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28.avril.201928.4.2019 // Les Crises

Le journaliste sans carte a dit la vérité. Il doit être exécuté. Par Jacques-Marie Bourget

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À défaut de se poser des questions sur leurs qualités professionnelles, sur leur traitement honnête de l’information, éventuellement sur leur talent, les caporaux chefs du journalisme, pour affirmer leur pouvoir, ne s’abritent plus que derrière leur mince « Carte de presse ». Biseauté le rempart de papier.

Les journalistes constituent une tribu morte et un autre Lévi-Strauss n’a pas eu le temps de les étudier. Triste topique (1) : les derniers qui gigotent encore dans les sables mouvants crient en sombrant : « Journaliste ! Journaliste ! ». Pour nous convaincre de leur jeter une laisse afin de les sauver. Ne sont-ils pas la démocratie ? Leur carte tricolore n’est-elle pas notre territoire ? Ne faut-il pas qu’ils continuent de nous éclairer le bon chemin ?

L’ultime indice du létal qui gagne, la réaction des professionnels de la profession après que de jeunes photographes, experts en misère sociale et en Gilets Jaunes, ont été privés de liberté par la police et sa justice. Ils s’imaginent contrôleurs du poids et de la mesure, garant du juste, employés au tri sélectif du vrai et du faux. Mais qui les a fait rois ? Sinon un équivalent Macron ou Drahi ? Ces oblitérés, ces « diplômés en journalisme », n’ont aucune légitimité. Sauf celle, aussi, venue de l’argent de parents assez fortunés pour payer leurs études. Ces hommes de presse s’abritent derrière leur Carte comme les pharmaciens de Chaval « fuyant devant l’orage ». Privés de ce sésame ils sont nus alors que le typhon d’Internet les tue.

Le tenancier en chef de la petite boutique de l’horreur, celle qui dénonce et veille à ce que les images, les bonnes, ne soient prises et diffusées que par des journalistes encartés, se nomme Xavier Gorse. C’est la tête de gondole, mais il a des clones. Vous le connaissez, ce Xavier, il tient banquise dans les pages du Monde. Son corporatisme d’arrière-garde, digne de la messe en latin au Chardonnet, le dessinateur le manifeste à l’aide de pingouins, ou de manchots. On ne sait trop. Pourquoi pas : les oiseaux sont des cons, nous a enseigné ce même Chaval, ils ont besoin d’un maître. Mais ne l’accablons pas, ce Gorse, qui ne supporte que les journalistes parcheminés a jadis souffert sous Philippe Val. Une séquence de vie dont on ne sort pas intact. Et notre ami du Monde de dauber sur ces journalistes sans carte, les sans-papiers du métier.

Sa dernière blague, dans le quotidien du soir – qui est la propriété d’un ancien tenancier de sexshop, d’un ami du barbare Sassou Nguesso et d’un oligarque tchèque – est d’avoir mis en scène l’un de ses manchots disant à un congénère : « Vous êtes journalistes ? » et l’autre de répondre « Oui : j’ai la facture de ma Go Pro ». Ce qui décrypté, signifie que les jeunes photographes qui sont aujourd’hui victimes des indignes outrances de la police et de sa justice, sont des professionnels de la Go Pro, des experts en films de soirée catégorie Club Med. Ce dessin, commis par un être humain qui se présente comme « peintre » (Ripolin ?) et vomit de façon injurieuse les Gilets Jaunes depuis leur « Acte 1 », colle parfaitement au contenu de son journal : le mépris. Le mépris de celui qui doit vivre avec pas grand-chose, de celui « qui n’est rien ». Et donc du photographe qui penche son œil sur eux. Et qui n’est –ouh lala- pas digne de recevoir le chrême du journalisme.

Ce qui serait bien, avant de moquer, bafouer, nier les qualités d’autrui, serait que ce Gorse s’informe sur l’histoire du journalisme qu’il dit défendre, et donc de celle de la photo de presse. Il découvrirait que sans une contribution massive de photographes sans carte, des agences comme Gamma ou Sipa, celles qui ont inventé le photo journalisme français, n’auraient jamais vécu. Un exemple. En 1975, Arnaud Borrel, lassé des chagrins d’amour et des photos de mariage, part à Phnom Penh avec un « Foca Sport », quelques pellicules et un casque lourd. Arrivé au Cambodge il, se rend dans un hôtel et demande « la direction du champ de bataille ». Heureusement des journalistes, des vrais, qui picolent dans le hall l’arrêtent, le prennent dans leur équipe. Il va survivre et devenir photographe « de guerre ». Sans même une carte de presse.

Et Françoise Demulder, la fée des photographes, première femme à obtenir le World Presse pour sa photo iconique prise à Beyrouth, celle des Palestiniens chassés des baraques de la Quarantaine…cette « Fifi », alors mannequin en rupture, a-t-elle une « Carte de presse » en 1972 quand elle débarque au Vietnam avec un Nikon dans un panier d’osier ?

Et Alfred Yaghobzadeh, le seul homme ayant jamais pris des photos debout face à un canon en action… En Iran avait-il une la carte à jour ? Ou doit-il déchirer ses photos qui sont de prodigieux monuments de l’histoire, des Tombeaux mallarméens de « nos » guerres ?

Abel Khorti, l’homme qui m’a accompagné en 2000 à Gaza, avant d’être martyrisé puis assassiné par les israéliens, Mohamed Baltaji, mon frère de Beyrouth, tué aussi et par les mêmes, avaient-ils du papier timbré en poche. Et, ici, je demande pardon aux oubliés, à ces photographes, ces journalistes en images qui se sont glissé dans le métier sans effraction mais par passion.

A ce point d’ignorance, la question qui se pose est de comprendre la cause de ce corporatisme ranci. Certes il vient de l’origine sociale des employés de presse, tous en haut du ruissellement. Mais quand la production journalistique est indigente, quand la plume n’est plus qu’enclume et les images dignes d’une pub pour le chocolat Poulain, le dernier rempart qui permette de se cacher, est un petit rectangle de plastique marqué en tricolore au coin. Voilà l’outil de l’existence, celui de la distinction. Mais puisque les mots sont maintenant morts étouffés, c’est aux images libres de les suivre. Tout faire pour ne plus les garder à vue.

Jacques-Marie BOURGET

1 Freud créa les topiques psychiques comme un schéma explicatif du fonctionnement mental normal et pathologique de l’être humain.


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Ballot // 28.04.2019 à 07h05

J’ai naguère déjeuné dans un restaurant où à la table jouxtant la nôtre se trouvait un groupe de jeunes étudiants en journalisme de la fameuse école de journalisme de Lille.
Nous avons sympathisé sur d’autres sujets avant d’aborder nos études respectives et finir la soirée dans un café.
Tous, je dis bien tous, issus des fameux CSP +, nouveau nom donné à la classe moyenne (des cadres, professions libérales, quelques enfants de profs), avec de grands idéaux en tête pour certain.
Loin de moi d’ironiser sur l’idéal, il en faut je crois une bonne dose pour réinventer ce vieux monde de l’humain.
Plutôt le couplage, tamisage des profils à l’entrée (coût des études, études brillantes…) et formatage en cours de formation et pour ceux qui auraient loupé des cours, dans la suite de leur parcours pro où on ne manquera pas de leur signifier ce qui est valable et ce qui l’est moins. (cf le petit bouquin de Ruffin, Les petits soldats du journalisme).
Dans ces conditions, sélection, cooptation, prévarication (notamment au regard de la Charte de Munich), comment espérer autre chose actuellement que chœur vomissant à l’unisson sur les GJ?

35 réactions et commentaires

  • Ballot // 28.04.2019 à 07h05

    J’ai naguère déjeuné dans un restaurant où à la table jouxtant la nôtre se trouvait un groupe de jeunes étudiants en journalisme de la fameuse école de journalisme de Lille.
    Nous avons sympathisé sur d’autres sujets avant d’aborder nos études respectives et finir la soirée dans un café.
    Tous, je dis bien tous, issus des fameux CSP +, nouveau nom donné à la classe moyenne (des cadres, professions libérales, quelques enfants de profs), avec de grands idéaux en tête pour certain.
    Loin de moi d’ironiser sur l’idéal, il en faut je crois une bonne dose pour réinventer ce vieux monde de l’humain.
    Plutôt le couplage, tamisage des profils à l’entrée (coût des études, études brillantes…) et formatage en cours de formation et pour ceux qui auraient loupé des cours, dans la suite de leur parcours pro où on ne manquera pas de leur signifier ce qui est valable et ce qui l’est moins. (cf le petit bouquin de Ruffin, Les petits soldats du journalisme).
    Dans ces conditions, sélection, cooptation, prévarication (notamment au regard de la Charte de Munich), comment espérer autre chose actuellement que chœur vomissant à l’unisson sur les GJ?

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    • jeanpaulmichel // 28.04.2019 à 09h02

      Oui, à l’unisson ils vomissent contre les GJ, et de façon plus générale contre tous ceux qui se lèvent contre l’injustice, contre le système et ses réformes  » structurelles nécessaires « .
      Ce fut le cas avec les cheminots, la désinformation ayant été poussée à l’extrême quant aux salaires mirobolants annoncés et au nombre de congés annuels.
      https://www.liberation.fr/desintox/2016/03/10/face-a-la-colere-des-cheminots-pernaut-retropedale_1438771

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    • Caton l’Ancien // 29.04.2019 à 14h25

      « classe moyenne (des cadres, professions libérales, quelques enfants de profs) »

      Un remarque colatérale à votre propos :
      C’est sûr qu’il y a cadre et cadre, professionnel libéral et professionel libéral, professeur et professeur…
      Mais, si les mots ont un sens, il y a les X% les plus pauvres, les Y% les plus riches, et, entre X et Y se situe la classe moyenne.

      Les données que je trouvent indiquent : 30% des gens gagnent moins de 1200 euros par mois, 80% des gens moins de 2200 euros par mois. Je ne suis pas spécialiste mais j’imagine qu’un cadre typique se fait quand même plus que 2200 euros par mois.

      Je dis ça parce qu’une partie de la classe aisée (disons les 20% du dessus) à force d’euphémiser et de s’auto-désigner par l’expression « classe moyenne », en finit par oublier ou nier que la grande majorité des français s’en sortent moins bien qu’eux.
      La classe moyenne, ce n’est pas les gens qui ont du mal à acquérir une résidence secondaire !!!

        +3

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      • Geoffrey // 30.04.2019 à 15h06

        il y a une grosse gêne à définir ce qu’est la classe moyenne…

        c’est pourtant simple : des gens qui n’ont pas peur de perdre leur boulot ET qui gagnent bien leur vie (un resto’/mois, des vacances annuelles à l’étranger, une voiture puissante…).

        ce sont des prolo’ qui ne connaissent pas la misère. Et ils préfèrent macron à mélenchon…

        Geof’-Rey, expert idéologue

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    • Jean-Paul B. // 01.05.2019 à 08h33

      Le terme de « journalopes » correspond mieux au profil de la plupart de ces collabos,bien rémunérés par leurs maîtres (les oligarques des médias privés mais gavés d’argent public,la fameuse aide à la presse!)) ou maintenus bien au chaud dans leur statut par le Pouvoir (service « public » de l’info à la mode Macron beurk!) pour vomir leur haine du Peuple non résigné à courber l’échine.
      Aucune compassion donc pour cette [modéré] quand elle se fait un peu bousculer pour ses mensonges répétés.

        +2

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  • Sharivan // 28.04.2019 à 07h50

    Bienvenue dans le système où, pour critiquer le système, il faut être accrédité par le système.
    Heureusement des journalistes intègres, comme Nicolas Domenach il y a quelques années, paient de leur personne pour dénoncer cela de l’intérieur
    https://www.youtube.com/watch?v=6DS5Z8pOUeY
    Sa conclusion me fait penser à un consommateur de cannabis qui me disait « ça fait 20ans que je fume du cannabis et je ne me suis jamais senti accro »

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  • kasper // 28.04.2019 à 08h08

    Gorse est un peu a la caricature ce que BHL est a… tout le reste : une boussole qui indique le sud. Des qu’il brocarde quelque chose, qu’il se moque de quelqu’un je sais que sa cible est la cause juste a défendre.

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    • Philvar // 28.04.2019 à 12h19

      Même chose pour les « infos » officielles que je lis le matin et pour la journée je sais qu’il faut penser le contraire : de l’anti-information utilisable à 99% !

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  • Fabrice // 28.04.2019 à 08h24

    Beaucoup se targuent des facilitées accordées par leur cartes (accès, fiscale, appartenance à un journal,…) mais ils oublient qu’encarté signifie souvent institutionnalisé reconnu par le système et peu à partir de ce moment s’interrogent sur les limites et travers de leur petit cercle d’initiés, et remettent en cause ce qui fossilise un métier qui pourtant devrait être un rouage essentiel d’une démocratie vivante.

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    • calal // 28.04.2019 à 09h24

      si macron cherche des niches fiscales a enlever pour financer les mesures destinees a « calmer » les gilets jaunes,je propose « en toute honnetete » de supprimer les avantages fiscaux des journalistes 😉

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  • Caliban // 28.04.2019 à 08h55

    Pour obtenir une carte de presse, il faut si j’ai bien compris faire un certain nombre de ventes / d’heures.
    Autre information (c’est lié à la précarisation du métier), il y a de moins en de demandes de cartes de presse.

    S’agissant de Garspard Glanz, il peut en faire la demande mais a décidé de ne pas le faire. Il explique pourquoi : https://www.youtube.com/watch?v=s2cwNnlwPdU

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    • Pousse-fumier // 28.04.2019 à 11h02

      En fait, il n’y a aucun critère précis.
      Pour mon cas personnel, je suis salarié de mon petit journal, un mensuel gratuit d’information locale entièrement financé par des annonceurs privés.

      Normalement, les journalistes travaillant pour les titres gratuits ne sont pas éligibles à la carte de presse, puisque les gratuits ne sont pas considérés comme des médias au sens « déontologique » du terme.

      Pourtant, après examen de notre dossier (3 mois), nous avons été reconnus comme un média à part entière et donc, éligibles à la carte de presse en tant que « média d’information locale ».

      Mais la règle, c’est d’être un média payant pour pouvoir prétendre à demander la carte de presse pour les salariés.
      Cependant, de manière assez paradoxale, cela ne m’aurait pas empêché d’être « journaliste », travaillant pour un média, et donc, éligible aux avantages fiscaux liés à la profession et rattaché à la convention collective des journalistes.

      C’est surtout un beau bordel…

        +22

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      • RV // 28.04.2019 à 21h25

        écoutez la vidéo signalée plus haut de Garspard Glanz
        le monde n’est pas noir et blanc
        il y a une infinité de nuances de gris

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    • Caliban // 28.04.2019 à 11h25

      Merci pour vos précisions.

      Quelques compléments (et du coup questions) : http://www.ccijp.net/article-10-conditions-d-attribution-de-la-carte-professionnelle.html

      Ce « beau bordel » semble parfaitement adapté à la précarité des professionnels du secteur. Il permet également à notre ministre de l’intérieur de mettre en cause le professionnalisme de Gaspard Glanz : « Le fait de prétendre être journaliste n’est pas un permis de commettre des délits »

      On rappellera à M. Castaner que le fait de porter des gourmettes n’est pas un permis pour faire le con en boîte de nuit la veille de manif. Branquignol (https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/branquignol/) même pas capable de jouer les chauffeurs de salle (https://www.youtube.com/watch?v=XjQGmjdKlWY).

        +16

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      • Pousse-fumier // 28.04.2019 à 11h39

        http://www.ccijp.net/article-10-conditions-d-attribution-de-la-carte-professionnelle.html

        En fait, sur le lien que vous donnez, ce sont les conditions « personnelles » du salarié.
        L’autre condition est cachée ici : http://www.ccijp.net/article-35-faq.html

        « l’employeur doit être une entreprise de presse (écrite ou audiovisuelle) ou une agence de presse agréée ». C’est là que ça se corse, parce que la définition d’une « entreprise de presse », c’est un peu confus et c’est lié aux conditions d’attribution des fameuses « aides publiques à la pluralité de la presse », pour lesquelles il faut répondre à un certain nombre de critères, et notamment : être au minimum un hebdomadaire payant tirant au moins X% de son CA de la vente de ses titres. Cela exclut les titres gratuits, mais pas la presse en ligne.
        C’est la raison pour laquelle, par exemple, un gratuit comme « 20 minutes » peut prétendre aux aides à la presse et au titre d’entreprise de presse, et donc, à la carte de presse : grâce à son site d’informations en ligne.

        C’est ce que m’avait expliqué le correspondant CCIJP de mon département.
        Mais, au final, l’attribution de la carte à un journaliste ne rend pas le titre pour lequel il travaille éligible aux aides la presse si ce titre ne remplit pas les critères (être au minimum un hebdo payant notamment).

        Bref, c’est la commission d’attribution qui décide…

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      • Caliban // 28.04.2019 à 15h58

        Merci à nouveau pour vos explications.

        Pour avoir la carte de presse donc 2 grandes voies si j’ai bien saisi :
        • être salarié d’un organe de presse « validé »
        • ou être un indépendant ayant facturé un organe de presse, sur une période continue et pour un montant suffisants. Ce sont les intérimaires de la Société du spectacle 🙂

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      • Serge F. // 28.04.2019 à 19h51

        Au sujet de Castaner, voici à quelle occasion il a fait cette remarque au sujet de Gaspard Glanz :

        https://twitter.com/franceinfo/status/1121672283548868609

        Castaner fait allusion à ce tweet :

        https://twitter.com/GaspardGlanz/status/1114467076943622144

        Evidemment, il n’a pas expliqué pourquoi Glanz a écrit ce tweet insultant.

        J’aimerais savoir si Castaner estime que Sarkozy, ancien président de la République, est un homme politique :

        https://www.lesechos.fr/2018/02/propos-enregistres-ce-que-sarkozy-a-vraiment-dit-a-wauquiez-984959

        « Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme, qui ait attaqué des Gilets jaunes. Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense, de défense de la République, de l’ordre public. Et vous savez, il n’y a pas de liberté sans ordre public. Et donc quand elles [les forces de l’ordre] sont, effectivement, acculées, elles utilisent des moyens. Mais, naturellement, je n’ai jamais vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant ou attaquer un journaliste. » Christophe Castaner, janvier 2019

        https://www.youtube.com/watch?v=Lx_iCiJfQy0

        J’espère que maintenant Castaner a vu un policier ou un gendarme attaquer un manifestant ou attaquer un journaliste :

        https://www.youtube.com/watch?v=LMo886EtLMk

        https://www.youtube.com/watch?v=SoWpyb-88Jg

        Malgré cela, on peut trouver des « adorateurs » de Castaner, comme Gaelle Chave, co-animatrice du comité En-marche-Gap-90 :

        https://en-marche.fr/comites/en-marche-gap-90

        Cette dame retweete ce genre de message infamant :

        https://twitter.com/af13005/status/1119504868648075266

        https://twitter.com/ChaveGaelle

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  • Le Rouméliote // 28.04.2019 à 09h38

    Personnellement, je tiens à remercier M. Gorse pour sa caricature, il y a dix ans, des pingouins déguisés en Grecs qui se félicitaient de danser le sirtaki tout en étant payés par les besogneux Allemands. Cette ignominie a valu au Monde une missive autant argumentée que vengeresse de ma part et qui n’a reçu aucune réponse.
    Depuis lors, je ne lis plus Le Monde que j’assimile à un torchon d’extrême-droite pour cause de publication de ce dessin raciste de M. Gorse.
    Cela m’a fait faire des économies, ce qui m’autorise à remercier M. Gorse et ses pingouins (ou manchots).

      +43

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  • Pousse-fumier // 28.04.2019 à 10h02

    Ceci étant, il n’est légalement pas nécessaire d’avoir la carte de presse pour être journaliste.
    Je m’en suis passé pendant 15 ans, tout en ayant « Journaliste » inscrit sur mes fiches de paie, et tout en bénéficiant des avantages, notamment fiscaux (les 7650 euros de d’abattement), liés à la profession.
    La carte de presse, je l’ai depuis maintenant 4 ans, et je ne sais toujours pas bien à quoi ça sert sur le plan professionnel.
    De toutes façons, c’est votre employeur qui la demande pour vous (il paie 50% de votre cotisation annuelle au CCIJP), un peu comme les cartes professionnelles du BTP.
    A mon avis, c’est surtout une question de recensement professionnel.

      +10

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  • toub // 28.04.2019 à 11h13

    Sauf erreur de ma part l’article provient du site le grand soir ce serait bien de le créditer

      +10

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    • pauvre d’eux // 28.04.2019 à 13h39

      Il est paru avant les crises sur le grand soir, mais provient du blog de JM Bourget sur Médiapart (que fait-il sur Médiapart ? Grand mystère pour moi.)

        +5

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  • Danielle VQ // 28.04.2019 à 11h39

    Qu’est-ce que c’est qu’une carte Go Pro? A part ça article réjouissant d’un côté (verve de grande qualité) mais franchement déprimant. Quand donc va-t-on sorti de ce bourbier (C’est le bordel partout)?

      +7

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    • JMD // 28.04.2019 à 18h05

      Ce n’est pas carte Go Pro mais facture Go Pro c’est-à-dire la facture d’une marque de matériel embarqué polyvalent pouvant être utilisé pour des reportages journalistiques.

        +1

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  • Opp’s // 28.04.2019 à 11h51

    C’est vrai que toute « institution » , passée l’élan de sa naissance, a tendance à prendre en otage la nécessité de sa mission au sein de la communauté pour y loger un certain confort de fonctionnement et en faire un rempart protégeant ses petits privilèges.
    L’institution peut devenir alors un lieu absorbé par les luttes intestines pour la prise de son pouvoir , se stratifiant à l’image de la société entière , et se défendant par des attaques contre les électrons libres oeuvrant en pirate dans le même champ qu’elle, ou bien en les absorbant par leur « reconnaissance ».

    Mais il y a aussi une tradition probablement nécessaire et salubre, de dénonciation un peu mécanique , pleine d’indignation et sans concession, avec un panache teintée du vent romantique de la révolte de celui qui pense avoir trouvé la vérité , sans jamais essayer d’analyser ce que serait la situation si cette institution n’existait pas, malgré tout ses défauts, parce que cette tradition a bien trop peur d’aller vers le laborieux travail sans éclat de fourmi de ce qu’on appelle « réformer », car il faut alors ‘réfléchir’ en composant avec le réel, au lieu de se mouvoir dans l’éther platonique des pures idées.

    Il est vrai qu’en France ‘réformer’ n’est pas une mince affaire et que parfois il faut renverser la table .
    Reste alors une question : à quel moment ? (on ne peut pas faire table rase tous les matins) , et à quel prix ? (car souvent on ne passe que d’une domination à une autre , plus subtile, au prix de gros dommages collatéraux vite mis sous le tapis) …
    … et sans oublier que la société française , dont le fond est aussi réalistement ‘épicier’, refusera tout changement qui débouche sur un abaissement significatif de son niveau de vie.

      +1

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    • calal // 28.04.2019 à 13h37

      « reformer » c’est le nouveau synonyme de TINA?
      le courage de reformer c’est de renoncer a virer les 150 000 fonctionnaires promis?
      marrant comment ca marche toujours dans un sens,les reformes…
      le regne de la loi s’applique a tous meme au roi,sinon ce n’est plus le regne de la loi mais de la dictature…
      bon la ou je suis d’accord c’est qu’en france faut changer doucement sinon y a risque de ruisseaux de sang dans les rues.

        +3

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      • Opp’s // 28.04.2019 à 17h02

        La question du Tina est l’objet d’une brande confusion et d’une grande méprise.

        A priori on pourrait ainsi poser que tout est possible, puisque tout est question de volonté politique et qu’avec de l’ardeur on déplace des montagnes.
        Tout est donc possible , ainsi que son ou ses contraires , d’ailleurs.

        Mais en fait tout dépend , de ce qu’on souhaite préserver en priorité et du risque que l’on accepte de voir cette priorité disparaître , au nom de l’objectif.
        – Ainsi , une société égalitaire avec des investissements rationnels décidés par un processus démocratique réellement démocratique , cela est possible, mais cela a un prix : la disparition d’une certaine forme de liberté, de l’initiative privée et des voix dissidentes (Mon expl est un peu orienté , certes!) .

        Plutôt donc de se focaliser sur le Tina / Pas Tina , qui forcément est vécu , comme le ‘non’ , comme une intolérable atteinte à mon désir, il vaut mieux voir ce qu’il tente éventuellement de sauver et si c’est justifié.
        D’autant plus que le Tina , c’est comme la pensée unique (bon le thème n’est plus à la mode) , c’est toujours celui de l’autre qui est oppressif : en effet pour certains la révolution c’est forcément Tina !

        Pour les fonctionnaires , j’observe simplement que leur nombre croît sans cesse avec cette bizarre impression que plus il y en a et plus il semble en manquer , et qu’une fois en place ils ne bougent guère d’eux-même vers les nouveaux besoins et sont impossibles à faire diminuer.
        Lorsqu’on aura plus que des fonctionnaires précarisés pour gérer notre espace et tenter de créer de la vraie valeur, j’ai comme l’intuition que ça ne marchera guère mieux , mais bon , on n’est pas obligé de partager ce point de vue

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        • daniel // 28.04.2019 à 18h37

          C’est cela exactement « créons de la valeur »…
          On pourrait aussi diminuer les impôts et dans ce but taxer à peu près n’importe quoi. Parce que la taxe est juste, vu que tout le monde la paye. Alors que les impôts, je vous dis pas.

          C’est bien, parfois, d’avoir un gouvernement qui soit de votre avis. On se sent moins seul. Avec le projet de virer à terme 120000 fonctionnaires, vos nuits probablement polluées par cette horde sans cesse croissante vont être plus réparatrices.

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          • Opp’s // 30.04.2019 à 13h25

            Faisant moi-même partie des fonctionnaires , je ne cherche pas , au moins, à protéger ma situation , mais on pourrait m’accuser de scier la branche sur laquelle je suis … quoiqu’il ne m’a pas échappé qu’une fonction publique pourvu de bataillons bien fournis de fonctionnaires , et des retraités dont la proportion grossie, bien choyés, c’est la double assurance de n’avoir au fond jamais de vraie révolution !

            Mais au delà de tout ça, j’essaie d’être simplement objectif face à une double désinformation :

            – celle du système ou de l’existant en place, qui n’hésite pas à utiliser des arguments assez bidons mais performants (parce qu’il est difficile, long et peu payant d’expliquer le détail d’une décision ou d’un état de fait, qui nécessite souvent une pré-connaissance)

            – celle des sites d’information ‘alternatives’ qui , à partir de la découverte ponctuelle d’une approximation mensongère du système ou des médias dit ‘traditionnels’ -qui peut effectivement constituer un ‘éclat’ de vérité- , procèdent alors à des généralisations ou des systématisations séduisantes mais gratuites.

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  • Ando // 28.04.2019 à 15h42

    Tous les journalistes n’en font pas partie, mais il est évident qu’il existe une classe de journalistes dont la fonction est la défense du statut quo politique et social. C’est une classe qui ressemble un peu au clergé d’Ancien Regime (culture et prise en charge de la pauvreté en moins cependant) chargée d’éclairer et d’arbitrer le bon et le mauvais. Une nouvelle loi de séparation de l »Eglise’ et de l’Etat s’impose peut-être ?.

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  • Duracuir // 28.04.2019 à 17h35

    C’est comme avant-guerre, sur les trottoirs, il y avait les encartées et les insoumises.
    L’imprimerie avait fait voler en éclat le monopole de la cléricature catholique. L’internet fait voler en éclat le monopole de la cléricature médiatique.
    L’imprimerie avait eu pour résultat une Réforme faux-cul et aussi totalitaire que l’Eglise pour le pire, et l’Humanisme pour le meilleur.
    Quoi demain?

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  • Nanker // 28.04.2019 à 18h35

    Apathie, Duhamel : encartés.
    Glanz : pas de carte.

    Le choix est vite fait, non?

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    • Opp’s // 30.04.2019 à 13h27

      Et le raisonnement , lui aussi, est vite fait ! 😉

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  • Ahmed Miloud // 28.04.2019 à 20h09

    “Comme les sangsues, les journalistes vivent de celui des autres…”
    Bruno Masure

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  • lon // 29.04.2019 à 17h34

    C’est l’occasion de rappeler à quel degré le dessin politique/d’actualité est tombé dans la presse française , et c’est pas Charlie Hebdo qui va sauver la branche . La niaiserie comme paramètre obligatoire, la mauvaise foi ensuite , le manque de talent pour achever le tableau .

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  • Caracalla // 30.04.2019 à 10h38

    Pourquoi monter toute cette affaire de carte de presse ? Pour désigner de supposés « diplômés » à l’opprobre ? En France, la possession d’une carte de presse ne distingue en rien une quelconque caste ni corporation à l’intérieur de ceux qui font métier de journaliste. Elle n’est pas même obligatoire ni obtenue de droit, un journaliste pouvant en faire ou non la demande. La loi dit clairement les choses, et de manière très libérale, autrement qu’il en ressort de la lecture du pamphlet ci-dessus :
    Art. L7111-3. Modifié par loi n°2008-67 du 21 janvier 2008 – art. 3 :
    « Est journaliste professionnel toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources. »

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