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21.avril.201621.4.2016 // Les Crises

Le roi de Jordanie accuse la Turquie d’envoyer des terroristes en Europe, par David Hearst

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Source : Middle East Eye, le 25/03/2016

Le roi Abdallah dit aux hommes politiques américains que c’est en Turquie que sont « fabriqués les radicaux, et que cela fait partie de la politique turque »

Le roi de Jordanie Abdallah et le président turc Recep Tayyip Erdogan (AFP)

Le roi de Jordanie Abdallah et le président turc Recep Tayyip Erdogan (AFP)

David Hearst

Selon le site MEE (l’Œil du Moyen-Orient), lors d’une rencontre avec des hommes politiques étatsuniens de premier plan, le roi Abdallah de Jordanie a accusé la Turquie d’exporter des terroristes en Europe.

Le roi a affirmé que la crise européenne des réfugiés n’était pas un accident, pas plus que ne l’était la présence parmi eux de terroristes. « Le fait que des terroristes aillent en Europe fait partie de la politique turque, on donne bien à la Turquie une petite tape sur la main, mais cela ne va pas plus loin. »

À la question de l’un des membres du Congrès présent qui demandait si l’ÉI exportait du pétrole en Turquie, Abdallah a répondu : « Oui, absolument. »

Le roi Abdallah a fait ces déclarations lors d’une importante audition au Congrès le 11 janvier, le jour où une rencontre avec le président Obama avait été annulée.

La Maison-Blanche a été forcée de démentir que le président avait fait un affront à l’un des plus proches alliés des États-Unis au Moyen-Orient et a affirmé que cette annulation était due à un chevauchement de rendez-vous. Le roi et le président se sont toutefois brièvement rencontrés à la base aérienne d’Andrews le lendemain.

À cette réunion du Congrès se trouvaient les présidents et les membres du renseignement du Sénat, des Affaires étrangères et des comités des forces armées, y compris les sénateurs John McCain et Bob Corker et des sénateurs Mitch McConnell et Harry Reid, qui sont les chefs respectivement de la majorité et de la minorité de cette chambre.

Selon un rapport détaillé de la rencontre dont ce site a eu connaissance, le roi a entrepris d’expliquer ce qui, selon lui, était la motivation du président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Il a affirmé qu’Erdogan croyait à une solution islamique radicale dans la région.

Il a répété : « La Turquie a cherché une solution religieuse pour la Syrie alors que nous, nous nous intéressons aux éléments modérés du Sud et la Jordanie a insisté pour une troisième option qui n’autoriserait pas une option religieuse. »

Le roi a présenté la Turquie comme faisant partie d’un défi stratégique sur le plan mondial.

Nous sommes sans cesse forcés d’affronter des problèmes tactiques contre l’ÉI, mais pas le problème stratégique. Nous oublions le problème des Turcs qui ne sont pas de notre côté sur ce problème, d’un point de vue stratégique.

Il a assuré que la Turquie avait non seulement soutenu des groupes religieux en Syrie et laissé des combattants étrangers pénétrer dans ce pays mais qu’elle avait aussi aidé des milices islamistes en Libye et en Somalie.

Il a soutenu que « c’est en Turquie que se fabrique la radicalisation » et il a demandé aux sénateurs étatsuniens pourquoi les Turcs entraînaient l’armée somalienne.

Le roi a invité les hommes politiques étatsuniens présents à interroger les présidents du Kosovo et de l’Albanie à propos des Turcs.

Il a affirmé que ces deux pays avaient supplié l’Europe de les admettre en leur sein, avant Erdogan.

Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Judeh, a abondé dans le sens des déclarations du roi. Il a évoqué le président albanais, Bujar Nishani, qui est un catholique marié à une musulmane et a affirmé que c’était là un modèle qui doit être protégé dans un pays à majorité musulmane.

Selon Nasser Judeh, quand la campagne de frappes aériennes russes a empêché la Turquie d’établir, dans le nord de la Syrie, des zones sécurisées destinées à enrayer le flux de réfugiés vers la Turquie, « la Turquie a envoyé les réfugiés en Europe. »

Le roi Abdallah et son ministre ont dit leur opposition au plan de 3 milliards de dollars en faveur de la Turquie. Ils ont fait remarquer que ce pays n’avait que 2 millions de réfugiés pour une population de 70 millions, tandis que la Jordanie faisait face, « proportionnellement, à un plus grand problème. »

La Jordanie et la Turquie sont officiellement des pays alliés. Le Premier ministre turc, Ahmed Davutoglu, a annulé une visite officielle en Jordanie après le dernier en date des attentats à la bombe qui, le 13 mars, a fait 34 victimes à Ankara.

Les Faucons de la Liberté du Kurdistan (TAK), une branche du PKK, ou le Parti des travailleurs du Kurdistan, a revendiqué la responsabilité de cet attentat.

La visite qui a été reportée doit avoir lieu ce week-end et Ahmed Davutoglu aura présent à l’esprit ce que le roi Abdallah a dit aux sénateurs : en substance, la Turquie utilise les Kurdes comme «une excuse » pour sa politique en Syrie.

Selon Galip Dalay, directeur de recherche du Forum Al Sharq et professeur pour les affaires kurdes et turques au Centre d’études Al Jazeera, il est erroné de présenter la Turquie comme un pays qui a pour but stratégique d’établir un gouvernement islamiste en Syrie.

« La Turquie, a-t-il déclaré, a fait de son mieux dans les huit premiers mois de la crise syrienne pour trouver une solution politique à la crise, qui n’aurait pas exclu Bachar el-Assad. À cette époque, dans la région et les pays occidentaux, on critiquait la Turquie pour sa trop grande indulgence vis-à-vis du régime d’Assad et son trop grand optimisme sur les possibilités de réforme de ce gouvernement. Quand il est devenu évident, après huit mois de tentatives laborieuses, qu’Assad n’avait aucune intention d’initier un processus politique et démocratique qui satisferait les exigences des opposants, la Turquie a commencé à soutenir l’opposition.

Galip Dalay a affirmé que l’allégation selon laquelle la Turquie achetait du pétrole à l’ÉI était un mensonge russe, concocté à Moscou après que la Turquie a abattu en vol le bombardier russe. « La Turquie n’est pas la seule à soutenir qu’il n’y a pas la moindre preuve qui appuie ces dires. Les États-Unis l’ont assuré, eux aussi. »

Le gouvernement turc n’a pas souhaité commenter officiellement les déclarations faites par le roi Abdallah le 11 janvier. Un haut responsable turc, cependant, a accusé le roi de devenir « le porte-parole de Bachar el-Assad. »

Selon ce responsable, on n’a pas l’impression que ces déclarations aient été faites par un roi, mais par « un journaliste occidental à l’esprit brouillé, qui connaît très mal la région. »

La Turquie est, sans le moindre doute, en train de lutter de toutes ses forces contre Daech. C’est en Turquie, non en Jordanie, qu’ont lieu les attentats à la bombe. Dans ces conditions, les accusations sans fondement du roi Abdallah sont totalement inacceptables.

« En outre, le fait qu’il s’attaque au problème de Daech en s’appuyant sur des informations aussi dénuées de fondement soulève la question de la légitimité de la Jordanie à jouer un rôle significatif dans la lutte contre Daech. »

Selon Galip Dalay, les déclarations du roi sur la vente de pétrole par l’ÉI à la Turquie sont non seulement absurdes, mais elles prouvent que le monarque n’avait pas la moindre petite idée de ce qui se passait en Syrie.

« Les affirmations du roi et les accusations qu’il porte contre la Turquie ne sont pas nouvelles. Malheureusement, toutes ces allégations sont les mêmes que les calomnies souvent répandues par le régime d’Assad.

« Il serait de l’intérêt de la Jordanie et de la région que ce pays, en tant qu’ami de la Turquie, se mette à travailler à une coopération stratégique avec une puissance stratégique comme la Turquie, au lieu d’agir comme le porte-parole d’Assad. »

Source : Middle East Eye, le 25/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Ronald Zonca // 21.04.2016 à 07h03

Ces déclarations justifient le nombre de visites faites par les Occidentaux dans ce royaume. Ils sont venus lui rappeler le code de bonne conduite. Madame Mogherini n’a pas eu de chance. Elle y est allé pour expliquer que la Turquie ne faisait rien de mal dans la région et le même jour les attentats de Bruxelles lui prouvaient combien la position occidentale qu’elle défendait amenait à des massacres. Elle ne pleurait pas sur les victimes mais sur elle-même, sur son incurie dans cette tragédie.

19 réactions et commentaires

  • caliban // 21.04.2016 à 02h51

    Le roi de Jordanie doit désormais s’attendre à une révolution colorée. Je mise sur le rouge.

    Blague à part, c’est assez incroyable que la parole d’un chef d’Etat exprimée en janvier ne sorte qu’aujourd’hui. Et encore, c’est sur ce blog, dont je ne mésestime pas l’audience mais qui reste malgré tout isolée.

    Et concernant le Centre d’étude Al Jazeera, c’est pas encore au point leur propagande.
    Le site est d’ailleurs peu mis à jour : http://studies.aljazeera.net/en/profile/writers.html

    Merci en tout cas pour l’info.

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    • PatrickLuder // 21.04.2016 à 06h23

       » c’est assez incroyable que la parole d’un chef d’Etat …  » => et depuis quand la parole d’un chef d’Etat a une quelconque valeur ?

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      • caliban // 21.04.2016 à 21h04

        C’est du cynisme. Si vous reformuliez votre question de manière plus réfléchie cela donnerait quoi ?

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  • Ronald Zonca // 21.04.2016 à 07h03

    Ces déclarations justifient le nombre de visites faites par les Occidentaux dans ce royaume. Ils sont venus lui rappeler le code de bonne conduite. Madame Mogherini n’a pas eu de chance. Elle y est allé pour expliquer que la Turquie ne faisait rien de mal dans la région et le même jour les attentats de Bruxelles lui prouvaient combien la position occidentale qu’elle défendait amenait à des massacres. Elle ne pleurait pas sur les victimes mais sur elle-même, sur son incurie dans cette tragédie.

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    • J // 21.04.2016 à 11h09

      « combien la position occidentale qu’elle défendait amenait à des massacres ». Quoi que vaille cette position occidentale, n’est-ce pas encourager ces massacres que de les en faire dépendre a priori ? Le terrorisme étant une stratégie, faudrait-il donc systématiquement éviter de contrarier les terroristes ?

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  • social21eme // 21.04.2016 à 08h17

    Ce qui est sidérant, ce n’est pas tant les propos du Roi de Jordanie, dont toute personne censé a bien discerné la duplicité du gouvernement turc, mais c’est la légèreté qui est autorisé au un farceur comme Galip Dalay professeur fumiste auto établi par son réseau et qui de permet de dire « les accusations russes sont fausse, un point c’est tout ! » et là les journalistes, très professionnel, avalide le « fait ».
    la méthode scientifique est vraiment qu’un mythe en politique internationale..

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    • Patrick Andre // 21.04.2016 à 09h38

      Duplicité du gouvernement turc…ok
      Mais que penser de l accord secret de Sykes – picot (mai 1916) pour le démantèlement de l empire ottoman par la France et le royaume uni? Sans parler de la déclaration Bal four de 1917 (naissance de l état d’Israël )

      http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/accord_Sykes-Picot/145649
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Déclaration_Balfour_de_1917

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      • Furax // 21.04.2016 à 13h16

        Ben quoi ? C’est pourtant évident. Il y avait le substrat culturel et identitaire pour que les arabes veuillent se séparer des turcs, voilà tout. Il suffit de considérer l’épopée de Mohammed Ali qui, dans la 1ère moitié du 19ème siècle, aurait déjà provoqué l’effondrement de l’empire ottoman et constitue un grand royaume arabe rassemblant l’Egypte, la Syriene et le Hedjaz si les grandes puissances occidentales ne l’avaient pas forcé à se contenter de l’Egypte.

        Il était logique que, l’empire ottoman s’étant range aux côtés de l’Allemagne pendant la 1ère GM, les alliés décident de provoquer son éclatement. Là où ils sont répréhensibles, c’est d’avoir fait espérer aux arabes la liberté et une forme d’unité politique alors qu’au final Royaume-Uni et France ont voulu s’y tailler des colonies pétrolières (enfin surtout le RU pour le pétrole puisqu’au final les frontières mandataires ont retiré à la Syrie française les champs de pétrole de Kirkouk promis par les accords Sykes-Picot).

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        • christian gedeon // 25.04.2016 à 11h47

          Ppur Méhémet Ali,je ne veux pas vous contrarier,il était d’origine albanaise… et son offensive contre l’ottoman n’avait rien à voir avec un quelconque arabisme…

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  • J // 21.04.2016 à 10h03

    Pour le « sang des Palestiniens » (vieille histoire de presque un demi-siècle), les torts étaient pour le moins partagés…

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  • christian gedeon // 21.04.2016 à 10h48

    Ce sont les palestiniens qui ont essayé de renverser le roi Hussein de Jordanie et de s’emparer du pouvoir. Les troupes bédouines leur ont fait un sort.Quant à la complaisance vis à vis d’Israël,c’est une blague,j’espère…quand toutes les armées arabes étaient en déroute en 48,les jordaniens ont résisté et gagné en Cisjordanie. En 1967;les jordaniens se sont battus comme des lions,quand les autres armées arabes s’enfuyaient honteusement! les tentatives d’assassinat contre Hussein de Jordanie ne se comptent plus. Et vous vous attendiez à quoi? A ce qu’il dise merci? Le roi Abdallah que Dieu le protège,a épousé une palestinienne,envers et contre tous,y compris chez ses bédouins. Vous devriez faire un tour en Jordanie,et constater à quel point ce royaume est gouverné,avec justice et avec justesse.

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    • Anas // 21.04.2016 à 16h49

      Tout à fait d’accord, pour un petit état comme la Jordanie entouré d’ogres et d’orques, c’est un exploit de tenir et rester stable aussi longtemps

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  • Lea_ // 21.04.2016 à 13h20

    Très intéressant billet (chroniques du grand jeu):
    « Si le sultan est passé maître dans l’art de faire pousser la chansonnette aux eurocrates visqueux et craintifs, il n’est pas le seul : ses nouveaux amis saoudiens suivent le même filon. Est-ce un hasard si Ankara et Riyad en sont venues à ces extrémités ? L’évolution moyen-orientale est un désastre pour les deux compères, leur politique extérieure est un fiasco… Le chantage est l’arme des faibles, une arme de la dernière chance, à double tranchant.

    La Turquie double la mise sur son chantage au terrorisme en exigeant l’abolition par l’UE du système de visa pour les ressortissants turcs avant le mois de juin. En cas de non-respect de sa promesse par Bruxelles, Ankara cessera de remplir ses obligations concernant les migrants clandestins. Les eurocrates sont dans la nasse, englués dans un cercle vicieux dont ils ne peuvent sortir :

    qu’ils lèvent l’obligation de visa et le sultan pourra envoyer ses propres terroristes made in Turkey.
    qu’ils reviennent sur leur folle promesse et les Européens verront affluer des terroristes made in Syria que les Turcs laisseront passer comme ils l’ont déjà fait. »
    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/04/du-doux-metier-de-maitre-chanteur.html

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    • Anas // 21.04.2016 à 16h59

      Les anglo-saxons ont entraîné l’UE dans leur folle aventure, quand ils ont compris que leur politique ne fonctionnait pas, ils ont freiné leurs ardeur en signant un accord avec l’Iran et en arrière plan avec la Russie qui a fini par intervenir et rétablir l’équilibre des forces sous-jacent à l’accord. Les dirigeant européen eux, continuent de croire à leur propre propagande et finirons par servir de dindons de la farce.

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      • TienTien // 21.04.2016 à 22h23

        « Les dirigeants européens eux, continuent de croire à leur propre propagande… »

        Pas du tout ! TOUS ces dirigeants sont sommés de suivre la politique dictée par leur maître car ils sont englués dans la toile d’araignée de l’OTAN. Voilà tout.
        Quant à la France, après le caniche qui nous sert de président, ce sera encore mille fois pire en mai 2017 avec ce cher A. Juppé atlantiste enragé…

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        • Lea_ // 22.04.2016 à 00h19

          « après le caniche qui nous sert de président »
          C’est vite dit « caniche ». Selon Time, Hollande est l’un des leaders mondiaux les plus influents. Non, ne riez surtout pas…

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          • TienTien // 22.04.2016 à 08h16

            Oui je sais.
            N’oubliez pas que l’article à la gloire de F.H. a été écrit par BHL le plus génial philosophe français depuis Descartes…

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  • TienTien // 21.04.2016 à 22h13

    Je ne connais pas le sieur Dalip Galay, mais ce doit être un fieffé farceur dûment stipendié !
    « Daesh ne vend pas son pétrole à la Turquie » ? A qui alors ?? Les photos aériennes montrant des norias de camions-citernes en route vers la Turquie ne seraient qu’un affreux montage russe ?

    Quant aux déclarations du roi de Jordanie à Washington, il est évident qu’elles reposent sur des faits aussi incontestables qu’avérés. Visiblement (et ce n’est pas une surprise) ces accusations n’ont pas plu au gouvernement US et Oblabla a boudé leur entrevue. La Turquie est un pion bien trop essentiel dans l’hydre otanesque pour être accusée de quoique ce soit. Erdogan l’a très bien compris et en joue à fond.

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  • christian gedeon // 22.04.2016 à 13h03

    Je profite de cet article,pas trop lointain de mon pays d’origine,pour rappeler que le Liban accueille 1,5 millions de réfugiés « syriens « ,auxquels s’ajoutent sept cent mille palestiniens…pour quatre millions et des poussières de Libanais sur un territoire grand comme le Var et un quart. Soit presque 50% de la population libanaise. Et qu’on n’en fait pas tout un foin…çà ne fait pas plaisir au Libanais,évidemment…mais bon,ils sont là,et comme on peut,on s’en occupe…à comparer avec les deux millions qui sont arrivés sur un territoire immense,peuple de cinq cent millions d’habitants,aux quels çà semble poser un problème insurmontable. Vive le Liban,donc!

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