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10.février.201210.2.2012 // Les Crises

[Article] Robert Mundell, l’euro et les « zones monétaires pessimales », par Ambrose Evans-Pritchard

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Ceci est la traduction pour ce blog [merci à Valérie] d’un article du Telegraph signé du journaliste économique Ambrose Evans-Pritchard, qui réalise d’excellentes analyses de la Crise, malheureusement toujours débordantes d’europhobie. Il a rencontré Robert Mundell, prix Nobel d’économie 1999 pour sa théorie des Zones monétaires optimales, et est surnommé « le père de l’euro ».

Je ne partage pas tout, mais l’analyse de ces 2 regards non conformistes vaut la peine d’être lue – c’est en tous cas mon souhait de non-prosélytisme pour ce blog.

Par Ambrose Evans-Pritchard, The Telegraph, 25 août 2011

Après toutes ces années, j’ai enfin pu s’asseoir pendant une heure avec Robert Mundell, le grand théoricien des unions monétaires et le parrain de l’euro.

« Nous sommes en très grave danger. Le monde est en dépression dans les Big Three, aux États-Unis, en Europe et au Japon, une mini-dépression que nous n’avons pas connue depuis les années 1930 », dit-il, parlant lors de la conférence de Lindau, où la moitié des Prix Nobel d’économie du monde sont rassemblés sur une petite île aux rues pavées, et où les Alpes se reflètent dans le lac de Constance.

Peu d’économistes ont suscité autant de controverses que le professeur Mundell.

Il est un des héros de l’Amérique du marché libre, pour avoir parrainé le programme de réduction d’impôts de Reagan, et pour n’avoir pas cédé sur ce chapitre. « N’importe quel pays avec une dette publique de plus de 40 % du PIB doit critiquer (condamner) ses dirigeants », dit-il.

Son ordonnance pour la maladie de l’Amérique est de ramener l’impôt des sociétés à 20 % (à partir d’un taux effectif de 52 %, dit-il), et de supprimer la monstruosité (le cerbère) qu’est la masse des programmes sociaux non financés. Par ailleurs, il accuse la Fed d’être responsable du déclenchement de la crise de Lehman en ayant été trop pingre de mi 2008 à fin 2008. Il y a désormais un très faible risque d’inflation suite à l’assouplissement quantitatif (QE), car la masse monétaire M1 correspondante s’est effondrée « de moitié » et devrait rester à ce niveau.

Mais il est aussi le méchant de la droite eurosceptique de ce côté du lac, après avoir fait de l’expérience européenne de change fixe l’œuvre de sa vie. Certains disent qu’il a tourné la théorie des «zones monétaires optimales» (« Optimum Currency Areas » – OCA) à son avantage pour justifier la combinaison d’économies européennes extrêmement différentes dans l’union monétaire – avec tout ce que cela implique pour la liberté et la légitimité démocratique.

Même à la lecture de son propre travail, de pionnier, sur les OCA – « Une théorie des zones monétaires optimales» dans l’American Economic Review de 1961 – il est difficile de voir comment la zone euro peut éventuellement survivre. Il a fait valoir ensuite que, même le Canada et les États-Unis pourraient avoir bénéficié d’une rupture entre dollars de l’Est et dollars de l’Ouest afin de refléter les économies régionales.

Doit-on y voir poindre des doutes maintenant, alors que la catastrophe de l’Union Economique et Monétaire (UEM) se développe ? Pas vraiment.
«Nous sommes au milieu d’une crise très forte parce que rien n’a encore été fait pour convaincre les marchés qu’il y a eu un changement fondamental. Pour sauver l’Europe, il doit y avoir un mouvement dans la direction d’un gouvernement partagé. »

Il admet que ne sera pas facile. Alexander Hamilton a réussi à créer un pool de la dette américaine en 1792 (face à une résistance acharnée), arguant que les dettes des 13 états étaient modestes et avaient été principalement accumulées durant la guerre d’Indépendance. Ce fut donc un intérêt partagé. Les retraites grecques ne sont pas du même type. « Vous ne pouvez pas faire ça en Europe », dit-il.

« Il y a un énorme problème dans cinq ou six pays de la zone euro. Mais la solution n’est pas la fin de l’euro, parce que cela créerait plus de problèmes que cela n’en résoudrait. Il y aurait une ruée énorme sur le système bancaire, et les pays ayant abandonné l’euro auraient encore à faire face à toutes leurs dettes.  »

Le Professeur Mundell a déclaré qu’il serait utile que la BCE abandonne son mandat relatif à la stabilité des prix puis qu’elle prenne des mesures proactives pour forcer la baisse de l’euro, à 1,30 US$. Cela entrainerait la baisse de l’euro du même montant par rapport au yuan chinois, et créerait un système global à 3 voix – ou DEI comme il l’appelle.

« L’euro est trop fort. Un euro plus faible est la meilleure des nouvelles que vous pourriez donner aux gouvernements (en difficulté). »

« La BCE devrait suivre une politique plus simple. Bien sûr, elle a un règlement strict pour se protéger contre l’inflation, mais ce règlement n’est pas bon. Je n’ai jamais cru que les banques centrales devaient avoir un ciblage de l’inflation rigide. Ce n’est pas une bonne chose de se stabiliser. Il n’y a rien dans la théorie économique pour étayer cette thèse.  »

Il a ajouté qu’il est insensé de resserrer la politique monétaire pendant une flambée du prix du pétrole « déflationniste » (comme la BCE l’a fait en 2008 et comme elle vient de le faire à nouveau). « C’est exactement la mauvaise chose à faire ».

Mundell affirme que les États-Unis et l’Euroland devraient gérer le taux de change transatlantique dans un intérêt mutuel, par la création d’une zone de flottaison de 5 cents de chaque côté de la cible de 1,30 $. Si l’euro atteint 1,35 $, la BCE intervient pour acheter des dollars : si elle tombe à 1,25 $, la Fed achète des euros. Les deux banques centrales ont la gravité de leur côté puisqu’elles peuvent imprimer des sommes illimitées pour vaincre les marchés.

C’est une idée intéressante (il en a discuté avec le secrétaire au Trésor américain, Tim Geithner, qui a écouté attentivement) si vous aimez gérer les taux de change. Je n’en suis pas.
Je suis d’accord pour dire qu’un euro faible aiderait à lever la périphérie de l’UEM hors des récifs, mais cela arrive très tard et ignore le cœur du problème, à savoir que les monnaies sont massivement alignées au sein de l’UEM. L’écart de compétitivité des coûts salariaux unitaires entre le Nord et le Sud a augmenté de 30 %. Le Professeur Mundell ne semble pas avoir d’autre réponse à cela qu’une déflation destructrice dans le bloc du Club Med et en Irlande.

Comme son collègue le Prix Nobel Joseph Stiglitz l’a déclaré lors du même rassemblement à Lindau, les démocraties ne toléreront pas ce genre de « remède médiéval avec des sangsues ».
Le Professeur Mundell est cependant implacable:  » L’euro n’a rien fait de mal. Le problème est le manque de discipline budgétaire des pays comme la Grèce, le Portugal et l’Irlande qui ont procédé à une frénésie de dépenses», a-t-il dit.

Uhhm! Donc il n’y a rien de mal à combiner structurellement Grèce, Espagne, Irlande, Allemagne et Hollande dans une union monétaire? Rien de mal à infliger des taux d’intérêt réels négatifs depuis des années aux économies du Club Med et l’Irlande en croissance rapide ? Rien de mal à mélanger des taux de croissance de productivité considérablement différents?
Professeur, si on excepte la Grèce, la crise de l’euro n’est pas causée par le manque de discipline budgétaire dans tous les sens du terme. C’est un mythe wagnérien, bien promu par la chancelière Angela Merkel.

L’Espagne et l’Irlande n’ont jamais violé les limites de Maastricht sur les déficits. Les deux ont enregistré un excédent budgétaire important au cours du boom, lorsque la politique monétaire a été conservée pour aider à éviter à l’infirmière Allemagne une mini-crise. L’Italie est en excédent budgétaire primaire. L’Irlande est proche d’éliminer complètement sa dette publique.

Le vrai problème est que l’UEM a alimenté une bulle de crédit du secteur privé. Ce qui s’est avéré mortel.

Comme Jean-Claude Trichet de la BCE nous le rappelle constamment, les rapports dettes publiques / PIB en Europe sont inférieurs à ceux des États-Unis, du Royaume-Uni ou du Japon. Alors, pourquoi donc l’union monétaire souffre-t-elle d’une crise existentielle? Pourquoi la BCE devrait-elle intervenir pour faire cesser la spirale conduisant l’Italie et l’Espagne vers le défaut?

L’ensemble Euroland est visiblement inférieur à la somme des parties nationales. Ce qui invalide sans doute l’affirmation selon laquelle l’Euroland est une zone monétaire optimale. Il s’agit d’une «zone monétaire pessimale ».

Joseph Stiglitz affirme que les événements vont de l’avant indépendamment des vœux pieux politiques. Le taux de croissance de 8 % de l’Argentine, après l’abandon de son ancrage au dollar en 2001, offre un exemple tentant pour les pays en manque de consentement populaire et démocratique pour l’austérité imposée par Berlin, si l’Allemagne n’abandonne pas l’euro la première. « Il y a une vie après le défaut, et une vie après avoir quitté un régime de change fixe », a déclaré Stiglitz.

On pourrait aussi ajouter que l’éclatement de l’étalon-or était le préalable nécessaire à la reprise dans le début des années 1930, car il a cassé une spirale négative qui contraignait les économies en contraction à se contracter plus encore.

Par ailleurs, allez visiter Lindau. C’est l’un des endroits les plus enchanteurs au monde, un joyau intemporel bavarois de l’ère Wittelsbach. Mais avec des racines remontant à la fin du Moyen-Âge lorsque le lac de Constance était le cœur intellectuel de l’Europe.

Il y a très peu de voitures.

Splendide !

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20 réactions et commentaires

  • edgar // 10.02.2012 à 08h03

    Comment ne pas être europhobe quand on voit le prix à payer pour maintenir ce système délirant ? Cf. ton propre billet j’ai honte, excellent.

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  • TZYACK // 10.02.2012 à 08h17

    L’expansion et la croissance sont des phénomènes naturels. Des arbres d’espèces différentes font souvent de jolies forêts. Quand des parasites en sucent insidieusement la sève, elles meurent !

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  • Mamzelle_angelle // 10.02.2012 à 08h31

    Les économistes sont par définition de très mauvais politiciens, ils ne peuvent en aucun cas prétendre prendre une part active aux pouvoirs exécutif et encore moins législatif. La lecture de leurs articles ou interventions nous ramènent aux médecins de Molière.
    Par ailleurs je cite « …à la fin du Moyen-Âge lorsque le lac de Constance était le cœur intellectuel de l’Europe », un coeur intellectuel de l’Europe c’est réduire la pensée Européenne à bien peu.

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  • BA // 10.02.2012 à 09h25

    En 1992, les élites médiatiques et les élites politiques nous avaient dit qu’il fallait voter « oui » au référendum sur le traité de Maastricht.
     
    En 1992, les élites médiatiques et les élites politiques nous avaient dit qu’avec la monnaie unique, ce serait plus de croissance économique.
     
    En 1992, les élites médiatiques et les élites politiques nous avaient dit qu’avec la monnaie unique, ce serait plus de progrès social.
     
    En 1992, les élites médiatiques et les élites politiques nous avaient dit qu’avec la monnaie unique, ce serait plus de progrès démocratique.
     
    20 ans plus tard, le résultat, c’est exactement le contraire.
     
    L’Union Européenne est anti-démocratique et anti-sociale.
     
    Dans quelques années, les bâtiments de l’Union Européenne subiront le sort de la forteresse de la Bastille : il n’en restera rien.
     
    Grèce : la zone euro pose un ultimatum avant toute nouvelle aide financière.
     
    http://www.boursorama.com/actualites/grece-la-zone-euro-pose-un-ultimatum-avant-toute-nouvelle-aide-financiere-addbe538f97d84180db35c7daa045c10

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    • Gilibs // 10.02.2012 à 12h09

      Le pic à glace qui a tué Trotsky, n’était pas antiTroskiste.
      L’Union Européenne n’est ni anti-démocratique ni anti-sociale, c’est les peuples européens qui ne savent pas utiliser l’Union européenne de façon démocratique et sociale.
      Si on faisait comme les peuples arabes, descendre dans la rue pour demander des lois réalistes et une organisation plus démocratiques et plus sociales, nous les aurions.

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      • BA // 10.02.2012 à 17h27

        Gilibs écrit :

        « L’Union Européenne n’est ni anti-démocratique ni anti-sociale, c’est les peuples européens qui ne savent pas utiliser l’Union européenne de façon démocratique et sociale. »

        Quand le peuple danois a voté « non », l’Union Européenne a fait revoter le peuple danois.

        Quand le peuple irlandais a voté « non », l’Union Européenne a fait revoter le peuple irlandais.

        Pour la France et pour les Pays-Bas en 2005, ça a été encore plus scandaleux.

        Quand le peuple français et le peuple néerlandais ont voté « non » au référendum sur la Constitution Européenne, l’Union Européenne a fait adopter ce texte par les parlements nationaux en le rebaptisant « Traité de Lisbonne ».

        L’Union Européenne est anti-démocratique. Seuls les aveugles ne le voient pas. 

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  • Benjamin Franklin // 10.02.2012 à 09h58

    Il est manifestement très difficile pour les monétaristes d’admettre que le problème de l’euro n’est pas la monnaie commune mais la banque centrale commune. Que se passerait-il si nous remplacions les monnaies européennes par, mettons, de l’or, ou plutôt des « points de pouvoir d’achat » ? Les taux de changes perdraient toutes significations, et pourtant les problèmes économiques resteraient exactement les mêmes !

    Sur un marché des capitaux libres, le taux d’intérêt réel du capital tend naturellement vers la productivité de celui-ci. Pas d’acte de foi ou d’idéologie là-dedans : les investisseurs n’ont juste pas intérêt à demander moins, et les entrepreneurs ne sont pas en mesure de payer plus. Le taux de croissance réel du PIB/hab à long terme (5 à 10 ans) peut donner une approximation potable de la productivité du capital.
    Dans un système monétaire à banque centrale, les taux d’intérêts bancaires ne sont pas libres, ils sont très fortement dépendants du taux directeur de la banque centrale. Dans l’hypothèse idéale où celle-ci s’efforce de faire le moins de dommage possible à l’économie, le taux directeur va donc s’aligner à peu près sur la croissance du PIB réel/hab.
    Si la zone économique couverte par la banque centrale est homogène, cela ne posera pas (trop) de problèmes.
    Si la zone économique est hétérogène, les problèmes commencent : la banque centrale va aligner son taux d’intérêt sur le taux de croissance moyen de la zone. Les économies matures de la zone, avec un taux de croissance à long terme faible, se retrouvent avec des taux d’intérêts bancaires trop élevés. Les économies en phase de rattrapage, avec un taux de croissance plus fort, se retrouvent avec des taux d’intérêts trop faibles.

    C’est exactement ce qui s’est passé avec la création de la BCE.
    L’Allemagne, s’étant retrouvée avec des taux d’intérêts bancaires trop fort, a concentré l’investissement dans les secteurs où la rentabilité du capital était la plus forte, à savoir l’export. Les syndicats et les patrons, comprenant que quelque chose clochait, ont décidé d’accepter une compression salariale pour permettre d’accroître l’investissement productif et augmenter la productivité du capital à marche forcée, au prix d’un tassement du niveau de vie pendant plusieurs années.
    Les pays méditerranéens, eux, se sont retrouvés avec du crédit facile, qui a alimenté entre autres de belles bulles immobilières. Sauf que quand les taux d’intérêts sont faibles, les investissements réalisés finissent par avoir un rendement faible aussi, et donc la croissance à long terme décroche.

    Nous sommes sur le long terme. Les Allemands se sont saignés pour bâtir des usines. Même si la demande extérieure se tasse, au moins l’outil productif est là. Les Espagnols, Portugais, Italiens et Grecs, eux, ont bâti des milliers de résidences secondaires, qui elles ne serviront plus à rien.

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    • TZAYCK // 10.02.2012 à 13h25

      Pour mémoire, l’Euro depuis sa création s’est apprécié de plus de 30% par rapport au dollar.
      Pourquoi la BCE n’a t elle pas aligné plus tôt sa politique monétaire sur celle de la FED pour éviter cette trop forte distorsion ?

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      • TZAYCK // 10.02.2012 à 13h27

        Je voulais écrire plus de 60% !

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  • Brainbug // 10.02.2012 à 10h02

    les pays ayant abandonné l’euro auraient encore à faire face à toutes leurs dettes
    Alors la je rigole, c’est de la pure théorie incantatoire, comme si l’hypothèse de base ne donnait aucun autre choix que de payer une dette inepte.
    Comme si, un créancier était plus sacré que les citoyens d’un pays, on rêve, les nouveaux dieux tout puissant.
    Et bien non désolé, le communisme des riches, ça ne marche pas, tel un système capitaliste et libéral, si on joue, il faut s’attendre parfois à perdre.
    De plus, je vois mal comment on va obliger les pays à ne pas faire défaut si un éclatement de l’euro se fait de façon désordonnée, et je pense que la majorité des gouvernements se diront :
    « Il faut profiter de l’anarchique pour faire notre propre stratégie du choc et faire défaut, car on ne pourra pas nous punir collectivement alors allons y gaiement »
    On risque d’en baver 2 ans, mais aprés.. comme dit Todd, comme en 40 cela va délégitimer toutes incapables copain-coquin droite-gauche qui gouverne, sans frais militaire en récupérant au passage le contrôle des flux monétiques en rachetant les banques pour une bouchée de pain.

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    • odeur_de_sapin // 10.02.2012 à 16h26

      J’essaye de regarder le problème de la dette grecque sous un autre angle …
       
      En fait, je propose qu’aucun pays ne rembourse sa dette, vu toutes les difficultés et souffrances que cela pose aux Grecs actuellement.
       
      Donc le remboursement, bof … c’est vraiment quand on en a envie et que tout va bien et que le créancier est un type sympa … on rembourse rarement donc.
       
      Donc logiquement les créanciers ne vont plus prêter ou très peu ou dans des conditions tellement draconiennes.

      Donc les gouvernements vont devoir se suffire à eux-mêmes.
       
      Donc le montant des impôts prelevés devra être beaucoup plus élevé que ce qu’il est dans beaucoup de pays, tel que la Grèce, et donc le niveau de vie atteint jusqu’à il y a 2 ou 3 ans n’aurait pas pû l’être, au vu les milliards empruntés, vu la charge fiscale remplaçant les emprunts.
       
      Donc les grecs, on les comprend, ne veulent pas lâcher un niveau de vie qu’ils ont atteint grâce aux magouilles des comptes publics et emprunts concomittents.
      Mais aurait-il atteint ce niveau de vie s’ils l’avaient finançé eux-mêmes par les impôts that’s the question ?
       
      Laissons tomber ces méchants financiers cupides (d’ailleurs de plus en plus de burn out chez les traders … ), et en France suffisons nous à mous-mêmes et demain si on fait pas de vrais réformes, ce qui n’arrive quasiment jamais en France faut pas fâcher notre service publique, vos impôts augmentent, de quelques % à 30, 40, 50 % en plus, vous êtes d’accord n’est ce pas ?
       
      Petite remarque, spolier Bettencourt et consorts ne suffira pas (on peut effectivement commencer par là), pour récupérer 100 milliards de plus chaque année, une fois que vous aurez plumé les riches la première année, vous faites comment à N+2 ?
       
      Ce qui m’interesserait aussi c’est de savoir comment les grecs vivaient avant l’euro, le citoyen ordinaire, employé d’une banque, pêcheur, petit commerçant, technicien, ingénieur, ils vivaient comment en terme de pouvoir d’achat, accès aux soins, éducation, transport, logement ? Ce serait interessant de pouvoir comparer avant l’euro et leur situation en 2007/2008.

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  • chris06 // 10.02.2012 à 11h39

    @Mr Ambrose Evans-Pritchard

    Que se serait il passé si, dès 2009, la BCE s’était mise a racheter autant de dettes publiques de l’Euroland que la Bank of England et la FED ont racheté de dettes publiques du Royaume Uni  et des Etas Unis. Autrement dit, que se serait il passé si la BCE avait fait un cadeau AUSSI ENORME aux détenteurs d’obligations publiques que ne l’ont fait la FED et la Bank of England?

    Il suffit de regarder de quand date la divergence des taux d’intérêts de l’Euroland : elle conïncide exactement avec le moment où la FED et la Bank of England se sont conjointement mises à racheter pour plus de 20% du pib de de dettes publiques américaines et britanniques alors que la BCE se refusait à en faire autant.

    C’est quand même pas compliqué à comprendre, si les banques centrales vous assurent que vous ne perdrez pas d’argent sur certains titres et pas sur d’autres  il est évident que vous chercherez à vendre ceux sur lesquels vous n’avez pas d’assurance!

    Voilà bien la seule et unique cause de la crise de l’euro. En fait, et c’est particulièrement formidable, parmi les quatre principaux émetteurs des monnaies de réserve mondiales, les USA, l’Euroland, le Japon et le Royaume Uni, l’Euroland est de loin le moins endetté, de plus c’est  le seul qui soit en équilibre commercial. Mais non, on veut nous faire croire que c’est l’Euroland qui a un problème structurel majeur et pas les USA, le Royaume Uni et le Japon! En fait, en guise de « problème strucutrel majeur » ce qu’on a c’est que la BCE n’a pas démontré qu’elle était prête à faire autant de cadeaux aux détenteurs d’obligations publiques européennes que ne l’ont fait les autres banques centrales.

    Alors Mr Ambrose Evans Pritchard épargnez nous  vos propos malhonnêtes du genre :

    « Le vrai problème est que l’UEM a alimenté une bulle de crédit du secteur privé. Ce qui s’est avéré mortel. »
    La bulle de crédit du secteur privé est bien plus gigantesque dans votre pays, le Royaume Uni!

     » Pourquoi la BCE devrait-elle intervenir pour faire cesser la spirale conduisant l’Italie et l’Espagne vers le défaut? »
    Pourquoi la Bank of England a t’elle jugé bon d’intervenir, et de manière beaucoup beaucoup plus massive que la BCE et depuis déjà 3 ans, pour maintenir les taux des obligations publiques britanniques à des taux historiquement bas?
     

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    • bizbee // 10.02.2012 à 13h18

      Excellent! Manque plus qu’une traduction en anglais et un fax au Telegraph.

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  • TZAYCK // 10.02.2012 à 13h34

    Ce qui est remarquable, en particulier pour la France, c’est que le montant total de notre dette publique est pratiquement équivalente à la totalité des intérêts cumulés que nous avons déjà payé à ce jour.
    Cet effet « boule de neige » pervers des intérêts sur intérêts, organisé sciemment par la Finance, aménera l’Europe avec tous ses créanciers à la Ruine.

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  • BA // 10.02.2012 à 17h40

    Vendredi 10 février 2012 :
     
    Grèce : les policiers grecs menacent les représentants de l’Union Européenne et du FMI.
     
    Le principal syndicat de policiers en Grèce menace de réclamer des mandats d’arrêt contre les émissaires de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) imposant la mise en oeuvre de mesures d’austérité fortement impopulaires.
     
    Dans une lettre dont Reuters a eu connaissance vendredi, la Fédération de la police grecque accuse ces représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce de « chantage, tentatives de subrepticement abolir ou ronger la démocratie et la souveraineté nationale ».
     
    Cette lettre précise que l’une des personnalités visées est Poul Thomsen, le principal représentant du FMI en Grèce. 
     
    La missive a aussi été adressée à Klaus Masuch, chef de la délégation de la Banque centrale européenne (BCE), et à Servaas Deroos, ancien inspecteur en chef de la Commission européenne en Grèce.
     
    Cette menace est essentiellement symbolique puisque, soulignent des experts des questions juridiques, un mandat d’arrêt doit d’abord être émis par un juge. Cette initiative illustre cependant l’ampleur de la colère de la population grecque face aux baisses de salaires et aux coupes claires dans les budgets de l’Etat exigées par les créanciers internationaux de la Grèce.
     
    « Comme vous poursuivez cette politique destructrice, nous vous prévenons que vous ne pouvez nous contraindre à nous battre contre nos frères. Nous refusons de nous élever face à nos parents, nos frères, nos enfants ou tout citoyen manifestant ou exigeant un changement de politique », souligne le syndicat, qui représente plus de deux tiers des effectifs policiers de la Grèce.
     
    « Nous vous prévenons que, en tant que représentants légaux des policiers grecs, nous allons émettre des mandats d’arrêts pour une série d’infractions légales, telles que chantage, tentatives de subrepticement abolir ou ronger la démocratie et la souveraineté nationale. »
     
    Un responsable syndical a cependant souligné que cette lettre constituait une manifestation symbolique de solidarité avec la population et que les policiers continueraient de lutter contre les débordements lors des manifestations.
     
    Les policiers sont directement confrontés à la colère populaire qui se manifeste régulièrement à l’occasion de rassemblements devant le parlement à Athènes. Le slogan « Policiers, porcs, assassins » est régulièrement scandé ou inscrit sauvagement sur les murs.
     
    Plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées vendredi à Athènes pour manifester contre de nouvelles mesures d’austérité entérinées par le gouvernement sous la pression des créanciers internationaux.
     
    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5E8DA8NK20120210

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  • Gus // 10.02.2012 à 20h23

    J’avoue cher Olivier ne pas comprendre votre désapprobation des propositions d’Ambrose, à moins qu’elle ne porte sur ceux de Mundell : de toute évidence un homme intelligent et expert dans sa partie, mais étroitement économiste. Or l’économie ne vaut rien en tant que discipline intellectuelle (je préfère à « science ») si elle ne se raccroche pas à la réalité. Sûr, si les grecs étaient allemands, la Grèce n’aurait pas de problème. Mais les plus coupable sont les hommes politiques qui, bien informés du fait qu’un pays ne pouvant plus dévaluer de 20% devait ajuster d’autant par les salaires, se sont lancés dans cette affaire. Mais je plaide coupable également, à l’époque de Maastricht j’avais 20 ans et j’ai voté oui, par conformisme, parce que c’était dans l’air du temps, parce que c’était ce que soutenais mes profs. C’est en réalité ce qui porte la majorité des hommes politiques.
    Une surprise quand même concernant une affirmation de Prittchard : l’Irlande serait en train de liquider sa dette publique ?

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  • Gus // 10.02.2012 à 20h46

    Je rebondis sur le propos de Chris06. Le n’importe quoi de la zone € n’est pas un blanc seing pour le RU. il est certain que la situation du RU est grave et que les malheurs de l’€ lui donne un répit bien immérité. Peut-être qu’Ambroise-Pritchardd n’en disconviendrait pas, je ne le lis pas assez pour le dire avec certitude.
    La faillite intellectuelle et politique est générale même si elle prend des formes différentes selon les pays, les systèmes économiques et culturels.

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    • chris06 // 11.02.2012 à 00h39

      Il s’agirait peut être de se poser la question de savoir quelle est la cause de cette faillite générale?

      Cela fait PLUS DE 30 ANS que, dans TOUS LES PAYS DE l’OCDE, on observe le même phénomène :

      1. les dettes totales (publiques plus privées)  augmentent de près de 10% par an c’est à dire beaucoup plus rapidement que le pib
      2. la part du PIB revenant aux revenus du travail décroit par rapport à la part revenant aux revenus du capital
      3. les inégalités de revenus augmentent et la richesse est de plus en plus concentrée

      Ce n’est CERTAINEMENT PAS l’EURO qui peut être la cause de ce phénomène car li est général à tous les pays de l’OCDE et date de plus de 30 ans! Mais cela je n’entends jamais Ambrose-europhobe-prichard en parler.   

      La cause de ce phénomène est la financiarisation de l’économie mondiale et il faut dire que la City de Londres et son réseau tentaculaire de places offshore et de paradis fiscaux en ont grandement profité et que l’on comprend que son organe de presse, ou plutôt de désinformation massive, qui inclut le telegraph et son fidèle serviteur Ambrose-Europhobe-Prichard, préfère l’enfumage et la diversion en incriminant l’euro…   

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  • yoananda // 10.02.2012 à 21h27

    L’europe est une chimère, nous n’avons même pas une langue commune.

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  • BA // 10.02.2012 à 22h26

    Vendredi 10 février 2012 :
     
    La Grèce se révolte contre le plan d’austérité.
     
    Six ministres du gouvernement ont remis leur démission, vendredi, alors que le chaos régnait à Athènes. Prévu dimanche, le vote du Parlement sur le plan d’austérité est compromis. Les marchés perdent confiance.
     
    Les Grecs sont en colère. Plus rien ne les arrête. Armés de banderoles, de haut-parleurs et de drapeaux, des milliers de Grecs se sont rassemblés place Syntagma, face au Parlement. Fini le temps des quolibets moqueurs, des étudiants aux retraités, tous vocifèrent:«kleftes, kleftes!» (voleurs, voleurs!). Ils menacent directement leurs députés, appelés à se prononcer, dimanche, sur l’adoption des nouvelles mesures d’austérité exigées par les créanciers du pays.
     
    Au lieu d’une simple formalité, le vote au Parlement est plus incertain que jamais. Le déblocage des 130 milliards d’euros par l’Union européenne et le Fonds monétaire international en dépend pourtant. Mais c’est justement là que le bât blesse. «Ils ne peuvent pas voter notre mort. Sauver la Grèce pour tuer les Grecs avec des salaires de misère !»,scande Katerina, une fonctionnaire de 55 ans, avant d’appeler à la résistance. «Ces politiciens sont responsables de la dette, pas nous. C’est du chantage, on nous manipule. Ils sont à mettre dans le même sac que la troïka !», renchérit-elle.
     
    Dans cette atmosphère très tendue, les représentants de l’UE et du FMI sont devenus la cible privilégiée des manifestants, mais aussi celle de la police. Le syndicat des policiers grecs a lancé un mandat d’arrêt contre la troïka pour motif de «destruction de la cohésion sociale».
     
    Sous pression de la rue et des partis, les ministres du gouvernement Papademos donnent leur démission les uns après les autres. Après le départ de Giannis Koutsoukos, le vice-ministre du Travail, qui considère que le plan de rigueur est «insoutenable pour les travailleurs», les partis politiques sont en ébullition. Le leader du LAOS, parti d’extrême droite, a retiré son soutien à la coalition nationale. Ses quatre ministres, dont le ministre de la Défense, ont immédiatement démissionné du gouvernement. Le chef du gouvernement tentait en vain de les retenir.
     
    Babis Papadimitriou, analyste politique, réfute les rumeurs d’un coup d’État colportées par certains diplomates occidentaux en poste à Athènes, tout en reconnaissant une crise du système. «Le problème politique en Grèce est plombé par deux aspects. D’abord les politiques réalisent que cette fois-ci, ils devront véritablement appliquer les réformes, ensuite dépendants des prochaines élections législatives prévues avant l’été, ils ne veulent pas endosser le coût politique de la rigueur», explique-t-il.
     
    Aujourd’hui les partis conservateur et socialiste réunissent leurs comités de direction pour décider de leur position pour le vote de dimanche. Tous les syndicats du pays et les Indignés appellent à un rassemblement au moment du vote, ce même jour.
     
    Les capitales européennes sont inquiètes. Leur ultimatum lancé à l’Eurogroupe de jeudi soir a plongé la Grèce dans un chaos à l’issue incertaine.
     
    «Laisser la Grèce dans une situation de défaut aurait des conséquences incalculables», a mis en garde Angela Merkel, jeudi, devant les députés du Bundestag, appelés à voter sur le second plan de sauvetage de la Grèce le 27 février.
     
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/02/10/20002-20120210ARTFIG00673-la-grece-se-revolte-contre-le-plan-d-austerite.php

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