réputation démoniaque ou un peu folles, les personnages extravagants aux propos provocants, etc…). Google, çà ressemble trop à un film hollywoodien, c’est trop simple! Ca permet en revanche de ne pas parler de ce qui nous menace vraiment mais qui est moins spectaculaire (TTIP, Monsanto, plans US, mondialisme néolibéral, etc…). Google aime ce type de « monde » et en tire parti, bien entendu.

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      • JV // 16.08.2015 à 23h56

        Si le moteur vous a suggéré les-crises.fr dans les premiers résultats c’est justement en fonction de vos recherches précédentes, de vos préférences, vos habitudes et vos favoris. En fait Google utiliserait 57 paramètres pour vous identifier et ainsi vous proposer des résultats adaptés à vos goûts:

        http://www.rene-pickhardt.de/google-uses-57-signals-to-filter/

        C’est là tout le danger, car l’utilisateur lambda, non politisé qui ne s’intéresse qu’aux sports et à la météo n’aura pas accès à les-crises.fr s’il décide un jour de taper « crise » dans le moteur. Google (et Facebook) fonctionne de telle façon qu’a un moment donné, l’utilisateur se retrouve piégé dans une bulle qui le conforte et dont il ne sortira pas à moins que Facebook le veuille ou que l’utilisateur lui-même brise la bulle.

        Mais puisque la majorité des gens préfèrent suivre le courant, ce phénomène d’enfermement est omniprésent et dangereux pour l’information alternative ou dissidente ET pour la connaissance au sens large. Google se défend en argumentant que seulement 20% des résultats sont personnalisés ce qui ne présente pas de grande différence de résultats de recherche d’un individu à l’autre. OK pour le moment, mais changeront-ils leurs paramètres lors d’une troisième guerre mondiale, d’une crise économique d’ampleur systémique ou d’une révolution violente aux États-Unis? Que ce passera-t-il de ce 20% lors’une épidémie mondiale d’une maladie mortelle dont Google sera actionnaire de la pharmaceutique qui fabrique le vaccin?

        Le débat est large et reste ouvert.

        http://www.generation-nt.com/google-recherche-personnalisee-duckduckgo-actualite-1641342.html

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      • Lili // 17.08.2015 à 09h21

        Bonjour,

        Fabrice Epelboin explique que les big data nous y conduisent très probablement :

        https://www.youtube.com/watch?v=QVBRC9MmZJk

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        • Lili // 17.08.2015 à 14h59

          Cette vidéo de Fabrice Epelboin répondait au message de Bourdeaux qui évoquait le fait dictatorial …

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    • adrien // 16.08.2015 à 11h04

       » Trop d’honneur fait à Google  » ? C’est pourtant bien ce qui s’est concrétisé par les indécentes rencontres entre un chef d’État (Hollande) et Schmidt. Ce dernier a consenti à une aumône de 60 millions d’E dans le cadre d’un projet des éditeurs pour la. transition vers le numérique, alors qu’un redressement fiscal d’un milliard pourrait lui être réclamé.
      Il y a la double question de « l’optimisation fiscale » des opérateurs du Big Data dont Google est le chef de file, et celui de l’abus de position dominante des trust surpuissants que produit cette société basée sur le libertarianisme, le droit de la propriété individuelle, et qui aboutit au brevetage du vivant. C’est ce qui nous attend en réalité avec les négociations opaques en cours pour le grand marché transatlantique. Bon article donc de Dominique Cardon.

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    • Vincent // 16.08.2015 à 13h39

      Bonjour,

      Clmballi, je comprends bien ce que tu veux nous faire comprendre, en l’occurrence que nous sommes quand même des être libre de choix.

      Toutefois j’aimerais nuancer un petit peu la comparaison que tu fais avec Google et Général Motor.

      Général Motor fournit avant tout des produits finis remplaçable n’importe quand, alors que le cas de Google est beaucoup plus complexe.

      Google a plusieurs facettes :

      Il fournit tout d’abord des services : son moteur de recherche, Gmail, agenda, Traducteur, Google Maps.
      Tandis que dans le domaine du logiciel il fournit le kit de développement « Material Design » (une société s’engage sur 7 ans quand elle choisit un kit de developpement) et « Android OS ».

      Enfin Google peut se prévaloir de maîtriser canaliser les échanges et recherche du monde entier utilisant son moteur de recherche. Il détient une connaissance énorme que même un Etat n’a pas : le comportement des gens de toute la planète.

      Google vend et vole notre « connaissance » sans même nous en rendre compte.

      Une partie du futur sera ainsi pour les intervenants techniques informatiques :
      Ils parleront avec une montre connectée ou un téléphone connecté pour leur dire ce qu’ils font où ils en sont et quand ils auront terminé. Ils oublieront qu’il sont en train de communiquer avec Google ou Apple. Tout va aller très vite, vous allez voir.

      Personnellement Google inquiète, Apple aussi même s’il me semble que leur philosophie est un peu différente.

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    • Morane Duranton // 16.08.2015 à 13h58

      Oui, j’utilise personnellement le moteur de recherche Qwant…qui est parfait…et Google a disparu de mes écrans…ai viré le Google +…et cherche une alternative au Google map…(si quelqu’un a une idée ?)…

        +9

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      • François Roess // 16.08.2015 à 14h31

        Alternative à gougeul map : OpenStreet Map, cartographie collaborative

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      • jmdest62 // 16.08.2015 à 19h16
    • JETI // 16.08.2015 à 14h30

      Personellement, comme moteur de recherche j’utilise Ixquick ou DuckDuckGo, comme traducteur Yandex et à la place de Google map, Yandex map, pour ce qui est du courriel c’est Thunderbirs, pour internet Firefox et comme système d’exploitation Magéia (GNU Linux) et je ne m’en porte pas plus mal, au contraire, c’est une façon de faire de la résistance à l’Hégémonie.

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      • benben962 // 17.08.2015 à 21h42

        Thunderbird est un logiciel qui récupère les mails sur un serveur distant, mais sur quel serveur sont vos emails à l’origine et y restent-ils après consultation ?

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    • master t // 16.08.2015 à 23h25

      Ce qui vous est donné, la liberté, vous sera repris…
      Quand on voit GOOGLE on devrait aussi voir le transhumanisme et son pendant: un systeme informatisé, interconnecté et autonome en terme d’Intelligence Artificielle… une espece de Skynet.
      L’eugénisme, cette vieille idée nourrit à la mamelle de la sociologie naissante d’Auguste Comte, s’inscrit dans le positivisme scientiste du xIx eme siecle et s’est prolongé jusqu’à nos jours grace aux promesses du « progrès » technologique. Déjà à l’aire coloniale, la race des conquerants blancs se servait de la religion pour colorer sa légitimité dominatrice, face à des peuples de passion plutot que de raison.
      La technologie évolue… pas l’humain.

      Demain il paraitra logique et sain d’intégrer de la bio technologie afin de devenir des « etres augmentés », l’argent sera le dénominateur commun à toute réalisation en ce sens. Une frange de l’humanité n’aura bien évidemment pas accès à ce « progrès » et se verra reléguer au rang de primates. L’Homme Nouveau, affranchis des contraintes naturelles, cognitivement sur dimensionné, pourra se sentir supérieur, à juste titre, de ses frères restés à la traine du progressisme.
      Tout en haut de ce nouvel ordre hiérarchique, on trouvera une super intelligence artificielle pour laquelle on aura eu la judicieuse idée de creer, grace à une cohorte d’experts triés sur le volet, une base factice mémorielle d’un vécu construit pour cette occasion. En construisant ce vécu on arguera que le Golem agira, réagira, pensera et … se pensera dans un cadre directionnel concus pour éviter qu’il ne nuise à l’élite. On pensera aux fameuses lois d’Azimov comme point d’ancrage.

      Le fait est que Google et son algorithme qui lui permet sa vélocité discriminative ne sont qu’un aspect saillant du problème posé car au delà se pose la question fondamentale du pourquoi et que pour le moment on ne regarde que ce qui a trait au comment.

      « Dans « The map and the territory, Greenspan avance l’idée que lorsque les régulateurs auront intégré l »étude et le décodage des animal spirits, alors ils pourront les modéliser. » (BERTEZ)
      L’objectif est le controle absolus des marchés par l’intégration des modèles psycho-comportementaux des acteurs de marché, afin d’éliminer l’incertitude, l’imprédictibilité et in extenso assurer le MEILLEUR DES MONDE PAR LE MEILLEUR CONTROLE SOCIAL. Ceci est un exemple interessant des motivations d’une élite qui agit par pulsion dominatrice, puisqu’il s’agit bien d’idéal de PUISSANCE/JOUISSANCE.
      Cet idéal épouse les contours de l’hybris et élimine de fait toute pensée/action limitative associée à une morale. La véritable Liberté n’a tout bonnement pas de limite puisque la puissance se confond avec l

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      • Frenchpastoral // 17.08.2015 à 21h21

        L’ampleur du pouvoir acquis est effrayante. L’éthique derrière Google l’est encore plus, élitisme massif, fantasme d’éternité, post-positivisme presque naïf basé sur la foi en l’extensibilité sans mesure du pouvoir technologique et scientifique. Par contre, même si nous sommes au sommet de la vague d’outils comme Face Book et Google ( qui est, quoi qu’on en pense le meilleur outil de recherche et offre le traducteur le plus dynamique et nuancé) seront désertés pour d’autres outils incessamment.
        Et c’est peut-être l’aspect ridicule de la volonté d’ Hubris ( pas hybris) et le mélange entre pouvoir moral ségrégatif et tout-puissant et efficacité technique qui aura le dernier mot en remettant cette démesure morbide au pas…

          +0

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    • Crapaud Rouge // 16.08.2015 à 23h37

      Ce n’est pas tant Google lui-même qui est inquiétant, mais la direction que prend l’évolution socio-technologique sous le poids des mastodontes du Net, ainsi que des boîtes comme Tesla et les entreprises purement financières. Elles ont en commun le culte de l’excellence, de la performance et de la concurrence qui promet aux « faibles » de rester sur le carreau.

        +8

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      • lvzor // 20.08.2015 à 13h42

        …. J’observerai aussi que ce n’est pas le moteur de recherche qui est inquiétant, c’est le moteur de recherche + gmail, + android + chrome + …. +… +… +….

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  • atanguy // 16.08.2015 à 02h19

    « on n’a pas le droit [ ] de ne pas vouloir changer le monde. »
    Le tout est de savoir pourquoi et pour qui?
    Si c’est pour changer la société basée sur le consumérisme, l’abolition de la finance et pour La liberté l’égalité et la fraternité. Je suis pour.
    La science ne doit pas être rejetée, c’est un outil et comme tel il dépend de celui qui l’utilise: Un marteau peut servir a construire une maison mais aussi a estourbir le voisin.

      +28

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    • luc // 16.08.2015 à 23h07

      au lieu de dire « la science ne doit pas être rejetée », je dirais plutôt : la science ne doit pas être manipulée à des fins égoïstes, car c’est le cas actuellement

      par ailleurs, je ne vois pas qui oserait dire qu’il « rejette la science »

      on peut dire qu’aujourd’hui la science est manipulée à des fins égoïstes, car elle excelle dans l’industrie de l’armement… alors qu’elle est toujours incapable d’aider à lutter contre la pollution, ou contre la pauvreté

      elle prétend exceller dans l’industrie pharmaceutique, pourtant le niveau de santé des gens reste plutôt moyen…

        +3

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      • atanguy // 17.08.2015 à 06h51

        Dans le texte, je trouve le ton plutôt ‘antiscience’:
        « « Il y a un messianisme scientiste chez Google, poursuit Dominique Cardon » etc…
        Et la science ne se résume pas seulement a ses applications mais je suis d’accord que ses applications sont gérées par le système basé sur le profit et non le bien être de la majorité

          +1

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    • Damien // 20.08.2015 à 15h09

      « Je ne veux pas refaire l’univers, je veux juste que tout le monde y vive. »

      Demain une oasis, Ayerdhal

        +0

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  • Dan // 16.08.2015 à 04h49

    Google a racheté Boston Dynamics en 2013:
    https://www.youtube.com/watch?v=-e9QzIkP5qI

    Je reste confiant que ces toutous ne seront jamais munis d’intelligence artificielle ni d’autres divers equipements supplementaires..

      +7

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  • Patrick Luder // 16.08.2015 à 05h06

    Moi j’aime bien la plateforme Gmail, c’est pratique et gratuit, et je ne me laisse pas avoir par leurs binz …
    Par contre je déplore le trop peu de moteurs de recherche efficaces autre que google, on a un peu l’impression de se faire diriger quand on cherche quelque chose de flou sur la toile, mais quand on recherche une page précise on tombe dessus, c’est une belle performance.

    Quand à tout le reste, lunettes voitures et autres gadgets, eh bien ce ne sont que des gadgets, rien de plus et cela ne m’intéresse pas.

    Prenez ce qui vous intéresse quand c’est gratuit et rejetez tout le reste … simple, non ?
    Et tant-pis pour les pigeons qui y laissent des plumes, ce ne sont que des pigeons !

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    • Téji // 16.08.2015 à 09h40

      allez voir du côté de chez Qwant, par exemple !

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    • Mifrl // 16.08.2015 à 10h18

      En ce qui me concerne j’utilise le moteur IXQUICK et j’en suis très satisfait…
      https://www.ixquick.com/fra/

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    • Lage // 16.08.2015 à 10h50

      Hélas non, ce n’est pas si simple… Je ne sais pas ce qu’il en est exactement de Google mais tous les sites « gratuits » font de l’argent sur l’utilisateur qui ne paye rien. En utilisant les données que vous transmettez par exemple pour faire de la publicité ciblée. Je vous explique le principe : vous recevez parfois des emails de les crises.fr ou vous avez une alerte placée sur ce site, l’algorithme de Google sait que les-crises.fr est lié à Olivier Berruyer et tentera de vous faire afficher de la pub pour son prochain livre à la première occasion ! Ou de la pub pour le bouquin d’Emmanuel Todd car le nom Todd apparaît souvent sur ce site.

      Mais cela peut être plus subtil : l’algorithme sait sans doute mieux qu’Olivier quel est le profil sociologique des gens qui consultent le site, sait que qui s’intéresse à « Emmanuel Todd » achète bio plus que la moyenne (je n’en sais rien, j’invente !) et donc sont plus susceptibles que la moyenne des français de vouloir aller au travail à vélo. Il tentera alors de refiler de la pub pour des vélos pliables. Ou des avocats experts en divorce s’ils s’avèrent que les quarantenaire qui achètent bio divorcent plus que la moyenne (encore une fois, j’invente, mais les corrélations sont parfois très surprenantes !)

      Ces algorithmes peuvent encore faire un « cluster » avec les emails que vous utilisez : c’est à dire utiliser ces adresses pour voir qu’il y a un groupe de gens qui doivent partager des caractéristiques en commun puisqu’ils s’écrivent entre eux. Si certains d’entre eux achètent un déodorant parfumé à la framboise, l’algorithme se dira « tiens, on va essayer de faire des pubs pour un déodorant à la framboise pour tout ce cluster là ».

      Pas si gratuit que cela…

        +7

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      • Stéphane Grimier // 17.08.2015 à 12h27

        Si c’était que ça….en 2015, il faut quand même être un sacré pigeon, ou un fieffé arriéré pour se sentir forcer d’acheter parce que google vous dépose un placard pub à droite ou à gauche. Où est le danger ? Non ceci n’est que la partie visible de l’iceberg, le profilage visible, qui engrange par bruteforce advertising de l’argent pour financer le reste : des services qui attirent, comme un pot de miel.

        Car ce qui est inquiétant, et très difficilement déterminable, c’est le profilage invisible, celui dont on ne perçoit pas encore les effets. Celui qui vous identifie en tant qu’individu unique avec un identifiant attribué alors que vous ne vous êtes jamais identifié personnellement. Celui qui, que vous changiez de machine, de téléphone, vous retrouvera tôt ou tard par des croisements divers, très variés, et insoupçonnés, au gré de vos activités, ou celles de vos proches, amis, collègues, etc….

        Le croisement sur des TB de données : le big data.
        Ce genre de contrôle, n’a pas de prix.

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        • 2Citoyen // 19.08.2015 à 14h34

          Google big data et stockage… en Belgique, se trouve à Mons, à côté du Shape (OTAN).

          Sévèrement gardé par ailleurs.

          Ils n’avaient pas d’autre choix que cette petite ville-là en Europe…non?

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      • Paco // 17.08.2015 à 17h31

        Bon après la publicité tu en vois dans la rue , à la télé , tu l’entends à la radio …

        certes là elle n’est pas ciblée sur toi personnellement mais moi leur algorithme il me fait bien marrer parfois quand tu viens d’aller visiter un site ou l’autre de vente (le cas aujourd’hui voitures et t-shirts) et que 2 heures après on te sort de la pub pour les 2 sites que tu viens d’aller voir …

        sérieusement , merci mais je les connais déja et c’est pas vous qui allez me faire acheter en me mettant l’image 58 fois par jour , si je voulais ce t-shirt je l’aurais acheté directement pas 5 jours après

        enfin j’imagine que des gens un peu plus manipulables se font avoir , mais pour leur cas ils se refont aussi avoir pas la pub de la télé ou dans l’abris bus qu’ils utilisent tout les jours , donc on un moindre mal.

        Et puis personne n’as jamais été forcé d’utiliser google à ce que je sache , si vous préférez l’ancienne méthode je pense qu’il doit rester des bibliothèques , maintenant je pense que google reste plus rapide et efficace.

        non le problème pour moi serait que google se range d’un coté ou d’un autre et au lieu de laisser un libre accès a tout savoir choisirait celui qui est bon , un peu comme si d’un coup d’un seul tout accès aux sites parlant de la guerre du viet-nam devenait interdite , bref que ces sites ne soient plus accessibles , là se serait dangereux.

        tant que google se contente de compiler toutes les infos (même sur nous) sans faire de choix sur lesquelles ont leur place dans le monde ça me va.

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      • Frenchpastoral // 19.08.2015 à 13h02

        Et qui
        1 / Oblige à ne pas effacer les pubs ?
        2/ Oblige à se fournir en fonction des pubs ?

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    • pingouin-vigilant // 16.08.2015 à 12h55

      Gmail, google? il me semble plutôt que c’est microsoft, c’est moins mal, car Microsoft est en perte de vitesse, pourvu que cela se poursuive…

      Quand aux moteurs de recherche, j’utilise ixquick par défaut, et seulement si j’estime nécessaire, je termine avec google, et c’est assez rare.

      google n’est pas gratuit, nous le payons par notre assujettissement aux résultats qu’il nous propose, et bien plus encore par sa négation complète du pouvoir politique.

      Quand au « gadgets » je pense qu’ils sont potentiellement bien plus néfastes que cela, les lunettes si nous ne les combattons pas, nous les porterons tous tôt ou tard, et ainsi google nous maintiendra sous contrôle en permanence, hors temps de sommeil.

      Amicalement

        +3

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      • Maria // 16.08.2015 à 19h51

        gmail = google
        hotmail = microsoft ( en perte de vitesse depuis des mois ) – ils ont même arrêté je crois le MSN que tout le monde voulait utiliser il y a dix ans .

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  • Ankou // 16.08.2015 à 05h37

    Le Trans humanisme est extrêmement dangereux!

    Voir cet article sur l’immortalité suivant Google: http://www.atlantico.fr/decryptage/et-maintenant-google-annonce-immortalite-pour-fin-siecle-laurent-alexandre-vincent-pinte-deregnaucourt-2279143.html/page/0/1?yahoo=1

    La Finance remportera-t-elle son combat contre l’Homme?

      +11

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  • JMikha // 16.08.2015 à 08h35

    Il se trouve que je connais bien Google car je suis informaticien spécialisé en développements de logiciels mais sur des plateformes gros et moyens système IBM. Il n’est pas possible de critiquer Google comme on critique l’UE par exemple car Google a effectivement apporté au monde des avantages très positifs. En effet, l’UE a été à l’origine de la perte de notre industrie et bientôt l’élevage, donc on peut dire que l’UE a été négative à 100% pour la France, y compris sur le plan de la démocratie. Il n’en va pas de même pour Google, loin s’en faut.
    Il ne faut pas perdre de vue que l’industrie du logiciel depuis internet ne peut en aucun cas être comparée à l’industrie classique. Pour vous donner un exemple, j’ai travaillé environ 5 ans à l’élaboration d’un logiciel sur IBM. Un collègue Australien a voulu le tester. Il l’a téléchargé, ce qui a demandé moins d’une minute. Donc, il s’est retrouvé avec une copie exacte de mon logiciel représentant 5 années de travail simplement en lui communiquant un lien via un email (pas de frais de transport, pas de douane, rien). Pour comparer avec la filière porcine dont on parle tant en ce moment, pour transporter un camion de porcs d’un pays à l’autre de la même manière qu’un logiciel il faudrait recourir à des procédés de transmutation qui permettraient de dupliquer les porcs jusqu’à destination. Nous serions dans de la science-fiction. Donc, l’industrie du logiciel est mondiale par nature avec internet.
    D’autre part, Google est en train de détrôner Microsoft grâce au Cloud. En deux mots, Google propose en complément de son célèbre moteur de recherche une suite bureautique online. La version payante intéresse de plus en plus les entreprises car moyennant un coût annuel parfaitement prédictible, il n’y a plus aucun coût caché contrairement à la suite bureautique Microsoft ; En effet, aucun coût d’installation du logiciel et aucune gestion des versions puisqu’avec Google tout est disponible online en SaaS de façon transparente pour l’utilisateur final. En fait, avec Google, presque aucun coût matériel non plus puisque l’espace disque Cloud est inclus dans la mensualité. Nous sommes donc bien en présence d’une révolution de l’industrie du logiciel grâce au Cloud.
    Pour la petite histoire, les données de chaque utilisateur sont stockées et réparties dans des serveurs hébergés dans de gigantesques Datacenters. Pour vous donner une idée, Google disposerait actuellement de 2 à 3 millions de serveurs interconnectés, ce qui est gigantesque, et ce nombre de cesse de croître mois après mois.
    Pour en revenir au problème de l’hégémonie, Google est bien moins hégémonique que l’était Microsoft il y a dix ans car nous avons plusieurs acteurs majeurs en compétition maintenant. Il ne faut pas oublier que Google est en train de mettre à mal non seulement l’hégémonie Microsoft mais il a trouvé une solution compétitive y compris pour contrer le logiciel libre soit disant gratuit (lorsqu’un logiciel est gratuit, le produit c’est vous). Pour beaucoup de raisons, je serais plus nuancé que l’article de Pierrick Marissal. Par exemple, relativement à l’Unesco, rien n’empêcherait cet organisme qui ne manque pas de fonds, de financer son propre moteur de recherche concurrent afin de « mettre la main sur cette porte d’entrée ». Je reste convaincu que la main de Google n’est pas une plus mauvaise main que beaucoup d’autre du fait de la concurrence… N’oublions pas que les Russes ont leur propre moteur de recherche https://www.yandex.com/
    Donnons la liberté de choix aux citoyens avec plusieurs moteurs de recherches concurrents, ce sera beaucoup plus prudent si vous voulez mon avis.

      +9

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    • pingouin-vigilant // 16.08.2015 à 14h59

      @ JMikha,

      Tous les avis sont respectables,
      Cependant je relève que:
      vous insinuez que le logiciel libre ne l’est pas…
      Personnellement j’installe chez moi des logiciels libres, linux debian, open office, et et nombreux autres, sans être contraint de créer un compte chez linux, sans recevoir des publicités linux, ou autres sollicitations de partenaires commerciaux.
      Si vous connaissez un moyen d’installer dans ces mêmes conditions un logiciel sur android de google je suis très intéressé.

      Les louanges attibuées au cloud et aux applications bon marché de google, sont surprenantes, en effet nous savons tous que google exploite commercialement tout ce qui passe par ses serveurs.

      Vous épinglez à juste titre l’UE, mais google et l’EU mêmes méthodes, ils décident de notre avenir sans nous!

      L’industrie du logiciel ne peut etre comparée avec les autres secteurs industriels, en réalité, elle ne l’est pas et bien avant internet car microsoft à imposé au niveau mondial ses conditions d’utilisation:
      – pas de garantie
      – nous achetons uniquement le droit d’usage, pas le logiciel.
      – a inventé le logiciel intuitif ( dons pas besoin de mode d’emploi, si ça ne fonctionne pas il faut aux mieux acheter une mise à jour, etc…)
      – nous oblige à racheter leur moulinette régulièrement alors qu’ils changent essentiellement le bureau.
      Cette différence de traitement est donc très regrettable.

      Bref google microsoft, et j’y ajoute amazone ça me fait plaisir! même combat, il faut leur limer les dents, c’est urgent.

      Amicalement.

        +14

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      • JMikha // 16.08.2015 à 19h32

        Dans ma longue carrière j’ai connu 3 Grands Satans qui ont fait l’objet chacun de livres à grand tirage et qui livraient chacun un nombre incalculable de scandales. J’ai connu le monopole d’IBM, le monopole Microsoft, puis… mais je ne crois pas que Google est en situation de monopole comme l’était IBM et Microsoft car Microsoft a une solution cloud qui tient la route et est toujours un redoutable challenger. De plus, les Russes n’ont pas dit leur dernier mot, loin s’en faut autour de Yandex.
        Ce que Google vend de nos données est pitoyable. J’ai fait des essais. Par exemple je voulais acheter une niche à chiens pour une amie, je me suis retrouvé avec des pubs sur les niches à chien pendant 6 mois… ce qui m’a amusé.
        Je me demande si toute cette propagande anti-Google n’est pas encore plus exagérée que la propagande anti IBM ou anti Microsoft dans le passé.
        Relativement au logiciel libre, vous dites que vous avez tout et que vous ne payez rien. Bravo! Une simple question: ceux qui ont élaboré ces logiciels libres vivent de quoi? de l’air du temps? ce sont des ingénieurs de haut niveau qui ont une famille et qu’il faut payer. Ces logiciels demandent des mois de travail à plein temps. Alors il y a là un gros problème non résolu.
        Un exemple, ABP qui limite le nombre de publicité sur le web est gratuite. Ils vivent de quoi? c’est très simple, certaines publicités passent quand même…
        C’est une petite guéguère ennuyeuse mais il ne faut pas exagérer.

          +4

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        • JMikha // 16.08.2015 à 20h13

          Juste encore une dernière remarque @pingouin-vigilant, le logiciel libre vit de… allez un petit effort… vous l’avez dit vous-même: « je n’ai pas besoin d’acheter Linux ». Si vous êtes un décideur et que votre société veut s’équiper en informatique, je suis certain que vous allez choisir Linux. C’est là que vous allez commencer à payer… j Donc si c’est gratuit, le produit c’est vous!

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          • Maria // 16.08.2015 à 20h53

            Vous pouvez utiliser linux très largement au sein d’une société sans avoir à payer . C’est à partir du momment ou vous prenez des contrats de maintenance/assistance que vous devez payer . Comme dans tous les cas vous avez besoin de quelqu’un au sein du personnel qui intervienne sur le système informatique, autant ne pas embaucher un charlot et prendre un admin réseau/système digne de ce nom ( pas un geek fou de jeux vidéo )

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          • Bardamu // 16.08.2015 à 21h44

            Ben non.
            Je vous colle ci-dessous un extrait de « La motivation des auteurs et le financement des logiciels libres » (http://casteyde.christian.free.fr/system/linux/guide/online/x294.html)

            Enfin, de nombreuses sociétés contribuent à des logiciels libres tout simplement parce qu’elles en ont besoin. Il est en effet souvent préférable d’adapter un logiciel libre qui satisfait ses besoins à 80% et de développer les 20% restants, quitte à redistribuer les modifications et améliorations qui y sont apportées, que de redévelopper l’intégralité d’un logiciel équivalent ou d’en financer le développement par une société tiers. Le coût total de développement d’une solution complètement propriétaire est en effet généralement beaucoup plus élevé. On voit bien que dans ce cas, les développeurs de logiciels libres sont avant tout leurs propres utilisateurs..

              +2

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            • JMikha // 16.08.2015 à 23h09

              C’est une fable. Seul ceux qui ont fait le logiciel libre sont capables de le modifier, sauf à y passer au minimum un an ou deux. Les logiciels libres sont d’une complexité… à faire peur. Bon mais chacun son point de vue. Si le logiciel libre est si bien que ça, il gagnera la partie et ce sera très bien pour tout le monde. En tout cas, pour du logiciel gratuit, il met du temps à percer si vous voulez mon avis… en 15 ans il n’a même pas réussi à détrôner Microsoft, sauf dans les administrations… il doit bien y avoir une raison non? depuis le temps…

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            • Bardamu // 16.08.2015 à 23h31

              Parce que vous avez compris « particulier » là où il est question d' »utilisateur ».
              Il est évident que ce sont des programmeurs de sociétés informatiques qui font le boulot mais ladite société y trouve son intérêt pour les raisons avancées.
              Pour ma part, l’institution qui m’emploie paye des developpeurs pour améliorer un logiciel libre dont nous utilisons beaucoup d’instances. Nous bénéficions en retour d’améliorations financées par d’autres. Cerise sur le gâteau, les développeurs ont aussi une philosophie et un éthique qui les amènent à vouloir vivre de leur travail sans forcément aspirer à devenir milliardaires.
              Pour info, l’écrasante majorité des serveurs qui forment Internet tournent avec du libre (linux, PHP, SQL,…). En ce qui concerne le particulier, le talent marketing de Microsoft a réussit en effet.

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          • roblex // 17.08.2015 à 06h57

            le code source d un logicel libre n est pas dur a modifer, pour plusieur raisons, je vais vous en citer 1) plein de commentaires dans le code 2) programme modulaire 3)makefile pr compiler…
            J ai jeter un coup d oeil sur code source du noyau de linux lui meme et c des fonction et structures bien expliques en C meme si le noyau d un SE n est pas une affaire simple

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  • vesso // 16.08.2015 à 08h56

    Il faut bien reconnaître que l’humain, dans sa globalité, est terriblement médiocre. Si peu d’intelligence parmi mes contemporains immédiats dont l’horizon semble se limiter à Candy-Crunch…Les puissants -Google- ont fait le même constat depuis des temps bibliques. Remercions les de vouloir nous améliorer, avant que l’idée ne leur vienne, par désespoir plutôt que par méchanceté, de limiter drastiquement la population comme dernière chance de sauver la planète et la vie elle-même. Puisque nous ne sommes pas capables de nous élever par nous-même, laissons faire des gens plus intelligents…J’adhère -par désespoir certes, mais que reste t’il d’autre devant l’état du monde ?- au projet de modifier radicalement l’espèce et accélérer son évolution vers un être meilleur que l’humain, un successeur…

      +3

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    • TuYolPol // 16.08.2015 à 09h39

      Étymologiquement, « terriblement médiocre » est …. un oxymore ? La référence de la médiocrité, c’est la moyenne, par définition, et par opposition à l’exception. Par conséquent, la globalité sera toujours médiocre, et l’exception jamais globale.
      Qui juge l’humain ici-bas, sinon l’humain lui-même ? Qui est capable de désirer la justice sinon l’humain ? Qui qualifie les bons et les mauvais effets de l’existence humaine sinon l’humain ? Lui, qui déplore et génère de la barbarie et de la violence, tout en souhaitant la civilisation et l’harmonie. La tragédie éternelle est qu’on ne pourra jamais avoir l’un sans l’autre : tout système fabrique et accueille ses pathologies, l’inévitable pathos, miroir noir de la vie.
      Ainsi, la finance alliée à la globalisation devient une pathologie, du point de vue de la vie humaine et de la vie de la planète. L’élitisme, le narcissisme technologique, l’aristocratie scientifique devient une pathologie, du point de vue de l’humanisme. En un mot : pouvoir. L’inévitable et envahissant pouvoir, happé par sa propre reproduction. Le pouvoir n’est pas spécifiquement humain, c’est bien plus que cela.
      Mon pessimisme se dissout dans le long terme. L’harmonie et l’équilibre sont des forces fondamentales. Dans le court terme, nous pouvons et devons lutter pour nos convictions.

        +14

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      • Frenchpastoral // 17.08.2015 à 22h37

        Le positionnement d’un  » homme bon » à venir et corrompu par le système est une impasse. Il semble que c’est ce mirage, tant fantasme religieux que fruit des théories de régénération et de sélection de la race dont on connaît les différents précédents idéologiques qui empêche une vision plus pondérée des capacités humaines depuis toujours à ne pas se détruire non seulement entre collectivités étrangères mais aussi à s’auto-détruire. Peut-être qu’une des premières démarches est celle de la prise en compte de cette pulsion de mort qui est aussi une des faces de la survie avec un peu de goût illimité pour le pouvoir et la nuisance en sus comme partie prenante de l’espèce et non fruit de conjonctures culturelles et économico-sociales qu’elle a elle-même générées. ( On pense à l’excellent travail de Jared Diamond qui nous éclaire sur ces fonctionnements d’emprise millénaires d’un groupe à l’autre, sous l’égide de Françoise Héritier au travail collectif sur la violence ou encore de Slavoj Zizek, entre autres)

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  • Cyrille // 16.08.2015 à 08h58
  • Tom // 16.08.2015 à 09h34

    voici une nouvelle intéressante qui va dans le sens de l’article ci-dessus.
    Cette nouvelle de Cory Doctorow est la traduction de Scroogled, récit publié en septembre 2007 par le magazine Radar.

    lien : http://cfeditions.com/scroogled/

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  • Sébastien // 16.08.2015 à 09h37

    Quid des concurrents de Google? Bizarre qu’on laisse des secteurs de marchés à de quasi-monopoles quand on se prétend ultra-libéral.
    Et qui me dit que les concurrents seraient plus vertueux?
    Un article qui passe à côté du sujet.

      +2

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  • Bardamu // 16.08.2015 à 09h54

    Pour information, l’association Framasoft a lancé depuis un petit bout de temps une campagne « Degooglissons internet » et propose des outils, sans doute moins beaux et performants que ceux de Google mais tout a fait suffisants. Le plus difficile étant de changer ses habitudes.
    L’action vaut plus que la lamentation.
    http://degooglisons-internet.org

      +12

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    • Bardamu // 17.08.2015 à 14h31

      Pour compléter :
      Ce soir à 18h10 sur @franceculture , @mben_vvl (le juriste de l’asso) parlera de GAFAM et de @degooglisons !
      https://twitter.com/Stupid_Eco/status/633189042763493377

        +0

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    • JMikha // 17.08.2015 à 18h31

      OK on degoogelise, super! exactement comme on s’attaquait à Microsoft avant, super! au profit de qui? Avez-vous déjà entendu Google s’attaquer au logiciel « libre » Linux comme vous le faites? Si vos solutions sont meilleures, moins chères à l’usage, vous serez les gagnants et tout le monde sera content! où est le problème? vous êtes moins bons?

        +0

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      • Bardamu // 17.08.2015 à 21h14

        Si la position actuelle de Google ne vous pose pas de problème tant mieux pour vous.
        Je trouve que la démarche de cette petite association sans grands moyens mérite qu’on la cite même si cela parait dérisoire comme peuvent le sembler bien des initiatives. Mais alors rien ne vaudrait la peine de rien.
        Pour info Google participe au logiciel libre aussi.
        Quant à savoir si la solution est meilleure ou pas, cela dépend de vos critères. Le non pistage d’un moteur de recherche, la non utilisation des données personnelles, etc sont peut-être plus importants aux yeux de certains que son efficacité pure.
        Après vous êtes « libre », mais au moins vous savez.

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    • christian // 18.08.2015 à 11h50

      Sympa en principe, mais le message passerait mieux si cette assoc n’avait pas de compte chez gougueule plus, fessebouque et touitteure.
      À mes yeux en tout cas c’est de gros hypocrytes !

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  • St3ph4n3 L. // 16.08.2015 à 09h59

     » la croyance que l’humain est fondamentalement imparfait. Trop déterminés par les impulsions et les passions, les hommes ne sont pas objectifs.  »

    Voilà qui a un air de déjà vu, non ? En fait, la grande nouveauté de notre époque, c’est que c’est pareil aux autres. Se débarrasser du corps, cette chose sale et corruptible, toutes les religions nous ont déjà fait le coup et, avant elles, des systèmes de pensées comme celui de Platon avec son monde des idées pour ne citer que le plus connu. Je ne veux pas dire qu’il ne faille pas s’en inquiéter. Il convient de rappeler que tout n’est pas informations, somme des données qui peuvent être collectées avec un dispositif technologique (écran, clavier et tout le bataclan derrière) . Il y a aussi cette chose qu’on appelle connaissances et qui ne se trouve pas sur Google mais là où est notre corps.

    Alors, faut-il s’inquiéter de Google ? Résolument, oui. Parce que la dernière fois dans l’histoire de l’Humanité où l’on a prétendu prendre la science comme moyen quasi-impératif et avoir la création d’un homme nouveau pour finalité quasi-absolue, ça a donné l’eugénisme avec les conséquences qu’on sait aujourd’hui.

      +10

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  • FileDansLeVent // 16.08.2015 à 10h48

    « Le principe de la Google Car, voiture automatisée qui circule déjà aux États-Unis, est, par exemple, de remplacer le principal facteur de risque d’accidents de voiture – le conducteur – par une machine, supposée bien plus fiable. Éric Schmidt le confirme : « Votre voiture doit se conduire toute seule, il est impensable de laisser des humains conduire. C’est un “bug” que les voitures aient été inventées avant les ordinateurs. » »

    Quelle vision d’horreur !!!

    Pour la moto, cela va être un peu plus difficile heureusement.

      +10

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    • atanguy // 16.08.2015 à 18h23

      Ouai,je pense qu’une voiture sans chauffeur peut être une bonne chose: Plus besoin d’avoir SA propre voiture: Quand vous avez a vous déplacer,vous allez en ligne ou téléphonez et la voiture arrive a votre porte et vous emmène ou vous voulez aller. Résultat Moins de voitures a construire, en stationnement, moins d’accidents,moins de ressources utilisées et moins de pollution – Bien sur la voiture sera Electrique.
      Et si vous aimez conduire,rien ne vous empêchera d’aller sur un circuit, ou vous serez amené par la voiture que vous aurez commandée…

        +1

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  • ChristineG // 16.08.2015 à 10h55

    Eh bien, on a réussi : en faisant disparaître progressivement toute dimension spirituelle de l’humain, nous y voilà au rêve de l’homme-machine, avec la technologie comme nouveau dieu. Bonjour l’évolution !

    Mais bon. Rappelons-nous l’ogre Microsoft — pas très à la page ces temps-ci. A part évidemment de Bill Gates qui s’occupe de refaire le monde à coup d’eugénisme. Finalement, nos technocrates sont plutôt une menace pour l’humanité.

    Et puis leurs voitures qui se conduisent toutes seules ? Ils ont dû les arrêter sur le campus Google … trop d’accidents …

      +10

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  • RGT // 16.08.2015 à 11h01

    La perfection n’est pas viable. ce sont justement les imperfections qui permettent aux êtres vivants de s’adapter à un environnement en changement permanent.

    Selon moi, ces idéaux de « mondes parfaits » sont voués à s’écrouler rapidement au moindre petit changement car ils ne supportent aucune modification notoire de leur environnement.
    Ces idéaux ne sont que des stratégies à très court-terme, tout comme la spéculation financière mais ne peuvent s’adapter à de changement radicaux.

    Il suffit de regarder ce qui est advenu aux dinosaures : Ils étaient « parfaits » dans leur environnement et ils étaient au sommet de la hiérarchie de tous les êtres vivants, cantonnant les autres espèces, et particulièrement les mammifères (les « gueux »), dans des rôles insignifiants…

    Puis PAF !!! une chute de météorite, il y a 65 millions d’années, les a totalement erradiqués (à l’exception de leur descendants les oiseaux qui ont aujourd’hui un rôle secondaire) de la surface de la terre.
    Il faut quand-même préciser que cette météorite n’a fait qu’accélérer leur déchéance : Quelques millions d’années avant cet événement crucial ils avaient déjà commencé à s’éteindre.

    Ça me rappelle un proverbe arabe d’une grande sagesse :

    Un prince avait épousé la plus belle et la plus parfaite de toutes les femmes.
    Tout était parfait chez elle, à l’exception d’un tout petit grain de beauté sur son dos…

    Au fil du temps, le prince deint de plus en plus obnubilé par ce grain de beauté qui était une imperfection qui prenait à ses yeux une importance bien plus grande que la perfection de son épouse.

    Il convoqua tous les spécialistes du monde connu et proposa une véritable fortune à celui qui arriverait à faire disparaître cette imperfection et rendre ainsi son épouse totalement parfaite.

    Ce qui fût fait, et il eut l’immense joie d’avoir une épouse d’une perfection totale…

    Peu de temps après, son épouse tomba malade et périt sans qu’aucun médecin ne put faire quoi que ce soit pour la sauver.

    Morale de cette histoire : La perfection ne peut exister en ce monde. Il faut toujours qu’il y ait au moins une petite imperfection pour pouvoir exister.

    Le monde « parfait » de ces idéalistes d’opérette n’est pas viable et durera assurément beaucoup moins longtemps que toutes les autres expériences sociales passées.
    Ils oublient seulement une petite chose qui a une importance critique : Les « gueux », les « inférieurs » s’adaptent beaucoup plus vite qu’eux et survivront à des changements importants de leur environnement, ne serait-ce qu’à de simples considérations énergétiques (plus de pétrole par exemple)…

    Leur monde « parfait » est basé sur une consommation énergétique et sur une consommation de ressources naturelles (nécessaires pour maintenir leur monde technologique).

    Comme les ressources sont fortement limitées ils se trouveront à court de « carburant » assez rapidement ce qui entraînera leur chute. Et là, aucune solution, si ce n’est de « réduire la voilure », mais dans ce cas leur monde ne sera plus aussi « parfait »…

      +8

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    • Rhubarbe // 16.08.2015 à 13h47

      Et si on transformait les gueux en pétrole ?! 😀

        +4

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      • RGT // 16.08.2015 à 16h26

        Pour le pétrole, je ne suis pas certain, mais pour la bouffe, il y a déjà quelqu’un qui y a pensé…

        Dans le film « Soleil Vert » les cadavres des humains sont transformés en alimentation dans une société « futuriste » très policée et avec des castes sociales très différentiées…

        Quand je pense à ce film aujourd’hui je suis persuadé qu’il ne s’agissait PAS de science-fiction mais d’un avertissement sur ce qui nous attendait dans le futur…
        A croire que l’auteur avait réalisé une machine à voyager dans le temps et qu’il souhaitait nous avertir de ce qui nous attendait.
        Bien sûr, cet avertissement est passé totalement inapperçu.

        Si un jour vous voyez des publicités pour des tablettes alimentaires nommées « Soleil Vert » vous saurez que cette prophétie s’est totalement réalisée…
        Pour l’instant la partie politico-sociale s’est déroulée sans anicroche et nous allons bientôt trouver dans nos assiettes du « Soleil Grec »…
        Il faut bien rembourser la dette et comme les grecs n’ont plus que leur corps à vendre ça ne saurait tarder.
        Je suis certain que la technologie permettant de transformer des cadavres humains en alimentation existe.
        Pour l’instant ils l’utilisent dans l’industrie agro-alimentaire pour nous concocter des mets délicieux dont le plus ancien est sans aucun doute les knackis (faits à partir de résidus animaux inexploitables et d’os broyés)… C’est beau la « technique ».

        Ce film date de l’époque où Charlton Eston était encore « vivant » et s’impliquait dans des films assez engagés.
        Désormais sa momie a été recrutée par la NRA (pas la NSA, ou du moins pas encore qui sait ?) et promeut la « liberté de posséder un arsenal de guerre à la maison ».

        Triste déchéance. Tout le monde n’est pas Chomsky, hélas.

          +5

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    • atanguy // 16.08.2015 à 18h53

      « les oiseaux qui ont aujourd’hui un rôle secondaire »
      Une petite histoire vraie: Un jour, parce que les oiseaux mangeaient une partie de leur récolte, les habitants de ce village chinois se sont mis a faire un bruit d’enfer avec casseroles etc…pour que les oiseaux s’en aillent,la plupart des oiseaux sont finalement tombés d’épuisement,les villageois les ont tués et les oiseaux ont quasiment disparus du village,la récolte a été bonne cette année mais l’année suivante,sans oiseaux, les insectes se sont multipliés et résultat: La récolte a été pire qu’avant.
      La morale: Ne négligez pas les oiseaux et ne touchez pas a l’équilibre de l’écosphère ou il vous en coûtera… De plus,sans dinosaures, pas de chants d’ oiseaux pour vous bercer et vous ne pourrez pas déguster votre morceau de poulet…

        +2

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  • Nouréiev // 16.08.2015 à 11h06

    Je n’ai pas vu le mot dans l’article mais il s’agit d’un mouvement appelé « Transhumanisme » et symbolisé par h+. Google, dans cette lignée voudrait donc transformer petit à petit son moteur de recherche en intelligence artificielle. Je me pose la question toute bête, qui de Google ou de moi sera le plus intelligent ? Le moteur de recherche met tous les autres à mon service pour chercher dans ce qui existe, pour traduire et me proposer plus que je ne peux digérer. Puis-je alors devenir supérieur à ce que je suis ? il me faut en premier lieu faire un tri et ça c’est personnel dépendant amplement de mon vécu. J’émets donc quelques doutes. Ce n’est au plus qu’un bel outil comme les mathématiques pour les sciences dures.

      +1

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    • Goldoni // 16.08.2015 à 13h49

      L’article de Pierrick Marissal est l’un des articles d’un dossier sur le trans-humanisme.

        +1

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  • georges glise // 16.08.2015 à 11h52

    je suis un peu surpris du fait que la majorité des commentaires ci-dessus prennent la défense de google, et ne voient pas les dangers du monde totalitaire que cette pieuvre géante nous prépare; on est en plein dans le 1984 d’orwell: google aspire à devenir le big brother qui dirigera la moindre de nos actions et surtout la moindre de nos pensées. mais je pense aussi que l’humain n’a pas dit son dernier mot, et qu’il conserve la capacité de renverser toutes les dictatures. je suis d’accord avec monsieur cardon, google n’est pas un simple moteur de recherche, il est au service d’une politique et d’une philosophie libertarienne et scientiste extrêmement dangereuses pour l’avenir de l’humanité tout entière, très loin des valeurs humanistes auxquelles beaucoup d’entre nous sont encore attachés, et qui ne peuvent s’épanouir que dans une démocratie vivante (liberté, égalité, fraternité, justice, solidarité)

      +20

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  • Tatsuya // 16.08.2015 à 12h13

    Si on s’intéresse aux actus informatique / technologie, on n’est pas surpris par ce genre d’article car Google va régulièrement dans cette voie liée à l’intelligence artificielle et aux neurosciences (régulièrement décriées par Lordon pour leur dangerosité sans encadrement http://www.dailymotion.com/video/xyoc3d_lordon-bohler-si_news ).

    Quelques résultat suite à une recherche Google pour en retrouver:
    http://www.nextinpact.com/news/85564-google-rachete-deepmind-specialiste-intelligence-artificielle.htm
    http://www.informatiquenews.fr/hacker-cerveau-nest-scinde-fiction-22356
    http://weeshiz.com/et-si-les-neurosciences-etaient-lavenir-pour-google/
    […]

      +4

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    • RGT // 16.08.2015 à 17h27

      Ce qui m’a le plus marqué, en dehors bien sûr de cette performance exceptionnelle (comme d’hab’) de Frédéric Lordon, c’était de voir notre hôte commun, Olivier Berruyer « se marrer comme une baleine » quand Frédéric Lordon « explosait » Sébastien Bohler…

      Il avait l’air très satisfait à la fin de cet entretien…

      Le jour où une intelligence artificielle arrivera au millionième de celle de Frédéric Lordon un immense pas sera franchi par la technologie.

      Pour l’instant, nous n’avons strictement rien à craindre de « l’intelligence artificielle » car les modèles les plus performants n’arrivent pas à la cheville d’une simple blatte.
      Et tous les « Grands Progrès » ne sont que de simples effets de manche…

      La cause principale du problème : Si un neurone n’est qu’une simple « machine chimique » , son fonctionnement n’en est pas pour autant expliqué.

      Certes, on sait que si on envoie un courant électrique ou un message chimique sur une dendrite il y a une certaine réaction…

      Le problème est qu’il n’y a pas une seule dendrite par neurone, il y a a des dizaines, voire des centaines, et que la réaction du neurone sera totalement différente en fonction des divers stimulis, et aussi en fonction de son expérience acquise (un neurone n’est pas « câblé en dur » à la naissance mais, comme tout être vivant, il évolue en fonction de son environnement et de sa propre histoire…

      Et un neurone tout seul ne fait rien : Même chez les êtres les plus simples ils sont associés et interconnectés et réagissent de concert…
      Certes, pour des comportements simples et « instinctifs » on a une PROBABILITÉ de prédiction de la réaction (et encore, pas toujours) mais pour des comportements complexes on peut toujours se brosser pour les prévoir.

      Un exemple typique de comportement totalement imprévisible : Une simple abeille.
      Quand une abeille s’approche de vous, savez-vous si elle va vous piquer (et par là même se suicider car elle ne survit pas à cette action) ou va-telle se poser sur vous, juste passer en vous ignorant ou bien fuir ?
      Ça dépend de l’abeille, de l’environnement, de vous et de très nombreux facteurs qui peuvent même remonter à sa vie larvaire…
      Totalement imprédictible, sauf si vous l’obligez à attaquer pour se défendre, et encore…
      Et pourtant, ce n’est qu’une « simple » abeille, avec juste quelques neurones.

      Dans le cas d’un humain qui en possède plusieurs milliards, je ne vois pas trop comment prédire sérieusement à coup sûr quoi que ce soit dans la « vraie vie »…

      Sans parler de l’exaspération larvée qui peut d’un coup transformer un doux agneau en lion rugissant et féroce.

        +3

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    • atanguy // 16.08.2015 à 18h56

      « Quelques résultat suite à une recherche Google pour en retrouver: »
      😉

        +0

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  • yann // 16.08.2015 à 14h10

    Pour aller plus loin et donner des solutions aux problèmes posé par GAFA (Google,Amazone,Facebook,Apple,Microsoft), il existe un petit village français qui prend la forme d’une association au doux nom de FRAMASOT (framasoft.net).

    Je vous invite a visionner une vidéo d’une de leur conférence sur la degooglisation du net (et pour une « neutralité du net »): http://framablog.org/2015/02/05/degooglisons-internet-la-conference/

    Enfin, chaque année il y a un événement qui porte le nom des RMLL (Rencontre Mondiales du Logiciel Libre) proposant des conférences autour du logiciel libre. En 2014, ils ont eu pas mal de conférences sur des sujets proche de ce billet, lesquelles sont disponible à l’adresse suivante : http://video.rmll.info/channels/#2014-montpellier

    une conférence (2014) sur la non neutralité intéressante à voir : http://video.rmll.info/videos/la-non-neutralite-de-linternet/

      +2

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    • atanguy // 16.08.2015 à 18h57

      conférence sur la degooglisation: link to framablog.org
      😉

        +0

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  • Bilbo // 16.08.2015 à 14h26

    Google avec « son statut d’entreprise souveraine s’est organisé contre les États, considérés par les dirigeants de Google comme des structures du passé, nocives puisqu’elles freinent la créativité des individus. »
    Pourquoi alors ne pas supprimer les états si on va jusqu’au bout de la « société ultra-individualiste » pronée par Google ?!…
    Bref plus d’état, plus d’impôt, plus d’armée, plus de police, plus d’accès aux soins et hopitaux, plus de route, plus d’école, plus de retraite, plus d’alloc, plus d’aide au chomeurs, …
    So what ?
    La BELLE VIE quoi 😉

      +4

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  • Cyrano // 16.08.2015 à 14h51

    Il faut toujours rester très prudent vis à vis des personnes ou groupes qui pensent science avant fait humain et qui se revendiquent de la mathématique ou de la physique. Qu’en penseraient Grigori PERELMAN, Alexandre GROTHENDIECK, Alan TURING et tant d’autre esprits ! Les plus créatifs sont d’ailleurs très souvent pris d’affreuses angoisses métaphysiques au point parfois de fuir loin au fond des bois. Mais bon tout cela est vieux comme le monde plus prés de nous Henri LABORIT à parfaitement décrit la nature du problème quant à la psychanalyse… Sans doute le paradigme le plus opérant pour saisir la nature profonde de ces comportements…

      +2

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  • gerard Colin // 16.08.2015 à 16h07

    « confier google à l’UNESCO »….et pourquoi pas réattribuer les contrats publics de la Sodexo à l’OTAN, pendant qu’il y est.
    Là où il a cependant raison, c’est que google dispose d’un pouvoir surréaliste, d’une capacité de censure et de propagande universelles et le moteur de recherche n’est que la partie immergée de l’iceberg. Boston Dynamics, le constructure de robots militaires racheté en 2013 en est un bon exemple. Et nos politiques laissent cela faire, sans rechigner, au nom de  » comme c’est une entreprise privée, il n’y a rien à craindre, c’est la loi de la concurrence »,

    Et nous, les pauvres citoyens, on accepte cela . il faudrait réagir!

      +3

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  • ethereum // 16.08.2015 à 16h40

    Google est voué à mourir.
    La technologie de la blockchain va y mettre un terme, du 100% décentralisé, smarts contracts, applications autonomes,…
    Ethereum va ubériser Uber et googleliser Google.

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/10/07/l-ether-la-future-monnaie-qui-vaut-deja-des-millions_4501940_4408996.html

    https://www.ethereum.org/

      +4

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  • lanQou // 16.08.2015 à 17h12

    Un article intéressant, le point qui m’intrigue le plus est la dichotomie knights/knaves, dans le monde-rêve de google.
    Comme tous les rêves impérialistes humains, il porte en lui les germes de l’asservissement et de l’horreur, et au delà de ses fastes, refusant l’impensé de ce qui n’est pas lui, google est loin d’être la merveille qu’il aime regarder dans son miroir.
    Mais la SF nous a déjà parlé longuement de tout ceci, et derrière ce h+ marketting, je ne peux m’empêcher de voir qu’un nouveau totalitarisme à la sauce technoscientiste.
    Google n’est pas l’avenir, google est le nouvel avatar du passé, qui nous habite d’aussi loin qu’on peut porter notre intelligibilité, il ne nous promet pas la fin de la condition humaine, aussi pucés pourrions nous être, et comme le dit Rhubarbe au-dessus, si c’est pour que les knaves servent de pétrole aux knights, google n’aura vraiment rien apporté de nouveau, à part quelques outils et autres gadgets. D’ici 1 siècle ou 2, google aura crû, conquis et sera sur le point de sombrer sous le poids de sa monstruosité.
    RDV dans 200ans, si google tiens ses promesses pour les plus fortunés d’entre nous 😉

      +2

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  • ulule // 16.08.2015 à 18h05

    La « disruption » comme logique d’extermination

    « Disruption », en anglais, ça sonne comme « destruction ». Et c’est bien de ça qu’il s’agit. Joseph Schumpeter (1883 – 1950) a bon dos : ces braves gens ne jurent que par la « destruction créative ». Schumpeter n’a jamais autant été cité que ces dernières années, me semble-t-il. C’est même devenu le nom d’un des éditoriaux hebdomadaires de The Economist.

    Alors pour être créatifs, détruisons ! Allons-y de bon cœur ! Détruisons, détruisons, il faut détruire l’homme ancien avant de pouvoir faire naître l’homme nouveau — mais j’avais dit que j’arrêtais les clins d’œil historiques.

    Vous allez voir ce que vous allez voir ! Ah ! que la guerre économique est jolie ! Ah ! que les dinosaures sont vilains ! Tout ce qui existe déjà c’est ringard, c’est moche, c’est vieux, ça marche mal ! Vivement qu’on privatise tout ça, numérise tout ça, automatise tout ça — vivement qu’on disrupte tout ça ! Vivement demain !

    Vous allez voir ce que vous allez voir ! Laissez faire, laissez aller ! Laissez-nous faire ! Laissez-nous disrupter, tout ira mieux, et en plus on va se faire un max de thunes ! Laissez-nous disrupter ! Et surtout, à bas les vieux, à bas les anciens, vae victis, average is over, winner takes all !

    Que cent fleurs Pellerin s’épanouissent, que cent Saint Steve Jobs rivalisent !

    J’ai déjà évoqué les délires de la Silicon Valley il y a quelques mois. Je rajoute au dossier ce long article édifiant paru dans Business Week, daté du 7 août 2014 et intitulé — ça ne s’invente pas ! — : « Arrogance Is Good: In Defense of Silicon Valley« . Extraits.

    « If these world-changers-in-training are insensitive about the harm of disruption, it might be because they’ve disrupted their own lives: moving from other towns or countries, turning down well-paying jobs to take small salaries, living in the office, and being at least dimly aware that their businesses are almost surely going to fail. (…)

    ‘Patri Friedman, a grandson of economist Milton Friedman who works on the sea-steading plan, says, « Silicon Valley’s ways of doing things are significantly better ways to solve most problems. Applying them to government is not hubris. We’ve got these 19th century and 20th century governments, and they’re not doing well in the 21st century. Government has all the traits of an industry ready for disruption. »

    Bref, la « disruption », c’est le progrès, c’est le sens de l’Histoire, c’est inéluctable, There Is No Alternative, j’en passe et des meilleurs.
    Voila le discours dominant.
    Oserai-je cependant proposer quelques contre-arguments sceptiques ?

    La « disruption », c’est une logique d’extermination. Les gourous de la disruption, les gentils allumés de la Silicon Valley, le cachent de moins en moins. A la limite, ils sont moins hypocrites que leurs équivalents des générations précédentes, ils ne prétendent pas que tout le monde aura sa place dans le monde merveilleux qu’ils bâtissent. Ils veulent bâtir un monde pour les 1% dont ils font partie, ou croient faire partie, et le reste les indiffère.

    (…) Lien : https://prototypekblog.wordpress.com/tag/transhumanisme/

      +8

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  • VAILLANT GERARD // 16.08.2015 à 19h49

    peut être utile :
    https://youtu.be/tw1lEOUWmN8
    Les neuro-révolutionnaires – Laurent Alexandre, à l’USI

      +2

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  • ulule // 16.08.2015 à 21h46

    Article intéressant de P&ME : ‘’Transhumanisme : du progrès de l’inhumanité’’ (Mai 2015)

    On doit le terme « transhumanisme » à Julian Huxley, frère d’Aldous (L’auteur du Meilleur des Mondes (1932)), biologiste et théoricien de l’eugénisme dans les années 1930. Après la guerre et l’industrialisation de la sélection eugéniste, J. Huxley cherche à se démarquer du nazisme. En 1957, il exhorte l’Homme à prendre en main l’évolution : « C’est en fait lui qui détermine l’orientation future de l’évolution sur cette terre. (…) Si elle le souhaite, l’espèce humaine peut se transcender (…). Nous avons besoin d’un nouveau nom pour cette nouvelle conviction. Peut-être le mot « transhumanisme » pourra-t-il convenir : l’homme demeurera l’homme, mais se transcendant en réalisant les possibilités de sa nature humaine et à leur avantage. « Je crois en le transhumanisme » : sitôt que cette conviction sera suffisamment partagée, l’espèce humaine se tiendra au seuil d’une nouvelle existence, aussi dissemblable de la nôtre que la nôtre l’est de celle de l’homme de Pékin. Elle accomplira enfin consciemment son véritable destin. » (J. Huxley, In New Bottles for New Wines (Londres, 1957), traduction Annie Gouilleux.)

    Repris par la contre-culture californienne tendance geek des années 70 et 80, le mot prend un sens nouveau : plus que de se transcender, il s’agit d’initier une transition vers la post-humanité. L’objectif demeure : prendre en main l’évolution, avec les outils de la science et de la technologie. Pour ceux qui se nomment alors « transhumanistes » – Eric Drexler, fondateur du Foresight Institute et pionnier des nanotechnologies, Ray Kurzweil et Marvin Minsky, spécialistes de l’intelligence artificielle, le roboticien Hans Moravec ou le mouvement « extropien » (qui s’oppose à l’entropie) – l’humain ne doit pas rester cet être imparfait, fragile, faillible et surtout, mortel. Il doit vaincre la maladie et la mort, mais aussi « s’améliorer » (« s’augmenter », disent les anglophones), notamment en s’hybridant avec la machine. Tel le cyborg, mi-organique, mi-cybernétique, imaginé par la Nasa pour des vols spatiaux lointains : le « corps humain version 2.0 », selon Kurzweil, un corps reprogrammé par les nanotechnologies, la génétique et l’intelligence artificielle (R. Kurzweil, « Human body version 2.0 » (2003), http://www.kurzweilai.net). « Notre ADN se retrouvera au chômage : il aura perdu la course à l’évolution »5, prédit Moravec.

    (…) Ce corps sur-mesure dont rêvent les transhumanistes est un artefact. Une créature artificielle, dont les fonctionnalités sont le produit de le technologie, de ceux qui la conçoivent et la vendent. L’hommemachine est l’objet de ses concepteurs-fabricants, un objet extérieur à lui-même. La prétendue autonomie de cette créature est celle de la batterie de téléphone : elle dépend en fait de contingences matérielles, qui remplacent les contingences naturelles pour les humains. (…)
    Les transhumanistes, en substituant leur volonté toute-puissante à cette absence de volonté (le vieillissement et la mort des organismes vivants), créent une inégalité inédite (ceux qui choisiront de rester humains et de ne pas s’augmenter seront les « chimpanzés du futur », selon le cybernéticien Kevin Warwick). Surtout, ils détruisent la possibilité de former encore une espèce commune. Si chacun construit son identité et le support matériel de celle-ci selon ses propres choix, il n’y a plus de reconnaissance possible en l’autre. Fin de l’homme, fin de la société, fin de l’aventure commune.

    C’est un anthropocide que préparent ces ennemis de l’humain, sous le regard complaisant, sinon complice, d’intellectuels, de journalistes, de chercheurs en sciences sociales en mal de scandale et de transgression. (…)

    Lire l’article : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Transhumanisme_inhumanite_-2.pdf

      +4

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    • Frenchpastoral // 17.08.2015 à 22h16

      Pièces et main d’oeuvre… merci de citer cet excellent site travaillant en coulisse sur des sujets plus que  » chauds « !!!

        +2

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  • Crapaud Rouge // 16.08.2015 à 23h28

    Plaqué Google depuis longtemps. Je n’utilise plus que https://duckduckgo.com/?kp=-1&kl=fr-fr&kn=1 et ça marche tout aussi bien. De toute façon, 90% de mes recherches commencent et finissent sur Wikipedia…

      +1

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  • stef1304 // 17.08.2015 à 01h52

    Rendre Google au domaine public ?
    Ou le casser en différentes entités comme il était question de le faire avec Microsoft ?!?
    Je ne sais pas.
    Quoi qu’il en soit, Dans tous les cas, si la moitié de ce qui est dans l’article est exact (et effectivement, ça peut faire flipper) , alors il est effectivement urgent de confisquer ou de casser les reins à ce « mastodonte » et à sa philosophie en partie malsaine.
    Mais je ne vois pas les USA accepter de se priver du contrôle de cet « outil/machine de guerre » (voir le précédent avec internet).

      +2

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  • vodolei // 17.08.2015 à 08h02

    voici un un excellent article , qui nous alerte, non seulement sur la puissance phénominale de Google mais aussi sur l’idéologie qui se manifeste derriere , une idéologie libertarienne qui vise à détruire toute structure étatique , c’est peut être la même idéologie qui anime Snowden et Assange , une flexion et des recherche dans se sens me parait utile

      +2

    Alerter
  • Tassin // 17.08.2015 à 12h24

    Concernant la vision de l’humain imparfait par Google, il aurait été bon de mentionner les projets transhumanistes qu’ils nous préparent. Effrayant.

      +1

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  • christian // 18.08.2015 à 11h04

    gouoguele tout comme microsoft fait partie du complexe militaro-industriel état-unien. Quant aux commentaires il règne une confusion entre logiciels libres et l’open source. Allez jeter un coup d’oeil à la Free Software Foundation de Richard Stallmann, derrière l’open source il y a une philosophie (qui n’a rien à voir avec celle de gougueule, ms et consort) de rendre à l’utilisateur ses données et le contrôle de sa machine.
    Quelqu’un écrit à propos de gougueule office en ligne en termes positifs. Alors se dépossèder de ses données serait positif ? Laisser une multinationale du complexe militaro-industriel, qui en profite pour tirer parti des données qui lui sont confiées, faire ce que l’on peu faire soi-même (comme éditer un texte avec un traitement de texte) serait positif ? Pourtant c’est le même principe que de la délocalisation, qu’a ce de positif ? L’ignorance est une force et se dépossèder c’est s’enrichir ?
    Quand au « cloud » à la mode, c’est une autre connerie, tant du point de vue de la protection des données et de la vie privée que du point de vue écologique, ces mégacentre de calcul consommant des quantités énormes d’électricité.
    Allez voir http://www.fsf.org ou http://www.gnu.org, c’est tellement mieux expliqué pourquoi il faut s’opposer à appeule, gougueule, ms et consort.

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  • LAD // 19.08.2015 à 12h05

    Article un peu parano en effet. Il y a d’autres moteurs de recherche de toute façon et au pire il y a les bouquins.
    Google est peut- être le meilleur moteur de recherche pour l’instant mais l’avenir réserve parfois des surprises …
    Pour ce qui est de tout traduire, convertir en lois mathématiques je leur souhaite bonne chance …

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  • Barbara // 21.08.2015 à 02h14

    Que Google soit versé dans le transhumanisme, ce n’est pas une première, et leur rêve d’éternité virtuelle n’est pas pour tout de suite. L’homme très augmenté, en revanche, c’est proche.
    Mais toute horreur mise à part, ce n’est pas aux désargentés, aux fauchés, aux gueux que nous sommes, et aujourd’hui bien moins que demain, qu’il nous sera proposé une vision bionique et connectée pour régler nos problèmes de vue (d’autant qu’on trouve déjà des lunettes-loupes à 15€ en pharmacie, made in China, qui bousillent les yeux à terme mais aident à lire le montant des factures impayées en cours).

    Puis bon, on a déjà des usines à bébés, des vaccins fabriqués à partir de cellules de foetus humains, alors quitte à vomir un bon coup sur la chosification versus performance de l’individu, pas besoin du futur pour ça, hmm ?

    Le problème de Google, assis sur un paquet de blé aidant à la réflexion, sera de composer avec la bulle que représente les ressources publicitaires dans un monde qui, faute de revenus adéquats, ne peut plus, ne pourra plus consommer, et encore moins à la hauteur de ce que coûtent les investissements marketing.

    Après, il reste toujours la possibilité de s’adapter au low-cost et de se montrer créatif avec. Mais c’est compliqué, parce qu’en termes de marché et d’innovation, on ne sait pas encore si l’appauvrissement (et son exploitation) peut générer, à longue vue, des profits ou plutôt des pertes. Sans compter que regarder vers le bas pour dresser des plans, ça vous écarte quand-même de vos ambitions d’excellence.

    En fait, je dirais qu’en attendant l’immortalité stockée sur serveurs, le plus lucratif sera sans doute d’accomplir quelques prodiges à fins militaires et médicales. De celles que le 1% et les Etats peuvent acheter.

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  • Hellebora // 21.08.2015 à 13h19

    Que les modérateurs ne s’y trompent pas (et parce que comme il est dit en chute : « on n’est pas à l’abri d’être bien pire »), cette petite chronique « En quête de scoops », la der de la saison estivale de F Inter qui est intitulée  » Google et le journalisme du futur » est assez distrayante :
    http://www.franceinter.fr/emission-en-quete-de-scoops-google-et-le-journalisme-du-futur
    ou + directement :
    http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1132449

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