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30.juin.201530.6.2015 // Les Crises

L’euro, ou la haine de la démocratie, par Frédéric Lordon

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Forcément, ça leur a coupé la chique. Qu’on puisse jouer la carte de la démocratie, c’est la chose qui est maintenant tellement hors de leur entendement qu’elle les laisse toujours sidérés, pantois et démunis. Vraiment, à cet instant, on aurait voulu voir leurs têtes, mâchoires décrochées comme des tiroirs de commodes fraîchement cambriolées : Sapin, Hollande, Moscovici, leurs experts organiques, leurs journalistes de propagande, tous ceux qui n’ayant que la « modernité » à la bouche se sont si constamment efforcés d’en finir avec le peuple, pénible démos, et pénible démocratie quand il lui vient à l’idée de ne pas se contenter de valider ce qui a été décidé pour elle. Mais c’est une némésis et personne n’y pourra rien : il vient toujours un moment où la politique chassée par la porte revient par la fenêtre. Plus elle a été chassée obstinément d’ailleurs, et plus ses retours sont fracassants.

Le référendum, ou le retour du refoulé

Et c’est vraiment le retour du refoulé sous tous les rapports : celui de la mauvaise conscience notamment. C’est qu’on peut difficilement porter la démocratie en bandoulière, en faire des chartes à enluminures ou des hymnes à la joie, un modèle offert au monde (éventuellement à coup de frappes aériennes), et la bafouer à ce point à domicile.

Prononcer le mot « référendum », c’est en effet immanquablement faire resurgir le spectre du Traité constitutionnel de 2005, celui de l’acharnement jusqu’à ce que ça dise oui, ou du contournement si ça persiste à dire non. Celui du putsch également, à l’image du débarquement en 2011 de Georges Papandréou, ordinaire socialiste de droite qui n’avait rien de bien méchant, mais avait fini par s’apercevoir qu’on approchait des seuils où férule macroéconomique et tyrannie politique deviennent dangereusement indistinctes, et éprouvé le besoin d’un mandat légitime en soumettant le mémorandum à son peuple… par référendum. Appliquant une doctrine en fait formée de longue date puisqu’elle est intrinsèque à l’Union monétaire même, mais dont la formulation pleinement explicite attendra 2015 et l’inénarrable Juncker – « il n’y a pas de choix démocratiques contre les Traités européens »… –, il avait suffi aux institutions européennes de quelques pressions de coulisses pour obtenir le renversement de l’imprudent, et nommer directement le banquier central Papademos premier ministre ! – c’est tellement plus simple –, qui plus est à la tête d’une coalition faisant, pour la première fois depuis les colonels, entrer au gouvernement un parti ouvertement d’extrême-droite (Laos), particularité qui n’avait pas davantage ému le journalisme d’accompagnement à l’époque (il n’a pas manqué depuis de pousser des cris de putois quand Syriza a fait alliance avec la droite souverainiste d’Anel).

C’est tout ce lourd passé, et même ce lourd passif, qui se trouve replié dans le mot « référendum », le sale petit secret de toute une construction institutionnelle qui ne se sent pas d’autre devoir vis-à-vis de la démocratie que celui du simple oblat verbal, de la célébration en mots, et en réalité n’a pas d’autre projet la concernant que d’extinction méthodique.

Comme on trouve encore des gens suffisamment acharnés pour contester que les Traités donnent à l’Europe le caractère d’une entité néolibérale, on en trouve de suffisamment bêtes pour nier qu’ils entraînent la moindre perte de souveraineté – expérience récemment faite au contact, tout à fait fortuit, d’un député socialiste dont, par charité chrétienne on ne dira pas le nom. Comme la chose est inhérente aux traités mêmes dont, rappelons-le, la caractéristique première tient au fait (monstrueux) d’avoir constitutionnalisé des contenus substantiels de politique économique, comme la chose est inhérente aux traités, donc, et qu’ils ne l’ont pas vue, ils ne doivent pas avoir davantage connaissance de la manière dont se déroulent les négociations depuis 2011, et particulièrement celles de ces dernières semaines. Car la Troïka ne se contente pas d’imposer un cadrage macroéconomique délirant, elle entend également en imposer le détail – et décider elle-même, dans le menu, des augmentations d’impôt et des baisses de dépenses, c’est-à-dire prendre en mains directement l’intégralité des commandes.

Que le gouvernement Syriza, à l’encontre de ses propres engagements électoraux, ait accepté de se couler dans la logique du mémorandum et de jouer le jeu de l’ajustement budgétaire n’était pas encore assez : car la Troïka ne demande pas qu’un objectif global, mais aussi la manière. Il n’est pas suffisant que la Grèce s’impose une restriction supplémentaire de 1,7 point de PIB, il faut qu’elle la compose comme il faut. Par exemple l’augmentation du taux d’imposition sur les sociétés de 26% à 29%, ainsi que la taxe exceptionnelle de 12% sur les profits supérieurs à 500 000 euros ont été refusées par la Troïka au motif qu’elles étaient… de nature à tuer la croissance ! – ou quand l’étrangleur déconseille à ses victimes le port du foulard. En revanche la Troïka tient beaucoup à ce qu’on en finisse avec la petite allocation de solidarité servie sur les retraites les plus pauvres – le décile inférieur a perdu jusqu’à 86 % de revenu disponible de 2008 à 2012 [1] … c’est donc qu’il reste 14 bons pourcents : du gras ! Elle refuse la proposition grecque de taxer les jeux en ligne, mais demande la fin du subventionnement du diesel pour les agriculteurs – des nantis. Et tout à l’avenant.

Les institutions de la haine politique

On pourrait se perdre à l’infini dans ces détails qui disent tous le délire idéologique additionné d’instincts sociaux meurtriers – au sens presque littéral du terme, car rompre avec le fléau du gouvernement par abstractions macroéconomiques demande de prendre connaissance du tableau des conditions concrètes d’existence de la population grecque à l’époque de l’austérité, entre baisse de l’espérance de vie, explosion du taux de suicide, effondrement de la qualité des soins, etc [2]. On pourrait dire tout ça, donc, mais on n’aurait pas dit l’essentiel, qui tient à une forme de haine politique, comme il y avait jadis des haines religieuses, mais, fait inédit, une haine politique institutionnelle, une haine portée par des institutions. Depuis le premier jour, les institutions européennes n’ont pas eu d’autre projet que de faire mordre la poussière au gouvernement Syriza, d’en faire, par un châtiment exemplaire, une leçon à méditer par tous les autres pays qui pourraient avoir à l’idée eux aussi de ne pas plier, comme s’il fallait annuler l’événement de la première authentique alternance politique en Europe depuis des décennies.

Chaque régime politique, même celui qui a de la démocratie plein la bouche, a ses points d’impensable, ses interdictions formelles et ses exclusions catégoriques. La dite « démocratie parlementaire », qui fait vœu de débattre de tout, s’est en fait constituée comme le régime politique de défense de la propriété privée du capital (et de toutes les prérogatives qui y sont attachées), c’est pourquoi elle accepte qu’on débatte de tout sauf de la propriété privée du capital (et de toutes les prérogatives qui y sont attachées) [3] – et l’histoire a suffisamment montré de quoi la « démocratie » était capable quand le peuple des manants avait l’idée de s’en prendre au règne du capital. Pour autant, dans ce périmètre-là, il restait un peu de marge à explorer. C’était encore trop pour une construction néolibérale comme l’Union européenne qui a saisi la fenêtre d’une époque pour réduire autant qu’elle le pouvait le cercle du discutable : les formes de la concurrence intérieure, le statut de la banque centrale, la nature et les cibles de la politique monétaire, les orientations de la politique budgétaire, le rapport aux marchés financiers : toutes ces choses ont été irrévocablement tranchées par inscription constitutionnelle dans les traités, à la fin expresse qu’à leur sujet le débat soit clos.

Comment s’étonner qu’une construction aussi congénitalement libérale se soit donné des institutions qui suintent à ce point la haine de tout ce qui est progressiste ? Syriza ne pouvait pas être un partenaire : elle a été d’emblée, et en fait très logiquement, considérée comme un ennemi. L’ennemi ici, c’est celui qui veut vous forcer à rediscuter de ce que vous avez décrété soustrait à toute discussion. Aussi bien le référendum (à supposer qu’il ne devienne pas sans objet d’ici dimanche) que l’imminente sortie de l’euro sont des affirmations du droit de rediscuter – des affirmations du principe démocratique.

Le droit de rediscuter se paye cher en Union européenne. Dans un mouvement misérable qui ajoute à la considération qu’on peut lui porter, l’Eurogroupe, entité informelle à la consistance juridique d’ailleurs incertaine, met tous ses efforts à ce qu’il soit le plus coûteux possible. Mais en réalité c’est toute la construction institutionnelle qui porte la responsabilité de ce qui est en train de se passer : car, à la fin des fins, c’est bien la Banque centrale européenne (BCE) qui donnera le coup de grâce en interrompant le refinancement des banques grecques.

Faut-il qu’elle soit grande la détestation de la souveraineté populaire pour ne pas même accorder l’extension du plan d’aide à l’échéance du référendum… Tout est dit d’une passion anti-démocratique européenne devenue si écumante qu’elle ne parvient même pas à se tenir à son propre ordre légal : c’est que le refinancement des banques, grecques ou autres, est une mission de la BCE, assignée par les traités, et dont l’accomplissement est sans rapport avec les vicissitudes latérales de tel ou tel ordre, fussent-elles celles d’un plan de sauvetage. Que la terminaison du plan de sauvetage mardi 30 juin s’accompagne, comme il en est lourdement question, de la fermeture du guichet ELA (Emergency Liquidity Assistance), où la totalité du système bancaire grec est vitalement suspendu, est une connexion dont la légalité est plus que douteuse eu égard à l’autonomie des missions de refinancement de la BCE. [Il faut vraiment convoquer les aruspices pour avoir le fin mot du communiqué publié dimanche 28 juin par la BCE, car l’annonce du maintien du programme ELA pour les banques grecques n’est accompagnée d’aucune mention d’échéance… de sorte qu’il peut bien se trouver interrompu à tout moment. Cependant, contre la menace lourdement sous-entendue de fermer l’ELA en conséquence de l’arrêt du plan de sauvetage le 30 juin, il pourrait être politiquement rationnel pour la BCE de ne pas aller jusqu’à se faire l’exécuteur anticipé des basses œuvres, et de maintenir son guichet ouvert jusqu’à l’échéance du référendum : c’est qu’on doit beaucoup compter dans les institutions européennes sur le fait que le contrôle des capitaux mis en place lundi 29 juin est un repoussoir électoral, et que la restriction de l’accès des déposants à leurs encaisses monétaires est le plus sûr moyen d’aiguillonner le vote « oui ».]

En tout cas, on le sait bien, le simple fait d’avoir exclu les banques grecques des procédures ordinaires de refinancement pour les cantonner au guichet d’urgence de l’ELA n’avait d’autre propos que de leur faire sentir leur état de dépendance extrême, et de leur faire connaître le pouvoir discrétionnaire auprès duquel leur survie se renégocie quasi-quotidiennement – c’est-à-dire la possibilité qu’à tout moment le pouce s’abaisse. Comme toujours, c’est aux limites, et dans les situations de crise extrême, que les ordres institutionnels révèlent leur vérité. Ici toute la sophistication juridique de la construction européenne se ramène à un pouce levé ou bien baissé. Et la comédie du droit laisse voir à nu les rapports de force qu’elle cache ordinairement.

Le moment du chaos

Techniquement parlant en tout cas, il est bien certain que la fermeture du refinancement auprès de la BCE, qu’elle survienne mardi 30 ou plus tard, effondrera le système bancaire grec dans la journée, et forcera, de fait, au réarmement de la Banque centrale grecque comme prêteur en dernier ressort, c’est-à-dire émetteur d’une liquidité qui ne sera pas reconnue par le SEBC (Système européen de banques centrales). On l’appellera de la drachme.

Effectuée dans une pareille urgence, la sortie grecque de l’euro ne pourra pas éviter le moment du chaos, et pour des raisons dont Syriza porte une part. Il est à craindre que le refus d’envisager dès le début la sortie de la monnaie unique, et d’en faire une menace crédibilisant d’ailleurs la position grecque dans le rapport de force, laisse aujourd’hui le gouvernement dans un état de totale impréparation. Le sens stratégique possible de l’accord de prolongation passé avec l’Eurogroupe le 21 février dernier aurait dû être de mettre à profit les quatre mois gagnés pour préparer logistiquement et politiquement la sortie.

Celle-ci est vouée à présent à s’opérer dans les plus mauvaises conditions. Il est même impossible que se fassent aussi vite l’ajustement technique du système des paiements et la conversion des espèces monétaires. Si bien qu’il y aura vraisemblablement un moment bizarre de double circulation monétaire pendant lequel des espèces émises par le système bancaire grec auront toutes les apparences de l’euro mais n’en seront pas moins des drachmes… qui en principe ne seront pas reconnues comme euros à l’extérieur alors même qu’elles leur ressembleront comme deux gouttes d’eau !

Rien de tout ça ne sera fait pour décourager le run bancaire, en fait déjà bien entamé puisqu’on évalue à 130 milliards d’euros les retraits opérés depuis janvier. Que les gens retirent des espèces si ça peut les tranquilliser, ça n’est pas le problème, en tout cas pour le système bancaire [4] : dès que la situation se stabilisera, ces fonds effectueront le mouvement inverse, et entre temps c’est la Banque de Grèce qui prendra le relais de la BCE pour maintenir les banques dans la liquidité. C’est que cet argent prenne le large qui est un problème. Aussi un drastique contrôle des capitaux, avec contingentement des retraits, sera la mesure à prendre dès les toutes premières heures (elle est déjà prise au moment où ce texte est publié). Avec la dévaluation carabinée de la drachme qui suivra sa réintroduction, les Grecs y perdront du pouvoir d’achat international ? Oui, et ça sera comme ça. Par définition, la conversion est une opération purement nominale qui laisse invariant le pouvoir d’achat interne… à l’inflation importée près. Or vu la dégringolade anticipée de la drachme, celle-ci sera conséquente. La couronne islandaise qui a initialement perdu près des trois quarts de sa valeur contre euro a laissé derrière elle une inflation de 18 % en 2008. Mais les premières fluctuations sont toujours d’une ampleur extravagante, et vouées à s’ajuster plus raisonnablement à moyen terme : la couronne a été rapidement stabilisée 40 % en dessous de sa valeur de 2008, l’inflation est d’ailleurs redescendue en dessous des 5 % dès la mi-2009, elle est désormais proche de 0. Il en ira vraisemblablement de même avec la drachme.

Dans l’intervalle il faudra peut-être ajouter au contrôle des capitaux un dispositif de protectionnisme ciblé dans les marchés de biens et services. C’est que la balance courante grecque à très court terme va devenir déficitaire. Or l’interruption de tout flux financier entrant interdira de la financer par la partie « compte de capital » de la balance globale, et la position extérieure nette de la Grèce va se détériorer. Il faudra donc réduire la flambée des importations, alors que l’effet de renchérissement de leur prix devrait d’abord l’emporter sur celui de contraction des volumes. Evidemment il est vital que les entreprises continuent d’avoir librement accès aux biens étrangers d’équipement ou de consommation intermédiaire. Le dispositif protectionniste devra donc être ciblé sur les (certains) biens de consommation (hors énergie notamment), et ceci jusqu’à ce que les exportations « réagissent » à la dévaluation de la drachme – en général dans un délai de 12 à 18 mois (de ce point de vue, la sortie de l’euro se passe au plus mauvais moment possible de l’année puisqu’il est trop tard pour que le tourisme, qui est le secteur le plus dynamique du commerce international grec, en enregistre l’effet, et qu’il faudra attendre la saison prochaine pour en recueillir les bénéfices). L’énorme incertitude achèvera de mettre en carafe le peu d’investissement qui restait (le taux d’investissement est tombé à 12 % en 2014 [5]…). Tous ces effets ajoutés à la désorganisation initiale promettent à la croissance grecque de plonger. Il faut avoir le courage de le dire : le début va être une épreuve.

Cette épreuve n’a de sens, économiquement parlant, que parce qu’elle ouvre par ailleurs de nouvelles opportunités et restaure de nombreux degrés de liberté absolument fermés dans le cadre des institutions de l’euro. En premier lieu elle permet d’en finir avec l’austérité, dont les nouvelles mesures ne relâchaient rien : la Grèce se trouvait enjointe de dégager un excédent primaire de 1 point de PIB cette année même, puis de 2 en 2016, puis de 3 en 2017, puis de 3,5 en 2018 ! Elle se trouve également soulagée des 26 milliards d’euros dus d’ici la fin 2015 à ses créanciers de toute sorte qu’elle va envoyer élégamment se faire foutre – 26 milliards d’euros [6], ça n’est pas loin de… 15 points de PIB ! Voilà à quoi la Grèce se saigne depuis tant d’années : à payer une dette que tout le monde sait insoutenable en dépit de tous ses rééchelonnements et, plus encore,dont elle ne porte pas la responsabilité ! Car les 80 points de PIB de dette pris depuis 2008 ne sont pas, comme le répète l’éditorialisme en pilotage automatique, « la dette de la Grèce » : c’est la dette de l’impéritie européenne, la dette de la plus gigantesque erreur de politique économique de l’histoire du capitalisme, la dette de l’acharnement idéologique, dit plus brièvement : la dette de la zone euro – et par conséquent la dette dont il n’est que justice que la zone euro se la carre dans le train.

Le vrai visage des « amis de l’Europe »

En écrivant en janvier que l’alternative de Syriza était de passer sous la table ou de la renverser[7] et qu’il n’y aurait pas de tiers terme, en particulier que l’idée d’obtenir quoi que ce soit des institutions européennes, ou pire encore d’engager leur transformation de l’intérieur, était un rêve de singe, il faut bien avouer qu’on n’était pas prêt à parier grand-chose sur l’hypothèse du renversement. Hic Rhodus hic salta [8] comme dit l’adage latin. Et c’est là qu’on voit les vrais hommes politiques. Pour toutes les erreurs stratégiques qu’il a commises jusqu’ici, il se pourrait bien que Tsipras en soit un. C’est qu’il faut une sacrée consistance pour faire face à ce mélange de périls et de chances qui s’offre à lui aujourd’hui – qui s’offre à lui ? non, qu’il a fait advenir en se tenant au plus près de l’essence de la politique : la proposition faite au peuple de décider souverainement.

Comme Roosevelt se déclarait fier en 1936 d’être devenu objet de haine de l’oligarchie capitaliste qu’il avait décidé de défier carrément, Tsipras peut s’enorgueillir des tombereaux d’injures que lui réserve une oligarchie d’un autre type, le ramassis des supplétifs d’une époque finissante, et qui connaitront le même destin qu’elle, la honte de l’histoire. La première chose que Jean Quatremer a cru bon de tweeter consiste en photos de queues devant les distributeurs à billets. Et d’annoncer avec une joie mauvaise : « La Grèce sera donc en faillite mardi à minuit. Accrochez-vous ! ».

On voudrait que quelque archiviste de talent, conscient de ce qui se joue d’historique ces jours-ci, s’attache à collecter tout ce qui va se dire et qui méritera de rester, tout ce que pense et dit l’oligarchie quand, à l’épreuve d’un moment critique, elle jette enfin le masque – car cette fois-ci le masque est bel et bien jeté. « La Grèce, c’est fini »titre le JDD du 28 juin, dirigé par Denis Olivennes, l’un des Gracques à qui l’on doit cette tribune à valeur de document quasi-psychiatrique publiée dans Les Echos, où l’on apprenait qu’il était urgent de « ne [pas laisser] Monsieur Tsipras braquer les banques » [9], textuellement, alors que le refus de restructurer la dette grecque jusqu’en 2012 n’a pas eu d’autres finalités que de sauver les banques allemandes, françaises, etc., ces banques où, précisément, prolifère la racaille Gracque, en effet la vraie racaille dans la société française – pas celle de Sarkozy –, ces « anciens hauts fonctionnaires socialistes » comme ils aiment à se présenter eux-mêmes, et qui en disent assez long sur l’état réel du « socialisme » français – pour ceux qui ne s’en seraient pas encore aperçus.

Bloomberg fait déjà des gorges chaudes de ce qu’on puisse envisager « sur les documents hautement techniques » de la Troïka de demander leur avis « aux mamies grecques » [10]. Mais c’est vrai, quelle idée ! La vraie démocratie est bien celle qui se contente de l’avis des économistes et des journalistes spécialisés de Bloomberg. Ou de Libération. Comme toujours les événements historiques, la sortie grecque sera un test de Rorschach en vraie grandeur, un bain photographique surpuissant. On peut le dire dès maintenant puisque la grande vidange est déjà à l’œuvre : l’oligarchie dégondée va montrer son vrai visage, et parler son vrai langage. Jean-Louis Bourlanges sur France Culture traite Tsipras de « terroriste révolutionnaire » [11] (sic), Quatremer relaie, écumant, les errances de Kathimerini, quotidien de droite qui qualifie le référendum de « coup d’Etat de bolcheviks », formidable moment de vérité où l’on va voir sans fard qui est qui et qui dit quoi. Oui, on voudrait vraiment que tout ceci soit méticuleusement consigné, pour qu’on sache ce qu’il en aura été de la « démocratie » en Europe à l’époque de la monnaie unique. Et pour que cette belle accumulation produise l’effet qu’elle est vouée à produire : celui du ridicule mêlé d’ignominie.

Et nous ?

Par un paradoxe qui doit tout aux coups de fouet de l’adversité, il se pourrait que cette avalanche de haine, car il n’y a désormais plus d’autre mot, soit le meilleur ciment des gauches européennes, et leur plus puissant moteur. Car la guerre idéologique est déclarée. Et il faudra bien cet état de mobilisation et de colère pour supporter ce qu’il va falloir supporter. Il ne faut pas s’y tromper : sauf à ce que tout l’euro parte en morceaux à son tour, hypothèse qui n’est certainement pas à exclure mais qui n’est pas non plus la plus probable, les yeux injectés de sang d’aujourd’hui laisseront bientôt la place à l’écœurant rire triomphateur des Versaillais quand la Grèce passera par le fond du trou. Car elle y passera. Elle y passera au pire moment d’ailleurs, quand Espagnols et Portugais, sur le point de voter, se verront offrir le spectacle du « désastre grec » comme figure de leur propre destin s’ils osaient à leur tour contester l’ordre de la monnaie unique. Ce sera un moment transitoire mais terrible, où, sauf capacité à embrasser un horizon de moyen terme, les données économiques de la situation n’offriront nul secours, et où l’on ne pourra plus compter que sur la colère et l’indignation pour dominer toutes les promesses de malheur. En attendant que se manifestent les bénéfices économiques, et plus encore politiques, du geste souverain.

Que faire entre temps pour échapper à la rage impuissante lorsqu’on n’est pas grec ? Depuis février, on a vu fleurir des initiatives de solidarité où le réconfortant le dispute au dérisoire : c’est que la version KissKiss BankBank des Brigades internationales a surtout pour effet de dire quelque chose de l’époque… En réalité l’événement offre peut-être la meilleure occasion de redécouvrir, et pour certains de découvrir tout court, que l’internationalisme réel consiste moins dans le dépassement imaginaire des nations que dans la solidarité internationale des luttes nationales. Et dans leurs inductions mutuelles. Les Grecs sont sur le point de défier l’ordre néolibéral en son institution principale : la monnaie unique européenne. Pour nous qui souffrons des pouvoirs entièrement vendus à cet ordre, être à la hauteur de l’éclaireur grec ne réclame pas moins que de nous retourner contre nos gouvernements.

Notes
[1] Philippe Légé, « Ne laissons pas l’Europe écrire sa tragédie grecque », Note des Economistes Atterrés, 30 avril 2015.

[2] Sanjay Basu et David Stuckler, « Quand l’austérité tue », Le Monde diplomatique, octobre 2014.

[3] Inutile d’arguer des épisodes de « nationalisation » qui ont toujours été très partiels et n’ont jamais remis en cause l’essentiel, à savoir les rapports sociaux de production, inchangés même dans les enclaves de capitalisme d’Etat.

[4] C’est un problème si cet argent retiré de la circulation monétaire cesse d’animer les échanges marchands.

[5] Il était à 26 % en 2008…

[6] Dont un accord avec l’Eurogroupe n’aurait couvert que 15 milliards d’euros, et encore sans compter le déblocage fractionné, par tranches de 7,5 milliards, bien fait pour activer à chaque fois une clause de revoyure.

[7] « L’alternative de Syriza : passer sous la table ou la renverser », 19 janvier 2015.

[8] « C’est ici qu’il faut sauter ».

[9] Les Gracques, « Grèce : ne laissons pas Monsieur Tsipras braquer les banques », Les Echos, 15 juin 2015.

[10] « Tsipras Asking Grandma to Figure Out if Debt Deal is Fair », Bloomberg, 28 juin 2015.

[11] « L’esprit public », France Culture, 28 juin 2015.

Source : Frédéric Lordon, pour son blog La Pompe à phynances, le 29 juin 2015.

Commentaire recommandé

Sophie // 30.06.2015 à 11h33

Un soulèvement massif européen aurait été judicieux. Cette crise est la crise des banques et non pas du peuple, il faut que tout le monde de comprenne. Les grecs n’ont pas reçu des chèques cadeaux de la part des autres peuples, contrairement à ce que nombreux pensent encore. La France et surtout l’Allemagne, ont entraîné leurs citoyens à sauver leurs banques.

La Grèce est un rat de laboratoire. Les têtes bien pensantes de ce monde ont voulu expérimenter jusqu’où ils peuvent manipuler les masses, rabaisser tout un peuple et lui faire vivre un véritable enfer.
Les grecs ont eu le malheur d’être trop patients et laxistes. Au lieu de parler de leur enfer quotidien au café du coin lorsque tout a commencé, ils devaient agir.

A mon sens, aujourd’hui, les européens devraient se montrer solidaires. Le calvaire que nous endurons depuis 7 ans, vous le connaîtrez aussi si personne ne fait rien.

242 réactions et commentaires - Page 2

  • Stéphanie // 30.06.2015 à 17h52

    Merkel refuse de négocier avec Athènes avant le référendum

    http://www.romandie.com/news/Merkel-refuse-de-negocier-avec-Athenes-avant-le-referendum/607834.rom

    et un Hors sujet (sorry)

    Crash du MH17 : les Pays-Bas enquêtent sur des personnes d’intérêt

    http://www.romandie.com/news/Crash-du-MH17–les-PaysBas-enquetent-sur-des-personnes-dinteret_RP/607833.rom

      +3

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  • Macarel // 30.06.2015 à 18h31

    Les français devraient s’inquiéter aussi…

    La dette publique de la France a augmenté de 51,6 milliards d’euros au premier trimestre pour atteindre 97,5% du PIB. Fin mars, elle s’élevait à 2.089,4 milliards d’euros, selon les statistiques publiées mardi par l’Insee.

    Lire la suite: http://fr.sputniknews.com/france/20150630/1016784878.html#ixzz3eZ0Y4w3P
    Voir la courbe suivante et l’évolution depuis 2008, date à partir de laquelle nous citoyens n’avons pas cessé de renflouer les banques.

    https://twitter.com/NicolasPri7/status/615798746387910656/photo/1

      +3

    Alerter
    • Chris // 30.06.2015 à 20h26

      On dit qu’à partir de 80% du BIP, un gouvernement n’a plus de levier de commande pour gérer la situation…

        +1

      Alerter
  • BA // 30.06.2015 à 18h33

    Est-ce que vous avez vu la réaction des Allemands à la dernière proposition des Grecs ?

    Non mais sans rigoler ?

    Vous avez vu leur réaction ?

    Ça montre que l’idée européenne est morte.

    Ce soir, mardi 30 juin 2015, l’idée européenne est morte et enterrée.

      +1

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    • Un naïf // 30.06.2015 à 19h13

      A-t-elle seulement vécue ?? 🙂

        +4

      Alerter
    • Macarel // 30.06.2015 à 20h11

      L’idée européenne, NON ! Une idée faite de Paix et de coopération entre peuples européens !

      Le projet d’asservissement des peuples européens par les banksters de la finance, OUI !

      En tout cas il est à souhaiter, que les peuples européens se réveillent, enfin, et secouent le joug.

        +5

      Alerter
  • Macarel // 30.06.2015 à 18h41

    Bof ! Aux USA la dette est aussi hors de contrôle…

    Du Ponzi, de tous les côtés, mama mia, quand ça va s’effondrer…

    http://fr.sputniknews.com/economie/20150617/1016591926.html

    Evolution de la dette US de 1900 à 2020

    http://la-chronique-agora.com/dette-publique-americaine/

      +2

    Alerter
  • Macarel // 30.06.2015 à 18h48

    Et une chronique de Philippe Béchade

    La Grèce prend l’Allemagne et la Zone euro à revers

    http://la-chronique-agora.com/grece-allemagne-zone-euro/

    extrait :

    J’ai aussi entendu de la bouche de Jean-Claude Dassier — qui sévit à Valeurs Actuelles — que Tsipras était responsable de tous les maux actuels de la Grèce.

    Une Grèce qui — je le cite — « venait juste de renouer avec la prospérité avant l’élection de ce gauchiste irresponsable, ce joueur de flute lâche, menteur et idiot [tout est authentique] ne vienne plonger le pays dans le chaos… mais son propre peuple finira par mettre sa tête au bout d’une pique ».

      +3

    Alerter
  • Stéphanie // 30.06.2015 à 19h36

    Je n’aime pas du tout ça….

    uncker confiant sur des «résultats»
    Le président de la Commission européenne a déclaré mardi que des « événements importants » étaient en cours à Athènes et qu’ils pourraient produire des résultats a contrario des scénarios pessimistes sur la Grèce.

    « Je dois malheureusement -enfin, heureusement- vous quitter parce que des événements importants, ceux auxquels vous n’êtes pas préparés, sont en train de se passer à Athènes », a-t-il déclaré devant des journalistes de l’Association de la presse internationale, à Bruxelles. « Je ne voudrais pas manquer l’occasion de prendre de l’influence sur les événements qui se passent à Athènes (…) et qui probablement vont produire des résultats qui ne correspondent pas aux articles que vous avez écrits aujourd’hui », a-t-il ajouté.

    Et Oblabla qui en rajoute : Obama rassure les Américains sur les répercussions de la crise grecque
    Le président américain Barack Obama a mis en garde mardi contre « l’impact significatif » de la crise grecque sur l’économie européenne et potentiellement pour l’ensemble du globe, tout en minimisant les risques de « choc majeur pour le système ».

    « Cela peut avoir un impact significatif sur les taux de croissance en Europe. Et si l’Europe ne croît pas comme elle le devrait, cela a un impact sur nous, sur le Brésil qui sont des grands pays exportateurs et cela peut ralentir l’économie mondiale dans son ensemble », a déclaré Barack Obama lors d’une conférence de presse commune avec son homologue brésilienne Dilma Rousseff.

    et la rumeur pour la fin : Le gouvernement grec a soumis une nouvelle proposition au Fonds monétaire international réclamant un délai dans le remboursement de 1,6 milliard d’euros, selon le journal allemand Bild. Le gouvernement grec a dans le même temps fait savoir qu’il honorerait, en principe, le service de sa dette due au FMI, ajoute le journal sans citer ses sources. Le prêt de 1,6 milliard d’euros arrive à échéance à minuit heure de Washington.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/06/30/20002-20150630LIVWWW00016-en-direct-grece-crise-tsipras-defaut-grexit.php?pagination=1#nbcomments

      +1

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  • Macarel // 30.06.2015 à 19h52

    Pour le GAEB, tout est la faute du FMI et des américains !

    Otan, FMI, tensions, divisions, Grexit… Horizon 2020 : le retour des guerres européennes ?

    http://geab.eu/otan-fmi-tensions-divisions-grexit-horizon-2020-le-retour-des-guerres-europeennes-2/

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  • TC // 30.06.2015 à 19h54

    Lordon, c’est du lourd, du percutant, du pertinent et surtout de la cohérence, très loin d’un Mélenchon. Moi, ce que j’aime avant tout chez les gens, c’est la cohérence. Et en plus, il a un style inégalé et inégalable. Je me régale à chaque fois que je le lis sur les questions économiques et politiques.

    On sent tout le ressentiment (pour ne pas dire la rage) qu’il peut éprouver à l’encontre des dirigeants européens, la désillusion qui est là depuis quelques années maintenant sur la question de l’Europe et l’incompréhension sur le manque de cohérence justement de Tsipras, bien qu’il salue son initiative du referendum.

    Ce type devrait faire de la politique, les autres n’existeraient plus autour de lui.

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    • Micmac // 30.06.2015 à 21h35

      C’est curieux quand même ce besoin de devoir dire du mal de Mélenchon en toutes circonstances, même en commentant un article où son nom n’est même pas mentionné, et qui de plus tend à donner raison à Mélenchon, dont la position peut se résumer de la façon suivante, depuis le tout début de la victoire de Siriza :

      « J’ai confiance en Tsipras, c’est un homme sincère et compétant, nous devons absolument le soutenir, mais laissons le faire, et surtout ne lui donnons pas de leçons, c’est lui qui patauge dans la m… ».

      Vous pouvez aller chercher ses billets sur son blog et ses différentes interviews, je crois que le résumé ci-dessus est tout à fait fidèle. Sinon, prouvez le moi.

      C’est vrai que c’est une position autant immonde qu’incohérente, pas vrai? C’est d’autant plus machiavélique de la part de l’immonde Mélenchon, que ce qui s’est passé très récemment tend à lui donner raison. Quel perfide personnage incohérent, tout de même.

      Et puis, Mélenchon n’éprouve aucune rage contre les dirigeants européens. C’est sûr…

      Vous allez devoir nous expliquez :

      _ En quoi Mélenchon, qui a toujours soutenu Tsipras et Siriza, est incohérent?
      _ En quoi est-il cohérent de choisir le moindre prétexte (en l’occurrence en plus inexistant et non documenté) pour nous taper dessus les uns les autres, nous tous qui défendons plus ou moins les mêmes idées?
      _ Si vous ne seriez pas, par hasard, un troll socialiste? Ou frontiste? Payé par la CIA? La NSA? Après tout, lancer des accusation ou des jugements étayés par rien du tout, tout le monde peut le faire…

      Il est fort possible que quelques papiers ou interviews de Mélenchon aient démontré sa duplicité et son « incohérence » sur ce sujet, et que l’un d’eux m’ait échappé. Il serait alors bon de nous en faire part. Je vous présenterai alors mes plus plates excuses.

      D’autant qu’il y a quelques mois, Lordon a rendu un hommage non dissimulé et particulièrement appuyé à Mélenchon sur la fameuse histoire du « coup de balai » (sans mentionner son nom, mais c’était très explicite). Et si vous réfléchissez un tout petit peu, vous vous apercevrez qu’il n’y a aucune opposition irréconciliable entre Mélenchon et Lordon, et que l’on peut soutenir ces deux personnes tout en étant cohérent. Dingue, non?

      Tenez, c’est cadeau :

      http://blog.mondediplo.net/2013-04-12-Le-balai-comme-la-moindre-des-choses

      Quel perfide ce Mélenchon, réussir à avoir le soutient de Lordon! Il est vraiment capable de tout…

      Je ne suis pas un inconditionnel de Mélenchon, mais ce genre de perfidies en loucedé pour venir pourrir l’ambiance chez ceux qui sont plus ou moins sur la même ligne, ça me met en rage.

      Sectarisme, perméabilité au discours ambiant qui n’en rate pas une pour discréditer les trublions, travail de sape stipendié? Je vous laisse le bénéfice du doute.

      Vous vous en seriez pris à Sapir, Todd, Ruffin ou autres qui partagent plus ou moins le même combat, avec la même absence totale d’argument, que vous auriez reçu la même réponse. Ils se trouvent que je lis tous ces gens, que je trouve qu’ils alimentent la réflexion et font avancer le schmilblick chacun à leur façon, et que donc, je les soutiens tous. Si, si, c’est possible. C’est même cohérent.

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      Alerter
      • TC // 30.06.2015 à 23h19

        De toute évidence, j’ai touché un point sensible.

        Ben oui, Mélenchon, Sapir, Todd, Tsipras sont incohérents parce qu’ils espèrent ou exigent de cette union européenne où le modèle néo-libéral est marqué dans le marbre des traités, soit autre chose, sans doute l’aboutissement d’un rêve qu’on leur a fait miroité depuis tant d’années qu’ils sont aujourd’hui incapables de ne plus y croire.

        Et alors même que le traitement inhumain que cette UE inflige à la Grèce en ce moment même donne raison à tous ceux qui tentent de secouer ceux qui croient encore au rêve européen, vous êtes dans le déni le plus total.

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        Alerter
        • Micmac // 01.07.2015 à 01h16

          Parce que vous faites de la théorie.

          Tsipras est les mains dans le cambouis et doit, de façon pratique, améliorer le sort des Grecs, y compris ceux qui n’ont pas voté ou ne voteront jamais pour lui. C’est une très grande responsabilité, qu’il assume de façon évidente avec un grand courage. Et ça n’a rien de théorique, c’est une réalité concrète.

          Après, si Tsipras avait suivi votre vision des choses, de ne croire en rien et de ne rien essayer, à part la rupture définitive, son gouvernement serait tombé dans la semaine, et on n’en serait pas là.

          Quant a imaginer une autre Europe, perso, j’y crois pas trop, mais ma foi, si jamais c’est possible, ça ne serait pas un grand mal, et je ne vois pas de raison pour jeter la pierre à ceux qui la propose, surtout si en l’occurrence, ils ne la proposent pas.

          Je vous rappelle que c’est le traité de Lisbonne qui, essentiellement, grave dans le marbre le néolibéralisme en Europe. Il y avait des traces de pneus néolibs dans les autres traités, mais elles y étaient contournables. Traité de Lisbonne que les trois personnes que vous cités jugent illégitime, dangereux, absurde, antidémocratique et à abroger d’urgence. Parlons de cohérence, en ce qui vous concerne…

          Oui, vous avez touché un point sensible, parce qu’on arrivera jamais à rien avec des gens comme vous. A jeter l’anathème sur telle au telle personne ou mouvement, non pas parce qu’il ne partage pas vos principes, votre analyse, mais votre stratégie.

          Le faire au coin d’un bois, alors qu’il n’est question de cette personne nulle part dans le texte commenté, c’est, comment dire… ça relève un peu de l’obsessionnel.

          Et c’est une erreur redoutable. On se demande pourquoi, avec toutes les opinions très défavorables à l’Europe et au néolibéralisme en France, on arrive à rien, à part la monté du Front Familial. Et bien, je pense que c’est précisément parce qu’il y a beaucoup trop de gens comme vous, qui brouillent les cartes et sèment la zizanie, ne vous en déplaise. L’UPR est une calamité sur ce plan, à passer chaque jour que Dieu fait à jeter l’opprobre sur tel ou tel mouvement ou personne qui partage son analyse, ses principes, mais pas sa stratégie. A se demander si Asselineau n’est pas payé par le camp d’en face.

          Par exemple, il est difficile de dire si Tsipras a été amené à la question du référendum par les circonstances, ou s’il a toujours cru avoir cette dernière carte de dernier recours dans sa manche.

          Si, effectivement, les circonstances l’ont conduit à cette décision, ça veut dire que quelqu’un de sincère et courageux qui partage vos idées, sera amené par les circonstances à prendre les bonnes décisions, celles qui vous agrées. Donc, à quoi bon les anathèmes sur la théorie, tant que les valeurs, l’honnêteté, le courage politique et (osons le dire) l’intelligence sont là? Le résultat que vous espérez sera au bout.

          Si plutôt, il a toujours pensé à ce dernier recours, alors il a été très intelligent et très cohérent.

          Il me semble plutôt que, la tête dans le guidon, il y a du y avoir un peu des deux dans les têtes de Tsipras et Varoufakis… mais quelle importance? C’est exactement ce qu’il fallait faire au moment où il fallait le faire, et finalement la seule chose à faire pour mettre à nu la saloperie des c… qui prétendent parler au nom des Européens. C’est tout ce qui compte.

          D’ailleurs, vous êtes qui pour juger d’hommes comme Tsipras ou Varoufakis? Vous avez la responsabilité assumée de dizaine de millions de citoyens d’un tout petit pays à sortir de la mouise, avec une coalition de 19 cinglés ou soumis, au choix, contre vous?

          Ah, ils ne sont pas cohérent, la belle affaire. Quelle importance la cohérence, si les grecs sortent de ce puits mortifère dans lequel les ont plongés les néolibs, et si en plus, ils nous donnent grand espoir d’en sortir par la même occasion. Forcément quand on est au pouvoir, sincèrement préoccupé par une situation dramatique, ont va essayé des trucs. Ça va pas forcément être cohérent, toujours… On va faire des erreurs et apprendre de ces erreurs (et je pense que le gouvernement Sirysa a suivi très précisément cette trajectoire). Mais si jamais, ça marche à la fin, je ne vois pas quoi critiquer.

          Le chemin parcouru fait aussi parti de la solution des problèmes. Si Tsipras avait proposé un référendum dés son accession au pouvoir, si ses démarches n’avaient pas prouvé de façon patente la mauvaise foi et le mépris de l' »Union » Européenne, son référendum aurait été perdu à coup sûr et aurait fait flop… Ce référendum n’est pas gagné, bien sûr, mais il peut l’être, et de toutes façons, son retentissement est déjà une immense victoire.

          C’est pas cohérent, mais c’est comme ça que ça marche.

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          Alerter
  • Macarel // 30.06.2015 à 20h04

    En finir avec la double conjuration
    de Washington et de Bruxelles

    http://www.entrefilets.com/En_finir_avec_la_double_conjuration_US_UE.html

    extraits :

    Bruxelles contre les peuples

    S’agissant de l’Europe donc, les dernières nouvelles sont également éloquentes. Sur le front du racket intérieur, on a d’abord l’Eurogroupe contrôlé par le kaiser allemand qui cherche à briser définitivement les reins de la Grèce pour sauver sa monnaie de singe et, accessoirement, son racket en bande organisée sous couvert de plan d’austérité.
    Rappelons par exemple que si les fameux programmes d’aide à la Grèce se sont bien élevés à la somme faramineuse de 310 milliards d’euros, 270 milliards n’ont jamais franchis la frontière grec puisqu’ils ont directement été renflouer les caisses de banksters privés.
    En 5 ans de solidarité européenne, la Grèce a ainsi perdu 1 million d’emplois et 30% de ses entreprises; le PIB a chuté de 25%; les salaires ont baissé de 38%; les retraites se sont effondrées de 45% et les seules choses qui ont augmentées, ce sont la mortalité infantile (+43%); le taux de chômage (+190%); la dette publique (+35%, ce qui prouve au passage que les prêts du FMI étaient illégaux) et le taux de pauvreté (+98%).
    En Grèce, deux personnes se suicident désormais tous les jours.
    Franchement, on se demande ce qui se serait passé si l’Europe n’avait pas voulu aider mais couler la Grèce.

    En tout état de cause, il est désormais clair que pour éviter la guerre et permettre aux peuples de reprendre leur destin en mains, il faut en finir la double conjuration de Washington et de Bruxelles.
    C’est-à-dire avec le fascisme mou de la technocratie européenne actuelle; refonder une Europe des peuples dans le respect de la souveraineté des nations; et libérer cette nouvelle Europe du joug étasunien.
    Vaste programme, certes.

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    • Pierrech // 01.07.2015 à 13h09

      @Macarel
      Deux suicides par jour en Grèce donc 700 par an pour 11 millions d’habitants.
      Plus de 10’000 en France par an pour 60 millions.
      On se suicide plus en France qu’en Grèce.

        +0

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      • Carabistouille // 01.07.2015 à 13h46

        Attention, vous parlez à Macarel qui considère qu’un prolo français d’aujourd’hui ne vit pas dans une meilleure condition que l’esclave sous Rome.

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  • BA // 30.06.2015 à 20h26

    L’Allemagne a dit : « Nein ! »

    Et là, on ne rigole plus.

    Quand l’Allemagne dit : « Nein ! », c’est : « Nein ! »

    Mardi 30 juin 2015, vers 20 heures 25 :

    ALERTE – Grèce : la zone euro refuse une extension du programme d’aide.

    http://www.romandie.com/news/ALERTE–Grece-la-zone-euro-refuse-une-extension-du-programme-daide/607916.rom

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    • Macarel // 30.06.2015 à 22h34

      @BA

      Les prussiens, les prussiens… Je préfère les appeler les prussiens.

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  • dissy // 30.06.2015 à 21h38

    Manif de la bourgeoise réac en ce moment(il n y a quasi que des vieux ou des sacs Hermes,hier pour le Non grande majorité de jeunes).
    Slogans d’idiots utiles’j’aime l’Europe’,l’euro notre monnaie,les communistes dehors…le syndrome du larbin habituel.
    On se doute que ces gens ont beaucoup à perdre financièrement.

    http://www.lesoir.be/924178/article/actualite/union-europeenne/2015-06-30/20000-manifestants-athenes-pour-un-oui-au-referendum-photos

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    • Carabistouille // 30.06.2015 à 21h49

      Donc ce ne sont pas des larbins. Ce sont des bénéficiaires. Différence.

        +4

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      • dissy // 01.07.2015 à 00h01

        Le syndrome du larbin.

        Le larbin réagit vivement à toute discussion qui ose remettre en cause les privilèges des plus fortunés, incapable de se livrer à une argumentation convaincante, ses messages distillent la peur et les intimidations dont il est l’objet. En réaction le larbin brandit instinctivement une succession de termes caractéristiques qu’il essaye de glisser dans son discours tels que : communisme, bolchévisme, tirage vers le bas, la Stasi, Corée du Nord, isolement, dictature socialiste, évasion fiscale, paupérisation, millions de morts…
        Les quelques messages qui suivent portent la quasi-signature « littéraire » d’un larbin digne de ce nom :

        – Les riches il faut les bichonner, les câliner, si on les spolie trop ils s’installeront ailleurs.

        – Le Bolchévisme ? Non merci les Russes ont essayé en 17…

        – Comme en Corée du Nord ou au Zimbabwe ?

        – La fortune de Bill Gates ? Ça fait 3 pizzas par Africain et après on fait quoi ?

        – Si les riches disparaissent on pourra plus leur vendre des produits de luxe !

        – Ma patronne paye trop de charges !

        – Les parachutes dorés c’est une compensation pour dissuader de saboter davantage l’entreprise, divisé par le nombre de salariés ça fait beaucoup moins que dans une seule poche.

        V) Population affectée

        Le syndrome du larbin ne prolifère pas seulement chez les plus démunis intellectuellement comme on pourrait le penser, il affecte une large fourchette de la population sans corrélation apparente avec le niveau d’étude (20% de la population pense faire parti des 1% les plus riches). Les larbins sévissent en masse sur les forums d’économie dont l’étude de cette discipline semble en aggraver les symptômes. Le paysage politique avec l’élection d’un président au service des ploutocrates révèle un seuil de contamination critique dans la patrie des droits de l’homme. La situation est grave mais peut-être pas complètement désespérée et les symptômes ne cessent d’évoluer au fil de l’actualité, aussi aidez-nous à maintenir et à diffuser ce document pour lutter efficacement contre ce fléau des temps modernes.

        http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-syndrome-du-larbin-76062

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        • lvzor // 01.07.2015 à 19h22

          J’ajouterai que lorsque le larbin capitalise ses gages (car il est nourri à l’office comme les autres animaux), ils se considère comme un bénéficiaire et donc plus comme un larbin 😀

            +1

          Alerter
  • Stéphanie // 30.06.2015 à 22h20

    Vidéo de Paul Mason, journaliste et sous-titrée en français :

    Situation en Grèce

    https://www.youtube.com/watch?v=I-zVeaHXNoE&cc_lang_pref=fr&cc_load_policy=1

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    Alerter
  • Macarel // 30.06.2015 à 22h22

    Tout lecteur un peu ancien du Monde Diplomatique, sait que le FMI se conduit aujourd’hui avec la Grèce, comme il s’est comporté avec les pays du Tiers-Monde depuis des décennies : en Amérique Latine, en Afrique, en Asie, etc…
    Des français de l’oligarchie, ont d’ailleurs, souvent dirigé cette « noble institution » : Camdessus, Strauss Khan, Lagarde.
    La recette a toujours été la même, prêter à des Etats en difficulté financière, avec comme contrepartie une imposition au gouvernements en place de mener des politiques d’austérité envers leurs populations, et privatiser tout ce qui pouvait l’être.
    Cette affaire, cette mise en coupe réglée des pays pauvres, a été juteuse pendant des décennies. Organisant un flux de richesse au travers des remboursement des dettes, des plus pauvres des pays pauvres, vers les plus riches de pays riches.
    L’Argentine, sait de quoi l’on parle, la Bolivie aussi, le Vénézuela aussi, ainsi de suite…

    Puis, tous ces peuples en ont eu assez d’être présurés, ils ont élu des « gens pas sérieux » qui ont fichu le FMI dehors de chez eux à coups de pieds dans le cul : Kirshner, Morales, Chavez, etc…

    Certains sont devenus des pays émergents, et ont acquis d’autant plus de facilités de s’émanciper de ces bienfaiteurs aux crocs de vampires.

    Le FMI, et les autres institutions occidentales se sont trouvées fort dépourvues, et pour que le business consistant à dépouiller les peuples puisse se continuer, ils ont dus se rabattre sur leurs propres peuples, et en Europe sur les plus pauvres d’entre eux : les PIIGS. PIIGS dont la Grèce est l’archétype malheureux.

    Faut-il que le capitalisme financier occidental soit en grande difficulté, pour mettre en coupe réglée ses propres peuples pour pouvoir survivre. C’est l’image du serpent qui se dévore par la queue. Le capitalisme occidental est en phase terminale. Il n’en est que plus dangereux.
    On le voit aujourd’hui avec l’affaire grecque, ou avec l’affaire ukrainienne. Les vampires de la finance, et leurs serviteurs des institutions ne reculeront devant rien pour aspirer jusqu’à la dernière goutte de sang des peuples sur lesquels ils ont jeté leur dévolu.

    L’UE ne sert qu’à assurer la survie d’un capitalisme financier occidental prédateur en perdition, face à la montée des BRICS et autres insoumis. L’UE et son sponsor washingtonien, sont comme des tiques qui affaiblissent le corps social qu’il infestent, et qui lui donnent des maladies graves comme le populisme xénophobe et raciste d’extrême droite.
    Une seule solution extraire la tique, et surtout bien enlever la tête.

      +8

    Alerter
  • Christophe // 30.06.2015 à 22h47

    « Lordon découvre donc que le but de l’euro est de “casser” les peuples »
    Et vous, vous découvrez Lordon…

      +5

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  • grassi // 30.06.2015 à 22h56

    Les pauvres ne sont pas «un jeu» (Tsipras)

    Pourquoi DSK propose d’annuler une partie de la dette Grecque ???
    Si Tsipras réussissait son pari avec son référendum…
    Alors ce sont tous les peuples de tous les pays sous le joug des banques qui feraient pareils …
    Il en résulterait une perte monumentale pour les banksters …
    Ces Banksters et la voyoucratie politique occidentale sont donc prêt à lâcher du lest sur les Grecs pour ne pas perdre le magot de la dette …

    A Partager Sans Aucune Modération :
    Le Discours d’Alexis Tsipras le Grec, http://antoineleaument.fr/2015/06/27/referendum-en-grece-le-discours-dalexis-tsipras/

    Un Grand Démocrate du 21 ieme Siècle, Dignes de Jaurès
    Il est digne de la confiance que lui ont donné les électrices et les électeurs Grecs …
    La Voyoucratie Politique Française qui a bafoué le résultat du référendum Français sur cette Europe devrait avoir honte …
    A nous de suivre l’exemple Grec et de prendre en main notre destin …
    Nous sommes tous Grecs, soutenons Tsipras, pour la liberté et l’espérance …
    La voyoucratie politique européenne est au service des banksters …
    Les populations pauvres veulent retrouver l’espérance …
    Notre avenir passe par la sortie de cette Europe qui protège les puissants en appliquant une politique d’austérité …

      +4

    Alerter
  • Max // 30.06.2015 à 23h23

    Porto-rico en faillite
    http://www.france24.com/fr/20150630-faillite-porto-rico-dette-etats-unis-economie-creanciers-grece
    Du fait de son statut compliqué il sera intéressant de voir comment ce territoire appartenant aux USA sera traité en comparaison de la Grèce.

    Source Wiki : La situation juridique et diplomatique de Porto Rico est complexe :
    • Non représentée aux Nations unies, l’île a un comité national olympique sous le nom de Comité national olympique portoricain.
    • État libre, mais associé aux États-Unis, Porto Rico n’a aucune obligation vis-à-vis du fisc fédéral américain (ses habitants ne payent que des impôts locaux).
    • Les portoricains ont la nationalité américaine, mais ne possèdent pas la citoyenneté américaine. De ce fait, ils n’ont pas le droit de vote à l’élection présidentielle américaine. Paradoxalement, ils votent pour la désignation des candidats démocrate et républicain à cette élection lors des primaires. Ainsi, Hillary Clinton y remporta un de ses derniers succès électoraux lors des primaires de 2008. Ils élisent un seul représentant à la Chambre des représentants des États-Unis (mais aucun au Sénat où seuls les États américains sont représentés).
    • Les compagnies aériennes américaines la considèrent comme une « destination internationale », alors que les avions des compagnies portoricaines doivent porter un numéro de registre américain.

      +2

    Alerter
  • dissy // 01.07.2015 à 00h06

    « L’UE, c’est l’antithèse de la démocratie » – Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie.

    https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2015/06/30/lue-cest-lantithese-de-la-democratie-joseph-stiglitz-prix-nobel-deconomie/

    A lire absolument. Document sur la Grèce, que l’on soit européiste ou eurosceptique.

    http://leblogalupus.com/2015/06/30/a-lire-absolument-document-sur-la-grece-que-lon-soit-europeiste-ou-eurosceptique/

      +3

    Alerter
  • Alfred // 01.07.2015 à 00h12

    Ok
    Mais pourquoi ne peut on pas être souverainiste et de gauche? A cause du ps et des autres guignols?
    Chevenement ou la m’pep ça vous dit quelque chose?
    Vous vous aveuglez vous même et c’est un peu dommage à l’heure ou les souverainistes devraient dépasser les clivages et renverser la table.
    En étant sectaire on reste pur mais tout seul dans son coin.

      +3

    Alerter
    • Alfred // 01.07.2015 à 14h18

      Pourquoi tant de haine?
      En général en me disant souverainiste de gauche je me fait traiter de rouge-brun pas de transgenre ( 😉 allez transgenre rouge-brun).
      Je préfère la marseillaise à l’internationale et je porte à de Gaulle l’admiration qu’il mérite mais je suis désolé vous n’avez pas le monopole de la souveraineté nationale sous votre logo a képi.
      Je comprend que le gôche et ses avatars vous donne de l’urticaire (il y a de quoi) mais s’il vous plaît sortez de votre nombril. Syriza s’est allié avec des souverainistes de droite c’est une force. Avec votre raisonnement je crains que les souverainistes de droite en France ne sachent s’allier à gauche le moment venu.
      Mon drame c’est que Séguin et chevenement n’aient pas été foutu de s’allier. Le votre c’est que Séguin était seul. Vous comprenez la différence?

        +0

      Alerter
  • jeff // 01.07.2015 à 00h17

    il est temps d agir ,les commentaires c est bien.Mais ORGANISONS NOUS au lieu d étre devant l ordi ou notre téléphone portable.

      +2

    Alerter
  • Pierre // 01.07.2015 à 00h20

    Ce que je trouve fou, c’est que les intérêts (très élevés) sur ces dettes est justifié par la prise
    de risque qu’elle ne soie pas remboursée.. Mais quand on voit qu’un état ne peu pas le faire
    on le condamne ainsi que son peuple à la plus grande misère mort lente ou rapide sans aucun
    espoir de jamais rembourser mais c’est comme de voler l’âme d’un peuple ou du monde entier ..

      +2

    Alerter
  • Ankou // 01.07.2015 à 11h30

    Pour compléter ce propos, l’interview de Thomas Piketty:

    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/thomas-piketty-face-a-jean-jacques-bourdin-en-direct-572985.html

    Il faut que Hollande se remue!

    S’il suit les conseils, il va sauver son mandat.

    De Gaulle s’est construit sur sa volonté de s’opposer aux anglais

    Chirac/Villepin aux américains.

    Il faut que Hollande s’oppose aux allemands pour qu’il rentre dans l’Histoire.

      +0

    Alerter
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