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3.mai.20193.5.2019 // Les Crises

Patrick Lawrence : Au Venezuela les États-Unis semblent oublier à quel siècle nous vivons.

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Source : Consortium News, Patrick Lawrence, 05-02-2019

Le 5 février 2019

La déstabilisation d’autres nations en violation flagrante avec les lois internationales ne se fera plus sans contestation, note Patrick Lawrence.

La crise vénézuélienne s’aggrave de jour en jour. En début de semaine dernière, les États-Unis ont sanctionné PdVSA, la compagnie nationale pétrolière, en bloquant sur un compte bancaire le revenu des ventes américaines. Dimanche, lors d’une interview télévisée, le président Donald Trump a confirmé que le déploiement de troupes américaines restait « une option ».

Depuis sa reconnaissance d’un député de l’opposition, Juan Guaido, en tant que « président par intérim », Washington s’est rarement fondé sur le droit international au cours des dernières semaines. Mais le pire reste à venir et est à craindre si les États-Unis poursuivent leur plan récemment divulgué de remodeler les politiques latino-américaines à leur convenance néolibérale.

Des fonctionnaires de l’administration avertissent désormais que les efforts pour destituer le gouvernement de Nicolas Maduro ne constituent que la première étape d’un plan qui veut réaffirmer l’influence américaine sur nos voisins du sud. Les deux prochaines cibles, Cuba et le Nicaragua, sont ce que John Bolton (Conseil à la sécurité nationale de Trump) appelle la « troïka de la tyrannie ».

Il avait affirmé à la fin de l’année dernière lors d’un discours à Miami, passé quasiment inaperçu : « Les États-Unis ont hâte de voir chaque coin du triangle tomber, à La Havane, à Caracas, à Managua. La troïka va s’effondrer ». C’est une piètre consolation de savoir que cette prévision ne reflète que la seule vision très dérangée du monde d’une personne qui travaille maintenant dans la Maison Blanche de Trump.

« La naissance de la Doctrine Monroe » par Clyde O. DeLand : Le président américain Monroe préside une réunion de cabinet en 1823, débattant de la Doctrine Monroe. (Wikimedia)

Mais là résident des dangers considérables. En effet, Trump et les gardiens de sa politique ont bien l’intention de relancer la Doctrine Monroe selon laquelle le cinquième président des États-Unis soutenait qu’il appartenait à l’Amérique d’administrer à sa guise l’hémisphère ouest. Mais nous sommes en 2019, pas en 1823, date à laquelle James Monroe avait présenté sa vision dans son discours sur l’état de l’Union. Il est souvent remarquable de constater l’aveuglement de Washington face aux limites que le 21ème siècle impose à son pouvoir, et nous sommes sur le point de le voir s’écraser sur deux d’entre elles.

L’époque des coups d’états est révolue

Tout d’abord la longue période de coups d’états fomentés aux États-Unis – « changements de régime » pour ceux qui ne parviennent pas à accepter cet aspect de la conduite américaine à l’étranger – est révolue. Moscou a averti Washington, premièrement en Ukraine puis, un an plus tard en Syrie : la déstabilisation d’autres nations en violation flagrante avec les lois internationales ne se fera plus sans contestation. D’une façon ou d’une autre cela va à nouveau se vérifier au Venezuela.

Le cas ukrainien fait partie des pires exemples de décisions en matière de politique étrangère de l’ancien président Obama au cours de ses huit années de mandat, et la liste est longue. Bien des années avant qu’Obama n’entre en fonction, des ONG parrainées par le département d’état et des groupes de la « société civile » tels que le National Endowment for Democracy [Fondation nationale pour la démocratie, NdT] ont été à la hauteur de leur fourberie habituelle. Mais c’est bien Obama qui a donné le feu vert à l’opération qui a entraîné, il y a cinq ans ce mois-ci, le départ du président ukrainien légitimement élu Viktor Yanoukovitch et la division du pays entre les pro-occidentaux et les pro-Russes actuellement toujours en guerre.

Il est maintenant de rigueur dans la presse occidentale de dater la crise ukrainienne, et le régime de sanctions toujours en place, à la ré-annexion de la Crimée suite à un référendum qui s’était tenu en mars 2014. C’est une aberration sans fondement historique. Il est de notoriété publique que Vladimir Poutine avait convoqué ses conseillers en sécurité nationale dans la nuit du 22 février, un jour après que Yanoukovitch ait dû fuir Kiev. A l’aube du 23, le président russe avait décidé que la seule alternative était de récupérer la Crimée si la Russie voulait empêcher l’OTAN de prendre le contrôle de son unique base navale en mer chaude.

Un étudiant médiocre diplômé en relations internationales aurait pu dire à Victoria Nuland du département d’état et à Joe Biden le vice-président, qui géraient le cas de l’Ukraine au sein de l’administration, que déclencher un coup d’état à Kiev était une entreprise irresponsable teintée d’amateurisme. La suite le prouva.

Le président syrien Bachar al Assad effectuait une visite de travail à Moscou le 20 octobre 2015. (Le président russe)

Dans le cas de la Syrie, les États-Unis forment, arment et financent les djihadistes sunnites radicaux depuis 2012 au plus tard. Mais ce n’est qu’en septembre 2015, un an après la débâcle ukrainienne, que Moscou – à l’invitation du gouvernement Assad à Damas – est entré militairement dans le conflit. Le résultat parle de lui-même : l’armée arabe syrienne termine actuellement sa phase de nettoyage et les puissances européennes, ainsi que la Turquie et la Russie, négocient actuellement divers plans de reconstruction politique, sociale et économique.

C’est incroyable, dans le contexte de ces deux événements, que les États-Unis proposent désormais d’entreprendre une séries de trois opérations de « coups d’état », dont la première est en cours à l’heure où nous parlons. Mais apprendre de ses erreurs passées n’a jamais été le fort de Washington, c’est le moins que l’on puisse dire. Le gouvernement de Maduro met en garde les États-Unis contre un « autre Vietnam » s’ils interviennent militairement au Venezuela. Moscou met en garde contre des « conséquences catastrophiques ».

Ne nous trompons sur cette dernière observation. Il est fort peu probable, si ce n’est inimaginable, que la Russie s’oppose, par un soutien militaire, à une intervention directe des États-Unis. Moscou l’a pratiquement affirmé en fait.

Intérêts russes et chinois

Mais venons en maintenant à la seconde limite au pouvoir américain en ce 21ème siècle. A une époque d’interdépendance économique quasiment illimitée, la Russie et la Chine ont des intérêts considérables au Venezuela et vous pouvez parier votre dernier rouble ou yuan qu’ils s’efforceront de les protéger.

La Chine a mis en place une séries d’accords « prêts contre pétrole » avec le Venezuela au cours des douze dernières années, et ils s’élèvent à plus de 50 milliards de dollars. A ce stade, Caracas cumule un arriéré de 20 milliards de dollars sur ces accords, selon des sources officielles chinoises citées par le Wall Street Journal. La Russie a également investi des milliards depuis les années où Chavez était président. Il semble logique que Moscou et Pékin se demandent si un gouvernement post-Maduro honorerait ces obligations.

L’immeuble PDVSA en 2008. « La Patrie, le socialisme ou la mort ». (Nicolas Hall via Wikimedia)

La Chine et la Russie sont également les principaux fournisseurs d’armes du Venezuela et tous les deux possèdent des installations de collecte de renseignements sur le sol vénézuélien. Deux jours après la reconnaissance par Washington de Juan Guaido en tant que leader par intérim, des rapports ont révélé que Moscou avait dépêché une équipe d’entrepreneurs privés (traduire: des mercenaires) afin d’aider le gouvernement de Maduro.

Le conseil de l’Atlantique, un groupe de réflexion de Washington connu pour ses préjugés anti-Russes et ses liens étroits avec diverses agences de renseignements, a rédigé un document au cours de la fin de semaine suggérant que la crise vénézuélienne marquait le commencement de la « compétition entre grandes puissances » en Amérique latine. Pour une fois, le conseil semble avoir visé à peu près juste.

Non, il est peu probable que cela ressemble à la Guerre Froide dans ses aspects superficiels. Alors qu’il apparaît probable que Washington va combattre à l’aide de sanctions menant à la famine, de subterfuges quasi clandestins et de possibles interventions armées, la Russie et la Chine compteront sur l’aide économique, diplomatique et éventuellement militaire, ainsi que les investissements. Moscou et Pékin continuent de soutenir le gouvernement de Maduro et ont encouragé les négociations politiques entre le président vénézuélien et ses adversaires.

La meilleure façon d’interpréter cette compétition actuellement est de se souvenir des années précédant la reconnaissance diplomatique de Cuba par l’administration Obama (que l’administration Trump a presque officiellement démantelée). Obama fut plus ou moins forcé à l’action, car des décennies d’impitoyable embargo économique et de non-reconnaissance avait complètement éloigné le reste de l’Amérique latine. En fonction de la façon dont les événements tourneront au Venezuela, Trump et les gardiens de sa politique pourraient facilement remettre Washington dans la même situation peu enviable.

Patrick Lawrence, correspondant à l’étranger depuis des années, principalement pour le International Herald Tribune, est chroniqueur, essayiste, auteur et conférencier. Son tout dernier ouvrage est « Time No Longer : America After the American Century », [« Il n’y a plus de temps à perdre : L’Amérique après le siècle américain », NdT]. Suivez-le sur @thefloutist. Son site Web est www.patricklawrence.us. Soutenez son travail via www.patreon.com/thefloutist.

Source : Consortium News, Patrick Lawrence, 05-02-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fritz // 03.05.2019 à 07h26

Si ces fous furieux réalisent un coup d’État en Biélorussie comme ils l’ont fait en Ukraine il y a cinq ans, ce sera la guerre nucléaire. Jamais les responsables d’une catastrophe internationale n’auront été aussi clairement identifiés, avant ladite catastrophe, et ce depuis des années.

Merci à Patrick Lawrence, qui m’apprend que la réaction du président Poutine au casus belli fomenté par Nuland et consorts date de la nuit du 22 au 23 février 2014. Récupérer la Crimée, c’était la seule solution à peu près pacifique pour empêcher l’OTAN de s’installer à Sébastopol.

A propos, hier, c’était le 5e anniversaire du pogrom d’Odessa. Comme je n’ai ni télé ni radio, je suppose que nos médias ont parlé en boucle des cinquante victimes brûlées dans la maison des syndicats.

34 réactions et commentaires

  • Duracuir // 03.05.2019 à 07h11

    Limites, limites, je veux bien mais les USA progressent encore. Quoiqu’on en dise, et je suis vraiment inquiet en pensant que leur prochain coup de poker sera probablement la Biélorussie. A la frontière de laquelle, l’OTAN (et la France) masse divisions blindées et force aérienne. En tout cas, les dignitaires de ce pays ont l’air de vouloir tourner leur veste. Et là, la Russie ne laissera pas faire comme en Ukraine.

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    • Fritz // 03.05.2019 à 07h26

      Si ces fous furieux réalisent un coup d’État en Biélorussie comme ils l’ont fait en Ukraine il y a cinq ans, ce sera la guerre nucléaire. Jamais les responsables d’une catastrophe internationale n’auront été aussi clairement identifiés, avant ladite catastrophe, et ce depuis des années.

      Merci à Patrick Lawrence, qui m’apprend que la réaction du président Poutine au casus belli fomenté par Nuland et consorts date de la nuit du 22 au 23 février 2014. Récupérer la Crimée, c’était la seule solution à peu près pacifique pour empêcher l’OTAN de s’installer à Sébastopol.

      A propos, hier, c’était le 5e anniversaire du pogrom d’Odessa. Comme je n’ai ni télé ni radio, je suppose que nos médias ont parlé en boucle des cinquante victimes brûlées dans la maison des syndicats.

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      • Amora // 03.05.2019 à 11h35

        Fritz je n’ai lu ou vu aucun reportage sur les 5 ans post pogrom d’Odessa sinon sur les réseaux sociaux. La presse mainstream l’ignore superbement.

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      • Duracuir // 03.05.2019 à 11h55

        Il n’y aura pas de Maïdan ce coup ci. Ce qui se jouerait c’est un retournement stratégique effectué par les dirigeants biélorusse eux même. Les Russes ne pourront laisser faire et les Biélorusses pourront crier à l’invasion et demander l’aide internationale. Vous voyez le m….Ier ?

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        • Fritz // 03.05.2019 à 16h09

          Je ne le vois pas, mais je le devine. Cette corruption des dirigeants biélorusses serait tout à fait dans la manière US.

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      • Krystyna Hawrot // 05.05.2019 à 00h11

        Nos amis d’Odessa ont publiés ce reportage sur la commémoration à Odessa le 2 mai
        http://fact.international/2019/05/odessa-massacre-five-years-passed-nothing-changed/

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    • Alfred // 03.05.2019 à 15h40

      C’est intéressant. Avez vous des sources vers lesquelles nous aiguiller ?

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  • Fritz // 03.05.2019 à 07h44

    Et merci à Patrick Lawrence de nous donner un aperçu différent des slogans de notre presse pourrie.
    Ah, si les Gilets jaunes protestaient au Venezuela au lieu de protester en France, ils deviendraient tout mignons.
    Et même des « héros de la liberté », des « combattants de la Démocratie ».

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  • yack2 // 03.05.2019 à 08h34

    Le jour ou l’on nommera les choses par leurs noms et non pas de se noyer dans des artifices de communication, ce jour le monde s’éveillera. Ainsi de dire que l’extrême droite n’est pas ou on nous la montre …..Mais sous notre nez en les personnes des Trump, Bolton, Macron, etc etc, ces mêmes qui se revendiquent de la démocratie, voir du progressisme. Ils représentent une oligarchie internationale ( au sens géographique comme organisationnel) mortifère dont les desseins et les méthodes sont extrémistes.Pas convaincu? Jetez un oeil sur le nombre de guerres,de morts, de changement de régimes, de migrations forcées,de désastres économiques et mettez le en rapport avec la concentration sans précédent de la richesse. C’est pourquoi le Venezuela est et doit être un combat international car si cette digue saute, outre la boucherie inévitable, la simple idée d’un changement sera reportée à l’infini…Et ce qui croit que se sort ne peut être réservé qu’aux républiques exotiques se fourre le doigt dans l’oeil jusqu’à l’épaule.

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  • Bili // 03.05.2019 à 08h40

    Dans sa liste de tentative de déstabilisation/coup d état foireux fomenté par l Empire US, l auteur oublie la Turquie.
    Les peuples et gouvernement de résistance on appris du passé et ne se laisseront pas faire si facilement…

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  • vert-de-taire // 03.05.2019 à 09h41

    Comme quoi, le laisser-faire des populations pour leurs dirigeants est tragique.

    Reprendre le pouvoir, refaire de la démocratie est la priorité pour (tenter d’) éviter la fascisation en marche…

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  • Sébastien // 03.05.2019 à 09h49

    Encore, la guerre, ça va, mais l’exportation du politiquement correct et des toilettes dé-genrées, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

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  • tchoo // 03.05.2019 à 10h10

    Immanquablement lorsque ici on parle de sa très chère Amérique Louis intervient pour défendre ces pauvres yankees qui oeuvrent pourtant pour le bien du monde.
    Entreprise vaine si l’en ait car comment défendre l’indéfendable , l’artifice de la langue est un procédé tellement infantile que l’on finit par ne plus vous lire cher Louis ( n°combien déjà ?)

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  • Loxosceles // 03.05.2019 à 10h12

    J’avoue que si le seul apport des rares commentaires en anglais que nous avons est de réciter parfaitement le mythe de l’exceptionnalisme américain, gendarme du monde, autant imposer le français dans les commentaires, que chacun puisse saisir le fond de cette prose saisissante autant que consternante.

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  • Nakor le cavalier bleu // 03.05.2019 à 10h30

    Si tant est que votre Trump ait à cœur l’intérêt des Etats Unis, il cesserait immédiatement les ingérences dont se sont fait la marque de fabrique cet empire sur le déclin. Mais je doute fermement qu’il sache réellement ce qu’il fait vu les serpents qui gravitent autour de lui (ça et le personnage en tant que tel). Quand au « tyran » Maduro, il me semble que celui ci a été élu au suffrage universel direct, au cours d’élections en réglè, reconnues par les observateurs internationaux, et que leur résultat a été accepté par les partis y ayant participé. Peut on en dire autant aux Etats Unis ? ^^

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  • Nakor le cavalier bleu // 03.05.2019 à 10h42

    Quand à nous dire que la majorité de la population veut le départ du « grand méchant dictateur socialiste qui mange des enfants, enlèves des journalistes et projette d’envahir les Usa »…. C’est vrai. La majorité de la population veut son départ. Si par population vous excluez les noirs, les métisses, les créoles et les indigènes, pour ne garder que les blancs et les riches (les descendants des élites coloniales espagnoles pour faire simple). Non, vous avez raison, il n’y a jamais eu (ironie) de manifestations de soutien de la part des locataires du pays (on ne va pas dire la population puisque les noirs, les indiens, les créoles et les métisses n’en font pas partie ^^) en faveur de Maduro au cours de ces derniers mois. Tout à fait. Affirmer le contraire serait faire de la propagande russe et toute preuve contraire au discours dominant serait un faux. ^^

    Mais il est vrai qu’une grande partie de la -population- locataires semble souffrir d’un manque de produits de premières nécessités (nourriture, médicaments….)…. Certainement pas du aux sanctions contre le pays. ^^

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    • ouvrierpcf // 03.05.2019 à 12h08

      la majorité de la population souffre de multiples manquements , mais la majorité de la population donc le Peuple n’est pas homogène entière elle est un tout . ce tout possède une histoire un vécu .comme les enfants quand les parents divorcent ils font avec mais ils se souviendront toute leur vie de Papa et et de maman Quand une guerre une crise une révolte la misère les manques les grèves les pénuries changent ou bouleverse un peuple il fait avec Mais sa mémoire entrepose les images les faits les hommes et les femmes dirigeants ou pseudo . En 1939 mon grand père mineur de fond du charbon encore sous sa nationalité a fait avec En 1941 quand il est mort ma grand mère n’avait pas le sou pour l’enterrement il fut mis dans un trou dans le jardin de l’école Ce sont les communistes qui lui organisèrent une collecte pour lui trouver une place dans la fosse commune du cimetière Et bien moi j’ai retenu cette leçon et je l’enseigne et l’enseignerais à ma petite fille arrivée il y a 6 mois

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  • Philvar // 03.05.2019 à 11h35

    Dans cette France qui ne peut penser qu’à gauche tant depuis presque 40 ans c’est la doxa, se rebeller c’est être un fasciste, voir tous les noms d’oiseaux orwelliens créés de toutes pièces ; alors vivement que ma génération disparaisse pour que les incultes mondialistes puissent se réfugier dans le dieu de la charia. S’en suivront de longs siècles d’obscurantisme reposants

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    • traroth // 03.05.2019 à 14h50

      « cette France qui ne peut penser qu’à gauche »

      Ça a l’air fort, ce que vous prenez…

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    • theuric // 03.05.2019 à 19h38

      Si l’Union-Européenne, l’empire U.S. et la France ont un gouvernement de gauche, étant entendu qu’il faut, tout d’abord, définir ce qu’elle est, alors moi je suis curé, bouddhiste et moine shinto.
      Et mon cul c’est du poulet!

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      • V_Parlier // 03.05.2019 à 20h14

        Le problème est que ce genre de débat sur la définition de la gauche peut durer indéfiniment, tant on a dans ce plan « panétasunien » aussi bien de la gauche institutionnelle européenne que de la droite libérale. (C’est d’ailleurs pour cela que Macron est vu de droite par la gauche plus « dure » et vu de gauche par la droite conservatrice et souverainiste).

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        • Fritz // 03.05.2019 à 20h40

          C’est tout le problème avec les gens qui tiennent à leur « identité » (de gauche ou de droite). Ils la défendent mordicus, rejettent dans l’autre camp ce qui leur déplaît, et ils s’épuisent à définir le label qui leur est si cher. Et comme ils ne voient pas que le monde a changé depuis la grande convergence libérale-libertaire des années 1980, ils laissent le Système prospérer. Aujourd’hui ce système s’appelle Macron, UE, OTAN.

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        • traroth // 06.05.2019 à 13h46

          Voler le sens des mots, c’est le premier pas de la stratégie de la droite depuis toujours.

          Quand les mots ont perdu leur sens, il y a des idées qu’il devient impossible d’exprimer. Lisez « 1984 » d’Orwell pour vous en convaincre.

          La distinction entre gauche et droite est très claire. Être de gauche, c’est se battre pour l’intérêt de l’ensemble de la population. Être de droite, c’est tout le reste. C’est à dire se battre pour les intérêts d’une fraction de la population, pas forcément toujours la même, généralement les puissants du moment.

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  • s // 03.05.2019 à 11h52

    André, voyons, ce n’est pas à lui de parler français, c’est à nous de parler anglais !

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    • Michael // 03.05.2019 à 12h46

      … et un anglais aussi torturé que celui de Louis, d’ailleurs !
      Ça n’aurait pas de sens de s’exprimer correctement en anglais, ce ne serait pas du vrai globish sans les maladresses du genre « people are quite bored about his regime which makes them starving » ! Ah, le globish, une telle médiocrité trouve presque un certain charme !

        +2

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    • RGT // 03.05.2019 à 12h51

      Je pensais rédiger un petit commentaire « sympathique » dans la langue du Donald (ou de Daffy, au choix) et je me suis rapidement aperçu que ça n’en valait pas du tout la peine.

      Répondre à l’invective par une autre invective, c’est se rabaisser au niveau peu glorieux de son adversaire.

      Je me contenterai simplement de lui signaler que nous n’avons aucun droit de décider à la place d’un peuple de ce qui est bon pour lui. Qu’on foute la paix aux Vénézuéliens et aux autres « ennemis de la Démocratie » une bonne fois pour toutes.

      Pour l’instant, et malgré tous les commentaires « avisés » de nos chères (très chères) élites et des éditocrates Maduro a été élu tout à fait normalement par la majorité de la population et malgré le battage médiatique très coûteux à son encontre.

      Nous ferions mieux de nous le rappeler avant de critiquer cet homme.
      Surtout quand on se rappelle que les « démocrates » occidentaux ont été élus « légitimement » suite à un battage publicitaire et avec une majorité écrasante frisant les 20% de la population en âge de voter.

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  • Chris // 03.05.2019 à 12h03

    Bof, un petit troll qui s’amuse. Il aime bien l’image qu’il projette. Un Micron sans le réseau…

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  • Duracuir // 03.05.2019 à 12h06

    Est il bien pertinent d’invoquer la doctrine Monroe. Celle ci n’était pas une affirmation de la domination des USA sur l’Amérique mais un refus de voir les puissances colonialistes européenne de venir régler leur compte et mettre le b… Sur le continent : Espagnols et Portugais voulant conserver leurs empire et les Anglais jouant (déjà) les révolutions de couleur pour les démembrer.

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    • Jérôme // 03.05.2019 à 13h19

      Ventait les deux. Le but était bel et bien d’avoir une chasse gardée. Il a juste fallu attendre que la puissance industrielle des états-uniens se développe suffisamment pour qu’ils puissent projeter leur puissance à la figure de tous les autres pays des Amériques.

        +3

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  • Myrkur34 // 03.05.2019 à 12h33

    Ce que l’on ne saura jamais, ou peut-être dans 50 ans c’est si Chavez n’a pas été un peu obligé d’endetter le pays auprès des chinois ou autres prêteurs du fait des continuelles pressions, oukases,travail de sape des USA.On peut être l’un des pays les plus riches au monde fin des années 70, si cette richesse est accaparée par une petite minorité,forcément la réaction populaire arrive. Je me souviens de vieux reportages au début de l’ère chaviste expliquant que 5% de la population possédait tout au Venezuela.
    A noter que le nouveau président mexicain (humaniste de gauche) soutient toujours le régime Maduro.

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  • theuric // 03.05.2019 à 15h19

    Ce qu’il se passe est plutôt simple à définir si nous utilisons l’optique d’un modèle historique: la chute de l’empire romain comparé à celle de l’empire U.S..
    Comme il en fut du premier qui, progressivement, c’était retiré de ses possessions hors de ce qui est aujourd’hui l’Italie, allant même jusqu’à créer une seconde Rome, Constantinople, qui, de fait, avait fait disparaître la moitié de son territoire.
    Le second, lui, l’empire U.S., gouverné par ce que je pense être le dernier des réformateurs impériaux, Donald Trump, se replie sur ses bases arrière, soit ce qui constitue, pour lui, ses possessions, les deux Amériques nord et sud, la raison en est visible et est la même que son prédécesseur, il est ruiné.
    Ce recul est lent à cause des faucons qui ralentissent de retrait.
    A ce processus se rajoute les forces, surtout russe, qui, comme le firent les U.S.A. au temps de l’U.R.S.S., contiennent et maintenant contraignent l’empire, le forçant à reculer jusqu’à son territoire.
    Et l’U.E. dans tout cela?
    L’affaiblissement des Etasunis fait qu’une lutte sourde s’épanouit entre plusieurs forces: germanique, l’administration de l’U.E., les U.S.A. et le patriotisme des pays qui remonte, à l’exemple des gilets jaunes.

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    • theuric // 03.05.2019 à 15h36

      Pour définir ce que sera la disparition de l’empire U.S., il faut avoir à l’esprit ce que fut les mécanismes de celle de l’U.R.S.S..
      Il y avait trois forces en présence, réformatrice représentée pas Mr. Gorbatchev, conservatrice, l’administration soviétique et, plus discrète, dissolvante, les forces économico-libérale plus ou moins néolibérale et oligarchique représenté pas Eltsine.
      Ce fut, à l’époque, le combat acharné entre les deux premiers qui mena, pour faire vite, à la prise de pouvoir du troisième, prise de pouvoir précédée par le retrait russe du pacte de Varsovie, ce qui le détruisit.
      Nous pouvons, sous des formes différentes et, sous un certain coté, inverse, observer la même chose aux U.S.A..
      Le réformisme est représenté par Mr. Trump (quoi que nous pensions de lui part ailleurs), l’état profond étant la puissance conservatrice, et, en tant que constituant de celles dissolvantes, une nébuleuse socialiste/communiste, dans le sens ancien du terme pour nous, plus ou moins active et organisée dont, je vous l’avoue, je n’ai que peu de preuve, si ce n’est ces 2 soldats virés de l’armée car avouant leur obédience communiste.
      J’émets l’hypothèse qu’un processus similaire à l’U.R.S.S. procèdera à la disparition de ce qui encore un peu le dernier et ultime empire, celui U.S..

        +1

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  • mican // 04.05.2019 à 08h52

    un peu de respect pour la syntaxe, au moins dans le titre : on dit «à quelle époque» mais «dans quelle siècle».

      +0

    Alerter
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