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25.août.201225.8.2012 // Les Crises

[Invité] Moi, francais expatrié et pdg

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Un nouveau témoignage du mois d’août… 🙂

Le regard sur la crise que je vous propose, c’est celui d’un entrepreneur technologique exporté outre-Jura parce que la France n’en voulait pas.

Pour vous donner tous les éléments d’information utiles pour évaluer mon point de vue, voici d’abord mon histoire personnelle. D’origine française, j’ai fait mes études d’ingénieur dans une école de province il y a une vingtaine d’années. J’ai ensuite tenté sans succès de trouver une thèse de doctorat en France. Pas de poste disponible: avec mon diplôme « catégorie 3 » et sans DEA, et bien que déjà auteur d’une publication scientifique à l’international sur un travail de recherche personnel réalisé en parallèle avec mes études, je ne rentrais pas dans les standards du recrutement dans les grands centres de recherche qui concentraient l’innovation française dans les années 90.

Pour mon service militaire, j’ai tout de même réussi à décrocher un poste de scientifique du contingent (armée pour les scientifiques) au Commissariat à l’Energie Atomique, mais après une année de recherches (dont les résultats ont de nouveau été publiés dans une conférence internationale), on a refusé de considérer ma candidature pour un CDI. Par contre, un autre de mes camarades qui lui avait fait Centrale a reçu spontanément une proposition: il avait accompli un travail d’interface graphique, pas vraiment de la recherche scientifique, mais il avait le bon pedigree pour les RH. Heureusement, à cette époque, l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne recherchait des assistants-doctorants à l’étranger faute de trouver assez de candidats en Suisse, et ils m’ont offert un poste bien rémunéré dans un domaine de recherche appliquée prometteur, dans les télécommunications alors en plein boom.

Suite à mon doctorat, j’ai créé une société dans un domaine connexe, devenue en quelques années une affaire prospère. Nous vendons et exportons, essentiellement en Europe, des technologies de sécurisation. Il s’agit uniquement de logiciel et de licenses, donc à très haute valeur ajoutée, et haut contenu technologique (algorithmique et mathématique). Près de la moitié de nos employés ont un doctorat et sont d’origines culturelles diverses, du Liban aux USA en passant par la Suisse Allemande, la Finlande et l’Italie. Depuis, j’ai obtenu la nationalité Suisse et je ne pense pas revenir en France pour y vivre et encore moins travailler, même si j’apprécie toujours d’y passer mes vacances et d’en importer vin et fromages.

Pour en venir au sujet : tout le monde parle de la crise, et depuis longtemps. En fait il y a toujours eu des périodes de crise. C’est propre à l’instabilité naturelle du système (chaotique ou par rétroaction positive). Cependant, si on se concentre sur la crise actuelle, j’ai l’impression qu’elle n’est pas monolithique, elle est constituée d’un empilement de crises qui constitue un écheveau inextricable. Je m’en explique á la lueur de mon expérience particulière :

Cercle vicieux et cercle vertueux de la citoyenneté, et compétition internationale

Il est clair que si un gouvernement a une vision à court-moyen terme, il est tentant de dépenser plein d’argent (quitte à l’emprunter à moyen-long terme, si on ne l’a pas). En fait on achète des votes indirectement. La mondialisation, en dynamisant l’échange des capitaux, a sans doute encouragé les gouvernements à emprunter dans ce but. Toutefois, le problème de l’envolée de la dette publique n’est pas systématique dans les pays occidentaux, il est par exemple moins aigu en Suisse. Pourtant toutes les lois importantes y sont votées directement par le peuple! Mais une différence importante avec la France, et peu connue à l’Ouest du Jura, est que tout le monde y paie ses impôts sur le revenu et la fortune, proportionnellement à leur valeur dans la majorité des cas.

C’est notamment le cas de 99% des français expatriés en Helvétie, soit 200 000 personnes dont seuls 1% sont au bénéfice du fameux forfait fiscal si médiatisé en France. Tout résident en Suisse est par ailleurs sensibilisé au coût des services publics, qu’il paie donc indirectement par ses impôts, mais aussi directement de sa poche à chaque fois qu’il fait appel à une prestation des services publics: franchises annuelles pour les assurances en matière de soins médicaux, factures pour le dépôt d’une plainte, certains appels aux pompiers et certains services de déneigement des routes résidentielles, taxes pour l’obtention d’un papier officiel, et de même des taxes de type pollueur-payeur pour chaque sac poubelle – seule l’école est à peu près gratuite. Le problème de l’envolée de la dette publique existe en France et il perdurera malheureusement autant de temps que la population croira qu’on peut sortir de l’argent d’un chapeau magique quelque-part ailleurs sans aborder la question sous l’angle de sa propre citoyenneté d’une part, et de sa propre capacité à créer de la valeur d’autre part.

Cercle vicieux s’ensuit : la dette enfle, les marches augmentent les taux d’intérêt, la dette enfle encore, etc. Bien sur, on peut prendre de l’argent « aux riches », qui souvent (mais pas toujours, d’accord) sont les plus grands créateurs de richesse (emplois en particulier), qui s’empresseront de s’exiler (ou de ne pas revenir, pour ceux qui auraient les moyens d’investir en France, mais n’ont plus confiance – c’est mon cas). Donc moins de « riches » et surtout moins de créateurs de valeur, donc on commence à taxer les un peu moins riches, etc, cercle vicieux encore. Bien sur, dans le même temps, la concurrence internationale joue sur ces deux tableaux : l’attractivité des emprunts d’états et l’exil des élites. Pour les emprunts et pour rester au cas de la Suisse, même si son économie n’est pas parfaite, les marchés vont la privilégier d’autant plus que d’autres pays perdent de leur attractivité. De même, quand j’embauche un Italien ou un Français, je contribue comme entrepreneur suisse à enrichir la Suisse au détriment de ces pays.

Il existe cependant un mécanisme qui peut apparaitre comme contrebalançant: à force d’être attractif le franc Suisse devient trop fort et grève les sociétés suisses qui vendent à l’international… mais une solution pour affaiblir la monnaie consiste à imprimer de l’argent (virtuellement s’entend, pour info le bilan de la BNS représente près de 70% de du PIB Suisse mi-2012, contre 24% pour la BCE). Ce qui contribue mécaniquement à enrichir encore plus l’état, donc à avoir des comptes plus sains et au final à être encore plus attractif pour les marchés, etc : cercle vertueux. Le même mécanisme joue aussi au niveau de l’occident dans son ensemble par rapport à l’orient. Aujourd’hui, si je veux exporter disons, en Inde (ce que je fais) il faut que je vive avec la réalité suivante : pour chacun de mes ingénieurs, une société indienne concurrente peut en aligner entre 5 et 10… Il y a donc lieu d’être méchamment innovant et créateur de richesse pour pouvoir lutter.

Soit dit au passage innovation et succès commercial sont deux choses bien distinctes. L’innovation s’obtient par la qualité de la formation, la recette est bien connue et une mesure, dans le cas de l’innovation technologique, est la quantité de brevets déposés. Le succès commercial passe par l’adéquation entre l’offre et la demande, elle se mesure (au niveau d’un état) par la balance commerciale, également complexe à optimiser. Pour ce qui concerne le marché des services B2B, cela passe en particulier par la qualité et la rigueur du travail (sans doute applicable à d’autres secteurs). Heureusement, l’Asie est encore en retard sur ce point, et il n’est pas sur qu’elle parvienne rapidement à changer cela.

Pour exemple, la rigueur allemande par rapport a la rigueur française : ça doit être culturel, car les années passent et le différentiel persiste (comme d’ailleurs le différentiel de la balance commerciale entre ces 2 pays). Je m’en rends aisément compte à chaque fois que je dois traiter avec des clients allemands. Malheureusement, sur ces 2 facteurs : innovation et adéquation de l’offre, la France perd, et c’est un facteur de crise franco français : un déficit commercial de 28 milliards d’euros en 2006, de 69 milliards en 2012. Bien moins de brevets déposés en France (63 000) qu’en Allemagne (169 000), même ramené au nombre d’habitants respectifs c’est 20 brevets par 10’000 habitants contre 10 en France. Les différents facteurs exposés ci-dessus contribuent chacun à ce résultat.

Financiarisation débridée et perte de sens

Dans les années 60, on croyait au progrès, à l’innovation technologique, et plus fondamentalement que c’était une source fiable d’enrichissement. Donc, la société pondait des gens formés pour l’industrie, notamment des ingénieurs passionnés par la technique. Aujourd’hui, tout se passe comme si la source fiable d’enrichissement consiste désormais à jouer avec de l’argent. J’ai un point de vue très opérationnel sur la chose.

Mes 2 derniers stagiaires étaient des polytechniciens suisses, gars brillants, à qui j’ai appris comment avec des idées, faire quelque chose d’utile et concret pour quelqu’un, en premier lieu, et finalement gagner (au sens du profit) de l’argent. Je trouve que cela a un sens, et je pense qu’au final c’est bénéfique pour tout le monde. Les 2 sont partis travailler dans des banques au lieu de rester dans l’industrie, chez moi. Sans doute gagneront-ils un peu plus. Mais ils vont gagner de l’argent en jouant (indirectement, ils vont y contribuer) avec de l’argent. Je pense que cela n’a pas de sens, je prends le mot « sens » littéralement, avec un S majuscule.

Autre exemple, dernièrement, j’ai voulu emprunter à une grande banque, ils m’ont proposé un prêt à 8% (pour référence, en Suisse on rémunère votre compte à 0.2%…). Pourtant les avoirs que j’avais chez eux couvraient largement l’emprunt, et ils savent que l’on est profitable depuis des années. Je pense qu’ils (les banquiers) n’ont plus d’intérêt pour investir dans la vraie économie, ils préfèrent le casino financier mondial.

Disons le comme cela : imaginez que vous disiez à un joueur maladif « tu peux jouer autant que tu veux, si tu gagnes de l’argent tu le gardes, si tu perds, je te rembourse », que croyez-vous qu’il arrivera ? Le problème, c’est que cela draine les talents qui seraient mieux employés ailleurs. « Mieux employés » dans le sens suivant : ils contribueraient à créer de la richesse à son tour créatrice de richesse : par exemple vous inventez le tablet PC qui à son tour amène d’autres gens à inventer des applications logicielles, etc.

Sur l’avenir de la consommation

Il y a tout ce qui a été dit 1000 fois sur le pouvoir d’achat. Mais il y a autre chose de beaucoup plus fondamental : une tendance de fond à réaliser que le bonheur ne passe par forcement par la consommation. Cette tendance est minoritaire pour l’instant, c’est celle des créatifs culturels par exemple, déjà près de un quart des français ; mais elle est profonde et va miner les revenus liés aux biens de consommation (je ne dis pas si c’est bien ou c’est mal, ce n’est pas le propos).

Les solutions ?

1. Diminuer l’attractivité de la spéculation en taxant certains flux financiers internationaux. L’argent récupéré pourra être dédié à la formation, l’innovation et l’industrialisation.

2. Séparation radicale et effective des divisions « spéculatives » et « épargne » des banques, voire interdiction pour une banque de mener simultanément ces deux activités.

3. Donner un pouvoir démocratique direct au peuple pour les votes de toutes les lois importantes. Le niveau de formation de la population le permet aujourd’hui plus que jamais. Si les choix qui sont faits s’avèrent mauvais, au moins les conseilleurs seront les payeurs (et ils apprendront peut-être).

4. Mettre dans la constitution des mécanismes coercitifs si un budget est déficitaire (il existe des mécanismes de ce type dans les constitutions cantonales en Suisse), et faire contribuer tout le monde au financement des dépenses publiques, par des impôts pour tous et en demandant une petite contribution contre les prestations, même marginale, pour responsabiliser tout le monde.

5. Pour le cas de la France, décentraliser (régional ou même départemental) effectivement la perception des impôts et mettre en place un système permettant des taux d’imposition différents. Ceci pour stimuler la compétition interne au pays (en Suisse les cantons sont en compétitions quant au traitement fiscal de leurs administrés).

6. Encourager de toutes les manières possibles la désintermédiation qu’autorise Internet. Que ce soit en B2C ou en B2B. Exemple brillant, l’émergence du « Crowd-funding » ou des consommateurs peuvent prêter de l’argent directement à une société qui envisage de proposer un produit qui les intéresse. Internet offre potentiellement un système de décentralisation ultime : on doit pouvoir faire quelque chose avec cela en intéressant le plus directement et le plus concrètement possible les créateurs de richesse. Je suggère dans cette ligne un parallèle hardi avec les parcelles octroyées aux paysans russes au début du siècle dernier. Pour citer Wikipedia, « la productivité de ces parcelles [champs confiés aux paysans] se reflétait dans le fait qu’en 1938, 3,9% du total des terres ensemencées qui avaient pris la forme des parcelles privées, produisaient 21,5% de la production agricole brute. »

7. Redonner du sens au travail. Plein de gens hautement qualifiés sont prêts à consacrer de l’énergie et du temps sans aucune forme de rétribution financière. C’est tout a fait remarquable dans une société matérialiste comme la nôtre. On peut citer pêle-mêle les logiciels libres ou wikipedia. Le tout est de trouver un moyen de faire coïncider cette énergie créatrice avec un revenu financier. Un Etat visionnaire devrait réfléchir à cela et proposer des initiatives pour réaliser cette convergence – tout est encore à faire…

Signé : un lecteur du blog…

80 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 25.08.2012 à 05h06

      
    Bonjour et merci pour votre billet. Je ne me prononce pas sur vos dissertations entre la France et la Suisse, je suis à 80% d’accord avec vous, mais il me semble que vous faites complètement fausse route pour votre solution n° 7 : « Plein de gens hautement qualifiés sont prêts à consacrer de l’énergie et du temps sans aucune forme de rétribution financière    xxx   Le tout est de trouver un moyen de faire coïncider cette énergie créatrice avec un revenu financier. »
      
    Des personnes donnent de leurs temps pour Wikipédia ; Des personnes de petites villes offrent de la nourriture gratuite en libre-service ; Des sociétés prennent en charge les enfants et les personnes âgées ; etc.   Cela s’appelle une conscience collective, opposée à l’individualisme, on ne donne pas pour reçevoir, on ne donne pas pour des individus, on donne avec conscience pour la collectivité publique. Ce n’est pas du communisme, chacun garde son autonomie. Ce n’est pas une communauté ou tout le monde vit en groupe, chaque famille garde sa vie privée. La conscience collective (on peut essayer de l’appeler autrement …) est aussi vieille que l’humanité et elle est l’avenir de notre société. Quand vous dites « . Le tout est de trouver un moyen de faire coïncider cette énergie créatrice avec un revenu financier. », vous assez tout faux sur deux points : La conscience collective ne s’achète pas => elle est un don gratuit. La conscience collective ne s’exploite pas (on sent votre flaire d’entrepreneur), ne se force pas, ne se dirige pas => elle est issue de l’être humain (et pas l’avoir), avec tout de qu’il y a de profond en nous …
      

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    • Patsux // 25.08.2012 à 12h50

      Dans « l’enjeu des retraites », Bernard Friot estime que les gens pourraient recevoir un salaire à vie comme un fonctionnaire ou un retraité au titre de leur qualification. Cela supprimerait totalement le marché du travail et le chantage à l’emploi, mais surtout, redéfinirait totalement ce qui a de la valeur économique. Si quelqu’un possède un salaire à vie au titre de sa qualification, lorsqu’il programme chez lui, lorsqu’il plante des tomates ou garde ses petits-enfants, il crée de la valeur économique, alors qu’il n’est pas dans l’emploi. Tout le monde devient producteur de valeur économique. On sort totalement de la convention capitaliste du travail qui voit dans les travailleurs comme des forces de travail.

      Je veux juste arriver au fait que rien n’est figé, c’est au peuple de choisir ce qu’il préfère et on ne lui en donne pas l’occasion. Ce qui n’a pas de valeur économique aujourd’hui – remplir une page wikipédia – peut en avoir demain et c’est en prenant le problème ainsi – au travers de ce qui décide de la valeur économique – que les dons d’aujourd’hui auront de la valeur économique demain. Tout dépend des rapports sociaux de la société, tout dépend de celui qui a le pouvoir de décider ce qui a de la valeur économique. Ce qu’il propose c’est de donner le pouvoir politique de créer de la valeur économique à chaque personne à sa majorité, de la même façon qu’aujourd’hui, on a le droit de voter.

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      • chris06 // 25.08.2012 à 15h21

        « Si quelqu’un possède un salaire à vie au titre de sa qualification, lorsqu’il programme chez lui, lorsqu’il plante des tomates ou garde ses petits-enfants, il crée de la valeur économique, alors qu’il n’est pas dans l’emploi.  »

        oui mais la valeur économique créée lorsqu’il plante des tomates ne dépend pas uniquement de sa qualification, alors pourquoi toucherait il un salaire à vie au titre de sa qualification. Une fois obtenu sa qualification et son droit à un salaire à vie à ce titre, qu’est ce qui inciterait quelqu’un à passer 40 heures par semaine à cultiver ses tomates plutôt que se la couler douce?

        Je suis d’accord avec l’idée qu’on peut créer de la valeur économique même sans être dans l’emploi, en gardant ses petits enfants par exemple, mais en quoi cette valeur économique dépend elle uniquement de la qualification obtenue et pas du temps passé et la qualité de l’effort accompli? 

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        • Patsux // 25.08.2012 à 22h58

          Une fois la qualification obtenue, rien n’obligerait une personne à se la couler douce chez elle, plutôt que dans une société. A noter que plus on monterait en qualification, plus le salaire serait élevé, donc il y a un intérêt à ne pas rester sur le canapé. De plus, je pense qu’une personne n’est pas vouée à rester à la maison sans rien faire. D’ailleurs, les retraités se plaignent régulièrement de ne pas arrêter de bouger, alors que rien ne les oblige. Il faut toujours garder les petits-enfants, tondre la pelouse, aller faire les courses, dépanner le voisin,…et on revient à ce que j’écrivais plus haut, ces activités ne créent pas de valeur économique aujourd’hui, mais dans ce système avec le salaire à vie, oui.

          Que le salaire exprime une qualification et non plus, comme le fait le capitalisme, la location de la force de travail (ce qui introduit la notion de temps) est une affaire de convention. L’idée c’est de sortir des règles du capitalisme (pour sortir de son aliénation) et donc de définir autrement ce qu’exprime le salaire. C’est « juste » une nouvelle convention. 
           

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          • sebastien // 26.08.2012 à 01h26

            Il y a un problème avec ce système. Pour cela il faut comprendre ce qu’est un salaire. A la base un salaire est versé en échange d’un temps de travail. Il y a aussi simplement l’argent, qui peut être échangé contre le fruit d’un travail.
            Pour obtenir de l’argent, je dois céder le fruit de mon travail, m’en déposséder. Hors avec ton système, je peux percevoir de l’argent sans me déposséder du fruit de mon travail. Par exemple, si je plante MES tomates, cultive MES pomme de terre, programme MON site… j’ai bien produit quelque chose mais je ne dois pas recevoir de l’argent tant que je reste propriétaire.
            Hors, ce dernier point implique une nature particulière du travail fournit : je dois travailler pour autrui si je veux percevoir de l’argent, et non pas pour moi même. Ca ne marche donc pas si on cultive pour soit même. Au passage, le mythe de la personne qui cultive son potager nous ramène au servage du 14e siècle, où le serf travaille 5 heures pour le seigneur, et 5 heures sur son « potager ». Bref.
            Donc du coup, cela n’explique pas le rapport de propriété au travail effectué… Puisque chacun perçoit un salaire, alors il doit être dépossédé de tout travail effectué … Voila qui ne nous arrange pas beaucoup quant à la suppression de l’aliénation du salariat :/

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          • Patsux // 26.08.2012 à 08h58

            @Sebastien (en-dessous je pense…)

            Je comprends votre étonnement, mais tout ce que vous dites reposent sur la convention actuelle du capitaliste. Je vous invite à lire le livre, c’est une critique précise (que l’on n’est pas obligé de partager évidemment) de la vision actuelle du salaire et de la valeur économique.

            Le salaire ne doit plus être vu comme une contrepartie du temps passé pour l’auteur. Et la valeur économique ne doit plus être une valeur d’échange (force du travail/salaire et produit/prix). Son objectif c’est de mettre fin à l’emploi, de mettre fin à la propriété et au crédit lucratif (mais pas d’usage !) et cela non pas en détruisant le modèle, mais en utilisant ce qui existe déjà, les cotisations sociales. Il veut généraliser à toute l’économie les cotisations sociales pour payer ensuite les salaires, les investissements, etc. 

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          • chris06 // 26.08.2012 à 09h42

            @Patsux,

            dans ce système, qui est ce qui s’assure que les biens et services produits sont en adéquation avec les besoins et les nécessités de chacun et les ressources disponibles? Vous supposez que ce problème se résoudra spontanément, comme par magie?

            Dans tout système où il y a division des tâches accomplies par tout un chacun (c’est à dire, tous n’exercent pas les mêmes tâches), il faut bien qu’il y ait un système d’échanges qui règle le problème cité plus haut, non?  Et non, le simple fait de donner un salaire à tout un chacun uniquement en fonction de sa qualification mais pas des tâches accomplies n’est pas un système d’échanges qui permettra de résoudre ce problème de manière spontanée, vous comprenez bien cela, n’est ce pas? 

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          • chris06 // 26.08.2012 à 10h30

            J’ajoute, enfin, que le problème cité plus haut n’est pas propre au capitalisme puisqu’il existe dans toute « économie politique » (c’est à dire où il y a division et échange des tâches accomplies par opposition à ce qu’on appelle une « économie domestique » où l’organisation des tâches à accomplir est faite comme dans une famille).

            On peut imaginer d’autres « économie politique » que capitaliste (Marx l’a fait bien avant Friot en basant son système d’échanges sur le concept de valeur-travail par opposition à celui d’utilité marginale d’un système capitaliste) mais cela ne veut pas dire qu’on peut ignorer le problème et proposer tout et n’importe quoi, comme si ce n’était qu’une histoire de convention et que l’organisation des tâches à accomplir se fera spontanément, comme par magie!

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          • Patsux // 26.08.2012 à 11h20

            @chris06

            « dans ce système, qui est ce qui s’assure que les biens et services produits sont en adéquation avec les besoins et les nécessités de chacun et les ressources disponibles? Vous supposez que ce problème se résoudra spontanément, comme par magie? »

            Très bonne question. Je n’ai pas le temps d’y répondre précisément, mais je crois me souvenir d’un passage au début du livre expliquant que le capitalisme considère que c’est la demande qui décide de ce qui doit être produit (avec un topo sur la valeur d’usage). (page 38-39 !).

            Mais bien évidement, il s’oppose à cela et redéfinit ces points par la suite. Il n’est pas un utopiste ou un illuminé, je trouve son travail très sérieux et toutes les questions que tu soulèves trouvent écho dans son ouvrage. On adhère ou pas ensuite 🙂

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          • sebastien // 26.08.2012 à 14h05

            Si on verse 1000€ par mois à chacun, d’où vient cette monnaie ? De plus, instaurer un salaire à vie dont le montant ne répond pas à TOUS les besoins, n’est qu’une simplement évolution du RSA/RMI, qui reporte sur l’Etat la responsabilité des revenus, tout en laissant aux capitalistes la responsabilité des capitaux et la stratégie économique.
            Si le salaire ne doit plus être vu comme une compensation de temps réquisitionné par le capitaliste, alors il ne faut pas appeler ça « salaire ». Rappelons qu’actuellement, bien qu’il soit majoritaire, le salaire n’est pas l’unique forme de rémunération. Il y a les honoraires, les revenus commerciaux, le bénévolat, etc … bien que dans le langage courant, nous appelions tout ça « salaires ». C’est une erreur.
            Il faut expliquer comment vont fonctionner les grandes entreprises, à qui elles vont appartenir, à qui va appartenir le travail qui est fait par ceux qui y travaillent. Chacun ne peut pas construire sa propre voiture dans son garage, il faut construire une usine, il faut rassembler 100 personnes, il faut un investissement (=capital). Il faut déterminer comment on décide de ce qui doit être construit et comment.

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          • Patsux // 27.08.2012 à 05h53

            @sébastien,

            L’auteur parle de la création monétaire qui ne doit plus reposer sur le crédit, mais sur la qualification des personnes. Sinon ça n’a pas de sens effectivement 🙂

            Quant au salaire à vie (basé sur la qualification) , il ne doit pas être confondu avec un salaire de base et ne ne devrait pas être accompagné d’autres rémunérations. Pour le nom, « salaire », il s’en explique également mais j’ai un trou là.

            Tout ce qui est investissement et salaire serait décidés par des caisses de salaire et d’investissement avec un fonctionnement démocratique (réél…). Tout serait financé par ponction de la valeur ajoutée via des cotisations sociales. Les entreprises reverseraient des cotisations pour payer les salaires à vie et pour l’investissement. Pour ce dernier, une part serait de l’auto-investissement et l’autre partirait dans les caisses prévues pour cela. 

            Par exemple, si l’on veux mettre 30% du PIB dans l’investissement, chaque entreprises pourraient verser 15% de sa valeur ajoutée aux caisses et les 15% derniers pourcent serait de l’auto-investissement.
             

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          • chris06 // 27.08.2012 à 08h51

            @Patsux,

            « L’auteur parle de la création monétaire qui ne doit plus reposer sur le crédit, mais sur la qualification des personnes. »

            qu’est ce que ça veut dire?

            Je n’ai pas lu les livres de Bernard Friot, je ne me permettrais donc pas de juger de la qualité de ses travaux mais tout ce que je peux vous dire c’est que ce que vous en relatez ici (sur la valeur économique qui ne serait qu’une question de convention et qui serait créée uniquement en fonction de la qualification de la personne et non des tâches accomplies ou sur une création monétaire qui reposerait sur la qualification des personnes) ne me permet absolument pas de comprendre comment un tel système pourrait fonctionner.

            Sans un lecture attentive de ses ouvrages je préfère ne pas commenter. Merci en tous cas pour avoir mentionné cette piste de lecture.

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          • Patsux // 27.08.2012 à 09h22

            Oui, je vous invite à le lire, c’était le but de mon premier commentaire, je suis loin d’être un expert en la matière.
            Il a écrit deux livres, « l’enjeu des retraites » et « l’enjeu du salaire ».
            Pour un résumé, voir le site réseau salariat qui est animé par l’auteur: http://www.reseau-salariat.info/c816e944574e2433044fa465bae47423
             

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      • Grrr // 26.08.2012 à 08h56

        Friot s’est peut-être inspiré de Jacques DUBOIN. http://www.economiedistributive.fr

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        • Patsux // 26.08.2012 à 11h27

          Je ne connais pas, je regarderai, merci 🙂

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    • L’expatPdg // 27.08.2012 à 19h12

      Merci Patrick.
      Je pense que la conscience collective est une propriété émergente et je doute qu’aucun individu réalise une activité sciemment dans le but avéré de « créer une intelligence collective ». 
      L’altruisme total me semble une vue de l’esprit. Au fond, chacun apprécie d’être utile a quelque chose, parfois au point de le faire gratuitement.
      Or les moyens modernes alliés au niveau d’éducation (jamais aussi haut dans l’histoire de l’humanité) permettent des créations de richesse considérables. Par exemple, en créant un film (digital), en auto-éditant un livre, en écrivant un logiciel, etc
      Tiens, je viens de réaliser que je ne suis même pas payé pour écrire cette ligne 🙂 

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  • Joanna // 25.08.2012 à 05h14

    Chaque nouvelle contribution de grande  qualité, telle celle-ci, confirme l’excellence de cet espace laissé aux lecteurs pour y faire part de leur expérience. Merci à eux et à M. Berruyer.

    Il y a des enseignements multiples à tirer de ce constat et de ces propositions.
    Encore faudrait il que nous ayons des dirigeants clairvoyants et audacieux.
    Et quand je lis « un Etat visionnaire » je me dis aussitôt hélas que ça ne ressemble ni de près ni de loin à celui qui gère le pays où je vis …

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  • marcel // 25.08.2012 à 05h38

    le problème est bien là.
    Nos gouvernements successifs, sont aux ordres et aucune vision long terme.
    Le principal est de gagner un max d’argent durant sa carrière. La France et les français, ils en ont rien à f…..

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    • JOURDAN // 25.08.2012 à 09h01

      « aux ordres » ?

      De qui ? Pas de la finance, si c’est ce que vous sous entendez. La théorie du complot a bon dos.

      Nos édiles ne vendent que ce que nous voulons.

      Il en va de même en finance qu’en termes d’environnement : baisse du prix de l’essence pour continuer à rouler aux dépends de l’environnement,……

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      • Fab78 // 25.08.2012 à 18h11

        Oui, nos édiles ne vendent que ce que nous voulons.

        Mais vu la publicité qu’il y a dans les journaux, je ne suis pas sur que les journalistes nous vendent ce que nous voulons.

        Quant aux lois qui concernent les très très riches, je ne suis pas sur qu’elles se fassent sans qu’il y ait des « preuves d’amitié » qui circulent.

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        • JOURDAN // 28.08.2012 à 20h16

          Fab78,

          encore votre théorie du complot !!!!! C’est si pratique et déresponsabilisant !!!!

          Il n’y a pas de complot. Il y a clientélisme, mensonge, c’est tout à fait différent. 

          Dans votre théorie du complot,  évidemment, les électeurs et donc vous n’ont aucune responsabilité. C’est si pratique…….

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  • Gryzor // 25.08.2012 à 06h28

    Le brevet mètrique de l’innovation, c’est très vite dit, surtout dans le domaine du logiciel…
    Pour rappel, malgré le lobbying intense des géants, les brevets logiciels ne sont pas reconnus par la loi européenne (et tant mieux!). L’office européen des brevets délivre quand même des brevets logiciels, en toute contradiction avec l’esprit des lois. Voyez des exemples de brevets logiciels édifiants (que l’on compte quand « mesure » l’innovation d’une entreprise ou d’un pays) : http://webshop.ffii.org/

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    • L’expatPdg // 27.08.2012 à 19h20

      Oui c’est exact, c’est une métrique entachée d’imprécisions, et j’avais oublie l’influence des brevets logiciels dans mon décompte mais je suppose (?) que la fraction est la même en France et en Allemagne.

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  • Fabrice // 25.08.2012 à 06h28

    « 6. Encourager de toutes les manières possibles la désintermédiation qu’autorise Internet. Que ce soit en B2C ou en B2B. »
     
    oui une chose qui m’intrigue toujours on peut financer (même avec de petites sommes) un chanteur qui veut lancer un disque et être payé sur une part éventuelle des recettes lié au succès, mais peu de chance de financer une recherche, une entreprise (bon il y a le microcrédit mais un peu limité) sans passer par la bourse et son casino.

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    • Patrick Luder // 25.08.2012 à 06h59

      Fabrice, connais-tu réelleemnt des entreprise qui ont pu démarrer avec un financement issu de la bourse ???
      Dans mon pays, je ne connais aucune entreprise qui ait démarré par avec captial boursier ou un financement des marchés financiers … la grande majorité démarre avec un crédit bancaire (couvert par des garanties immobilières ou une garantie des parents etc.) et une petite minorité se trouve des prêts privés parmis leurs connaissances. Les starts-up avec des produits innovants peuvent aussi trouver un financement dans les Communes, les Cantons ou éventuelleemnt la Confédération.

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      • Charles Fétizon // 25.08.2012 à 07h43

        Les entreprises démarrent aussi avec des société de Capital Risk d’ailleurs un des arguments pour ne pas réglementer certaines tranches d’actif après je connais pas la statistique entre Banques et Investisseurs privés. Juste, pour le fun et parce que ça fait l’actualité Peter Thiel a une société de Capital Risk et c’est cette personne qui a permis à Facebook de prospérer et il vient de quitter le bateau avec 23 millions de dollars

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        • chris06 // 25.08.2012 à 13h41

          Quand Thiel fut le premier à apporter un financement extérieur en 2004 avec $500 000 pour 10% de Facebook ce n’était pas à travers sa société de capital risque mais ses deniers personnels en tant qu’Angel Investor. Les sociétés de capital risque ne financent que très rarement la première tranche ou seed capital qui est principalement financée par les Angel Investors ou les FFF (fools, family and friends).

          Aussi, il ne vient pas de vendre la plupart de ses actions Facebook (en Mai dernier et ce mois ci) pour $23 millions, mais pour un total de $1 milliard, pas mal pour un investissement initial de $500 000 fait il y a 8 ans! 

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      • Fabrice // 25.08.2012 à 08h13

        oui pardon Patrick mes doigts on fourchés ^^

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  • Leveau // 25.08.2012 à 06h57

    L’empilement de causes dont vous faites état concernant la situation Française manque le pire de maux de cette société.
    Des millions de gens travaillent pour à peine plus que celui qui ne travail pas, n’importe qui à accès n’importe quand à peu prêt tout ce dont il peux avoir besoin. Combien de familles vivent d’une improductibilité absolue entre PMU et indélogabilité? Combien de travailleurs, on perdu toute mobilité, tout enthousiasme de développement tant avancer ou pas n’est pas la question. Il n’y a plus d’envie, plus que des armées de consommateurs lobotomisés qui ont autant de capacité d’expression de leur libre arbitre et de prise en main de leur avenir que mon chien.
    Pourtant ce dernier refuse ses croquettes quand il est parti fouiner quelques restes alentours. Il reste svelte et vif.
     
    Vu d’une économie mondialisée en 2012, la France me semble aussi communiste que l’URSS avant Gorbachev.
    L’assistanat, cet achat soit disant pas cher de paix sociale, est le vrai cancer de la France.
    IL n’y a aucune clémence à avoir pour les politiques si destructrices des forces de ses populations

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    • amorgos // 25.08.2012 à 07h47

       La société en France et les assistés disparaitront quand les mentalités de tous changeront ! Pour exemple les « assistés » comme vous dites disparaitront quand les chefs d’entreprise cesseront entre autre de priver de travail lies plus de 50 ans ( si ce n’est 45  ans aujourd’hui … )  pour une raison unique  d’âge « avancé », ce  qui est INSUPPORTABLE et très fronc-français . Je n’aborde même pas l’insupportable manque de prise de risques de  nos banques françaises qui ne prêtent qu’aux milieux favorisés pour les créations d’entreprise,. Une société française ELITISTE et CORPORATISTE encore féodale dans ses têtes ! encore une fois, tous ces propose ne relatent pas des carences économiques, mais une culture HAS BEEN  !

       

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    • Grrr // 26.08.2012 à 09h06

      Vous semblez bien porter votre pseudonyme. Je vous souhaite de vous retrouver un jour victime du NAIRU (entre autre!) Et de « profiter » de la vie avec 460€ par mois.
      Deux citations de simples anonymes:
       
       » Quelle est la différence entre un salarié et un chômeur ?
      Le premier pense à son travail environ 8 heures par jour, tandis que l’absence d’emploi hante le second 24 heures sur 24.  »
      Eric, 52 ans,
      dans « Quinquas, les parias de l’emploi »
      d’Alain Vincenot
       
      Un salarié est un chômeur qui s’ignore. Un chômeur est un salarié qu’on ignore.  »
      Gérard Plumier, membre d’APNÉE
       
       

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    • Grrr // 26.08.2012 à 09h45

      Je  souhaite à certains commentateurs de se retrouver un jour victime du NAIRU (entre autre!) Et de « profiter » de la vie avec 460€ par mois.
      Deux citations de simples anonymes:
       
       » Quelle est la différence entre un salarié et un chômeur ?
      Le premier pense à son travail environ 8 heures par jour, tandis que l’absence d’emploi hante le second 24 heures sur 24.  »
      Eric, 52 ans,
      dans « Quinquas, les parias de l’emploi »
      d’Alain Vincenot
       
      Un salarié est un chômeur qui s’ignore. Un chômeur est un salarié qu’on ignore.  »
      Gérard Plumier, membre d’APNÉE
       
       

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  • Tycer // 25.08.2012 à 07h28

    Vous ne cherchez pas a un ingenieur généraliste par hasard? 🙂

    Sinon, entièrement d’accord.
    Je travaille aussi en Suisse et la France serait bien inspiré de prendre parfois exemple sur son voisin.
    Et pour les propositions faites en fin de billet, je suis d’accord.

    Reste le « comment on sort de la crise » : en faisant défaut partiel et en 1er sur tous les investisseurs des paradis fiscaux.
     

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  • jaicruvoir // 25.08.2012 à 07h36

    En France les homme politique veulent être réélus à la prochaine élection.
    Alors ils doivent faire partir les personnes qui ne voteront pas pour eux.
    Exemple: à Bobigny la mairie communiste n’a donné aucun permis de construire pour des appartement du secteur Privée mais que des permis de construire pour des HLM (des tours) conclusion 30 ans au pouvoir.

    Les socialistes font la même chose à plus grande échelle, on fait fuir les haut revenus puisque ces personnes ne sont pas l’électorat de la gauche, aucun risque de perdre des voix au contraire leurs départ feront baisser les voix de l’opposition.

    Les hommes politiques ne travaillent que pour leurs camps puisque par définition il ne représentent que son électorat.

    Plus de pauvre en France plus souvent la gauche passera au pouvoir.

    Les hommes politiques achètent les voix par la dépense publique on peut comparer cela à l’achat de vote directe dans des pays sous développés. exemple ==> http://www.rfi.fr/afrique/20120319-opposition-accuse-le-president-abdoulaye-wade-achats-votes

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    • Brice Goe // 25.08.2012 à 10h24

      Privilégier la présence de populations modestes dans les municipalités socialistes ou communistes, ça eut existé !
      Mais notez qu’aujourd’hui, cela se retourne contre eux : Les ouvriers, les pauvres en général ne votent plus Hollande ou Mélenchon, ils votent essentiellement Le Pen.
      D’ailleurs, combien reste t-il de mairies communistes, y compris dans la banlieue (anciennement) rouge ?
       
      Par contre, les villes UMP qui se refusent à construire des HLM ou qui pratiquent le « nettoyage » pour renforcer leur électorat, ça marche toujours 😀
       
      Renseignez-vous sur les enquêtes d’opinion : l’électorat de Mélenchon est pour beaucoup … bobo.

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      • Grrr // 26.08.2012 à 09h53

        La Suisse est un peu comme une ville aux mains de l’UMP: pas de pauvre! (Ou alors bien cachés parce bien qu’exploités)

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  • Philippe J. L. JOURDON // 25.08.2012 à 07h38

    Cher Monsieur,

    Je trouve qu’il n’y a pratiquement que de bonnes idées et réflexions pertinentes dans votre article.
    Je souhaiterais cependant préciser un point. Vous présentez internet comme « la forme de décentralisation ultime ». Je pense que ce n’est pas le cas car il ne peut exister une forme de décentralisation ultime.
    Il faudrait donc selon moi comprendre le modèle du Cobbweb comme ayant d’abord et avant tout une signification métaphorique.

    Bien à vous,

    PS.
    Mais alors me direz vous, le modèle du Cobbweb inciterait à l’évasion fiscale? Ce à quoi on pourrait répondre « mais dans l’économie d’aujourd’hui qu’est-ce qui n’incite pas à l’évasion fiscale? N’est-elle pas à tout prendre construite par rapport à cela?
    PS2.
    Le droit s’il est par trop incomplet est lui-même une incitation à l’évasion fiscale. C’est en particulier le cas du droit français. On laisse perdurer un droit notablement incomplet pour après « lutter contre » les effets que cela produit naturellement sur les comportements.
    PS3.
    De votre article je retire l’idée que je crois pas très répandue et qui me semble très intéressante, qu’une grande force du « modèle suisse » ne serait pas là où beaucoup de personnes du public – notamment en France – peuvent la percevoir. Il s’agirait d’une façon exemplaire au niveau des impôts « où chacun se pose la question à la fois de son rapport à sa citoyenneté et à sa contribution à la création de valeur ». Le seul domaine préservé sera l’Education, l’AVENIR-DE-NOS-ENFANTS. Je partage…

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  • Letaulier // 25.08.2012 à 07h43

    1. Diminuer l’attractivité de la spéculation en taxant certains flux financiers internationaux
    Si tu fais cela tu vas voir un mouvement de capitaux des pays taxant vers les pays non-taxant.
     
    2. Séparation radicale et effective des divisions « spéculatives » et « épargne » des banques, voire interdiction pour une banque de mener simultanément ces deux activités.
    Bankia, Northern Rock, Lehman Brother etc étaient des banques avec une seule activité et cela ne les pas empêcher de sombrer et d’avoir un effet systémique.
     
    3. Donner un pouvoir démocratique direct au peuple pour les votes de toutes les lois importantes. Le niveau de formation de la population le permet aujourd’hui plus que jamais. Si les choix qui sont faits s’avèrent mauvais, au moins les conseilleurs seront les payeurs (et ils apprendront peut-être).
    Pourquoi pas mais il faudrait aussi interdire qu’un texte refusé par le « peuple » puisse être ensuite voté par les députés (genre constitution européenne et traité de Lisbonne.
     
    4. Mettre dans la constitution des mécanismes coercitifs si un budget est déficitaire (il existe des mécanismes de ce type dans les constitutions cantonales en Suisse), et faire contribuer tout le monde au financement des dépenses publiques, par des impôts pour tous et en demandant une petite contribution contre les prestations, même marginale, pour responsabiliser tout le monde.
    Cela existe en Suisse effectivement mais cela n’empêche pas certains cantons (comme par hasard les cantons francophones) de le violer.
     
    5. Pour le cas de la France, décentraliser (régional ou même départemental) effectivement la perception des impôts et mettre en place un système permettant des taux d’imposition différents. Ceci pour stimuler la compétition interne au pays (en Suisse les cantons sont en compétitions quant au traitement fiscal de leurs administrés).
    C’est ce qu’à fait l’Espagne et on voit le résultat aujourd’hui. Toutes les provinces hurlent pour qu’il y ait un processus de centralisation face à leurs problèmes financiers.
    Les département français étaient en compétitions pour la vignette auto il y a quelques années et le résultat fût un abus avec des voitures de location en Corse ou en Bretagne immatriculées dans le 51. Ce Système fonctionne en Suisse parce que le pays est prospère mais si tu fais cela dans un pays moins riche c’est la guerre entre régions que tu vas déclencher. 
     
     
    7. Redonner du sens au travail. Plein de gens hautement qualifiés sont prêts à consacrer de l’énergie et du temps sans aucune forme de rétribution financière. C’est tout a fait remarquable dans une société matérialiste comme la nôtre. On peut citer pêle-mêle les logiciels libres ou wikipedia. Le tout est de trouver un moyen de faire coïncider cette énergie créatrice avec un revenu financier. Un Etat visionnaire devrait réfléchir à cela et proposer des initiatives pour réaliser cette convergence – tout est encore à faire…
    Pourquoi toujours vouloir faire intervenir l’Etat? T’es devenu Suisse de nationalité mais au fond de ton cœur tu es toujours français! 🙂
    Je pense que l’Etat devrait se tenir à l’écart de ces mouvements pour ne pas les entraver.

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    • jp // 25.08.2012 à 08h01

      oui Letaulier, oui

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    • Fab78 // 25.08.2012 à 15h54

        Sur le point 2 =
        Séparation radicale et effective des divisions « spéculatives » et « épargne » des banques,…

        Pour compléter à la fois l’auteur et Letaullier, je dirais que le problème n’est pas la spéculation mais l’effet de levier qui permet de parier sur plus que ce qu’on possède. 

        Le particulier qui emprunte pour sa maison est un petit problème vite résolu : L’effet de levier serait encore autorisé pour les produits en rapport avec l’activité matérielle du spéculateur, pour le particulier, il s’agit de se loger.

        Il y a peu de temps les contrats d’assurance sur les emprunts d’état ont été interdits quand ils étaient pratiqué à découvert, pourquoi ne pas généraliser à tout les placements ?
       
        Sur le point 3.=
        Donner un pouvoir démocratique direct au peuple pour les votes de toutes les lois importantes….
        Pourquoi pas mais il faudrait aussi interdire qu’un texte refusé par le “peuple” puisse être ensuite voté par les députés (genre constitution européenne et traité de Lisbonne.

        Entièrement d’accord, j’ajoute la procédure de référendum d’initiative populaire mais comme elle a été voté.
        Tel que il faut que 25% des INSCRITS fassent pétition.
        Je rappelle que moins de 50% des INSCRITS ont fourni un bulletin exploitable lors de la présidentielle. Ce qui veut dire que le président de la république n’a pas été élu avec assez de sympatisant pour faire un référendum.
        La limite est absulument inatégnable, c’est du foutage de gueule intégrale. Les élus qui ont voté cette limite ont une mentalité de fachos d’escrocs.

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    • L’expatPdg // 27.08.2012 à 20h01

      1. C’est vrai, mais les sommes récupérées (et réinvesties dans l’économie réelle) pourraient peut être compenser cette perte d’attractivité.
      2.  Lehman a commence sa chute en fermant BNC Mortgage, active dans les subprimes et fortement spéculative. J’ai oublie de parler des manipulations de écritures comptables qui sont un vrai problème (particulièrement pour Lehman). Pour Nothern Rock, leur fond de commerce semblait être des emprunts spéculatifs sur les marches financiers internationaux et UK.
      3. Oui!
      4. Oui, bon d’accord il y a des moutons noirs (private swiss joke inside).
      5. Merci, je l’ignorais. Mais je doute que la centralisation des impôts va aider l’Espagne.
      7. 🙂 Cette remarque est très pertinente je le crains, merci! Je me suis place dans un contexte franco-francais c’est vrai. Mais si le gouvernement est impuissant a gérer la situation actuelle et n’est pas apte a initier des changements de fond, a quoi sert-il?

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      • chris06 // 28.08.2012 à 02h08

        @L’ExpatPdg

        1. il n’y aura pas de « sommes récupérées » puisque les flux financiers se seront déplacés. Suffit de voir ce qui s’est passé quand la Suède a essayé de mettre en place une telle taxation dans les années 90, ils n’ont même pas récupéré 1% de ce qu’ils avaient prévu, tous les flux s’étaient déplacés à Londres!

        2. Et Bankia? Nul besoin d’avoir ce qu’on considère généralement comme des « activités spéculatives » pour mettre en faillite une banque et mettre en péril l’argent des épargnants. Suffit qu’elle fasse des mauvais investissements, ie prête l’argent pour des prêts hypothécaires dans l’immobilier en pensant que les prix ne pourront que monter. Séparer les « activités spéculatives » de l’épargne ne changera rien au problème!

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  • Galuel // 25.08.2012 à 08h35

    Il est excellent ce billet ! Je le tweete !

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  • Fabrice // 25.08.2012 à 08h59

    Personnellement je pense qu’avec la fin de la génération Baby Boomer, les sociétés (et la société en générale) vont devoir revoir leur stéréotype dans très peu de temps, je suis issu de la génération (j’aime pas le terme mais bon) X.
     
    Je vois une nouvelle génération arriver (on va dire Y mais je trouve ça aussi péjoratif) qui ne compte que sur soit même et considère qu’elle n’a de compte à rendre à personne et se fiche comme d’une guigne de la hiérarchie, quand aux engagements professionnels ils ne tiennent qu’aux gains financiers qu’ils peuvent obtenir.
     
    Personnellement je regarde se profiler la libéralisation du marché et l’accession (pour ceux qui y arrivent) au marché du travail et d’une certaine manière je sens que cela va être tonique (je pense que les entreprises tout du moins françaises ne sont pas prêtes aux relations avec cette génération qui ne rêve déjà du prochain poste qu’ils occuperont à peine signé leur contrat de travail, alors que les précédentes pensaient garder leur poste à vie).
     
    Les entreprises qui  rêvaient d’un marché libre de toute obligation du code du travail vont faire face à une génération plus proche du mercenaire recherchant le contrat le plus rémunérateur que du travailleur servile dont ils rêvaient, quand je vois certains je m’inquiète pour la société mais m’amuse assez de voir la tête des RH qui découvrent ce nouveau type de comportement (récemment j’ai vu l’effarement d’un rh qui laissait transparaitre un bug synthax error sur un employé dans le service d’un jeune qui avait résilié sa période d’essai du fait d’un poste plus intéressant chez un concurrent).
     

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  • JOURDAN // 25.08.2012 à 09h07

    Excellent article, comme bien souvent sur le site.
     

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  • PETER M. // 25.08.2012 à 09h11

     
    Bonjour, afin de peaufiner mon analyse critique (uniquement sur le cœur de votre métier) une simple  question : quelles sont les nationalités précises et les secteurs d’activités de vos principaux clients des logiciels et licences de sécurisation ? Merci d’avance.
     

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    • Letaulier // 25.08.2012 à 09h25

      Tu veux pas non plus qu’il te donne son groupe sanguin et la taille de sa quéquette?
      Que le mec qui écrit ces lignes exportent vers l’Allemagne, la France, la Chine , les USA ou soit simplement un mythomane qu’est-ce que cela change à son analyse?

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  • Biloutte // 25.08.2012 à 09h34

    Oui, oui, très bien tout ça…

    On pourrait aussi demander aux expatriés de rembourser les frais qu’ont occasionné leur formation. 

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    • Fab78 // 25.08.2012 à 15h34

      Bien sur,
      si on demande  AUSSI aux NON-expatriés de rembourser  les frais occasionnés par leur formation. 

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      • Biloutte // 25.08.2012 à 20h43

        Eh non, puisque justement la scolarité est un investissement en vue du développement du pays.

        Profiter de cette formation pour la fructifier à l’étranger ressemble à une escroquerie. 

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        • jp // 26.08.2012 à 13h42

          je ne comprends pas l’argument
          on peut dire la même chose de tous les services reçus, éducation, santé, retraite qui sont financées par prélèvements obligatoires, l’éducation est financée par l’impôt payé par les résidents.
          Toucher sa retraite à l’étranger est-ce aussi une escroquerie si on a cotisé pour ?
          Cesser d’être résident c’est ne plus payer certains impôts dans un pays pour les payer dans un autre, et ne plus bénéficier plus de l’école gratuite pour les enfants, sauf dans certaines grandes capitales étrangères bénéficier des EEFE qui ne sont pas gratuits.
          Les services reçus ont pour contrepartie des impôts payés.
          L’éducation n’est pas un cadeau ?
           

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          • step // 27.08.2012 à 10h29

            non c’est un investissement, et oui c’est aussi le cas sur plein d’autres choses. Même le fait de rouler sur nos routes est un coût qui n’est pas payé par ceux qui profitent de l’infrastructure sans en apporter les richesses.

            D’un point de vue moins négatif vis à vis du bloggeur, qui mène une vrai bonne réflexion, même si je pense que ces pistes de réflexions sont les pistes mainstream qui ne servent pas à grand chose (comme le signale le taulier) (avec qui je ne suis pas d’accord, vu que son objectif est le maintien d’un statut quo, par l’objection, plutôt que la proposition de pistes concrètes). En ce sens la contribution même si l’objecteur a raison, est bien plus intéressante.

            J’ai constaté la même chose entre l’allemagne et la france, en tant que client personnellement. Il y a un peu d’orgueil qui déborde d’un ou deux extraits sur le rôle générique de la classe aisée (on a des ‘riches’ qui montent des boites et des ‘riches’ qui les sabotent… voir qui ne font que jouer au casino). Personnellement, je vois aussi une des causes de la crise dans ce délaissement du progrès collectif par les « élites » au profit de bénéfices individuels sonnants et trébuchants. On est malheureusement très loin des passionnés (je ne dis pas qu’il n’existe pas et que cela ne concerne pas notre auteur) qui ont révolutionné la vision de l’homme par l’homme en lui permettant de faire ce qu’il n’avait même pas envisagé auparavant, et les gestionnaires rétifs et individualistes que l’on produit en guise d’élite depuis 30 ans.    

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  • Biloutte // 25.08.2012 à 09h36

    Oui, oui, très bien tout ça…

    On pourrait aussi demander aux expatriés de rembourser les frais occasionnés par leur formation. 

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    • Fab78 // 25.08.2012 à 15h04

      Bien sur,
      si on demande  aux NON-expatriés de rembourser AUSSI les frais occasionnés par leur formation. 

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  • Epsilon // 25.08.2012 à 09h38

    2. Séparation radicale et effective des divisions « spéculatives » et « épargne » des banques, voire interdiction pour une banque de mener simultanément ces deux activités.
     
    D’après ce que j’ai compris ce sera fin à la fin de l’année…Il me semble que Pascal Canfin en a parlé aux JDE

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    • Fab78 // 25.08.2012 à 18h28

         Ils visent complétement à coté de la plaque (c’est peut être intentionnel) le problème n’est pas la spéculation mais l’effet de levier qui permet de parier sur plus que ce qu’on possède. 

        Le particulier qui emprunte pour sa maison est un petit problème vite résolu : L’effet de levier serait encore autorisé pour les produits en rapport avec l’activité matérielle du spéculateur, pour le particulier, il s’agit de se loger.

        Les contrats d’assurance sur les actifs boursier constituent aussi une forme d’effet de levier (warrant sur le cour et CDS).
        Il y a peu de temps les contrats d’assurance sur les emprunts d’état  ont été interdits quand ils étaient pratiqués à découvert, pourquoi ne pas généraliser à tout les placements ?
       

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  • maxbos // 25.08.2012 à 10h05

    ah l’assistanat cancer de la société…c’est du Laurent wauquiez dans le texte.
    Au fait le RSA çà marche bien ?
     

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  • DAN // 25.08.2012 à 10h31

    L’exemple doit venir d’en haut , depuis trois décennies ,les hommes qui ont les rennes du pays n’aiment pas la France , ils l’ont souvent trahi  pour des intérêts personnels .Il n’y a plus de consensus national entre les différentes couchent de la sociétè. Aujourdhui ce qui prévaut c’est de faire du fric rapidement et après moi le déluge : pour cela ils ont fabriqué une population bête ,docile, abruti prise dans un clivage droite, gauche qui n’a aucun sens. Les fameux philosophes de notre société sont manipulés pour des intérêts internationaux , donc le problème des français ils en ont rien n’a faire§

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    • Joanna // 26.08.2012 à 06h41

      j’approuve
      j’ai envie d’ajouter (faut bien se faire plaisir) : ils ont les « rennes » du pays mais manquent totalement d’élan …

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      • Un_passant // 27.08.2012 à 09h42

        @Joanna

        Hihi

        Merci ^ ^ ça égaille ma journée 😀

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  • yoananda // 25.08.2012 à 11h12

    Ce n’est pas que je ne sois pas d’accord, mais je trouve ce point de vue extrêmement limité. C’est du cornucopisme.
    Encore une fois, en quoi ces solutions vont régler les problèmes climatiques, de privatisation du vivant, de transfert intergénérationnel de dette, de robolution, d’intégration, de pollution, d »épuisement de la biosphère, de la finitude des ressources primaires (pétrole, eau, métaux).
    Pour moi ce monsieur à simplement loupé ce qui s’est passé dans le monde les 30 dernières années. Il réfléchit comme si on était dans le monde d’avant.
    Ce qui n’empêche pas que l’analyse soit bonne et les solutions intéressantes, mais juste, ca ne changera rien aux vrais problèmes de fond.

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  • Lapin GTI // 25.08.2012 à 11h45

    Bonjour Olivier
    Je tiens à vous dire que je trouve votre site très bien et je le suis depuis ses tout débuts cependant je n’interviens jamais pour 2 petites raisons, le fait que je n’ai pas suffisamment de connaissances en économie et surtout car j’ai du mal avec un de vos concept qui est la « rémunération ou l’enrichissement au mérite » et il me semble que ce papier que vous postez va dans ce sens. Il s’agissait juste d’une parenthèse pour dire que j’aime bcp votre blog.
    Pour en revenir au papier, je suis désolé mais qu’on y retrouve toujours les mêmes complaintes de  « créateurs de richesses » qui me forcent à me poser des questions :
     
    –           l’état ne fais pas les bons choix, il eut donc mieux valu que l’état vous  file à vous un emploi (ce qu’a fait l’état suisse) puisque dans l’avenir vous allez créer une entreprise et devenir un « créateur de richesse » plutôt que de filer un emploi à un autre quelconque fonctionnaire (qui lui ne crée que de la consommation,.. de vos produits peut-être) (investissement ou consommation ?).
    –          Vous parlez de l’endettement de l’état et dans le même temps de la manipulation de sa monnaie par ce même état, il me semble pourtant que la valeur d’une monnaie sert aussi (entre autre) de base d’ajustement à la compétitivité, si vous ne manipuliez pas le cours de votre monnaie (comme dans votre exemple ou 1 salarié suisse vaut 5 à 10 salariés indiens en salaire) peut-être nous français serions plus compétitifs et notre état moins endetté (je dis bien « peut-être ») et le vôtre un peu plus endetté ?
    –          Ha la sacro-sainte rigueur allemande et sa non moins sacro-sainte compétitivité générée entre autre par sa créativité, j’ai lu récemment que l’Allemagne attendait des excédents commerciaux à hauteur de 6% du PIB en 2012 pour une croissance de 0,7 à 1%, je ne sais pas vous mais il me semble que ce modèle n’est pas très viable quand dans le même temps Espagne, Italie, Irlande, Portugal ,et j’en passe, souhaitent faire la même chose (peut-être les chinois vont-ils se décider à consommer nos produits, mais quelque chose me dis que ce ne sera pas le cas vu qu’on leur conseille de créer des systèmes sociaux pour qu’ils désépargnent alors que dans le même temps on détricote les nôtres).
     
    Et que dire de vos collègue Grecs « créateurs de richesse » à l’heure où l’état Grec cherche à se désendetter pour gagner en compétitivité (étaient-ils donc des assistés ?) : http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120420trib000694716/faillites-en-serie-pour-les-petites-entreprises-grecques.html
     
    Pour finir, concernant la consommation il faudra que vous choisissiez votre camp car qui dit création de richesse au sens où vous l’entendez cela signifie pour moi, consommation.
     
    Je tiens aussi à vous dire que je n’ai rien contre l’enrichissement personnel (par contre le terme « créateur de richesse ou de valeur » me tape sur le système) quand celui-ci est pratiqué dans le respect d’une réelle concurrence comme c’est souvent le cas sur un territoire national mais ne l’est plus quand il s’agit de vendre un produit sur un territoire mais qui aura été fabriqué ailleurs en profitant de la déflation salarial ou fiscale ou encore monétaire (EADS souhaitant aller s’installer en zone dollar par exemple). Je vous renvoie à un passage d’une intervention d’un autre « créateur de richesse » (vronsky-23eme minute : sur la création d’une classe de travailleurs pauvres) sur bfmbusiness en compagnie d’olivier. http://www.les-crises.fr/bfm-2-04-2012/
     
    Concernant vos propositions (qui pour certaines me semblent aller dans le bon sens) je ne suis pas certain qu’elles permettront de résorber les écarts de revenus qui permettrait de trouver des déboucher à vos produits (sans l’endettement de l’état).
    Bonne journée à tous
     

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  • David // 25.08.2012 à 12h35

    Merci pour ce billet,
    je pense qu’on travaille sur des problématiques assez proches, et j’ai très bien connu l’époque ou un diplôme de certaines grandes écoles était de sésame pour bosser en R&D dans l’informatique.
    Pour ma part après avoir fondé une société de conseil/prestation en France en 2000, et être redevenu simple salarié (enfin, cadre dirigeant mais salarié) d’un autre entreprise française depuis 2004, je ne désespère pas de créer a nouveau une structure en France.
    Je pense que ça reste jouable, même si ma précédente expérience n’a pas été évidente.
    Sinon sur l’endettement public lui même je mettrais un bémol a votre raisonnement. Je ne considère pas un déficit public  comme un handicap dans la mesure ou si l’accroissement de la dette ne dépasse pas inflation + croissance du PIB et bien la charge de la dette reste constante et donc indéfiniment supportable (a intérêts constants bien sur).
    Endetter un état est aussi une façon d’injecter de la monnaie (ou plutôt de réinjecter de la monnaie issue des hauts revenus via les mécanismes de marchés) dans l’économie en général et dans la consommation en particulier. Un état en déficit est alors a voir comme une nécessité dans un système économique qui tend naturellement a accroitre les inégalités. Encore faut il, et je me repète, que cet endettement reste maitrisé par rapport a la croissance et a l’inflation (ce qui n’est plus le cas depuis quelques années).

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  • Tommy33 // 25.08.2012 à 12h58

    Belle analyse, pleine de bon sens et de vérités qui ne font pas plaisir à entendre, surtout pour les français non expatriés qui se battent pour extraire la France de ce bourbier !!!
    Puissent les français et leur gouvernement vous entendre !!!
    Merci pour votre témoignage et à Olivier pour nous l’avoir fait découvrir  

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  • vulcano8 // 25.08.2012 à 16h30

    Billet interessant ce temoignage d’un françaix exilé en suisse et neo citoyen suisse
    Question basique voire iconoclaste  : S’il était domicilié fiscalement en France quel szerait le differentiel d’imposition entre sa feuille d’impôts en Suisse ou en France
    Autre détail quel est le niveau de sa couverture en cas de maladie grave ou d’invalidité
    Intéressant  d’avoir l’info ?

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  • Yves // 25.08.2012 à 18h11

    Suisse reste en tete du classement mondial de l’innovation : http://www.wipo.int/pressroom/fr/articles/2012/article_0014.html

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  • Grrr // 26.08.2012 à 09h47
  • Vivanco // 26.08.2012 à 12h46

    Une question : Quand arrivera le moment où fatalement plus grand monde ne pourra vous acheter quoi que ce soit car c’est une logique d’entonnoir, que ferez-vous ?

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    • Yves Couvreur // 26.08.2012 à 18h33

      « A long terme, nous serons tous morts ». J.M Keynes

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  • reset // 26.08.2012 à 13h13

    ci je comprends un peu la france en plus d’avoir un déficit d’argent elle a aussi un déficit de formation et pourtant le 1 er non le 2 éme cette année, budget, après le remboursement et dégrèvements c’est l’éducation >à non en faite c’est logique.
    Ci l’innovation c’est les petites icônes des tablettes pc, ca va pas de quoi être fier de faire du fric non plus.

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  • L’expatPdg // 26.08.2012 à 20h21

    Merci pour tous ces commentaires, c’est formidable!
    Je dois dire que, bien qu’ayant l’habitude de parler en public, je n’ai pas l’experience « d’ecrire en public » et c’est donc avec surprise mais aussi un grand interet que je lis ces commentaires. Dans les jours qui viennent je m’efforcerai de repondre a chaque question ou remarque du mieux que je peux, car certaines me depassent un peu.

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  • Raloul // 27.08.2012 à 07h50

    Bonjour!
     
    Témoignage très intéressant! Bravo à Olivier, qui à la modestie suffisante pour permettre à ce genre de débat d’avoir lieu, à d’autres intervanants d’avoir la parole.
    Juste une précision de détail, qui concerne: « 5. Pour le cas de la France, décentraliser (régional ou même départemental) effectivement la perception des impôts et mettre en place un système permettant des taux d’imposition différents. Ceci pour stimuler la compétition interne au pays (en Suisse les cantons sont en compétitions quant au traitement fiscal de leurs administrés). »
    Les cantons sont en compétition, mais il existe un moyen pour le pouvoir fédéral de réguler les flux, au travers de la « péréquation financière ».
    http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9r%C3%A9quation_financi%C3%A8re_en_Suisse
    C’est donc une compétition « dirigée », un de ces compromis qu’on n’arrive à réaliser qu’en Suisse…

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  • Damien // 27.08.2012 à 10h05

    «Cercle vicieux s’ensuit : la dette enfle, les marches augmentent les taux d’intérêt, la dette enfle encore, etc. Bien sur, on peut prendre de l’argent « aux riches », qui souvent (mais pas toujours, d’accord) sont les plus grands créateurs de richesse (emplois en particulier), …»

    Si les riches créaient de la richesse, la pauvreté devrait diminuer car le nombre de riche augmente or il y a plus de riche ET plus de pauvre. CQFD. Je vous laisse deviner qui sont les dindons de la farce.

    http://www.les-crises.fr/tag/inegalites/ 

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    • L’expatPdg // 01.09.2012 à 15h26

      J’aurais tendance a penser qu’il y a une faute de logique, la, mais je n’arrive pas a la cerner clairement… En tout ca cela ne demontre pas que les riches ne creent pas de richesse, mais plutot qu’ils n’en creent pas assez. Je doute que les faire fuir enrichira quiconque a terme  (en France…), meme en tenant compte de l’augmentation des prelevements de ceux qui restent encore.

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      • Fab78 // 01.09.2012 à 21h22

        L’erreur vient de ce qu’on considère que la population est une constante.
        Quand j’étais jeune (pas si longtemps) , on disait 1 milliard de chinois, aujourd’hui ils sont 1.5 milliard . La politique de l’enfant unique n’a pas eu d’effet immédiat. D’autant plus qu’elle ne s’applique pas partout (région avec des minorités, campagne de façon presque générale = 2 enfants par couple avant réaction ferme des autorités). En contre-partie les habitants des villes (avec permis) ont une sécurité sociale et l’école gratuite pour l’enfant du couple. C’est la contre-partie qui explique que le système des permis de résidence intérieure tienne.

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  • Manuman // 27.08.2012 à 14h30

    Je serai d’accord qu’on prenne exemple sur la Suisse quand elle débloquera tous les avoirs qu’elle possède des dictateurs déchus du dernier siècle, et avec intérêts.
    Sinon je suis d’accord sur un point terrible, tous les gens les plus qualifiés qui sortent de grande école n’ont qu’une envie qui est celle de jouer avec de l’argent comme décrit dans le témoignage, parce que c’est très rémunérateur, en tous cas beaucoup plus que de se battre pour des emplois industriels en France… Et tant que c’est comme çà, çà restera mal barré.
    Ils sont très qualifiés, mais visiblement pas assez intelligents pour se rendre compte à quel point ils contribuent au marasme, en même temps ils y sont invités puisqu’on ne les en empêche pas… Comme quoi même quand on est très intelligent, on continue d’appliquer une philosophie très en vogue: « après moi le déluge ».

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  • L’expatPdg // 31.08.2012 à 04h28

    On peut prendre exemple sur ce qui marche bien en Suisse ou ailleurs, sans pour autant avoir besoin d’un etat parfait sous tous rapports. La France serait malavisee de repliquer le niveau d’endettement des menages Suisses par exemple….

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    • Fabrice // 31.08.2012 à 04h56

      expatpdg votre intervention m’a intrigué et j’ai voulu voir mais je ne vois pas trop le problème à propos de l’endettement des ménages suisses :
       
      http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/20/02/blank/dos/02.html
       
      (ceci dit je vois le site des statistique Suisse et comparé aux françaises il est je trouve très agréable)

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      • L’expatPdg // 01.09.2012 à 15h16

        Oui, vous avez raison. Il s’agit plutot des « emprunts hypothecaires ». En Suisse, l’acces a la propriete est beaucoup plus difficile qu’en France, et il est dans la norme de s’endetter a vie pour acheter sa maison (il faut egalement dire que la politique fiscale n’encourage pas du tout a rembourser sa dette). Ainsi donc pour ces emprunts, les menages Suisses en sont a 143% du PIB contre 91% aux USA…

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  • top wordpress plugins // 29.11.2014 à 21h56

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