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11.décembre.201511.12.2015 // Les Crises

Michel Rocard : « L’Europe c’est fini, on a raté le coche »

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Un Rocard lucide, repris… euh, ben dans presque aucun autre média…

Source : Le Nouvel Obs, Pierre Haski, 29-11-2015

Aux journées de Bruxelles, organisées par « l’Obs » les 18 et 19 novembre, les intervenants ont débattu sans langue de bois sur le thème « Europe dernière chance ». Compte-rendu.

Michel Rocard en 2014 (AFP)

Et si l’Europe était un avion inachevé ? Un appareil dont on aurait construit le fuselage, le cockpit, choisi la couleur des sièges, le film à projeter à bord, mais auquel on aurait oublié d’ajouter les ailes, et, surtout, dont on ne connaîtrait pas le pilote… Difficile de prendre son envol. Cette métaphore a été déployée par un Européen convaincu, l’Italien Walter Veltroni, ancien maire de Rome et figure de la gauche transalpine, lors des Journées de Bruxelles organisées les 18 et 19 novembre par « l’Obs » avec les deux grands quotidiens belges, « le Soir » et « De Standaard ».

Ces troisièmes Journées de Bruxelles avaient pour thème « Europe : dernière chance ». Sans point d’interrogation. Ce titre un peu dramatique avait été choisi avant les sanglantes attaques du 13 novembre à Paris, et reflétait déjà le climat sur le continent, après une année marquée par les tergiversations sur la crise grecque et les images choquantes lors de l’afflux de réfugiés et de migrants aux frontières de l’Europe.

L’irruption du terrorisme au cœur du continent, pour la deuxième fois de l’année après « Charlie Hebdo » et l’Hyper Cacher à Paris en janvier, n’a fait que renforcer la force du titre de ces Journées, tant l’Europe est apparue à côté de la plaque aux yeux de ses citoyens : échec du renseignement, manque de coordination face à une menace commune, tolérance ou laxisme vis-à-vis de foyers de radicalisation islamiste…

Face aux préoccupations des citoyens

En venant devant le public du palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, savait qu’il n’aurait pas la tâche facile. Il a en effet été confronté à des questions directes de citoyens européens préoccupés ou indignés, certains s’inquiétant des failles dans le renseignement qui permettent à des terroristes d’aller et venir en Europe sans être repérés, d’autres des menaces sur les libertés publiques face aux législations d’exception, ou encore de l’absence de réponse au comportement du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur le dossier des réfugiés.

Cette liste de questions résumait bien les préoccupations des citoyens européens à une Europe qui a raté plusieurs rendez-vous avec l’histoire récente.

Plus de 3.500 personnes ont assisté aux Journées de Bruxelles.
(Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

Le président de la Commission a d’emblée pris ses distances avec le mot de « guerre » employé par François Hollande dans son discours au Congrès à Versailles. Commentaire de Jean-Claude Juncker :

Guerre ? Je n’aime pas utiliser des termes dont je ne mesure pas les prolongements. Cela aide qui de parler de ‘guerre’ ? Oui, il y a eu des actes de guerre sur le territoire européen. Je n’exclurais pas la nécessité militaire, mais il ne faut pas donner des réponses simples à des questions difficiles. C’est une confrontation qui va durer et qui aura des conséquences. »

« FBI européen » ?

Jean-Claude Juncker n’emploie pas l’acronyme « Daech » privilégié par les dirigeants français, ni même le nom complet d' »Etat islamique ». Il préfère ses simples initiales, « EI » :

L’EI est l’ennemi numéro un de l’Europe. Il faut tout faire pour mettre un terme à sa barbarie galopante. Les grands Etats doivent travailler ensemble contre l’EI, et mettre de côté leurs différences. »

Il s’est prononcé en faveur d’une « meilleure coopération » entre les services de renseignement, déplorant au passage « l’absence d’une certaine idée de l’Europe », et qualifiant la Belgique, plusieurs fois mise en cause dans les enquêtes sur les dossiers terroristes, de « maillon faible ».

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne.
(Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

Juste avant lui, l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt était allé dans le même sens, en soulignant que la simple coordination entre services de renseignement « ne suffit pas ». Il a plaidé pour un « FBI européen », avec un échange « obligatoire » d’informations :

Imaginez qu’aux Etats-Unis, certains Etats refusent de participer au FBI, on les traiterait de fous. Ça se passe comme ça en Europe. Cette fois, j’espère, on surmontera le refus de certains Etats pour franchir ce pas décisif. »

« Veiller au maintien des libertés publiques »

Mais le président de la Commission européenne a également insisté sur les réponses non-sécuritaires à ce défi.

C’est dans notre nid que ça se passe. Notre réponse doit aussi passer par la culture, par le sport, par toutes les activités que les Européens aiment faire ensemble. »

Le débat « la Culture comme résistance ». (Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

L’ancien Premier ministre luxembourgeois, à la tête de la Commission depuis un peu plus d’un an, a répondu aux craintes issues du public de voir les libertés sacrifiées sur l’autel de la sécurité contre le terrorisme :

Les Etats-Unis avaient exagéré après le 11-Septembre. Il faut opposer au terrorisme la force et la raison. Il faut veiller au maintien des libertés publiques, qui sont notre modèle. Et j’en suis sûr : François Hollande ne tuera pas les libertés publiques. »

« Repli identitaire » ou « Etats-Unis d’Europe » ?

Mais l’Europe est-elle encore capable de ce sursaut espéré alors qu’elle s’est montrée si faible, si inconsistante face aux défis de cette année ? C’est lors d’un débat passionné, animé par Matthieu Croissandeau, directeur de « l’Obs », et Maroun Labaki, chef du service Monde du quotidien « le Soir », que Walter Veltroni a émis sa métaphore de l’avion. Son verdict est sans appel :

L’Europe a fait des choses extraordinaires dans les années 1980 et 1990, l’abolition des frontières intérieures, la monnaie unique, etc., et puis on s’est arrêté. Mais nous sommes à mi-parcours, et on ne peut pas en rester là. L’Europe doit choisir : terminer la fabrication de l’avion, ou s’arrêter. »

L’ancien maire de Rome a souligné que « la peur est aujourd’hui dominante dans les opinions publiques », avec comme conséquence la montée des demandes identitaires. Pour Walter Veltroni, il faudra donc choisir : « Soit le repli identitaire », soit « les Etats-Unis d’Europe ». Ou, pour reprendre sa métaphore, « soit terminer l’avion, soit retourner sur terre ». Et il ajoute : « Personnellement, je suis pour terminer la construction de l’avion. »

Walter Veltroni, ancien maire de Rome et Européen convaincu.
(Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

Un « système d’institutions paralytiques »

Face à lui, l’ancien Premier ministre Michel Rocard affiche un pessimisme total. Suscitant un certain émoi chez les autres intervenants et dans la salle, il a lancé :

L’Europe, c’est fini, on a raté le coche, c’est trop tard. »

Sombre, Michel Rocard a constaté que « le monde se refait dans la force, mais que l’Europe a baissé les bras. Les dépenses de défense sont au plus bas depuis cent cinquante ans, les citoyens de l’Union européenne sont joyeux de ne plus s’occuper des problèmes du monde ». A ses yeux, l’Europe s’est dotée d’un « système d’institutions paralytiques », des institutions qui « tuent le leadership ». Il a plaidé à l’opposé pour un « civisme mondial » autour des grandes questions comme le climat, la laïcité, etc.

En écho à Michel Rocard, dans un autre débat, l’ancien commissaire européen Pascal Lamy a évoqué les loupés européens sur le plan économique :

Il y a des menaces sur la position compétitive de l’Union, nous avons perdu des places, nous ne sommes pas assez compétitifs sur l’économie numérique, mais nous continuons de nous battre sur le plombier polonais. »

Pascal Lamy et Cecilia Malmström. (Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

Danger populiste

Il appartenait à Martin Schulz, le président du Parlement européen, un élu social-démocrate allemand, de redonner de l’espoir en employant le mot « courage ». Il a plaidé pour « un leadership européen capable de courage à un moment de découragement, capable d’émettre des opinions claires et de faire front. Il faut le courage de se confronter avec ceux qui disent que la solution est dans le repli sur une communauté de nations souveraines alors que c’est justement la source de la crise actuelle. La réponse au défi global serait le repli ? Des barbelés autour de chaque pays ? Mais les réfugiés ne se laissent pas arrêter par les barbelés. » Pour Martin Schulz, nous assistons à une vague de « désolidarisation » dans nos sociétés qui gagne le champ politique intergouvernemental.

La renationalisation met en cause tous les succès de l’après-guerre. »

En réponse à une question de la salle, il s’est même inquiété de la présence d’élus ouvertement et « véritablement fascistes » au Parlement européen, bien plus dangereux à ses yeux que les « populistes ». L’eurodéputé allemand a déploré le manque de courage de la classe politique actuelle en Europe :

Il faut avoir le courage de dire ce qu’on croit et pas ce qui est opportun pour gagner les prochaines élections. Or je vois le découragement intégral. Les gens ne disent pas ce qu’ils pensent ou ce qu’ils savent. C’est du cynisme de savoir et de ne pas le dire ouvertement, ou seulement à huis clos. »

Martin Schulz, président du Parlement européen.
(Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

La politique « caricature »

Lors d’une autre table ronde, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a fait écho à ces propos en revenant, avec une grande franchise, sur sa carrière politique à laquelle il a mis fin en se consacrant à des missions internationales dans le cadre des Nations unies sur les « financements innovants ». Il a admis qu’il avait été une « caricature » d’homme politique, d’abord soucieux de sa carrière et des rivalités internes à sa famille… Une mentalité fort répandue qui, a-t-il dit, privilégie la victoire à l’échéance électorale proche au détriment des enjeux de la société ou du monde.

Visiblement libéré par son changement de cap, il a plaidé pour la prise en compte des grands enjeux planétaires comme la santé, citant le fait qu’il suffit d’un euro pour sauver un enfant de maladies guérissables, mais que des systèmes de financement innovants (et indolores) comme la taxe sur les billets d’avion ou sur les transactions financières se heurtent encore à de fortes réticences.

Philippe Douste-Blazy, Plantu et Yvan Mayeur, le bourgmestre de Bruxelles.
(Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

« Merci et au revoir »

L’indispensable sursaut européen face aux questions qui dépassent le cadre national passe-t-il par un nouveau big bang institutionnel ? Certains voient une opportunité de remise à plat dans la demande du Royaume-Uni de renégocier certains aspects des Traités avant un référendum sur le « Brexit », la sortie du pays de l’Union européenne.

Participant aux Journées de Bruxelles, Denis MacShane, l’ancien ministre britannique des Affaires européennes de l’époque de Tony Blair et du New Labour, a ironiquement commencé son intervention par un retentissant « merci et au revoir », pour bien faire comprendre que la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE était une réelle possibilité. Il a critiqué une Europe « centrifuge », « très IVe République », et a beaucoup fait rire en racontant comment, avant les élections européennes de 2009, le Parti socialiste européen cherchait des idées pour un programme paneuropéen :

Quand on a parlé d’énergie, les Français ont dit ‘nucléaire’, mais les Allemands ont dit ‘nein’ ; quand on a parlé d’agriculture, ce sont les Français qui ont dit ‘non’, pas touche à la PAC ; quand on a parlé de droits des animaux, les Espagnols ont été embarrassés »…

Ben voilà, c’est tout le problème. Le type rationnel et pragmatique dit à ce stade « bon, alors on arrête, et on trouve un autre truc moins contraignant pour des coopérations ». Le taliban européiste lui en conclut qu’il faut accélérer dans la même voie…

Il a déploré l’inexistence d’intellectuels ou de journalistes reconnus à travers les frontières de l’Europe.

Michel Rocard et Denis MacShane. (Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

Vers une Europe à plusieurs vitesses ?

L’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, président du groupe libéral (ALDE) au Parlement européen, répond « chiche » aux Britanniques. « Merci David ! », s’est-il exclamé dès la première session des Journées de Bruxelles, faisant référence au chef du gouvernement britannique, David Cameron, et à son « Brexit ». Il a précisé :

Merci David, car il nous donne la possibilité de revoir le chantier institutionnel de l’Europe. »

Pas tout de suite, mais après les élections française et allemande de 2017… « Il faut dire ‘oui’ à Cameron, pas sur ses propres demandes, mais s’il veut A, B et C, il doit nous donner de D à Z. »

En d’autres termes, dire oui à une Europe à plusieurs vitesses, question posée depuis longtemps et jamais tranchée, mais que la demande britannique de « moins d’Europe » peut permettre de régler en laissant ceux qui le désirent aller vers « plus d’Europe ».

Guy Verhofstadt – à gauche-, président de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe au Parlement. (Bruno Coutier/Jean-Yves Lacôte pour « l’Obs »)

« Rouvrir le chantier institutionnel »

Guy Verhofstadt est un euro-enthousiaste sans limites, et ne dément pas lorsque Renaud Dély, rédacteur en chef de « l’Obs », lui fait remarquer ironiquement qu’il est « le dernier fédéraliste » du continent… Même s’il reconnaît que ceux qui critiquent l’Union européenne en ce moment, sur les réfugiés ou le terrorisme, « ont raison ». « Mais, ajoute-t-il, la solution, c’est l’Europe. Le changement climatique, le crime organisé, le terrorisme ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. Le rétablissement des frontières comme le préconise Marine Le Pen créera plus de problèmes qu’il n’en résoudra. » A ses yeux, il faut plus de « politique » en Europe :

C’est la politique qui est importante. Les institutions de l’Europe ne sont plus adaptées au monde d’aujourd’hui. Il faut rouvrir le chantier institutionnel. »

Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, lui a indirectement répondu, deux heures plus tard, en estimant que le moment n’était pas venu de discuter des institutions. La blessure de 2005 et du référendum français sur le projet de Traité européen est encore présente…

Que faire en Syrie

Dans ce contexte lourd, peu porteur d’espoir, il existe aussi des éléments plus positifs. Federica Mogherini, cette femme politique italienne de 42 ans, nommée depuis un peu plus d’un an au poste de haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité, est venue en donner certains. Lors d’un débat important avec deux vétérans de la politique internationale, l’ancien chef de la diplomatie française Hubert Védrine, et l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, Federica Mogherini a décrit le changement de paradigme diplomatique autour de la guerre en Syrie, avec le processus de négociations de Vienne. Elle a été plus précise encore dans une interview accordée, en marge des Journées, à « l’Obs« , au « Soir » et à « De Standaard » :

Nous avons la possibilité, peut-être pour la première fois concrètement, d’avoir une transition politique en Syrie qui pourrait mettre fin à la guerre. »

« Ce qui s’est passé à Paris, mais aussi avant cela l’attentat à Beyrouth, l’attentat contre l’avion russe et celui en Turquie n’ont pas été sans effet sur la dynamique syrienne. Cela peut constituer un accélérateur du processus politique autour de la Syrie. Chacun comprend et devrait comprendre que la priorité numéro un doit être non pas de combattre Daech pour qu’Assad puisse rester en place – ce serait irréaliste après quatre ans de guerre civile – la priorité numéro un doit être de combattre parallèlement Daech avec l’effort international le plus large possible, et entamer le processus de transition politique à Damas. Les deux processus peuvent se renforcer l’un l’autre. Ce qui s’est passé à Paris et dans les semaines précédentes est une façon de dire aux acteurs régionaux : maintenant, cela suffit. »

Débat entre Federica Mogherini, Hubert Védrine et Miguel Angel Moratinos.
(Pierre-Yves Thienpont/ »Le Soir »)

« Manque de confiance et de cohérence »

Federica Mogherini ne pratique pas la langue de bois. Devant le public du palais des Beaux-Arts, elle a eu des mots forts. Interrogée sur le malaise européen, elle répond :

Il manque la confiance en nous et la cohérence. Vous n’avez pas idée des dégâts que la gestion des réfugiés a produits sur notre image. Une superpuissance qui panique face à quelques centaines de milliers de réfugiés ? C’est une honte ! Et on veut résoudre le conflit du Moyen-Orient ? »

Mais elle se veut positive :

Chaque jour, je vois beaucoup plus d’intérêts communs que de différences. L’important est de faire émerger cette communauté d’intérêts. »

Hubert Védrine l’écoute, et lui demande : « Vous voulez dire que la dynamique est plus forte que la différence ? » « Exactement », répond la haute représentante.

« Corriger les erreurs »

L’ancien ministre français a souligné pour sa part l’importance de ce moment dans la diplomatie mondiale.

Nous avons la possibilité de corriger une bonne partie des erreurs qui ont été commises depuis la fin de la guerre froide. »

C’est ce qu’a estimé Hubert Védrine en commentant le changement de cap français sur la Syrie, qu’il approuve, avec la main tendue à Vladimir Poutine et Barack Obama pour faire une seule, grande coalition contre Daech.

Il y a deux mois à Moscou, lors d’un précédent forum de « l’Obs », Hubert Védrine avait listé, à un moment de grand froid entre Moscou et l’Union européenne, les erreurs qui, selon lui, avaient été commises depuis la fin de l’URSS en 1991. A commencer par le fait de vouloir réduire la Russie à un rôle marginal. Aujourd’hui, avec l’émergence d’un adversaire commun, la nouvelle guerre froide cède le pas à un rapprochement potentiellement fécond.

Sursaut européen

Mais, dans notre interview, Federica Mogherini reste prudente : « Si la Russie s’implique de façon plus responsable et constructive dans la communauté internationale, cela ne pourra que contribuer à notre relation bilatérale, qui était bonne avant la crise ukrainienne, et qui n’a pas mal tourné par un changement d’humeur quelconque, mais à cause de violations graves de lois internationales. Je pense que c’est la mise en œuvre complète des accords de Minsk [sur l’Ukraine, NDLR] qui aura un effet déterminant sur le rétablissement complet d’une relation bilatérale de coopération de l’UE avec la Russie. D’un autre côté, je pense qu’il sera bon de considérer qu’il n’y a pas de donnant donnant entre Syrie et Ukraine : nous n’abaisserons pas nos attentes sur l’Ukraine. »

On peut regretter qu’il ait fallu la tragédie syrienne et ses conséquences sur l’exode des réfugiés ou le terrorisme, pour rapprocher les points de vue, et, peut-être, permettre un sursaut européen. Mais l’Europe elle-même est née des ruines de la Seconde Guerre mondiale… « Europe, la dernière chance » proclamaient les Journées de Bruxelles : à écouter les intervenants, il y a encore une possibilité que cette « chance » soit saisie. Ou, pour reprendre la métaphore de Walter Veltroni, qu’on se décide enfin à terminer la construction de l’avion européen.

Pierre Haski

Source : Le Nouvel Obs, Pierre Haski, 29-11-2015

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Commentaire recommandé

Astatruc // 11.12.2015 à 04h02

Elle est gonflée fédérica: »Si la Russie s’implique de façon plus responsable et constructive dans la communauté internationale » ah???elle parle bien de la Russie là? parce que il me semble que la Russie bien plus que bcp de pays, se repose justement sur le droit international.
Elle est manipulatrice fédérica: »mais à cause de violations graves de lois internationales. »
Oui, mettre ça dans la même phrase que le mot Russie, mais ça marche pas, tout le monde sait qui passe toujours au-dessus du droit international, bizarre, elle ne nomme pas les USA?

L’Europe OUI, l’union européenne, NON.
ça serait bien que fédérica ne fasse pas intentionnellement la confusion.ça serait bien qu’elle parle des USA, les créateurs de cette ue débilisante.mais bon, elle peut pas dire qu’elle bosse pour eux.Elle a été membre de la Fondation Italie-États-Unis10.
Enfin, c’est grave, cette femme est Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Elle devrait donc à minima reconaintre que pour l’Ukraine et la Syrie, elles ont été déstabilisées par les magouilles américaines mais non, elle continue dans l’enfumage.
Désespérant.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Federica_Mogherini

54 réactions et commentaires

  • Astatruc // 11.12.2015 à 04h02

    Elle est gonflée fédérica: »Si la Russie s’implique de façon plus responsable et constructive dans la communauté internationale » ah???elle parle bien de la Russie là? parce que il me semble que la Russie bien plus que bcp de pays, se repose justement sur le droit international.
    Elle est manipulatrice fédérica: »mais à cause de violations graves de lois internationales. »
    Oui, mettre ça dans la même phrase que le mot Russie, mais ça marche pas, tout le monde sait qui passe toujours au-dessus du droit international, bizarre, elle ne nomme pas les USA?

    L’Europe OUI, l’union européenne, NON.
    ça serait bien que fédérica ne fasse pas intentionnellement la confusion.ça serait bien qu’elle parle des USA, les créateurs de cette ue débilisante.mais bon, elle peut pas dire qu’elle bosse pour eux.Elle a été membre de la Fondation Italie-États-Unis10.
    Enfin, c’est grave, cette femme est Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
    Elle devrait donc à minima reconaintre que pour l’Ukraine et la Syrie, elles ont été déstabilisées par les magouilles américaines mais non, elle continue dans l’enfumage.
    Désespérant.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Federica_Mogherini

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    • Alain // 11.12.2015 à 07h41

      Il y a d’autres failles:
      – s’inquiéter de députés fascistes au parlement européen et ne rien dire de cette « union » qui soutient ouvertement ceux qui sont au pouvoir en Ukraine
      – faire l’impasse sur les visions divergentes des peuples (par exemple entre les Allemands obsédés par la rigueur financière et les peuples du sud voulant toujours plus d’interventions étatiques à crédit, mais il y a d’autres sujets)
      – cette volonté d’aller toujours plus loin sans se préoccuper de convaincre les peuples comme les autocrates éclairés du passé (nous savons mieux que le peuple ce qui est bon pour lui)
      – cette volonté de leadership qui n’est pas autre chose que de vouloir imposer « démocratiquement » sa propre vision des choses aux autres peuples,
      – accèder au désir des réfugiés et migrants économiques de venir en Europe mais leur imposer leur pays de résidence (répartition obligatoire) d’une partie d’entre eux (sans jamais dire comment se ferait ce choix et comment les empêcher de changer de pays par après)

      Et de manière générale la déconnexion de la réalité et le mépris de la volonté des peuples

        +58

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  • Ber // 11.12.2015 à 04h38

    Tous des vieux politiciens membres d’un même culte ésotérique appelé Union Européenne.
    Pendant ce temps là le peuple souffre , la démocratie souffre, soufre.

      +74

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  • natoistan // 11.12.2015 à 04h49

    Pour info nous sommes le 11 décembre et l’UE dans son éternel aveuglement suicidaire va appliquer un traité de libre échange(entrée en vigueur le 01/01/2016 donc très vite),à nouveau SANS l’ accord des Russes(voir Barroso et 9000 civils morts sur la conscience,des dizaines de milliers de rebelles et soldats ukrainiens etc,1 million de réfugiés en Russie dont personne ne parle,et pour des milliards de destruction au Donbass,sans compter l’économie ukrainienne de facto en faillite virtuelle malgré des milliards du FMI/US/UE..).

    Ils le font exprès?

    Donc la Russie a prévenu,fermeture totale des frontières aux produits ukrainiens et donc aussi Européens qui pourraient passer via l’Ukraine…ce qui va encore plus précipiter la faillite de l’Ukraine, fera peu de mal à la Russie qui a deja préparé le terrain et n’a plus la moindre confiance dans les déclarations de l’UE/US.

    A noter que l’UE va accorder le ‘visa free’ aux Ukrainiens en 2016(combien de millions vont venir chez nous,comme si on en avait deja pas assez avec la crise actuelle?)
    La Géorgie va suivre en plus…

    European Union Promises Ukraine Visa-Free Travel…Again

    http://sputniknews.com/europe/20151210/1031544177/ukraine-visa-free-regime-promises.html

    Les USA attendent des Européens qu’ils prolongent les sanctions…ben voyons:

    US Expects EU to Extend Sanctions Against Russia – Treasury

    Read more: http://sputniknews.com/politics/20151210/1031558279/sanctions-against-russia.html#ixzz3tylpeeBl

    Quand à l’Italie et la France via LR,on fait semblant de vouloir ‘débattre’ des sanctions,juste pour la forme,ce n’est pas en Europe que l’on prend les décisions,tout le monde a compris je crois?

    A noter que nous venons de perdre tous le peu de souveraineté qu’il nous restait:

    Vers un transfert à l’UE de l’autorité sur les frontières extérieures de Schengen.

    Même s’il y est opposé, un Etat membre pourrait dans l’avenir se voir imposer l’intervention du futur corps européen de gardes-frontières. C’est l’élément le plus spectaculaire de la proposition que la Commission européenne va présenter la semaine prochaine. Le Soir a obtenu les grandes lignes de ce dispositif qui risque de susciter l’opposition de certains Etats de l’UE.
    En fait : une refonte fondamentale. Et même un transfert de souveraineté de l’autorité ultime sur les frontières extérieures de l’UE. Ou plutôt de la zone Schengen. Aucun de ces documents n’a encore circulé, mais sur base d’informations obtenues auprès de plusieurs sources diplomatiques et européennes, Le Soir a pu dresser le schéma général du nouveau système – une révolution politique et opérationnelle – que va proposer la Commission Juncker.

    http://www.lesoir.be/1066750/article/actualite/monde/2015-12-10/vers-un-transfert-l-ue-l-autorite-sur-frontieres-exterieures-schengen

    En résumé l’état totalitaire et sécuritaire UE progresse un peu plus chaque jour(chaque crise servant la Junte pour poursuivre son ‘oeuvre’ sans demander l’avis de personne bien entendu.

      +92

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  • jules // 11.12.2015 à 05h43

    L’UE, en tant qu’administration dépourvue d’un peuple, d’une culture, d’une âme, d’une existence autre que sous forme de paperasse, de fonctionnaires, ou de directives abjectes et autoritaires sans queue ni tête, — l’UE donc a fait son travail : elle a suffisamment affaibli les États constitutifs à la fois sur la scène internationale et sur le plan de chacune des nations impliquées. Quelle image reste-t-il de la France aux yeux des Français, de la « Belgique » aux yeux des nationalistes flamands, de l’Espagne aux yeux de Catalans, de la Grande Bretagne aux yeux des Écossais ? L’impression d’un foutoir désespérant à des années-lumière de la réalité quotidienne des gens : chômage, précarité, insécurité, etc. Et puis un dégoût acre, un poids sur l’estomac, une désespérance, une forme de haine latente et, le pire de tout : une envie de pleurer, une immense tristesse, un sanglot déchirant qui vous donne quelquefois envie de vous tirer une balle dans le crâne. Comme il avait raison Deleuze lorsqu’il laissait entendre que les pouvoirs établis ont besoin de nos tristesses afin de nous affaiblir, de mieux nous contenir, de nous subjuguer !

    Faire de nous des zombies rendus corps et biens à la solde d’un projet totalitaire d’une ampleur telle que même les branleurs les plus crapuleux qui ont empoisonnés au fils du temps l’espèce humaine n’auraient jamais pu l’imaginer ! Un désastre sur toute la ligne pour la plupart des gens, mais un fabuleux fantasme de pouvoir exponentiel pour une infime minorité d’individus pourris d’exécration, fascinés par le goût du sang, une coterie d’enfoirés qui n’a aucun respect pour la Vie en tant que telle.

    L’UE a fait son travail : l’UE peut crever. Voici l’heure de la république universelle. Unique, indivisible, dictatoriale jusqu’au trognon. Sonnez hautbois, résonnez musettes.

      +93

    Alerter
  • DidierF // 11.12.2015 à 05h53

    Génial,

    La politique d’austérité imposée à l’Europe n’est pas évoquée. La domination de l’Allemagne n’est pas abordée. L’échec absolu et gigantesque de l’indépendance de la banque centrale sous la forme d’une montée explosive des dettes souveraines ne sont pas là. Les thèmes mobilisateurs du genre climat ressemblent plus à des distractions de la population pour qu’elle ne s’occupe pas du pouvoir de ces gens. L’hypothèse que plus d’Europe (FBI européen) va résoudre tous les problèmes me fait encore penser à ces nazis en avril 45 ou ces communistes russes en août 89 qui déclarèrent que si le régime avaient des problèmes c’est parce qu’ils n’avait pas été assez nazis ou assez communistes par le passé. Les européistes considèrent que s’ils ont eu des problèmes c’est parce qu’ils n’ont pas été assez européistes.

    Une plus grande soumission à une institution qui ne protège qu’une élite complètement décrédibilisée qui appauvrit, manipule et détruit la vie décente pour les petits, est demandée sous le terme de plus grande intégration par les représentants de cette élite.

    Je me demande si je ne vais pas pouvoir bientôt raconter mon histoire favorite avec trois exemples : avril 45, août 89 et décembre 15. J’aimerais bien. L’Union Européenne a échoué économiquement, socialement et politiquement. En sortir est une urgence vitale.

    Y rester assure la guerre civile ou un niveau de vie comparable à des pays comme la Bengla Desh. C’est un pays où le marché du travail est très souple, les charges sociales très légères, le monde des affaires y est libre d’entreprendre, les règlements ne sont pas un problème et l’administration y est très accommodante. Je suis optimiste dans le cas du Bengla Desh. Pour la guerre civile, c’est un effondrement du système très complexe qui maintient le truc en place à n’importe quel endroit qui la provoquerait. On est mal.

      +74

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    • Prométhée Enchaîné // 11.12.2015 à 11h10

      Je précise avant de vous répondre, que je ne suis pas un européiste béat, je suis un européiste réticent, du fait de l’aggravation de la situation des démocraties et de tout ce qui est généralement dénoncé sur ce blog.

      Mais c’est un fait que l’Europe actuelle ne satisfait personne, à part peut-être l’Allemagne, temporairement, et que sa construction actuelle n’est qu’une étape. Quand les pro-Europe parlent de plus d’Europe, ils parlent d’une homogénéisation des systèmes fiscaux, et pour les plus à gauche comme Piketty d’une fédéralisation des dettes. Sans parler d’une Europe de la Défense ou du renseignement puisque c’est d’actualité…
      Donc nous sommes dans un état transitoire, et tant que l’Europe, soit en tant que fédération d’Etats-Nations, soit en tant que Nation Européenne n’existeront pas, les européistes convaincus n’accepteront pas que l’on dise que l’Europe ne fonctionne pas… puisqu’elle n’est pas ! Et même si elle existait, on pourrait dire que l’Europe ne fonctionne pas, dans les conditions qui sont les siennes actuellement. Explication plus bas.

      Pour le nazisme je passe mon tour, mais pour le communisme, et en fait pour tout ce qu’on désigne par un mot-valise alors qu’il y a des spécificités propres et des réalités liées à un processus historique, il faut arrêter de voir cela comme une expérience qui ne peut être corrigée, modifiée. LE communisme, ça n’existe pas, du moins pas en tant qu’objet réel. Il n’y a pas un état qui incarne l’idéologie communiste – du reste Chomsky prétend que URSS n’a jamais été à proprement parler communiste ni socialiste – d’une manière absolue. Il y a un contexte historique, culturel, des ressources ou non, etc., des guerres d’Afghanistan (dont on dit qu’elle a précipité le régime communiste vers la faillite) ou non.

      Pour prendre un autre exemple : LA démocratie. Je regrette mais on ne peut pas dire LA démocratie ne fonctionne pas parce qu’elle ne fonctionne pas en Irak à tel moment. Pas plus que LA démocratie est le régime idéal alors qu’il y a beaucoup de variables à l’intérieur des états démocratiques, variables institutionnelles et variables comme je disais culturelles, conjoncturelles, etc.

      En espérant n’avoir pas été trop fouilli !

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      • patrick // 11.12.2015 à 12h03

        la « Nation Européenne » n’existe pas , les peuples d’Europe ont partagé une histoire commune , ils ont de cultures ayant un fond commun , mais avec des divergences très nettes.
        Donc ces peuples ne constitueront pas une nation.
        Une fédération d’états-nations ? une fédération implique d’avoir au moins des bases communes et on voit bien que là aussi il y a beaucoup trop de divergences. Et puis quel serait l’intérêt d’une fédération ? alors que des accords simples suffiraient.

        l’UE , j’y ai cru , il y a longtemps. Mais l’échec du projet montre que ce sera au mieux nuisible, au pire mortifère.
        De plus , la démocratie doit être au plus près du citoyen , avec l’UE la démocratie disparaît très loin du citoyen. Limitons les « couches » étatiques et rapprochons les du peuple.

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      • benoi31 // 11.12.2015 à 13h18

        Je comprends le point de vue, mais j’aurai tendance à dire qu’il est trop tard. Trop de points ont été négligés pendant trop de temps (fiscalité commune, europe sociale), au profit de points marginaux et comptant uniquement pour une minorité d’individus (la dette grecque, libre échange)

        La loi sur les assiettes pour faire payer impôts les bénéfices dans le pays d’origine, ou au moins une taxation commune à l’UE (http://ec.europa.eu/taxation_customs/taxation/company_tax/common_tax_base/index_fr.htm) est en discussion depuis 2004 ! Personne n’a eu le courage ou la volonté politique de le mettre en place.

        Comment croire que l’Europe peut changer alors que cela fait plus de 11 ans que ce projet qui coule pourtant de source dans un espace de libre circulation des capitaux n’a toujours pas abouti ?

        Au cours de l’épisode grec, l’Europe a prouve son intransigeance, son caractère non démocratique (décisions en grèce prises par un Eurogroupe non élu et sans existence légale !), qui montre bien l’impossibilité totale de changer cette Europe au service des peuples et plus des multinationales, des 1% et des Etats Unis.

        L’Europe ne veut pas changer et son immobilisme la fera disparaitre pour le meilleur ou pour le pire

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        • Prométhée Enchaîné // 11.12.2015 à 18h12

          Je partage ce constat amer. Et bien que je ne sois pas fan de la tournure que prend l’austérité française, je trouve qu’il y avait du positif dans la volonté d’Hollande de donner satisfaction à Angela Merkel sur le déficit, la suite logique étant qu’il aurait par la suite arraché des compromis à l’Allemagne. Beaucoup d’hypothèses qui verront d’autant moins le jour que l’état d’urgence a mis un terme à tout cela, avec l’accord de l’Europe.

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    • DidierF // 12.12.2015 à 17h20

      Les communistes disent que le communisme n’a jamais été réalisé et que ce qui était pratiqué dans les pays de l’est n’était pas le vrai communisme. (J’entends ces jours ci la même musique sur un autre sujet). Je veux bien le croire. Pour le nazisme, la déclaration « été pas assez nazi » peut se comprendre de la même manière. Cela prête à discussion. Pour l’Europe, je pense au libéralisme. J’ai lu plus d’une fois que l’Europe n’est pas libérale et que ce n’est pas le vrai libéralisme qui est appliqué car si c’était le cas, on raserait gratis. Bref, vos européistes font exactement la même chose en disant que l’on est au milieu du gué. Les autres le sont aussi ou se sent arrêtés au milieu du gué.

      A d’autres !

      Avec cette idée, je peux faire passer n’importe quoi. Je vois toutes ces idées comme des constructions d’esprits brillants qui ont créé ces notions dans un bureau. Ils en sont ressortis munis d’une foi brutale en eux et la volonté de l’imposer à leurs proches à n’importe quel prix pour ces malheureux voisins. Pensez aux reproches faits à l’inquisition du Moyen-Age ! Regardez les actes de ces Lumières ! L’analogie me frappe.

      On en est à l’état d’urgence et le gouvernement a publiquement admis chercher des failles dans le système légal pour punir (je crois) ceux qui dévient de la ligne (il faudrait vérifier ça).

      Vous êtes un européen réticent. Soit ! Vous me donnez l’impression d’y être forcé. Est-ce la Raison qui vous y pousse ? Pouvez-vous énoncer vos réticences ? Sur quelles bases avez vous des réticences ?

      La mienne est celle de voir des individus dans leur bulle créer un monde idéal et décider que c’est la réalité sans admettre le moindre compromis avec le reste du monde. Le choc est très brutal et quand ces gens sont au pouvoir cela donne des purs qui veulent sauver le monde par la puissance de leur raison. Ceux qui refusent sont à maudire, à tuer, à emprisonner, à soigner etc…

      Zut !

        +3

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      • Prométhée Enchaîné // 13.12.2015 à 13h03

        J’étais un anti-européen jusqu’à ce que je lise ce fameux témoignage de Danielle Mitterrand qui est connue pour être très proche des vrais socialistes. Ce témoignage rapporte l’impuissance déclarée de François Mitterrand face à la marche du monde, et notamment face à l’appétit carnassier des Etats-Unis (et malgré l’ancienneté de cela, je crois que c’est encore le cas aujourd’hui).
        Et l’accélération du processus de construction européenne date également de la réunification allemande qu’il a cherché à endiguer.
        Voilà donc deux aspects d’un même problème : constituer un espace contraignant pour plusieurs pays en espérant créer une zone économique puissante, à la monnaie suffisamment solide pour résister à cette fameuse guerre des monnaies (du reste, mon ignorance des détails de celle-ci laisse une grosse part d’incertitude dans ma théorie) ; et contraignante aussi pour notre voisin dont l’Histoire montre qu’il est notre plus grand rival.

        Le second point semble être un raté. Mais peut-être seulement temporaire si l’on considère qu’à long terme, c’est son intérêt aussi d’être plus solidaire dans cette zone. Bémol, pour cela, notre allié exige de nous des efforts budgétaires et de restructuration, comme chacun sait, qui ont jusqu’ici été soigneusement reportés au lendemain. Le tournant de la rigueur de Hollande, même s’il n’est pas aussi marqué que celui de Mitterrand, correspondrait à sa prise de conscience que Merkel ne lâcherait rien avant que la France ne fasse les dits efforts (cf Nicolas Barotte, François et Angela).

        Voilà, personnellement, tout cela n’est pas ma tasse de thé (et même dans les efforts, il y a des partis pris très contestables, quand d’autres sont soigneusement mis de côté). Mais étant en situation de tenir, je peux accepter de patienter encore. Et si lorsque les compromis ont été fait, l’Allemagne continue son petit jeu, j’estimerai que nous aurons suffisamment fait et qu’il est temps d’être menaçant.

        Vous me direz, on pourrait déjà se montrer plus menaçant. Et vous me direz aussi, l’Europe libérale n’apportera pas les bienfaits sociaux attendus. Certes, mais je compte aussi sur le changement des esprits en France et également, parmi tous les mouvements socialistes des autres pays.

        Vous me direz encore, la Grèce a tenté et s’est faite écraser. Pour moi, cela ne remets pas en question l’idée fondamentale qui est que nous devons construire cette zone commune et contraignante, même si dans les détails, il y a énormément de choses à redire.

        Pour conclure, je suis un européiste réticent, qui plus est, non-dogmatique. Même si je prends souvent le contrepied des commentaires, c’est aussi pour éprouver mes propres arguments, pas par une conviction très profonde et militante. Si j’étais chômeur, il est très probable que je serais beaucoup moins patient.

          +0

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  • AL21015 // 11.12.2015 à 05h57

    Oui l’Union Européenne c’est foutu… c’est pour cette raison qu’il nous faut un Nouvel Ordre Mondial.

    D’ailleurs les élites réfléchissent à un « Guantanamo à la française » pour les fichés S par le biais d’un projet de loi laquelle permettrait une « privation de liberté des intéressés à titre préventif et [de] prévoir leur rétention » rapporte le Monde : voir le lien http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/12/09/le-gouvernement-envisage-des-centres-de-retention-pour-les-personnes-fichees-s_4827979_3224.html

    Surveillance généralisée, état d’urgence à durée indéterminée … camps de rétention… Il n’y a plus qu’à relier les pointillés.

      +42

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  • pucciarelli // 11.12.2015 à 05h58

    Bonjour. Un grand tralala sur l’UE qui n’évoque ni l’austérité ni la prégnance des Etats Unis, qui laisse dire que le jet russe a été abattu en Turquie ne sert à rien. Quand M. Védrine parle des manquements à la légalité internationale à propos de l’Ukraine, reprenant en filigrane la position US sur la question, il nous inscrit encore et toujours dans la mouvance occidentalo-centrée qui tue l’UE. Que le malheureux Douste soit en paix avec lui-même nous fait plaisir, mais voir ces gens aux responsabilités immenses dans une faillite générale et humainement catastrophique faire semblant de se poser des questions quand on connaît leurs réponses, et surtout quand le vrai patron, les Etats Unis, n’est même pas nommé, cela a peu d’importance. Quant à Rocard, il avait déjà jugé l’UE foutue il y a quelques années. Et on sait ce qu’il est. Pas de doute, le Père Noël a encore oublié de distribuer un peu de lucidité et d’honnêteté à ces oligarques sans courage. Représentant Le Monde au moins symboliquement, Plantu était parfaitement à sa place. Tout ça finira bien par s’arrêter!

      +43

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    • De passage // 11.12.2015 à 06h25

      « Pas de doute, le Père Noël a encore oublié de distribuer un peu de lucidité et d’honnêteté à ces oligarques sans courage.  »

      Et d’honneur, mais savent t-ils encore ce que c’est ?

        +45

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  • Kiwixar // 11.12.2015 à 06h45

    C’est sûr que mettre un Luxembourgeois (lessiveuse fiscale) comme Président du Politburo, ça aide pas forcément à gagner l’enthousiasme des sans-dents. Et cet antirussisme primaire digne du IIIe Reich (ou 4e? bon on s’en fout), et la botte prussienne écrasée sur la tronche des Grecs… « On torture les Grecs pour que les Français entendent leurs cris »……. Oh là, ça me paraît être un asile de fous, ce truc là, il serait peut-être temps de se barrer et de « cultiver notre jardin » tranquillement.

    Au passage, les pays souverains (comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud etc) s’en sortent très bien, capitalisant sur leurs points forts (accords de libre-échange avec la Chine par exemple), et au moins, quand ça va mal, on peut changer de voilure et tourner la barre rapidement.

      +65

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  • chios // 11.12.2015 à 07h09

    https://www.youtube.com/watch?v=BLS7zwKGEdQ

    pour un peu de recul, cliquez sur le lien, et voyez ce qu’on raconte aux states, ils ont PEUR, oh comùn
    de la corée du nord…

    puis écoutez ce qui vient automatiquement sur ce site, et comparez fidéles de ce site, ce qui vient ensuite….

    merci à tous….

    en Belgique, on se marre….

      +3

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  • Bruno // 11.12.2015 à 07h28

    J’ai du faire des efforts pour arriver au bout de ce poussif compte rendu. Aucune idée intéressante, le bla bla européiste habituel.

      +33

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  • vlois // 11.12.2015 à 07h41

    Ainsi j’ai réalisé quel était le ventre fécond dont parlait Bertold Brecht, c’est bien après vérification dans l’histoire la sociale-démocratie d’inspiration allemande qui enfante la bête immonde aux dépens de ceux qui la compose sans doute qui pensent faire et être le bien ( peut-être l’universalisme chrétien devenu fou).

      +19

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  • Patrick Luder // 11.12.2015 à 07h43

    Nous devrions déjà commencer par nous poser qqs questions :
    Une union européenne pour quoi ?
    Une union européenne pour qui ?
    Une union européenne comment ?

    Le mode de gouvernance est aussi totalement à revoir !!!
    http://www.colibris-lemouvement.org/agir/guide-tnt/reguler-le-pouvoir-dans-les-organisations

      +11

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  • francois marquet // 11.12.2015 à 07h53

    Si je comprends bien, on doit s’allier avec la Russie parce qu’on en a besoin ponctuellement et qu’on a cafouillé en Lybie, en Syrie et en Ukraine. Oubliés l’amitié des peuples et une culture commune, le projet d’une Europe de Brest à Vladivostok, l’intégration eurasiatique, une route de la Soie ou des Marco Polo européens feraient le pendant aux Chinois. Bref, de la gestion de crise à la petite semaine, pas de vision! De Gaulle disait que l’Europe ne pourrait avoir de politique, que si elle en avait une un jour ce ne serait pas la sienne…On y est, une oligarchie atlantiste sépare l’Europe de la Russie et de l’Asie, à son profit. Il faut s’allier à l’Arabie Saoudite et au Qatar plutôt qu’à la Russie et à l’Iran, pourquoi? plus stabilisateur, stratégique, moral? Bref, une classe politique colonisée, dont l’horizon est juste la prochaine élection locale. Vivement la relève, mais pas des « young leaders »!

      +31

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  • BA // 11.12.2015 à 08h16

    C’est un compte-rendu remarquable : tous ces vieux politiciens se contentent de dire la propagande européiste habituelle, « il faut démocratiser l’Europe, il faut créer une Europe plus démocratique, maintenant on va faire l’Europe sociale, maintenant on va faire l’Europe solidaire, maintenant on va faire les Etats-Unis d’Europe, et patati, et patata … »

    Mais ça fait 41 ans que ces vieux politiciens nous répètent ça.

    Tous ces vieux politiciens sont les derniers partisans d’une expérience qui a complètement foiré.

    Ce colloque ressemble à un zoo qui présenterait au public les derniers dinosaures encore vivants.

    La période 1974-2015 a été la période de la construction européenne.

    Cette expérience a foiré.

    Laissons mourir les derniers dinosaures.

      +47

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    • Maurice // 11.12.2015 à 11h55

      Comme le temps presse il faudrait d’urgence trouver un moyen de les aider à disparaître au plus vite. Il semble que J. Attali avait fait une suggestion intéressante concernant « l’utilité socialo-économique » d’une personne ayant dépassé un « certain âge ». (environ 65 ans, de mémoire);
      Et je crois me souvenir qu’il préconisait, le cas échéant, une espèce d’euthanasie salvatrice pour le rendement économique et la productivité de notre société! Hélas, cette mesure ne devait être envisagée que pour le petit peuple, à l’exclusion des « grosses têtes » ou autres politiciens car ces personnes « supérieures » sont trop utiles au bien de la société pour envisager de s’en priver avant le terme normal de leur passage ici-bas…. Ouf! J’ai failli avoir peur d’être privé de ces guides merveilleux pour les affaires des autres ! Merci Jacques de m’avoir éclairé sur la pérennité de nos « zélites » inamovibles, ad vitam aeternam…

        +5

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  • Milsabor // 11.12.2015 à 08h44

    Michou aurait dû continuer son idée jusqu’au bout : La France c’est fini, le parti socialiste c’est fini, la république c’est fini, la démocratie c’est fini. La liste des coches ratés n’en finit pas.
    Joyeux Noël à tous.

      +15

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  • Nerouev // 11.12.2015 à 09h08

    Si je m’en tiens aux propos rapportés ici il me semble qu’on parle de la maladie mais jamais des causes profondes qui fatalement finiront par resurgir quoi qu’on fasse. Pour ce que j’en vois en France quant à son industrie, son taux de chômage et son degré de surveillance, je ne vois aucun espoir pour les prochaines décennies. Et ce n’est pas le pire chez nous. C’est un peu comme si nous voulions de la cohésion dans les noyaux atomiques sans les forces d’interactions fortes. Avec des pays si différents en culture, en langues, en niveau de vie (PIB s’entend); en étendue et emprisonnés dans un euro unique, une extension galopante vers l’Est, un Kosovo sorti d’on ne sait où, pas de référendum, des soumissions imposées comme le TAFTA et aucun consensus général qu’on pourrait appeler européen, il m’est difficile de deviner où on va sutout après les propos de Mogherini. Le réel seul bénéfice pour moi c’est de pouvoir aller manger des tapas sans visa avec mes euros parce que j’habite à côté de la frontière espagnole.

      +12

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    • patrick // 11.12.2015 à 12h09

      « de pouvoir aller manger des tapas sans visa avec mes euros »
      je me souviens des débats télévisés autour de l’euro et de tous ses avantages ( c’était il y a très longtemps, au lancement du projet ).
      c’était typiquement le style d’argument qui sortait régulièrement , mais personne n’émettait l’idée qu’il était impossible de mettre en place une seule monnaie pour des pays dont les économies étaient à ce point divergentes.

        +6

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  • Bordron Georges // 11.12.2015 à 09h10

    Qu’ils étaient beaux! Qu’ils étaient grands! Super bal des «faux culs»!
    Mais que d’arrières pensées, que de choses passées sous silence, que d’hypocrisies.
    Ils ne «retourneront jamais sur terre». L’avion c’est eux et il faut le démanteler.
    «L’Establishment» ne craint vraiment qu’une chose : ce qu’ils appellent le «Populisme», la réaction des peuples.

      +29

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  • Louis Robert // 11.12.2015 à 09h23

    L’Europe… à la merci de ce drone bloqué sur son pilote automatique qu’est l’UE, lancé en direction de… et qui… et qui ne répond plus.

      +4

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  • yann // 11.12.2015 à 09h54

    Ne demandez pas aux gens qui ont mis le continent en déclin par leurs doctrines économiques et politiques stupides de redresser la barre. Cette bande de Shadoks néolibéraux n’a toujours rien compris à l’origine des problèmes. C’est justement ce qu’ils prennent pour des progrès comme le libre-échange et la liberté de circulation des capitaux qui ont causé les crises et le déclin. Contrairement à ce qu’affirme le triste Rocard, l’Europe n’a pas marché parce qu’elle ne pouvait pas marcher. Ils ont construit une structure qui visait à dépolitiser l’économie, ils ont réussi, qu’ils admirent maintenant les résultats, et qu’ils acceptent l’effondrement de la civilisation. On ne peut pas se plaindre éternellement des conséquences des choix qu’on prend sans en assumer la paternité.

      +33

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  • scorpionbleu // 11.12.2015 à 10h12

    La plupart des politiques ou des technocrates qui prennent la parole dans cet article ont participé de près ou de loin au désastre dans lequel nous sommes.

    Comme disait Einstein on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.

    Que faire ?

      +27

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  • Delta-00 // 11.12.2015 à 11h22

    C’est aussi celui qui trouvait il n’y a pas si longtemps que notre armée avait trop de moyens.
    Venir jouer les oracles maintenant sur le thème de « on ne s’intéresse pas à notre propre sécurité », c’est un peu facile.

      +1

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  • Alae // 11.12.2015 à 11h41

    « la priorité numéro un doit être de combattre parallèlement Daech avec l’effort international le plus large possible, et entamer le processus de transition politique à Damas.
    Et on veut résoudre le conflit du Moyen-Orient ?”

    Et toujours personne pour répondre à la question : mais de quoi se mêlent-ils ? Qui leur demande de régler quoi que ce soit d’autre que les problèmes internes de l’UE ? Au nom de quoi veulent-ils faire la loi au Moyen-Orient ? Ça commence vraiment à bien faire : d’un côté, ils battent leur coulpe sur leur colonialisme passé, de l’autre, au mépris des lois internationales, ils continuent de décider pour les autres, de chercher à tous prix à mettre leurs hommes de paille à la tête des pays dont les ressources les intéressent à base de coups d’État (Ukraine), de révolutions colorées, de manipulations éhontées (Grèce) ou d’interventions militaires illégales (Syrie).
    Et après, ils viennent pleurnicher sur la perte de crédibilité de l’UE et la montée des « populismes » ? C’est une blague ?

      +35

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  • Crapaud Rouge // 11.12.2015 à 13h05

    Hormis la CEDH, protectrice des droits individuels, l’Europe, c’est toutes les contraintes sans aucun des avantages. Elle ne peut que casser. C’est bien regrettable, car les nations européennes ont grandement besoin de coopération pour compenser leurs petites tailles. Mais l’Europe s’est construite sur la « concurrence libre et non faussée », c’est-à-dire sur une vision faussée de la concurrence et de la coopération.

      +11

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    • patrick // 11.12.2015 à 13h22

      concurrence libre et non faussée ? l’idée de départ est bonne
      mais quand mes concurrents ont des usines ou des camions flambants neufs, financés grâce à l’argent de mes impôts , je n’appelle plus ça de la concurrence non faussée.
      quand on nous demande de financer le redressement de l’Irlande qui vit essentiellement du dumping fiscal , je n’appelle plus ça de la concurrence non faussée ( que l’Irlande décide d’appliquer un taux de taxe très faible c’est son droit mais après qu’elle se dem.. à gérer ses comptes toute seule ).

      en fait l’UE fait tout et son contraire, il n’y a pas de stratégie claire, à part celle de démolir les pays europens

        +12

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      • yann // 11.12.2015 à 13h42

        C’est parce que leur but n’a jamais été une concurrence égalitaire entre les entreprises. Le libre-échange entre des pays très différents ne peut conduire qu’à favoriser les pays qui maltraitent le plus les salariés et les pays où les impôts sont les plus bas. C’est le vrai but de la construction européen, démanteler les systèmes sociaux que les pays avaient érigés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et qui avaient permis une croissance stable et une vraie concurrence pendant trente ans. Bien évidemment en généralisant l’abaissement du niveau de vie des salariés, ils ont également condamné la demande qui allait avec. Ce faisant ils ont fait de l’UE le trou noir de l’économie mondiale. Un continent qui n’a plus de croissance depuis l’an 2000 et où les pays se battent pour avoir des excédents en torturant toujours plus leurs salariés en produisant du chômage à l’échelle industrielle.

        Pendant les trente glorieuses, il y avait du protectionnisme, mais aussi de la concurrence entre les entreprises. Aujourd’hui il n’y a plus de frontière, mais il n’y a plus de concurrence à proprement parler. On a des oligopoles qui mettent en concurrence uniquement les systèmes sociaux de chaque pays. Le libre-échange a accouché d’un monde où la concurrence ne se fait plus entre entreprises et pour cause les monopoles planétaires se multiplent. La concurrence concerne maintenant uniquement les salariés et les systèmes sociaux politiques. C’est celui qui torturera le mieux les producteurs de richesses réelles qui gagne la concurrence. Toute cette absurdité n’a pu tenir jusqu’à présent que grâce à l’endettement planétaire sans cesse croissant, mais la fête est maintenant terminée et le vrai visage de la mondialisation commence à apparaître même aux plus illuminés.

          +22

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      • groucho // 11.12.2015 à 14h32

        « concurrence libre et non faussée ? l’idée de départ est bonne »

        Mais non ! Parce qu’à l’arrivée, comme dans toutes les compétitions, vous avez un très petit nombre de gagnants et un très grand nombre de perdants. C’est exactement la situation actuelle ! 1%, 99 %

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      • Alfred // 11.12.2015 à 19h04

        Je pense au contraire de vous que c’est ce que vous appelez l’idée de départ qui est mauvaise et je suis bien d’accord avec crapaud rouge dans sa formulation très précise:
        « sur la “concurrence libre et non faussée”, c’est-à-dire sur une vision faussée de la concurrence et de la coopération ».
        La concurrence libre est non faussée telle qu’elle est entendue en économie est une vue de l’esprit qui n’a jamais existé et n’existera jamais. Les « externalités » et multiples variables mal définies, les biais d’information, les multiples rapports de force explicites et implicites, la variabilité des périmètres d’application (dans le temps et dans l’espace) rendent la réalité de la chose totalement impossible. C’est une idée absolument absurde qu’on nous verse dans le ciboulot pour plumer les gogos.
        ça ne veut pas dire que « LA » solution est le paradis communiste (et je pense que la concurrence est saine). Simplement la concurrence libre est non faussée ne peut exister que pour deux souris de laboratoire clonées (nourries identiquement dans des labyrinthes strictement identiques), ou bien dans la tête d’un anglais le temps d’une démonstration un peu orientée… Pas dans la réalité de la vie, fut elle limitée au commerce.
        Si vous êtes un partisan REEL de la concurrence libre est non faussée vous devez être partisan du jubilée total mondial pour commencer (et encore on devrait y ajouter l’hiver atomique).
        Il n’y que deux genres de personnes qui peuvent vous proposer la concurrence libre et non faussée: ceux qui la faussent d’une manière ou d’une autre et les complets naïfs. Nous en tant que français nous sommes les deux à la fois. Nous en bénéficions en truquant le jeu parfois même sas le savoir (par le hasard de notre naissance) et nous en sommes victimes.
        Ensuite entre le commerce des missiles nucléaires, celui des utérus, celui de la fée électricité et celui des carottes voire des carottes génétiquement modifiées, il peut y avoir des différences qui n’ont pas grand chose à voir avec une loi « économique » universelle.

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    • Jacques Heurtault // 11.12.2015 à 17h44

      Il ne faut pas confondre la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) avec l’Union Européenne. La CEDH est une cour de justice qui émane du Conseil de l’Europe (44 pays membres dont la Russie), organisme qui ne peut être confondu avec l’Union Européenne (28 Etats membres), laquelle a sa propre Cour de Justice qui a pour mission de faire respecter, quand elle est saisie, le Droit de l’Union Européenne et qui intervient principalement dans le domaine de la concurrence.

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  • TC // 11.12.2015 à 13h24

    Tous ces européistes pensent faire l’Histoire en étant en ordre de marche pour une UE qu’ils idolâtrent comme étant le summum du progrès. Ils ne comprennent pas que chaque discours qu’ils prononcent en ce sens sont perçus comme un signe de mépris par les « gens d’en-bas ».

    Ils n’ont pas encore compris que l’UE est morte depuis 2005 et qu’elle ne vit qu’en sursis au travers de leurs discours de dégénérés. Les peuples se réveillent en constatant que les fruits de cette arbre qu’on leur promettait succulents, ne sont que poison.

    Il n’y a pas de repli identitaire, non, mais un simple instinct de survie sociale. Et face à cet instinct puissant, les quelques petits arrivistes qui veulent nous gouverner ne font certainement pas le poids, ils ont raison d’avoir peur des « populistes ». La révolte enfle, elle est palpable partout à différents degrés selon les pays. La Grèce sera probablement le point de départ.

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  • Au sud de nulle part // 11.12.2015 à 14h02

    C’est bien, tous les sujets ont été soigneusement traités : développement du libéralisme économique, accentuation du contrôle social, maintien des privilèges de l’aristocratie démocratique européenne, préservation des rentes de la bourgeoisie. Comme quoi ils ont finalement les mêmes préoccupations que nous sans en tirer toutefois les mêmes conclusions.

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  • Michel Ickx // 11.12.2015 à 16h08

    Cette langue de bois est absolument insupportable.

    Ce déni de réalité, ce refus d’aborder les vrais problèmes, comme dit plus haut, sont ils le symptôme de l’aveuglement, de la foi du charbonnier, de la peur ou de la fourberie et du mépris ?

    Ou de la terreur de perdre les emplois à vie, ou, pire encore, de calculs scélérats ?

    Probablement un peu de tout cela suivant les niveaux atteints dans la hiérarchie.

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  • Philou // 11.12.2015 à 17h30

    Allons, allons, il ne faut pas être si pessimiste !

    Il y a des pays européens qui s’en sortent et aspirent à l’unité et à la prospérité.

    Tenez, par exemple : regardez comment la démocratie fleurit dans ce grand pays d’Europe candidat à tout (à l’UE, à l’Otan, aux subsides de l’UE, du FMI, des USA, au gaz et aux prêts « gratuits » de la Russie, etc.) :

    https://www.youtube.com/watch?v=2zgTl6-KWqg

    … joli numéro de clown pour le Noël du Parlement, c’est gentil pour les enfants qui regardent !

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  • CEVENNES 30 // 11.12.2015 à 18h30

    Bonjour à tous,
    Oui elle est sélective Mme Federica Mogherini, elle oublie de préciser les guerres illégales menées sans mandat de l’Onu en Syrie et en Irak par l’ UE et les USA.
    Elle ne parle pas non plus des résolutions de l’ Onu contre la glorification du Nazisme à l’initiative de la Russie, dans les états baltes, 3 pays votent contre les Usa, le Canada et l’Ukraine, tous les pays membres de l’Union Européenne France incluse se sont abstenu.
    On constate où vont ses préférences, sans commentaires.

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  • delta // 11.12.2015 à 19h55

    la question n’est pas  » plus ou moins d’Europe ?  » mais devrait être  » Quel type de construction Européenne ?  »
    L’essentiel de la construction européenne s’est fondée sur un seul axe celui de l’économie . Il est évident que ça ne marche pas , qu’il faut repenser la construction européenne sur d’autres bases ,surtout dans un contexte économique qui ne s’améliorera pas avant un bon moment , à cause , et des contraintes physiques , et de la manière dont l’économie est structurée et pensée .
    billet de Gaël Giraud : Crise de la science économique .

    Crise de la science economiqe 1/2 : https://blogs.mediapart.fr/edition/au-coeur-de-la-recherche/article/291115/crise-de-la-science-economique-12

    Crise de la science économique 2/2 : https://blogs.mediapart.fr/edition/au-coeur-de-la-recherche/article/011215/crise-de-la-science-economique-22

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  • Solirusse // 11.12.2015 à 20h07

    Sur Facebook, je suis la page NATO. Pour m’informer. Ils sont incroyables, exercices aux quatre coins de l’Europe. Combien ça coûte? Qui paye? Pourquoi? Et pourquoi faire? Ils ont aidé la France après les attentats? Rien. Et là incroyable, exercice en Estonie, les volontaires de la Garde Nationale, équipés de G3 allemands, casques allemands, en pleine page NATO… On croit rêver. 1941. L’entrée des allemands à Talinn, fêtés par des jeunes femmes délirantes… Un vrai nid de Nazis.

    J’apprends le Russe. Je veux pas mourir idiot. Et ridicule. J’ouvre les livres d’histoire. Je lis. Et je regarde autour de moi. Où est la France? Français, si vous saviez…

    Si vous voulez sourire, regardez ce film: The Man from U.N.C.L.E. Le Russe est pas mal du tout. Plutôt politiquement incorrect et réjouissant.

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    • ouranos // 11.12.2015 à 22h04

      Bonjour Solirusse. Je vais reprendre aussi mon apprentissage du Russe. C’est ce qu’il y a de mieux à faire pour l’avenir.

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  • argos // 11.12.2015 à 20h36

    Quelle Europe? des banksters et du capitalisme de copinage pour le 1%

    Soutenu par Barosso et ses frères :

    https://www.youtube.com/watch?v=caiU0l_jJg8

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  • Spartel // 11.12.2015 à 21h25

    J’étais justement en train de lire le livre de JF Deniau, Mémoires de sept vies, » avec pour seule et unique loi : croire et oser. Deniau ( 1997) disait à propos de l’Europe :  » Je ne peux que répéter ce que je dis depuis quarante ans : sa mission doit être de défendre un type de civilisation et de démocratie ; le reste, droits de douane ou monnaie unique, n’est qu’instrument, outil. Si l’Europe n’apporte pas cet espoir d’une civilisation qui lui soit propre, elle n’a ni justification ni sens. La meilleure critique des oeuvres des autres – en fait l’unique critique admissible – est de composer une autre oeuvre. »

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  • Boubanka46 // 12.12.2015 à 05h01

    Rocard l’avait déjà dit en 2002 sur France inter et à l’époque je ne le croyait pas. Il expliquait que l’europe avec les élargissements successifs des années 90, ne pouvait plus etre qu’une zone de libre échange. La délégation de souveraineté n’est pas compatible avec ce type d’Europe. Les Etats Unis, ainsi que la finance et l’industrie mondialisées avait intérêt à pousser la construction européenne jusqu’à Mastrisch. Maintenant c’est le contraire, leur intérêt est un élargissement sans fin de l’Europe et surtout pas une Europe politiquement plus unie. Ils maintiennent l’équilibre entre les europhiles et euro-septiques que l’on entend curieusement beaucoup plus depuis 20 ans. De fait les souverainiste et les fédéralistes sont devenus les idiots utiles du système qui entretient depuis 20 ans l’équilibre entre les 2 camps.

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  • sissa // 12.12.2015 à 06h50

    « Ben voilà, c’est tout le problème. Le type rationnel et pragmatique dit à ce stade “bon, alors on arrête, et on trouve un autre truc moins contraignant pour des coopérations”. Le taliban européiste lui en conclut qu’il faut accélérer dans la même voie… »

    Je ne crois qu’on ne peut pas mieux résumer l’impasse européiste.

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  • tchoo // 12.12.2015 à 12h05

    L’UE n’est pas capable d’assurer une existence décentes à l’ensemble de ces habitants
    L’UE n’est pas capable d’endiguer un chomage qui rend trop de services à ses plus riches
    L’UE n’est pas capable de promouvoir une agriculture responsable et saine, nourricière pour ses paysans et ses habitants en toute sécurité
    L’UE n’est pas capable d’assurer la sécurité à l’intérieur de ses frontières
    L’UEe telle qu’elle devenue est un échec retentissant
    L’UE après avoir rapproché les peuples européens est en train d’exacerber les montées nationalistes, parce que des dirigeants sans aucune légitimité démocratique ont confisqué le pouvoir
    L’UE n’a plus de raison de vivre en l’état
    Dissolvons l’UE

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  • Antoine // 12.12.2015 à 13h37

    Il faudra consoler M. Rocard et lui expliquer que le coche qu’il a raté n’était qu’un corbillard, et que les seuls à laisser apparaître une figure d’enterrement sont les employés des pompes funèbres qui voient diminuer la prime de fin d’année suite à cet incident.

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  • Krystyna Hawrot // 12.12.2015 à 20h25

    J’avoue que je ne suis même plus capable d’écouter ces gens là. Je ressens vraiment de la haine face à leur arrogance et leur violente indifférence face à nos vies.

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  • 1Direct // 13.12.2015 à 00h58

    Pour résumer 99% de la pensée des lecteurs de ce blog l’U.E. est morte.
    Seulement l’U.E. est devenue comme un moisi. Oui pourri mais que l’on va vous, nous, faire avaler de force… Il n’y en aura pas d’autres.
    C’est ça ou l’U.E. laissera, en l’aidant de toutes ses forces, mourir les pays ou les populations aux pensées rebelles, insoumises.
    La Gréce ne représente que les prémisses de ce qu’ils sont capables de faire à un pays sans conscience, sans remords, de ce qu’ils font endurer à la population. Pour l’exemple… Au nom de… Tout pour eux (je voulais le dire autrement mais ce serait beaucoup plus vulgaire.)

    Voilà ce qui nous attend mais en version « goutte à goutte » comme le fair comprendre M. VALS dans sa réponse au recommandations de la commission 2015.
    Il ne peut (encore) baisser les retraites et salaires des fonctionnaires de n% en un jour.
    La population se rebellerait… Bazar dans les rues… Écho médiatique dans toute l’Europe… Pas bon ça pour l’image. Mauvaise publicité.

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