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26.novembre.201626.11.2016 // Les Crises

Ne voulant pas croire que Trump pouvait gagner, les Médias ont regardé ailleurs

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Source : The Washington Post, le 09/11/2016

Pour parler brutalement, les médias n’ont rien compris à cette histoire. En fin de compte, un grand nombre d’électeurs américains voulaient quelque chose de différent. Et bien que ces électeurs l’aient hurlé et crié, la plupart des journalistes n’ont tout simplement pas écouté. Ils n’ont pas compris.

Ils n’ont pas compris que l’enthousiasme des immenses foules qui se pressaient aux meetings de Donald Trump pourrait vraiment se traduire par de si nombreuses voix. Ils ne pouvaient croire que l’Amérique qu’ils connaissaient pouvait tomber sous le charme de quelqu’un qui se moquait d’un handicapé, se vantait d’agresser sexuellement des femmes, et débitait des propos misogynes, racistes et antisémites.

Cela serait trop affreux. Ainsi donc, selon une sorte de pensée magique, cela ne pouvait se produire.

Les journalistes, des citadins diplômés universitaires, qui sont, pour une bonne part, des libéraux, ont plus que jamais toutes les chances de vivre et de travailler à New York, à Washington ou sur la Côte Ouest. Et même si nous nous sommes aventurés pendant quelques jours dans les grands États républicains ou avons interviewé des travailleurs de l’automobile au chômage dans la Rust Belt [ceinture de la rouille : régions désindustrialisées, NdT], nous ne les avons pas pris au sérieux. Ou pas suffisamment.

Et Trump, qui traitait les journalistes de racailles corrompues, nous poussait tellement à l’hostilité que nous n’étions pas à même de voir ce qui se trouvait sous nos yeux. Nous nous sommes contentés de vérifier nos sites favoris de sondages pour nous rassurer, même si tout le monde sait que les sondages ne sont pas des votes.

Après tout, on ne sait jamais qui va aller voter, surtout quand des électeurs ont été privés de leurs droits de vote dans des proportions inédites. Et même les pronostiqueurs les plus convaincus de la victoire de Clinton n’excluaient pas totalement une victoire de Trump.

Toutefois, personne n’avait l’air d’en être convaincu. C’est Clinton qui va être élue présidente, telle était l’opinion courante des journalistes, et même si elle a ses défauts, au moins, elle, on sait ce qu’elle vaut. C’était, somme toute, une position plutôt confortable.

Ne vous y trompez pas cependant ! C’est une erreur colossale. Et il n’est jamais agréable de s’excuser platement, mais nous n’avons pas fini de subir les conséquences de notre attitude dans les semaines, les mois et peut-être même les années à venir.

Ce qui est étrange, bien sûr, c’est que les médias aient contribué à donner sa chance à Trump.

Est-ce que les journalistes ont créé Trump ? Bien sûr que non, ils n’ont pas ce genre de pouvoir. Ils l’ont cependant considérablement aidé, en rapportant abondamment ses faits et gestes, sans les analyser, dans les mois qui ont précédé la primaire républicaine. Et aussi en insistant, de façon grotesque, sur tous les développements de l’affaire des emails, y compris le verbiage du directeur du FBI, James B. Comey.

Je n’aime pas beaucoup Peter Thiel, le milliardaire qui a acculé le site Gawker à la faillite en finançant un procès intenté à ce dernier par Hulk Hogan, le lutteur professionnel. En fait, je le trouve même effrayant.

Mais quand il s’est exprimé récemment au National Press Club, il a dit quelque chose qui m’a paru très fin au sujet de Donald Trump.

« Les médias n’arrêtent pas de prendre les propos de Trump à la lettre. Ils ne les prennent jamais au sérieux, mais ils les prennent à la lettre, » a déclaré Thiel. Les journalistes voulaient savoir exactement comment il allait s’y prendre pour expulser autant d’immigrants sans papiers, ou comment il allait débarrasser le monde de l’État Islamique. Nous voulions des détails.

Mais beaucoup d’électeurs raisonnent d’une façon opposée. Ils prennent les propos de Trump au sérieux, mais pas à la lettre.

Ils se rendent bien compte, disait Thiel, que Trump n’envisage pas vraiment de construire un mur. « Ce qu’ils entendent, c’est ça : Nous allons avoir une politique d’immigration plus raisonnable, plus sensée. »

Trump, manifestement, a saisi la colère ressentie par les Américains à propos de problèmes comme le commerce et l’immigration.

Et même si de nombreux journalistes et beaucoup de médias ont publié des articles au sujet de ces Américains, frustrés et privés de leurs droits, nous ne les avons pas pris suffisamment au sérieux.

Et même si, nous les journalistes, nous nous essayons parfois à nous dépeindre comme des cyniques ou des réalistes, il peut aussi nous arriver d’être idéalistes et même naïfs.

Nous voulions vivre dans un pays où la décence et la courtoisie avaient encore de l’importance, et où quelqu’un d’aussi grossier, malveillant et outrancier ne pourrait jamais être élu parce que l’Amérique valait mieux que cela.

Je peux reprocher beaucoup de choses aux journalistes, mais je ne peux pas nous reprocher cela.

Source : The Washington Post, le 09/11/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


PRÉCISION : Rappelons que le but de ce site est de publier des analyses et des articles d’horizons variés afin d’élargir le champ d’information et de réflexion de ses lecteurs, dans le but de les aider à se faire eux-mêmes leur propre opinion. Les publier ne signifie nullement qu’ils reflètent systématiquement notre pensée, mais simplement que les arguments avancés sont suffisamment sérieux pour être entendus ou bien qu’ils permettent de savoir ce qui se diffuse sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas parce que les grands médias prennent parti que nous devons en faire autant, bien au contraire. Nous ne « soutenons » donc en rien Donald Trump mais cherchons à comprendre et à penser ce phénomène généralement analysé avec partialité dans les grands médias. Enfin, nous vous rappelons l’importance de vous informer avec esprit critique auprès de multiples sources dont vous aurez validé la fiabilité.

Commentaire recommandé

bob // 26.11.2016 à 01h01

cette campagne nous aura ouvert les yeux sur les scandales de la clinton fondation (moins de 10% des fonds collectés pour Haïti sont arrivés dans l’ile), des mails (des centaines classés défense stockés dans un serveur privé, des milliers effacés, crime fédéral privant son auteur de tout accès a l’administration), des donateurs étrangers pour sa campagne (20 millions $ de l’arabie saoudite, 5 du qatar,), les discours multiples chez les too big to fail, des révélations de wikileaks (double discours affirmé), un bilan politique désastreux, une agressivité morbide (bombarder l’Iran, répondre aux soi-disant hackers russes de manière militaire, imposition d’une zone d’interdiction aérienne au dessus de la Syrie, c’est à dire guerre à la Russie), une santé défaillante, un responsable de campagne aux moeurs des plus douteux (spirit cooking), voyages multiples avec Bill ou pas à bord du lolita express du pédophile Epstein), et j’en oublie…
c’est tout ça, Hillary et c’est ça, le pays de la courtoisie et de la décence selon le washington post…

25 réactions et commentaires

  • Charlton // 26.11.2016 à 00h44

    Cela m’a fait penser à « The big short » où les gars du fonds de Wall Street décident d’aller voir ce qu’il en est en Floride de la situation de l’immobilier. Et là, ils se rendent compte de l’écart entre les infos à New-York et la réalité.
    C’est ce qu’auraient dû faire les journalistes : Juste bouger leur c..
    Et être moins arrogants.

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  • bob // 26.11.2016 à 01h01

    cette campagne nous aura ouvert les yeux sur les scandales de la clinton fondation (moins de 10% des fonds collectés pour Haïti sont arrivés dans l’ile), des mails (des centaines classés défense stockés dans un serveur privé, des milliers effacés, crime fédéral privant son auteur de tout accès a l’administration), des donateurs étrangers pour sa campagne (20 millions $ de l’arabie saoudite, 5 du qatar,), les discours multiples chez les too big to fail, des révélations de wikileaks (double discours affirmé), un bilan politique désastreux, une agressivité morbide (bombarder l’Iran, répondre aux soi-disant hackers russes de manière militaire, imposition d’une zone d’interdiction aérienne au dessus de la Syrie, c’est à dire guerre à la Russie), une santé défaillante, un responsable de campagne aux moeurs des plus douteux (spirit cooking), voyages multiples avec Bill ou pas à bord du lolita express du pédophile Epstein), et j’en oublie…
    c’est tout ça, Hillary et c’est ça, le pays de la courtoisie et de la décence selon le washington post…

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  • bluerider // 26.11.2016 à 01h03

    lu en diagonale, cet article montre surtout l’incapacité de cette journaliste à sortir du système « distanciatoire » (!) qui s’est installé autour de Trump, comme une barrière morale qui en fait s’autodésigne elle-même comme pire que ce que Trump a montré en public. Cette caste médiatique d’impotents s’est montrée sous son vrai jour : des prophètes autoréalisateurs de leurs propres prophéties, qui se révèlent être elles aussi des formes d’un nouvel extrémisme radical, celui du politically correct à tout prix, celui des petits fours à tous les étages, des grandes écoles dans tous les CV, et des guerres forcément humanitaires. A aucun moment dans ce texte, cette journaliste ne tente de comprendre ses semblables, et de faire preuve de bienveillance et d’empathie avec le peuple américain. Tout au plus continue-t-elle de barboter dans un entregents. Et lorsqu’elle écrit « Ce qui est >> étrange <<, bien sûr, c’est que les médias aient contribué à donner sa chance à Trump.", elle signe son mépris de classe, sans doute même sans s'en apercevoir. Idem en France bien sûr ( sondages primaire de la droite…) car la mondialisation va bon train dans les "desks" interconnectés du monde entier.

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    • geoffrey // 26.11.2016 à 11h05

      le titre déjà est révélateur : pas voulu croire (si la traduc’ est la bonne) ? allons, allons…soyons sérieux : sommes-nous des enfants pour penser que personne n’est jamais motivé par des idées noires, des pensées haineuses ?

      les plumitifs voulaient hillary présidente, le petit peuple n’a pas suivi, voilà toute l’histoire…

      Geof’, neo-communiste wallon

        +14

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  • triari // 26.11.2016 à 05h39

    (Je peux reprocher beaucoup de choses aux journalistes, mais je ne peux pas nous reprocher cela.)

    Déni de culpabilité. Les journalistes, que ce soit d’un bord ou d’un autre de l’Atlantique, se complaisent depuis des années dans un cynisme naïf (qu’ils nomment de l’idéalisme) qui les pousse à soutenir les pires ordures qui soient (Ukraine, Syrie, UE…) et ils s’étonnent non seulement de n’être pas pris au sérieux mais en plus ils se lavent les mains du résultat. Les journalistes ont abandonné leur responsabilité première d’informer les gens en restant le plus possible impartial ou alors de respecter la pluralité d’opinion. Ils se comportent en caste où tous doivent penser pareil et où il faut isoler les déviants (96% de la presse US était anti-Trump!)
    Les médias sont coupables, ils sont dévoués aux oligarques qui tiennent l’économie, ce ne sont pas des victimes des mais des parties du problème.

      +37

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  • Beyer Michel // 26.11.2016 à 06h05

    Au même titre, en France une certaine quiétude règne dans le milieu ambiant quand au résultat de l’élection présidentielle: le candidat qui sera face à M.Le Pen est certain d’être élu….Nous courons et concourrons ainsi à une énorme surprise.
    Quand on étudie les propositions des divers candidats, ce sont des repoussoirs. Le peuple français en a ras-le-bol, et eux continuent à nous proposer plus d’austérité. Je frémis à l’idée d’un Fillon mettant la dernière main à la casse de la Sécurité Sociale, livrant des pans entiers du secteur « maladie » à la finance.
    Reste la candidature JL.Melenchon. Il faudra bien passer par là. Il n’y a pas d’autres solutions, bon gré, mal gré.

      +30

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  • Fritz // 26.11.2016 à 06h35

    Selon cette dame, les journalistes ont aidé Trump « en insistant, de façon grotesque, sur tous les développements de l’affaire des emails, y compris sur le verbiage du directeur du FBI ».
    Elle a oublié le Watergate ?

    D’autre part, je commence à me poser des questions sur l’écart grandissant des suffrages en faveur d’Hillary Clinton, plus de deux millions à ce jour (vu sa date précoce, l’article n’en parle pas).
    Pourquoi ces longs délais pour dépouiller les votes par correspondance ? Pourquoi cette distorsion entre les votes dépouillés le jour du scrutin et les votes par correspondance ?

    S’agit-il de fragiliser Trump, de jeter un doute sur sa victoire, d’exiger un recompte des votes ? Comme par hasard, ce recompte ne concerne que des États ayant donné la victoire à Trump (Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin).
    http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/hillary-clinton/presidentielle-americaine-vers-un-recompte-des-voix-dans-certains-etats_1939119.html

    En Autriche, parmi les irrégularités qui ont conduit à annuler l’élection présidentielle, il y avait les anomalies des votes par correspondance (trop défavorables au candidat du FPÖ, comme l’a souligné Jacques Sapir).

      +10

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  • LBSSO // 26.11.2016 à 06h58

    « Il y a beau temps que je ne dis jamais ce que je crois et que je ne crois jamais ce que je dis, et s’il m’échappe parfois quelque brin de vérité, je l’enfouis dans tant de mensonges qu’il est difficile de la retrouver. »

    Toutes les Lettres de Machiavel

      +10

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  • nulnestpropheteensonpays // 26.11.2016 à 06h59

    normalement un journaliste , devrait connaitre son pays sur le bout des doigts , sauf qu’a fréquenter des couches stratosphériques , ils a plus vraiment les pieds sur terre , alors sous terre la où se cache ceux qu’ils montrent du doigt en leurs attribuant toutes sortes de nom dévalorisant .. mais ils sont encore là…

      +6

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  • Fritz // 26.11.2016 à 07h27

    Au moins, Margaret Sullivan esquisse une analyse en forme de mea culpa.

    A comparer avec la réaction de Pascale Clark au lendemain du 21 avril 2002, le jour où Le Pen fut qualifié pour le deuxième tour de la présidentielle : « J’ai envie de vomir ».

      +3

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  • Foussignargues // 26.11.2016 à 09h29

    Dans le même ordre d’idées, voir la « consultation » d’une psycho-traumatologue par Le Soir, le journal « de référence » en Belgique: les enfants sont traumatisés par l’élection de Trump, que faut-il faire ?
    A lire avec prudence : je suis tombé de ma chaise tellement je riais !

    http://www.resilience-psy.com/IMG/pdf/faut-il_avoit_peur_du_grand_mechant_trump_page.pdf

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  • Gregoire Quartier // 26.11.2016 à 09h46

    Un des gros soucis, c’est le manque d’empathie. Quand une personne s’énerve et comment un acte violent, on dit « regardez, il use de violence, c’est mal », et on ne pense pas « regardez, il est en colère, il faut trouver pourquoi ».

    Ceux qui pensent le monde ne voient que les symptômes, et jamais assez les causes. Le monde va trop vite pour penser aux cause. On réagit aux symptômes, on tente une réparation sans penser à remettre tout en cause. On n’en a pas le temps.

    Mais le temps qu’on aurait du prendre, Trump va nous le faire perdre, et on va devoir réfléchir pendant 4 ou 8 ans à « pourquoi c’est arrivé », en espérant éviter un « plus jamais ça ».

      +7

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  • bluetonga // 26.11.2016 à 12h24

    C’est bien beau le mea culpa mais ça tourne encore autour de la contrition de n’avoir pas pu empêcher Trump de passer. Selon l’auteur, les journalistes ont échoué à sentir la colère populaire et à analyser les propos de Trump pour le détourner de lui.

    Autrement dit (et ça ce serait un véritable mea culpa), les journalistes sont déconnectés de la réalité sociale du pays parce qu’ils appartiennent à une caste dont la mission est d’éduquer les ploucs et de les faire voter correctement.

    Paradoxalement, elle reconnaît que les électeurs de Trump ne sont pas si bêtes et distinguent l’esprit de la lettre dans ses propos, là où les journalistes se contentent de caricaturer la lettre. Elle s’excuse pratiquement du « harcèlement » infligé à Clinton pour l’affaire des emails, oubliant la scotomisation de toutes ses autres casseroles.

    Ce n’est donc pas un mea culpa vis-à-vis de ses concitoyens, c’est un mea culpa vis-à-vis de sa caste « éduquée » et de ses employeurs de l’ombre.

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  • Chris // 26.11.2016 à 12h57

    « Nous voulions vivre dans un pays où la décence et la courtoisie avaient encore de l’importance, et où quelqu’un d’aussi grossier, malveillant et outrancier ne pourrait jamais être élu parce que l’Amérique valait mieux que cela »
    Ma parole, ces journaleux vivent dans la fantasmagorie hollywoodienne ?! Ne sont-ils pas supposés rapporter sur l’état du monde réel ? Ces gens qui cultivent, construisent, fabriquent, trafiquent, veillent, éduquent et soignent leur confort quotidien ?
    Ces classes friquées sont complètement larguées : une culture hors sol aussi infâme à digérer que nos légumes de la même provenance !

      +7

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  • Olivier MONTULET // 26.11.2016 à 13h30

    Ceux qui s’offusquent que le peuple ne serait pas rationnel sont les premiers à ne pas l’être.

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  • Louis Robert // 26.11.2016 à 13h55

    Quels détours, longs et sinueux, à tenter d’éviter de se retrouver debout au milieu du village, face au perron de l’église et dos au saloon!

    La faune journalistique américaine est tout sauf naïve et idéaliste… Ignorante, aveugle voire perverse, mais surtout pas innocente. Dans cette ruée fanatique interminable aux cris de « Tous derrière Hillary, à tout prix première femme présidente des États-Unis! » — comme si cela avait la moindre importance… — elle n’a pas écouté un mot des propos politiques de Trump, ne les a surtout pas communiqués aux électeurs. La diabolisation du bonhomme plaisait bien davantage; il faisait tellement bon de s’en moquer. Or voilà que la moitié des électeurs se sont détournés, ne votant même pas: « none of the above! », et Trump, ô scandale, s’est emparé des privilèges du pouvoir. Et maintenant, cette même faune avoue ne rien comprendre à Trump et à ses vues politiques, tout en cherchant à se justifier, en quelque façon, d’une si pitoyable prestation…

    L’ironie veut que ce soit un Trump qui parle de faire des États-Unis un grand pays, admettant par là douloureusement qu’ils n’en sont pas un… et que ce soit lui (et non pas la corruption incarnée) que la faune diabolise et dont elle se moque. Comment ne pas voir la fin prochaine du dernier Empire?

      +9

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    • Louis Robert // 26.11.2016 à 14h37

      Court ADDENDUM anecdotique. — Je me dois d’ajouter…

      Je reviens d’un magnifique mais trop bref séjour au pays de Trump. Que de beauté! Que de trésors historiques y vivent et palpitent encore au milieu de cette nature si mélancolique et notamment dans des paradis académiques inoubliables.

      Et pourtant… à deux pas de là, dans les rues (et dans les transports en commun!) quel délabrement, quelle pauvreté, quelle misère, quelle détresse, quelle désintégration sociale, quelle tristesse de vivre! Pour la première fois de ma longue vie, devant tant de visages bouleversants, l’habitué que je suis a éprouvé une pitié infinie envers le pays de Trump et ses habitants. Il faut voir!

        +13

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  • beaudry jacques // 26.11.2016 à 15h03

    Les journaleux étaient trop occupés à pourrir l’information par leur propagande Clinton pour s’inquiéter des chances de Trump de gagner le vote du peuple.

      +6

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  • SanKuKai // 26.11.2016 à 21h48

    Malheureusement pour cette dame, son mea culpa montre quand même que le WP a encore la gueule de Bois et n’arrive toujours pas à comprendre. Pour arriver á dire qu’ils ont aidé Trump en parlant trop de l’affaire des emails, il faut le faire.

    Aussi pendant toute la campagne, D. Trump leur a donné des os á ronger et ils n’ont pas arrêté de se jeter dessus. Les journalistes se sont comportés comme des propagandistes et des idiots. Tant que ces 2 mots ne seront pas dans leur mea culpa ils mériteront bien d’avoir le crâne rasé á la fin de la guerre (économique).

      +4

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  • Nanker // 26.11.2016 à 23h20

    « C’est ce qu’auraient dû faire les journalistes : Juste bouger leur c..
    Et être moins arrogants »

    Les nôtres ne sont pas mal non plus : ils passent deux week-ends par an à New-York ou à Los Angeles et ensuite ils prétendent nous expliquer avoir « pris le pouls de l’Amérique »… LOL comme disent les jeunes.
    Comme si un week-end dans le IIIème arrondissement de Paris pouvait donner un aperçu de ce qui se passe en France…

      +3

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  • AL211015 // 27.11.2016 à 04h47

    Nous aurons le même type d’article en France lorsque Marine sera élue avec 51% des voix dès le premier tour. Ils n’ont pas voulu voir ni entendre !…

      +2

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  • xavier37 // 27.11.2016 à 10h16

    C’est le résultat du journalisme low cost. On étudie le pays a travers le Net. La faute en revient aux patrons de presse et la tournure capitalistique des médias.

    « Nous voulions vivre dans un pays où la décence et la courtoisie avaient encore de l’importance, et où quelqu’un d’aussi grossier, malveillant et outrancier ne pourrait jamais être élu parce que l’Amérique valait mieux que cela. » C’est vraiment prendre des vessies pour des lanternes. Qu’y a t il de décent, courtois et bienveillant dans l’actualité quotidienne du business par exemple?

      +2

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  • Elysabeth Levy // 27.11.2016 à 18h26

    Il y aussi que Trump n’était pas le favori des médias, et il a gagné avec bien moins d’argent en comparaison avec Hillary Clinton. Même si Trump finit par céder sur toutes ces promesses le grand problème est que les « médias aux ordres » n’en reviennent pas de n’avoir pas été suivi par « l’opinion publique » ou n’avoir eu « aucune influence » sur les « voeux réels » des votants. D’ou l’accusation contre les « réseaux sociaux » ou Internet « libre » voir « la main de Poutine » d’avoir influencer le vote américain !! Parfaitement idiot le « complot russe » contre la grande « Amérique » cède pourtant devant le « pseudo-combat » des « anti-complotistes » qui veulent tuer le « complotisme » dans « l’oeuf ». Il se murmure que Zuckenberg de facebook va « aider  » les médias dominants à ne pas céder aux « ‘complotistes » et Google idem. Comment cela se présentera pratiquement ? J’attends de voir

      +1

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  • christiangedeon // 28.11.2016 à 05h06

    Nous vivons une époque passionnante…je me suis réjoui de la défaite de Clinton,tout comme je me réjouis que M. Fillon ait gagné la primaire de « droite »(sic!),tout comme je me réjouis de la montée des populismes ou d’une éventuelle et improbable victoire mélenchonienne… pourquoi? paradoxe? contradiction? Que nenni…parce qu’à la défaite des médias succédera l’échec des programmes présentés par les uns et les autres,inéluctablement,aussi contradictoires soient ils.parce que les logiciels économiques de tous ces programmes sont ,sans exception,obsolètes.Aucun ne parle de l’évidence de l’hyper robotisation qui vient à grands pas…aucun ne met vraiment en cause l’absurdité d’une grande partie des échanges internationaux qui nous font acheter des cerises au Chili ou des poires en Chine . Aucun ne parle vraiment du statut de l’être humain en régression permanente dans une bonne partie de la planète.L’échec des programmes opposés permettra enfin,souhaitons le ,de casser vraiment la baraque,comme dirait Fillon.Tant que les bases même n’auront pas été profondément modifiées(tout économique, »créations d’emplois »,distribution ou captation des richesses selon, »libertés « liberticides ou « retour aux valeurs » selon) rien ne changera.Parce que ces logiciels sont périmés et archi périmés.

      +1

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  • Nadjil // 01.12.2016 à 10h37

    Un très bel article de l’im-monde sur les filous russes qui ont réussi à faire élire Trump… Trop forts…
    Propagande quand tu nous tiens…

    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/11/30/le-spectre-de-la-desinformation-russe-derriere-les-fake-news-sur-internet_5040983_4832693.html

    Cordialement.

      +0

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