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« L’Europe est le cadet des soucis de Trump » – entretien de Coralie Delaume avec Tony Corn

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FANTASTIQUE interview de Tony Corn par Coralie Delaume

Source : L’arène nue, Coralie Delaume, 06-06-2017

Né à Paris en 1956, Tony Corn a travaillé pour le Département d’Etat américain de 1987 à 2008, et a été en poste à Bucarest, Moscou, Paris, Bruxelles et Washington. Il a enseigné les études européennes à l’U.S. Foreign Service Institute, l’école de formation des diplomates américains. Il est l’auteur de plusieurs articles publiés dans Le Débat, dont le dernier, Vers un nouveau concert atlantique, est paru dans le n°194 (mars-avril 2017). Il livre ci-dessous un panorama géopolitique passionnant de l’Amérique de Trump, de l’Europe de Merkel et de la France de Macron.
***
Dans un article publié dans la revue Le Débat en 2014, vous appeliez la France à s’unir le plus étroitement possible avec les Anglo-Saxons. Vous disiez précisément que « pour la France aujourd’hui, le principal multiplicateur de puissance n’est pas son appartenance à ce géant économique, nain politique et larve militaire qu’est l’Europe mais, à tout prendre, son association au sein de directoires discrets avec les Anglo-Saxons ». L’élection de Trump aux États-Unis et celle de Macron en France changent-elles la donne ? Entre première poignée de main commentée dans les moindres détails et passe d’armes autour de l’accord de Paris, la relation entre les deux présidents ne semble pas commencer sous les meilleurs auspices….

Je serais plus optimiste que vous. Chacun à leur manière, Trump et Macron sont avant tout des mavericks qui ont gagné leur pari respectif contre le Système – ce qui ne peut manquer de créer une certaine complicité entre les deux hommes. Cela dit, l’un comme l’autre étant des néophytes en politique étrangère, il y aura inévitablement quelques « couacs » dans le court terme.

Côté américain, Trump est avant tout un dealmaker : autant il peut être pragmatique dans le cadre de relations bi- ou tri-latérales, autant il devient mal à l’aise et « psycho-rigide » à mesure que le cadre se multilatéralise davantage (comme on l’a vu au G7 ou, a fortiori, au sommet des 28 membres de l’OTAN). Plus que jamais, donc, la France aura intérêt à traiter le maximum de dossiers dans un cadre « minilatéraliste » de type P3 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France).
Deuxième observation : l’Elysée devra prendre en compte que, tant dans la forme que dans le fond, la politique de Trump est, pour une bonne part, une politique en Trump-l’œil, si j’ose dire. Trump a recruté pas mal de gens qui ne partagent pas ses opinions, s’inspirant en cela de la fameuse formule de Lyndon Johnson : « celui-là, il vaut mieux l’avoir à l’intérieur de la tente en train de pisser dehors, qu’à l’extérieur en train de pisser dedans. » Il s’ensuit que les personnes dont le nom apparaît dans les organigrammes officiels ne sont pas nécessairement les plus influents, notamment sur les dossiers sensibles. Sur la Russie, par exemple, c’est officiellement Fiona Hill – partisane d’une ligne dure – qui est en charge à la Maison-Blanche ; en réalité, Trump a un back channel avec Poutine via Kissinger (et Thomas Graham, l’ancien Monsieur Russie de Bush, aujourd’hui directeur de Kissinger Associates), qui est, lui, partisan d’un rapprochement avec la Russie.
Comme s’il y avait une sorte de diplomatie américaine parallèle ?
Disons que le véritable centre de gravité de la politique étrangère américaine aujourd’hui, ce n’est pas Tillerson, Mattis ou McMaster (« les trois adultes », comme on les appelle), mais une jeune femme inconnue du grand public, mais bien connue des insiders : Dina Powell. En tant que numéro deux du NSC (National Clandestine Service), c’est elle qui préside le « Deputies Committee », et donc qui gère la politique étrangère au jour le jour. De plus, elle a plus beaucoup plus d’expérience de la politique étrangère et de « l’interministériel » que son boss nominal, le général McMaster. Enfin, à l’inverse des « trois adultes », Powell est très bien introduite dans la tribu Trump. Dina et Donald, c’est un peu « la Belle et la Bête » à la Maison-Blanche. Si j’étais d’humeur badine, je dirais que si le jeune Manu parvient à séduire la jolie Dina, celle-ci pourrait devenir sa meilleure avocate auprès du vieux Donald !!
Troisième point : l’Elysée devra se rappeler que si, sur certains dossiers (comme la Russie), Trump est en conflit ouvert avec l’Establishment américain, sur bon nombre d’autres dossiers (l’OTAN en général, l’Allemagne en particulier), il ne fait que dire tout haut ce que l’Establishment dit tout bas depuis un certain temps déjà. J’ai lu récemment dans la presse française qu’en omettant les traditionnelles génuflexions au sujet de l’Article 5, « Trump avait porté un coup à la crédibilité de l’OTAN ». On marche sur la tête !
L’Amérique contribue 70% du budget de l’OTAN ! Et voilà maintenant six ans que, par la voix du secrétaire à la défense Bob Gates, l’Establishment américain a fait connaître son exaspération à l’égard des free riders européens ! Jugez plutôt : alors que l’Allemagne a accumulé mille milliards d’excédent commercial durant ces cinq dernières années, l’armée allemande est de plus en plus une bouffonnerie sans nom : la moitié du matériel militaire allemand est inutilisable ; quant aux soldats allemands, ils ne sortent jamais de leurs bases quand ils sont en Afrique, et ils n’hésitent pas à quitter, au bout de douze jours, un exercice de l’OTAN de quatre semaines sous prétexte qu’on ne leur a pas payés leurs heures supplémentaires ! Dans un récent sondage du Pew Center, 56% des Américains, mais seulement 38% des Allemands, se disaient favorables à l’utilisation de la force pour défendre un allié. 58% des Allemands s’y déclarent opposés !

« L’Amérique contribue 70% du budget de l’OTAN ! Et voilà maintenant six ans que, par la voix du secrétaire à la défense Bob Gates, l’Establishment américain a fait connaître son exaspération à l’égard des free riders européens ! Jugez plutôt : alors que l’Allemagne a accumulé mille milliards d’excédent commercial durant ces cinq dernières années, l’armée allemande est de plus en plus une bouffonnerie sans nom ».

Voilà six ans, donc, que les Européens en général, les Allemands en particulier, « portent un coup à la crédibilité de l’OTAN » en continuant de faire la sourde oreille aux injonctions de Washington. D’où la « gaffe calculée » – et parfaitement justifiée – de Donald Trump. D’ailleurs, même si son attitude à Bruxelles a été un peu trop bourrue dans la forme, il n’a pas été désavoué dans le fond par les véritables « poids lourds » américains (Henry Kissinger, George Schultz, Jim Baker, Condi Rice, etc…). Les Européens devraient même s’estimer heureux que Trump n’ait pas mis davantage les points sur les « i » en rappelant cette évidence : l’article 5 n’a jamais garanti une automaticité d’action – seulement une automaticité de consultation.
Côté français, vous disiez donc qu’Emmanuel Macron est lui aussi un néophyte en politique étrangère…
C’est même pire : c’est quelqu’un qui vient de l’Inspection des finances – autant dire la pire (dé)formation qui soit pour la diplomatie. A l’exception d’un Couve de Murville, ces gens-là n’ont jamais rien compris à la politique étrangère. Je pense sincèrement que Macron peut, avec le temps, acquérir l’étoffe d’un véritable chef d’Etat. Mais il va falloir qu’il désapprenne le mode de pensée technocratique des « gnomes de Bercy », et qu’il ait l’humilité d’apprendre le mode de pensée stratégique auprès des vrais « pros » (essentiellement Le Drian et Védrine). Ce qui est encourageant, c’est que Le Drian, tout en gardant un œil sur la Défense, a hérité des Affaires étrangères, de l’Europe, du Développement, du Commerce extérieur, du Tourisme, de la Francophonie, des Français de l’étranger, etc. Le Drian est quasiment un vice-président !
Macron arrive au pouvoir dans une conjoncture internationale très particulière. Durant le quart de siècle qui a suivi la fin de la guerre froide, la « diplomatie coopérative » a été la norme dans les relations entre les Etats, et la « diplomatie coercitive » a été l’exception. Or nous sommes entrés dans une ère où la diplomatie coercitive va devenir de plus en plus fréquente, et dans ce domaine, la diplomatie française a tout à réapprendre. Si je n’avais qu’un conseil à donner à l’intellectuel Macron, ce serait de délaisser l’herméneutique philosophique pour la sémiologie diplomatique – en clair, de troquer Temps et Récit de Paul Ricoeur pour Arms and Influence de Thomas Schelling. Pour déniaiser les Inspecteurs des finances, rien ne vaut ce Machiavel moderne qu’est Schelling – qui est aussi Prix Nobel d’économie…
Macron devra aussi apprendre qu’en politique étrangère, le plus difficile n’est pas de décider quelle position adopter sur tel ou tel dossier, mais de hiérarchiser ses priorités, et cela selon le seul critère qui vaille : l’intérêt national. Cet exercice est d’autant plus délicat que, sur nombre de dossiers, les capacités d’action de la France sont limitées sans l’appui de l’allié américain, et que les priorités (plus encore que les positions) de cet allié ne coïncident pas nécessairement avec celles de la France. Il faut toujours garder à l’esprit qu’il y a une asymétrie.

« Macron devra aussi apprendre qu’en politique étrangère, le plus difficile n’est pas de décider quelle position adopter sur tel ou tel dossier, mais de hiérarchiser ses priorités, et cela selon le seul critère qui vaille : l’intérêt national. »

Asymétrie au niveau géographique, d’abord. L’Allemagne est certes dans le collimateur de Trump, mais « l’Europe » en tant que telle est le cadet de ses soucis. A l’origine, la priorité de Trump était de faire ce que l’on appelle un « Nixon in reverse », c’est-à-dire d’opérer un rapprochement avec la Russie afin de mieux endiguer la Chine. Or la russophobie ambiante à Washington est telle qu’un tel programme a été ajournée. La nouvelle priorité de Trump, semble-t-il, c’est désormais le monde musulman, et plus précisément la succession saoudienne. Et là, il faut être attentif au fait qu’une politique qui, du point de vue du court terme, apparaît comme « surréaliste », peut en fait constituer la politique la plus « réaliste » qui soit du point de vue du long terme.
Surréaliste, c’est le mot, même si Trump n’est pas le premier chef d’Etat à prétendre vouloir lutter contre l’islamisme tout en demeurant le meilleur ami de l’Arabie saoudite…
Justement, ce n’est pas si simple. Schématiquement et depuis la création de la Ligue Islamique Mondiale et de l’Organisation de la Conférence Islamique par Riyad dans les années 1960, l’Arabie saoudite a dépensé 90 milliards de dollars pour la propagation globale du salafisme, et s’est progressivement imposé comme une sorte de Califat du monde sunnite. Or depuis 2015, un « printemps saoudien » a de facto commencé avec la décision du vieux roi Salmane (82 ans) de rompre avec la tradition et de nommer son neveu (57 ans), prince héritier, et son propre fils (31 ans), héritier en second. Contrairement à Obama qui, dès 2009, s’était éloigné de l’Arabie saoudite pour se rapprocher de l’Iran, Trump veut se rapprocher de Riyad afin de s’assurer que la succession conduise bien à une relève générationnelle, ce qui du même coup permettrait au Califat saoudien de faire, à terme, son « Vatican II », si je puis dire.
En bref, dans la mesure où Trump «soutient» l’Etat qui a le plus contribué à la propagation du djihadisme dans le passé, c’est seulement au sens où la corde «soutient» le pendu. Quant à la diabolisation rhétorique de l’Iran, elle paraîtra évidemment « surréaliste » au moment même où les Iraniens plébiscitent le modéré Rohani. En revanche, cette diabolisation est tactiquement « réaliste » dans la mesure où elle permet aux chefs d’état arabe de « vendre » à leurs opinions publiques l’idée d’un rapprochement avec Israël (un rapprochement qui peut conduire, à terme, à une résolution de la question palestinienne). Bref, dans ce domaine plus que dans tout autre peut-être, la politique de Trump est une politique en Trump-l’oeil.

« Contrairement à Obama qui, dès 2009, s’était éloigné de l’Arabie saoudite pour se rapprocher de l’Iran, Trump veut se rapprocher de Riyad afin de s’assurer que la succession conduise bien à une relève générationnelle, ce qui du même coup permettrait au Califat saoudien de faire, à terme, son « Vatican II »».

Il existe une asymétrie Etats-Unis / France au niveau « fonctionnel », ensuite. Macron n’a pas encore assimilé le fait que, lorsqu’on est le président d’une grande puissance comme la France, il y a lieu de faire une différence très nette entre high politics et low politics. La prolifération nucléaire relève de la première, le réchauffement climatique, que cela plaise ou non, relève de la seconde. L’Accord de Paris, qui n’inclut aucun mécanisme contraignant, mérite bien son sobriquet de « Pacte Briand-Kellog de l’environnement ». D’ailleurs, même si tous les signataires tenaient toutes leurs promesses, tout le monde sait bien que l’impact à long-terme de cet accord serait extrêmement modeste : une réduction de l’ordre de 0,2 degré à l’horizon 2100. D’ici là, l’arme nucléaire, aux mains de pays comme la Corée du Nord ou de l’Iran, aura eu le temps de faire beaucoup plus de dégâts environnementaux que le réchauffement climatique. Il faut donc garder le sens des proportions même s’il faut évidemment regretter que Trump ait choisi de « sortir » d’un accord qui allait dans le bon sens.
Est-il vrai selon vous que la poignée de main « virile » entre Trump et Macron a vexé le premier et précipité la sortie de l’accord ?
Disons que pour des raisons de politique intérieure, Macron a cru bon d’en rajouter une louche. Il est actuellement en campagne électorale. Or il n’a lui-même été élu que par 44% des inscrits, et 43% de ses électeurs ont d’ailleurs voté contre Marine Le Pen plutôt que pour lui. Il est donc à la recherche d’une majorité, d’où le parti-pris d’un certain histrionisme sur la scène internationale, avec des boursouflures du genre « la vocation de la France est de mener ces combats qui impliquent l’humanité toute entière ». Appelons cela la posture Aldo Macrone : « plus belle-âme que moi, tu meurs ! ». Compte tenu de la proverbiale vanité des Français, une telle posture sera évidemment payante électoralement. Pour autant, il ne faut pas oublier qu’il y a aura sans doute un prix diplomatique à payer.
En diplomatie, en effet, tout est affaire de calibrage. Autant la fameuse poignée de main était en elle-même acceptable, autant Macron a eu tort de se livrer à une exégèse de sa gestuelle dans les colonnes du Journal du Dimanche (« Trump, Poutine et Erdogan sont dans une logique de rapports de force… il faut montrer qu’on ne fera pas de petites concessions, etc… »). Un président ne devrait pas dire ça. D’abord, parce que lorsque l’on commente ses propres actions, on ressemble à « Flamby. » Ensuite parce que comme comme le dites et comme l’a révélé le Washington Post, cette interview au JDD a fortement irrité Trump, et n’a pas peu contribué à sa décision de sortir de l’accord de Paris. Macron a cru bon de réagir à cette sortie en « remettant le couvert » – cette fois, en invitant les scientifiques américains à venir se réfugier en France !!
Il serait bon que le Président français comprenne rapidement 1) que la politique étrangère en général (et pas seulement celle de Trump, Poutine, Erdogan) est un rapport de forces avant d’être un débat d’idées ; 2) que l’Amérique et la France ne boxent pas tout à fait dans la même catégorie ; et 3) que la France n’a rien à gagner à se lancer dans une surenchère verbale. Pour dire les choses simplement : une croisade anti-Trump sur une question de low politics risque fort de mettre en péril la coopération franco-américaine dans le domaine de la high politics. La confusion entre « faire le président » et « faire le mariole » pourrait coûter d’autant plus cher que Trump est du genre rancunier. En bref, on ne voit pas très bien ce que la France aurait gagné si demain Washington décidait de cesser toute assistance militaire aux opérations militaires françaises en Afrique.

« Une croisade anti-Trump sur une question de low politics risque fort de mettre en péril la coopération franco-américaine dans le domaine de la high politics. La confusion entre « faire le président » et « faire le mariole » pourrait coûter d’autant plus cher »

Votre jugement sur l’Union européenne est en général assez dur. Faites-vous partie de ceux qui pensent que l’UE est devenue un instrument au service de Berlin ? L’arrivée au pouvoir de Macron en France vous semble-t-il de nature à changer la donne et à relancer le « couple franco-allemand » ?
Un jugement assez dur ? En 1991, à la veille de Maastricht, le ministre belge des affaires étrangères avait défini l’UE comme « un géant économique, un nain politique, une larve militaire ». Un quart de siècle plus tard, force est de constater que rien n’a changé. L’Europe est toujours « l’idiot du village global » (Védrine) ; la seule nouveauté, c’est qu’entretemps, la France elle-même est devenue « l’idiot du village européen. » Dès 2005, l’opinion française avait compris que « les Français sont les cocus de l’intégration européenne » (Marcel Gauchet). Depuis plus de dix ans, en revanche, les élites françaises sont toujours dans le déni, ou continuent de croire qu’elles pourront masquer (ou compenser) un alignement toujours croissant de la France sur l’Allemagne au niveau intra-européen par un activisme brouillon au niveau extra-européen, que ce soit en Libye (Sarkozy) ou en Syrie (Hollande).
Il n’y a qu’en France, où les médias – qui dépendent, pour une bonne part, des annonceurs publicitaires allemands pour leur survie financière – pratiquent l’auto-censure et/ou nient l’évidence : l’UE est bel et bien un instrument au service de Berlin. Voilà des années que le FMI, le Treasury américain et les médias étrangers ne cessent de répéter qu’avec un excédent commercial de plus de 6 pour cent de son PIB, l’Allemagne est en violation des traités européens. Dans une récente interview avec Spiegel, Wolfgang Schäuble lui-même reconnaissait que, sans l’existence de l’euro, l’excédent allemand serait la moitié de ce qu’il est aujourd’hui.
Que peut faire la France ? Sortir des traités européens ? Quitter l’euro ?
La France ne retrouvera sa crédibilité diplomatique que le jour où elle n’aura plus peur de faire du brinkmanship avec l’Allemagne. Au début de l’année, le gouverneur de la Banque de France a voulu faire peur aux Français en déclarant qu’une sortie de l’euro coûterait 30 milliards par an à la France. C’était là une façon technocratique, et non stratégique, de voir les choses. Une sortie de la France de l’euro signifierait, concrètement, la fin de l’euro. Or d’un point de vue stratégique, ce qui compte en dernière instance, c’est que l’Allemagne aurait beaucoup plus à perdre (130 milliards) que la France elle-même (30 milliards) d’une fin de l’euro. Et c’est précisément cette asymétrie qui donne à la France une certaine marge de manœuvre dans un game of chicken avec l’Allemagne. C’est seulement en menaçant l’Allemagne d’une « sortie » (et donc d’une explosion) de l’euro que Paris (soutenue en sous-main par Washington) pourrait rééquilibrer la relation franco-allemande. Mais pour mettre en œuvre une telle « politique du bord du gouffre », encore faut-il avoir quelque chose dans le pantalon !

« Une sortie de la France de l’euro signifierait, concrètement, la fin de l’euro. Or d’un point de vue stratégique l’Allemagne aurait beaucoup plus à perdre que la France elle-même. Et c’est précisément cette asymétrie qui donne à la France une certaine marge de manœuvre dans un game of chicken avec l’Allemagne ».

Depuis 1945, l’Allemagne a un énorme avantage sur la France : elle n’est pas membre permanent du Conseil de Sécurité. A l’inverse des Français, les Allemands n’ont donc pas été tenté de se disperser dans la « gouvernance globale » et la « gestion des crises », et ont eu tout loisir de son concentrer sur leur « intérêt national » au sens le plus traditionnel du terme.
Durant les quatre années où il fût ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius a paru s’occuper de tout (de la COP 21 à la crise syrienne), sauf de l’intérêt national français. Fabius n’a montré aucun intérêt pour l’Europe, pour l’Afrique, ou encore pour la vocation maritime de « l’Archipel France. » Et à aucun moment, il ne s’est posé la question : quel est, au juste, l’intérêt national français en Syrie ? Sans être inexistant, cet intérêt est-il si vital qu’il faille adopter une attitude aussi rigide sur une question cruciale (le départ d’Assad) ? Et surtout, est-il si vital qu’il faille tenter de forcer la main des Américains ? Le capital d’influence de Paris sur Washington n’est pas illimité : quitte à forcer la main des Américains, autant le faire pour des questions qui relèvent de l’intérêt national français (par exemple, en demandant une plus grande assistance militaire au Sahel). Je vois qu’au sein des deux principaux think-tanks français, l’IFRI et l’IRIS, le concept d’« intérêt national », qui avait disparu du discours français depuis un quart de siècle, fait aujourd’hui un timide retour. Il était temps.
Vous écrivez que pour l’Allemagne, le partenaire d’avenir est la Pologne parce que les deux pays partagent le même désintérêt pour le Sud (Afrique) et le même intérêt pour le Partenariat oriental (Biélorussie, Ukraine, Moldavie). Dans ce cadre, la France n’a-t-elle pas intérêt, pour éviter un tête à tête inégal avec Berlin, à soigner avant tout sa relation avec les pays d’Afrique francophone au Sud, et avec la Russie à l’Est ?
Pour ce qui est de l’Afrique, pas de souci. On peut compter sur Le Drian pour rappeler à Macron l’importance stratégique de ce continent pour l’avenir de la France. Pour ce qui est de la Russie, le problème est plus complexe. Il y a un paradoxe historique : de Louis XIV à Napoléon III inclus, la France a totalement raté ses rendez-vous avec la Russie alors même que les Russes étaient demandeurs, et qu’une alliance avec la Russie aurait pu constituer un véritable multiplicateur de puissance pour la France. A l’inverse, depuis « l’étrange défaite de 1940 » , les Français, à intervalles réguliers, se prennent à rêver d’une « bonne et belle alliance » avec la Russie alors que pour cette dernière, la France ne présente plus désormais qu’un faible intérêt, que ce soit sur le plan économique ou militaire.
En 1944, Staline refusa sans ménagement de soutenir les projets de De Gaulle sur l’Allemagne. En 1966, Brejnev ne daigna même pas se rendre à Paris à l’invitation du même De Gaulle, et se contenta d’envoyer Kossyguine. En 1991, Mitterrand se fit plus russe que les Russes et milita en faveur d’une Confédération européenne incluant la Russie et excluant l’Amérique. Cette idée saugrenue ne mena qu’à une marginalisation de la France, et c’est un partnership in leadership germano-américain qui pilota l’élargissement de l’UE et de l’OTAN. Aujourd’hui plus que jamais, pour Moscou, les rapports avec Washington, Pékin et Berlin restent autrement plus importants que les rapports avec Paris. Pour la Russie, la France ne sera jamais qu’un partenaire tactique, et non stratégique. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille traiter cavalièrement la Russie !
Macron ne l’a pas traitée cavalièrement. Il a reçu Poutine en grandes pompes à Versailles….
C’est une erreur d’interprétation ! L’organisation de la récente visite de Poutine à Paris trahit, au mieux, une certaine improvisation et, au pire, un amateurisme consternant. Les rencontres entre chefs d’état doivent être « pensées » longtemps à l’avance et chorégraphiées au millimètre près. Il y a toute une sémiotique à prendre en compte et, dans le cas de la Russie, une certaine symétrie à respecter. Très schématiquement : dès lors que Poutine venait à l’occasion de la commémoration d’un voyage de Pierre le Grand en France (signal : « la Russie reconnait la grandeur de la civilisation française »), Macron se devait d’aller visiter le nouveau centre culturel russe avec Poutine (signal : « la France reconnait la grandeur de la civilisation russe »). Concrètement, l’impression d’ensemble qui ressort de cette visite est que les communicants de l’Elysée ont instrumentalisé Versailles, Poutine et trois siècles de relations franco-russes à des fins purement électoralistes. J’ignore évidemment la teneur des discussions privées entre les deux hommes : mais ce qu’il était impossible d’ignorer durant la conférence de presse, c’était le body language de Poutine – celui d’un homme qui a le sentiment d’avoir été pris en embuscade. L’Elysée peut s’attendre à des représailles…

« Les communicants de l’Elysée ont instrumentalisé Versailles, Poutine et trois siècles de relations franco-russes à des fins purement électoralistes. Il était impossible d’ignorer, durant la conférence de presse, le body languagede Poutine – celui d’un homme qui a le sentiment d’avoir été pris en embuscade. L’Elysée peut s’attendre à des représailles ».

Je ne serais pas surpris si, par exemple, Moscou faisait comprendre à Paris que, pour la Russie, la France n’est en aucun cas une indispensable nation. Sur la Syrie, Poutine dispose déjà du cadre multilatéral d’Astana, d’une part, et de sa relation bilatérale avec Washington d’autre part – ce qui est largement suffisant. Même chose en ce qui concerne l’Ukraine : il n’a sûrement pas du échapper aux diplomates français en poste à Washington que le jour même où le président Trump rencontrait le ministre russe Lavrov, le vice-président Pence, lui, rencontrait le ministre ukrainien Klimkine (le tout, sous la houlette de Henry Kissinger). Or, pour Poutine, ce White House Format, s’il venait à être institutionnalisé, serait autrement plus intéressant que le Normandy Format (Allemagne, Russie, France, Ukraine) que tente de réactiver Macron.
Contrairement à ce que s’imaginent certains paléo-gaullistes aujourd’hui encore, l’Amérique et la Russie n’ont aucunement besoin de la France (ou de quelque pays que ce soit) comme « médiateur ». En revanche, Trump lui-même aurait bien besoin d’un soutien français dans sa guerre avec ce que l’on appelle les Beltway Bandits (le Beltway est le nom du boulevard périphérique de Washington). Pour des raisons économiques autant qu’idéologiques, les Beltway Bandits, depuis la crise de Crimée, ne cessent de pousser à la confrontation avec la Russie, et disposent d’une formidable machine de propagande. La France devra se montrer particulièrement vigilante à l’égard de toute tentative d’ « enfumage » émanant de Washington. En particulier, si d’aventure un commandant en chef (par définition américain) de l’OTAN venait à sortir du rôle strictement militaire qui est le sien et à faire des déclarations politiques, l’Elysée ne devrait pas hésiter à remonter publiquement les bretelles de ce Général Folamour – quitte à causer des vapeurs aux Norpois de service.
Que ce soit à l’égard de Berlin ou de Washington, un peu de brinkmanship ne peut pas faire de mal à la diplomatie française. Le brinkmanship, c’est d’ailleurs ce qui fait tout le sel de la diplomatie – à condition d’être parfaitement calibré et ciblé…
Coralie Delaume
Source : L’arène nue, Coralie Delaume, 06-06-2017

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Bourdeaux // 08.06.2017 à 09h02

Si l' »Europe est le cadet des soucis de Trump », c’est sans doute parce qu’elle est le cadet des soucis des américains en général. Les européens représentaient 83% des immigrants aux US en 1970, ne pesaient plus que 13% de cette immigration en 1990, et quasiment plus rien aujourd’hui. Une statistique de 2014 indiquait, sur un site dont j’oublie le nom, que moins de 1% de la population américaine parlait allemand ou français chez eux. Si l’on ajoute à cela que l’Europe est une institution qui consomme l’essentiel de son énergie à saper la souveraineté des nations qui la composent sans pour autant en retirer la moindre particule à son propre profit, il ne faut pas s’étonner que ni les US, ni la Russie, ni qui que ce soit n’attache beaucoup d’importance aux intérêts de ce trou noir politique.

45 réactions et commentaires

  • Fritz // 08.06.2017 à 06h37

    Intéressant. Tony Corn souligne à juste titre la soumission aveugle des élites françaises à l’Europe allemande. Et il cite une expression tabou en France, « partnership in leadership » : partenariat dans la direction, l’Allemagne relayant en Europe la domination américaine. George Bush avait prononcé cette formule dans un discours à Mayence, le 31 mai 1989.
    https://usa.usembassy.de/etexts/ga6-890531.htm (fin du septième paragraphe)

    Le risque avec Macron, c’est qu’une éventuelle rupture avec Trump ne conduira pas à retrouver notre indépendance, mais à renforcer la soumission de Paris au IVe Reich. Bref, échanger une bannière étoilée tricolore contre une autre, mièvre et bicolore.

      +13

    Alerter
  • isidor ducasse // 08.06.2017 à 07h22

    « Chacun à leur manière, Trump et Macron sont avant tout des mavericks qui ont gagné leur pari respectif contre le Système. »
    Macron, contre le systéme, je crois que c’est sans commentaires !
    Les elites françaises à la botte des vaincus de 1945 !
    Ce n’est pas de l’allemand qu’il y a sur les murs de France, mais bien de l’américain.
    Parfois les Crises…….

      +16

    Alerter
    • Fritz // 08.06.2017 à 07h38

      D’accord avec vous sur « Macron anti-système », c’est une énormité. Mais qu’il soit soumis à l’Allemagne, ce n’est pas contradictoire avec la soumission à l’Amérique, ni avec l’anglo-manie qui fait des ravages jusque sur ce blog : encore une fois, l’Allemagne adulée par nos élites est soumise à l’Amérique. Berlin n’est que le « brillant second » de Washington.

      Lorsque la France était indépendante, la langue allemande était mieux pratiquée chez nous, notamment par les universitaires.

        +27

      Alerter
    • Duracuir // 08.06.2017 à 10h44

      D’abord, c’est pas de l’Américain, c’est de l’anglais.
      Ensuite, c’est bien l’Allemagne qui détruit notre économie pour payer ses rentiers.

        +6

      Alerter
      • Bourdeaux // 09.06.2017 à 17h49

        Ce n’est pas l’Allemagne qui détruit notre économie, mais les règles du jeu : libre circulation de tout et de tout le monde, monnaie unique. Avec de telles règles, les meilleurs gagnent toujours et les moins fort perdent toujours. Si les règles de l’athlétisme obligeaient les athlètes à courir tous avec des chaussures en 43, ceux qui chaussent du 43 gagneraient toutes les courses et on finirait par trouver cela d’une monotonie si déprimante que les règles changeraient un jour. En tout cas on n’accuserait pas ceux qui chaussent du 43 de tricher ou de maltraiter ceux qui contorsionnent leurs 46 dans les chaussures !

          +2

        Alerter
        • Duracuir // 09.06.2017 à 19h19

          Y a la règle et il y a ce qui ne se fait pas.
          La France a fait des sacrifices insensés pour faire avancer le schmilblick européen. L’Allemagne, c’est ma gueule, ma gueule et encore ma gueule.
          Nos dirigeants sont vraiment limite haute trahison et félonie.

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  • placide // 08.06.2017 à 08h41

    Depuis 1940 les élites françaises sont dans une »étrange défaite » vis a vis de l’allemagne, malgré l’épisode De Gaulle . La peur de 1936? l’allemagne est-elle un allié dans la lutte de l’élite contre le peuple ?

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    • david // 08.06.2017 à 13h48

      Depuis Waterloo (perte du leadership européen et émergence du future empire germanique via la Prusse) voir la guerre de 7ans (perte du leadership internationale et avènement de l’empire britannique). Napoléon et De Gaulle n’ont été que des accidents ayant forcé la mains aux élites française pour défendre l’intérêt national.

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      • Duracuir // 08.06.2017 à 14h40

        Ha non, ha non, pas de Gaulle dans le même sac que Napoléon s’il vous plait.
        De Gaulle, lui, était pétri d’amour de la France et d’ambition nationale. Il a su s’élever contre la soif de gloriole stérile de la France en rompant avec la chimère coloniale.
        Napoléon se tapait de la France comme de sa première chemise et il n’a fait que flatter les pires cotés de la bourgeoisie française pour assoir sa soif de pouvoir personnel et son népotisme.
        De Gaulle fait parti des grands hommes de notre Histoire qui ont « rendu » le pays grandi, consolidé, fort pour des décennies alors qu’ils l’avaient pris en crise totale.
        Il est de la lignée des Charles VII, Sully, Richelieu, Colbert, Carnot.
        Napoléon fait parti de ces histrions funestes dont les frasques ont quasiment détruit la France mais dont le sens de la flatterie de la vanité des masses les rendes encore admirables pour des wagons entiers de crétins.

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        • Christian Gedeon // 09.06.2017 à 11h13

          Merci pour crétins,mon lapin. Mais c’est oublier que Napoléon a été attaqué de toutes parts,horreur qu’il était pour toutes les têtes couronnées « légitimes  » de l’Europe…c’est oublier qu’il a définitivement empêché que la France ne tombe dans la jacquerie permanente.C’est oublier le Code Civil et l’organisation territoriale. C’est oublier qu’il a sorti les Juifs de l’invraisemblable situation qui était la leur et créé le Consistoire,donnant pour la première fois dans l’histoire de notre pays la place qui revenait à nos compatriotes juifs. C’est oublier qu’il favorisé ,oh combien,la renaissance technique française,et le renouveau intellectuel,mis à mal,à force de guillotine,par la soi disant révolution française. C’est oublier qu’il ne s’est lancé qu’à son corps défendant dans la campagne de Russie,le Tsar de l’époque ayant annoncé à cors et à cris qu’il levait une armée pour écraser la France,c’est aussi oublier que « l’arrière  » l’ a trahi aussitôt éloigné,grave erreur de sa part. Bonaparte avit un certaine idée de la France…et l’ a réorganisée de fond en comble. le crétin vous dit bonjour. Vive l’Empereur,Vive la France.

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          • Lysbeth Levy // 09.06.2017 à 13h03

            Bah oui tiens la « géométrie variable » vous va bien, votre Napoléon était un « super dictateur » qui a mis le feu en Europe et en Afrique et a rétabli l’esclavage : http://napoleon-despote-raciste.skynetblogs.be/  » En 1802, Napoléon rétablit l’esclavage qui avait pourtant été aboli une 1ère fois en 1794…l’esclavage sera définitivement aboli par la France en 1848″
            Allez dans les iles crier votre amour de Napoléon le génocidaire même des juifs qu’ils avaient « libéré » pour « mieux » les exploiter, quand il a eu besoin d’argent pour soutenir ces guerres, il leur a demander de payer ! lors de son arrivée en république de Venise « A partir de la Révolution française et du régime napoléonien, l’ émancipation des Juifs s’opère, à des degrés divers en Europe. Napoléon qui s’y emploie activement n’ en professe pas moins du dédain pour une « race » « frappée de malédiction » et entend la « mettre hors d’ état de propager le mal. » .
            Heil Napoléon devrait être votre cri de guerre . .http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1993_num_293_1_1595_t1_0558_0000_2

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          • Bernard // 09.06.2017 à 14h55

            Je fais partie des crétins également !

            Je rajoute à votre liste le fait qu’après avoir « détruit » la France, après avoir été destitué, après avoir débarqué pratiquement seul à Vallauris au su de tous et avec le statut de hors la loi, Napoléon a réussi à remonter jusqu’à Paris sous les vivats de la foule et de l’armée, et à reprendre le trône sans qu’un seul coup de fusil n’ait eu à être tiré durant cette marche de 19 jours.

            A ma connaissance, c’est un épisode totalement unique dans l’histoire du monde.

            Si en 1815 il y avait eu démocratie, Napoléon l’aurait emporté haut la main. J’imagine donc que Duracuir est contre la démocratie, puisque le peuple en très large majorité était crétin sur cet épisode…

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            • Duracuir // 09.06.2017 à 19h39

              Comme quoi il y avait déjà des crétins de Vallauris à Paris. Si les soldats de Ney avaient su comment eux auraient finis dans la boue sanglante de Waterloo tandis que la plupart des généraux d’empire finiraient pair de France sous Charles X, ils auraient tiré sur Napoléon. Par ailleurs, il a fallu les outrances d’une restauration particulièrement débile et une terreur blanche insensée pour faire espérer le retour de Napoléon.
              Maintenant, je ne sais pas ce qu’aurait donné une élection. Je sais que dans le petit peuple, on l’appelait « l’ogre » car c’est ce petit peuple qui a payé le prix du sang. Le bourgeois lui, rachetait le tirage au sort.
              Et plus comme le disait Desproges « une majorité de connards ne peut quand même pas se tromper ». 🙂

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          • Duracuir // 09.06.2017 à 19h30

            Napoléon doit TOUT à la révolution à qui il a TOUT pris. Et rien rendu.
            La jacquerie permanente??? Mais de quoi parlez vous, en 1800, la France était pacifiée depuis 5 ans. Carnot avait mis au point un outil militaire encore jamais vu dans l’Histoire.
            Il a favorisé le « renouveau technique »???
            Militairement, il s’est opposé à TOUTES les nouveautés. Et il n’y a pas un seul dirigeant Français avant ou après lui qui n’ai favorisé l’évolution technique. De Charles VII à Mitterand. Aucun.
            Le renouveau intellectuel??? Lequel? Parlez en à Chateaubriand.
            Il s’est lancé « à son corps défendant » en Russie? et en Espagne?
            Le fondement du problème était l »occupation de la rive gauche du Rhin. S’il avait été un vrai grand homme d’état, il aurait pu, comme de Gaulle avec les colonies, affronter sa base bourgeoise avide de gloriole(payée avec le sang des pauvres) et évacuer ce qui deviendrait plus tard le Benelux. C’était le casus belli des Anglais. Casus belli totalement compréhensible quand on considère que 98% du commerce continental Anglais passait par là.
            C’est pour ça que les Anglais ont maintenu, coute que coute une guerre et fomenté des coalitions.
            Quand à l’armée du Tsar, qu’il a toujours battu, il aurait bien été avisé de la laisser traverser encore la moitié de l’Europe pour venir prendre sa trempe sur notre terrain comme toujours.
            Rien, cet homme a laissé le pays exsangue, ruiné, écrasé, la révolution totalement effacée, et la France haïe pour plus d’un siècle en Espagne et ailleurs.
            Je maintiens mon jugement.
            Ce type a été un cataclysme pour le pays et pour l’Europe.

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          • Duracuir // 09.06.2017 à 19h41

            et merci de m’épargner le code civil et l’organisation territoriale.
            Les autres pays n’ont pas eu Napoléon, et ils ont su organiser leur territoire et leur législation sans problème.

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          • Duracuir // 09.06.2017 à 19h47

            Par contre, c’est vrai, il a au moins, inventé une chose: la propagande.
            Il fut le grand précurseur du culte de la personnalité et des énormités grotesques sur ses prétendues performances que les macroniens de l’époque, béats, croyaient sur parole et que pire, les macroniens d’aujourd’hui croient encore.
            Le Pont d’Arcole(c’était Ney) , Les Pyramides(alors qu’il s’est enfuit lâchement en abandonnant ses hommes et le vrai meilleur général de l’époque) , le fait qu’il dictait à 7 personnes à la fois tellement qu’il était intelligent et qu’il dictait plus vite que ces demeurés de secrétaires; et toutes ces crétineries d’Epinal.
            ça, on lui doit.

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          • demeter // 10.06.2017 à 01h35

            le code civil était déjà rédigé avant napoléon.
            L’organisation territoriale, on la doit à la révolution, pas à napo.
            Quant à la guillotine, elle n’a pas pu à elle seule, mettre en péril le renouveau intellectuel.

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        • Bourdeaux // 09.06.2017 à 17h29

          Cher duracuir, vous êtes bien sévère avec naboulio ! S’il est bien un homme qui a pris le pays « en crise », c’est Bonaparte. Pour ma part je distingue toujours le Bonaparte du consulat qui sauve littéralement la France du ventre mou thermidorien encore sous la menace jacobine, du Napoléon qui affronte l’Europe pour sauver les acquis de la révolution, en faisant effectivement des erreurs tragiques (Espagne, Russie). Quant à le juger aujourd’hui, comme il l’a dit lui-même : il y a des moments en politique où l’on ne peut faire que des fautes.

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          • Duracuir // 09.06.2017 à 19h32

            Mais expliquez moi de quoi il sauve la France nom de nom.
            A l’époque, le bourgeois tenait absolument à sa frontière au Rhin, quitte à faire tuer tous les fils de pauvre dans cette chimère qui ne pouvait que nous amener une guerre à mort avec l’Angleterre. Idem pour notre occupation(pillage?) de l’Italie du nord avec l’Autriche.
            De quelle menace jacobine pouvez bien parler? Déja, pourquoi un menace? Et en quoi les jacobins en représentaient une? Il ne sauve aucun acquis de la révolution sauf cette f… frontière au rhin et des places pour sa famille.

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  • Bourdeaux // 08.06.2017 à 09h02

    Si l' »Europe est le cadet des soucis de Trump », c’est sans doute parce qu’elle est le cadet des soucis des américains en général. Les européens représentaient 83% des immigrants aux US en 1970, ne pesaient plus que 13% de cette immigration en 1990, et quasiment plus rien aujourd’hui. Une statistique de 2014 indiquait, sur un site dont j’oublie le nom, que moins de 1% de la population américaine parlait allemand ou français chez eux. Si l’on ajoute à cela que l’Europe est une institution qui consomme l’essentiel de son énergie à saper la souveraineté des nations qui la composent sans pour autant en retirer la moindre particule à son propre profit, il ne faut pas s’étonner que ni les US, ni la Russie, ni qui que ce soit n’attache beaucoup d’importance aux intérêts de ce trou noir politique.

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  • Kiwixar // 08.06.2017 à 10h05

    La diplomatie comme « multiplicateur de puissance »… Puissance et vanité, « c’est moi qui pisse le plus haut », pour quel intérêt, quels intérêts privés?
    L’Islande, la Nouvelle-Zélande, le Portugal, l’Autriche, le Danemark, la Tchéquie sont les pays les plus paisibles… Les USA 114e…
    http://www.zerohedge.com/news/2017-06-07/usa-plunges-114th-most-peaceful-nation-earth

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    • P. Peterovich // 08.06.2017 à 14h15

      « La diplomatie comme « multiplicateur de puissance »… Puissance et vanité, “c’est moi qui pisse le plus haut”, pour quel intérêt, quels intérêts privés? »

      Suivez le conseil donné par l’article, lisez Arms and Influence de Schelling, vous verrez, c’est instructif…

      Les pays que vous citez ne sont « paisibles » (dans le cas du Portugal soumis à la Troïka, cela se discute) que parce qu’ils sont des dominions américains et à ce titre couverts par l’appareil militaire allié. Si demain ces Etats cessent de bénéficier de la protection alliée, ils auront le choix soit d’assurer leur propre défense (à quel prix ?), soit d’être des proies pour d’autres Etats plus puissants.

      Le monde n’est pas un ordre juridique peuplé de sujets d’un Etat souverain dépositaire unique de la contrainte. Le monde est régi par les rapports de force. Si vous l’oubliez, la nature se chargera de vous le rappeler rapidement.

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  • Duracuir // 08.06.2017 à 10h42

    Bon alors je ne suis pas cinglé ou demeuré.
    En tout cas, pas que.
    J’étais désespéré à l’idée d’avoir l’impression d’être le seul dans ce pays que Macron s’était comporté d’une manière absolument lamentable avec Trump et Poutine et que les Français, un jour ou l’autre, allaient payer l’addition de cet inacceptable et insensé histrionisme bien pire que le pire de Sarkozy.
    Du coup, maintenant je suis desespéré à l’idée que mon pays sombre en pleine débilité histrionique.

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    • step // 08.06.2017 à 11h31

      il a toujours été un « talent » français que de plastronner.

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      • Lysbeth Levy // 08.06.2017 à 13h10

        Oui ou comme disent les belges sur la France :  » ce pays ou l’emblême et le coq (gaulois), qui chante « cocorise, sur un tas de fumier donc les pieds dans la m……..!  » Très français vous avez raison, pas de quoi pavoiser mais c’est pour rire hein..Merci au modérateur…

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  • Duracuir // 08.06.2017 à 11h03

    Par contre, j’espère de tout coeur que Tony Corn est meilleur en diplomatie qu’en Histoire.
    Parce que, pardon, mis le nombre d’erreurs historiques balancées dans cette petite interview est impressionnante pour un analyste géopolitique.
    De plus j’aime beaucoup la notion de diplomatie coopérative: Bombardement de la Serbie, destruction par deux fois de l’Irak, énorme pataquès dans la région des grands lacs africains avec près de 10 000 000 de morts à la clé, destruction de l’Afghanistan, Sud Soudan, WOW, mais c’est quoi alors la coercition?

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    • LBSSO // 08.06.2017 à 22h19

      Je partage votre opinion.
      Malheureusement ,je n’ai pas le temps d’argumenter mais que ce soit sur l’Allemagne (il existe plusieurs Allemagne),Le Drian (est sous contrôle), l’Iran ( en disgrâce),Obama (pas apprécié des saouds), de l’Arabie saoudite (pas besoin d’un billard américain à 3 bandes pour la surveiller)…ce monsieur commet nombre d’erreurs d’interprétation à tel point que je me demande si il nous intoxique où si c’est moi qui devient sénile.

        +3

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      • Alfred // 09.06.2017 à 00h15

        Même opinion. Et pas eu le temps ni l’envie de détailler de même. J’ai l’impression de lire du atali. Autrement dit de la manipulation profonde.
        Bref ce monsieur sert des intérêts particuliers et ce qu’il dit est destiné à les faire avancer. Il ne pense pas tout ce qu’il dit j’en suis absolument certain.
        Très intéressant à lire néanmoins.

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  • Christian Gedeon // 08.06.2017 à 12h22

    Le cadet des soucis,et c’est bien normal. Et pourquoi serait elle autre chose? Vu des US où l’un de mes compatriotes et ami d’origine libanaise comme moi est devenu maire d’une commune tout à fait dans le vent de Californie,l’Europe apparaît comme un gigantesque foutoir. Incapable de contrôler son économie,ses frontières,sa sécurité,d’avoir des forces de défense crédibles, pourrie de réglementations invasives comme un cancer,et qui en plus donne des leçons de morale tous azimuts aux US,tout en profitant à travers ses multinationales du poids américain.C’est comme çà que les usiens voient l’Europe.Et c’est de première main,je vous l’assure.Nous ressentons,souvent à juste titre ,les US comme une nation(?) arrogante,mais dites vous bien que de l’autre côté,ils n’en pensent pas moins à propos d’arrogance et de complexe de supériorité. Comme me l’a dit Joseph,l’Europe? Un seul porte avions et encore au radoub…un effectif militaire même pas proche de la seule Garde nationale américaine,mais des multinationales qui profitent à bloc du parapluie américain,et des donneurs de leçons qui souvent n’ont même pas mis un pied aux USA(à la limite à New York ou San Francisco) et qui prétendent « connaître  » et juger les us…voilà,c’est l’envers du décor. Je ne dis pas qu’il a raison,mais je ne dis pas qu’il a tort non plus.

      +9

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  • theuric // 08.06.2017 à 12h52

    Vouloir la destruction d’une chose, comme une Union-Européenne, est-ce faire d’elle le cadet de ses soucis?
    Quand au reste, ce n’est que la vision des Etasunis dit, pour une fois, en français, c’est tout.
    Cet homme n’est plus français, ça se sent, il parle du point de vu outre-atlantique et n’a pas une position de neutralité, ce qu’il ne peut pas faire, il est trop formaté.
    De toute façon, prendre au sérieux cet enfant dans le corps d’un adulte qu’est Monsieur Macron c’est soit de la naïveté, soit de participer de cette propagande éhonté à la mode en ce moment (à votre avis?).
    Le seul intérêt de ce texte est de rendre compte des pensées et des positions de Monsieur Trump (atout en anglais) et de son équipe (dont il pourrait faire parti) ou, pour le moins, les messages qu’il voudrait faire passer..
    Le reste n’ayant aucune importance!

      +3

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    • Danyves // 08.06.2017 à 13h01

      Tony Corn est américain, diplomate.
      L’âge des interdépendances – Le Monde
      [Modération : lien mal rédigé, erreur 404]
      11 juin 2015 – Telle est la thèse de Tony Corn, dans un long article de la revue Le Débat. Ce diplomate américain, diplômé du US Naval War College, prend …

        +1

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      • theuric // 08.06.2017 à 13h26

        Oups, j’avais cru comprendre et lu trop vite, bon, l’erreur est reconnu, Tony Corn est américain.
        Hormis la petite pub sur Macron, maintenant que j’ai tout lu, je comprends sa position, si nous considérons que l’U.E. a pour lui quelque intérêt, ce qui pour moi n’est pas le cas.
        Mais vous remarquerez une étrange ambiguïté dans son discours, en fait il dit j’aime l’U.E. tout en voulant exprimer, entre les lignes, le désir de la voir disparaître
        D’ailleurs, Monsieur Corn propose que l’infant Macron fasse pression sur l’Allemagne pour que nous nous débarrassions de l’euro.
        L’Union-Européenne peut-elle survivre sans l’euro?
        Un système politique tel que l’U.E. triplement verrouillé, institutionnellement, politiquement et idéologiquement, comme le fut l’U.R.S.S. peut-il supporter un choc tel que la disparition de sa monnaie?
        J’ai l’impression que le jeune dirigeant, le yung leader comme ils se font appeler par Bilderger, qu’est macron a reçu là sa feuille de route, sans comprendre que c’est la destruction de l’U.E. vers quoi cela mènera et, à travers elle, à celle de l’Allemagne.
        Parce que, sans l’U.E. la Germanie ne sera plus rien.

          +1

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  • Lysbeth Levy // 08.06.2017 à 13h46

    Très intéressant mais c’est encore un « point de vue » très « américain », et ça va pas non plus arranger nos affaires à nous peuples d’Europe, encore englué dans un système guerrier, arrogant, colonisateur. Bien sur que notre « paladin gaulois » Macron a reçu ¨Poutine avec une arrogance toute « gauloise » alors que la Russie n’a pas besoin de la France économiquement, elle impose des « blocus » et ne pénalise « que ces propres intérêts » ! – Pensez à nos pauvres porcs non vendus là-bas, et la « crise du cochon » (bé oui) les agriculteurs en colère parce qu’en difficulté – Nonobstant nos « cochons » bradés, Trump n’a pas été mieux traité par notre « Macron » qui a tenté un « mano a mano » sans voir qu’il n’était pas de taille. Quand à payer la part de l’Otan soit au moins 2 % du PIB a Trump et bien espérons que le « christique » Macron refusera tout net, mais là j’ai des doutes, Sarkozy a prétendu que « Macron c’était lui » en quelque sorte, donc il se peux qu’il cède en bon french-american young leader » rien à attendre d’un simple (valet) Proconsul l’Empire Us.

      +5

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  • LS // 08.06.2017 à 14h19

    Ce texte est impressionnant dans le genre sans langue de bois.

    Par contre, j’avoue être un peu perplexe devant les dires des uns, la France est soumise plutôt aux USA et le dire des autres, la France est soumises plutôt à l’Allemagne, tout en constatant que les relations USA-Allemagne ne sont pas au beau fixe depuis un certain temps.
    Peut-on être soumis au deux ?

    J’ai la même perplexité au sujet des relations entre Russie et Allemagne qui seraient prioritaires pour les deux pays tout en constatant que leur opposition est très virulente.

      +2

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    • P. Peterovich // 08.06.2017 à 15h55

      Deux réflexions :
      1/ la soumission n’est pas de même nature : comme le dit l’auteur, la soumission aux USA est avant tout une conséquence de la différence de poids stratégique; les deux pays ne boxent pas dans la même catégorie; concernant l’Allemagne, par contre, c’est une soumission consentie, parce que la France, par aveuglement idéologique, accepte de collaborer à sa propre déconstruction;
      2/ l’auteur utilise l’expression partnership in leadership pour désigner un accord USA-Allemagne de relais de la domination américaine par l’Allemagne; or il constate que cet accord n’est plus d’actualité dans la mesure où l’Allemagne en est venue à contester le leadership américain; il s’en déduit logiquement que la France devrait jouer de l’antagonisme entre les deux prétendants au leadership pour essayer de retrouver une indépendance. Ce n’est pas la voie prise par Macron qui a fait profession de foi d’une soumission de la France à l’Allemagne contre les USA…

        +2

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    • Scytales // 08.06.2017 à 16h16

      « J’ai la même perplexité au sujet des relations entre Russie et Allemagne qui seraient prioritaires pour les deux pays tout en constatant que leur opposition est très virulente. »

      Ce n’est pas du tout incompatible, au contraire. L’indifférence de la Russie à l’égard de la France en dit tout aussi long sur le rang réel de notre pays aux yeux de Moscou que les contentieux entre l’Allemagne et la Russie sont particulièrement révélateurs de l’importance de celle-là pour celle-ci.

      La France n’a rien à faire gagner ni à faire perdre à la Russie. C’est là notre drame dans notre relation avec ce pays.

        +1

      Alerter
  • Raoul C, // 08.06.2017 à 18h12

    Intéressant, même si ce n’est pas neuf (je doute par contre que Le Drian ait beaucoup de pouvoir, on dirait plutôt un placard, mais on verra à l’emploi).

    Ennuyeux tous ces mots anglais pédants : insiders (initiés), free riders (resquilleurs), game of chicken (jeu de la poule mouillée, au premier qui se dégonfle).

      +2

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  • Dahool // 08.06.2017 à 19h41

    Bonjour

    Très bon article.

    « nain politique et larve militaire qu’est l’Europe »
    Triste constat pour nos représentants, ce n’est pas un échec mais une soumission, l’Europe ne devait pas trop grandir, encore moins s’affranchir.

    « Entre première poignée de main commentée dans les moindres détails »
    Dans les médias, il était « El magnifico » qui n’a pas peur de Trump et encore moins de Poutine et ses méchants médias. Ils ont donc conclu qu’il avait réussi son entrée internationale et que nous avons, déjà, un grand président. Ils vont en faire une légende, je le vois phoenix.

    « l’Arabie saoudite a dépensé 90 milliards de dollars pour la propagation globale du salafisme, et s’est progressivement imposé comme une sorte de Califat du monde sunnite. »
    Ne jamais oublier quand on parle de salafisme, sunnite ou musulmans de préciser EXTRÉMISTES !
    L’immense majorité ne souhaite pas s’imposer par les bombes et la terreur. Que certains veulent pratiquer de façon rigoureuse leur religion, soit, tant que ça ne pose pas de problèmes aux autres, ça ne me gêne pas.
    La grande question à cet extrait est :
    Pourquoi avons nous laissé se propager une vision extrémiste sur nos territoires ?
    Le pétrole n’explique pas tout

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    • Dahool // 08.06.2017 à 19h42

      « et 3) que la France n’a rien à gagner à se lancer dans une surenchère verbale. »
      Parce que Trump en face ! Vous avez remarqué que c’est l’homme à abattre et qu’il faut plutôt être dans le camp des NEOCONS, il s’agit de ça ou de quelque chose de similaire, l’état profond esprit Bilderberg est au pouvoir. Notre président est de ceux là.
      C’est bien dans les officines que se décide l’avenir du monde, nos partis politiques ne sont que façades dans ce monde de dupe.

      « faire le président »
      C’est pour le moment mon constat, faire et ne pas être. Voir plus haut.

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    • sissa // 09.06.2017 à 08h12

      Le salafisme est un extrémisme, ou plus exactement un radicalisme(au sens qu’il prétend revenir aux racines de l’Islam)
      Par contre, il n’est pas toujours synonyme de djihadisme, puisqu’il en existe une variante quiétiste.

      Ceci étant dit, cette tendance pacifique ne se distingue du groupe violent uniquement sur des raisons tactiques: elle considère que ce n’est pas le moment de faire la guerre aux « infidèles ». C’est ce qui explique que ces deux versions du salafisme ne sont pas aussi imperméables l’une à l’autre que cela.

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  • Krystyna Hawrot // 08.06.2017 à 21h19

    Ce que ce texte nous apprend c’est qu’il est grand temps que nous repensions ce qu’est l’intérêt national de la France, nous Français, puisque les diplomates payés pour ça ont renoncé à le faire. Ce diplomate américain estime que pour l’intérêt des USA la France devrait s’appuyer sur les USA contre la domination allemande. Nous pouvons très bien réfléchir à comment nous libérer de l’Allemagne (et de l’UE allemande) sans s’appuyer sur qui que ce soit. Déjà il faudrait reconstruire une industrie, arrêter de se soumettre aux pays du Golf, s’approvisionner en pétrole et gaz en Russie., soutenir des élites francophones à l’esprit indépendantistes dans les pays de l’Est et en Afrique, bref, faire du gaullisme nouveau modèle et envisager de sortir de l’OTAN. Rétablir les relations avec la Russie, mais sans angélisme, les Russes savent aussi s’appuyer sur l’Allemagne quand c’est dans leurs intérêts…

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  • Pericles // 08.06.2017 à 21h53

    Sans doute l’un des articles les plus intelligents que j’ai eu la chance de lire depuis longtemps !

    Dire qu’à une époque pas si lointaine de l’Histoire, la France a su acquérir sa grandeur au niveau international grâce à sa diplomatie… le français était d’ailleurs la langue des diplomates… il est triste de voir à quel point nous sommes devenu aussi nul. Victime consentante de pays devenus plus puissant que nous à nos dépend, et où défendre l’intérêt national serait une insulte ou une hérésie…

    Bref merci d’avoir partager cet interview qui confirme ce que beaucoup d’entre nous pensons très fort.

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  • moshedayan // 08.06.2017 à 22h04

    L’article est intéressant parce qu’il montre le fond de l’état des relations franco-russes : pas brillant du tout !
    Je crois aussi que la visite de Poutine à Versailles signifie au mieux l’indifférence dans l’opinion russe ou moins bien : une désapprobation de l’attitude de Macron (aucune illusion sur le fond). Des comptes seront présentés probablement. Les ambitions évoquées de l’Allemagne sur la Pologne, la Biélorussie, l’Ukraine et la Moldavie montrent clairement le plan allemand d’expansion vers l’Est, mais un tel plan heurte directement les intérêts de la Russie surtout les 3 derniers pays
    . Si j’étais un « Russe historique » pour moi c’est un cas de guerre directe contre l’Allemagne. D’ailleurs, même l’Ukraine est un cas de guerre et en tant que Russe je ne ferais qu’attendre l’heure opportune pour la revanche. Mon avis très personnel : l’UE et l’Allemagne ont déjà franchi le Rubicon en Ukraine. Tout pas au-delà : Biélorussie et Moldavie, ce sera une vraie guerre (Poutine ou un autre ne peuvent pas accepter une telle ambition allemande).

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  • Libor // 08.06.2017 à 22h39

    Interview peu convaicante.

    D’abord qu’est ce qui n’a pas été dit sur trump et e qui ressort avant tout c’est son imprévisibilité et son sens du contrepied donc on peut toujours continuer à essayer de prédire ses réactions à longueurs d’article mais ça ne vaut à mon avis pas grand chose.

    Quant au « vatican 2 » en Arabie Saoudite alors la c’est quand même la blague du jour. Il est de notoriété publique que les Saoud et les autorités religieuses se tolèrent car ils ont besoin l’un de l’autre mais sont sur le fond en compléte contradiction. Imaginer le nouveau prince venir dérider les théoriciens du wahabisme ça fait quand même bien rire.

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  • Christian Gedeon // 09.06.2017 à 11h30

    C’est amusant,parce que les articles … et réactions sur Donald Trump en parlent,dans un sens ou dans l’autre,comme s’il s’agissait d’un vulgum pecus. Un peu comme pour Vladimir Poutine,quoi.Selon les cas,des minus habens,des débiles,des dictateurs…voire même des malades atteints d’enflure de l’ego et de paranoia aigüe. Le premier venu porte sur eux des jugements définitifs et bien souvent méprisants,et bien entendu,détient la Vérité absolue…je ne veux contrarier personne ,mais ils sont les leaders des deux pays les plus puissants de la planète,qu’on se le dise,et qu’on y réfléchisse à deux fois avant d’en parler avec l’insoutenable légèreté de l’être.

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