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27.avril.201827.4.2018 // Les Crises

Londres, Paris, Washington : Le nouvel axe du mal, par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 23-04-2018

Dans un État de droit « on ne peut pas se faire justice soi-même » sinon on serait dans une forme de loi de la jungle où seuls les plus forts gagneraient, nous rappelle fort à propos le site du ministère français de la justice1. Or, c’est justement tout le contraire que fait le président de la République, notre fringuant Emmanuel Macron – « garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités »2 – lorsqu’il décide de s’associer, le 14 avril 2018, à des frappes contre des objectifs militaire syriens (prétendus liés à un programme chimique clandestin) en compagnie d’une « coalition avec les États-Unis et le Royaume-Uni » (une sorte de coalition de volontaires) en raison du franchissement d’une « ligne rouge fixée par la France en mai 2017 ».

Alors que les médias moutonniers n’ont de cesse de louer la clairvoyance et le volontarisme de notre nouveau « DiplomatorTerminator »3, il est utile, si ce n’est indispensable, de s’interroger le plus sérieusement du monde, sur la légalité au regard du droit international existant d’une telle expédition conduite par une sorte de quarteron de chefs d’État et de gouvernement, en mal de notoriété et de reconnaissance. À y regarder de plus près, la situation se présente de manière plus contrastée que l’on veut bien nous le dire dans les milieux bien informés !

RÉPONSE PROBLÉMATIQUE : MACRON, LE LIQUIDATEUR4

Commençons par le début, ce que déclare la présidence de la République après les frappes dites ciblées et ce que nous montre Paris Match (le poids des mots, le choc des photos) dans une photo du PC Jupiter (cela ne s’invente pas)5. Ensuite, nous pourrons en tirer quelques remarques préliminaires.

Communiqué de la présidence de la République (14 avril 2018)

« Le samedi 7 avril 2018, à Douma, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont été massacrés à l’arme chimique, en totale violation du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute. La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie.

J’ai donc ordonné aux forces armées françaises d’intervenir cette nuit, dans le cadre d’une opération internationale menée en coalition avec les Etats-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni et dirigée contre l’arsenal chimique clandestin du régime syrien. Notre réponse a été circonscrite aux capacités du régime syrien permettant la production et l’emploi d’armes chimiques.

Nous ne pouvons pas tolérer la banalisation de l’emploi d’armes chimiques, qui est un danger immédiat pour le peuple syrien et pour notre sécurité collective. C’est le sens des initiatives constamment portées par la France au Conseil de Sécurité des Nations unies.

La France et ses partenaires reprendront, dès aujourd’hui, leurs efforts aux Nations unies pour permettre la mise en place d’un mécanisme international d’établissement des responsabilités, prévenir l’impunité et empêcher toute velléité de récidive du régime syrien.

Depuis mai 2017, les priorités de la France en Syrie sont constantes : terminer la lutte contre Daech, permettre l’accès de l’aide humanitaire aux populations civiles, enclencher une dynamique collective pour parvenir à un règlement politique du conflit, afin que la Syrie retrouve enfin la paix, et veiller à la stabilité de la région.

Je poursuivrai ces priorités avec détermination dans les jours et les semaines à venir.

Conformément à l’article 35, alinéa 2, de la Constitution, le Parlement sera informé et un débat parlementaire sera organisé, suite à cette décision d’intervention de nos forces armées à l’étranger ».

REMARQUES PRELIMINAIRES

À ce stade, nous nous limiterons à deux simples remarques.

La première correspond au membre de phrase suivant du communiqué jupitérien : « Les faits et la responsabilité du régime syrien ne font aucun doute ». Ce qui dans le langage courant signifie que les autorités françaises possèdent la preuve incontestable qu’il y aurait eu utilisation d’une arme chimique (le chlore en tant que tel n’en est pas une6), que cette utilisation est sans conteste le fait des autorités syriennes et qu’il ne pourrait, en aucune manière, avoir eu « manipulation » intérieure (les rebelles de la Ghouta orientale) ou extérieure (un service de renseignement « russophobe »). On se demande dans ces conditions pourquoi la France, si attachée au multilatéralisme n’a pas attendu les résultats de la visite des inspecteurs de l’OIAC qui devaient arrivée en Syrie le 14 avril 2018, juste après les frappes de la coalition, pour agir7.

Et si preuves intangibles, il y avait pourquoi ne pas les avoir produites urbi et orbi ? En fait de preuves, on nous ressert le même plat qu’en 2013, une synthèse de notes de renseignement. En vérité, nous ne disposons d’aucune preuve au sens où l’entend le juriste René Capitant : « démonstration de l’existence d’un fait matériel ou d’un acte juridique dans les formes admises par la loi ».

La seconde correspond au membre de phrase suivant du même communiqué : « La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie ». Ne s’agirait-il pas d’une violation flagrante d’un grand principe du droit selon lequel on ne peut être juge et partie à la même cause. La seule autorité incontestable pour définir quand et comment la norme internationale a été violée est l’OIAC (à la date du 14 avril 2018, ses inspecteurs n’avaient pas été sur le terrain). La seule autorité incontestable pour décider de l’opportunité de sanctionner le délinquant est le Conseil de sécurité de l’ONU et non la France. Nous avons donc sciemment contourné ces deux organismes. Pourquoi ? Et cela alors même que nous nous présentons comme des parangons de vertu en termes juridiques à l’ONU (Cf. discours du président de la République devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2017). Mais, heureusement, BHL vient apporter sa caution philosophico-morale à l’expédition syrienne et à Jupiter, par voie de conséquence dans la même livraison de Paris Match8.

De proche en proche, nous arrivons à un problème de droit international plus grave qui dépasse largement le simple cadre de la Syrie.

MÉPRIS DE LA CHARTE DE L’ONU : LA FIN DU MULTILATÉRALISME

Cette question peut s’apprécier à trois niveaux.

Légitimité n’est pas légalité. Que n’a-t-on entendu comme âneries débités sur un ton sérieux à 3 heures du matin par les duettistes Parly/Le Drian (« frappes circonscrites, proportionnées et légitimes ») ! Soit ces deux ministres régaliens ont une connaissance limitée du droit international, soit ils ont sciemment tordu le droit positif pour justifier ex post une opération présentée comme moralement indispensable mais juridiquement illégale. À cet égard, les propos extravagants tenus par Donald Trump relèvent de la morale (barbarie, criminels, monstres…) et non du droit tel qu’il ressort des concepts précis contenus dans la Charte de l’ONU. Quant au terme de légitimité employé à Paris, il signifie selon le Petit Robert : « qualité de ce qui est juste, équitable, raisonnable ».

En droit, on condamne sur la base de la preuve d’une violation d’une règle de droit et non sur la base d’un soupçon qui contreviendrait à l’équité et à la raison. De qui se moquent le trio de comiques Macron/Le Drian/Parly ? Auraient-ils consommé quelques substances euphorisantes ou illicites avant de nous livrer ces monuments d’ineptie juridique ? De la même manière, contrairement à ce qu’affirme le ministre des Affaires étrangères, la résolution 2118 du Conseil de sécurité ayant pour objet l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, adoptée à l’unanimité le 27 septembre 2013, précise que c’est aussi le Conseil de sécurité qui prend la décision d’intervenir militairement et non tel ou tel État. Nuance, mais nuance de taille… Une possibilité d’intervention prévue en vertu du chapitre VII de la Charte de l’ONU est considérée par la France comme une autorisation permanente d’intervention. On croit rêver en attendant pareilles coquecigrues de la part d’experts9.

Morale n’est pas droit. La Charte de l’ONU est très claire pour celui qui veut bien la lire sérieusement. Elle n’est pas et n’a jamais été un code moral. Certains diplomates peu suspects de complaisance envers le régime syrien et le pouvoir russe relèvent – ce que tout homme censé ne peut que constater – la contradiction à vouloir « restaurer le droit », d’une part tout en s’affranchissant des bases juridiques pour justifier une action coercitive, de l’autre. En effet, les galipettes américano-britannico-françaises n’entrent dans aucun des trois cas de figure prévus par la Charte de l’ONU : mandat express du Conseil de sécurité de l’ONU (la Russie ayant opposé son veto au projet de résolution occidental, comme la Chine du reste), légitime défense prévue à l’article 51 (le régime syrien a-t-il attaqué l’un des trois États attaquant ?) ou une demande de la Syrie (comme le font les pays africains qui appellent l’ancienne colonie à la rescousse quand les choses vont mal).

Or, rien de tout cela. Nous sommes dans un cas d’école patent de violation du droit international par ceux qui s’en réclament et qui condamnent ceux qui s’en exonèrent. Nous sommes en présence d’une « opération militaire internationale unilatérale »10. Qu’on fait les Occidentaux pour faire avancer la paix en Syrie ? Ils prétendent faire la guerre ciblée pour faire avancer la cause de la paix. Le pape François le regrette le 15 avril 2018.

Contourner n’est pas jouer. Au train où vont les choses, le risque est grand que l’ONU subisse le même sort funeste que la Société des nations (SDN) avec la Seconde Guerre mondiale. Et, la France aura contribué à cet enterrement de première classe d’une organisation internationale au sein de laquelle elle occupe une place privilégiée par son statut de membre permanent. Rappelons que tout ordre sur lequel repose un système de sécurité collective requiert la trilogie suivante : une norme, un juge chargé de vérifier la conformité ou la violation du comportement par rapport à la norme et un gendarme pour la faire respecter en cas de besoin11. Pour prévenir toute confusion, il doit exister une stricte séparation entre le juge et le gendarme. Ce qui n’a certainement pas été le cas dans l’affaire des frappes ciblées du 14 avril 2018. En effet, le trio occidental infernal s’est investi du rôle de juge et de celui de gendarme quoi qu’en dise l’ambassadeur de France auprès de l’ONU, François Delattre dans ses diatribes russophobes et délirantes. Ce qui n’est pas dans son rôle de diplomate en charge de trouver des solutions et non de créer des problèmes.

Avant de passer au filtre du Conseil de sécurité de l’ONU, l’affaire aurait dû être étudiée et expertisée par l’organisation internationale des armes chimiques (OIAC basée à La Haye) qui a la charge exclusive de vérifier la mise en œuvre de la convention de 1993.

DÉDAIM DE L’OIAC : LA FIN DE LA CONVENTION D’INTERDICTION DES ARMES CHIMIQUE

La démarche singulière de la France interpelle au moins à deux titres : de façon globale et de manière spécifique, voire technique au sujet du rôle de l’OIAC. Elle doit nous fournir l’occasion de nous rappeler le contexte de l’éviction par Washington du premier directeur de cette organisation, José Bustani.

De légitimes interrogations globales. Une question se pose : si les occidentaux avaient des preuves de la poursuite de programmes clandestins de la fabrication ou du stockage de telles armes, pourquoi n’ont-ils pas déployé des initiatives politiques fortes, en concertation ou en faisant pression sur les Russes, pour poursuivre la destruction et la mise sous surveillance de ces stocks, pour empêcher le régime de Bachar Al Assad de mener des bombardements criminels ? Pourquoi n’ont-ils pas réclamé que l’OIAC déclenche immédiatement le système des inspections dites par défi (« challenge inspections ») destiné à répondre à de tels cas de figure comme cela est prévu dans la convention de 1993. De même, on cherche en vain, depuis cinq ans, la trace de telles initiatives au Conseil de sécurité, en dehors de quelques déclarations formelles sans véritable contenu. Tout ceci n’est que poudre aux yeux et politique de com’.

De légitimes interrogations spécifiques. Pourquoi des initiatives politiques sont-elles prises maintenant après l’envoi de missiles en violation de la légalité internationale ? A-t-on attendu que le régime de Damas franchisse la fameuse « ligne rouge » pour pouvoir ensuite accomplir une action militaire spectaculaire, sans doute peu efficace, mais permettant aux occidentaux comme certains observateurs l’ont fait remarquer, de revenir au premier plan de la scène politique du conflit syrien dont ils se sont eux-mêmes isolés depuis 2011 ? Aurait-on délibérément pris le risque de voir périr des dizaines d’innocents pour faire un « coup » politique au lieu de tout faire pour prévenir des attaques criminelles de l’armée syrienne ? Je me refuse à croire à une telle hypothèse, mais je pense que, dans les cercles militaires français, étatsuniens, de l’OTAN, la culture dominante reste celle du primat de la force sur le respect du droit international et l’action politique, nous dit un expert. Pourquoi ne pas avoir porté l’affaire des éventuelles violation de l’embargo sur les armes chimiques à destination de la Syrie par des firmes belges ?12

De légitimes interrogations techniques. Si l’on comprend le mépris affiché par l’administrations américaine vis-à-vis de l’OIAC, on ne peut que s’interroger sur la distance française à l’égard de cette organisation internationale alors que Paris se veut le chantre du multilatéralisme. Rappelons que la France est dépositaire du protocole de Genève de 1925 et qu’elle a accueilli à Paris la signature de la convention de 1993. Pourquoi ne pas avoir saisi l’OIAC depuis que nous avons des doutes sur le respect des dispositions concernant la destruction de ses stocks d’armes chimiques par Damas ? Pourquoi ne pas avoir transmis nos informations, nos preuves de l’existence d’un programme clandestin syrien ? Ne souhaitions-nous pas contourner cette organisation pour avoir les mains libres – sachant que Moscou opposerait un veto à toute initiative occidentale comportant une action coercitive – pour une expédition unilatérale illégale ? Ce qui serait gravissime pour un pays comme la France qui avait eu le courage de s’opposer à la guerre américano-britannique de 2003 avec les conséquences que l’on sait. La France serait-elle définitivement rentrée dans le giron américain ? Une fois de plus, et au rythme où vont les choses, nous risquons d’être les fossoyeurs de l’OIAC. Pourquoi avoir frappé le jour même où les inspecteurs de l’OIAC arrivaient en Syrie ? Le moins que l’on puisse dire est que tout cela est étrange13. Il est vrai que le conseiller spécial de Jean-Yves Le Drian, l’inoxydable Jean-Claude Mallet est une sorte de John Bolton à la française qui accorde peu de crédit à l’OIAC. Ceci explique peut-être cela.

La jurisprudence Bustani. N’oublions pas la manière indigne et grossière dont John Bolton a eu la peau du premier directeur de l’OIAC, le brésilien José Bustani. Ce dernier avait pour seul défaut de ne pas obéir aveuglément aux Diktat du Département d’État et de croire à l’indépendance de l’organisation internationale qu’il dirigeait. Menaces proférées par le sinistre homme à la moustache contre les proches de José Bustani vivant à New-York !14 Et ce personnage vient de reprendre du service comme conseiller national à la sécurité de Donald Trump à la Maison-Blanche15. Et, c’est avec ce genre de personnage peu recommandable que l’Élysée, voire le clan néo-conservateur du Quai d’Orsay, traite. Horresco referens !

Nos brillants esprits auraient eu intérêt à méditer les leçons de l’Histoire la plus récente et non réagir comme des gamins dans une cour d’école. Le jour où la Vérité sortira, ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas surtout si, s’agissant des Français qui nous ont raconté des bobards (une synthèse des notes de renseignement qui constituerait une preuve irréfragable de la culpabilité syrienne), ils pourraient un jour être traînés devant la Cour pénale internationale pour crime de guerre.

Ce feu d’artifice de la nuit du 13 au 14 avril 2018 aura des conséquences négatives à brève échéance. N’en doutons pas ! Et à ce moment, nous ferons mine de jouer l’effet de surprise et de sidération.

SUITE SANS FIN : UNE FRANCE ALIGNÉE… ET LA SYRIE, APRÈS ?

Quelques remarques s’imposent à ce stade. Sur le plan international, la France redevient alignée sur le grand frère américain comme au bon vieux temps de la Quatrième République. Le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe. À la mémoire courte des Occidentaux, il faut opposer la mémoire longue de la Russie. Sans parler de l’indignation à géométrie variable et de la cacophonie interne française. Notre aimable trio de Pieds nickelés ne semble pas très désireux de résoudre le cœur du problème de la zone.

La mémoire courte des Occidentaux. Rappelons-nous où conduisent les aventures militaires hasardeuses conduites sans but de guerre précis et, donc, sans stratégie claire en compagnie des Américains ou seuls ! Deux exemples éclairent notre lanterne. Sept ans après l’épopée libyenne, le pays est plongé dans un chaos sans fin dont nous n’arrivons pas à sortir. Le peuple libyen en paie le prix fort… et peut-être un jour prochain Nicolas Sarkozy. Le 14 avril 2018, jour des frappes en Syrie, les forces françaises et de la MINUSMA basées à Tombouctou subissaient de sérieuses pertes de la part de groupes terroristes. Cinq ans après le lancement de l’opération Serval, le Mali est en état de décomposition avancée16. Après le « mission accomplie » lancé le 14 avril 2018, le risque est grand que cette frappe ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau qui ne fasse pas avancer d’un pouce le processus de paix et la fin du calvaire syrien. Ne parlons pas de l’Afghanistan plongée dans une pagaille monstre qui voit le retour en force des Talibans que nous avions boutés au Pakistan. L’Histoire ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?

La mémoire longue des Russes. Ce n’est pas en humiliant Russes et Iraniens que la France parviendra à se réintroduire dans le jeu diplomatique dont elle s’est elle-même exclue. En diplomatie, la perte de la confiance se paie au prix le plus élevé. Ce ne sont ni le bougisme, ni le en même temps qui changeront le cours des choses. L’illusionnisme n’a pas cours dans les relations internationales. Souvenons-nous enfin que les Russes ont la mémoire diplomatique très longue et que leur réaction se fera le moment venu ! La violation de l’esprit et la lettre de la résolution 1973 sur la Libye par Nicolas Sarkozy et ses affidés a entraîné la mort de la responsabilité de protéger (R2P) et le refus russe de voter toutes les résolutions du Conseil de l’ONU sur la Syrie (douze vetos). La violation du 14 avril 2018 apportera son lot de surprises dans un avenir proche. À une diplomatie tactique des Occidentaux répond une diplomatie stratégique de la Russie. En diplomatie, un peu d’humilité ne fait jamais de mal. L’arrogance conduit aux pires déconvenues.

Une indignation à géométrie variable. En quoi notre brillante épopée fera-t-elle cesser les combats en Syrie (400 000 morts) et fera-t-elle naître un espoir de paix aussi mince soit-il ? Il est vrai que le sort du Yémen ne semble pas trouver un écho aussi favorable auprès de Jupiter. On ne peut baiser la babouche de MBS et le critiquer pour ses crimes contre l’humanité dont il devra bien rendre compte un jour devant la CPI… pourquoi pas en compagnie de Jupiter pour complicité de crimes contre l’humanité. Les faits sont têtus. Que lui disent ses brillants juristes sortis de l’ENA au Conseil d’État ? Manifestement, ils pratiquent à merveille l’esprit de cour et la théorie de la servitude volontaire.

Le principal problème. Au Moyen-Orient, les perceptions ont valeur de fait17. Toute cette agitation, ce bruit pour rien, fait l’impasse sur le principal problème du jour qui peut exploser à la moindre étincelle, celui de l’opposition de plus en plus frontale entre Iran (qui veut engranger les dividendes de son succès sur le terrain) et Israël (qui veut assurer à tout prix sa sécurité). Au Moyen-Orient, plus souvent qu’on ne l’imagine, les gens font ce qu’ils disent. Comment Jupiter et ses deux acolytes entendent-ils aborder le problème ? Par la voie coopérative (une hypothétique médiation) ou par la voie coercitive (un nouveau bombardement) ? Nos brillants stratèges ne communiquent pas sur le sujet. C’est silence sur radio Macron. Comme pour nous montrer qu’aucune solution n’est possible sans la Russie, nous apprenons que si l’État hébreu (qui célèbre le 70ème anniversaire de sa création le 19 avril 2018) entend montrer sa force face à Téhéran, il entend, en même temps, ménager Moscou18.

Si Israël agit ainsi, c’est qu’il a bien compris que sa sécurité passe aussi par Moscou. Par ailleurs l’heure de vérité ne va pas tarder à sonner du côté américain (12 mai 2018) en ce qui concerne la prolongation ou non de l’accord nucléaire du 14 juillet 201519. Quid de l’axe Riyad/Tel Aviv/Washington ? Tout est dans l’air du temps qui n’est autre que le temps du vide dans cette période de l’ivresse de l’immédiat.

Notons pour être complet que sur le plan interne, la France apparaît fracturée après une expédition aussi peu glorieuse20. La classe politique française est divisée sur l’opportunité de telles frappes21. De manière tout à fait paradoxale, les jugements les plus pertinents sur le plan juridique et diplomatique sont venus de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen. Un comble…La droite évolue entre raison et démagogie oppositionnelle22. Quid d’un éventuel retour de bâton sur notre territoire dans les semaines ou les mois à venir de la part d’individus et de groupes organisés voulant punir les responsables de ce qui est vu, à tort ou à raison, comme une croisade occidentale contre l’Islam ? Quid d’une France indépendante à même de jouer les médiatrices dans les conflits en cours et futurs ? Tout cela confine au rêve, à la chimère qui n’a pas sa place tant sur le plan intérieur qu’extérieur. Ne parlons-pas du coup financier de cette plaisanterie médiatique pour le budget du ministère des Armées quand on connait le coût d’un missile de croisière naval dont trois ont été tirés (2,8 millions d’euros l’unité) et du missile Scalp dont neuf ont été tirés par des Rafale (1 million d’euros pièce) et de tout le ravitaillement en vol de l’armada des Mirage 200-5 et des AWACS qui a conduit l’opération !23

« Le coup de com permanent »24. Telle pourrait être la leçon de cette aventure militaire américaine à laquelle la France et le Royaume-Uni ont été associés pour faire nombre, pour jouer l’éternel rôle de second et d’idiot utile. L’ancien directeur du FBI, James Comey qualifie Donald Trump de « parrain » d’une mafia au sein de laquelle « les mensonges (sont) à tous les étages au service d’un code de loyauté qui plaçait l’organisation au-dessus de lois, de la morale et de la vérité »25. Pensons-nous un seul instant créer la confiance indispensable au lancement d’un processus de négociation diplomatique en jouant avec la guerre en Syrie et en maniant l’anathème contre Moscou et Téhéran ?26 Ne pensons-nous pas que cette pétarade va conforter le régime syrien que nous voulons affaiblir ?27 Avec Jupiter, la pédagogie tourne souvent à la démagogie. Le terme de « lignes rouges » n’est pas un concept contenu dans la Charte de l’ONU. Il s’agit d’une pure invention de communicants pour justifier une opération de guerre illégale selon les canons du droit international.

Qu’on le veuille ou non ! Moscou a entièrement raison, sur un plan strictement juridique, de dénoncer « un acte d’agression contre un pays souverain »28. Par une de ces facéties de l’Histoire, ce ne sont plus l’Iran, l’Irak et la Corée du nord qu’il convient de classer dans « l’axe du mal » comme l’avait fait en son temps, George W. Bush mais ce sont plutôt ces derniers qui peuvent désormais ranger le trio infernal Londres/Paris/Washington dans le nouvel axe du mal pour avoir délibérément violé le droit international le 14 avril 2018.

Guillaume Berlat
23 avril 2018

1 www.ado.justice.gouv.fr/index.php?page=vivre_ensemble
2 Article 5 de la constitution française du 4 octobre 1958, www.conseil.constitutionnel.fr
3 Marie Bourreau/Gilles Paris/Marc Semo, Riposte ciblée des États-Unis et de leurs alliés contre le régime syrien. Washington, Paris et Londres frappent Damas en représailles, Le Monde, 15-16 avril 2018, pp. 1-2-3.
4 À droite toute…. Le liquidateur, Marianne, 13-19 avril 2018, pp. 1, 8 à 18.
5 Bruno Jeudy, Macron chef des Armées, Paris Match, 19-15 avril 2018, pp. 44-49.
6 Benjamin Hautecouverture, « Les armes chimiques, un moyen pour Poutine de tester les démocraties », Le Monde, 15-16 avril 2018, p. 15.
7 Benjamin Barthe/Stéphane Maupas, Syrie : les difficultés de l’OIAC pour inspecter le site de la Douma, Le Monde, 19 avril 2018, p. 5.
8 Bernard-Henri Lévy (propos recueillis par Olivier Royant), « La plus grande erreur, celle qui a le plus favorisé Daech, c’est la non-intervention en Syrie », Paris Match, 19-25 avril 2018, pp. 50-53.
9 Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, La « responsabilité de protéger nous oblige », Le Monde, 17 avril 2018, p. 23.
10 Daniel Durand, Intervention en Syrie : interrogations troublantes, www.culturedepaix.blogspot.fr , 15 avril 2018.
11 Philippe Moreau Defarges, La tentation du repli. Mondialisation, démondialisation (XVe-XXIe siècles), Odile Jacob, p. 72.
12 Jean-Pierre Stroobants, Syrie : trois firmes belges auraient violé l’embargo sur les armes chimiques, Le Monde, 20 avril 2018, p. 7.
13 René Backmann, Contre les armes chimiques, un volontarisme tardif, www.mediapart.fr , 14 avril 2018.
14 Richard Labévière, Syrie : bombardements foireux à la Diafoirus, www.prochetmoyen-orient.ch , 16 avril 2018.
15 Jean Daspry, De quoi John Bolton est-il le nom ?, www.prochetmoyen-orient.ch , 16 avril 2018.
16 Morgane Le Cam, Au Mali, les attaques djihadistes contre l’ONU s’amplifient, Le Monde, 17 avril 2018, p. 6.
17 Alain Frachon, Syrie, la guerre qui vient, Le Monde, 20 avril 2018, p. 21.
18 Piotr Smolar, Israël montre sa force face à l’Iran en voulant ménager Moscou, Le Monde, 20 avril 2018, p. 7.
19 Collectif, « Congressistes américains, soutenons ensemble l’accord avec l’Iran », Le Monde, 20 avril 2018, p. 20.
20 Éditorial, Désunion nationale sur la Syrie, Le Monde, 18 avril 2018, p. 22.
21 Manon Rescan, En France, le débat politique bien loin d’une « union sacrée », Le Monde, 17 avril 2018, p. 3.
22 Lucie Delaporte, La droite se déchire sur l’intervention en Syrie, www.mediapart.fr , 15 avril 2018.
23 Claude Angeli, La participation française à l’opération en complément de « Fauconneries limitée » au sein du clan Trump, Le Canard enchaîné, 18 avril 2018, p. 3.
24 Arnaud Benedetti, Le coup de com’ permanent, éditions du Cerf, 2018.
25 James Comey, Mensonges et vérités, une loyauté à toute épreuve, Flammarion, 2018.
26 Marc Semo/Marie Bourreau, Après les frappes, une carte diplomatique incertaine, Le Monde, 17 avril 2018, pp. 2-3.
27 Bertrand Badie, Cette intervention pourrait conforter Bachar Al-Assad, Le Monde, 17 avril 2018, p. 22.
28 Isabelle Mandraud, Vladimir Poutine dénonce un « acte d’agression contre un pays souverain », Le Monde, 15-16 avril 2018, p. 3.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 23-04-2018

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Commentaire recommandé

Fabrice // 27.04.2018 à 05h54

Ce constat est triste mais quand on regarde l’état de droit en France, en Europe ou aux USA avec les lois votés ou à venir (secret des affaires, tribunaux arbitraux, surveillance généralisé, fin de neutralité du net, …) pouquoi attendre une autre attitude de nos dirigeants qui ne sont que l’expression de la tendance autoritaire actuelle qui n’aura jamais été aussi bien illustré par la phrase « vous êtes avec nous ou contre nous ».

La raison n’a plus droit au chapitre quand les intérêts particuliers se drapant dans une morale aveugle sont aux commandes.

45 réactions et commentaires

  • Fabrice // 27.04.2018 à 05h54

    Ce constat est triste mais quand on regarde l’état de droit en France, en Europe ou aux USA avec les lois votés ou à venir (secret des affaires, tribunaux arbitraux, surveillance généralisé, fin de neutralité du net, …) pouquoi attendre une autre attitude de nos dirigeants qui ne sont que l’expression de la tendance autoritaire actuelle qui n’aura jamais été aussi bien illustré par la phrase « vous êtes avec nous ou contre nous ».

    La raison n’a plus droit au chapitre quand les intérêts particuliers se drapant dans une morale aveugle sont aux commandes.

      +78

    Alerter
    • Bordron Georges // 27.04.2018 à 14h48

      Depuis des années, le masque de la belle démocratie occidentale à l’américaine ne cesse de tomber, comme des pans entiers de peau desséchée. Tantôt ce sont des mensonges en séries qui finissent par éclater, tantôt ce sont des trahisons d’alliés révélées par les évènements, tantôt ce sont les autorités américaines qui poussées par ces évènements finissent par avouer leurs motivations profondes. Ainsi les révélations de Nikky Haley à l’ONU: «Le peuple américain paie 22% du budget de l’Onu, soit plus que les trois plus grands pays contributeurs réunis. Malgré cette générosité, le reste de l’Onu a voté avec nous seulement dans 31% des cas, un taux plus bas que lors de l’année 2016», …, «ce n’est pas un retour acceptable sur investissement».
      Vous avez compris? L’important démocratique, c’est le fric, la finance. C’est ça la politique de Trump: tout est permis pourvu qu’il y ait retour sur investissement.

        +21

      Alerter
      • Jérôme // 28.04.2018 à 10h12

        Les relations entre États ne sont ni juridiquement ni a fortiori factuellement pas régies par des principes démocratiques et ne l’ont jamais été.

        Pas plus que les relations commerciales entre des entreprises et des individus.

        Quant aux USA, cherchez le mot démocratie dans leur constitution qu’ils révèrent comme la Bible. Non, je plaisante : ne cherchez pas car vous ne le trouverez pas.

        Les USA n’ont jamais voulu être une démocratie. Les pères fondateurs ont voulu créer une république oligarchique, où une oligarchie ouverte aurait les moyens de garder le contrôle et d’empêcher la majorité des citoyens de décider quelque chose qui n’aura pas l’aval de l’oligArchie.

          +3

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    • Manuel // 27.04.2018 à 14h58

      « La raison n’a plus droit au chapitre quand les intérêts particuliers se drapant dans une morale aveugle sont aux commandes. »

      J’aime beaucoup cette phrase, très esthétique et elle cache un idéal à atteindre. Mais cela relève du débat d’idée.

      Maintenant, soyons réaliste. Pour le moment le droit international relève-t-il de la raison ou de la loi du plus fort ? De la loi du plus fort.

      Pour quelles raisons ? Seuls le plus fort peut imposer sa loi. Il en est de même dans chaque état. La raison n’a jamais imposé sa loi dans le court terme. Elle demande du temps, de l’énergie et de la sécurité.

      Qui sont les plus forts ? Les USA et les pays de l’Otan, les classes dominantes au niveau national.

      Comment on fait pour changer ?
      J’ai beau cherché dans les touches de mon clavier, mais je n’arrive pas à trouver la solution.

      Des idées d’action ?

      Qui nous dit que nous ne serions nous, lecteurs de les-crises.fr, pas dans l’erreur ?

        +3

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  • Catalina // 27.04.2018 à 05h54

    Entretien du 26/04/2018 avec Adnan Azzam, écrivain et réalisateur syrien. Pour RT France, il revient sur la propagande de guerre en Syrie et notamment l’attaque chimique présumée de Douma. Il décrypte aussi le fonctionnement de l’OIAC à la Haye.

    https://gaideclin.blogspot.fr/2018/04/syrie-la-france-ne-peut-etre-juge-et.html
    Syrie : «La France ne peut être juge et parti»

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    • Maryse // 27.04.2018 à 07h59

      Je viens d’entendre Adnar Azzam. Merci d’avoir mis à disposition la vidéo RT que je partage à mon tour.

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  • DUGUESCLIN // 27.04.2018 à 06h56

    On peut comprendre que Donald Trump qui n’a pas été choisi par ceux qui, grâce à la finance, ont le pouvoir aux États-Unis, fasse des opérations spectacles pour éviter une possible destitution. Donald Trump a bénéficié d’un vote dit « populiste » redouté.
    Mais en France, la situation est autre. Un dirigeant a été propulsé par médias interposés détenus par les financiers, et « choisi-nommé » en opposition à un vote « populiste potentiel », obtenant ainsi glorieusement 60% d’abstention.
    Donald Trump, jugé populiste, est obligé de faire de la politique spectacle pour calmer le pouvoir des financiers. Le cas d’Emmanuel Macron est à l’opposé, il est contraint de respecter « le contrat » anti-populiste sous peine de licenciement.
    Ce que les médias détenus par les financiers, ont fait dans un sens, peut être défait dans l’autre sens, et ce, du jour au lendemain. Ça s’appelle un licenciement pour faute grave. ( la faute grave est de s’appuyer sur le peuple)
    Le droit ni la légitimité n’ont de place dans ce système de gouvernance.

      +38

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    • Manuel // 27.04.2018 à 14h43

      Il y a une tendance générale à vouloir faire croire que Macron à été créé par les médias, ce qui est complètement faux.

      Macron est juste l’homme providentiel que tout un monde politique, médiatique oligarchique attendait. Il est la croisée d’une économie, d’une politique internationale pro-atlantiste, européenne, du marché, de valeurs que toute une tranche de la société attendait. Il est le fruit de cela et son alliance avec Bayou a été son acte le plus habile.
      Macron n’est que l’expression d’un système mis en place depuis des années qui attendait un président pro-Otan, néo-libéraliste et autoritaire qui fera plier les bases populaires, la démocratie et le social.

      Il est l’ami des dassault, arnault, niel, des total, des auto-entrepreneurs, des libéraux, des chrétiens.
      Mais il n’a pas été créé par le média. Il a juste trouvé leur approbation…

        +1

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      • Manuel // 27.04.2018 à 15h04

        Ceci n’est pas une réponse à @duguesclin.

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      • Yannis // 27.04.2018 à 15h44

        S’il n’a pas été créé par les médias, il a été appuyé par toute la presse dite « de gauche ». Vous savez, les mêmes qui nous vendent encore le PS comme un parti progressiste (car la dernière faveur consentie au peuple a été le mariage gay sous Hollande) en passant sous silence l’alignement de la France au dogme économique allemand et aux guerres néocoloniales de l’OTAN…

        Au fait, vous connaissiez Macron un an avant son élection ? Personnellement encore un peu moins que Hollande, un illustre inconnu du large public avant les présidentielles de 2012, obscur secrétaire du PS au charisme d’huître, surgit du chapeau mediatico-electoral et sondagier. Pour 2017 le produit était plus séduisant et prétentieux, plus rapidement mis sur le marché car il correspondait mieux, 5 ans plus tard, aux fantasmes et projections des consommateurs d’infos (et accessoirement aux électeurs).

        On peut constater qu’il y a une différence avec Hollande, qui fit tout le contraire de son programme « socialiste » : Macron n’avait pas de programme (sinon la ligne ultraliberale et néocon), il fait donc ce qu’il veut…

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        • Manuel // 27.04.2018 à 16h26

          « Au fait, vous connaissiez Macron un an avant son élection ? Personnellement encore un peu moins que Hollande, un illustre inconnu du large public avant les présidentielles de 2012 »

          Inconnu du public, mais déjà repéré dans l’arrière boutique de la politique. Macron a réussi à monter toutes les strates de la société grâce à son intelligence et son machiavélisme.

          « Pour 2017 le produit était plus séduisant et prétentieux, plus rapidement mis sur le marché car il correspondait mieux, 5 ans plus tard, aux fantasmes et projections des consommateurs d’infos (et accessoirement aux électeurs). »

          Ce n’est pas un produit. C’est exactement cela. Simplement, contrairement à d’autres, c’est un concentré organisé et exécutif de la pensée dominante dans les médias et dans certaines sphères politiques. Je suis sûr qu’il aurait gagné contre n’importe quel adversaire lors du second tour. Personne n’aurait pu faire le poids contre lui. Sa pensée colle tellement bien avec ce qu’on entend dans les médias, à l’image de l’auto-entrepreneur qu’on voit dans les séries américaines, sa face télégénique, son charisme et son aura. Ce mec est aimé et adoré à travers le monde, sans savoir rien de lui. Un peu comme Trudeau ou JFK. Il sait faire.

          Par ailleurs, on peut voir l’opposition de style qu’il a utilisé avant son élection très rassembleur, bienveillant, unitaire, mi-sociale, mi-libérale et l’autoritarisme, politique inégalitaire, très porté sur les plus riches, méprisante avec lequel il dirige le pays maintenant.

          Je pense qu’il va être là pour longtemps.

          PS : si, il avait un programme qui n’a jamais été étudié sur les-crises.fr par ailleurs : https://storage.googleapis.com/en-marche-fr/COMMUNICATION/Programme-Emmanuel-Macron.pdf
          Il faut lire entre les lignes, mais tout est là !

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          • Yannis // 28.04.2018 à 18h23

            Effectivement notre démocratie de basse intensité est en train de se transformer en dictature parfaite, évolution consentie par une majorité de la population apeurée et désorientée, fascinée par la politique spectacle et qui se retrouve « sans voix » face aux principales injustices du pays, si indécentes pourtant. Dans cette logique de dépossession, elle « donne sa voix » (vote) pour un imposteur de plus ; ça fait déjà 3 graves erreurs pour la démocratie et la république française depuis Sarkozy tout de même… Avec Hollande et Macron on a depuis 15 ans un belle série de rois maudits…

              +0

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      • Brigitte // 27.04.2018 à 20h28

        DSK est tombé, Fillon est tombé. Etait-ce une purge du système pour sortir les candidats « à problèmes » ou pour laisser le champ libre à l’adversaire? Les médias ont joué un rôle déterminant dans ce nettoyage. Macron n’aurait probablement pas été élu sans le lynchage de Fillon. C’était un coup monté comme pour DSK, ce qui n’enlève pas leur culpabilité mais elle a été instrumentalisée pour laisser la place à un meilleur représentant du néo-libéralisme.

          +8

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  • Totoleon // 27.04.2018 à 07h21

    BHL voyait en Macron un Alcibiade mi-Kennedy .
    Après la lecture de votre article je vois Macron Jupiter se transformer en « Alcibiade ou le fossoyeur de la France « en référence à Jacqueline de Romilly  » Alcibiade ou le fossoyeur d’Athènes ».
    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/bernard-henri-levy/bhl-de-quoi-macron-est-il-le-oui-06-04-2017-2117562_69.php

      +10

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  • TC // 27.04.2018 à 07h51

    La fameuse ligne rouge à ne pas dépasser… Lorsque notre petit roquet a prononcé cette menace, je savais que l’intention était déjà là et je ne serais pas surprise si nos barbouzes n’étaient pas étrangers à cette attaque chimique présumée. Je crois ce type capable de tout.

      +20

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    • Alfred // 27.04.2018 à 09h51

      D’après les russes ce sont les barbouzes british (ce qui est presque pareil).

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  • Maryse // 27.04.2018 à 07h59

    Je viens d’entendre Adnar Azzam. Merci d’avoir mis à disposition la vidéo RT que je partage à mon tour.

      +2

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  • Aladin0248 // 27.04.2018 à 08h07

    En conclusion, on assiste depuis quelque temps au démantèlement de l’ordre international par ceux-là même qui en étaient à l’origine. On revient à loi du plus fort. Évidemment, quand des gouvernements imposent de telles règles au dehors, on peut se douter que ça ne doit pas être mieux à l’intérieur des États : impérialisme sauvage au dehors, dictature au dedans… et le tout en mode faux-cul.

      +25

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    • Manuel // 27.04.2018 à 14h48

      « on assiste depuis quelque temps au démantèlement de l’ordre international par ceux-là même qui en étaient à l’origine. »

      De quel ordre international faites-vous référence ?
      Celui qui a été créé par la guerre froide ?

        +0

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  • reneegate // 27.04.2018 à 08h52

    @moderateur : correction faute (arriver et non pas arrivée) dans la phrase « les résultats de la visite des inspecteurs de l’OIAC qui devaient ARRIVER en Syrie le 14 avril 2018, … « 

      +1

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  • Vercoquin // 27.04.2018 à 09h01

    « « La ligne rouge fixée par la France en mai 2017 a été franchie ». Ne s’agirait-il pas d’une violation flagrante d’un grand principe du droit selon lequel on ne peut être juge et partie à la même cause.  »

    C’est curieux, ça me fait penser au DECODEX.
    Juge: journaliste du MONDE, partie: journaliste du MONDE.

    En politique étrangère comme en politique intérieure, il n’y a qu’une seule autorité, la pensée unique.

    La pensée unique décide de ce qui est vrai ou faux.
    La pensée unique décide qui est journaliste ou pas.
    La pensée unique décide qui a le droit de parler ou pas.
    La pensée unique décide qui est fréquentable ou pas.
    La pensée unique décide qui est complotiste ou pas.
    La pensée unique décide ce qui est légal ou pas.
    La pensée unique décide de la pensée légale.
    Et tout le reste …

      +22

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    • Lec // 27.04.2018 à 12h58

      «Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, […] par des êtres qui n’en ont ni le titre, ni la science, ni la vertu.» P.-Joseph Proudhon

        +11

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  • R.C. // 27.04.2018 à 09h05

    Eh bien, moi, j’approuve intégralement, sans réticence et sans réserve, la vision ici développée !

    Que seuls Mélenchon et Le Pen aient pu émettre « les jugements les plus pertinents sur le plan juridique et diplomatique » de déni de droit international en dit long sur l’état de déliquescence et d’aveuglement volontaire d’une classe politique usée (*) qui mène, tambour battant, la France et les Français vers le gouffre.

    * même les jeunes néophytes de LREM sont déjà usés (par dilution accélérée dans le grand bain acide de la capitulation intellectuelle et morale au profit d’une oligarchie à prétentions totalitaires…)

      +24

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    • Jérôme // 28.04.2018 à 10h16

      Seuls les macronistes et les socialistes ont approuvé les frappes de l’OTAN contre la Syrie.

      Tous les autres ont été plus ou moins critiques.

        +3

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  • Louis Robert // 27.04.2018 à 09h45

    « Par une de ces facéties de l’Histoire… l’Iran, l’Irak et la Corée du nord… ce sont plutôt ces derniers qui peuvent désormais ranger le trio infernal Londres/Paris/Washington dans le nouvel axe du mal pour avoir délibérément violé le droit international le 14 avril 2018. »

    Il n’y a pas là « facéties de l’Histoire », seulement du pareil au même.

    1. « Les États-Unis ont soutenu, et dans bien des cas engendré, toutes les dictatures militaires droitières apparues dans le monde à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Je veux parler de l’Indonésie, de la Grèce, de l’Uruguay, du Brésil, du Paraguay, d’Haïti, de la Turquie, des Philippines, du Guatemala, du Salvador, et, bien sûr, du Chili. L’horreur que les États-Unis ont infligée au Chili en 1973 ne pourra jamais être expiée et ne pourra jamais être oubliée. Des centaines de milliers de morts ont eu lieu dans tous ces pays. » (Harold Pinter)

    https://www.nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2005/pinter-lecture-f.html

    2. « L’Occident terroriste », Noam Chomsky et André Vltchek

    http://ecosociete.org/livres/l-occident-terroriste

      +19

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  • Owen // 27.04.2018 à 10h19

    Merci pour cette analyse, il est rafraichissant de lire encore des esprit lucides au crépuscule des medias.

    Je voudrais prolonger en soulignant que l’axe du mal est préempté par Washington, Tel Aviv et Riyad. Qui plus est, c’est une alliance tactique, plus destructrice qu’une alliance stratégique: chacun défend des intérêts différents. Washington, qui reste le pivot car c’est lui qui a le muscle, veut contrer d’une manière ou d’une autre la Russie et la Chine en mesure renverser la puissance unipolaire US. Tel Aviv souhaite, au moins, dévitaliser les nations du MO pour sa tranquillité, sinon atteindre l’horizon du Eretz Israël. Riyad souhaite subjuguer le monde musulman et obtenir une emprise mondiale au moyen idéologique.

    La France qui perd la tête n’a vocation qu’à devenir un supplétif de l’empire atlantique. C’est Jim Mattis qui informe maintenant où sont envoyées les troupes françaises (En Syrie, de l’autre côté de l’Euphrate). Le président n’a plus la capacité, le droit, en tout cas l’autorité, pour informer de ce qu’ils se passe avec son propre pays.

      +27

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  • Christophe Foulon // 27.04.2018 à 10h36

    Nous sommes à un moment de l’histoire :

    Trump est surement un excellent homme d’affaire mais un piètre connaisseur du Monde, May est première ministre de l’UK chargée de négocier le Brexit alors qu’elle avait appelé à voter pour le ‘remain’, Macron fait ce pour quoi il a été programmé..

    C’est un bel article mais sans grand intérêt, rien ne changera, le mainstream écrase toutes pensées dissidentes.

      +4

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  • Quintus // 27.04.2018 à 11h14

    Le nouvel axe du mal ?

    Je dirais plutôt un ancien, voire très ancien « axe du mal » dont le vernis moralisateur a longtemps tenu, grâce à l’extermination ou à la marginalisation de ceux qui ne voulaient pas s’y soumettre. Mais ça ne marche plus, ceux qui ne veulent pas s’y soumettre s’opposent désormais ouvertement et évincent les tenants de l’axe du mal de leurs réseaux d’échanges.

      +8

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  • moshedayan // 27.04.2018 à 12h24

    Très personnellement, la France s’est discréditée à partir des années « Mitterrand ». Il y eut déjà l’expulsion d’une trentaine de diplomates russes pour prouver sa loyauté à l’égard des Etats-Unis. Et si vous vous penchez sur cette affaire, les autorités françaises n’ont jamais pu prouver « noir sur blanc » que ces diplomates s’étaient livrés à des actions illégales d’espionnage (tout avait été monté derrière le motif déjà de l’influence grandissante de ces diplomates dans les milieux français…). Il s’en suivit une dégradation sérieuse des relations avec Moscou, au profit d’autres pays. Puis il y eut la Yougoslavie. La France, par son comportement de vassal des Etats-Unis, n’a plus rien à faire dans toute l’Europe centrale, orientale et au Levant. Et compte tenu des « critères » ou « valeurs » de la politique étrangère française, on ne peut que s’en féliciter.

      +12

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    • Fritz // 27.04.2018 à 13h06

      Eh oui, je me souviens de cette expulsion massive de diplomates soviétiques… Sans vérifier sur Internet, je dirais de mémoire : autour du 4 avril 1983.

      Deux mois et deux semaines plus tôt, Mitterrand avait donné des gages à l’Oncle Sam en se prononçant devant le Bundestag en faveur de l’installation d’euromissiles Pershing en RFA.

      Sinon, je voudrais saluer la justesse du texte de M. Berlat. Oui, la France est devenue un État-voyou, une « petite frappe » (dans les deux sens du terme) qui suit le boss américain pour enterrer l’ONU, comme d’autres avaient enterré la SDN à partir de 1933.

      La rhétorique pitoyable des trois comiques (Macron, Le Drian, Parly) n’y changera rien : bla bla régime syrien bla bla ligne rouge bla bla communauté internationale bla bla coalition bla bla détermination bla bla bla.

        +19

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      • lvzor // 27.04.2018 à 13h21

        N’oublions pas non plus l’éviction des ministres communistes à la demande de l’oncle sam…

          +7

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  • sempervivens // 27.04.2018 à 15h44

    Je souhaite rappeler pour la énième fois un simple fait, même si personne ne semble y prêter attention.
    Ce trio qualifié d' »axe du mal » par l’auteur a commencé à sévir en Bosnie, où il prêtait son appui aérien aux musulmans de Bosnie et aux Croates combattant l’armée de la République serbe de Bosnie, appuyés par 2000 à 5000 combattants afghans et par des mercenaires néo-nazis venus d’Occident. Cette première intervention hors-zone de l’Otan a été justifiée par d’énormes manipulations médiatiques (les centaines de milliers de viols de musulmanes, les « camps de la mort » serbe) et des massacres sous fausse-bannière (bombes du marché de Markale à Sarajevo.
    Cette intervention de l’Otan a été permise par les Russes qui à l’époque d’Eltsine n’ont pas mis leur veto.
    Cela a ouvert la voie à la guerre de l’Otan (19 pays les plus puissants du monde) contre la Serbie-Monténégro, afin de fournir un appui aérien à l’UCK, organisation reconnue comme terroriste y compris par les USA et appuyée par les réseaux de ben Laden. A l’époque de ces faits, que tout le monde s’efforce d’occulter, et qui ont ouvert la boite de pandore de l’interventionnisme occidental, Jacques Chirac, était président.

      +10

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    • moshedayan // 27.04.2018 à 20h08

      Bien vu sempervivens, et seule le rétablissement de la Yougoslavie mettra fin à l’hégémonie de l’OTAN en Europe, en réintégrant le Kosovo évidemment avec fermeture de la base américaine (comme pour la libération du Sud-Vietnam, quant aux kosovar-albanais, ils n’auront que ce choix « serbisation » ou partir vers l’Albanie ou ailleurs).. Bien vu aussi sur Eltsine, et sa lâcheté ethylique. Sachez qu’il reste aussi Tchoubaïs. Les Serbes se souviennent et voient que Poutine le ménage encore, malheureusement.

        +5

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    • Jérôme // 28.04.2018 à 10h19

      On est d’accord. Dans le passé il y avait plusieurs axes du mal. Depuis 1990, il n’y a plus qu’un axe du mal qui met le feu à la planète : l’axe américano-otanien avec ses supplétifs wahabbites.

        +3

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  • Leïla // 27.04.2018 à 22h47

    Ce qui est dommage, c’est que les français ne découvrent ces faits que maintenant !
    Combien de temps que Bolloré sévit en Afrique ??? Et tout le reste que l’on ne dit pas, les ONG, Les fonctionnaires Onusiens, leurs comportements, train de vie et salaires mirobolants…L’Afrique, un vrai terrain de jeu pour gosses à papa occidentaux aussi.
    Internet existe depuis longtemps…tout se sait…ailleurs ! Il n’y a qu’en Occident qu’il n’y a pas eu d’images de la Libye, des images de guerres et ses horreurs. Tout le monde ne lit pas le même journal !

      +3

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    • christian gedeon // 28.04.2018 à 09h47

      Qu’est ce que Vincent Bolloré vient faire là dedans,franchement.J’ai pour ma part une réelle admiration pour cet homme qui a,lui,une vraie vision pour le développement ET l’indépendance de l’Afrique. Demandez vous plutôt pourquoi c’est maintenant que sa tête est mise sur le billot et par qui et pourquoi.Vous vous trompez lourdement de cible,en l’occurrence.

        +0

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      • Leïla // 28.04.2018 à 20h58

        Dommage pour vous. Il y a eu aussi les admirateurs de Sarko.
        Nous saurons demain pour Bolloré. Ecoutez ce qu’on à dire les Africains. Bolloré est LA honte de la France en Afrique. Rendez vous dans un ou 2 ans !

          +2

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  • Souverainiste // 28.04.2018 à 00h04

    Ne soyez pas trop dur avec le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, un pays qui quitte l’Union européenne ne peut pas être foncièrement mauvais.

      +2

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  • Michel B. // 28.04.2018 à 01h45

    Je suis en profond désaccord avec cet article, pour une raison principale : définir un axe du mal collectif suppose que les motivations des trois pays en question soient homogènes et harmonisées. Ce n’est pas du tout ma lecture.

    1. La chanson médiatique nous a bien intoxiqués, mais avec une grosse année de recul, qui peut aujourd’hui soutenir avec des faits tangibles que Trump est l’abominable dictateur va-t-en guerre et raciste qu’on nous dépeint inlassablement ? Les faits sont là : son but est d’apaiser le monde, la perte d’influence de Daesh en Syrie et en Irak en témoigne, le changement de régime en Arabie Saoudite aussi, la paix coréenne après 70 ans de guerre aussi. Pour réussir sur ces trois fronts, il a dû vaincre un ennemi : son Deep State interne, une abominable créature qui a posé ses tentacules partout pour transformer le monde en dangers contre lesquels il est légitime d’envisager des logiques guerrières. C’est décisif à comprendre pour éviter de sombrer dans les émotions dans lesquels nos médias veulent nous maintenir.

    2. Le régime de Theresa May est en mode survie, luttant contre son opinion publique pour éviter un Brexit réel. Le Royaume Uni est aussi devenu la plate forme de lutte des globalistes contre Trump, comme en témoigne les tentatives d’inventer une collusion avec la Russie via le dossier Steele. La doctrine de Trump marque des points historiques à l’étranger, elle progresse aussi en interne : le Deep State, à l’agonie, s’appuie sur le Royaume Uni pour résister. Et leur façon de résister est d’essayer de provoquer une guerre, d’où Skripal, d’où les frappes syriennes.

    3. Et puis notre Macron. Il était prévu qu’il soit la tête de pont en Europe de la ligne globaliste Obama/Clinton. Sauf que Trump a gagné. Du coup, il est tout seul au milieu du gué, se cherchant une raison d’être stratégique. Manifestement, ses projets de build-up européen trouvent peu d’écho auprès de Merkel, alors il fait du Macron : frapper la Syrie pour asseoir une « légitimité » internationale pour en être. Comme il le fait en interne, en cognant sur tout ce qui bouge parmi les contestataires.

    Ces trois là ont des agendas complètement différents, parler d’axe du mal cohérent constitué me semble tenir du besoin de se faire entendre, sans aucun fondement autre qu’émotionnel.

      +2

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    • Sam // 28.04.2018 à 13h14

      Ou alors les Bushtons n’étaient pas l’Etat profond, mais ses représentants. Autodétruits par leur arrogance, leur corruption et leur stupidité, l’Etat profond après une courte hésitation s’est rangé derrière Trump.
      Apaiser le monde ? j’en rigole encore…
      L’Arabie Saoudite a été obligé d’envoyer des femmes au cinéma, trop dur. Heureusement que ce n’était que pour la photo, mais quand même, quel effort…
      Daesh, soutenu par les US, perd de l’influence à cause des US ? Là, il faudrait m’expliquer…

        +1

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      • Michel B. // 28.04.2018 à 23h39

        « Daesh, soutenu par les US, perd de l’influence à cause des US ? Là, il faudrait m’expliquer… »

        Si vous ne percevez pas que depuis son élection, Trump se démène contre un establishment politique (démocrate mais aussi républicain pour partie – McCain en tête -) et médiatique (tous les MSM sauf Fox pour faire simple) puissant, je vous suggère de vous informez différemment.

          +3

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    • Sam // 28.04.2018 à 13h21

      La doctrine Trump est « they will pay for it! » : les mexicains le mur, les européens l’Otan, et maintenant les arabes la guerre au moyen orient. L’Arabie Saoudite « presque démocratique » a déjà proposé l’envoi de troupes au sol, menace le Qatar de coup d’état s’ils ne font pas de même, et rassemble ses forces contre l’Iran, avec Israël comme allié improbable.
      La France renforce ses troupes qu’elle n’avait officiellement pas il y a encore quelques jours.
      Ils viennent de flinguer l’accord avec l’Iran qui n’en signera plus.

      Votre monde apaisé ressemble beaucoup au calme avant la tempête…

        +1

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      • Michel B. // 28.04.2018 à 23h56

        Chacun son point de vue. Le mien est que Trump travaille à défaire un à un les liens qu’entretenait les administrations US précédentes avec les pays soutenant la terreur au sens large.

        Avoir ce point de vue n’implique pas de supporter aveuglément les nouveaux régimes en Arabie Saoudite, en Corée du Nord désormais libérée de ses élites, ou du régime qui succèdera aux mollahs iraniens.

        Objectivement, il pleut sur la planète moins de bombes qu’à son arrivée au pouvoir, et les circuits de financement du terrorisme sont moins puissants qu’avant. Les prédécesseurs de Trump ont tous affichés un goût prononcé pour les guerres « CNN embedded », lui préfère les actions préparées avec discrétion et ciblées. « Strength for peace ».

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    • P’tetbenkwui // 28.04.2018 à 14h11

      (PAR 6MEDIAS – Publié le 27/04/2018 à 17:49 | Le Point.fr)

      ( http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/04/27/emmanuel-macron-paradoxalement-ce-qui-me-rend-optimiste-c-est-que-l-histoire-en-europe-redevient-tragique_5291503_3232.html ) :

      Macron « tête de pont ». Et si Versailles m’était conté ?

      E. Macron :
      – « Paradoxalement, ce qui me rend optimiste, c’est que l’histoire en Europe redevient tragique ».

      – « Je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque ».
      – « J’ai fait beaucoup de philosophie, mais c’est surtout la littérature qui m’a structuré, à la fois pour les grands personnages et le sens du détail ». (Ça ne lui a pas vraiment porté chance, il a raté deux fois le concours d’entrée à l’ ENS)
      …/…
      – « Avec un homme comme Vladimir Poutine, l’art, la musique, la littérature, l’histoire ont une résonance forte. Je l’ai constaté à Versailles récemment à travers la figure de Pierre le Grand », affirme le chef de l’État. »
      …/…
      – « Angela Merkel est plus scientifique que littéraire dans son approche des choses, mais la musique a pour elle une grande importance. »

      Le génial Mozart disait « je mets ensemble les notes qui s’aiment ».
      En faisant le pont, E. Macron met ensemble les mots qui s’aiment ?

        +3

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  • Denis // 28.04.2018 à 18h36

    Difficile de ne pas faire un parallèle, avec le président du film « Idiocracy », mais même sans l’apprécier s’il peut ébranler le « deep state » cela me suifferait. Si Trump peut foutre le bordel dans ce système cela peut être salutaire.
    Au lieu de faire Comme notre Micron national, valet du fric, des ignobles et de l’ignominie, chantre du Poutine « bashing » . Notre va t’en guerre s’accroche a son maître comme la presse « mainstream », j’espère que ce ne sera qu’un éphémère,
    The Beauty Of Trump : https://www.youtube.com/watch?v=2kBVHjj731c

    Non à l’acharnement thérapeutique!
    Le capitalisme et le libéralisme sont morts.
    Revenons à l’humanisme …
    Sauvons la planète nous sauverons l’humanité !
    Alors camarades tondus avec ou sans culotte

    Un petit parfum de Commune serait le bien venu,
    Un petit air de carmagnole serait des plus convenu.

    Na !!!

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