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28.février.201628.2.2016 // Les Crises

« Merci patron ! » : « C’est ‘Bienvenue chez les Ch’tis’, mais de gauche » par Denis Demonpion

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Source : Le Nouvel Obs, Denis Demonpion, 25-02-2016

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Avec « Merci patron ! », charge féroce et engagée contre le milliardaire Bernard Arnault, le journaliste François Ruffin réalise son premier film. Interview.

Auteur du pamphlet « Les Petits soldats du journalisme », collaborateur du « Monde diplomatique » et longtemps reporter pour l’émission « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet sur France Inter, François Ruffin, 41 ans, est le fondateur et rédacteur en chef de la revue « Fakir ».

« Merci patron ! », sorti en salles ce mercredi, est la première réalisation d’un journaliste engagé qui se défend d’être réalisateur. Ce documentaire en forme de satire sociale s’en prend à l’impact humain des méthodes de Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH et première fortune de France, en peignant le combat « de pieds nickelés picards contre le Goliath du luxe ». Interview.

Comment vous est venue l’idée de ce film ?

– J’ai grandi à Amiens, dans une région où, quand on voit les boîtes qui ferment les unes après les autres, les gens qui sont laissés sur le carreau, on n’a pas le même rapport à la société qu’à Paris. « L’Obs » même apparaît un peu décalé. J’avais été frappé par la délocalisation d’une usine Yoplait de 89 employés pas loin de chez moi. L’hebdomadaire municipal, « Le Journal des Amiénois », n’y avait pas consacré une ligne, préférant titrer sur le carnaval fou et gratuit. Ce mensonge par omission m’a convaincu de lancer en 1999 mon propre journal « Fakir » que l’on continue à vendre à la criée. Nous en vendons chaque fois 15.000 exemplaires dont 6.000 par abonnement.

Puis en 2001 le fabricant Whirlpool a, lui aussi, délocalisé son usine de lave-linge en Slovaquie. A la faveur d’une étude économique, j’ai appris qu’il y avait deux marchés de lave-linge, un pour celui qui s’ouvre sur le dessus, l’autre sur le devant. Avant cela, il y avait eu le démantèlement de l’empire textile Boussac, racheté par Bernard Arnault, qui avait promis de maintenir des emplois. Or les usines sont aujourd’hui des friches industrielles et les ouvriers ont perdu leur emploi.

Comme le couple Klur, ces anciens salariés de Kenzo [groupe LVMH de Bernard Arnault, NDLR], chez qui vous faites irruption dans le film et que vous aidez à sortir de la mouise, alors qu’ils sont sous la menace d’être expulsés de chez eux ?

– J’ai toujours été animé par un sentiment d’injustice. Quand vous la dénoncez, de même que la précarité, ça reste de l’ordre du concept. Mais quand vous êtes confronté à une situation comme celle des Klur, vous la ressentez dans vos tripes. Vous êtes alors habité par une sorte de rage qui vous ferait soulever des montagnes.

Qu’est-ce qui a provoqué chez vous ce sentiment d’injustice ?

– Cela m’est venu très tôt. Dès la fin de l’école primaire. [Silence. Il porte les yeux sur son hot-dog] Je n’ai pas envie d’en dire plus car je ne souhaite pas entrer dans les arcanes de la famille.

En regardant « Merci Patron ! », on pense au réalisateur Michael Moore et à sa critique sociale de la société américaine, notamment dans ses documentaires « Roger et moi » sur la désindustrialisation de Détroit après la fermeture des usines Ford, et « Bowling for Columbine » sur la libre-circulation des armes à feu aux Etats-Unis.

– On a raison de penser ça. Les films de Michael Moore sont des séquences de trois ou cinq minutes, mais pas une histoire racontée de A à Z. Sauf dans « Roger et moi », qui a été pour moi un vrai choc quand je l’ai vu. Pour ma part, je ne suis pas un réalisateur. Je me situe sur le terrain de l’information. J’ai fait ce film par inadvertance. Contrairement aux cinéastes qui lorsqu’ils sortent un film parlent toujours du suivant, moi je n’en ai pas un deuxième en cours.

Cela dit, j’ai eu beaucoup de chances au moment de le réaliser. Je le dis sans modestie : c’est un film exceptionnel, un film comme il n’en existe pas d’autres. La chance a été que Bernard Arnault nous envoie un émissaire quand on l’a contacté pour qu’il vienne en aide à ses anciens salariés. Au fond, c’est lui qui fait le film.

Sans l’envoi de cet émissaire qui est en réalité un commissaire chargé de la sécurité au sein du groupe de luxe, le film n’existait pas ?

– J’ai toujours quinze scénarios dans la tête. Mais c’est le plus beau qui s’est produit. Sans cela, nous serions allés les emmerder aux journées particulières que le groupe organise chaque année pour le public.

Quand vous exigez (et obtenez) sous la menace de tout divulguer à la presse, que Bernard Arnault verse 40.000 euros au couple et trouve un emploi au mari, n’avez-vous pas craint qu’il vous attaque pour chantage ou extorsion de fonds ?

– Cette idée ne m’a pas effleuré un instant. Quand je fais quelque chose, je ne me pose pas de questions juridiques. Le droit est fait pour être tordu. Il est sujet à interprétation et dépend du rapport de force au moment de l’application du texte de loi. Quand j’ai tourné cette scène, je rigolais. Dans le passé, avec « Fakir », j’ai eu pas mal de procès pour diffamation. Je les ai tous gagnés, sauf un, à titre personnel, pour un livre dans lequel je faisais une blague sur un restaurateur.

Un procès est toujours une épreuve et de ce point de vue. Je suis admiratif de Denis Robert et du travail qu’il a réalisé sur Clearstream [la chambre de compensation luxembourgeoise, NDLR] ainsi que de sa capacité à ne pas s’écrouler. Je ne sais pas comment il a fait… Putain ! Chapeau.

En dehors de Michael Moore, quels sont vos modèles ?

– J’ai plein d’admiration pour des genres et des gens très divers. Cela va des westerns – d’où le clin d’œil aux « Sept Mercenaires » dans « Merci Patron ! » quand on va chercher ceux qui vont nous prêter main forte pour partir en croisade contre Bernard Arnault – à Frank Capra. J’aime aussi beaucoup Jean-Yves Lafesse et ses calembours politiques.

Quand j’étais gosse, je me moquais des gens qui venaient à la maison. Pour m’excuser ma mère disait toujours : « Il est taquin. Vous le connaissez… Il est taquin ». Oui, je suis blagueur. Quand je travaillais pour l’émission de Daniel Mermet sur France Inter « Là-bas si j’y suis », j’y apportais de la blague en politique. Et j’ai pour Cavanna une admiration sans borne. Je connais tout de lui. Comme pour Renaud dont j’apprécie beaucoup le travail sur la langue.

Et politiquement ?

– Je suis entré en politique en « isolé » sans appartenance aucune. Comme pour « Fakir », créé en totale indépendance. J’ai la plus grande méfiance pour les partis. J’ai cependant beaucoup apprécié la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2012. Il y avait un élan. Mais revenir en arrière comme ça comme il l’a fait c’est du suicide. Quand je vois le désarroi actuel de la « gauche » – j’y mets des guillemets – je me dis que « Merci Patron ! » est peut-être le début de quelque chose. Il parle aux intellos et au populo. Il fonctionne. C’est « Bienvenue chez les Ch’tis », mais de gauche.

Propos recueillis par Denis Demonpion

Source : Le Nouvel Obs, Denis Demonpion, 25-02-2016

« Merci patron ! », de François Ruffin

Un film d’action directe

par Frédéric Lordon

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Comme on ne risque pas d’avoir les studios Universal sur le dos et qu’en réalité il ne s’agit pas tout à fait d’un film à suspense, on peut révéler l’intrigue de Merci patron !, de François Ruffin (1). C’est l’histoire de Serge et Jocelyne Klur, employés d’Ecce, filiale du groupe LVMH, plus exactement employés de son usine de Poix-du-Nord, jadis chargée de la confection des costumes Kenzo. « Jadis », car, mondialisation oblige, le groupe a cru bon d’en délocaliser toute la production en Pologne. Moyennant quoi les Klur ont été invités à se rendre employables ailleurs. Cependant, ils explorent méthodiquement la différence entre employables et employés. Depuis quatre ans. Evidemment, la fin de droits a été passée depuis belle lurette, on tourne à 400 euros par mois, la maison est fraîche — forcément, il n’y a plus de chauffage, et il a fallu se replier dans la seule pièce habitable. Au rayon des vertus tonifiantes, on compte aussi l’élimination de tout excès alimentaire et l’adoption de saines résolutions diététiques ; on peut même aller jusqu’à parler de rationnement — Noël avec une tartine de fromage blanc, les amis de la frugalité apprécieront.

On en est là, c’est-à-dire déjà sur un grand pied, quand survient un avis de saisie de la maison, ni plus ni moins, à la suite d’une ardoise d’assurance de 25 000 euros. Pour les Klur, qui considèrent qu’on est « un gros », voire « un capitaliste », à partir de 3 000 euros par mois, c’est là tomber d’un coup dans des ordres de grandeur qui font sortir de la Voie lactée. Ce qui n’empêche pas d’ailleurs de tirer des conséquences pratiques. En l’occurrence sous la forme du projet, si c’est ça, de foutre le feu à la maison — la seule chose que les Klur aient vraiment eue à eux et dont ils ont tiré à peu près tout ce que l’existence leur a réservé de joies.

On ne fait pas plus local que le cas Klur. Et on ne fait pas plus global non plus. Car les Klur offrent en concentré un résumé presque complet du système. Pourtant, contrairement à bon nombre de ceux qui ont traité avant lui de la condition salariale à l’époque néolibérale, le film de François Ruffin n’a aucune visée analytique ou pédagogique. C’est un film d’un autre genre, difficilement identifiable, d’ailleurs, au regard des catégories cinématographiques habituelles. Le plus juste serait sans doute d’en dire qu’il est un film d’action directe. Car Ruffin, qui a Bernard Arnault dans le collimateur depuis un moment, veut littéralement faire quelque chose de la situation des salariés d’Ecce. En 2008, déjà, il avait fait débouler impromptu les licenciées à l’assemblée générale des actionnaires de LVMH (2). Cette fois, ce sera l’attaque frontale : Klur-Ruffin contre Arnault. L’époque néolibérale enseignant que si l’on ne demande pas avec ce qu’il faut de force, on n’obtient rien, Klur-Ruffin va demander. Avec ce qu’il faut de force. En l’occurrence : 45 000 euros de dédommagement pour réduction à la misère, plus un contrat à durée indéterminée (CDI) quelque part dans le groupe pour Serge ! Et sinon, campagne de presse. Pas Le Monde, pas France Inter, pas Mediapart : Fakir, journal fondé par Ruffin et basé à Amiens. Tremblez, puissants !

C’est à ce moment que le film passe d’un coup dans la quatrième dimension, et nous avec. Car dans le cortex frontal de l’éléphant, l’attaque du moustique a semé un sacré foiridon. Et le puissant se met à trembler pour de bon. On ne peut pas raconter ici la série des hilarantes péripéties qui y conduisent, mais le parti pris de spoiler commande au moins de donner tout de suite la fin de l’histoire : Bernard Arnault s’affale ! On se pince. C’est simple, on ne peut pas y croire. On se dit que le projecteur est couplé à un diffuseur de champignons, qu’on est victime. Or tout est vrai. Comme la physique contemporaine a établi l’existence de l’antimatière, la physique sociale de Merci patron ! nous découvre l’univers parallèle de l’antilutte des classes : tout s’y passe comme dans l’autre, mais à l’envers. C’est l’opprimé qui fait mordre la poussière à l’homme aux écus. On se doute que cette irruption de l’univers inversé dans l’univers standard est un événement rare. Mais on l’a vue, de nos yeux vue ! Alors il faut bien y croire. Avec cet effet particulier que la reddition de l’entendement donne aussitôt l’irrésistible envie de renouveler les résurgences du bon univers dans le mauvais, et pourquoi pas de l’y transfuser totalement.

Passé l’incrédulité, le premier effet de ce film à nul autre pareil, c’est donc de donner le goût des ambitions révisées à la hausse. En commençant par prendre l’exacte mesure de ce qu’il annonce. D’abord, le cauchemar de la droite socialiste : lutte des classes pas morte ! Ça n’était pourtant pas faute d’avoir rédigé toutes les variantes possibles et imaginables de son acte de décès. C’est que, de la lutte des classes, on peut dire ce qu’on veut : que son paysage s’est complexifié ; que le feuilletage de la couche intermédiaire des « cadres » a créé une vaste catégorie d’êtres bifaces, partie du côté du capital (par identification imaginaire), partie du côté du salariat (par statut) ; que cette nouvelle sociologie a fait perdre à la polarisation de classes sa netteté originelle, etc. De la lutte des classes, donc, on peut dire tout cela. Mais certainement pas qu’elle a disparu. Pour en réapercevoir le noyau, il faut cependant monter des opérations de court-circuit, qui font revenir à l’os : typiquement, les ouvrières d’Ecce faisant effraction parmi les actionnaires de LVMH en train de discuter des dividendes, soit le face-à-face pur du capital exploiteur et du travail exploité. Ou alors les Klur : la misère directement rapportable à la valorisation du capital.

Evidemment, ce sont là des spectacles que la droite socialiste voudrait beaucoup s’épargner, et qu’elle s’emploie d’ailleurs à conjurer autant qu’elle peut par toutes les armes de la dénégation. A l’image de la fondation Terra Nova qui, en 2011, s’était mise en devoir d’expliquer que les classes populaires (« populaires » pour ne même plus avoir à dire « ouvrières ») étaient, sinon sociologiquement inexistantes, en tout cas politiquement inintéressantes : ça n’était plus pour elles que la droite socialiste devait penser sa politique. Comme on sait, le problème avec les morts mal tués et mal enterrés, c’est qu’ils reviennent. Ici, les morts font tout de même 25 % de la population active, auxquels ajouter 25 autres pour cent d’employés — une sacrée armée de zombies. Et la promesse de nuits agitées pour tous ceux qui auront pris leurs entreprises de déréalisation pour le réel même. Il faut croire que les spectres gardent le pouvoir d’en terroriser encore quelques-uns, si l’on en juge par l’empressement de Bernard Arnault à dépêcher les sbires de sa sécurité pour négocier contre euros le silence des Klur. Le secrétaire général du groupe, un hiérarque du Parti socialiste, convaincu que le progressisme consiste essentiellement en la progression des dividendes, est à lui seul un résumé sur pattes de toute l’histoire de son parti, doublé d’un fameux cornichon, dont toutes les savantes manœuvres vont conduire Bernard Arnault à la double déconfiture : payer et la publicité !

Ainsi, il arrive aux classes « populaires » de revenir du néant où on a voulu les enfouir, et d’en revenir avec quelque fracas. C’est là sans doute la seconde bonne nouvelle de l’évangile selon saint Klur : il se pourrait que cet ordre social soit beaucoup plus fragile qu’on ne le croit. On commence en tout cas à se poser de sérieuses questions lors de cette scène sublunaire qui voit un ex-commissaire des renseignements généraux, devenu barbouze privé pour l’empire du sac à main, négocier avec les Klur devant une caméra cachée (lui cherche un magnétophone sous une chaise…) et devenir quasi hystérique à l’évocation de Fakir. Que la campagne de presse passe par Le Monde, Mediapart ou par François Hollande, il n’en a cure. Mais Fakir ! Et c’est Molière chez les Picards, avec, à la place de Diafoirus qui trépigne « Le poumon ! », l’ex-commissaire Machin devenu maboule : « Fakir ! Fakir ! » — on le menacerait de tout envoyer à CNN ou au pape, il continuerait de glapir comme un possédé : « Fakir ! »

Rendu à ce point du visionnage, et totalement éberlué, on tente soi-même de reprendre pied pour former à nouveau quelques idées générales. D’ailleurs, avec l’aide du commissaire lui-même ! Qui, du fond de son sens commun de flic, est détenteur d’une philosophie politique à l’état pratique : pourquoi Fakir, qui est tout petit ? Parce que, explique le commissaire, « c’est les minorités agissantes qui font tout ». Si des Klur coachés par le camarade Ruffin ont le pouvoir de mettre Bernard Arnault à quatre pattes, c’est bien qu’en face, on a peur. Confusément conscience que tant de vilenies accumulées ne pourront pas rester éternellement impunies, et peur. Mais alors quid de dix, de cent Klur-Ruffin, d’une armée de Klur-Ruffin ? Et puis décidés à obtenir autre chose que la simple indemnisation de la misère ? Et si l’espoir changeait de camp, si le combat changeait d’âme ?

Le propre des films d’action directe, c’est qu’ils propagent leurs effets bien après leur dernière image. De celui-ci, on sort chargé comme une centrale électrique et avec l’envie de tout renverser — puisque, pour la première fois, c’est une envie qui nous apparaît réaliste. Ecrasés que nous étions par la félonie de la droite socialiste, par l’état d’urgence et la nullité des boutiques de la gauche, Merci patron ! nous sort de l’impuissance et nous rebranche directement sur la force. Ça n’est pas un film, c’est un clairon, une possible levée en masse, un phénomène à l’état latent. De cet événement politique potentiel, il faut faire un événement réel.

Frédéric Lordon

Economiste
Source : Le Nouvel Obs, Denis Demonpion, 25-02-2016

 

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Commentaire recommandé

toff de aix // 28.02.2016 à 10h10

J’étais à l’avant première avec le réalisateur, début février, sur Marseille. Salle comble, et une poilade comme je n’en avais pas connue au cinéma depuis un moment…

Mais le plus intéressant fut le débat qui s’en suivit: en présence de vrais journalistes locaux indépendants(le Ravi, CQFD) qui ne dépendent que de leurs abonnés pour survivre, mais qui arrivent à faire de la VRAIE information de terrain, de vraies enquêtes. Il faut savoir que ce film c’est avant tout le film de Fakir, un des premiers journaux de ce type en France, créé courant 1999, et de la poignée de ses abonnés (6300 environ avant la parution du film) qui a mis la main à la poche. C’est l’expression collective à travers la verve, la fronde, l’irréverence de François Ruffin (si il me lit j’aurais droit au prix de la lèche dans le prochain numéro ! ). Un des rares vrais journaux dans ce pays.

Pour le film : il est véritablement excellent, j’ai dit à mes amis qui ne l’ont pas encore vu que si demain il était projeté sur une grande chaîne nationale, le surlendemain les oligarques, les riches et les puissants qui nous étrillent en ce moment auraient du souci à se faire… Ce film nous dit tout simplement, en filigrane, qu’il y a une alternative au tristement fameux « il n’y a pas d’alternative ». Il montre que les pots de terre, unis, peuvent tout…… Allez le voir !

30 réactions et commentaires

  • caliban // 28.02.2016 à 04h41

    Il sera intéressant de suivre les entrées en salle.
    Rapportée bien sûr à la diffusion, qui n’est pas énorme :
    • 8 salles à Paris
    • 1 à Lyon
    • 1 à Marseille
    • 1 à Bordeaux
    • …

      +16

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    • Pierre Magne // 28.02.2016 à 09h58

      Film merveilleux qui m’a rendu l’espoir. Je suis sorti de la salle avec une pêche d’enfer. Je reprendrai la conclusion du film : « C’est nous qu’on va gagner ! »
      Si vous ne l’avez pas vu, courrez y vite ! Courrez y vite !
      jlm2017.fr

        +22

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    • toff de aix // 28.02.2016 à 10h19

      @ Caliban :Pas énorme, certes, mais pas ridicule non plus. 140 salles vont le distribuer au final, dixit le réalisateur lui même. Une campagne d’avant- premières archicomble à travers toute la France. Une attachée de presse qui fait bien son taff(passage sur la matinale de Bourdin entre autres… Et suite à la bourde d’Europe 1, même si, à mon avis, Ruffin s’est mal débrouillé face à Apathie, une pub d’enfer qui a vu les salles du film se remplir avec de grosses files d’attente. Alors oui c’est pas gagné, mais il y a de l’espoir. Je vous invite à aller voir le FB de Fakir il y a pas mal d’infos sur la diffusion ! Il est actuellement classé en 3ème position sur les films sortis en France le 24 février… Certaines estimations, au vu de ce démarrage, prédisent une fin de » carrière » à 200 000 entrées, au vu des résultats (en deux jours d’exploitation, 14400 entrées pour 37 copies distribuées à ce jour soit une moyenne de 390 personnes par copie…)

      Pas mal pour un film à petit budget non ?

        +25

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      • caliban // 28.02.2016 à 15h26

        Merci pour ces infos.
        200 000 entrées pronostiquées. Espérons beaucoup plus 🙂

          +6

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    • anne jordan // 28.02.2016 à 17h21

      oui , mais 1 salle à Guémené sur Scorff ( Morbihan ) ça fait la totalité des salles de cette petite ville , capitale de l ‘ andouille , hein ! , et une salle comble , je prends le pari !

      oui , ils ont la trouille au ventre comme un certain visiteur du Salon des Veaux ….

        +6

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    • Scalpel // 01.03.2016 à 22h03

      390 entrées/salle en 1ère semaine pour « Merci patron » contre « seulement » 346 pour « The revenant », ce dernier pulvérisant néanmoins le record historique d’entrées globales avec 618 copies contre 37 pour le film de Ruffin.
      Juste INCROYABLE !
      Ce film est parti pour faire date dans l’histoire des luttes sociales…et celle du cinéma aussi.
      Amis brestois, rdv le 22 à 20h00 aux Studios !

        +2

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  • pantocrator // 28.02.2016 à 08h22

    ça n’intéresse pas trop les larbins du pouvoir . Et puis , il y a le ski , oh !

      +4

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  • sergeat // 28.02.2016 à 08h23

    combien de journaux vont parler de ce film?
    1)ceux de Arnault (les échos….)
    2)ceux du milliardaire Drahi exfiltré en Suisse
    3)ceux des socialistes collaborationnistes Pigasse,Bergé
    4)ceux du RMIste Dassault
    5)ceux de l’héritier Lagardére attaqué par Ruffin chez l’ inénarrable Apathie
    …..pour ma part je viens de lire un bon article sur ce film dans la « Marseillaise » journal du PC(qui ne reçoit pas de publicité de LVMH).

      +25

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    • alphonse // 28.02.2016 à 11h27

      Article très intéressant d’ASI (Arrêt sur images) qui s’est penché sur le traitement médiatique du film par la presse française, qui comme vous le soulignez appartient aux oligarques cités :

      http://www.arretsurimages.net/breves/2016-02-24/Merci-patron-merci-les-critiques-mais-pas-tous-id19692

      En résumé :
      – le jdd (lagardère) parle du film sans jamais citer ni lvmh, ni bernard arnault !
      – les échos et le parisien (B. Arnault) n’en parlent pas du tout…
      – le monde a fait le choix à l’inverse de ne rien bloquer (critique très positive), idem pour telerama qui appartient au monde
      – le figaro (le figaro et vous, figaroscope) n’en parlent pas
      – libération (critique du service société et non cinéma) reste sur leur fin (apathie a repris une partie de leur argumentaire lors de l’émission CULTISSIME avec apathie sur europe1)

        +8

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    • Frédéric maurin // 01.03.2016 à 23h26
  • Alberto // 28.02.2016 à 09h07

    François Morel sur France Inter fait l’éloge de Merci Patron ! Il propose qu’on donne les prix de meilleurs acteurs à Serge Klur dans le rôle de Serge Klur et Jocelyne Klur dans le rôle de Jocelyne Klur. Sans oublier le prix de meilleur film étranger, tant ce film est différent de ceux habituellement distribués.
    http://www.franceinter.fr/video-merci-patron-le-billet-de-francois-morel

      +34

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  • toff de aix // 28.02.2016 à 10h10

    J’étais à l’avant première avec le réalisateur, début février, sur Marseille. Salle comble, et une poilade comme je n’en avais pas connue au cinéma depuis un moment…

    Mais le plus intéressant fut le débat qui s’en suivit: en présence de vrais journalistes locaux indépendants(le Ravi, CQFD) qui ne dépendent que de leurs abonnés pour survivre, mais qui arrivent à faire de la VRAIE information de terrain, de vraies enquêtes. Il faut savoir que ce film c’est avant tout le film de Fakir, un des premiers journaux de ce type en France, créé courant 1999, et de la poignée de ses abonnés (6300 environ avant la parution du film) qui a mis la main à la poche. C’est l’expression collective à travers la verve, la fronde, l’irréverence de François Ruffin (si il me lit j’aurais droit au prix de la lèche dans le prochain numéro ! ). Un des rares vrais journaux dans ce pays.

    Pour le film : il est véritablement excellent, j’ai dit à mes amis qui ne l’ont pas encore vu que si demain il était projeté sur une grande chaîne nationale, le surlendemain les oligarques, les riches et les puissants qui nous étrillent en ce moment auraient du souci à se faire… Ce film nous dit tout simplement, en filigrane, qu’il y a une alternative au tristement fameux « il n’y a pas d’alternative ». Il montre que les pots de terre, unis, peuvent tout…… Allez le voir !

      +40

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    • Julie // 29.02.2016 à 12h42

      en revanche sur Aix une diffusion un soir de semaine et bye!

      (faut dire qu’à Aix on a la chance de voir des pubs pour Mazeratti et Rolex en première partie d’un biopic sur Janis Joplin, trop d’la balle, hein? vous saviez pas que vous habitiez à Megève?)

        +3

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      • Plim // 29.02.2016 à 14h56

        Il y aura deux projections-débats le 16 mars 2016 à Aix-en-Provence au Mazarin (18h et 20h30) en présence de François Ruffin.
        Le film restera à l’affiche jusqu’au 22 mars.

          +6

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  • Eric83 // 28.02.2016 à 10h40

    Je vais essayer de trouver une salle de projection à moins de 150 kms pour aller le voir.

    Le film « La loi du marché » avait déjà inquiété la ploutocratie oligarchique prédatrice.( Les sorties médiatiques de Laurence Parisot sur le film pour décrédibiliser le film ).

    La « force » de cette ploutocratie réside non pas sur sa force réelle mais sur la perception entretenue que le peuple a de cette force et de sa supposée faiblesse.

    C’est grâce à des films comme ceux-ci qui démontrent que l’on peut – et que l’on doit – résister et ne pas se soumettre au mirage qu’un mouvement d’ampleur populaire pourra prendre forme pour rendre le pouvoir, la dignité, la liberté…. aux 99%, hors des partis, des syndicats…

    Un grand merci à ces réalisateurs.

      +27

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  • Muslim // 28.02.2016 à 10h55

    Une personnalité sincère, généreuse et intègre militant pour la cause (disons) sociale. Très actif pour un sujet relativement « ingrat » à traiter. Son travail mérite un énorme respect.

      +9

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  • Balthazar // 28.02.2016 à 11h01

    Bonjour,
    Oui ce film donne espoir. Tout comme les Cash Investigation sur Sanofi ou Samsonite.
    Et puis les élections passent. Et les gens votent contre le « diable ». Et donc pour les socialopes qui ont créé et qui vont accélérer la paupérisation des citoyens français (j’exclus le top 1%).
    En ce moment, je regarde avec admiration les articles qui expliquent que si jamais les britanniques osaient voter contre le Maître (financier, otanesque, que sais je), alors les 7 fléaux s’abattraient sur ces damnés.
    Du coup, je connais déjà le résultat du référendum.
    Mieux, si jamais dans un élan de révolte ils votaient pour leur liberté, et bien Tsipras le félon (ou d’autres comme Nicolas, François er Cie) nous a prouvé qu’un référendum, ça ne sert que si le peuple vote « bien ».
    Allez, bon dimanche tout de même.

      +16

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  • Scalpel // 28.02.2016 à 11h23

    « La “force” de cette ploutocratie réside non pas sur sa force réelle mais sur la perception entretenue que le peuple a de cette force et de sa supposée faiblesse ».

    Bien vu Eric. La Boétie, encore et toujours…
    Ruffin possède ce sens rare de la vraie impertinence, celle qui à tous coups fait mouche.
    Faire plier la 7ème fortune mondiale pour deux « sans dents », c’est le début de la victoire.
    Aller voir et faire voir ce film est sans nul doute le meilleur des ferments révolutionnaires.

      +17

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  • Fabrice // 28.02.2016 à 11h28

    On peut voir que la situation évolue :

    https://fr.finance.yahoo.com/actualites/hollande-hu-au-salon-lagriculture-080738254.html
    https://fr.news.yahoo.com/video/le-francetv-st%C3%A9phane-le-foll-090805329.html

    les politiciens s’aperçoivent qu’à un moment ils ne sont plus en poste et qu’à force d’avoir poussé les choses trop loin il leur sera demandé des comptes non plus que comme élite mais aussi comme individu faisant parti de la population.

    Ce syndrôme peut faire tâche d’huile que deviendront les richissimes qui n’auraient plus la liberté d’action sans croiser les petites mains qui font leur quotidien un luxe qui leur demande des comptes, sans crainte qu’un d’entre finisse par passer la ligne rouge sans prévenir par désespoir.

      +8

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  • pagol // 28.02.2016 à 11h44

    Si, au moins, ce film intéressait les classes « populaires », au point de les détourner des programmes taillés sur-mesure que leur inflige la télé, en guise de divertissement (ou de diversion).
    La pertinence de ce critère va bien au-delà des taux de remplissage de salles.
    Ce critère d’appréciation serait plus pertinent que celui des entrées en salle, l’outil factuel de l’industrie cinématographique…
    « Enlever une brique au mur » induit deux (au mois) niveaux de compréhension : chacun retire sa brique ou, on enlève tous la même brique. François Ruffin et son équipe en ont retiré une jolie. Pas la peine d’en rajouter d’autres.

      +5

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  • Abemus // 28.02.2016 à 12h36

    Olivier,

    Ce serait sans doute pas une mauvaise idée de dédier un post a cette video de Ruffin.

    https://www.youtube.com/watch?v=0BZWzkTHXNo

    Ça me semble être d’utilité publique…

      +17

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  • Charles // 28.02.2016 à 18h50

    Le vote est truqué par le fric qui achète les médias et les politiciens.
    Le fascisme est rampant.
    C’est maintenant ou jamais qu’on en sort. Carte interactive des mobilisations:
    http://wp.me/p5oNrG-khf

      +1

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  • Lea_ // 28.02.2016 à 20h04

    Certes, c’est déplorable et inadmissible mais, car il y a un mais:
    – Est-ce Bernard Arnault qui exerçait des pressions sur l’OMC pour ouvrir l’Europe à la concurrence mondiale, ou c’est plutôt la Commission de Bruxelles ?
    – Est-ce Bernard Arnault qui a introduit en sein de l’Europe la concurrence libre et (non) faussée, ou c’est plutôt la Commission de Bruxelles ?
    Honnêtement, je préfère un patron français qui HELAS délocalise sa production qu’un patron qatari pex qui après avoir racheté nos boîtes françaises, licencie les employés et délocalise la production sous d’autres cieux…
    Bernard Arnault, lui au moins fait rayonner le prestige français!

    Le problème de la gauche française est qu’elle dénonce les effets et non les causes.

      +6

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    • bobob // 28.02.2016 à 22h45

      Ces reproches valent pour beaucoup mais certainement pas pour François Ruffin.

      En 2011, il écrit le livre « Leur grande trouille : Journal intime de mes pulsions protectionnistes ».

      Il a aussi pris position contre l’euro et interviewé Emmanuel Todd plusieurs fois dans Fakir.

      Il a écrit aussi le livre « Faut-il faire sauter Bruxelles ? » dont on peut lire ici de larges extraits : http://www.fakirpresse.info/+-Faut-il-faire-sauter-Bruxelles-+

        +10

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    • bobob // 28.02.2016 à 22h53

      C’est vrai pour beaucoup mais pas pour François Ruffin.

      Un livre en faveur du protectionnisme : « Leur grande trouille : Journal intime de mes pulsions protectionnistes ».

      Il est contre l’euro et a interviewé plusieurs fois Todd dans Fakir.

      Et contre l’UE. Il a écrit un livre dont le titre est « Faut-il faire sauter Bruxelles ? ».

      ps : le lien vers de larges extraits du livre fait sauter mon commentaire en tant que spam.
      Donc je ne peux que mettre un lien sur une recherche google : https://www.google.fr/?gfe_rd=cr&ei=-2rTVoG9BqSA8Qezl6y4CQ#q=fakirpresse.info+faut-il+faire+sauter+bruxelles
      Le titre d’un des extraits : « La CEE : les « pères fondateurs » au service des banquiers »

        +5

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  • Gilles // 28.02.2016 à 23h20

    Si vous en avez l’opportunité, comme moi ce soir, courrez voir le film « Merci Patron ». Ou le pot de terre contre le pot de fer
    C’est un chef d’œuvre, réalisé par un « Michael Moore » à la Française avec en plus un humour désopilant, un suspense tout du long, une fin réjouissante (contrairement à beaucoup de magazines qui ne font que dénoncer sans jamais apporter de solutions concrètes).
    Voir comment François Ruffin, créateur du journal « Fakir » mène à bien un canular aux dépens des services de sécurité de Bernard Arnault pour sauver l’avenir, la santé, la maison du couple Jocelyne et Serge Klur, c’est génialissime.
    Tout y est : le capitalisme sauvage, les délocalisations en Pologne d’abord, puis en Bulgarie, puis bientôt en Grèce (pourvu qu’il y ait un différentiel de salaire) , la corruption, les interférences avec des hauts fonctionnaires (Squarcini) avec des politiques (Marc-Antoine Jamet, politicien et homme d’affaire, ayant notamment servi au côté d’Henri Emmanuelli ou encore de Laurent Fabius), les services de la république détournés de leur mission(compagnie de CRS ou de la police aux ordres de B.A.)…

    Ce film est à voir d’urgence et devrait être projeté à tous : Il devrait même être déclaré d’utilité publique. Je pense bien sur aux politiques, mais aussi aux économistes néoclassiques avec leurs théories fumeuses et aux représentants syndicaux qui ont « un peu » oublié qui ils sont censés représenter.

      +15

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  • fanfan // 29.02.2016 à 13h25
  • Ab // 18.03.2016 à 07h17

    À noter que le gouvernement appliqué à la lettre les points 12) et 14) , avec la loi travail , des recommandations de Bruxelles … http://www.les-crises.fr/voyez-comment-la-france-est-sous-administration-de-bruxelles-5/

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