Les Crises Les Crises
21.juillet.201321.7.2013 // Les Crises

[Billet invité] « Platon aujourd’hui », par Patrick Juignet

Merci 96
J'envoie

Il m’a semblé intéressant de prendre du recul. J’ai relu il y a peu le passage du livre VIII de La République de Platon, qui traite de sa vision des formes de gouvernement possibles. Platon y explique pourquoi selon lui la Démocratie finit par sombrer dans le chaos, raison pour laquelle il soutenait une forme de « monarchie éclairée ». J’ai trouvé la réflexion intéressante – non pas pour soutenir la monarchie – mais plutôt pour prendre conscience des risques d’une démocratie partant à vau-l’eau.

Le texte original de Platon en français est disponible ici. J’ai demandé à un lecteur du blog, Patrick Juignet, docteur en philosophie, de nous en faire une synthèse. Je le remercie pour son aide précieuse.

« Si un Etat veut éviter (…) la désintégration civile (…), il ne faut pas permettre à la pauvreté et à la richesse extrêmes de se développer dans aucune partie du corps civil, parce que cela conduit au désastre. C’est pourquoi le législateur doit établir maintenant quelles sont les limites acceptables à la richesse et à la pauvreté. » [Platon, Les Lois, L.744d]

Nous commencerons par un avertissement afin d’éviter des illusions rétrospectives et l’utilisation anachronique des propos de Platon. La jeunesse de Platon se passa à Athènes au milieu de troubles politiques graves : guerre, alternance entre tyrannie et démocratie. Il vit son maître Socrate mourir, après sa condamnation. Vers la fin de sa vie, il fut fait prisonnier et l’un de ses meilleurs amis fut assassiné. C’est donc un homme qui a une forte expérience de la vie politique. Mais, il ne faut pas oublier que c’est un homme de l’antiquité qui vécut de 427 à 348 av JC : les concepts qu’il emploie et sa manière de voir le monde sont très différents de la nôtre.

Le cadre général de la pensée de Platon

Les idées

 Chez Platon, l’homme est divisé en un corps et une âme. L’âme a trois parties : la raison permettant du savoir et l’intelligence, le courage permettant l’affrontement la lutte et l’appétit sensuel, dirigeant la nutrition, la reproduction, la conservation. Pour Platon, si tous les hommes ont une âme tripartite, il existe des inégalités dans la répartition de ces attributs : certains sont dominés par la recherche de la gloire, d’autres par leurs talents domestiques et, d’autres enfin par leurs capacités à raisonner justement.

Sa sociologie est calquée sur l’organisation sociale de l’antiquité. La population est divisée en deux classes bien distinctes : les esclaves et les hommes libres. Parmi ces derniers on trouve le peuple et les dirigeants.

Sa conception sociopolitique se fonde sur une correspondance entre l’homme et la société. À la domination d’une partie de l’âme correspond une catégorie sociale. Si l’appétit sensuel est le plus fort il forge un homme du peuple (paysans, artisan et commerçants qui excellent dans la vie domestique). L’âme dominée par la force et le courage formera les guerriers, chargés d’assurer la défense. Si la sagesse et le savoir sont au commande de l’âme , ces hommes philosophes seront appelés à former les dirigeants et les magistrats. La séparation des rôles est stricte : les philosophes doivent diriger la cité, les guerriers la défendre et le peuple la nourrir. Les esclaves ne comptent pas.

La Cité idéale

Dans la Cité idéale, qui est aristocratique, les dirigeants, nommés les « gardiens » sont responsables de la sécurité et de la gestion de la Cité. Ils sont répartis en deux catégories : les gardiens « auxiliaires » et les gardiens « parfaits » ou régents, les premiers, normalement les plus jeunes, étant responsables de la sécurité interne et externe (dont la police et l’armée) et les seconds, les sages, veillant sur la bonne marche et sur l’harmonie de la Cité. L’éducation est un monopole de l’État, et elle ne concerne que les enfants, fils et filles, des gardiens. Les gardiens sont obligés de se consacrer entièrement au service de l’État. Ils n’ont droit ni à des richesses matérielles (créatrices de jalousies et de conflits), ni à des distractions même légères (mettant la vertu en péril), ni à des ambitions privées. Ils ont tout en commun : le logement, les repas, les femmes, les enfants. À la tête de la Cité se trouve un « roi-philosophe » (dont Archytas de Tarente pouvait être un exemple), idée reprise dans La Politique, mais abandonnée dans Les Lois, où un « Conseil nocturne » reprend les fonctions de la plus haute autorité. La société idéale selon Platon est statique car le changement ne peut qu’engendrer le mal, la décadence (La République, 797d).

La hiérarchie doit être stricte et fixe. Elle se justifie du rapport au savoir de chaque classe sociale. Le peuple est guidé par l’opinion (la doxa) et les illusions et ne peut donc décider rationnellement pour conduire les affaires de la Cité. Les guerriers recherchent la gloire, Platon leur reconnaît de la noblesse, mais une irrationalité car ils se fondent sur leur force physique essentiellement. Enfin, les philosophes sont dans un rapport intime avec le savoir, ils y consacrent toute leur activité. Il est donc logique, pour Platon, de leur confier les rênes de la Cité. Ainsi apparaît la notion de Justice chez Platon : la société juste est celle qui met chacun (peuple, guerriers, philosophes) à sa place.

Chez Platon, le régime politique idéal est une aristocratie où le savoir et la raison dominent. Tous les autres régimes (ploutocratie, oligarchie, démocratie, tyrannie) sont le fruit de la décadence et du désordre.

L’ordre, naturel et social, ont pour origine les idées situées au-delà du monde terrestre (le monde perçu par nos sens). Dans ce monde des idées, en dernier ressort, au-dessus de toutes les idées, se tient un principe suprême et très général, le Bien. Toute la société doit se hiérarchiser pour réaliser sur terre l’idée du Bien. Le philosophe-roi est comme le prêtre qui joue le rôle d’intermédiaire entre les idées et la société humaine. Il doit être l’ambassadeur du Bien sur terre. C’est ce qui le conduit Platon à proposer un modèle hiérarchisé de la société, dont l’organisation ne relève pas de la volonté humaine, mais de l’application du Bien. C’est un modèle social archaïque lié au religieux. Le bien dont on doit s’inspirer pour organiser la société dépasse l’homme. Tant que l’organisation politique de la société reste attachée à son principe et se soumet à son rayonnement, l’ordre règne. Si on se détache de ce principe, les éléments de la société entrent en conflit. Comme le dit Émile Bréhier, pour Platon « l’ordre n’est pas une conquête humaine sur les forces déréglées, il est plutôt au fond du réel » et cet ordre idéal est révélé au philosophe par une intuition intellectuelle » (Histoire de la philosophie, PUF, p. 130).

Les divers gouvernements des Cités

L’origine des déviations

 Platon développe une philosophie morale qui s’applique à l’organisation sociale et à la politique. Sa thèse principale est que le désordre et la tyrannie viennent de vices qui sont autant sociaux qu’individuels (ils touchent à la fois la cité et l’âme des individus). Les deux principaux sont l’excès (excès de désir, avidité ) et l’irrespect des lois, tous deux dus à l’ignorance et au manque d’éducation. Il évoque aussi constamment un ressort générationnel, le rapport des jeunes aux aînés, du fils au père. On verra que, de décadence en décadence, le rapport se dégrade jusqu’au parricide. Pour évoquer cette décadence, nous nous référerons dans la suite de l’article à La République, livre VIII, cité selon la numérotation traditionnelle.

Ces vices produisent une perversion des gouvernements qui aboutit à quatre Cités injustes, que Platon appelle la timarchie, l’oligarchie, la démocratie, la tyrannie.

Citons-le à ce sujet :

« Si donc il y a cinq espèces de cités, les caractères de l’âme, chez les individus, seront aussi au nombre de cinq. Sans doute. Celui qui répond à l’aristocratie, nous l’avons déjà décrit, et nous avons dit avec raison qu’il est bon et juste. Nous l’avons décrit. Ne faut-il pas après cela passer en revue les caractères inférieurs : d’abord celui qui aime la victoire et l’honneur, formé sur le modèle du gouvernement de Lacédémone, ensuite l’oligarchique, le démocratique et le tyrannique ? Quand nous aurons reconnu quel est le plus injuste, nous l’opposerons au plus juste, et nous pourrons alors parachever notre examen et voir comment la pure justice et la pure injustice agissent respectivement sur le bonheur ou le malheur de l’individu, afin de suivre la voie de l’injustice, si nous nous laissons convaincre par Thrasymaque, ou celle de la justice si nous cédons aux raisons qui se manifestent déjà en sa faveur. Parfaitement, dit-il, c’est ainsi qu’il faut faire. Et puisque nous avons commencé par examiner les moeurs des États avant d’examiner celles des particuliers, parce que cette méthode était plus claire, ne devons-nous pas maintenant considérer d’abord le gouvernement de l’honneur (comme je n’ai pas de nom usité à lui donner, je l’appellerai timocratie (ou timarchie), passer ensuite à l’examen de l’homme qui lui ressemble, puis à celui de l’oligarchie et de l’homme oligarchique; de là porter nos regards sur la démocratie et l’homme démocratique; enfin, en quatrième lieu, en venir à considérer la cité tyrannique, puis l’âme tyrannique… » (544a/ 545a).

Les interactions envisagées se passent entre les dirigeants et puis, à partir de la démocratie, entre les dirigeants et le peuple. Les esclaves, c’est-à-dire la majorité de la population, sont exclus du jeu.

La première décadence : la « timarchie » ou « timocratie »

On pourrait définir la timarchie comme un gouvernement mixte fondé encore sur la loi et l’ordre, mais en même temps sur la servitude et la guerre. C’est un régime autoritaire et guerrier.

Les enfants dégénérés des aristocrates forment « une génération nouvelle, moins cultivée, de laquelle (546e) sortiront des chefs peu propres à veiller sur l’État ». Arrivés à l’âge d’homme, ils sombrent dans leurs mauvais penchants et cherchent à s’enrichir. ll s’ensuit une discorde avec les aristocrates restant et une lutte, après laquelle les deux clans se partagent les biens du peuple et le réduise en servitude. Le goût du lucre gagne les « gardiens » qui ne font plus leur devoir.

« De tels hommes seront avides de richesses, comme les citoyens des États oligarchiques ; ils adoreront farouchement, dans l’ombre, l’or et l’argent, car ils auront des magasins et des trésors particuliers, où ils tiendront leurs richesses cachées, et aussi des habitations entourées de murs , véritables nids privés, dans lesquelles ils (548b) dépenseront largement pour des femmes et pour qui bon leur semblera. »

La guerre s’ensuit, comme moyen de satisfaire cet appétit de biens en s’emparant de celui des cités voisines. Pour mener cette guerre on n’appelle plus des sages mais des aventuriers (rusés etc..) à la tête de la citée et on valorisera l’honneur guerrier. C’est le règne de la rivalité et de l’ambition. Cette Cité a une organisation intermédiaire entre l’aristrocratie et l’oligarchie car elle garde une partie des traits de l’ancienne et prend une partie de la suivante, mais elle est surtout marquée par la rivalité et l’importance de la guerre.

Les traits qui caractérisent le timocrate sont le courage, l’ambition et l’amour des honneurs. Il est avare et tourné vers l’activité physique, la chasse et la guerre. C’est le fils d’un père homme de bien, mais déchu.

La deuxième décadence : L’oligarchie

Par oligarchie Platon désigne « un gouvernement fondé sur le cens (note :une quantité d’argent), ou les riches commandent et les pauvres ne participent point au pouvoir  » (550d).

Le goût des richesses s’accentue. L’appétit de gain, la pratique du vil négoce deviennent le mobile principal de l’activité des citoyens. On amasse, on thésaurise. Platon dit : « les citoyens se découvrent des sujets de dépense et, pour y pourvoir, ils tournent la loi et lui désobéissent, eux et leurs femmes. (550e) Ensuite, j’imagine, l’un voyant l’autre et s’empressant de l’imiter, la masse finit par leur ressembler. » Puis, il se produit une inversion des valeurs entre richesse et vertu : « plus ils ont d’estime pour la richesse, moins ils en ont pour la vertu. Quand la richesse et les riches sont honorés dans une cité, la vertu et les hommes vertueux y sont tenus en moindre estime ».

Le gouvernement adopte le cens comme mesure d’aptitude au pouvoir et les oligarques ( les ploutocrates disait Socrate) prennent complètement le pouvoir dans la cité. Deux clans se forment, les riches et les pauvres et les seconds sont les plus nombreux car « presque tous les citoyens le sont, à l’exception des chefs« . De plus toute cité où il y des pauvres « recèle aussi des filous, des coupe-bourses, des hiérosules, et des artisans de tous les crimes de ce genre« . 552e … que les autorités contiennent délibérément par la force. La société se divise en deux classes celles des pauvres et celle des riches.

Le trait de caractère de l’oligarche est l’avidité, l’avarice, la passion du gain. Il suit d’abord son père puis s’en détourne en le voyant brisé par la Cité.

La troisième décadence : La démocratie

La démocratie est le gouvernement par le peuple, de presque tous les hommes libres de la Cité.

Dans la Cité ploutocrate, « lorsque les gouvernants et les gouvernés se trouvent ensemble, …, les pauvres robustes constate la faiblesse des riches et les sentent à leur merci« . Le rapport de force s’inverse et la démocratie apparaît « lorsque les pauvres, ayant remporté la victoire sur les riches, massacrent les uns, bannissent les autres, et partagent également avec ceux qui restent le gouvernement et les charges publiques« . La démocratie s’établit, soit par la voie des armes, soit par la crainte qui oblige les riches à se retirer.

Les premiers temps sont heureux. « En premier lieu, n’est-il pas vrai qu’ils sont libres, que la cité déborde de liberté et de franc-parler, et qu’on y a licence de faire ce qu’on veut? …Or il est clair que partout où règne cette licence chacun organise sa vie de la façon qui lui plaît. On trouvera donc, j’imagine, des hommes de toute sorte dans ce gouvernement plus que dans aucun autre. » (557c).

Malheureusement, la démocratie favorise l’émergence d’un homme qui ne sait plus « hiérarchiser » ses désirs et tout va à l’excès, l’égalité, la liberté, le désir.

  • elle installe une société qui égalise toutes les valeurs, en ignorant les êtres d’exception. « Le gouvernement dispense une sorte d’égalité aussi bien à ce qui est égal qu’à ce qui est inégal« . (558b).
  • ce que la démocratie regarde comme son bien suprême, la liberté, se perd car s’installe une indifférence pour le reste et l’anarchie s’installe.
  • les jeunes qui n’ont pas eu d’éducation, ni appris la tempérance, et qui voient ces valeurs rejetées, cèdent aux désirs superflus, sans limite, goûtant au hasard à tous les plaisirs qui se présentent.

Un renversement du rapport générationnel s’installe : « le père s’accoutume à traiter son fils comme son égal et à redouter ses enfants, que le fils s’égale à son père et n’a ni respect, ni crainte pour ses parents, …Le maître craint ses disciples et les flatte, les disciples font peu de cas des maîtres et des pédagogues. … les vieillards, de leur côté, s’abaissent aux façons des jeunes gens » (563b). Finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne.

Le démocrate est ignorant, intempérant plein de passion et d’appétits, gouverné par des désirs superflus. Les aînés ne sont plus un modèle pour lui.

La quatrième décadence : La tyrannie

La tyrannie est le gouvernement d’un seul, le tyran qui contrôle tout de manière autocratique.

La démocratie conduit à des excès en tout : excès d’égalité, excès de liberté et excès de désir. Cette situation finit par faire peur aux dirigeants les plus riches. Ils décident donc d’ employer « tous les moyens qui seront en leur pouvoir » afin de maîtriser le peuple. Ils vont le dominer en l‘abusant, en lui faisant progressivement perdre tout sens critique. Les autres dirigeants, de leur côté, les accusent, bien qu’ils ne désirent point de révolution, de conspirer contre le peuple et d’être des oligarques. Dès lors ce sont poursuites, procès et luttes entre les uns et les autres.  » à la fin, lorsqu’ils voient que le peuple, non par mauvaise volonté mais par ignorance, et parce qu’il (565c) est trompé par leurs calomniateurs, essaie de leur nuire, alors, qu’ils le veuillent ou non, ils deviennent de véritables oligarques …« ;

Ensuite, « le peuple finira par prendre l’habitude de mettre à sa tête un homme dont il nourrit et accroît la puissance » (565d). Ce tyran finira par s’enivrer peu à peu de son pouvoir. Dans les premiers jours de son pouvoir, il flattera les pauvres et les riches. Mais très rapidement, tel un loup, il ne saura « s’abstenir du sang des hommes de sa tribu…Les accusant injustement et les traitant devant les tribunaux…Il fomentera alors une sédition contre les riches » pour réduire leurs pouvoirs. Ceux-ci, finalement alertés, chercheront à comploter afin de le faire disparaître. Mais ce dernier décidera de s’entourer d’une garde rapprochée puis s’octroyer le pouvoir absolu et se protéger.

Le tyran, nous rappelle Platon : « dans les premiers jours, sourira et fera bon accueil à tous ceux qu’il rencontrera, déclarera qu’il n’est pas un tyran, promettra beaucoup et en particulier en public, remettra des dettes, partagera des terres au peuple et à ses favoris, affectera d’être doux et affable envers tous » (566d-567c).

« Mais ensuite il suscitera des guerres pour que le peuple ait besoin de guerres…et pour que les citoyens appauvris par les impôts soient obligés de songer à leurs besoins quotidiens et conspirent moins contre lui,…ou pour que certains, qui ont l’esprit trop libre pour lui permettre de commander, puisse se faire tuer en étant livré aux coups de l’ennemi … Il se comportera alors comme le mauvais médecin car alors que le bon fait « disparaître ce qu’il y a de mauvais en laissant ce qu’il y a de bon : lui fera le contraire » (567). Il videra peu à peu la Cité de ses meilleurs éléments, pour mettre au contraire en évidence ceux qui sont de piètre qualité morale et intellectuelle.

Le tyran est orgiaque, voleur, comploteur, rusé. Il tuera son père si nécessaire. Le tyran est un parricide.

Que retenir ?

Pour tirer un enseignement de Platon, il faut bien sûr fait abstraction de son interprétation religieuse-idéaliste du politique. Son idée d’une société juste par stricte hiérarchie des trois composants (raison, courage, appétit sensuel), incarnés par des castes hiérarchisées, permettant la réalisation du Bien transcendant, paraît bien archaïque. Cela étant, ses descriptions empiriques ont une étonnante actualité. Dans La République on reconnaît des comportements et des problèmes politiques identiques à ceux qui sont présents de nos jours. Comment est-ce possible ?

On peut faire l’hypothèse d’une permanence des passions humaines et donc des procédés politiciens pour manipuler les masses. Dans la mesure où aucun assagissement ne s’est produit, il y a une identité relative des problèmes de vie en société, malgré la différence d’époque. On pourrait donc reprendre La république comme une fable morale nous invitant à réfléchir sur notre société.

Que retenir dans cette fable sociopolitique ? Nous nous limiterons à deux aspects, les mœurs et les régimes politiques. Regardons-y de plus près.

Du côté des mœurs

Nous voyons bien des similitudes.

La passion pour l’argent, les biens et les honneurs est toujours la même. « De tels hommes seront avides de richesses, …ils adoreront farouchement, dans l’ombre, l’or et l’argent, car ils auront des magasins et des trésors particuliers, où ils tiendront leurs richesses cachées, et aussi des habitations entourées de murs, véritables nids privés, dans lesquelles ils dépenseront largement pour des femmes et pour qui bon leur semblera ». Alors ça, ça n’a vraiment pas changé ! Les magasins sont remplacés par des placements ou des comptes dans les paradis fiscaux et les villas de luxes entourés de hauts murs fleurissent dans les lieux touristiques.

On constate aussi que la balance entre richesse et vertu joue toujours. « Quand la richesse et les riches sont honorés dans une cité, la vertu et les hommes vertueux y sont tenus en moindre estime ». De nos jours, plutôt que de choisir le bien public, les jeunes s’orientent vers les professions les plus lucratives. C’est frappant pour les jeunes ingénieurs de haut niveau qui désertent les grands travaux pour la finance.

L’appétit de lucre s’accompagne toujours d’un mépris de la moralité. Détournement de fonds, de biens sociaux, prise illégale d’intérêts, emplois fictifs, pots de vins, etc., les « affaires » sont innombrables. Ceci est accentué par le fait que « Les citoyens se découvrent des sujets de dépense » et donc, pour y pourvoir, « ils tournent la loi et lui désobéissent, eux et leurs femmes ». C’est ce que l’on observe de nos jours. Bien entendu, l’effet d’entraînement est toujours aussi fort. «  l’un voyant l’autre et s’empressant de l’imiter, la masse finit par leur ressembler« .

Le « jeunisme », que l’on pourrait croire vraiment de notre temps, puisqu’il est apparu dans les années 70 80, existait déjà il y 2000 ans : « les vieillards, de leur côté, s’abaissent aux façons des jeunes gens et se montrent pleins d’enjouement et de bel esprit, imitant la jeunesse de peur de passer pour ennuyeux ». Est-ce un signe de mutation sociologique ?

On déplore avec insistance depuis une vingtaine d’année les malheurs de l’éducation nationale : les profs malmenés, leur autorité contestée par les élèves et les parents, le niveau insuffisant d’éducation, les classes intenables. Eh bien ils ne sont pas propres à notre époque. « Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants », cela aboutit inévitablement au désordre.

Quant au désir effréné et superflu tant dénoncé par Platon, il est typique de notre époque. Notre société de consommation par son idéologie et par la publicité engendre un maximum d’envies de toutes sortes. De nouveaux désirs superflus et dispendieux apparaissent sans cesse, dont nous n’avions même pas idée avant qu’ils ne soient mis sur le marché ! Le consommateur est bien comme le « bourdon » parasite de la ruche « livrant le commandement de son âme au plaisir qui se présente, …, jusqu’à ce qu’il en soit rassasié, et passe ensuite un autre ».

Enfin la tendance procédurière qui se développe en Europe et qui semble nous venir des USA, était déjà là du temps de Platon : « Dès lors ce sont poursuites, procès et luttes entre les uns et les autres« . Eh oui, tout pareil !

Etonnant n’est-ce pas ?, dirait Pierre Desproges.

Du côté politique

La démocratie politique telle que nous la connaissons en Europe n’est pas propice à la tyrannie. Au contraire elle tend à limiter les ambitions démesurées des uns et des autres. Le dérapage en Allemagne en 1933, après la république de Weimar, a rendu prudent. De nos jours, nos démocraties sont plutôt entrain de devenir des oligarchies.

Reprenons la définition de Platon. L’oligarchie est « un gouvernement ou les riches commandent et les pauvres ne participent point au pouvoir « . Or c’est bien ce qui se passe, sauf que l’oligarchie qui se met en place actuellement n’est pas directement politique, elle passe par l’économie. Elle diffuse dans le politique via le lobbysme, la corruption, la connivence et l’intérêt.

C’est bien un pouvoir censitaire masqué qui s’installe partout en Europe : les détenteurs de capitaux dirigent l’économie et par voie de conséquence une bonne partie de la vie quotidienne des peuples. Ils ont des droits que les citoyens et même les politiques non pas. La grosse différence est que maintenant l’oligarchie ne prétend pas gouverner une Cité, mais le monde entier. Si l’on reprend le repérage de Platon, nos états occidentaux sont dans une situation intermédiaire à entre la démocratie et l’oligarchie. L’offensive ultralibérale, si rien ne vient la contrer, est entrain de les faire basculer vers l’oligarchie (que Socrate appelait ploutocratie).

On remarque aussi que les procédés politiques des dirigeants sont les mêmes. Afin de maîtriser le peuple « Ils vont le dominer en l‘abusant, en lui faisant progressivement perdre tout sens critique« . C’est le rôle des médias et des « chiens de garde » de diffuser une idéologie et d’incessantes distractions, qui ne donnent pas l’occasion au peuple de se rendre compte de la réalité socioéconomique et des actions du pouvoir politique. Le mensonge est toujours de mise : « promettre beaucoup et en particulier en public, donner des avantages fiscaux à ses soutiens, affecter d’être affable envers tous ». On retrouve effectivement des ressemblances dans les procédés des hommes politiques d’aujourd’hui surtout en cette période électorale.

Une des écueils de la démocratie est là. Une partie de la population se laisse berner par les propos fallacieux des politiques, car elle est dans la « doxa » dirait Platon, l’opinion. Une bonne partie de la population n’a pas la capacité de connaître la réalité socioéconomique, par manque de temps, de connaissance, d’intérêt, et à cause de l’enfumage idéologique permanent distillé par les médias au service du pouvoir en place.

De plus toute cité où il y des pauvres « recèle aussi des filous, …des artisans de tous les crimes, … que les autorités contiennent délibérément par la force ». On reconnaît la solution privilégiée par certains partis politiques.

Conclusion

Alors qu’en ce qui concerne la science et la technique, il n’y a plus aucune commune mesure entre le temps de Platon et le nôtre, par contre sur le plan des moeurs et de la politique il y a des ressemblances étonnantes. En ce qui concerne les formes de gouvernement, on voit que la timarchie, la démocratie, l’oligarchie et la tyranie correspondent en gros à ce que nous nommons fascisme, démocratie, oligarchie et dictature. Pour ce qui est des mœurs, les mêmes passions et vices humains sont toujours à l’oeuvre et produisent les mêmes effets sociopolitiques désastreux. S’ils sont toujours présents, c’est qu’ils viennent de la nature humaine et par conséquent comme le dit Platon, demandent une solide éduction, reconduite à chaque génération, pour les endiguer. Ce à quoi nous ajouterons qu’il faut aussi de solides institutions politiques régulatrices, sur lesquelles on doit veiller farouchement.

52 réactions et commentaires

  • Erstam // 21.07.2013 à 04h53

    C’est une magnifique idée de revenir aux grands classiques. « C’est toujours la même eau qui coule », quelque soit l’époque.
    Cette analyse de Platon pointe le rôle crucial de l’éducation politique, surtout dans une démocratie où tous les votes sont comptés. Hélas, comme disait Franck Lepage dans « Inculture », le ministère de l’éducation populaire s’est soldé par un échec et la culture est devenue un outil pour détourner les gens de la politique…

      +0

    Alerter
    • Patrick Luder // 21.07.2013 à 23h53

      Grosse erreur, choisir un élu n’est pas de la démocratie, c’est une fausse impression qui confie sa destinée à une minorité de polichinels à la solde d’une seule voix => le profit à tout prix, ici et maintenent.

        +0

      Alerter
  • Fabrice // 21.07.2013 à 08h43

    Platon a une bonne analyse sur les régimes politiques sauf un celui qu’il considère comme idéal soit l’aristocratie, il est injuste car il repose sur un système de classe qui s’hérite mais qui ne repose pas sur le mérite.

    A mon avis il devrait être possible de créer un nouveau régime qui nous éviterait les écueils évoqués par Platon.

      +0

    Alerter
    • un lecteur // 21.07.2013 à 10h12

      Le mérite est une méthode pour structurer les hiérarchies.

        +0

      Alerter
      • Inqualifiable // 16.08.2013 à 00h24

        J’ai discuté longuement avec des satanistes Laveyen. Politiquement, pas de démocrates. En gros ils se divisent entre anarchie et fascisme.

        Mais ils sont bien tous d’accord pour une méritocratie: que le meilleur gagne et tant pis pour le faible… 😉

        I.

          +0

        Alerter
    • TLG // 21.07.2013 à 11h26

      Au sujet du remplacement d’un système de classe par un système reposant sur le mérite, voici un article intéressant, qui nous ramène à l’héritage de la Révolution :

      http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson/document.php?id=2995

        +0

      Alerter
    • Patrick Luder // 21.07.2013 à 23h58

      L’héritage des classes sociales était très court … de nouveaux grands voyaient régulièrement le jour et les anciens hauts placés tombaient souvent de très haut, les fortunes étaient dilapidées en un éclair, et de nouveaux riches arrivaient de nulle part.

        +0

      Alerter
  • bertrand // 21.07.2013 à 08h59

    Méfions nous de ce que nous avons dans la tête…..c’est le plus dangereux pour nous mêmes.
    Si nos 2 poumons font 60 m2 , déplions ce que nous avons dans notre cerveau et nous serons peut être à même de comprendre autres choses que ce que nous croyons.

      +0

    Alerter
    • Patrick Luder // 22.07.2013 à 00h03

      Toute la connaissance et toute l’intelligence ne peuvent rien sans une grande âme …

      La grandeur de l’esprit n’a d’égale que la grandeur de coeur …

        +0

      Alerter
      • Inqualifiable // 16.08.2013 à 00h45

        Je plussoie!

        Ma réflexion paraîtra un peu ésotérique mais effectivement on retrouve « la tête » et « le coeur » dans de nombreuse tradition.

        D’un côté on a le Yin, le coeur, la féminité, les courbes, l’intériorité, la terre (élément), l’argent (métal), la lune et l’Amour avec ses corollaires: compassion, bienveillance, tendresse, affection,…
        De l’autre, le Yang, la tête, la virilité, la droiture, l’extérieur, le feu, l’or, le soleil et la Volonté et se corollaires: courage, vérité, justice,…

        Oublier la tête et on verse dans le sentimentalisme, la naïveté, l’assistanat, etc.
        Oublier le coeur et on verse dans la logique froide, la rigidité, l’individualisme, etc

        L’intelligence et la connaissance ne peut rien sans une grade âme certes, et en même temps une grande âme ne peut se détourner de la vérité.
        Comme dirait Bouddha, l’ignorance est racine de tout mal.

        I.

          +0

        Alerter
  • Mapayul06 // 21.07.2013 à 09h22

    Bonjour,
    cet échiquier des systèmes politiques n’est pas complet évidemment. L’histoire des idées a fait apparaitre d’autres solutions et je crois que le meilleur système politique et social qui ait été décrit est « THE RULE OF LAWS » de John Locke.
    Depuis Platon, on a décrit le capitalisme, le libéralisme et comme chacun a pu le constater, les société les plus riches, les plus prospères ont été les sociétés libres et marchandes : Suisses, USA, Finlande, Australie, …
    Moins les sociétés sont libres, plus elles ont un état important et moins elles sont riches : communisme (et toutes ses variantes socialistes et fascistes), fascisme, régime oligarchiques et tiraniques, ..).

    Vous voulez une société prospère ? votez pour une société libérale.
    Vous voulez une société sociale ? votez pour une société libérale car jamais aucun état n’a résolu la question de l’égalité sociale, ils ne sont jamais arrivé qu’à faire l’égalité de tous dans …. la misère !!!

      +0

    Alerter
  • Julian // 21.07.2013 à 09h27

    Quand vous avez soif, retournez à la source !

    Heureuse initiative ! Merci !

      +0

    Alerter
  • Laurent // 21.07.2013 à 10h14

    > En ce qui concerne les formes de gouvernement, on voit que
    > la timarchie, la démocratie, l’oligarchie et la tyranie correspondent en gros à ce que nous nommons
    > fascisme, démocratie, oligarchie et dictature.

    Je ne suis pas d’accord : ce que les athéniens appelaient la démocratie était la désignation des représentants par le tirage au sort. La désignation des représentants par le vote était considéré comme de l’oligarchie.

    Par conséquent, ce que nous appelons démocratie, les athéniens l’auraient appelé oligarchie.

      +0

    Alerter
    • yoananda // 21.07.2013 à 10h35

      L’oligarchie, c’était un vote censitaire, non ? et pas du tout 1 homme = 1 vote.

        +0

      Alerter
      • Laurent // 22.07.2013 à 11h10

        @ Yoananda

        L’oligarchie c’est aussi le vote censitaire, mais pas seulement.

        Dans le système politique français, chaque citoyen a un vote et avec ce vote il désigne à qui il va signer un chèque en blanc pour 5 ans.
        Concrètement :
        – Le citoyen ne peut pas choisir une personne en dehors de ceux qui ont été approuvé par le système en place (via les 500 signatures des élus)
        – Le citoyen ne peut pas choisir une partie des propositions, c’est tout ou rien (une peu comme de la vente forcée)
        – Le citoyen ne peut pas imposer un thème (contrairement à ce qu’a prétendu Sarkozy, le référendum d’initiative citoyenne n’existe pas en France – contrairement à la Suisse)
        – La quasi totalité des citoyens ne connaissent pas personnellement les candidats, ils en sont réduit à faire leur choix en fonction de ce qu’en disent les médias qui sont pour l’essentielle, au main de l’oligarchie
        – Le président est élu pour 5 ans et n’est pas tenu par aucune promesse. S’il déplaît au peuple, il aura une mauvaise note dans les sondages, mais ni son salaire, ni ses avantages en nature ne seront menacé. S’il plaît à l’oligarchie, il pourra faire des conférences payées 100 000 € chaque une fois qu’il aura quitté son poste.

        Franchement Yoananda, vous trouvez que ce système donne le pouvoir au peuple ?

          +0

        Alerter
    • Patrick Luder // 22.07.2013 à 00h05

      @Laurent

      OUI… et c’est nous (aujourd’hui) qui avons tort …

        +0

      Alerter
  • yoananda // 21.07.2013 à 10h32

    Très bon texte.
    Plusieurs remarques :
    1/ j’ai beaucoup apprécié le ton neutre décrivant les propos de Platon.
    2/ j’ai apprécié aussi la comparaison avec le monde moderne.

    Mais je ne suis pas d’accord sur 2 choses :
    1/ la tyrannie n’est peut-être pas incarnée pour l’instant par un seul homme, mais on peut constater deux choses :
    * elle est en train de se mettre en place sous forme d’une technocratie a l’échelon européen
    * elle est en train de resurgir à l’échelon national comme le montre les poussées de populisme

    2/ et maintenant ma plus grosse critique a l’article :
    « Pour tirer un enseignement de Platon, il faut bien sûr fait abstraction de son interprétation religieuse-idéaliste du politique. Son idée d’une société juste par stricte hiérarchie des trois composants (raison, courage, appétit sensuel), incarnés par des castes hiérarchisées, permettant la réalisation du Bien transcendant, paraît bien archaïque. »

    Au contraire, au delà de la connotation des mots Platon est bien plus moderne qu’on ne peut le croire. Son interprétation n’est pas du tout religieuse-idéaliste mais scientifique et pragmatique.
    Aujourd’hui, les « 3 composantes » de l’âme correspondent à un classement sommaire, mais complet des biais cognitifs. Les biais cognitifs sont les automatismes du cerveau qui, par soucis d’économie d’énergie, préfère souvent un raccourci (logique, émotionnel, mémoriel, etc…), ce qui conduit l’homme à céder à la facilité et à perdre la vertu et le mérite.

    Ce sont les thèmes que je traite actuellement sur mon blog, et je suis vraiment étonné par la modernité et même l’avant gardisme de Platon, qui, si on se départit de nos préjugés modernes (comme quoi on serait plus évolué aujourd’hui, que le progrès va toujours croissant, que le « religieux » n’est qu’un archaïsme) devance les découvertes de la science de pointe :

    sur les biais cognitifs : http://yoananda.wordpress.com/2013/05/16/biais-cognitif-le-cerveau-canada-dry/
    sur l’épidémie de crédulité de la démocratie : http://yoananda.wordpress.com/2013/03/19/revue-la-democratie-des-credules/
    sur le mérite, c’est à dire la vertu (chez moi intelligence, éthique, effort, ce qui correspond étonnamment aux catégories de Platon, au delà des mots) http://yoananda.wordpress.com/2013/06/23/punir-le-meritant-et-favoriser-le-cassos/
    la science confirme que trop d’inégalités est très délétère pour la société : http://yoananda.wordpress.com/2013/06/16/la-lutte-contre-les-inegalites-doit-passer-par-la-reconnaissance-des-differences/

    Et je conclus comme Platon que l’universalisme démocratique n’est en fait qu’un égalitarisme du nivellement par le bas, alors que le vrai universalisme consiste a reconnaître nos différences, individuelles et culturelles.

    Il faut peut-être un peu dépoussiérer Platon, les qualités de l’âme deviennent les biais cognitifs, etc… mais en dehors de ça son analyse politique est bien plus fine et poussée que ce qu’on peut trouver de nos jours, les gens se perdant la complexité conceptuelle du monde actuel noyé dans la novlangue et les revendications de tout bords.

      +0

    Alerter
  • Crapaud Rouge // 21.07.2013 à 10h39

    C’est très intéressant mais ça laisse froid un pessimiste de mon genre… Il est clair qu’aujourd’hui l’oligarchie gouverne, (en prétendant le contraire), et l’on voit mal comment il pourrait en être autrement. D’une part le vent de la concurrence pousse tout le monde dans la même direction, d’autre part « on » ne demande rien d’autre que de « l’efficacité », ce que la politique ne peut pas produire toute seule.

    A propos de ce qui motive ce billet : « Dans La République on reconnaît des comportements et des problèmes politiques identiques à ceux qui sont présents de nos jours. Comment est-ce possible ? On peut faire l’hypothèse d’une permanence des passions humaines et donc des procédés politiciens pour manipuler les masses. »

    Ce serait donc la faute des politiques et des éternelles « passions humaines »… Et si c’était celle… des philosophes ? On pourrait leur reprocher de n’avoir pas su renouveler leur questionnement et leur discours. Qu’ont-ils à dire, par exemple, pour s’opposer à la privatisation du secteur public, au principe de concurrence sans limite et au diktat de l’efficacité ? A ma connaissance rien. On dirait qu’ils n’ont pas compris que les choix économiques supposent des choix philosophiques. C’est bien dommage.

      +0

    Alerter
    • Patrick Luder // 22.07.2013 à 00h12

      Heureusement que tout le monde ne cherche pas à écraser son voisin 😉

      La philosophie n’est rien d’autre qu’une science avançant à tâtonnement. En fait ce n’est pas une science appartenant à quelques philosophe, mais une bribe de vie appartenant à chacun d’entre-nous.

      Chacune de nous est responsable de ses propres actes, et ce sont nos propres actes de chacun d’entre-nous qui dicte le monde d’aujourd’hui.

        +0

      Alerter
  • yoananda // 21.07.2013 à 10h48

    Mon commentaire principal sur l’article est en modération, je n’ai pourtant rien dit d’injurieux, bien au contraire, j’ai apporté un éclairage qui explique qu’au contraire, Platon n’est pas archaïque du tout mais terriblement moderne et que sa vision n’est pas du tout religieuse (il ne faut pas comprendre « âme » chez lui au sens de Descartes, mais comme une réalité pragmatique) qui corresponds à ce que la science de pointe nomme les « biais cognitifs ».

    J’ai une question à l’auteur :
    je croyais que le classement des qualités de l’âme était : logos, ethos, pathos.

    Je ne fais pas entièrement le lien avec « raison, courage, appétit sensuel »… ethos = courage ? courage éthique aussi bien que guerrier ?

      +0

    Alerter
    • Lisztfr // 21.07.2013 à 11h08

      Modération automatique sur certains critères lexicaux, ça arrive souvent 🙂

        +0

      Alerter
  • Lisztfr // 21.07.2013 à 11h05

    http://www.politique-autrement.org/spip.php?article189

    Réminiscence du débat sur le mariage des personnes de même sexe, où ce passage à été évoqué au Sénat :

    MONTESQUIEU – De l’esprit d’égalité extrême

    « Le principe de la démocratie se corrompt, non seulement lorsqu’on perd l’esprit d’égalité, mais encore quand on prend l’esprit d’égalité extrême…

    Il ne faudra pas s’étonner, si l’on voit les suffrages se donner pour de l’argent. On ne peut donner beaucoup au peuple, sans retirer encore plus de lui : mais, pour retirer de lui, il faut renverser l’Etat. Plus il paraîtra tirer d’avantage de sa liberté, plus il s’approchera du moment où il doit la perdre. Il se forme de petits tyrans, qui ont tous les vices d’un seul. Bientôt ce qui reste de liberté devient insupportable. Un seul tyran s’élève ; et le peuple perd tout, jusqu’aux avantages de sa corruption.
    La démocratie a donc deux excès à éviter : l’esprit d’inégalité, qui la mène à l’aristocratie, ou au gouvernement d’un seul ; et l’esprit d’égalité extrême, qui la conduit au despotisme d’un seul, comme le despotisme d’un seul finit par la conquête. » […]

    MONTESQUIEU, De l’Esprit de lois, Livre VIII, chap. II, Garnier Flammarion, Paris, 1979, p. 234 à 245.

    L’esprit d’égalité extrême fait tomber toute valeur classante et classée, comme dirait Bourdieu, toute « vertu », tout symbolique, tout ordre, le sens même. Caligula en serait l’aboutissement, ou G. Bataille, ce « curé rentré » comme dit l’autre. Voire Sade. La liberté extrême n’est plus politique parce que l’autre n’existe plus en tant que personne, c’est carrément de l’ordre de la toute puissance maniaque. A partir de cette position solipsiste, on n’est plus dans la société, l’autre a été anéanti en tant que sujet.

      +1

    Alerter
    • Crapaud Rouge // 21.07.2013 à 13h43

      Que l’égalité extrême puisse conduire au despotisme d’un seul, je n’en sais trop rien, mais ça me fait penser à une propriété du cercle. Quand on parcourt sa circonférence en partant d’un point quelconque, on s’éloigne de ce point mais, en même temps, on s’en rapproche ! En d’autres termes, l’on n’évolue pas, l’histoire humaine sera toujours faite d’alternances. Le despotisme après la démocratie, comme la pluie après le beau temps.

        +0

      Alerter
  • Patrice // 21.07.2013 à 11h24

    « Platon est lâche devant la réalité, — par conséquent il se réfugie dans l’idéal » (Friedrich Nietzsche – Le Crépuscule des Idoles – Ce que je dois aux anciens – 1888)

    Extraits :

    « Aux Grecs je ne dois absolument pas d’impression d’une force approchante ; et, pour le dire franchement, ils ne peuvent pas être pour nous ce que sont les Romains. On N ‘APPREND PAS des Grecs – leur genre est trop étranger, et aussi trop fluide pour faire un effet impératif, « classique ». Qui est-ce qui aurait jamais appris à lire avec un Grec?… Qui donc aurait su l’apprendre SANS les Romains? Que l’on ne prétende pas m’objecter Platon!.

    En ce qui concerne Platon, je suis profondément septique et je fus toujours hors d’état de faire chorus dans l’admiration de l’ ARTISTE Platon qui est de tradition parmi les savants. Et ici les juges du goût le plus raffiné parmi les anciens sont de mon côté. Il me semble que Platon jette pêle-mêle toutes les formes du style et il est par là le PREMIER DECADENT du style : il est coupable de fautes semblables à celles des cyniques qui inventèrent la Satire Menippée.

    Pour trouver un charme au dialogue de Platon, cette façon de dialectique HORRIBLEMENT SUFFISANTE ET ENFANTINE, il ne faut jamais avoir lu de BONS ECRIVAINS FRANCAIS, – Fontenelle par exemple, PLATON EST ENNUYEUX. – Enfin, ma défiance va au fond des choses : je trouve qu’il a DEVIE de tous les instincts fondamentaux des Hellènes, je le trouve si imprégné de MORALE, si chrétien avant la lettre. – il donna l’idée du « BIEN » comme idée supérieure, que je suis tenté d’employer à l’égard de tout le phénomène Platon, plutôt que tout autre épithète, celle de HAUTE FUMISTERIE, ou si l’on préfère d’idéalisme.

    On a payé assez cher que cet Athénien soit allé à l’école chez les Egyptiens -…-. Dans la grande fatalité du christianisme, Platon est cette fascinante ambiguïté appelée « IDEAL » qui permirent aux autres natures nobles de l’Antiquité de se méprendre elles-mêmes et d’aborder le pont qui mène à la Croix… Et combien y’ a-t-il encore de traces de Platon dans l’IDEE DE L’EGLISE, dans l’édification, dans la PRATIQUE DE L’EGLISE?

    Mon repos, ma préférence, ma cure, après tout le platonisme, fut de tout temps Thucydide. Thucydide et peut-être le Prince de Machiavel. me ressemblent le plus par la VOLONTE ABSOLUE de ne pas s’en faire accroire et de voir LA RAISON DANS LA REALITE – et non dans la « raison », encore moins dans la « morale ».

    Rien ne guérit plus radicalement que Thucydide du lamentable ENJOLIVEMENT des des Grecs idéalisés que le jeune homme à « éducation classique » emporte dans la vie en récompense de ses années de dressage au lycée. Il faut suivre ligne par ligne et lire ses arrières-pensées avec autant d’attention que ses phrases. En lui la civilisation des sophistes, je veux dire la civilisation des REALISTES, atteint son expression la plus complète :: ce mouvement inappréciable, au milieu de la CHARLATANERIE morale et idéale de l’école socratique qui se déchaînait alors de tous les côtés. La philosophie Grecque est la DECADENCE de l’instinct Grec.

    Thucydide est la grande somme, la dernière manifestation de ce SENS DES REALITES fort, sévère, et dur que les anciens Hellènes avaient dans l’instinct. le COURAGE devant la réalité distingue en dernière instance des natures comme Thucydide et Platon : Platon est lâche devant la réalité, – par conséquent il se réfugie dans l’idéal ; Thucydide est MAITRE DE SOI, donc il est aussi MAITRE DES CHOSES ».

      +0

    Alerter
    • yoananda // 21.07.2013 à 12h16

      bof. Ce n’est qu’une opinion et en rien une démonstration. Ca ne vaut que pour les pré-convaincus.

        +0

      Alerter
    • Lisztfr // 21.07.2013 à 12h56

      C’est n’importe quoi, préférer Machiavel à Platon c’est bien révélateur.. Il ne s’agit pas du sens des réalités mais d’éthique, de morale, de sens.

      Platon est ennuyeux mais il y au moins une épistémologie, une méthode (lettre aux amis), et donc une probité, chez Nietzsche il n’y a rien de cela mais la volonté d’enrôler le lecteur sous sa bannière bachique, individualiste.

      Remarquons que Nietzsche n’a jamais jeté le moindre coup d’oeil sur la pauvreté, l’inégalité, la société, etc. Remarquable et révélateur du personnage petit bourgeois totalement aveugle, une caricature de personnage. Il évacue les problèmes par le silence… merci bien.

        +0

      Alerter
      • Patrice // 21.07.2013 à 15h08

        Citons :

        Proposition 1 : « Chez Platon, le régime politique idéal est une aristocratie où le savoir et la raison dominent. Tous les autres régimes (ploutocratie, oligarchie, démocratie, tyrannie) sont le fruit de la décadence et du désordre. »

        Proposition 2 : « Les enfants dégénérés des aristocrates forment « une génération nouvelle, moins cultivée, de laquelle (546e) sortiront des chefs peu propres à veiller sur l’État ». Arrivés à l’âge d’homme, ils sombrent dans leurs mauvais penchants et cherchent à s’enrichir. ll s’ensuit une discorde avec les aristocrates restant et une lutte, après laquelle les deux clans se partagent les biens du peuple et le réduise en servitude. Le goût du lucre gagne les “gardiens” qui ne font plus leur devoir. »

        Mais comment donc? Comment est-ce possible? La très idéale aristocratie percluse de raison et d’érudition (ha!ha!ha! elle est bien bonne!) peut conduire à ce genre de dérive? Et bien oui ! contradictio in adjecto ! – l’aristocratie n’est en rien idéale M. Platon : en effet si elle n’est pas la décadence il semblerait bien qu’elle en soit d’après vous la condition. Comme c’est ballot!

        Friedrich Nietzsche est donc bien avisé de brocarder Platon dans son pamphlet « Le Crépuscule des Idoles » (ça veut bien dire ce que ça veut dire) et de se référer à des auteurs selon lui plus sensés, ceux-ci étaient respectivement historien et gouvernant donc nécessairement observateurs voire praticiens directs du REEL CONCRET et non pas des dissertants issus de l’école socratique sur une réalité redéfinie et idéalisée, tentant de plier celle-ci à leur seule vision forcément la bonne, la vraie, la juste à n’en pas douter! Ben voyons!

        De quoi s’agit-il? L’aristocratie a émergé suite à un processus indéfiniment renouvelé de LUTTE POUR LE POUVOIR et des AVANTAGES MATERIELS que cela procure aux groupes vainqueurs de ces joutes sans fin; le grand stratège qu’était de Gaulle disait « Le pouvoir ne se prend pas, il se ramasse! » on a vu qu’il savait de quoi il parlait (lol). L’aristocratie d’un moment où ce qui en tient lieu (l’oligarchie par exemple, ou même le peuple après une révolution autre exemple) est le groupe des récents vainqueurs qui impose sa LOI! La Fontaine disait : « La loi du plus fort est toujours la meilleure! ».

        Il s’agit donc de processus historiques où l’HISTORICITE est reine et non pas l’IDEALITE, c’est à dire où les jeux stratégiques ouverts entre individus, groupes et factions voire peuples entiers est la règle permanente. Tout est contingent, rien n’est sacré en réalité, tout peut être contesté pour obtenir les avantages convoités. Dans le cas des Grecs, cela s’appelait l’agon ou la lutte agonistiqque : la lutte à mort! (Agon a donné le mot agonie) pour parvenir au sommet et installer son règne. Autant dire qu’une telle perspective n’est jamais calme et encore moins « idéale ».

        Donc vouloir conclure où même disserter et conclure à ce qui est décadent et ce qui ne l’est pas au sein d’un même processus historique, et ce en fonction de ce qui arrange l’auteur, de surcroît en établissant une taxonomie enfermante limite caricaturale, c’est nécessairement conduire à des conclusions triviales ou fausses, au plus on ne dépasse pas le stade du constat dans le genre « C’est bien triste ma bonne dame! ». D’ailleurs la conclusion de M. Juignet est foncièrement triviale et relève bien de ce travers en reprenant tel quel le taxon platonicien pour l’identifier platement au facisme, démocratie etc. contemporains. Désolé, ça ne marche pas comme ça.

          +0

        Alerter
        • Lisztfr // 21.07.2013 à 17h17

          Je suis bien embarrassé de toutes ces questions.

          Je me souviens d’une phrase de T. Marshal à Paris X qui disait qu’après l’illimité du désir de Nietzsche se reposait la question de la LIMITE..

          Nietzsche n’est que le rejetons tardif du romantisme allemand. Il n’envisage la révolution qu’ex nihilo, sans base sociale, en « éclairant » la société sur la notion de « mort de Dieu ». D’ailleurs il n’est pas sans rapports avec Voltaire (donc ici, les Lumières), cf. sa façon d’écrire des contes (Zarathoustra) Donc sa révolution ne concerne que les moeurs, en plus il est anti-démocratique, certaines de ses positions sont politiquement irresponsables, ce n’est pas un philosophe de la moralité mais au contraire, de l’illimité et donc de la loi du plus fort. La démocratie est pour lui, l’écrasement du fort par le faible, il ne pense absolument pas en termes de droits, d’égalité mais en termes de décadence, etc, donc de lignée, de ceux qui ont le droit de vivre et les autres… Qui mérite de vire, le fort, le Surhomme.

          Il y a des pages sur l’apologie de la guerre chez Nietzsche.

          L’idée du Souverain bien est excellente. Chez Platon, il y a déjà Kant (noumène), dont la morale généraliste est un guide précieux, car ce qui nous menace est directement issue d’une vulgate nietzschéenne, c’est le chaos.

          Je n’ai rien compris à votre texte en fait…

          Platon n’a sans doute pas la solution du meilleur système politique possible, car il n’envisage pas la possible perversion du philosophe roi, il croit trop dans le pouvoir de la raison..

          Donc en effet, Sloterdijk propose un système à la romaine, dans un texte que j’ai traduit d’ailleurs, pour le blog de P. Jorion. et d’autres l’ont traduit, je conçois que la république romaine soit une meilleur source d’inspiration institutionnelle que Platon pour nous, plus riche et ayant fonctionné…

            +0

          Alerter
        • Patrick Luder // 22.07.2013 à 00h20

          Il n’y a rien qui énerve plus, que quelque chose que l’on ne comprends pas.

            +0

          Alerter
      • Amsterdammer // 21.07.2013 à 20h28

        La sociologie platonicienne est a-sociologique, fixiste et inverse les rapports de causalité.
        Sa division tripartite, et l’inégalité dans la répartition des attributs – appétit sensuel, courage, raison – préexistent aux rapports sociaux. Ce sont eux qui font que les hommes du peuple sont peuple, les guerriers guerriers et les philosophes philosophes. Alors que c’est bien évidemment l’inverse : ce sont les statuts sociaux qui forgent les personnalités.

        Platon, aristocrate de son état, naturalisait l’ordre social idéal porté par sa classe. Nul historicité dans son analyse, qui escamote totalement les luttes de pouvoir et les rapports de force qui font que la société est organisée ainsi et pas autrement.

        Tout comme mutatis mutandis l’idéologie néo-libérale qui s’affiche comme « science économique » afin d’enfumer le réel, de justifier la domination d’une classe tout en en escamotant les mécanismes.

          +0

        Alerter
        • Crapaud Rouge // 21.07.2013 à 21h58

          Et paf ! A la poubelle Platon ! J’ai rien contre, mais ne l’aurais pas exprimé comme vous. Il me semble que sa notion d’âme, dont il dérive les qualités des personnes, renvoie à une cause inconnue et, de fait, inexistante. Finalement il n’explique rien. Mais dire que ce sont les status sociaux qui forgent les personnalités me semble un peu risqué.

            +0

          Alerter
          • Patrick Luder // 22.07.2013 à 00h27

            Bien sûr que nous sommes influencés par notre entourage et notre éducation, mais cela ne veut pas dire que le fils suit toujours les traces de son père,

            On peut poursuivre une oeuvre parce que l’on y a pris goût ou simplement par paresse de l’esprit, et c’est là toute la différence entre deux personnes qui font pourtant la même chose.

              +0

            Alerter
          • Laurent // 22.07.2013 à 11h34

            Sans aller jusqu’à le mettre à la poubelle, il faut le lire avec quelques précautions, la première d’entre elle est d’avoir conscience qu’il s’agit d’un aristocrate qui défend sa chapelle.

              +0

            Alerter
      • Inqualifiable // 16.08.2013 à 01h02

        Ce n’est pas ce que je lis par exemple dans cet extrait:

        « La notion de « Dieu » a été inventée comme antithèse de la vie – en elle se résume, en une unité épouvantable, tout ce qui est nuisible, vénéneux, calomniateur, toute haine de la vie. La notion d' »au-delà », de « monde-vrai » n’a été inventée que pour déprécier le seul monde qu’il ait -pour ne plus conserver à notre réalité terrestre aucun but, aucune raison, aucune tâche! La notion d' »âme », d' »esprit » et, en fin de compte même d' »âme immortelle », a été inventée pour mépriser le corps, pour le rendre malade -« sacré » -pour apporter à toutes les choses qui mérite le sérieux dans la vie – les questions d’alimentation, de logement, de régime intellectuel, les soins à donner aux malades, la propreté, le temps qu’il fait – la plus épouvantable insouciance! Au lieu de la santé, le « salut de l’âme » – je veux dire une folie circulaire qui va des convulsions de la pénitence à l’hystérie de la rédemption! La notion de « péché » a été inventée en même temps que l’instrument de torture qui la complète, la notion de « libre arbitre », pour brouiller les instincts, pour faire de la méfiance à l’égard des instincts une seconde nature. » F. Nietzsche

        Même si les préoccupations sont « bassement matérielles » Nietzsche ne semble pas totalement ignorant du sort de son voisin.

        I.

          +0

        Alerter
    • BOURDEAUX // 21.07.2013 à 14h19

      Ce billet a le mérite de nous rappeler ce qu’était la grande affaire de la vie pour les anciens : la maîtrise, la patiente et vigilante construction de l’individu, le souci de soi qui leur faisait préconiser que l’on sache se borner dans ses plaisirs, voire y renoncer, non pour des motifs moraux ou parce que certains actes impurs marquaient l’âme d’un quelconque péché, mais parce que les anciens voyaient que le désir, qu’il soit pour le sexe ou pour l’or, recèle une tendance à la démesure, au déséquilibre de la personnalité, à la destruction de l’individu et de la maitrise de soi.
      Il faut donc à mon avis lire PLATON et d’autres , sans confondre la morale chrétienne, tendue vers le divin, et la morale antique qui cherchait comment il fallait se conduire pour devenir meilleur. La recherche d’un équilibre de la personnalité, le souci de la tempérance, c’était cela, leur morale.
      Quant à machiavel, pardon, mais cet auteur naïf nous a laissé un recueil bouffon de conseils triviaux, simplistes et grossiers qui, contrairement au mythe autour du « prince », n’ont jamais inspiré personne d’autre que des chefs de la mafia. Sa carrière personnelle et diplomatique a d’ailleurs été une succession de lamentables déconfitures.

        +0

      Alerter
  • dan // 21.07.2013 à 13h12

    Alors qu’en ce qui concerne la science et la technique, il n’y a plus aucune commune mesure entre le temps de Platon et le nôtre, par contre sur le plan des moeurs et de la politique il y a des ressemblances étonnantes. Tout est dit dans cette phrase , il vrai que dans tous les domaines scientifiques nous avons fait un énorme progrès par contre dans le domaine des sciences humaines nous sommes restés dans l’antiquité c’est à dire qu’il y a toujours des guerres de plus en plus effroyables ,des génocides massifs , de l’esclavage à grande échelle , de l’intolérances
    religieuses , de l’impérialisme étatique , etc…….. et on nous bassine à longueur d’année sur le progrès moral ,sur les bien faits de la croissance , sur la liberté des peuples etc…… quel terrible mensonge !

      +0

    Alerter
    • Patrick Luder // 22.07.2013 à 00h31

      La science est juste une matière, froide et morte. Le mystère de la vie, n’est pas une science, c’est un cadeau qui ne peut qu’être accepté (ou non), et transmis …

        +0

      Alerter
  • Casquette // 21.07.2013 à 18h23

    Par oligarchie Platon désigne “un gouvernement fondé sur le cens (note :une quantité d’argent), ou les riches commandent et les pauvres ne participent point au pouvoir ” (550d).

    Merci à l’auteur pour cette jolie synthèse , mais à ce moment là nous ne sommes pas dans un régime oligarchique , tous les 2/3 ans les citoyens sont invités à voter en France.
    Même si tous les traits d’une société oligarchique sont bien présents (avarice , avidité) et que le pouvoir a manifestement changé de main, la participation du peuple à la vie de la cité correspond davantage à la définition du système démocratique…
    A y regarder de plus prés , nous sommes dans un régime mixte , mi oligarchique mi démocratique , ou le peuple participe, de manière consentie , au maintien d’un régime qui le dessert !
    Nous sommes tellement imprégnés de l’idéal démocratique (pouvoir du peuple par le peuple) qu’on a du mal à le percevoir , pourtant La Boétie nous avait prévenus !

      +0

    Alerter
    • Patrick Luder // 22.07.2013 à 00h36

      « La servitude volontaire » ?

      Je parlerais plutôt de l’aveuglement collectif …

        +0

      Alerter
    • Laurent // 22.07.2013 à 11h52

      Signer un chèque en blanc, une fois tous les 5 ans et sans recours si les promesses ne sont pas tenus, je n’appelle pas ça de la démocratie.

      Cf mon post ci dessus pour une réponse plus détaillé.

      Par ailleurs pour les Grecs, la désignation des représentants par l’élection c’est l’oligarchie et la désignation par le tirage au sort, c’est la démocratie.

      Donc non, nous ne sommes pas en démocratie !!

        +0

      Alerter
  • Marcus // 21.07.2013 à 18h33

    Je viens de rentrer sous cette chaleur torride…

    Ce que prônait Platon c’est un gouvernement des philosophes et seraient élus ceux qui ne veulent pas gouverner !

    En clair ceux qui détiennent la vérité ET qui ne veulent pas du pouvoir.

    Je vous laisse méditer …!

    Sujet passionnant. Souvent au lycée on étudie Platon pour les dialogues de Socrate et l’intérêt que cela suscite pour des jeunes gens.

    Le plus profond c’est le « Phédon ».

    Après faut passer à la « Métaphysique » d’Aristote et sa morale avec « Ethique à Nicomaque ».

    Aristote a surpassé le maître !

    Amicalement.
    Marc

      +0

    Alerter
    • yoananda // 21.07.2013 à 22h06

      bien vu.
      Si le pouvoir corromps effectivement, alors tout l’édifice tombe a l’eau.

        +0

      Alerter
      • Inqualifiable // 16.08.2013 à 01h11

        « Tous les gouvernements sont affligés d’un grave problème chronique ; le pouvoir exerce une grande attraction sur les natures pathologiques. Ce n’est pas tant que le pouvoir corrompt, mais il fascine les sujets corruptibles. Ces gens ont tendance à s’enivrer de violence, ce qui crée rapidement les conditions d’une accoutumance fâcheuse. » Frank Herbert (La Maison des mères)

        I.

          +0

        Alerter
    • jules // 22.07.2013 à 08h36

      @ « En clair ceux qui détiennent la vérité ET qui ne veulent pas du pouvoir. »

      Mazette ! Rien que ça, donc !

      Si tel était réellement le cas, ce serait au mieux l’attitude pleine de morgue d’une bande de neuneus hystériques (toujours ces belles grosses dichotomies stériles et paradoxales : « Je respire parce que je ne veux pas vivre » ; « j’ai faim, donc je ne mangerai pas », etc.) ou, au pire, l’aplomb passe-partout si caractéristique d’une bande d’escrocs de première qui n’ont d’autre ambition, sinon de vendre une morale qu’ils n’appliqueront pas pour eux-mêmes en prenant soin « d’exercer un pouvoir dont ils ne veulent pas » pour se remplir les poches ; ce qui ne serait pas vraiment dérangeant s’ils avaient une réelle ambition politique, je veux dire par là l’ambition de faire UNE politique autrement qu’à coups de déclarations médiatiques aussi creuse qu’une loi qui interdirait de pisser en dehors de chez soi entre minuit et huit heures du matin. Je ne sais pas pourquoi, mais mon petit instinct de primate mal dégrossi m’a toujours commandé de me méfier de ceux qui, par « excellence morale », aiment à se présenter comme des valeurs sûres en matière de « désintéressement ».

      Pour le dire sans tourner autour du pot : il n’y a rien à « méditer » là-dedans ! Et pour en rajouter une couche : Dieu merci !

      Et puis quelle vérité ? Par rapport à quoi ? Dans quel contexte ? Pour qui, par qui et vis-à-vis de qui ?

      LA vérité… Ah ! Celle-là… Il y a autant de « vérités » qu’il y a d’intérêts et/ou de rapports de forces.

      Et même. En vertu de quoi un philosophe, puisque c’est de lui qu’il s’agit, serait-il en mesure de prétendre : « Voici la vérité, c’est moi qui (vous) l’énonce » ? Je vous laisse imaginer à quel genre de dérives nous nous exposerions si, par nécessité politique, stricto sensu, la bouche en cœur, la fleur au fusil et la main soit sur une bible, soit sur un coran, soit sur un petit livre rouge, soit sur le manuel du parfait redresseur de tort (édition Kang Kek Leu), un quelconque opportuniste un p’tit peu plus vicieux que les autres venait à se prétendre « philosophe », « parangon de vertu » et « politicien par désintéressement » et à appliquer jusqu’au délire un programme dont le fondement reposerait, par exemple, sur la nécessité d’obliger tout individu de plus d’un mètre quatre-vingt à marcher la tête en bas avec l’estomac entre les yeux : LA vérité première d’un régime d’excellence qui n’aurait d’autre but que le bien de tous au bénéfice d’un seul. Devenu milliardaire par accident.

      Un philosophe… Mais il n’arrête pas, ou ne devrait jamais s’arrêter de la questionner cette putain de fausse derche à deux balles qu’on a l’outrecuidance d’appeler la « vérité » ! La questionner, la tordre, la mettre sur la sellette, l’obliger à en découdre, la refuser, la ridiculiser et en extraire la somme des préjugés et des intérêts particuliers ou collectifs qui auront prévalu à son élaboration.
      Voilà ce que c’est un philosophe : un trublion qui se permet de considérer toutes formes de vérités comme autant de mystifications, j’ai failli écrire canulars, destinées à asservir, mais jamais avec désintéressement. Ou, comme le disait Deleuze : « Philosopher, c’est résister à la bêtise ».

      Enfin, pour votre gouverne, sachez que le dernier des esclaves, même privé de ses mains, dépourvu de tout, traîne-misère patenté, fauché, ratissé, honni, banni, sec jusqu’à l’os, dos au mur ou au bord du gouffre, voué aux gémonies, vendu, décati, coupé en rondelles, broyé, vermoulu mille fois, seul comme un pou ; oui, même celui-là cherchera encore un moyen qui lui permettra d’exercer fût-ce une infime particule de pouvoir quelque part. Ici, là, n’importe où, n’importe comment, comme ci plutôt que comme ça. Pour peu, il trouverait le sésame qui lui permettrait de bâtir des royaumes avec autant d’assurance qu’Aguirre sur son radeau, quand il entrevoyait des eldorados parmi les ouistitis, tout en tournant le dos au destin. Une dynastie. Un rêve. Un monde. Je sais, c’est bête, mais le pouvoir, notre esclave, notre bâtisseur d’empires, il ne veut que ça, lui. Comme vous, comme moi, comme tout le monde.

      Alors, autant ne pas perdre ça de vue, plutôt que d’envisager une perfection qui n’existe même plus dans les romans de halls de gare.

      « Je suis riche et l’argent ne m’intéresse pas. Je suis philosophe et… » Ha ! Ha ! Ha !

        +0

      Alerter
  • Lisztfr // 21.07.2013 à 22h23

    Tout cela est très complexe, on s’en rend compte en jetant un coup d’oeil sur le ciel nocturne, la lune qui voyage…

    Donc il ne suffit pas d’appliquer des recettes toutes faites et de s’endormir sur une ingénierie politique aussi subtile soit-elle, par dessus toutes ces considérations il y notre « existence » même si ce mot est galvaudé, les existentialistes on très bien senti l’importance de l’historicité du vivant. Sans vouloir reprendre ce vocabulaire, notre place à chacun dans ce monde, n’est jamais que provisoire et de là découle la politique (et non l’inverse), ne jamais perdre de vue cette fragilité de l’existence lorsqu’on manie de gros concepts. Aucune philosophie ne doit remplacer ce sentiment de l’existence et de sa fragilité, même celle du souverain Bien, qui serait le germe d’une religion du bien, faute de mieux, un positivisme avant l’heure.

    Toute politique tend à déposséder l’individu des référents de sa propre existence et de l’englober dans une généralité. Entre Platon et Nietzsche, la philosophie navigue au risque, chez Nietzsche de perdre l’individu du côté de la liberté absolue, et vide de sens, et chez Platon du côté du système…

      +0

    Alerter
  • Patrick Luder // 21.07.2013 à 23h48

    S’il est toujours actuel de vouloir limiter les extrêmes richesses et pauvretés, ces bons voeux ne servent que la conscience individuelle.

    De mon simple avis, il manque à toute cette démarche philosophique, la notion et la compréhension du désengagement. On peut être désengagé parce que d’autres s’occupent à notre place de choses importantes, mais on peut également être désengagé par dégoût, par paresse, par manque de connaissance ou de vision. Le désengagement est à la fois un manque de courage et un manque de volonté, mais il est surtout un manque de CONNAISSANCE (je ne me doutais même pas que …). L’information reste donc toujours la charnière de toute évolution, qu’elle soit positive ou négative.

    Malgré tout le respect que j’ai de Platon pour son époque, il faut tout de même relever que certains concepts sont obsolètes, non pas parce qu’ils émanaient de vieilles idées, mais parce que la connaissance à évolué … ou pas …Je mentionne donc simplement :
    – la connaissance de l’esprit n’est actuellement pas mieux compris.
    – les classes sociales étaient quasiment immuables, elles sont devenues beaucoup plus mouvantes, disparaissant presuqe derrière des façades artificielles.
    – la société d’alors, comme celle d’aujourd’hui, avaient d’excellents fondements, additionné d’énormes dérives.
    => hier comme aujourd’hui, on essaie d’atteindre la conscience collective ou dit autrement, la sociabilisation de l’humanité, mais ce concept, pourtant parfaitement maîtrisé chez les fourmis et les abeilles, fait totalement défaut à notre espèce !!!

    Sinon, excellent tir groupé sur les types de sociétés et leurs dérives respectives, et la démocratie prend une sacrée râclée ;o)

      +0

    Alerter
  • Marcus // 22.07.2013 à 01h40

    Une anecdote pour continuer ce que disait Patrick Luder.

    Roland Leroy parle de son enfance (né en 26) et se rappelle bien qu’à l’époque primaire, vous avez bien lu, l’époque primaire, ils discutaient et se disputaient beaucoup au sujet de l’actualité en France mais aussi de ce qui se passait dans le monde.
    Il dit, « on se disputait au sujet de la guerre en Ethiopie, etc »… et ajoute « il faut dire que l’actualité du monde était tellement dense ».

    Aujourd’hui l’actualité est plus que jamais dense MAIS ce sont les enfants, les ados, les jeunes gens, qui ne s’intéressent plus à ces sujets !!!
    Je le constatais déjà dans les années 70 (né en 65).

    On les a gavé de jeux plus débiles les uns que les autres, jeux électroniques, etc…

    Avec la réforme des IUFM on a privilégié le pédagogisme au détriment de la transmission d’un savoir.
    A tel point qu’une autre prof de fac, Mme Elisabeth de Fontenay, classée à gauche, dit un jour en place classe : « on veut transformer l’école en GARDERIE » elle en était outrée comme ses collègues d’ailleurs.

    Il y a donc une grande dépolitisation des enfants et des jeunes et même … des parents qui changent souvent radicalement d’un vote à l’autre.

    Je me suis même trouvé avec une cliente qui hésitait entre le FN et les Verts : elle en avait marre de ce trop grand nombre d’immigrés qui ne s’assimilaient pas ET de l’autre voyait notre planète se dégrader à toute vitesse et le béton envahir nos banlieues.

    Les frontières traditionnelles gauche-droite ont largement volé en éclat ce qui rend les choses, les choix encore plus difficiles.

    Et puis il faut dire qu’au moment où les gens ont presque tous internet et peuvent savoir beaucoup de choses qu’on ne nous dit pas dans les grands médias, bizarrement les gens ne font pas cet effort !!!
    Mon prof de philo à la fac (philo éthique) Robert Misrahi (fin 80-début 90) parlait de « paresse intellectuelle ».
    En fait c’est une étudiante qui avait passé son doctorat avec lui et avait employé cette expression.

    Je vais vous laisser réfléchir sur la paresse intellectuelle.

    A demain.
    Marc

      +0

    Alerter
  • Kal // 22.07.2013 à 09h55

    Très intéressant,

    mettre les philosophes à la tête de la cité est une idée séduisante jusqu’à ce qu’on imagine BHL aux manettes…

    La démocratie exerce une fascination sur le peuple, les dirigeants du monde entier ont bien compris l’intérêt de qualifier LEUR pouvoir de démocratique :
    – République démocratique Allemande
    – République démocratique du Congo
    – République Algérienne démocratique et populaire

    La démocratie est invoquée dans le titre officiel, dans les écoles, les journaux … on laisse au peuple le pouvoir de « choisir » ses maîtres politiques une fois tous les 5 ans … et le peuple finit par y croire.

    Je vous invite à écouter cette parole précieuse : https://www.youtube.com/watch?v=CJCq6Vy_YRM

      +0

    Alerter
    • Laurent // 22.07.2013 à 11h58

      > mettre les philosophes à la tête de la cité est une idée séduisante jusqu’à ce qu’on imagine BHL aux manettes…

      C’est le genre d’image qui vous vaccine pour toujours de la cité des philosophes
      😀

        +0

      Alerter
    • Inqualifiable // 16.08.2013 à 01h22

      Effectivement, c’est vendeur.

      On nous dit même que c’est une bonne raison pour partir en guerre.
      Nous allons tirer les oreilles de ce méchant dictateur et rendre le pouvoir au peuple.

      Ben voyons, mais c’est bien sûr 🙂

      I.

        +0

      Alerter
  • Demoralisateur // 22.07.2013 à 14h16

    GROSSE erreur d’analyse: Nous ne sommes pas en démocratie mais dans une oligarchie. La France n’a jamais été une démocratie car on y élit des représentant que l’on pense être les meilleurs pour la mission qui leur est confiée. A la base cela correspond au fonctionnement d’une aristocratie qui a depuis bien longtemps dérivée en oligarchie.

    La lecture des autres livres de Platon ou d’Aristote, en fait largement prendre conscience.

    Notre système n’est pas une démocratie à la dérive oligarchique, c’est une oligarchie à la dérive tout court!

      +0

    Alerter
  • Opps’ // 23.07.2013 à 00h41

    Tout ça pour ramener les choses à une vague « nature humaine » … face à laquelle il faudrait du « solide » … ça n’ouvre pas des chemins bien innovants ni clairs

    Ce qui est stupéfiant et qui nous relie à ces Grecs là, c’est la réflexion autour de la question de la forme du pouvoir .
    Ce qui reste ‘moderne’ dans cette façon de raisonner c’est l’ exigence du raisonnement avant l’idéologie. Les grecs inventent la catégorie du pur idéal d’une part , mais ils soumettent cet idéal à la critique pragmatique et concrète. Car ils inventent (et là les pré-socratiques inventent !!!) aussi la logique du raisonnement

    Ceci dit, de leur pratique démocratique (dont ils ne sont certainement pas les inventeurs) , il ne peut rien rester .de comparable avec la nôtre.
    D’abord parce que nous ne sommes plus dans le cadre de la ‘cité’ et ensuite parce que nous sommes radicalement dans un autre système où l’image a remplacé la phrase . (L’image et le ‘sensation’ ont dévoré le réel qui autrefois était à la fois vécu et pensé. )

    Néanmoins il reste une sorte de double direction : un système de pouvoir plutôt dans l’intérêt du plus grand nombre et plutôt l’expression de la volonté du plus grand nombre.

    Tout en partageant bêtement cette exigence , en y réfléchissant à la grecque , la petite olive que je suis , est effrayé :

    – C’est quoi au fond l’intérêt réel du + grand nombre ?
    – Et la volonté populaire c’est quoi également ?

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications