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20.mai.201420.5.2014
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Comprendre l’Ukraine (10) – Les 5 Ukraines

En conclusion de la première partie de notre étude, je vous propose cette carte de synthèse de l’Ukraine, et de ses 5 composantes (4 désormais, la Crimée étant partie…) : On y discerne : les zones russophones en rouge, avec plus ou moins de Russes dans la population la zone centrale, ukrainophone la zone occidentale, […]
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En conclusion de la première partie de notre étude, je vous propose cette carte de synthèse de l’Ukraine, et de ses 5 composantes (4 désormais, la Crimée étant partie…) :

Les 5 Ukraines

On y discerne :

  • les zones russophones en rouge, avec plus ou moins de Russes dans la population
  • la zone centrale, ukrainophone
  • la zone occidentale, ukrainophone également, mais avec un parcours historique très différent. C’est cette zone qui est la bastion de l’ultranationalisme et du néonazisme.

L’ancien Président Ianoukovytch avait été principalement élu par les zones roses : le pouvoir actuel est issu de la zone bleue.

C’est un jeu subtil que de faire cohabiter ces zones.

C’est une mission impossible si des extrémistes sont au pouvoir.

22 réactions et commentaires

  • moderato si cantabile // 20.05.2014 à 00h50

    C’est un jeu beaucoup plus que subtile.
    C’est oublier que dans le cas d’une « balance en équilibre instable », un poids plume peut faire la différence.
    Or, les « poids plumes » dans l’histoire politique de cette Ukraine, issue de la fin de la Guerre Froide (enfin, pour ce qui est de la « fin »….c’est à réfléchir), sont nombreux.
    Les plus agressifs, ceux qui s’expriment à « haute voix », pour l’instant, sont la Roumanie et la Hongrie…mais peut être qu’ils ne font que le rôle des « chœurs des tragédies antiques »
    Ceux qui s’expriment d’une autre manière sont la Pologne et les Pays Baltes.
    Ceux qui sont vraiment au commandement, ce sont les USA et l’Allemagne.
    Il n’y a que l’Allemagne, pour l’instant, qui n’a pas vraiment montré ses cartes…c’est l’Allemagne qui tient entre ses mains le sort de cette crise, le sort de l’UE aussi.
    Quand l’Allemagne aura dit clairement quel chemin elle prend…les dès seront jetés.

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  • Thomas // 20.05.2014 à 03h00

    Effectivement l’Allemagne a les clés du chaos en main :

    est-elle prête à sacrifier près de 300 000 emplois directs et plus de 5 000 entreprises installées en Russie sur l’autel de l’atlantisme assassin (Kiev, Odessa, Donbass…)

    Il y a 70 ans, les Russes libéraient l’Ukraine du nazisme, aujourd’hui vont-ils la nettoyer des néo-nazis ?

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  • salimsellami // 20.05.2014 à 07h27

    Beau travail qui a éclairé nos lanternes , merci !

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  • Lutfalla // 20.05.2014 à 08h04

    Olivier,
    Pouvez vous mettre une échelle sur vos cartes?

    J’ai toujours du mal à évaluer la distance (km) entre Lviv / Kiev / Donetsk.

    Cela peut aider à comprendre la géopolitique. Si en plus vous connaissez le temps nécessaire pour rejoindre ces villes par train ou en voiture, ce serait encore mieux.

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    • jp418 // 20.05.2014 à 08h30

      Bonjour,

      Lviv – Donetsk => 1200 km
      En avion => 4h (direct)
      En voiture => 16h (hors circulation, perturbations…)

      Lviv – Kiev => 550km
      En avion => 1h
      En voiture => 6h30

      Kiev – Donetsk => 700 km
      En avion => 1h15
      En voiture => 10h

      (source : google maps)

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      • Svitlana // 20.05.2014 à 12h21

        Bonjour,
        Lviv-Kiev – 4 h en avion, alors que Paris-Kiev n’en fait que 3h30, vous êtes sûr?

        Pour faire plus simple, l’Ukraine par sa taille est comparable à la France, surtout par la surface:
        France – 674 843 km²
        Ukraine – 603 628 km²
        Population autrefois était aussi de même ordre de grandeur, sauf qu’en 23 années d’indépendance l’Ukraine a perdu quelques 10 millions d’habitants. Alors que la population française a cru durant cette même période.

        Voilà, si cela peut aider.

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        • jp418 // 20.05.2014 à 12h53

          Oui, vous avez raison. J’ai mal recopié ^^

          En fait Lviv – Donetsk => 3h30 et au moins une escale.

          Désolé.

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        • Fabien // 20.05.2014 à 17h32

          la France métropolitaine, c’est 551 000 km²

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  • eric // 20.05.2014 à 09h49

    autre chose, mais qui rejoint malgré tout les sujets européens, la presse n’a absolument pas fait écho des résultats des élections régionales en Gréce de ce dimanche. Il a fallu que je me rende sur les sites grecs d’informations politiques pour constater que Syriza est premier en Attique mais que l’Aube Dorée y réalise un score de 16.25% !Partout d’ailleurs, cette formation est en forte hausse, hormis en Thessalie, région restée quelque peu épargnée.
    J’imagine que les élections européennes seront dans le même cru et que ce parti ouvertement nazi créera une grosse surprise.

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  • Darks67 // 20.05.2014 à 10h39

    Il est triste qu’en Europe nous arrivons a avoir des parties ouvertement nazi après les millions de morts que nous avons laissé pour ces fous furieux…. Ceci du fait de la banalisation du nazisme entre autre. Il y a 10 – 20 ans la tolérance de nos gouvernements était de 0 pour ces groupuscule diabolique. Je ne vois pas ce qui a changé la donne si ce n’est qu’ils sont dorénavant parmi nos gouvernements même…

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    • Marc // 21.05.2014 à 20h11

      Tapez « néo-nazi » et « Estonie » ou « Lettonie » dans un moteur de recherche, vous verrez le même genre de photo qu’en Ukraine. Ça se passe aujourd’hui en UE…

      La différence c’est qu’il y a comme même quelques contre-manifestations dans les pays Baltes.

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  • cording // 20.05.2014 à 10h47

    Comme bien souvent en histoire les cartes sont éclairantes sur la réalité politique; ici on voit bien toutes les parties potentiellement séparatistes de l’Ukraine eu égard de l’actuel pouvoir à Kiev. On peut penser que s’il persiste la rébellion séparatiste s’étendra parce qu’elle semble actuellement localisée à 3 ou 4 oblasts.

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  • Thomas13 // 20.05.2014 à 12h45

    Très bonne carte qui permet de comprendre beaucoup de choses. Il y a en fait autant de problèmes qu’il y a de territoires. Cependant, si la Crimée est partie et cela constitue encore un problème en soi pour longtemps mais en marge de la résolution interne des conflits, il y a aussi le problème de Kiev, capitale berceau de la Russie et de population relativement partagée. Cela fait toujours 5.

    Le problème le plus insoluble et difficile à comprendre, c’est cette bande rouge et jaune (Sud), où en fait il y a à la fois intrication, situations diverses, enjeux géostratégiques et économiques, minorités autres importantes. Paradoxalement, comme il est très bien dit dans un article américain sur slate (pour une fois !) de Charles King, par sa diversité et son état d’esprit, cette zone est la seule où une Ukraine multiethnique pourrait exister. Mais au lieu de s’en servir de modèle, comme on s’évertue à le faire pour Marseille en France, on lui fait subir depuis les années 90 une ukrainisation à marche forcée. Elle est le lieu de l’affrontement futur, de la véritable guerre civile, probablement à venir.
    Odessa est un symbole à bien des titres dans cette zone. Depuis les escaliers Potemkine, jusqu’au massacre du 2 mai.

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  • perceval78 // 20.05.2014 à 15h12

    La vision ukrainienne de l’ukraine :

    http://wiiw.ac.at/session-7-a-century-of-european-disintegration-and-integration-1914-2014-c-61.html

    http://wiiw.ac.at/a-century-of-disintegration-and-integration-the-case-of-ukraine-dlp-3225.pdf

    Voir en particulier vers la fin des graphes avec des abstractions délirantes :

    Traditional Values , Secular rational values
    Survival values , Self Expression Values

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  • Darks67 // 20.05.2014 à 15h51

    Bonjour Olivier,

    Je serais en Ukraine du 23 mai au 2 juin, a Kiev et Kherson, si vous avez besoin de quelques chose, faites le moi savoir. Bonne continuation.

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  • Carole G // 20.05.2014 à 17h16

    des gazs toxiques ont effectivement tué à Odessa:
    http://en.itar-tass.com/world/732343

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  • D // 20.05.2014 à 21h13

    Vidéo qui montre la propagande des médias Ukrainiens officiels pendant le vote du 11 mai dans le sud Est ( personne dans les rues….) Et les images filmées ce jour là ( voir les correspondants étrangers qui ont couvert l’événement…) Bien sûr pas d’images en Europe….

    http://www.youtube.com/watch?v=ysrk9BKfEGQ

    D

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  • JR // 20.05.2014 à 21h15

    Je ne suis que moyennement d’accord avec ce genre de carte linguistique (malgré, c’est vrai, une légende assez nuancée), car elle laisse tout de même entendre que les régions sont ukrainophones OU russophones et que ces deux Ukraines seraient linguistiquement (et tant qu’à faire ethniquement, ce qui pour le coup est vraiment un non-sens) opposables.

    C’est ignorer le bilinguisme. C’est ignorer que, selon le critère beaucoup plus pertinent de la langue parlée à la maison, l’immense majorité des ukrainiens parle russe (avec des variantes locales comme à Kiev)

    L’ukrainisation linguistique fait partie d’un projet politique en mal d’identité, et comme l’ukrainisation religieuse ou historique, ne se fait pas autrement que par une dérussification, mais sans apport propre, car il n’y a pas de langue ukrainienne comme il y a une langue serbe, polonaise, etc., seulement des patois issus du russe, dialectes locaux non unifié (le pur ukrainien littéraire de Kiev reste une

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    • JR // 20.05.2014 à 22h34

      [Je publie à nouveau mon billet suite à un petite erreur de manipulation, semble-t-il…]

      Je ne suis que moyennement d’accord avec ce genre de carte linguistique (malgré, c’est vrai, une légende assez nuancée), car elle laisse tout de même entendre que les régions sont ukrainophones OU russophones, et que ces deux Ukraines seraient linguistiquement (et tant qu’à faire ethniquement, ce qui pour le coup est vraiment un non-sens) opposables.

      C’est ignorer le bilinguisme. C’est ignorer que, selon le critère beaucoup plus pertinent de la langue parlée à la maison, l’immense majorité des Ukrainiens parle le russe (avec d’ailleurs des variantes locales, comme à Kiev), ET EN PLUS, dans certaines régions, l’un des nombreux patois « ukrainiens ».

      L’ukrainisation linguistique fait partie d’un projet politique en mal d’identité, et, comme l’ukrainisation religieuse, ou historique, ne se fait pas autrement que par une dérussification, mais sans apport propre, car à l’origine il n’y a pas de langue ukrainienne comme il y a une langue serbe, polonaise, etc., mais seulement des patois issus du russe, ensemble de dialectismes locaux non unifiés (le pur ukrainien de Kiev restant une chimère littéraire, et n’étant parlé par pratiquement personne), et se mélangeant parfois à nouveau au russe, comme dans le cas du surjik. Sait-on que dans les années 90, l’ukrainisation s’est faite en important des mots polonais, recyrillisés au passage, pour que ça fasse le moins possible russe? S’il y a des passionnés de linguistique, je peux fournir des exemples, pas de problème.
      Savez-vous que la plupart des leaders nationalistes se forcent à parler ukrainien (l’un des ukrainiens)? Que Ioulia Timochenko n’a appris l’ukrainien que récemment, pour les besoins de la cause, et que dès qu’elle s’énerve, ça sort en russe, y compris pour insulter les « Moskali »? Que Léonid Koutchma, 2e Président de l’Ukraine indépendante, a écrit son livre « L’Ukraine, ce n’est pas la Russie », en pur russe? Etc, etc …

      Concernant la zone en bleu « historiquement autrichienne et polonaise », certes c’est dans ces régions que l’influence étrangère (non russe), s’est faite sentir le plus longtemps, mais, même si Daniel de Galitch a eu une politique très démarquée des autres princes russes, la Galicie et la Volhynie faisaient bien partie des « terres russes » (русские земли). En fait, la région la moins russe historiquement est la partie la plus « pro-russe » actuellement! Le Sud-Est, jusqu’à Catherine la Grande, qui colonise toute la zone et supprime au passage l’hetmanat, est en effet le couloir d’invasion des Scythes, Avars, Petchenègues, Polovtses et autres Tataro-mongols. Je vous conseille l’ouvrage « Atlas historique de la Russie » de John Chanon, aux commentaires un peu indigents, mais dont les cartes demeurent une référence, et qui permettent de visualiser les aires cuturelles et tous ces mouvement de populations.

      L’ukrainisation (je ne parle pas de celle des bolchéviques dans les années 20, réduite à néant par Staline, mais de celle des années 90, entre la péréstroïka et la Révolution Orange) est une politique de haine anti-russe qui trouve son paroxysme dans les manuels d’histoire complètement réécrits à l’époque, s’appuyant complètement en effet sur la zone Ouest, et entretenue par l’Occident. Une génération complète a grandi dans cette haine insensée et ne connaît rien de la « Grande Guerre Patriotique »: ce sont les jeunes voyous que l’on retrouve dans la nébuleuse de Pravij Sektor.

      Cordialement!

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  • Jacques // 20.05.2014 à 21h44

    D’accord avec JR, cette carte synthétise bien l’opposition entre les régions mais la différence linguistique russe/ukrainien ne doit pas être prise au pied de la lettre. J. Sapir a publié une étude de l’université de Kiev sur la langue parlée à la maison qui montre une gradation continue. Dans les années 1800-1815, Odessa a été planifiée et bâtie par un gouverneur français, le duc de Richelieu, descendant de la soeur du grand cardinal et émigré. La région était presque déserte et s’appelait … la Nouvelle Russie.

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  • Jo // 04.09.2014 à 12h28

    Qui a entendu parler de l’holodomor en cours d’histoire….? C’est l’histoire des vainqueurs qui nous fait oublier leurs écarts…. http://fr.wikipedia.org/wiki/Holodomor ou http://www.les-crises.fr/ukraine-l-histoire-du-pays-2/
    La russification a été également traduite par une interdiction de parler la langue ukrainienne à l’époque… La haine anti-russe est une épisode encore récent de l’histoire de ce pays, les prises de position de l’OTAN instrumentalise et recycle cette haine en UE….

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