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9.janvier.20169.1.2016 // Les Crises

[Vidéos] « On n’a pas les épaules à 30 ans quand on vous assimile à Hitler », par Michel Onfray

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Conférence « Cosmos » de Michel Onfray

Voici la vidéo du débat d’avril 2015 avec Michel Onfray, dans les salons Albert Mollat, autour de son ouvrage « Cosmos » publié aux éditions Flammarion.

En 2 formats : court et long 🙂

Vidéo courte (extrait grand public de 15 minutes) :

Vidéo intégrale (1 heure) :

Compléments

D’autres vidéos en complément, sur un axe plus philosophique… :

 


La poussière sur le tapis, par Michel Onfray

Source : Site officiel de Michel Onfray, Janvier 2016.

Le dernier quart de siècle aura été celui de l’effacement du réel. La télévision et la radio y ont beaucoup contribué, l’une en laissant croire que ce qui était montré était le seul réel, l’autre, en affirmant que c’était ce qui se trouve entendu. Or, la télévision montre ce qu’elle choisit et la radio ne fait entendre que ce qu’elle a élu. De sorte que ça n’est pas le réel qu’on nous présente, mais la fiction choisie par le journaliste. Nous vivons dans la fable d’un monde créé par les médias. Le réel n’ayant pas eu lieu, la fiction le remplace.

L’un des signes de cet effacement du réel est l’effacement du mot qui dit le réel. Quiconque met le signifiant sous le tapis croit avoir aboli le signifié. Ainsi, il n’y a plus de clochards, mais, d’abord des sans domiciles fixe, avant que ceux-ci ne laissent place aux SDF ; il n’y a plus de nains, mais des personnes de petite taille ; plus de gros, mais des personnes en surcharge pondérale ; plus d’avortement, mais des Interruptions Volontaires de Grossesse, puis des IVG ; plus de contraception, mais un contrôle des naissances ; plus de prolétaires, mais des OS, des OQ, des OP – autrement dit des ouvriers spécialisés, des ouvriers qualifiés, des ouvriers professionnels ; plus de ceinture ou de banlieues, mais des ZUP et des ZEP ; plus d’handicapés, mais des personnes à mobilité réduite , voire des « personnes en situation de handicap »; plus de noirs, mais des blacks ; plus de femmes de ménage, mais des techniciennes de surface ; plus d’allocations, mais des aides, voire des RSA ; plus de juifs, mais des feujs ; plus de maghrébins, mais des beurs ; plus d’émigrés ou d’immigrés, mais des migrants ; plus de vieux, mais des personnes du troisième âge ; plus d’homosexuels, mais des gays ; plus de chômeurs, mais des demandeurs d’emploi ; plus de téléphone, mais des iPhone ou des Smartphones ; plus de droits de l’homme, mais des droits humains ; plus de tiers-monde mais des pays en voie de développement ; plus de prostituées, ni de putes bien sûr, mais des travailleuses du sexe ; plus d’élèves, mais des apprenants ; plus d’instituteurs, mais des professeurs des écoles ; plus de professeurs, mais des enseignants ; plus de ballons, mais des référentiels bondissants ; plus de lectures sur scène, mais des mises en voix ; plus de romanichels, mais des gens du voyage ; plus de sexe, mais du genre ; plus de races, mais des peuples ; plus de mensonges mais des contre-vérités ; sans parler des tsunamis qui ont remplacé les raz-de-marée ou les congères qui prennent la place des tas de neige, voire de la neige à laquelle la vulgate médiatique substitue désormais le stupide manteau neigeux …

Voilà comment on ne peut plus parler de marchandisation d’utérus puisqu’il s’agit d’une gestation pour autrui ; ni de crimes de guerre puisque ce sont des dommages collatéraux. De même pourquoi ferait-on encore la révolution puisqu’il n’y a plus ni prolétaires ni femmes de ménage, ni chômeurs ni clochards. Et pourquoi y aurait-il encore une école puisqu’il n’y a plus ni instituteur ni professeur ? Rabelais faisait dire à Pantagruel : « Si les signes vous fâchent, ô quand vous fâcheront les choses signifiées ? ». Les signes étant morts, les choses signifiées le sont aussi. Le désert avance…

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 09.01.2016 à 06h16

Michel Onfray s’inscrit je pense dans la lignée des philosophes de la culture européenne. D’Anaximandre, en passant par Liebniz et Heiddeger il est dans cette continuité.
Mais je ne vois pas de barrière fondamentale avec Alain De Benoit, en tout cas je ne trouve pas en cherchant par moi-même d’opposition fondamentale claire.
Ce qui m’interroge c’est c’est sa revendication de gauche. Du coup je me demande, c’est quoi être « de gauche ».
Il me semble que vouloir se déclarer d’un côté est réducteur, d’autant plus qu’il faudrait définir ce qu’est la gauche qui ne peut se faire qu’en se distinguant des autres.
Ceux qui ne se revendique pas « de gauche » sont quoi? La non gauche c’est quoi? Tout ceux qui ne se revendiquent pas « de la gauche » sont réputés « de droite ». Ce qui, inévitablement, est réducteur.
Par ailleurs sa connaissance de la spiritualité chrétienne est quasi inexistante. Il se base sur la façon dont le christianisme a évolué en Europe occidentale, qui est devenue aliénante et par une forme de main mise sur les esprits qui était éloignée de la spiritualité chrétienne. Il méconnaît la mystique spirituelle chrétienne d’origine. Il en est de même je suppose de la spiritualité bouddhiste ou soufiste. Il pourrait parler avec des starets dont le niveau de compréhension de l’homme pourrait l’interpeller.
La bonté, l’amour et la compassion ont un vrai sens, et la jubilation n’est pas absente.
Mais ce sujet demande un approfondissement, impossible à développer

73 réactions et commentaires

  • frenchpaddy // 09.01.2016 à 05h45

    Cette Novlangue médiatique doit nous inciter à éteindre le poste autant que possible. Mais le pire est qu’on nous a préalablement inculqué qu’il est incorrect de dire non.

      +18

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  • DUGUESCLIN // 09.01.2016 à 06h16

    Michel Onfray s’inscrit je pense dans la lignée des philosophes de la culture européenne. D’Anaximandre, en passant par Liebniz et Heiddeger il est dans cette continuité.
    Mais je ne vois pas de barrière fondamentale avec Alain De Benoit, en tout cas je ne trouve pas en cherchant par moi-même d’opposition fondamentale claire.
    Ce qui m’interroge c’est c’est sa revendication de gauche. Du coup je me demande, c’est quoi être « de gauche ».
    Il me semble que vouloir se déclarer d’un côté est réducteur, d’autant plus qu’il faudrait définir ce qu’est la gauche qui ne peut se faire qu’en se distinguant des autres.
    Ceux qui ne se revendique pas « de gauche » sont quoi? La non gauche c’est quoi? Tout ceux qui ne se revendiquent pas « de la gauche » sont réputés « de droite ». Ce qui, inévitablement, est réducteur.
    Par ailleurs sa connaissance de la spiritualité chrétienne est quasi inexistante. Il se base sur la façon dont le christianisme a évolué en Europe occidentale, qui est devenue aliénante et par une forme de main mise sur les esprits qui était éloignée de la spiritualité chrétienne. Il méconnaît la mystique spirituelle chrétienne d’origine. Il en est de même je suppose de la spiritualité bouddhiste ou soufiste. Il pourrait parler avec des starets dont le niveau de compréhension de l’homme pourrait l’interpeller.
    La bonté, l’amour et la compassion ont un vrai sens, et la jubilation n’est pas absente.
    Mais ce sujet demande un approfondissement, impossible à développer

      +53

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    • GaM // 09.01.2016 à 09h06

      Être de gauche aujourd’hui c’est se revendiquer anti-libéral. Dans un deuxième tour Hollande / Dupont-Aignan, l’homme de gauche votera donc bien sûr Dupont-Aignan, alors qu’il s’abstiendra avec Sarkozy ou le Pen / Hollande.

        +17

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      • francois // 09.01.2016 à 10h48

        Ce que vous venez d’écrire est la preucve par A + B que les concept de gauche est bien plus complexe que « être anti libéral ».
        Il y a en effet tant de choses chez Dupont Aignan qui sont très caractéritiques des valeurs de droite.

        Mais bon, droite, gauche, à qui cela sert il encore ces 2 catégories en réalité?
        A quelques pauvres dogmatiques fossilisés qui s’en rassurent par l’appartenance illusoire à un « groupe d’humains », à une classe politique délégitimée à perdurer de fausse opposition en fausse opposition, à une classe mediatique de parler vide et creux les soirs d’élection et à longueur d’année.

        Bref, à quelques milliers de gens qui n’ont plus rien à voir avec le pays et son peuple dans leur réalité psychologique, sociologique, et en somme politique.

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      • RGT // 09.01.2016 à 17h04

        Être de « gauche » ou de « droite » aujourd’hui n’a plus aucun sens, si ce n’est d’être totalement inféodé à un parti politique dont les « gourous » ne pensent qu’à manipuler leurs « fidèles »…

        Personnellement, je n’ai jamais été de « droite » ni de « gauche », j’ai toujours été entièrement indépendant et très méfiant vis à vis de la classe (caste) politique.

        Je me qualifierais plutôt comme empathique, solidaire, et détestant tous ceux qui abusent et manipulent les autres pour leur intérêt personnel.

        Faites comme moi, lisez Proudhon et surtout comprenez ce qu’il voulait exprimer, c’est plus que jamais d’actualité…

        La seule différence entre le début du XIXè siécle et le début du XXIè siècle, c’est que les « gueux » sont désormais parqués dans des « cités ».
        Par contre, leur condition n’a pas beaucoup évolué et risque de se détériorer lorsque les multinationales ne pourront plus leur fourguer de gadgets inutiles à l’obsolescence programmée.

          +14

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    • FifiBrind_acier // 09.01.2016 à 19h50

      Onfray, lui, en tant qu’homme de Gauche, voit très très bien ce qui le sépare de la Droite de Gauche, de la Droite de Droite et de l’Extrême-droite…

      « Mon problème, c’est ceux qui rendent Marine Le Pen possible ». Et il arrose large !
       » Mon problème n’est pas Marine Le Pen, mais ceux qui la rendent possible. L’histoire du sage qui montre la lune, l’imbécile regarde le doigt, ils sont nombreux aujourd’hui à regarder le doigt!

      Pourquoi est -elle là?

      A cause de la misère, de la pauvreté, du chômage, des promesses non tenues, du referendum de 2005, de la corruption de l’ Etat (…) Tous ceux qui la rendent possible ont intérêt à dire que c’est elle qu’il faut regarder, et non ceux qui la rendent possible « .

      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/michel-onfray-mon-probleme-c-est-172653?debut_forums=0#forum4396781

        +25

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    • izarn // 10.01.2016 à 00h13

      Je ne considère pas Onfray comme un philosophe. C’est un polémiste, comme BHL et les autres de sa génération. Quand il parle, tout le monde se croit intelligent; c’est un bon pédagogue.
      Ceci dit, il est un peu court si on pousse le sujet. C’est pourquoi acheter ses livres me semble sans grand interet théorique.Seulement pour relever ses notes et ses réfèrences pour approfondir le sujet. Ca fait cher pour un non spécialiste.
      Il possède une sorte de superficilaité radicale. J’aime bien ses postures: Le Christ n’a jamais existé. parce que c’est interessant, enfin au niveau historique. N’empeche qu’il peche par ses sources, peu nombreuses, et par le fait qu’il n’est nullement le premier a avoir formulé cette thèse.
      Bref c’est un intello populiste, mais honnete et talentueux. Et qui nous taquine l’intellect, et qui souvent fait du bien à écouter.
      Mais que demande le peuple? Pourquoi le critiquer?

        +15

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    • AL21015 // 10.01.2016 à 07h03

      Le noble travail d’éducation d’Onfray est vraiment salutaire. Il doit en être remercié.

      Onfray dit toutefois ne pas croire en Dieu. Mais le simple fait d’affirmer cela est une croyance :). Ce faisant, Il rejoint immanquablement la grande cohorte des croyants soit pas moins que toute l’Humanité, dans toute sa diversité et sa beauté.
      Comme nous tous, s’il se refuse de voir son prochain comme une autre version de lui-même, tel un Don Quichotte, chaque livre qu’il écrira (déjà 80 !), sera un combat de plus porté contre lui-même, dans ce grand rêve éveillé. C’est un gigantesque et formidable jeu de miroirs, qui se découvre à lui, à chacune de ses pensées. Un jour, las, le chevalier cesse le combat, dépose l’armure, le voyageur abandonne ses fardeaux sur le coin de la table et se remémore tous ses combats à la lueur du feu de cheminée.

        +5

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      • Lysbeth Lévy // 10.01.2016 à 09h46

        «  »Onfray dit toutefois ne pas croire en Dieu. Mais le simple fait d’affirmer cela est une croyance :). Ce faisant, Il rejoint immanquablement la grande cohorte des croyants soit pas moins que toute l’Humanité, dans toute sa diversité et sa beauté. » »

        Là vous exagérez ! Si il est athée il n »est pas « croyant » dans le sens normal ou il a un Dieu ! Franchement ça me déçois de voir, lire comment on dévoie les mots et les utilisent à tort et à travers. Je suis athée moi même et n’en fait pas état a tout bout de champs comme ceux qui ont dévoyés ce mot (Fourest, et sa clique) comme ils ont dévoyé le mot « Laicité » dire qu’on est athée veux dire que l’on a pas de Dieu..A privatif et Thée Dieu point !! Etre athée n’est pas une croyance mais une non croyance en une divinité point ! De là a chercher des poils sur les oeufs et en faire autre chose est pour le moins bizarre.

        Après on peux être athée sans être agressif envers les croyants, comme le font les sus nommés (Fourest la fausse laique) et « Charlie Hebdo »..qui est lui aussi faussement « athée » si on pense que certains des dessinateurs morts ont bien été… enterrés à l’Eglise !!

        Oui leur sale boulot faire dans le « Der Stürmer » moderne ou le « Je suis Partout » soit disant « anti-toute-religions » et ensuite devant la mort on passe à l’Eglise ?? Ca n’a pas de sens, pas plus que de dire qu’être athée est être croyant quand même ..Changer le sens des mots est vraiment un sport à la mode en ces temps troublés.

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        • AL21015 // 11.01.2016 à 00h33

          Observez-vous. Votre « vie » est une succession de croyances. Du levé au couché vous ne cessez de croire toute la journée ! vous vous alimentez car vous croyez que cela va vous maintenir en vie (et pourtant il existe des personnes sur cette terre, en faible nombre il est vrai, qui ne s’alimentent plus, elles formulent donc une autre croyance semble t-il). Mais pour vous c’est exclusivement bio car vous croyez que c’est meilleur pour la santé quand d’autres n’ont rien contre la bouffe industrielle, ou n’ont pas le choix, croient-ils ! Vous droguez votre corps parfois/souvent, à coup de médicaments, car vous croyez qu’ils vous remettrons sur pieds quand d’autres croient que le corps est parfait, doué de sa propre intelligence et qu’il finira pas « retomber sur ses pattes ». Enfin vous vous agitez constamment toute la (sainte) journée, car vous nourrissez une croyance tenace qui vous dépeint comme une personne incomplète : vous n’avez pas le dernier iphone et/ou vous êtes seul(e) et il serait mieux d’être 2 etc. Et en faisant ou en cherchant à l’extérieur ce que ne croyez ne pas avoir, vous finirez pas trouver le bonheur et la paix n’est-ce pas ? Vous le croirez ou pas mais vous êtes pétris de croyances, vous n’êtes même que cela tel un gros volume de recettes de cuisine !
          Mais les goûts changent et une croyance laisse parfois place à une autre. C’est ainsi que l’on évolue, croit-on ! L’arbre se croit petit avant d’être grand. Il en est de l’humain qui se croit impuissant et limité.
          Qu’est ce qu’une croyance sinon une preuve de votre dévotion à Dieu ?

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        • theuric // 11.01.2016 à 00h46

          Même si je partage votre point de vu je me permets de rajouter un bémol à votre prose de position.
          Si je dis que je crois aux fantômes sans pouvoir apporter la preuve de leur existence, cela serait-il différent si j’affirme ne pas croire aux fantôme sans, non plus, en apporter de preuve?
          Partant de cette idée simple je considère croyance et non croyance comme étant d’essence semblable, soit une forme de représentation du réelle en son positif ou négatif.
          Ensuite à chacun de porter autant son regard sur ses propres représentations de ce qu’il perçoit que de faire la recherche de ce que peut être la réalité en tentant d’approfondir ses propres représentations qui sont, en définitive, ce qui nous permet de donner sens à ce que nous percevons.

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    • Lt Anderson // 11.01.2016 à 09h14

      « Du coup je me demande, c’est quoi être “de gauche”. »

      Il fut un temps où être de gauche signifiait être révolutionnaire. Si vous n’étiez pas révolutionnaire vous n’étiez pas de gauche.

        +1

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    • Vincent // 11.01.2016 à 10h37

      Il y a une différence radicale entre Alain de Benoist et Michel Onfray au niveau métaphysique : le premier est un penseur qui suit une tradition aristotélicienne, c’est à dire avec une pensée se basant sur l’essence des êtres, qui attache beaucoup d’intérêt aux définition de ce que sont les choses en elles mêmes, sur leur ordre propre, et l’ordre des choses, tandis que le deuxième est un philosophe qui refuse justement cette approche cherchant à se situer dans une tradition présocratique qui a toujours eu quelques défenseurs tout au long de l’histoire qu’on pourrait qualifier de nominaliste et se veut libertaire.

        +1

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  • DUGUESCLIN // 09.01.2016 à 06h24

    (suite) Mais ce sujet demande un approfondissement impossible à développer en quelques lignes. Le mieux serait qu’il s’intéresse aux grands mystiques orthodoxes du Mont Athos dont il ne serait sans doute pas très éloigné. Mais il faut faire l’effort de la découverte ce qui ne peut être qu’un enrichissement complémentaire pour un philosophe.

      +16

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    • Vincent // 11.01.2016 à 10h41

      Ce serait très intéressant de voir un entretien croisé entre Alain de Benoist et Michel Onfray.

        +1

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  • Jiel // 09.01.2016 à 07h35

    «Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots» (Jean Jaurès)

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    • Pascalcs // 09.01.2016 à 08h36

      Oui et non. Le parler politiquement correct n’est que la matérialisation de cette obsession des oligarques mondialistes à mettre toute la planète sur la même uniformité de pensée et d’analyse. La diversité et la résistance à l’adoption du mode de vie et de penser universels sont les ennemis de la mondialisation lisse, contrôlable, prévisible et modélisable.
      Alors que les exemples cités par M. Onfray attiraient au language de tous les jours, dans le milieu d’entreprise le parler correct et son imposition sont encore plus étouffants avec chaque jour, un nouveau mot anglo-saxon « du jour » qui fait son apparition. Prenez la peine d’écouter BFM de temps en temps et sa litanie d’intervenants qui ne savent plus parler autrement que par idiotismes ridicules dont leur utilisation leur donne l’impression qu’ils ont une contenance et une autorité.
      Donc, pas d’erreur, la stratégie en place n’est pas la conséquence d’une panne d’idée pour changer les choses. C’est une vicieuse méthode d’universaliser la pensée et d’aplanir les cultures pour en faire un outil aussi impersonnel qu’un centre commercial de banlieue. Oh pardon, de ZUP ou ZEP.

        +28

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  • Séraphim de Sarov // 09.01.2016 à 09h01

    Dugusclin a tout à fait raison . Onfray est , comme la quasi totalité des observateurs de notre monde, totalement ignorant du christianisme ancien , celui du premier millénaire , avant que l’Eglise de Rome ne fasse, avec Grégoire VII, son coup d’Etat , et que le Pape de Rome se prétende le monarque universel. Ils ne connaissent, et encore si peu, le christianisme qu’au travers du catholicisme romain ,dont ils ont eu quelques bribes étant petits ds la paroisse catho du coin il y a 50 ans avec un curé mauvais qui leur faisait rentrer les leçons de catéchisme à coup de règles sur les doigts. Cela laisse des traces. Mais si ces philosophes arrivaient à se libérer de leurs affects, ils auraient le courage et l’intelligence d’aller chercher les infos qui leur manquent.

      +22

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    • Vincent // 11.01.2016 à 10h52

      Oui en effet beaucoup d’intellectuels se désintéressent complètement de cette religion qui leur apparaît juste comme une bête monstrueuse, qui plus est en échec, dont on n’est héritier que par rebonds. Cependant, il semblerait que vous même soyez prisonnier d’une très ancienne propagande byzantine anti-pape. Les abus de pouvoir de quelques papes n’ont pas fondamentalement changé cette fonction ni au niveau temporel, ni au niveau spirituel. Il suffit de regarder l’histoire de France, ou de ce qui forme maintenant l’Italie au deuxième millénaire de notre ère pour s’en rendre compte (avec tous les conflits et toutes les tensions qui finalement finissent toujours en status quo).

        +2

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      • Alain Trépide // 11.01.2016 à 13h14

        Si vous écoutiez ce qu’il dit dans ces conférences vous vous rendriez compte qu’il a approfondi le sujet bien plus que vous ne le pensez. Il a consacré pratiquement une année de ses conférences sur la naissance du christianisme en commencant par les pères de l’église tels que Paul de Tharse etc…

        Tout le monde parle de Michel Onfray, en bien ou en mal, mais personne ne le lit.
        Certes il ne propose pas de grands concepts sur l’essence de l’âme ou autre sujet sur lequel on peut passer sa vie sans impact sur le monde réèl. En revanche il propose une démarche pour s’approprier des notions de philosophies et s’en servir pour faire des choix de vie. Ce qui est utile et louable à mon sens. Et inséparable des débat de politique.

          +3

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  • caliban // 09.01.2016 à 09h36

    Je ne saurai pas expliquer pourquoi, mais dès que j’écoute M. Onfray j’ai l’impression d’être mené en bateau …

    • associer le concept de civilisation à celui de religion lui permet d’affirmer que la « civilisation européenne » décline parce qu’elle n’a plus de spiritualité (déclin du christianisme) et qu’elle sombre dans le nihilisme.
    • le « désenchantement du monde » (processus de longue durée de déclin des religions révélées et des superstitions) conduit à un déclin de la spiritualité.

    Ces affirmations – pour le coup hautement métaphysiques – s’appuient sur des illustrations qui n’ont parfois ni queue ni tête : par exemple, expliquer le déterminisme en passant du big bang à l’éboueur (53′), je décroche 🙁

    Au final, M. Onfray – avec sa pensée impressionniste, qui avance par petites touches (multiplication des exemples concrets) invite à la réflexion personnelle. Merci pour cela. Mais je reste méfiant quand on me dit la messe et qu’on y répond dans un même mouvement.

      +18

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    • Lysbeth Lévy // 09.01.2016 à 10h26

      Oui tout a fait d’accord avec vous et c’est pourquoi l »état, les politiques laissent parler, s’exprimer polémique Michel Onfray, car il correspond/réponds à « un créneau de la population » qui pense comme dans le sens commun, mais point trop hein ! Au fond ce que dit Onfray sont des « truismes », nous avons nous déjà conscience de ces « truismes » par rapport a la novlangue et au procédé manipulatoire de l’information. On laisse parler Onfray, il est sur tous les plateaux télé, radio, journaux, il faut quasiment l’écouter comme un oracle ou une pythie. En somme tout « lui est permis de dire » quitte à ce qu’il s’approche de la « vérité ultime » mais pas trop hein, juste un peu, comme on lâche du lest, pour que le ballon puisse encore tenir en l’air..

      Et pourtant rien de novateur dans ce qu’il dit, juste une « petite critique » « a minima » de ce qu’est le reste de la société française comme elle a existé et comme elle devrait être. Si Onfray était plus révolté, plus proche de la réalité de ce que vivent les français « d’en bas » je pense qu’il serait black-listé..Or il n’en est rien d’autant que de temps en temps il parle du problème « musulman » et de la « religion musulmane » de la même façon que le ferait Caroline Fourest..(ça doit être son « billet d’entrée » dans le grand monde, critiquer l’Islam est devenu obligatoire)

      Que cherche Onfray ?? Pourquoi est il sans cesse sur les ondes, sinon pour répondre aux Léa Salomé, Zemmour, Ramadan, Plenel, Taddei, journalistes, donnant l’illusion aux français qu’il existe bien une « liberté d’expression » en France..

      Je pense qu’il « est utile » en donnant la réplique aux autres « leaders d’opinions, politiciens » se plaçant bien dans un créneau divergeant qui donne cette parfaite illusion de liberté d’expression sur les ondes dans notre pays pourtant verrouillé a un point jamais égalé quand on voit le nombre de black-listés depuis des années.

      Onfray en somme est la « bulle d’oxygène » qui nous « serai laisser à respirer » de temps en temps, donnant l’illusion de la liberté et ce dans une société sclérosée, ou c’est pas n’importe qui, qui peut aller discourir sans fin sur les défauts de notre « libre société, démocratie » comme on nous le fait croire Onfray joue son « rôle de paratonnerre » a merveille !……

        +38

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      • caliban // 09.01.2016 à 12h41

        M. Onfray n’a pas d’autres buts à mon avis que :
        • de philosopher, partager son point de vue sur quantité de sujets
        • c’est-à-dire d’une certaine manière, de parler de lui

        Personnellement, cela me le rend vraiment sympathique, intéressant (même si je reste totalement dubitatif sur certains propos).

        Contrairement à ce que vous semblez croire, il ne fait pas qu’enfoncer des portes ouvertes : je ne connais de lui que sa « contre-histoire » de la philosophie, et je me souviens l’avoir entendu tenir des propos très surprenants sur Freud et le freudisme.

        Un jour je lirai un de ses livres 🙂

          +9

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      • Marcailloux // 11.01.2016 à 09h09

        Lecteur et auditeur régulier de M. Onfray j’apprécie son sens de la pédagogie comme je cherche à ne pas m’y engloutir. La forme ne peut entièrement se substituer au fond et vos commentaires précédents ont le mérite d’éclaircir le sujet avec pertinence. Et votre réserve me semble tout à fait justifiée.
        Or qu’en est-il de l’utilité générale de cet « oracle » sinon de s’adresser au plus grand nombre dont manifestement vous ne faites pas partie? Si tant soit peu qu’il est capable de faire prendre conscience de certains aspects de la réalité à d’innombrables lecteurs ou auditeurs, son intervention sera salutaire. Ceux qui comme vous ont déjà passé le cap, ne sont pas concernés. Pour le commun dont je suis, les lectures plus complexes sont à l’image de ce vers de J.Richepin:  » . . l’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons .. . »
        Onfray s’adresse au plus grand nombre, pas à une élite. C’est à elle de continuer le débat et c’est elle qui est la cause, par son silence, de son audience hypertrophiée.

          +2

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  • smaksing // 09.01.2016 à 09h58

    Mon message a semble-t-il été modéré, alors je retente en enlevant la seule phrase qui me semble tendencieuse (vraiment en cherchant bien, parce qu’à vrai dire je ne comprends pas vraiment pourquoi mon message a été enlevé…):

    Pas du tout d’accord avec sa tirade sur la disparition des mots pour dire le réel.
    Tout d’abord il est intéressant que celui qui a écrit le livre noir de la psychanalyse finisse par nous dire que le réel ne peut « plus » être décrit, 50 ans après Lacan et : « L’impossible c’est le réel ». Plus précisément la définition du réel par Lacan (source Wikipédia): « Un objet vide impossible à saisir par le concept ».
    Pour les quelques termes de cette « novlangue » (comme elle est appelée plus haut) que j’utilise fréquemment, comme IVG, personne en situation de handicap, migrants… ce que j’en sais c’est qu’ils ont surgit dans le langage commun a partir de tentatives successives de clarification et de précision de terme qui étaient jugés comme impropre, réducteur voire insultants pour le personnes concernées.
    Ils proviennent plus à mon sens donc d’une tentative de se rapprocher encore plus du réel. Et cette tirade montre à quel point Lacan avait raison, on a beau vouloir s’efforcer de décrire le plus précisément le réel, il reste inaccessible et se dérobe.

      +4

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    • younes // 10.01.2016 à 00h43

      Il y a des perceptions du réel et non le réel

        +2

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      • theuric // 11.01.2016 à 00h54

        La perception du réel et sa compréhension naturellement pour une grande partie subjective se nomme la réalité.

          +1

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  • francois // 09.01.2016 à 09h58

    Certes, certes. Mais en même temps, quand il n’est plus possible d’employer concernant Brusini l’expression pourtant très pertinente de « gens étonnamment ordinaires », cela va dans le sens exact de l’empêchement de la pensée par l’interdiction des mots…
    N’est ce pas Olivier ? 🙂 Vous me direz, la loi veille à stériliser la pensée aussi en empêchant cela, dans ce pays tout particulièrement.

    En voici une autre de définition pertinente, hors la loi bien entendu, la « République des censeurs » veille :
    ” C’était un homme grassouillet mais actif, d’une stupidité paralysante, un monceau d’enthousiasmes imbéciles, un de ces esclaves dévots qui ne mettent rien en question et sur qui, plus que sur la Police de la Pensée reposait la stabilité du Parti. “
    Orwell, 1984

      +14

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  • Carabistouille // 09.01.2016 à 10h00

    Il n’y a plus d’actionnaires, il n’y a plus que des entreprises.
    A chaque fois qu’un journapute ou un econescroc dit le mot « entreprise » remplacez le par « actionnaire ».
    « ce gouvernement ne fait pas assez pour les entreprises… »
    « ceci est bon pour les entreprises…. »
    « ceci est bon pour l’entreprise et les salariés… » (je ne savais pas que les salariés étaient en dehors de l’entreprise.)

      +24

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  • DUGUESCLIN // 09.01.2016 à 10h07

    Dans « les concepts fondamentaux » un livre moins épais que être et temps, Heidegger en parlant de l’être, énonce parmi les autres concepts.
    De tous les intimes rien n’est plus inaccessible que l’être.
    De tous les intimes rien n’est plus intime que l’être

    (C’est de mémoire que je fais ces citations)
    Mais en quoi est-il éloigne du concept de Dieu?
    Il suffit de remplacer le mot être par Dieu.
    De tous les intimes rien n’est plus inaccessible que Dieu.
    De tous les intimes rien n’est plus intime que Dieu.
    Il n’y a pas dans la culture européenne millénaire autant de contradictions qu’on ne voudrait le faire croire.
    C’est de cette culture (civilisation) que semble se réclamer Michei Onfray.

      +7

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  • francois // 09.01.2016 à 10h37

    De mon point de vue, Michel Onfray n’a pas la carrure d’un grand intellectuel. Mais le suivre est pourtant passionnant.

    Non pas pour lui-même, mais pour les réactions qu’il suscite dans la société, les media, le monde politicien, les intellectuels de plateau, bref, les « encadreurs ».
    C’est comme un révélateur.
    Ses agresseurs et leurs agressions, révélés par lui, dessinent comme en creux le profil exact du totalitarisme*, intellectuel mais pas seulement, qui règne en France.
    Et qui sont les totalitaires, dans quelles catégories peuvent être classées les totalitaires.
    Quels sont les ressorts qu’affectionnent les totalitaires.

    Onfray est donc au final très très utile. Et il faut le remercier. D’autant plus qu’il en a bavé un peu, le pauvre.

    *totalitarisme :
    Système politico-mediatico-économique cherchant à imposer son mode de pensée considéré comme le seul possible. Totalitarisme social. Le régime totalitaire tente de s’immiscer jusque dans la sphère intime de la pensée, en imposant à tous les citoyens l’adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté.

      +25

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  • lemoine001 // 09.01.2016 à 11h12

    Je n’ai pour l’instant écouté que les 10 premières minutes. Déjà, il me semble qu’il y a beaucoup à dire et surtout à redire sur le propos. D’abord, une encyclopédie n’est pas nécessairement un ouvrage monumental et exhaustif. C’est dans sa notion première un voyage qui fait retour à son point de départ. C’est en philosophie avec Hegel une pensée qui revient sur elle-même et qui s’auto-fonde.

    Ensuite, une ontologie n’est pas nécessairement idéaliste (sauf quand elle est associée à une théologie). Toute philosophie matérialiste se fonde sur une ontologie matérialiste. A commencer par celles de Démocrite et d’Épicure jusqu’à celle de Marx dont l’ontologie est en particulier développée par G. Lukács (ontologie de l’être social). Ce qui importe d’ailleurs c’est moins ce qui « est » que les catégories avec lesquelles on le pense. Ainsi, la métaphysique d’Aristote ne vient pas comme on l’entend partout après la physique mais en fait la précède puisqu’elle discute des catégories qui sont celles avec on pense la physique en particulier celle fondamentale de causalité. Les catégories avec lesquelles sont mises en œuvre la pensée dessinent un mode de pensée. Les deux grandes formes de mode de pensée sont, selon moi, la pensée métaphysique et la pensée dialectique.

    Enfin, l’opposition entre matérialisme et idéalisme ne se limite pas à l’ontologie. Une pensée est en fait idéaliste dès lors qu’elle ne prolonge pas ses réflexions jusqu’aux bases matérielles de ce qui est pensé. Ainsi la philosophie de Nietzsche, si chère à M. Onfray, a pour base la « volonté de puissance ». C’est-à-dire une notion abstraite et purement théorique. De ce point de vue elle peut être considérée comme idéaliste.

      +8

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  • Dids // 09.01.2016 à 11h24

    On compte 4 conseillers en communication pour 1 journaliste … Quelle est la contribution des ´éléments de langage ´ dans la Novlangue.
    Michel Onfray contribue lui au dogme matérialiste, sa religion, et il défait méthodiquement les superstitions et croyances de tous ordres… Bientôt, on peut espérer voir son brillant esprit attaquer l’illusion scientifique mais il lui faudra de nouvelles racines , ou s’afficher nihiliste ?

      +2

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  • ANNA // 09.01.2016 à 11h39

    COSMOS !

    L’Agence aérospatiale russe « Roskosmos » a mis en ligne une vidéo, qui montre ce qui arrivera à la planète « Terre » dans quatre milliards d’années, lorsque la galaxie « La Voie Lactée » qui s’approche lentement mais surement de la galaxie d’Andromède, entrera en collision avec elle
    Ce processus est inévitable, ces galaxies se déplacent l’une vers l’autre.
    La collision avec Andromède, situé à 2,5 millions d’années-lumière de la Voie Lactée, conduira à la formation d’une seule galaxie.

    Selon l’astrophysicien Rashid Sunyaev, à la suite de cet événement, les habitants de la planète « Terre » (s’il en reste encore) serons « jeté » hors cette nouvelle galaxie.
    Vidéo :
    http://www.youtube.com/watch?v=UP5xZPlShdk

      +3

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  • lemoine001 // 09.01.2016 à 11h46

    Oh là là ! Comme tout cela est confus et part dans tous les sens. Les catégories utilisées sont floues en particulier celle de « force ». Aussi celle de nihilisme et surtout de civilisation. Voilà un mot qui permet tous les amalgames. Ainsi, l’occidental n’a commencé à se dire civilisé qu’au cours du 19ème siècle. Le mot de « civilisation » est alors devenu d’un usage courant en opposition au mot « sauvage ». Dans le contexte des conquêtes coloniales, de la soumission et parfois de l’extermination des peuples conquis, le mot de civilisation s’est chargé de préjugés. Il véhicule l’idée d’une supériorité du conquérant sur le peuple soumis. C’est ainsi que la Déclaration d’Indépendance des Etats américains de 1776 fait référence aux Indiens comme à des sauvages sans pitié qui n’épargnent dans la guerre ni femmes ni enfants. Les « Pères fondateurs » de la nation américaine se voient donc comme représentant la civilisation, alors même qu’ils possèdent des esclaves. Ils affirment mener la guerre d’une manière civilisée alors même qu’ils exterminent et spolient les Indiens. On peut affirmer qu’ils détruisent une civilisation au nom de la civilisation.

    C’est qu’on peut donner un autre sens au mot civilisation. Pour dire que les Indiens ont développé une civilisation, il faut donner au mot un autre contenu. La civilisation est alors un ensemble complexe d’institutions, de représentations, de manières de vivre ensemble, de s’adapter à l’environnement. Or les Indiens d’Amérique avaient tout cela : il y avait des « nations indiennes » dotées d’organes politiques avec des chefs capables de les représenter et de conclure des pactes en leur nom. Ces nations avaient des armées parfois remarquablement organisées et capables d’infliger des défaites aux armées des Etats colons. Elles avaient des religions dont on reconnaît de nos jours la valeur et dont il est assez commun de louer la haute idée de la place de l’homme dans la nature. Enfin, ces nations avaient des économies variées, adaptées aux ressources de leur environnement (nomade dans les grandes plaines à bisons, sédentaire et cultivant le maïs dans le sud-ouest du continent). Seulement ces civilisations ont été détruites par une civilisation plus puissante.

    C’est qu’on donne encore un troisième sens au mot civilisation. On considère comme civilisée une société qui a atteint un haut niveau de développement technique. On parle alors, par exemple, de civilisation industrielle ou même de civilisation numérique, de civilisation des loisirs etc. Le mot de civilisation se décline alors à l’infini.

    Cet usage démultiplié du mot de civilisation permet ainsi de l’appliquer à toute espèce de société. Il trouve une extension dans le temps et dans l’espace. On peut alors dire que l’aube de la civilisation se situe au néolithique, ou parler de civilisation japonaise ou chinoise etc. Le mot de civilisation et celui de culture tendent ici à se confondre. Dans une déclinaison de ce dernier usage, le mot peut aussi être dérivé de celui de « civilitas ». La « civilitas » désigne un raffinement particulier des mœurs, un style de vie qu’on estime conforme au meilleur de l’humain, qui s’oppose aux mœurs rustiques et frustes, au comportement grossier. Se dire civilisé, c’est alors s’affirmer supérieur aux autres. C’est estimer avoir un comportement meilleur que celui des autres dans la façon se tenir, de parler, de régler ses litiges. Dans ce contexte, les arts sont considérés comme un élément essentiel de la civilisation et les arts populaires sont considérés comme inférieurs aux arts savants.

    Après tout çà, et devant tant de sens différents, êtes-vous sûrs encore d’être civilisés ? Et surtout peut-on développer une philosophie du « temps » (autre terme confus) sur une telle base ?

      +11

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    • Dids // 09.01.2016 à 12h15

      Sauvage … Un mot qui peut laisser à penser que l’homme n’est pas un élément de la nature…

        +2

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  • BA // 09.01.2016 à 12h11

    Samedi 9 janvier 2016 :

    Un sondage catastrophique confirme l’extrême-droitisation du peuple français.

    25 000 personnes ont été interrogées juste avant les élections régionales. Les résultats du sondage sont incroyables.

    Selon une étude du Cevipof (Centre d’Etudes de la Vie Politique Française), un quart des fonctionnaires votent pour le Front National. Plus de la moitié des policiers et militaires votent pour le Front National.

    Si on ne prend pas en compte les policiers à la retraite, les chiffres sont encore pires : sept policiers sur dix votent pour le Front National.

    Ecoutez bien ce que dit Claude Askolovitch :

    « Si d’aventure Marine Le Pen prenait le pouvoir, alors l’Etat suivrait.

    Les profs râleraient. Les profs, ils sont un peu moins de 10 % à annoncer un vote pour le Front National. Mais dans l’administration, ça passerait. En gros, un quart des fonctionnaires votent pour le Front National. Et ceux qui tiennent réellement la République (policiers, gendarmes, militaires) seraient d’accord dans leur majorité. Il y aurait un assentiment. C’est-à-dire que Marine Le Pen peut prendre le pouvoir demain, il ne se passera rien.

    Le FN, c’est la République. Ce sont ceux qui défendent la République qui vous le disent. Et après, on peut discuter à l’infini et très sérieusement sur ce qu’est devenu la République. Tous les débats sont libres. »

    http://www.itele.fr/chroniques/edito-claude-askolovitch/quand-les-defenseurs-de-la-republique-votent-fn-149467

      +7

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    • anne jordan // 09.01.2016 à 14h20

      Lire – ou relire ! –  » Soumission  » de Houellebecq et mettre M le Pen à la place du président musulman, ça marche tout pareil !
      en attendant je vous conseille  » Gaz de France  » avant même de l’avoir vu
      http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19559242&cfilm=225437.html

      une pochade qui se moque de la fonction présidentielle , je suis preneur !

        +1

      Alerter
    • bourdeaux // 09.01.2016 à 20h51

      Mais qu’est ce que vous tentez de nous dire, exactement ? Qu’il est navrant de savoir que si MLP était élue demain, aucune sédition n’aurait lieu dans les organes régaliens ? Autrement dit vous regrettez que l’on ne soit pas tout à fait une république bananière ? Que je sache le FN ne fait pas défiler des milices en chemises brunes dans les rues…Les résistants ont toute ma sympathie, mais les vrais…
      Ceux que l’on entend pas, par exemple quand il se passe ceci : http://fr.sputniknews.com/international/20160108/1020807886/regiment-ukranien-azov-en-france.html

        +9

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      • theuric // 11.01.2016 à 01h07

        Il est surtout navrant de penser que le F.N. n’est que la réalité de la pensée politique officielle et, surtout, qu’en rien ce parti ne propose d’améliorer quoi que ce soit à la situation des français, hormis de proposer des boucs-émissaires, sport devenu dorénavant national.
        Quand les pensées deviennent trop droites elles en deviennent courtes!

          +0

        Alerter
  • JMDS // 09.01.2016 à 12h39

    «Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots» (Jean Jaurès). Bien. Et quand les hommes ne peuvent changer d’idée (l’idéologie, la logique d’une idée) ?

      +0

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  • Grégory // 09.01.2016 à 12h48

    Mouai. Le texte est pas ce qu’il a écrit de plus convainquant en ce qui me concerne. Les mots changent tout le temps, le simple fait qu’un terme en remplace un ancien ne signifie pas qu’on a supprimé le signifiant, juste que celui ci a muté. Au cas par cas toutes les situations ne se valent d’ailleurs pas dans sa liste d’exemple.

      +2

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  • groucho // 09.01.2016 à 13h03

    http://www.les-crises.fr/michel-onfray-et-la-place-de-lintellectuel-par-vincent-engel/
    L’intellectuel français [Onfray] a décidé de quitter le champ médiatique…

    Il aura tenu presqu’un mois. Bravo !

      +11

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  • Charles // 09.01.2016 à 13h13

    Je recommande la lecture du livre de Michael Paraire: une imposture intellectuelle:

    https://www.youtube.com/watch?v=bV0n-o-ohWI

    Et la posture « intellectuelle » du monsieur si amoureux des débats:

    https://www.youtube.com/watch?v=miQ9HK8v3kI

      +2

    Alerter
  • jacquocrqant // 09.01.2016 à 15h18

    Il n’y a plus de classe ouvrière, mais des OS, OQ….. et aussi Employés que l’on oublie souvent et qui sont si nombreux. Un agent administratif territorial, un agent d’EPIC, un agent sécu,… dans un super marché, un hôpital, poste de police…..

      +0

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    • lemoine001 // 09.01.2016 à 16h09

      Il y a une ambiguïté dans l’usage de l’expression « classe ouvrière » en français. Elle est en fait le plus souvent l’équivalent de « working class » en anglais où working correspond à arbeiter en allemand. Il vaudrait mieux dire pour avoir l’équivalent réel en français « classe travailleuse ». Certains préfèrent encore l’expression « classe productive ». Dans tous les cas, il ne s’agit pas des appellations légales (code du travail et conventions collectives) ou statistiques comme OS.Il s’agit de la place occupée dans la production sociale. Si on prend l’expression « classe ouvrière » dans ce sens (qui est celui voulu par ceux qui s’adressent à la « classe ouvrière », il n’y a pas de sens à dire qu’il n’y a plus de classe ouvrière. Dès lors qu’il y a production de biens, de marchandises, qu’il y a transport de ces marchandises, entretien etc. il y a « classe ouvrière ».

        +7

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      • groucho // 09.01.2016 à 16h46

        Tous ceux qui, pour vivre, sont obligés de vendre du temps de cerveau, de nerfs et/ou de muscles, disait Marx

          +6

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  • Spectre // 09.01.2016 à 16h04

    Mouais… Pour moi, Onfray fleure bon l’escroquerie et le faux opposant de l’intérieur.

    Déjà, regardez le nombre d’ouvrages écrits (https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray#.C5.92uvres) : si j’ai bien compté, on en est à 79 en 26 ans… La rigueur de la pensée s’en ressent forcément (cf. p. ex. http://www.monde-diplomatique.fr/2015/07/PIEILLER/53220) : impossible d’écrire 3 livres par an en proposant à chaque fois quelque chose de qualité… Lui qui fustige — à juste titre — l’accélération de l’époque devrait en prendre de la graine : penser prend du temps.

    Personnellement, j’avais lu son Traité d’athéologie, et v’là l’analyse à la truelle… Le monothéisme, c’est la “pulsion de mort” et le “néant célébré” : mais encore ?

    Le simple fait que le type soit invité à peu près partout est déjà suspect. Il est loin de toujours dire des âneries, et rappelle à juste titre certains aspects hypocrites/outranciers du système, mais je ne supporte plus son délire victimaire (“on ne peut plus rien dire sans être traité de nazi”)… Cette rhétorique façon Zemmour et autres faux “briseurs de tabou” finit par devenir lourdingue pour quelqu’un qu’on voit au final chaque semaine sur les ondes alors qu’il prétend “déranger”.

    Je me rappelle aussi la condescendance de son cours magistral de 7 minutes ( https://www.youtube.com/watch?v=1Wp51SBgNKM [ça commence à 37’35]) lorsque P. Poutou était passé à ONPC… Émission à revoir intégralement, d’ailleurs, comme un bel exemple de racisme social : toujours amusant de voir comment un homme ordinaire, ouvrier de sa condition, est reçu par la télé des riches…

    Au final, quand j’écoute Onfray, j’ai surtout une grosse impression d’assertions dogmatiques, de confusion et de discours contradictoires : c’est quand même le même type qui défend tour à tour un “socialisme proudhonien” et un “capitalisme libertaire” … Comprenne qui pourra.

    Il suffit de regarder ce qu’on trouve pas plus tard qu’aujourd’hui sur le concerné : en tapant “Onfray” sur un moteur de recherche, voilà le genre de crasse qu’on trouve : “Quand Michel Onfray accuse Cyril Hanouna de faire monter le jihadisme.” Waaah… Est-ce vraiment cela que l’on attend d’un “philosophe” ou d’un “intellectuel” ? Le cirque médiatico-médiatique, les risibles bisbilles de la société du spectacle, le sensationnalisme permanent, l’art de la petite phrase ? Pour le coup, j’aimerais bien qu’il respectât ses propres promesses concernant sa “cure d’austérité médiatique” …

    La vie politique et “intellectuelle” est d’un déprimant dans ce pays…

      +18

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    • lemoine001 // 09.01.2016 à 18h10

      Je trouve singulier qu’il puisse se réclamer d’une « sagesse sans morale » et dans le même temps s’indigner de toutes sortes de choses (toujours avec raison d’ailleurs) comme la location des utérus et autres transgressions modernes. Je sais bien qu’il s’en tire en invoquant la « moraline » mais sans jamais dire vraiment de quoi il s’agit.

        +8

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      • Lysbeth Lévy // 09.01.2016 à 20h50

        A Lemoine, ce n’est pas lui qui aurait dit que Kant « préfigurait » le nazisme, je raccourcis beaucoup mais j’ai entendu quelque chose comme ça de la part de gens qui le critiquer là-dessus ? Je peux me tromper bien sur…

          +0

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        • lemoine001 // 10.01.2016 à 07h36

          Pas que je sache. Je suppose qu’il a pu, comme beaucoup de gens, utiliser le fait qu’Eichmann a tenté de justifier son obéissance (du moins son excuse d’obéissance) au nazisme en invoquant la morale de Kant. Rien de plus certainement

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        • JMDS // 10.01.2016 à 10h17

          Voir dans un entretien avec G.Durand http://www.dailymotion.com/video/x6mr7e_onfray-sur-kant_webcam, M. Onfray revient sur l’ouvrage d’H. Arendt, « Eichmann à Jérusalem », Eichmann qui, selon elle, se réclame à tort de Kant.Onfray maintient que Kant a bien accrédité des positions compatibles avec le nazisme, en se référant à la « Doctrine du droit » et partant de l’exemple du droit à l’infanticide pour un enfant né hors mariage. C’est très discutable. Ce n’est pas le lieu de démontrer cette erreur. Je vous laisse juge. Voir le texte sur Wikisource https://fr.wikisource.org/wiki/Doctrine_du_droit , Titre II (Droits des parents) et p. 206.

            +1

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          • lemoine001 // 10.01.2016 à 14h56

            Oui, tout cela est exact. C’est aussi typique de la méthode d’Onfray. J’ai entendu de lui quelques conférences où il distribue ainsi les bons et les mauvais points aux philosophes du passé selon que les idées qu’ils ont exposé lui agrées ou non ; qu’elles sont ou non de « gauche » (notion qu’il utilise de façon totalement anachronique). Il semble qu’une philosophie n’est rien d’autre pour lui qu’une collection d’opinions plus ou moins arrangées en un système qui reflèterait la personnalité ou l’idiosyncrasie de son auteur (là-dessus il peut effectivement se réclamer de Nietzsche).

            Je pense en particulier à une conférence sur la philosophie de l’histoire dans laquelle il croit pouvoir résumer les idées de chacun en trois ou quatre phrases. Il sauve ainsi Sismondi, écrase Marx de son mépris après lui avoir attribué une conception téléologique et mécaniste de l’histoire et passe ainsi en revue toute sorte de gens d’époques et de sociétés différentes pour leur régler leur compte de la hauteur de son savoir ! Cela aboutit à quelque chose qui ne passerait peut-être même pas dans une copie d’élève de terminale ! C’est pourquoi d’ailleurs je ne suis pas pressé de me plonger dans sa « philosophie de l’histoire ».

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  • zen // 09.01.2016 à 16h48

    un très bon résumé :

    La petite usine de Michel Onfray

    https://blogs.mediapart.fr/enavant/blog/031015/la-petite-usine-de-michel-onfray

      +1

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    • francois // 09.01.2016 à 17h44

      Je préfère tout de même et de très loin Onfray au minable Plenel et son affligeant Mediapart « de gausse kilparait ».

      Lui collabore bien moins, et lui n’apprécie pas les totalitaires de la bien pensance gaucharde la plus stupoide et agressive que Plenel nourrit en live et cachette.

      Non mais!

        +18

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  • olivier // 09.01.2016 à 17h03

    Michel Onfray a toute sa place dans ce blog, car il emblématique du concept des « crises » du sens. Peut-être est-ce pour cela qu’Olivier lui donne toute sa place.
    J’ai une certaine sympathie pour l’homme, tout en reconnaissant que sa vision de notre histoire et civilisation (sans vouloir être réducteur) a quelque chose de glaçant. Il me rappelle un peu Albert Camus, dans cette intime description de la noblesse humaine à lutter désespérément contre le naufrage inéluctable (du Titanic), sans aucun pouvoir d’y parvenir.
    Il est le fruit d’une époque où l’on passe plus de temps et d’énergie à détruire qu’à imaginer un avenir, où toute page glorieuse (ou simplement heureuse) de notre histoire doit être mise en face d’une page sombre. Une période de doute généralisé, institutionnalisé, qui ouvre – faisons semblant de ne pas le voir – à la remise en question même du » vivre ensemble » (utopie donc).
    Comment ne pas voir, dans son questionnement fermé, et malgré quelques intuitions justes – comme son combat contre les mères porteuses- qu’il s’inscrit précisément dans ce qu’il critique comme étant une déconstruction de la pensée philosophique, de l’art, de la défense de notre civilisation (chrétienne pour un professeur d’athéologie)? Que retenir de positif de ce nihilisme sans issue ?
    Envie de lui partager mon carnet d’adresse pour qu’il puisse se mettre à l’écoute de quelques personnes heureuses de donner quotidiennement de leur vie pour les autres, dans des domaines aussi divers que l’éducation, la médecine, les ordres religieux ou les aides à la personne, qu’il goûte à autre chose que quelques « rares moments de jubilation éphémère » dans un océan sombre.

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  • liv // 09.01.2016 à 17h18

    Le discours de Michel Onfray serait tellement plus porteur s’il ne posait pas en permanence ce clivage gauche-droite qui ne fait que diviser. C’est dommage car le bonhomme est très très intéressant et de surcroit bienveillant. Les éclairés savent dépasser ce clivage…encore quelques pas monsieur Onfray, mais en tous cas merci pour vos points de vue ouverts et passionnants.

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    • francois // 09.01.2016 à 17h47

      Il a besoin de se poser « de gauche » pour rassurer une partie des pitoyables journalistes de ce pays, et s’ouvrir leurs bras et colonnes, et se protéger un minimum de leurs attaques les plus basses et violentes.

      Voilà le Onfray dans sa facette PRAGMATIQUE, aussi 😉

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  • Marc // 09.01.2016 à 20h00

    Onfray denonce la malfaisance des religions, ok c’est vrai. En tout cas en France la religion catholique n’est plus aussi malfaisante qu’au Moyen-Age (comme pendant la guerre de 30 ans ou on pendait les protestants huguenots sur les murailles des chateaux)
    L’islam qui n’a jamais connu de reforme reste de ce point de vue une religion malfaisante !
    Mais a quand une denonciation de l’hyperconsumerisme a la mode americaine, de leurs multinationales au-dessus des lois (le Tafta va officialiser cela), ou leurs groupes de rock sataniques (« kiss the devil » , embrassez le diable au moins c’est clair) tout ceci est une autre forme de religion . La nature a horreur du vide, je ne crois pas que notre société soit reellement nihiliste comme il le dit.

    est-ce que cette religion la qui deforme la realité humaine n’est-elle pas hautement critiquable

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  • Perret // 09.01.2016 à 22h08

    Etonnant mélange de réflexion et de pétitions de principes. A la fois un retour au réel salutaire et la perpétuation d’a-priori sans fondement. Ce qui manque à Onfray, c’est de pouvoir débattre avec des adversaires de son niveau. La peur du Système c’est qu’il puisse le faire. C’est possiblement ce constat du vide dans lequel il se débat qui l’a poussé à cesser de passer à la télévision. Onfray est forcément conscient de ses propres limites et on lui refuse le service de débattre avec lui, de le contredire sur le fond, ce qui lui permettrait comme à tous ceux qui participeraient ou suivraient ce débat, de progresser. Onfray a dû pour rompre le mur du silence cesser de parler aux médias : parlons avec lui.

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  • Macarel // 09.01.2016 à 22h24

    « Le bateau coule, cela ne sert à rien de vouloir mettre des rustines. »

    Cela est bien vrai, mais en terme de religion nos sociétés en on bien une : la religion de l’argent, qui va de pair avec le culte de la marchandise.

    Pour le reste effectivement, c’est le nihilisme le plus complet.

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  • Patrick Luder // 09.01.2016 à 22h32

    Tiens, je ne savais pas que la philosophie était juste un étalement de connaissances basiques …
    Causer (monologue) pour le plaisir de la parole n’amène rien à la discussion, dire pour ne rien dire …
    Philosopher n’est-il pas un peu rêver en se posant des questions de toutes natures ?
    Philosopher se fait soit tout seul soit avec d’autres en dialogues,
    discourir seul face à d’autres n’est utile que pour satisfaire son propre ego.

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  • Episnon // 10.01.2016 à 00h36

    Onfray n’est pas un vrai philosophe. Juste un (médiocre) historien de la philosophie. Par contre c’est un humaniste courageux et sincère, qui a un certain talent pour émettre des critiques sur la psychanalyse ou la politique (plus que pour jongler avec des concepts philosophiques).
    Il a donc toute sa place sur ce blog.

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    • gilles // 10.01.2016 à 12h10

      “Onfray n’est pas un vrai philosophe. Juste un (médiocre) historien de la philosophie”

      (Vous n’êtes pas le seul malheureusement) SVP, présentez vous, dites nous votre “production”, votre parcours pour vous permettre de tels jugements sur M. Onfray, qui est à mon avis un des meilleurs vulgarisateurs ou facilitateurs pour aborder la philosophie. Rien ne vous oblige a être en accord avec toutes ses pensées, mais,
      à priori, rien ne vous autorise à le dénigrer ainsi, Même si vous vous rattrapez dans la 2° partie de votre message.

      Heureusement qu’il reste encore quelques intellectuels comme Onfray pour nous faire remuer un peu nos méninges.

      Michel Onfray, né en 1959. Docteur en philosophie. Vingt ans enseignant. Philosophe, auteur de plus de cinquante livres traduits dans plus de vingt cinq pays, co-créateur de l’université populaire de Caen.…..Excusez du peu !!!!!!!

        +4

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    • pol // 11.01.2016 à 14h53

      Michel Onfray est a la philo ce que Poutine est a la politique, il n’est pas transcendant mais face a la profonde médiocrité des autres il en devient éblouissant…

      POL

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  • Bob Denard // 10.01.2016 à 02h30

    Beaucoup ici et ailleurs se trompent totalement sur la définition de philosophe.

    Au sens populaire, est « philosophe » celui qui éveil le sens de la sagesse chez les autres. Il est là encore impossible d’éviter l’adéquation entre nos préjugés et notre jugement au sujet de la sagesse.
    Un philosophe est au sens large une personne pratiquant la philosophie. Au sens populaire, est « philosophe » celui qui, face aux petits ou grands événements de l’existence, fait preuve de patience, de courage, de sérénité, et cherche une existence paisible

    Onfray est donc incontestablement un philosophe.
    Son immense travail d’éducation populaire et de critique des dogmatismes est salutaire car il bouscule perpétuellement un ordre établie par un groupe agonisant d’élites « intellectuelles ».

    Il doit être protégé car peu de gens portent des attaques envers les criminels de notre société, comme BHL et con-sors.

      +7

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  • Louis Robert // 10.01.2016 à 12h27

    Sans être un inconditionnel de l’homme (ou de qui que ce soit), j’observe encore une fois que Michel Onfray dérange.

    Il dérange beaucoup, en effet. Non seulement il pense, il parle et il agit mais, pire, il laisse dire aussi, y compris les pires énormités sur son propre compte. Cela dérange bien davantage.

    Devant l’ampleur de son œuvre d’une qualité critique sans pareille, considérant la philosophie qu’il incarne et la vie philosophique qu’il mène, je continue de m’étonner de la méfiance, de l’agacement, de l’irritation, de l’aigreur, de la hargne aussi, de la haine même qu’il suscite, des si nombreux reproches parfois fort mesquins qui lui sont faits, si souvent non fondés, venant de gens qui ne l’ont jamais lu et qui, du reste, l’admettent volontiers, ici même. Or il me semble qu’il en faut davantage pour oser s’afficher bravement « connaisseur » de Michel Onfray.

    Bref, tout m’apparaît se passer non seulement comme s’il n’était pas de bon ton de se dire d’accord avec Michel Onfray, mais bien comme s’il était précisément de bon ton de se dire en désaccord avec lui, peu importe sur quoi, sans oublier sur le fait qu’il continue de s’exprimer publiquement sur son propre site, après avoir pris un peu congé des médias. Si seulement, ultime solution, l’homme finissait par se taire… ne se poserait plus la question de savoir pourquoi de véritables débats avec lui n’ont pas vraiment lieu… ou si rarement, n’est-ce pas? Après tout, ces prises de bec disgracieuses dont le public français est si friand ne sont pas des débats mais de simples divertissements, souvent d’un goût plus que douteux du reste, mais passons.

    Tout ceci donne d’autant plus à réfléchir que la classe intellectuelle, médiatique et politique française demeure à ce jour si sclérosée, si impuissante, si bassement servile, surtout si « cliché », d’abord et avant tout en philosophie bien sûr. Il me semble pourtant que cela a été suffisamment démontré ici, sur les- crises.fr, pour qu’aucun habitué ne s’y méprenne.

    Je me dis et conclus donc que sans doute le lot de Michel Onfray est-il, et de tout temps, celui de tout homme libre qui dit catégoriquement « non » à tout pouvoir arbitraire et tyrannique (« ni dieux ni maître! »), qui sans sourciller dit publiquement qui il est, ce qu’il pense et pourquoi, et qui à la fin laisse quiconque libre de penser et de dire ce qu’il veut comme il le veut. Aujourd’hui comme hier, dans notre monde orwellien qu’il déconstruit minutieusement sous nos yeux, l’homme libre qu’est Michel Onfray continue de déranger jusqu’au dernier quidam et ne manque pas de le faire s’écrier, de trop d’impuissance: « Mais enfin, que cet homme ne rentre-t-il pas chez lui et ne se tait-il pas, à la fin! » …

    Comme quoi plus ça change… Dommage!

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  • Pierre // 10.01.2016 à 20h16

    Vu de l’Est
    en écoutant il y a quelques semaines une autre philosophe invitée par Anne Sinclair sur Europe 1 week-end, votre Michel Onfray s’est fait accusé « d’escroc » intellectuel. A ce jour, les propos de cette dame n’ont pas été critiqués ou démentis par d’autres. Dites – moi qui était-elle et qu’elle position occupe-t-elle – j’ai cru comprendre qu’elle était une universitaire reconnue et proche de votre gouvernement actuel. Merci de votre réponse.

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    • bourdeaux // 11.01.2016 à 09h13

      Je vous ai donné l’info hier soir, …ce matin elle a été supprimée ! Les voix de la modérations sont impénétrables…

        +0

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  • Lionel Gilles // 10.01.2016 à 20h28

    Deux tentatives d’explications :

    1) Parce que l’abstention ne cesse de progresser et parce que nombre d’abstentionnistes voteraient aussi FN si on les forçaient absolument à voter. Qui donc ? Un certain nombre, bien que partageant les idées de ce parti n’apprécient pas les têtes de gondole, les dérapages perpétuels du clan Le Pen, voire la dédiabolisation (porosité avec la « Droite forte », débarquement de conseillers énarques); d’autres savent que le FN ne passera de toute façon au second tour pas à cause du barrage « républicain », et donc pourquoi se fatiguer.

    2)Parce que la part des Français d’origines maghrébine, asiatique (y compris le Proche-Orient) ou subsaharienne est (volontairement ou non) sous-estimée et qu’elle s’accroît régulièrement par un natalité plus élevée. Comme il n’y a pas de statistiques ethniques lors des recensements, on se base sur des enquêtes de quelques milliers de personnes. On connait plus ou mois le nombre d’étrangers légaux (5 ou 6 millions, stable sur des dizaines d’années), mais personne ne connaît le nombre de Français de souche étrangère non européenne récente, qui peut-être se situe quelque part entre 10 et 15 millions, suivant si l’on prend un parent ou les deux. Or, même si le vote FN augmente aussi dans ces populations (chez les tout-à-fait assimilés, qui seraient, pardonnez-moi le raccourci : comme d’anciens fumeurs intolérants à la fumée), il reste encore loin des scores chez les Français de souche française ou européenne récente pris séparément.

    À discuter

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  • theuric // 11.01.2016 à 01h42

    Paradoxale son approche, en expliquant que la société occidentale et donc française est devenue nihiliste parce que arrivant en fin de cycle de sa civilisation, ce qui, comme explication, se révèle plutôt nihiliste, si la rose est rose c’est parce qu’elle serait comme ça par nature, en quelque sorte.
    La société est nihiliste parce qu’elle est devenue nihiliste par nature, en quelque sorte.
    En fait, décrit-il la dynamique de la société tel qu’il se perçoit ou perçoit-il la société tel qu’il est?
    Déjà ce qui me chagrine c’est sa négation du choix.
    Or, l’une des invention majeur dans l’ouest-eurasiatique fut, en Europe, la découverte du choix.
    Et lui annonce en même temps que les pertes de valeurs de l’Occident provient de son nihilisme lui faisant rejeter les valeurs anciennes, sous-entendu des périodes des lumières, puis qu’il nous faut accepter le fait que l’humain n’a pas le choix.
    En effet, ses nombreux paradoxes me laissent pour le moins perplexe, sa réflexion ne faisant, comme le serpent, que se mordre la queue.
    Il boucle les boucles et les ferme hermétiquement sans proposer d’ouverture ni de continuité pour ses héritiers, en ce sens il est véritablement nihiliste puisque ne laissant rien aux générations suivantes.
    Lui-même voulant prouver par là que sa représentation de la société occidentale dégénère parce qu’elle dépérit, pourquoi, comment, par quels mécanismes, nous n’en savons rien, sinon qu’elle périclite.
    j’ai l’impression qu’en réalité il est arrivé au bout du bout de sa pensée et que celle-ci n’arrive plus à lui faire comprendre le sens de ce qui se passe aujourd’hui, tout comme nombre de gens de sa génération, en quelque sorte, dont je suis quasiment à quelques années près.

      +1

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  • Herrent Pierre // 11.01.2016 à 20h25

    Je suis belge. De culture française je pense. Je lit différents blogs dont celui-ci que j’apprécie énormément (son auteur), et différents « intellectuels » français (je met intellectuels entre guillemets parce qu’il me semble qu’en France personne, sauf celui qui écrit, considère que l’autre n’en soit un)… Des blogs et des intellectuels de gauche… d’après mes critères. Et je suis désespéré de lire toutes vos querelles! Tout votre ego qui transparaît dans toutes vos critiques! Quand allez vous retrouvez un esprit, toujours critique, mais constructif!? Je n’ai pas d’idole (même Chomsky, même Onfray, Todd, Sapir ou autre Lordon) mais je suis assez humble que pour apprécier ceux qui me permettent de m’informer, de continuer à me construite (même à 59 ans) … et même de ne pas sombrer dans un nihilisme absolu. La gauche est malade et ses pseudo « intellectuels » français (ceux qui commentent à tour de bras) le sont aussi!!! Merci à toi Olivier de continuer…

      +2

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