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27.août.201227.8.2012 // Les Crises

[Invité] Moi, industriel

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Un nouveau témoignage… 🙂

 Moi, industriel.

Ces Jeunettes qui nous mettent à genoux.

Nous avons dans notre usine une petite bande de Jeunettes. Jugez-en par vous-même : une de 37 ans, deux de 35 ans. Leurs cadettes nous viennent du début des années 80. Ce serait parfait s’il s’agissait de Dames, malheureusement, il s’agit de nos machines de production.

Avec de telles antiquités, nous devrions être en dehors du marché et pourtant non. Nous sommes compétitifs et gagnons des parts de marché sur un produit régional.

Un investissement déliquescent :

Qu’est-ce que cela montre ? Que fondamentalement, l’occident n’est pas parvenu à améliorer sa technologie au cours des trente dernières années. Faut-il s’étonner que les pays pauvres nous rattrapent et de la pression qui règne sur les salaires ? Les entreprises dans une logique d’optimisation privilégient l’achat de parts de marchés par rachat d’entreprises et de leur portefeuille clients aux nouveaux investissements. Et c’est rentable et générateur de cash.

L’informatique a permis d’immenses progrès, les méthodes d’assemblage ont gagnées en performance et en réactivité. Mais dans l’industrie lourde, qui est le moteur de l’industrie, nous en sommes encore largement là où nous en étions à la fin des années soixante-dix.

Chacun me citera tel ou tel contre-exemple, le plus courant étant l’A380. Mais n’est-ce pas fondamentalement une caravelle portée à son paroxysme ? L’une des raisons de la crise est là. Les entreprises qui ont du cash hésitent à l’investir dans de nouvelles machines. L’investissement productif est passé de près de 20% à 18%. -10% en trente ans. Alors que la hausse de l’immobilier fait que la part des bâtiments et du foncier s’accroit dans ce montant d’investissements.

Faut-il dès lors s’étonner qu’il n’y ait pas de travail ? Le renouvellement des machines représente une demande. C’est aussi un facteur majeur de gains de productivité.

Quand nous sortirons de la crise :

Est-ce à dire que tout était mieux avant ? Non, il s’agit de dire que nous sommes dans une crise de transition. La masse critique d’innovation n’est pas encore là pour nous précipiter dans un nouveau mode de production. Il a fallu bien des tâtonnements pour inventer le moteur à explosion. Il faudra bien des tâtonnements pour inventer la nouvelle formule gagnante puis il faudra de très lourds investissements pour déployer cette solution à l’échelle mondiale.

En attendant dans les entreprises on gagne du temps et on pleure le cash.

La consigne à chaque budget est de rationner les investissements. De ne dépenser que pour des projets prioritaires générateurs de cash. Tout le reste, ce qui conduit à des gains de productivité diffus ou à améliorer la position des entreprises sur le long terme ne se fait pas. La consigne est payback en 18 mois, EBITDA supérieur à 10%.

Faut-il dés lors s’étonner que nos entreprises perdent des marchés ? Les entreprises françaises ont au cours des années 90 généré du cash pour investir dans les pays émergents ou racheter des concurrents ? C’est avec les caddies des ménagères françaises qu’ont été payés les magasins Carrefour en Chine ou en Thaïlande. C’est avec l’argent des entreprises du groupe Vivendi que Jean Marie Messier à financé ses rachats extrêmement chers. Voila pourquoi nos patrons font la chasse au cash indépendamment du coût.

De la grande stratégie ? Peut-être, mais les petites jeunes dans l’atelier du site où je travaille, sont là pour montrer les effets délétères de cette politique. Nos machines sont 20 à 30% inférieures aux machines de dernière génération. Lorsque l’on sert un marché local il est possible de l’ignorer, mais lorsque l’entreprise est confrontée au marché international elle en est lourdement fragilisée.

Est-ce à dire que nos patrons sont stupides ? Non, en fait ils ont raison. Ils ont réussi à convaincre les politiques de les laisser faire et que font-ils ? Des groupes suffisamment puissants pour imposer leur prix.

Le mensonge des survaleurs :

Voici la solution trouvée pour rentabiliser un outil industriel aux limites de ses capacités, faire payer plus cher les produits à ses clients. Dés lors plus besoins de gains de productivité, de nouveaux investissements.

Les problèmes, les variations de matières premières sont répercutées aux clients. Quoi d’étonnant à ce que son pouvoir d’achat baisse ? Le jeu est toujours gagnant. Plus besoin d’industriels, les cadres ne sont là que pour se justifier et faire des reportings. La gestion est centralisée au maximum et les usines privées de leur marge de manœuvre puisque tout le monde travaille au même moment sur les mêmes sujets imposés par le siège en dehors de toutes les contraintes opérationnelles. Qu’importe, c’est le client qui paiera. Quand aux petits indépendants, soit ils seront écrasés par le fisc, soit il seront rachetés.

Le grand jeu de nos patrons, l’achat vente d’entreprises. C’est là que se fait le bénéfice. Et c’est un jeu toujours gagnant. L’entreprise achetée la veille se revend plus cher. Le secret, les survaleurs. De cette manière, vous pouvez acheter plus cher une entreprise sans constater de perte dans votre bilan.

Grâce aux survaleurs, les pertes n’ont jamais été comptabilisées. De la même manière grâce à des artifices comptables, il est possible de masquer la déliquescence des entreprises. Ainsi lors d’opérations de fusion, il est possible de réévaluer les immobilisations à leur valeur économique. Grâce aux survaleurs, nous avons eu la casse sociale, nous aurons l’addition.

Voilà pourquoi nous sommes aujourd’hui en lévitation. Les comptabilités ne veulent plus rien dire. L’occident ne s’est pas encore rendu compte que ses usines ne valaient plus rien. Les nouvelles capacités industrielles, celles qui sont modernes sont construites en Asie. Et même elles reposent sur des principes ayant des décennies.

J’ai travaillé deux ans en Thaïlande. Nous assemblions des pièces aluminium en les soudant dans les fours. L’usine a été complètement modernisée sur la partie assemblage, mais pour les fours il n’y avait fondamentalement rien à faire. Il existe en Allemagne un barrage construit dans les années 1900. Il n’a jamais été modernisé car nos meilleures machines ne sont pas capables de faire mieux.

C’est là le noyau de la crise.

Signé : un lecteur du blog…

P.S. : vous aussi, n’hésitez pas à me contacter si vous avez envie de témoigner avec un regard « d’insider ».

45 réactions et commentaires

  • un lecteur // 27.08.2012 à 02h51

    L’occident c’est un quartier résidentiel mangé par des termites que j’vous dit !

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  • jp // 27.08.2012 à 03h31

    dans les métiers des plantes – le mien horticulture, fruits – il y a eu d’énormes progrès en Europe et en Amérique du nord, ça a beaucoup changé, et globalement en mieux

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  • Letaulier // 27.08.2012 à 05h33

    Quelle ingratitude!  C’est peut-être grâce à ces « jeunettes » amorties depuis longtemps que les emplois dans cette usine sont maintenus.
    Il y a un truc que je ne comprend pas dans ce papier. Au début l’auteur dit que ces machines tournent bien et que cela vous permet d’être « compétitifs » et de gagner « des parts de marché sur un produit régional » et d’un autre côté tu dis que ces « usines ne valaient plus rien. »
    Il y a des cycles économique et industrielles. Des secteurs naissent, arrivent à maturité et parfois meurent. C’est le cours naturel de la vie et cela le restera.
    Personnellement je ne vois pas l’intérêt de changer pour changer. Et puisque tu prends l’exemple de Vivendi, je te feras remarquer que cette société a démontré qu’investir pour se faire plaisir dans un secteur qui brille (le cinéma entre autre) parce que l’eau c’est ringard et qu’il n’y a jamais de starlette à poil complétement bourrée qui débarque dans ton bureau quand tu diriges une station dépuration, c’est potentiellement mortel pour une boite.
    Autre mauvais exemple Carrefour. Je ne sais pas si tu voyages beaucoup mais cette chaine de magasin est une véritable tête de pont commercial pour les produits français qui y sont surreprésenté dans les linéaires à l’étranger. Ils font un bien meilleur boulot que tous les UBI France réunis et on devrait leur dire merci!
     

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    • Moi, industriel // 29.08.2012 à 18h33

      Bonsoir,
      étant l’ingrat, je me sens tenu de préciser ma pensée:
      Les emplois sont maintenus grâce à la présence d’une clientéle à servir.
      Les machines font certe le travail, mais elle ne nous donne pas d’avantage compétitif ce qui fait que si un éventuel concurent décide de taper fort dans la région l’usine sera certainement dépassé.
      La cause de ce sous investissement est que l’entreprise s’est endettée pour racheter des concurents et doit désormais rationner les investissements pour rembourser les banques.
      J’espére rendre mon propos plus clair ainsi.

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  • Patrick Luder // 27.08.2012 à 05h49

      
    Votre vision ne peut pas être généralisée, c’est celle d’un cadre technique qui ne comprend plus ses patrons (propriétaires de l’entreprise) ou plutôt de patrons qui ne comprennent plus leur entreprise ?
      
    L’investissement en équipement est toujours à mettre ne équilibre avec les produits fabriqués, la vision stratégique de l’entreprise et la volonté ou non de garder de la main-d’œuvre. La portée d’une vision stratégique est très variable d’une entreprise à l’autre, certaines entreprises ne savent pas ou elles en seront après plus de six moins, d’autres peuvent encore avoir une vision à vingt ans.
      
    Quand vous dites « La masse critique d’innovation n’est pas encore là » vous attendez quelle type de révolution technique ? La robotisation d’usine complète ?
      
    Ce qui m’attriste le plus dans votre billet, c’est qu’il ne fait rien paraître des défis actuels et futurs, qui changeront radicalement (de gré ou de force) le fonctionnement du monde actuel …
      

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    • Jack // 27.08.2012 à 11h24

      Ils sont comme tous les autres. Ils ne s’en rendent pas compte, ou ils ne veulent pas savoir. Ils sont incapables d’imaginer qu’avec un baril de pétrole à 200$ et plus, quand les gens seront obligé de dépenser la moitié de leurs revenus pour la seule alimentation, il ne restera rien, ou pas grand chose de leurs belles industries. 
       

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  • Cyrille // 27.08.2012 à 06h56

    Il y a deux idées dans ce billet, et un raccourci fait qu’elles sont mélangées. D’une part le fait que dans certains domaines, il n’y a pas d’évolutions technologiques fortes. Et le fait que certaines grosses boites n’investissent pas.
     
    Mais je ne pense pas que le deuxième point soit lié au premier. Si une machine amortie fait le job, pourquoi en changer.
     
    En revanche, le fait que les grosses boites françaises n’investissent pas assez et préfèrent se servir de leur bénéf soit pour acheter hors de prix des boites à l’étranger, soit rémunerer les actionnaires est un énorme problème. voir Renault et Peugeot. Le premier présente son incapacité innovatrice à faire de l’hybride comme un choix de faire le saut direct vers le tout electrique ; le second est à la traine par faute d’innovation. Toyota et Volkswagen ont massivement investi depuis les années 70. Aujourd’hui, ils en retirent les fruits… On pourrait parler d’alcatel et de Sagem, qui ont disparu du marché des téléphones portables, et de bien d’autres.

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  • Nicolas // 27.08.2012 à 08h10

    Gérant d’actif depuis 25 ans, je partage l’analyse des »sur-valeurs ».
    Je critique aussi très fortement cette façon de « créer de la richesse » en rachetant des concurrents pour, éventuellement, récupérer les brevets et les bons éléments, mais surtout tuer la capacité de production et éliminer un concurrent afin de tendre vers le monopole qui  se retrouve dans les prix élevés au consommateur.
    Concernant le non investissement, oui il est  criant, scandaleux, tant au niveau de l’entreprise qu’au  niveau  de l’État et du budget recherche.
    Mais le saut technologique qui  va bouleverser la production, et va « justifier » le non investissement dans les machine arrive. L’impression 3D.

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    • Patrick Luder // 27.08.2012 à 12h02

      L’impression 3D n’est réservée qu’à des p’tits trucs plastics ou polymère … ça couvre vraiment peu de choses, et pour ^concurrencer la cjine avec ce genre de chose, CQFD (c’est quasi foutu d’avance).

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  • bourdeaux // 27.08.2012 à 08h36

    Il  me semble que la décennie 70 a été une charnière parce qu’y a émergé un discours commençant à désigner l’industrie comme la peau morte de l’économie du passée dont il fallait se défaire, contre le secteur tertiaire qui représentait l’avenir. Bref, le col bleu devenait un signe d’arriération, le col blanc devait lui succéder.
     A la fin des années 70, un jeune haut fonctionnaire, gilles ETRILLARD avait publié « à l’est du monde », où il décrivait la gigantesque mue de l’économie asiatique, y compris chinoise où apparaissaient des « zones franches » : le jeune auteur prophétisait déjà pour l’Europe des bouleversements énormes pour l’avenir. Il me semble que la stratégie d’investissement décrite dans ce billet est moins le reflet d’une ignorance que celui d’un abandon : les grands industriels français ont sans doute pensé à l’époque qu’il valait mieux changer de terrain que de changer de tactique pour rester compétitif face à l’industrie naissante du pacifique.

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  • Jean-Baptiste B // 27.08.2012 à 09h31

    C’est assez effrayant. La dernière partie, sur le rachat d’entreprise camouflant les pertes via la survaleur, est identique au mécanismes de Ponzi ayant progressivement pris le dessus du marché immobilier américain des S&L, tel que décrit par William K. Black dans The Best Way To Rob A Bank Is To Own One. Il est fascinant de constater à quel point la volonté de laisser le libre marché et le libre cours des prix tout organiser aboutit non pas à une efficacité toujours meilleur mais à un progressif remplacement de l’économie réelle par ces mécanismes de prix. Lâcher la proie pour l’ombre…

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  • chris06 // 27.08.2012 à 09h42

    « Qu’est-ce que cela montre ? Que fondamentalement, l’occident n’est pas parvenu à améliorer sa technologie au cours des trente dernières années. »

    En quoi l’exemple particulier que vous exposez démontre t’il un phénomène aussi général?  Est ce vrai dans tous les secteurs d’activité, dans tous les pays occidentaux? Vaste sujet sur lequel je ne pense pas qu’on puisse tirer une conclusion aussi générale que la votre, et certainement pas à partir de sa seule expérience personnelle, aussi passionnante soit elle!

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  • Tycer // 27.08.2012 à 09h48

    Je suis assez d’accord avec l’auteur, même si il est vrai que l’article n’est pas d’une grande clarté puisqu’il mélange plusieurs critiques.
     
    Mais dans mon métier industriel, je remarque la même chose : les investissements se font dans les payx étrangers, où la main d’oeuvre est pas cher. Alors pas étonnant que nous n’arrivions pas à suivre puisque désormais en + d’avoir la main d’œuvre la moins cher, ils ont les meilleurs outils.
     
    Le pire dans ma boite, c’est qu’ils souhaitent aussi déplacer la R&D!! On embauche des chinois qui viennent chez nous pendant des mois afin qu’on les forme. Et ainsi, depuis un an, nous avons embauché 4 chinois en lieu et place de 2 personnes ici.

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    • Goldfinger // 27.08.2012 à 11h34

      « On embauche des Chinois (note: personnellement je mets une majuscule J ) qui viennent chez nous pendant des mois afin qu’on les forme. Et ainsi, depuis un an, nous avons embauché 4 chinois en lieu et place de 2 personnes ici. »

      Et dans de la R&D en plus ! Votre employeur fait fort ou est très en avance sur son temps (nous ne sommes bien malheureusement pas encore au stade d’une mondialisation de coopération pacifique, durable et humaine mais dans celui d’un monopoly à taille planétaire et où de surcroît planent des valeurs, des croyances et des superstitions surannées).
      C’est le même problème dans l’aéronautique (et probablement d’autres secteurs à haute valeur ajoutée) : il y a commande s’il y a compensations économiques pour l’acheteur. Ces compensations économiques sont souvent la fabrication sur place des pièces d’une partie de l’avion (nous avons d’ ailleurs fonctionné aussi comme cela en intra européen). Mais le résultat est, outre une perte (ou un non accroissement) de la main d’oeuvre chez le producteur, surtout un transfert de technologie vers l’acheteur. Ajoutez à cela des coûts de transport qui sont largement sous-évalués (notamment dans leur impact écologique et économie durable) et le non respect de la propriété intellectuelle en Asie (leur mode de pensée est fondamentalement différent même s’il évolue vers par exemple un peu plus d’écologie et de liberté de pensée [mais pas encore d’expression 😉 ] ) et vous avez là aussi une autre cause du « déclin occidental ». Et dans un pays comme la Chine ne sous-estimons pas la prééminence du politique sur l’économique (alors qu’en Occident le vrai pouvoir est dans les mains des financiers pour lesquels l’argent n’a vraiment aucune odeur). Si la main d’ Adam Smith est toujours invisible c’est qu’elle agit surtout dans l’ombre de bureaux feutrés. Et le malheur c’est qu’elle ne tend pas à réaliser la meilleure solution pour tous … mais avant tout pour quelques uns.
      Dans l’exemple que vous décrivez, j’espère que deux au moins de ces quatre Chinois s’établiront en Europe et y fonderont une famille mixte.
      Il faut donc les accueillir très dignement et humainement et leur montrer ce que nous tentons (tout n’est pas parfait !) de faire en développant l’Europe. Vous sèmerez pour l’avenir de la planète.
      Merci pour nous ! Très cordialement et amicalement.
       

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      • Tycer // 27.08.2012 à 13h05

        Bien sûr que non ils ne s’installeront pas en Europe!
        Pour l’instant, on leur donne du boulot. Et quand on l’a en retour, on le corrige.
        Et même si ça prend + de temps de leur donner du travail, de les suivre, pour enfin corriger leur conception, la stratégie n’a jamais autant été d’actualité.

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        • Goldfinger // 27.08.2012 à 13h42

          Oui c’est effectivement très frustrant.
          Pour la petite histoire sachez que, lors d’une restructuration, personnellement j’ai du former un sympathique Hongrois à mon propre travail (« financier » dans une entreprise industrielle encore et toujours très fortement bénéficiaire aujourd’hui) tout en sachant que celui-ci était délocalisé à Budapest.  

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  • dfgvr // 27.08.2012 à 10h36

    Le grand jeu de nos patron, l’achat vente d’entreprise. C’est là que se fait le bénéfice. Et c’est un jeu toujours gagnant. L’entreprise achetée la veille se revends plus cher. Le secret, les survaleurs. De cette manière, vous pouvez acheter plus cher une entreprise sans constater de perte dans votre bilan.
     
    Enfin du parlé vrai de la part d’un chef d’entreprise. Ça faisait longtemps que j’attendais ça. Derrière ces mots vous trouvez toutes les explications des crises sociales.
    Faire de la croissance interne, c’est long, c’est hasardeux et pas rentable. Il y a des problèmes techniques, humains (c’est compliqué de recruter) il faut promouvoir des collaborateurs (qui atteindront leur seuil d’incompétence) etc.
    Une petite acquisition, c’est simple comme la consultation d’un avocat. Et puis après on se régale, synergie (comprendre supprimer les doublons), optimisation etc … Sans parler de la puissance commerciale acquise qui permet d’augmenter les prix et les marges …
    Toute une génération de « managers » ne comprennent rien au métiers de l’entreprise mais ils font du reporting et sont interchangeables. La compétence technique se perd au rythme des départs à la retraite non remplacé.
    Cet article est excellent dans la mesure ou il explique à lui seul les crises que nous traversons.
    Surcote des actifs, pertes de savoir-faire, sous-investissement productif, absence de recherche et développement.
     

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    • Patrick Luder // 27.08.2012 à 12h11

      Il n’y a qu’une cause à toute cette gabegie => la concurrence déloyale mondialisée, assénée par le libre-marché !!!

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  • yoananda // 27.08.2012 à 11h19

    Les 2 grandes faiblesses de l’achat vente d’entreprises sont :
    * la nationalisation (risque léger)
    * la desolvabilisation du client (risque certain a terme, c’est à dire, maintenant)
    c’est bien joli, mais ils ont oublié le modèle du succès Fordien !
    L’état a compensé en s’endettant et en distribuant des sussucres mais maintenant, on est au bout de cette logique.

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  • fab78 // 27.08.2012 à 11h35

      J’ai été voir sur internet à quoi correspondait la notion de « survaleur ».

      Définition large :
      La survaleur est tout ce qui vient en plus de la juste valeur, la « juste valeur » pouvant être résumée par le prix à la casse de l’entreprise, par morceaux.
      La survaleur pouvant être composé du carnet de clientèle, de la marque, de l’emplacement, du réseau de fournisseur, du personnel et de son expérience, peut être aussi des brevets.
      Que des choses difficiles à évaluer. Donc trés sujet au bidouillage des chiffres … Ce qui est bien pratique pour dire ce qu’on veut au fisc ou aux actionnaires minoritaires.

      Définition étroite :
      La clientèle, le carnet de commande, la marque.
      Que des choses qui ont peu de rapport avec la production.
      Les usines françaises sont évaluées comme des bureaux de vente des usines des pays émergents.

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    • chris06 // 27.08.2012 à 12h19

       » La clientèle, le carnet de commande, la marque.
        Que des choses qui ont peu de rapport avec la production. »

      En êtes vous bien sûr? Vous pensez qu’on peut produire indépendamment du carnet de commande et de la clientèle?

      Qu’est ce que vous suggérez, que deux entreprises ayant des outils de production et des actifs ayant une juste valeur similaire mais l’une ayant de nombreux clients, un carnet de commande bien rempli et une marque prestigieuse et l’autre non soit valorisées uniquement à leur juste valeur et vaudraient donc la même chose? Payer plus pour la première que la seconde, ça vous semble vraiment si aberrant que cela?

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      • fab78 // 27.08.2012 à 15h06

        On peut avoir la clientèle, le carnet de commandes, la marque, sans rien produire.
        C’est un bureau de vente.
        -*-
        Par ailleurs, dans le monde idéal la clientèle va avec le rapport qualité/prix, ou d’un produit innovant qui apporte un plus.
        Dans la pratique, ça dépend de la publicité, de l’équipe de vente, de la mise en rayon, de la possession de surface de vente …
        -*-
        Et même de mise en place de rumeurs :
          – Le « P » de Pepsis veut dire qu’il y a des extraits de porc.
          – Des traces de benzène sur l’extérieur de la cannette de soda.
          – La ventillation de ce type d’avion provoque des allergies dans l’équipage.
          – D’ici un an, nous sortirons un nouvel avion qui consommera 30% de carburant en moins (attendez toujours, mais n’achetez rien en attendant).
          – etc…

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        • chris06 // 28.08.2012 à 01h16

          « On peut avoir la clientèle, le carnet de commandes, la marque, sans rien produire. »

          oui, et alors, quel rapport avec ce que vous avancez précedemment, que la clientèle et le carnet de commande n’ont que peu de rapport avec la production? 

          « C’est un bureau de vente. »

          Apple est un « bureau de vente »?

          Vous ne comprenez décidement pas ce qu’est le concept de survaleur! 

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  • WanR // 27.08.2012 à 11h39

    Temoignage interessant mais le noyau de la crise n’est pas la. Tant qu’on acceptera la concurrence deloyale de pays qui payent des salaires de 100 a 200 Euros par mois, les delocalisations continueront. D’ailleurs ces memes pays taxent les produits etrangers, comme le vin par exemple, jusqu’a 300% (je sais de quoi je parle, je suis expat en Asie depuis 10 ans). Vous comptez toujours sur Bruxelles pour defendre vos interets ? Bon courage…

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  • fabien775 // 27.08.2012 à 11h48

    La Russie va bientôt rentrer dans l’ OMC. J’aimerais beaucoup savoir quelles peuvent-etre les conséquences sur l’ économie dans le monde et plus particulièrement en Europe? Si quelqu’un avait une opinion à ce sujet? Merci. 
     

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    • Goldfinger // 27.08.2012 à 13h03

      J’ai bien une opinion sur le sujet mais elle n’engage que moi qui ne suit guère spécialiste en géopolitique …
       
       
      A priori je dirai que c’est une bonne chose dans la mesure ou toute une série de blocages à l’entrée de produits non russes vont soit tomber soit être sensiblement réduits.
      Evidemment cela jouera aussi dans l’autre sens. Mais à part leur matières premières (ce qui n’est pas négigeable) ils n’ont pas/plus grand-chose à vendre actuellement. Cette adhésion à l’OMC a d’ailleurs été imposée par Poutine contre l’avis d’autres caciques qui y voient le risque d’une bérézina économique sur leur marché intérieur tant ils ont peu de produits compétitifs.
       
      La Chine est membre de l’OMC depuis plus de dix ans. Ce qui ne l’empêche pas d’en contourner allègrement certaines règles. La Russie sera-t-elle plus fiable ?
      Rien ne permet de trancher car ce n’est pas non plus une démocratie et Poutine a considérablement augmenté le budget consacré à l’armée alors que socialement le pays est à la traîne et l’opposition politique très faible car encore très fragmentée.
      Mais l’histoire récente nous montre que tout bouge très vite.
       
      Ne perdons pas de vue la partie orientale du plus grand pays au monde (en superficie) qui lui permettra de se tourner aussi vers la grande zone de croissance économique qu’est l’Asie.
      Cette adhésion donnera peut être un ballon d’oxygène temporaire pour certaines entreprises exportatrices (européennes et/ou chinoises ???)  mais le but final poursuivi est probablement de moderniser l’appareil économique russe afin de lui permettre de jouer à nouveau dans la « cour des grands » et d’éviter l’explosion sociale.
       
      Le pays possède d’immenses ressources naturelles (dont le gaz tellement nécessaire à la CEE) et est bien décidé à en tirer le meilleur parti (au besoin en constituant des cartels avec certains pays arabes).
      Ce pays a de l’avenir mais il ne faut pas en devenir trop dépendant.
      En Russie, le sentiment nationaliste est également assez présent et malheureusement encore beaucoup trop fort pour envisager la vision du Général de Gaulle qui prévoyait une Europe allant jusqu’à l’Oural.
       
      A très long terme un rapprochement plus étroit serait profitable à tous.
      Mais à l’heure d’un possible éclatement de la zone Euro il est probablement beaucoup trop tôt … même pour tirer des plans sur la comète !

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      • Patrick Luder // 27.08.2012 à 15h42

        @ Goldfinger ; « Mais à part leur matières premières (ce qui n’est pas négigeable) ils n’ont pas/plus grand-chose à vendre actuellement. » => Attention, pas si vite, les pays de l’Est sont aussi de grands industriels … seulement leurs production est restée locale jusqu’à présent ! La Suisse à produit des machines pendant longtemps pour le bloc soviétique mais ils se débrouillent tous seuls maintenant …

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        • Goldfinger // 27.08.2012 à 20h49

          Oui j’ai « un peu beaucoup » forcé le trait. Merci d’ avoir rectifié !
          Encore un fois c’est la preuve qu’il y a davantage dans plusieurs têtes que dans une !
          Et c’est bien quand cela se passe sur un mode coopératif amical. Cela fait progresser tout le monde.

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    • Letaulier // 27.08.2012 à 13h15

      Pas grand chose. La Russie n’exporte quasiment que des matières premières (pétrole, gaz en particulier) produit qui ne font pas l’objet de barrière douanière et qui évoluent dans un marché mondial ultra-libéralisé.
      C’est plus l’industrie russe qui a à craindre des importations dont les droits vont baisser.

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  • wagrez // 27.08.2012 à 12h05

    Les délocalisations
    Arnaud Montebourg pourrait demander une expertise des entreprises qui délocalisent, car souvent elles le font bêtement, parce que c’est à la mode, et souvent sans en mesurer les coûts/avantages réels. L’histoire des skis Rossignol est significative d’une délocalisation inepte qui a donc été suivie d’une relocalisation.
     

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  • Patrick Luder // 27.08.2012 à 12h23

      
    Un réel rachat d’une entreprise par une autre est souvent risqué et financièrement scabreux…
      
    Le fléau => ce sont les transactions en dessous de table donnée à l’ancien patron pour lâcher son os pour un quignon de pain !!! /// Le fléau des fléaux => ce sont les montages financiers qui prennent les entreprises pour un nouveau jeux financier, la recherche de profit immédiat se fait souvent en ayant conscience de l’assassinat à grande échelle de pans entiers de sociétés, mais comme on dit business is business, et tous les coups sont permis, il n’y a pas d’état d’âme à avoir, n’est ce pas, Messieurs les économistes ? …
      

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    • chris06 // 27.08.2012 à 13h17

      Une remarque Patrick, la mantra dominante dans l’administration des entreprises n’est pas « la recherche du profit immédiat » mais « la maximisation de la valeur actionnariale ». C’est justement cette distinction qui conduit à tous ces montages financiers que tu dénonces.

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      • Patrick Luder // 27.08.2012 à 15h57

        Il n’y a que très peu d’entreprises qui sont dépendantes des actions au point de se laisser influencer(de n’avoir plus le choix) par des décisions d’actionnaires externes … quasiment toutes les directions d’entreprises ont leurs actionnaires majoritaires au sein même de la direction de l’entreprise. Un résumé, ce sont bine les directions des entreprises qui prennent les décision, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’influence pour le profit des actionnaires. Une entreprise qui ne vit que pour les bonus de ses actions ne dure jamais bien longtemps … un à trois ans tout au plus …

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  • wagrez // 27.08.2012 à 12h24

    Le coût horaire de la main d’œuvre
    Le nec plus ultra pour délocaliser bêtement. Comparer le coût de la main d’œuvre à celle d’un ouvrier chinois. On démontre ainsi, en prenant les temps de fabrication en France, que fabriquer en Chine sera beaucoup moins coûteux.

    On oublie:
    – le coût de la formation des personnels chinois
    – les temps de fabrication en Chine, ne seront pas pas forcément les mêmes
    – les approvisionnements s’ils ne viennent pas de Chine, ce qui arrive souvent
    – le contrôle qualité, la Chine est un grand pays, il n’y a pas de sociétés spécialisées dans le contrôle qualité partout
    – le temps de trajet pour faire venir les produit de Chine, temps de trajet qui se traduit en stocks pour y faire face, et donc en coûts souvent ignorés
    – le temps implique un manque de réactivité, d’où nécessité parfois de faire venir la production par avion
    – et j’en oublie…

    Il peut être efficace de délocaliser (voir Apple), mais ne se baser que sur le coût horaire est trop simpliste … et pourtant de nombreuses délocalisations n’ont été mises en place quasiment que sur ce seul critère.

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    • toto // 27.08.2012 à 18h50

      Euh…
      Pour la formation, les chinois semblent très bien se débrouiller. Mais soit.
      Par contre, en terme de réactivité et de temps de production, les chinois sont juste imbattable.
      http://www.fortinmapocho.com/detalle.asp?iPro=2411&iType=140  :

      Mais pour mettre au point le processus de découpe de ces panneaux en millions d’écrans d’iPhone, il fallait une usine disponible, des centaines d’échantillons et une armée d’ingénieurs de niveau intermédiaire. La simple mise en place d’une telle infrastructure aurait coûté une fortune.

      C’est alors qu’une usine chinoise a proposé ses services. Lorsque les ingénieurs d’Apple se sont rendus sur place, son propriétaire était déjà en train de construire un nouveau bâtiment – ‘pour le cas où vous nous confieriez le travail’, commenta-t-il. L’usine avait par ailleurs bénéficié de subventions publiques dans le cadre de la politique chinoise de soutien à l’industrie. Elle mettait gracieusement à la disposition de son client potentiel un entrepôt rempli d’échantillons de verre et lui offrait pour un prix dérisoire les services de ses ingénieurs. Elle avait également construit des dortoirs, afin d’avoir ses ouvriers sous la main vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Cette usine décrocha donc le contrat.

      ‘Toute la chaîne d’approvisionnement est maintenant en Chine’, confie un autre ancien dirigeant d’Apple. ‘Il vous faut un millier de joints de caoutchouc? Vous les trouverez dans l’usine d’à côté. Un million de vis ? C’est dans l’usine au coin de la rue. Vous voulez que cette vis soit façonnée un peu différemment? Ce sera prêt dans trois heures.’

      Huit heures de route séparent l’usine de découpe de verre du complexe industriel où est assemblé l’iPhone [le Parc scientifique et technologique de Longhua, à Shenzhen, dans la province du Guang-dong]. Ce complexe, surnommé Foxconn City, a achevé de convaincre les dirigeants d’Apple que la Chine pouvait fournir des ouvriers – et une réactivité – avec lesquels leurs homologues américains ne pouvaient pas rivaliser. Car rien de comparable à Foxconn City n’existe aux Etats-Unis.


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  • wagrez // 27.08.2012 à 12h36

    Et j’ai du mal à faire passer ce commentaire, mes excuses s’il apparaît enfin… en plusieurs exemplaires.
    Les Machines et l’organisation
    L’organisation du travail autour des machines est plus importante que leur vétusté. On se focalise trop souvent sur l’outil et pas assez sur son environnement. Toyota est loin de n’avoir que des machines modernes et c’est le premier constructeur automobile mondial. Si vous lisez un livre de Shigeo Shingo, jamais il ne suggère d’acheter la machine dernier cri. Il en est de même pour Eliyahu Goldratt, ce dernier rappelle qu’une usine ne produit jamais plus que son goulot, mais qu’à l’inverse il est extrêmement improductif de la faire produire moins que son goulot. Et il critique fortement les méthodes de comptabilité analytique qui sont sortent souvent des résultats ineptes … qui justifient les délocalisations … jusqu’à la fermeture complète du site. Mais là c’est parce que je suis en colère.
     

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  • araok // 27.08.2012 à 14h53

    Bonjour,
    Quand, en Bretagne, cette usine de production de produits électroniques a commencé à « dérobotiser » ses chaines de fabrication, je me suis interrogé.
    J’ai compris quand ces chaines aprés avoir été « simplifiées » ont été délocalisées dans un pays de l’Est…

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  • Théo // 27.08.2012 à 19h23

    Franchement des boîte comme Mc Do ou Apple qui sont majoritairement délocalisé, franchisé et endetter car reposant sur des actions à la bourse. Dont la juste valeur des actifs réel et tangible restant le marketing, le bureau des projets et la direction.
    Comment ce genre de boîte peux valoir des milliards en bourse ?

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    • Letaulier // 27.08.2012 à 19h57

      Apple franchisé? Arrête de fumer la moquette.

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    • Goldfinger // 27.08.2012 à 21h00

      En bref, il faut distinguer valeur comptable et valeur boursière. La valeur boursière inclut toutes les perspectives fondées ou non de l’entreprise à survivre et croître mieux et plus vite que ses concurrents ainsi que des facteurs d’ évolution macroéconomiques, etc …

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    • chris06 // 28.08.2012 à 02h26

      ben non, le marketing, le bureau des projets, la direction ne sont pas dans la juste valeur des actifs réels et tangibles!

      « Comment ce genre de boîte peux valoir des milliards en bourse ? »

      parce que les actionnaires boursiers estiment qu’Apple va générer un flux de dividendes dans le futur dont la valeur actuarielle représente le prix de l’action. 

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  • JCC // 29.08.2012 à 23h23

    Deux faits me surprennent radicalement parmi les commentaires et les auteurs de ces interventions.
    La Crise financière, bancaire et monétaire mondiale qui dure depuis 2007 est quasiment ignorée et l’on nous ressort toutes les sempiternelles idées reçues sur la France immobile, les fonctionnaires, l’État cannibale…Autant que je sache et les lecteurs de ce blog devraient le savoir mieux que quiconque, la Crise trouve ses causes dans les dérégulations bancaires et financières ainsi que dans les déséquilibres énormes dans les balances de paiement des pays occidentaux causées par les délocalisations massives de maints secteurs dans les pays à très faible niveau de salaire.
    Ceci nous ramène au deuxième point , à savoir l’occultation complète de l’impact d’une mondialisation sauvage dont la Crise n’est que l’implacable conséquence logique. Dans la mondialisation sauvage avec liberté et opacité de la circulation des capitaux il est incohérent de rechercher d’hypothétiques avantages de technologie ou de compétence dans un territoire ou un secteur donné; de toute manière les produits seront fabriqués dans le pays à bas cout , les profits seront pour les actionnaires et les emplois seront perdus. Au début de la saga Japonaise on ne les traitait qu’avec mépris de copieurs incapable de création! Ne méconnaissons pas de même les capacités des Chinois ou des Indiens.
    les seules portes de sortie: attendre que le niveau de salaire de Chine ou d’Inde se rapproche du nôtre mais cela ne pourra se faire qu’en divisant le Smic au moins par 3 et au bout de longues années ; ou alors revenir à un système monétaire et d’échanges harmonieux du genre du Bancor de Keynes refusé par les USA aprés guerre.
    A voir les dernières productions de ce blog on semble encore bien éloigné de la deuxième version et les ritournelles sur la compétitivité et le coût du travail et des charges sociales nous accompagnerons dans le retour vers le XIX eme siècle

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    • Christophe Vieren // 03.09.2012 à 14h52

      @JCC : tout à fait d’accord. Sauf que cette Crise est cette fois réellement mondiale. Même les pays émergents voient leur taux de croissance baisser, même si ils restent très supérieurs à ceux des pays en développement. Mais, la nouveauté par rapport à TOUTES les crises précédentes depuis la révolution industrielle (= « invention » du pétrole), c’est que nombre de ressources naturelles, pétrole conventionnel en particulier, sont en voie d’épuisement et voient leur prix se renchérir. Rajoutons à cela quelques problèmes écologiques (réchauffement climatique, déchets toujours plus volumineux et/ou coûteux à traiter…), et l’on obtient un cocktail de tensions à venir explosif. Au sens propre, hélas. Innovation ou pas, et sauf sautS techologiqueS hautement improbables, cela ne changera pas grand chose au problème. La question fondamentale reste : comment les classes populaires de tous les pays accepteront-elles de voir leur niveau de vie baisser.
      En France, Hollande et son équipe feint de découvrir l’ampleur du chantier pour mieux préparer ces dernières à accepter les sacrifices que les classes dirigeantes (les « élites »), réticentes à lâcher la moindre part de gâteau, leur concoctent. Entre une solution à la « Chavez » (cf. commentaire de Juni ci-dessus) et une à la « Hitler », mon choix est vite fait. A moins qu’une 3e voie soit envisageable.

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      • Patrick Luder // 03.09.2012 à 15h41

        Salut Christophe, quand tu dis « comment les classes populaires de tous les pays accepteront-elles de voir leur niveau de vie baisser. » … on pourrait aussi dire que nous allons nous orienter vers une croissance qualitative au lieu d’une croissance quantitative … ça sonne pas mieux, non ?   Attention à l’addiction …

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