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3.novembre.20163.11.2016 // Les Crises

Portrait d’une bien « triste Amérique » – par Michel Floquet

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Source : France info, Laurent Ribadeau Dumas, 21/06/2016

L’Amérique n’est pas forcément celle de l’American Dream, celle de tous les possibles… Elle ne s’est jamais autant intéressée aux armes et à la religion. Et ne s’est jamais autant désintéressée du sort des démunis. Dans son livre, «Triste Amérique», Michel Floquet, correspondant de TF1 aux Etats-Unis de 2011 à 2016, en dresse un portrait documenté, passionnant, mais assez terrifiant. Interview.

Pourquoi ce titre «Triste Amérique» ? S’agit-il d’un pays que nous, Français, ne voudrions pas voir?
Il y a un peu de provocation dans ce titre ! Pour autant, c’est vrai qu’aujourd’hui, l’American Dream n’existe plus. C’est une imposture, un mensonge. Si l’on y croit, on pense que quelles que soient ses origines, si l’on travaille, l’on vivra mieux que ses parents. Mais c’est l’inverse qui se passe. Dans le même temps, les Etats-Unis ont le taux de reproduction sociale le plus élevé des pays développés.

Comment l’expliquez-vous ?
Notamment par le système d’études. Celui-ci est extrêmement coûteux. A tel point que si l’on n’a pas des parents fortunés ou si l’on n’est pas un élève d’exception à qui l’on accorde facilement une bourse, on a toutes les peines du monde à accéder à l’Université. Et on risque d’en sortir très endetté. Regardez Obama : il a fini de payer ses études quand il est arrivé à la Maison Blanche ! La situation est telle qu’au 1er janvier 2015, l’encours de la dette étudiante s’élevait à plus de 1160 milliards de dollars. Plus que celui des subprimes.

Ce problème est une catastrophe pour le pays. Dans ce contexte, les jeunes se dirigent vers les secteurs les plus rémunérateurs comme médecins ou avocats. Et ils désertent les professions d’ingénieurs. Résultat : les firmes américaines doivent délocaliser ces fonctions, notamment en Inde. Et importer massivement des ingénieurs : pour la seule Californie, il en vient ainsi 80.000 par an, dont de nombreux Français.

Principale cause de cette situation : l’augmentation des frais de scolarité qui ont bondi de 440% en 25 ans. Les bonnes universités ont réalisé de nombreux investissements pour attirer les étudiants les plus riches, et dont les parents peuvent devenir des donateurs. Elles doivent recruter à prix d’or leurs présidents et les enseignants. Existe ainsi désormais un marché du prof comme il existe celui du football américain ! A côté subsistent des universités d’Etat sinistrées, à l’enseignement souvent médiocre. Les premières coûtent en moyenne 40.000 dollars de frais d’inscription annuels, les secondes 15.000. A cela, il faut ajouter environ 10.000 euros pour financer son logement, sa nourriture, ses fournitures…

Vous expliquez aussi que «ce qui frappe avant tout» aux Etats-Unis, «c’est le degré de violence»…
Quand je suis arrivé là-bas en 2011, le niveau de violence est ce qui m’a le plus sidéré. La violence est partout et à tous les niveaux. Elle est sociale, entre riches et pauvres. Elle sévit entre les communautés raciales. On la trouve dans la police. Mais aussi dans les rapports humains au quotidien.

Justement, vous expliquez que dans les relations humaines, «le maître mot semble l’indifférence». Comment l’expliquez-vous?
Aux Etats-Unis, c’est malheur aux faibles, aux pauvres. Du jour au lendemain, on peut perdre son travail et sa maison, et se retrouver à vivre dans sa voiture. Les gens sont indifférents au sort des autres : le matérialisme et l’individualisme sont une réalité palpable.

Les Américains croient à la force et au succès. Si l’on est pauvre et faible, c’est qu’on l’a bien voulu, qu’on ne travaille pas. Les dispositifs d’indemnisation et d’assurance chômage, tels qu’on les connaît en Europe, leur paraissent délirants. Ils s’arrangent avec leur conscience grâce à la charité. Conséquence : le système caritatif est très développé. Au moment de payer dans un supermarché, la caissière pourra vous proposer un jour de donner à une fondation de santé, le lendemain à une institution sociale…

On est donc très loin du mythe américain. Vous décrivez un pays qui s’est bâti, dites-vous, «sur trois piliers : «l’exploitation minière du continent, le génocide des autochtones (les Amérindiens, NDLR) et l’esclavage»…
En 1830, quand a commencé la conquête vers l’Ouest, le continent était vierge et très riche. On comptait environ 10 millions d’Indiens et 20 millions de bisons, qui représentaient le cœur de la civilisation des grandes plaines. Les colons se sont arrogé tous les droits. Résultat : en 1890, au moment de la bataille de Wounded Knee, il ne restait plus qu’un million d’Indiens et quelques centaines de bisons. En 60 ans, les immigrants ont saccagé tout le continent avec une violence et une cupidité invraisemblables.

A certains moments, vous semblez décrire un pays devenu fou…
Non, ce n’est pas mon propos. Les Etats-Unis ne sont pas devenus fous.

J’évoque un pays qui s’est bâti sur la violence et qui a du mal à évoluer. Où le système judiciaire repose sur l’argent : vous pouvez être acquitté comme le footballeur O.J. Simpson parce que vous êtes riche alors que tout le monde sait que vous êtes coupable. Un pays, aussi, où l’on constate une perte du sens humain le plus élémentaire. Dans le livre, je raconte l’histoire de ce maître-nageur qui a été licencié parce qu’il avait sauvé la vie d’un homme en dehors de son périmètre de surveillance. Dans la logique américaine, c’est normal ! Ce n’est pas un scandale absolu comme cela aurait été le cas ailleurs.

Ne reconnaissez-vous quand même pas quelques points positifs aux Etats-Unis ?
Ce pays a mille qualités ! Et j’y ai rencontré des gens formidables. Ainsi, j’ai toujours été frappé de voir à quel point les gens comptent d’abord sur eux-mêmes. Ils n’attendent pas qu’on les assiste. En cas de catastrophe, un ouragan par exemple, la première chose qu’ils disent, c’est : «On va reconstruire». Ils ne commencent pas par chercher un responsable et expliquer qu’ils vont porter plainte.

Dans le même temps, les Etats-Unis sont un pays où la vitalité, la créativité, l’énergie sont extraordinaires. Les Américains n’hésitent pas à prendre des risques : si vous avez une idée jugée originale, on croit en vous et on vous aidera à la réaliser.

Pour autant, j’ai fait ce livre pour raconter ce que j’avais découvert : un pays en panne, qui est au bout de son modèle.

Trump en est-il le révélateur ?
Il symbolise une Amérique de classes moyennes blanches et un peu paumées, qui ont beaucoup souffert de la crise de 2007 et qui en sont sorties plus pauvres qu’avant. Une Amérique que le terrorisme inquiète et qui s’angoisse pour l’avenir. Trump, lui, étale sa richesse devant son public. En expliquant : «Si vous croyez en moi, on va tous redevenir riches, forts et puissants !» Trump, c’est le rêve américain ressuscité. Du moins veut-il le faire croire.

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Source : France info, Laurent Ribadeau Dumas, 21/06/2016

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Alain // 03.11.2016 à 06h03

L’Amérique s’est construite sous l’égide de la philosophie religieuse protestante professant la prédestination, la réussite matérielle personnelle et la justice divine; c’est-à-dire aussi sur l’individualisme et le fait que tout sera in fine corrigé dans l’au-delà. En conséquence l’absence de solidarité, la violence et la puissance de l’argent sont dans l’ADN de ce pays et il est faux de croire que c’est pire maintenant que dans le passé, la société idéale imaginée par les pères fondateurs n’est qu’un mythe pour la propagande du pays exceptionnel.

Le rêve américain n’est pas celui d’une société idéale dont tous membres sont prospères, c’est le rêve que chacun peut par ses propres moyens arriver le plus haut possible ! Pas qu’il y arrive, le résultat provient de la prédestination pas d’un effort collectif

40 réactions et commentaires

  • Caliban // 03.11.2016 à 02h27

    « Dans le même temps, les Etats-Unis ont le taux de reproduction sociale le plus élevé des pays développés. »
    Information intéressante.

    La reproduction sociale est également très forte en France sauf que le mythe / récit cimentant la population n’est pas la « way of life » mais la méritocratie. Dont on sait ce qu’il faut penser depuis Bourdieu.

    Bref, il serait
    • très intéressant de disposer des comparaisons chiffrées des « taux de reproduction » des différents pays
    • on pourrait alors savoir quel mythe est le plus mensonger : Way of life ou mérite républicain

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    • visiteur // 03.11.2016 à 08h48

      comparaisons chiffrées des “taux de reproduction” des différents pays

      Les études sur ce sujet ne manquent pas. Par exemple :

      http://www.oecd.org/eco/growth/49849281.pdf

      http://www.irp.wisc.edu/publications/focus/pdfs/foc262g.pdf

      http://faculty.econ.ucdavis.edu/faculty/gclark/papers/Social%20Mobility%20Rates%20in%20the%20USA.pdf

      https://www.princeton.edu/futureofchildren/publications/docs/16_02_02.pdf

      En Euope, la Grande-Bretagne semble se placer à un niveau comparable à celui des Etats-Unis.

        +8

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    • Mibou54 // 03.11.2016 à 08h50

      On trouve des éléments de réponse intéressants dans le bouquin (austère, mains bien instructif) de Piketty « Le capitalisme au XXIème siècle ». Autrement, l’article est très intéressant, même si je regrette qu’il ne cite guère ses sources.

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    • Raoul // 03.11.2016 à 10h54

      Les liens précédents fournissent des éléments intéressants, mais va falloir prendre le temps de les lire car ils sont assez copieux.

      Les États-Unis sont aussi, et peut-être plus que la France, une méritocratie. Leur histoire fourmille d’exemples de « self-made men » qui, partis de rien, ont fait fortune (le sommet de la réussite pour eux). Mais, de même qu’en France, il s’agit d’un discours largement démenti par les faits.

      Comme ils ne sont tout de même pas aveugles, ils ont tenté par tous les moyens de justifier les inégalités (notamment raciales), par des considérations sur l’hérédité de l’intelligence. Sur ce plan, ils rejoignent le Royaume-Uni qui a élaboré des théories similaires en s’appuyant sur des analyses factorielles, technique d’ailleurs inventée par les anglais à cet usage.

      Je ne peux, sur ce sujet, que recommander la lecture du livre de Stephen Jay Gould : La mal-mesure de l’homme.

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      • Chris // 03.11.2016 à 12h15

        La méritocratie ?
        Ça me rappelle l’histoire d’un grand-oncle, émigré à 20 ans aux USA en 1912, qui en visite chez ma grand-mère en 1959, racontait le parcours de sa réussite (millionnaire quand même !):
        « j’ai commencé par acheter une pomme que j’ai bien frotté pour la faire briller. Avec le bénéfice de cet embellissement, j’ai pu racheter deux pommes, etc…
        Après quelques mois, j’ai épousé la fille du commerçant… à qui j’achetais les pommes et développé son affaire. Maintenant, la fortune familiale provient de la promotion immobilière, Washington est l’endroit rêvé.
        Très américanisé, dans des lettres adressées à la famille, il déplorait l’accession de De Gaulle au pouvoir et la force du PCF français. L’assassinat de JFK lui paraissait un mal pour un bien.
        Un témoignage outre-atlantique intéressant de cette époque que nous avons précieusement conservé.

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        • sissa // 03.11.2016 à 20h54

          Cette plaisanterie est raconté à propos de Rockfeller, ., sauf qu’à la fin il hérite de plusieurs millions au lieu d’épouser la fille du commerçant.

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      • Caliban // 03.11.2016 à 19h35

        « Les États-Unis sont aussi, et peut-être plus que la France, une méritocratie. »
        Niet. A moins de considérer que la prédestination est une forme mystique de mérite. Car quand un étasunien réussit c’est à Dieu qu’il le doit.

        Je caricature mais la justification de l’inégale répartition des richesses – car c’est bien là tout l’enjeu – n’est pas du tout la même. Aux Etats-Unis le « talent » personnel ne suffit pas, il faut avoir dieu dans sa poche.

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  • nico // 03.11.2016 à 04h39

    Tiens à propos du sujet de cet article.

    La personne interrogée parle de la reproduction sociale , l’endogamie comme on dit en sociologie.

    Il parle aussi de OJ Simpson.

    Moi j’ai un bon exemple d’endogamie lié à cette affaire OJ Simpson.

    Qui était l’avocat qui a fait acquitter Simpson … ?

    Une idée ? Non ?

    Le père de Kim Kardashian , Robert Kardashian.

    Voilà un bon exemple qui résume et illustre cet article en 2 secondes chrono.

    Ce qui frappe l’esprit à propos des États Unis , c’est que c’est un peuple qui a voulu s’émanciper de la tutelle d’une monarchie pour soit disant être libre , mais cette liberté les a conduit tout doucement a recréer une monarchie d’un genre nouveau , une monarchie capitaliste.

    Cette néo monarchie n’a certes pas de familles royale mais elle a une cour avec ses dynasties : la famille Bush , la famille Clinton , la feu famille Kennedy , la famille Bloomberg , la famille Hilton et tout pleins d’autres familles de notables locaux transgénérationnels dont la notoriété parfois franchit leurs frontières.

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    • Caliban // 03.11.2016 à 05h02

      @nico

      Attention aux raccourcis historiques. Votre raisonnement consiste à « révéler » une cohérence entre la fin de la tutelle anglaise à la fin du XVIII et l’instauration d’une oligarchie à la fin du XX.

      Vous connaissez la « fin de l’histoire » et refaite la chronologie à l’envers. Les acteurs du passé jamais n’ont orienté leurs actions dans ce sens. Dit plus simplement, entre les deux siècles, il s’est passé quantité d’évènements qui auraient pu infléchir le cours de l’histoire, vers plus ou moins d’oligarchie (si tant est que cette évolution ait été linéaire).

      Quand j’évoque des évènements je pense à quelques assassinats qui ont réellement changé le cours de l’histoire (et pas seulement des Etats Unis) : Bob Kennedy, Martin Luther King, … C’est à mon avis à cette époque qu’a été pris le virage qui aboutit aux Etats-Unis d’aujourd’hui.

      Et nous sommes peut être à un autre tournant : après avoir raté la sortie propre (Sanders), on pourrait avoir l’accident Trump. Le plus gros f*** you de l’histoire humaine selon Mikael Moore 🙂

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      • Jef // 03.11.2016 à 11h00

        Qui se souvient de Henry A. Wallace, vice-président de Roosevelt, large favori face à Truman en 44 à la convention démocrate (2% vs 65% !) et lobby aidant, retournement de situation avec un petit alerte incendie bien placée et en une nuit le complexe militaro-industriel et autres rigolos du genre ont pu se frotter les mains, le candidat souhaitant un monde en paix, un programme nucléaire retiré des mains de l’armée et des relations pacifiques avec la Russie avait été écarté… (seulement sur wiki en anglais https://en.wikipedia.org/wiki/Henry_A._Wallace#Vice_President)

        Dans l’épisode 2 de l’excellente série d’Oliver Stone c’est très bien développé : ‘The untold history of the USA’ : https://www.youtube.com/watch?v=7CO815qqWsc
        de 22:00 à 26:00

        Excellent série btw http://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=17365.html

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      • nico // 03.11.2016 à 11h16

        Je connais la fin de l’histoire et je connais aussi le début.

        Moi je vous dit à mon tour attention car la période que vous évoquez est fausse.

        Ce qui a vraiment perverti les États Unis et changé le cours de l’histoire ce n’est pas du tout ce que vous dites.

        C’est à situer bien avant le 23 Décembre 1913 , la date de la création de la FED , là ou les banquiers ont pris le pouvoir.

        Qui était président des États Unis à ce moment ?

        Woodrow Wilson

        Et qu’a dit Woodrow Wilson juste avant sa mort en 1924 ?

        Ceci que je vous conseille de lire bien attentivement …

        « I am a most unhappy man. I have unwittingly ruined my country. A great industrial nation is controlled by its system of credit. Our system of credit is concentrated. The growth of the nation, therefore, and all our activities are in the hands of a few men. We have come to be one of the worst ruled, one of the most completely controlled and dominated Governments in the civilized world — no longer a Government by free opinion, no longer a Government by conviction and the vote of the majority, but a Government by the opinion and duress of a small group of dominant men. »

        Merci de votre attention …

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        • jp // 03.11.2016 à 13h28

          en français
          « Je suis un homme des plus malheureux. J’ai inconsciemment ruiné mon pays.
          Une grande nation industrielle est contrôlée par son système de crédit. Notre système de crédit est concentré dans le privé.
          La croissance de notre nation, en conséquence, ainsi que toutes nos activités, sont entre les mains de quelques hommes.
          Nous en sommes venus à être un des gouvernements les plus mal dirigés du monde civilisé un des plus contrôlés et dominés non pas par la conviction et le vote de la majorité mais par l’opinion et la force d’un petit groupe d’hommes dominants. »

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        • Eric83 // 03.11.2016 à 18h15

          Je ne connais ni le début ni la fin de l’histoire. Je cherche simplement à essayer de la comprendre un tant soi peu.

          Pour découvrir l’objectif de long terme d’un nouvel ordre mondial des « élites » et sa mise en oeuvre, depuis la fin du 19ème siècle, le livre de Carroll Quigley, qui a été traduit en français, « L’histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine », est une mine d’informations.

          Carroll Quigley, qui a côtoyé ces « élites », était le mentor d’un certain… Bill Clinton.

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        • Caliban // 05.11.2016 à 18h45

          @Nico

          « Moi je vous dit à mon tour attention car la période que vous évoquez est fausse. »
          Cela n’a pas de sens. La lutte des pour les Droits civiques que j’évoque est – je crois – la dernière période en date – coincée entre la maccarthysme et le reaganisme – où les Etats-Unis ont évolué dans le bon sens. Ce pourquoi il me semble que l’assassinat de ses leaders a marqué un tournant décisif.

          Ma remarque tenait principalement au biais, très familier des historiens qui s’en défient avec raison – qui consiste
          • à prêter aux acteurs du passé des intentions qu’ils n’avaient pas
          • et à le « prouver » en créant des relations de causalité « à rebours » et déterministes (dit autrement : il en est ainsi aujourd’hui parce c’était écrit dans les origines)

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  • Alain // 03.11.2016 à 06h03

    L’Amérique s’est construite sous l’égide de la philosophie religieuse protestante professant la prédestination, la réussite matérielle personnelle et la justice divine; c’est-à-dire aussi sur l’individualisme et le fait que tout sera in fine corrigé dans l’au-delà. En conséquence l’absence de solidarité, la violence et la puissance de l’argent sont dans l’ADN de ce pays et il est faux de croire que c’est pire maintenant que dans le passé, la société idéale imaginée par les pères fondateurs n’est qu’un mythe pour la propagande du pays exceptionnel.

    Le rêve américain n’est pas celui d’une société idéale dont tous membres sont prospères, c’est le rêve que chacun peut par ses propres moyens arriver le plus haut possible ! Pas qu’il y arrive, le résultat provient de la prédestination pas d’un effort collectif

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    • Crapaud Rouge // 03.11.2016 à 08h33

      Alain, vous avez mille fois raison, mais force est de constater, comme le dit nico ci-dessus, que le résultat de la « prédestination » relève de plus en plus de l’endogamie et de moins en moins du dessein de Dieu…

        +18

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    • DF // 03.11.2016 à 08h36

      Il me semble que c’est loin d’etre aussi caricatural que cela. Piketty, dans le capital, decrit une amerique du XXeme siecle qui redistribue, via l’impot, plus que la France, notament par les droits de succession.

      En evoquant l’ADN, cela suppose une nature irreformable. Alors il n’y aurait plus de culture dans votre monde ?

        +5

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      • RGT // 03.11.2016 à 19h16

        En France, la redistribution de l’impôt ne va pas aux plus démunis mais concourt à l’enrichissement privé du personnel politique et des ploutocrates.

        Et quelque soit le parti au pouvoir d’ailleurs, le système est fait pour ne favoriser que les deux partis de l’alternance, comme aux USA et dans toutes les « démocraties modernes occidentales ».

        Les nations occidentales ne sont pas des démocraties, elles sont des corruptocraties.

        Ensuite, l’emballage change pour s’adapter aux traditions séculaires : Solidarité et entraide dans les anciennes nations catholiques, réussite personnelle divine dans les nations protestantes.

        Au final, c’est comme les lessives : Si on enlève l’emballage, on se rend vite compte que c’est au final le même produit hautement toxique…

        Et ne vous bercez pas d’illusions. Si d’aventure un parti politique novateur et réellement porteur d’un projet équitable parvenait à s’extirper de la boue pour mettre en danger la ploutocratie il se retrouverait rapidement noyauté.

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        • RGT // 03.11.2016 à 19h28

          Le système des partis est réellement le point culminant de la perversité politique.
          Il est conçu à la base pour permettre de contrôler tous les leviers de la vie publique.

          Et même si leur nom change pour « association de défense des idées philosophiques » ça reviendrait au même.

          La seule issue est bel et bien l’Anarchie au sens noble du terme (proudhonien), qui permettrait de balayer tous les parasites opportunistes jacobins et délocaliserait le pouvoir de décision au niveau où il est réellement exploitable : L’échelon local.

          Je ne comprends pas en quoi des législations locales seraient un problème.
          Si on se réfère aux aspirations des « sans dents », elles seraient sûrement identiques partout (dentiers pour tous), mais surtout approuvées par les personnes qui devraient les respecter.

          Je peux vous garantir que ça me m’énerve énormément de devoir respecter des règles ignobles que je désapprouve et qui servent uniquement la soif de domination de quelques ploutocrates.

          Par contre, je respecte volontiers les règles que je juge justes car elles correspondent à mes souhaits de vie en communauté.

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          • Guy Liguili // 03.11.2016 à 20h54

            L’échelon local a déjà existé par le passé. On appelait ça des fiefs féodaux.

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    • Raoul // 03.11.2016 à 10h38

      C’est en effet fondamental car cela explique leur immobilisme social. Les formes modernes de sécurité sociale, telles que mises en place dans nombre de pays européens et au Canada, notamment, leur sont totalement étrangères. Sur ce plan, les États-Unis en sont restés au XIXe siècle et il y a peu de chance que cela change.

      Autre exemple : leur constitution. Elle n’a as changé depuis sa création, sauf à travers des amendements qui, eux non plus, n’évoluent pas. Le monde a été bouleversé par deux guerres mondiales, une crise financière qui les a durement touchés, des changements sociétaux importants, mais leurs institutions ne bougent pas. En un sens, c’est fascinant.

        +5

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  • Stanislas Robert // 03.11.2016 à 08h30

    En plus des détails fournis, ce qui m’a choqué – entre autres- c’est la population des aborigènes qui était, en 1830, de l’ordre de 60 millions pour se retrouver à 1 simple million.
    Ceci est le même cas des indiens du Canada où l’on comptabilise par dizaines le nombre d’indiens par réserves.
    Des milliers de femmes ont disparu sans que les autorités ne s’inquiètent ce qui prouve qu’ils étaient soit les auteurs soit les complices de cette tentative d’effacement de ces populations.
    Les jeunes sont embrigadés pour les bourrer et les détacher de leur identité. Ceux qui résistaient , disparaissaient dans la nature.
    Ils sont considérés comme la 5° roue de la charrette alors qu’ils sont chez eux depuis plusieurs générations.
    Qui pourra s’inquiéter sur le cas de ces malheureux .
    En attendant que les blancs se réveillent et demandent des comptes aux autorités , d’ici là les peaux rouges auront disparu de la surface de la planète.
    Horrible pour un pays qui se dit Chrétien . Est ce que Bible recommande la criminalité ?

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    • sissa // 03.11.2016 à 21h01

      Les estimations du nombre d’amérindiens sont toujours sujettes à caution, et d’autre part, il faut se souvenir qu’une importante raison de leur quasi-disparition est leur faible résistance aux maladies venus d »Europe.
      Ceci dit, cela n’empêche pas qu’une part de la chute de leurs effectifs est due au massacre qui a été perpétré , soit directement contre, eux, soit indirectement en s’attaquant à leurs source de nourriture( les bisons pour les habitants des grandes plaines.)

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  • Bertrand // 03.11.2016 à 09h35

    Excellent résumé de la réalité de l’histoire américaine. Merci Olivier d’avoir partagé cet interview.
    Michel Floquet rejoint ce que dit le grand journaliste australien John Pilger dans ce texte publié cet été, extrait d’une conférence donnée par John Pilger à l’Université de Sydney, intitulée « Une guerre mondiale a commencé » :
    https://gaideclin.blogspot.fr/2016/07/john-pilger-pourquoi-hillary-clinton.html

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  • Didier // 03.11.2016 à 10h17

    Incroyable… Ils ont des correspondants de cette qualité, à TF1?

    Pourquoi n’en voit-on jamais l’écho sur la chaîne?

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  • Grégory // 03.11.2016 à 10h17

    « Ce problème est une catastrophe pour le pays. Dans ce contexte, les jeunes se dirigent vers les secteurs les plus rémunérateurs comme médecins ou avocats. Et ils désertent les professions d’ingénieurs.  »

    Dans mon experience, ce n’est pas que les carrières d’ingénieur ne sont pas attractives. Elles font toujours réver, peut être plus qu’avant. C’est plutôt que le système scolaire américain est peu performant à produire des ingénieurs, en particulier dans le software. Dans ce secteur la prime est aux meilleurs, le reste ne se partage que les miettes. Un peu comme aux JO, les USA sont très médiocres en ratio dollars / habitant pour produire de l’excellence. Là où ils sont brillants par contre, c’est qu’effectivement ils attirent les jeunes excellent souvent formés sur les impôts d’autres pays (dont les notres en bonne place) et pallient ainsi très efficacement à leurs lacunes. Le seul mauvais coté c’est que s’ils ont un effondrement à la post URSS, ils n’auront pas l’avantage des russes d’avoir sur maintenir une excellence d’ingénierie même sans un sous en poche, ou en tous cas pas aussi bien.

    Enfin je dis tout ça, c’est juste ce que j’ai vu dans des boites autour de moi. C’est peut être complètement à la rue ce que je dis 🙂

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  • Nanker // 03.11.2016 à 10h35

    « Quand je suis arrivé là-bas en 2011, le niveau de violence est ce qui m’a le plus sidéré. La violence est partout et à tous les niveaux (…) mais aussi dans les rapports humains au quotidien »

    C’est peut-être là que réside le malaise existentiel américain : ils découvrent que la violence comme moteur de l’évolution des USA ne fonctionne plus. La violence guerrière contre l’Irak et l’Afghanistan ont été des échecs et la violence verbale contre la Chine ou la Russie ne marche pas non plus.
    Peut-être que le succès de Trump est qu’il fait entendre à l’électeur moyen qu’il ré-instaurera la violence dans l’action politique américaine (ce que « l’efféminé » Obama n’a pas su faire) : violence contre Daesh, contre l’Iran, contre les Chicanos (le fameux « mur ») et sur le plan intérieur probablement violence contre les criminels, les « improductifs » les Noirs des ghettos, etc etc.

    La violence qui permettra aux Américains de redevenir des « winners » c’est peut-être ça la séduction de Trump?

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  • christian gedeon // 03.11.2016 à 10h36

    Le protestantisme(en général) qui lie succès matériel et volonté divine ( le « pauvre  » étant en quelque sorte maudit par Dieu himself) explique en grande partie l’évolution des USA.Désolé pour mes amis protestants avec l’invraisemblable nombre de leurs variantes,mais Calvin Mélanchton,Zwingli et leurs tristes avatars anglo saxons,bataves et scandinaves sont les premiers responsables de cette « indifférence mortelle « …si le pauvre est pauvre,c’est que Dieu l’ a décidé,et il ne mérite donc aucune considération.Au plan économique,leur raisonnement est juste Vae victis…

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    • Amsterdammer // 03.11.2016 à 19h07

      Et les systèmes sociaux développés d’Europe du Nord, vous en faites quoi?

      Les Pays-Bas sont de culture protestante, et ont pourtant l’un des systèmes sociaux les plus avancés du monde [même si les néo-libéraux, comme partout en Occident, s’emploient à le détruire].
      Et les pays Scandinaves ne sont pas non plus des jungles impitoyables avec les pauvres. Au contraire.

      Bref, détrompez-vous. On trouve souvent chez les réformés une conscience sociale très développée.
      Les pays les plus solidaires du monde se situant dans l’Europe du Nord protestante, va donc valoir chercher une autre explication à la violence sociale ricaine.

      Le capitalisme anglo-saxon, peut-être? 😉

        +5

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      • Crapaud Rouge // 03.11.2016 à 21h07

        A mon avis, l’exemplaire solidarité des pays scandinaves doit tout à leur climat et la faible densité de leurs populations, et rien au protestantisme.

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      • christian gedeon // 04.11.2016 à 17h53

        Ils sont peu nombreux, riches et ont effectivement développé,entre eux,mais depuis les années soixante uniquement,un système efficace de solidarité…c’est vrai. Mais la chape religieuse rigoriste protestante ne s’est levée que depuis très peu de temps,en réalité. Savez vous pourquoi dans les pays protestants il n’y a généralement pas de rideaux aux fenêtres?Vous avez deviné,pour que la surveillance soit permanente…une espèce de big brother archaïque,et qui a fort bien fonctionné très longtemps,jusqu’à la fameuse libération des moeurs…et le capitalisme anglo-saxon est le fils du capitalisme protestant des hollandais et autres pilgrims…

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  • Raoul // 03.11.2016 à 11h24

    Le texte est très intéressant, surtout qu’il n’est pas facile d’extraire de l’examen d’un pays les traits saillants de son caractère. Mais, trois points m’ont gêné, ce qui n’enlève rien à la qualité générale d’ailleurs.

    Point 1 : « Les gens comptent d’abord sur eux-mêmes. Ils n’attendent pas qu’on les assiste. ». Alors les orphelins, les vieillards, les handicapés mentaux, les paralysés, comptez d’abord sur vous-même ! L’État a autre chose à faire que de s’occuper du bien-être de sa population, fomenter des guerres à l’autre bout du monde, par exemple. Désolé, mais à quoi sert une société ?

    Point 2 : En cas de catastrophe, un ouragan par exemple, la première chose qu’ils disent, c’est : «On va reconstruire».”. Oui, on a vu cela après le passage de l’ouragan Katrina où l’état (fédéral et local) a été en-dessous de tout. Et des milliers de gens (des pauvres surtout) ont été déplacés. Ils n’ont pas réussi à reconstruire leur maison probablement.

    Point 3 : « Ils ne commencent pas par chercher un responsable et expliquer qu’ils vont porter plainte. ». Sauf qu’aux États-Unis, les procès les plus absurdes sont intentés et que la profession d’avocat est parmi les plus rentables.

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  • Chris // 03.11.2016 à 12h28

    l’Antiquité a beaucoup à nous apprendre sur notre époque.
    Pas seulement le mythe du Cheval de Troie.
    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2015/07/guerre-du-peloponnese-et-guerre-froide-2-0.html
    Pour Rome, particulièrement intéressants sont les deux derniers siècles de la République.
    On y voit les mêmes problématiques, les mêmes schémas qu’actuellement : lutte à mort entre l’oligarchie et le parti « populiste », thématiques économico-sociales bien actuelles (protectionnisme, immigration, ruine de l’agriculture, des classes moyennes et populaires etc.), désinformation « médiatique » très poussée (Cicéron), pouvoir des lobbies (financiers surtout), juridisme de la société, extension de l’empire par la conquête mais aussi les sanctions économiques (création du port franc de Délos qui ruine Rhodes), les pressions sur les dirigeants ennemis, le noyautage…
    Comme un miroir de notre époque.

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  • simaqian // 03.11.2016 à 12h54

    Un chef indiens a dit un jour
    « Quand ils auront asséché la dernière rivière, et coupé le dernier arbre, ils se rendront compte que l’argent ne se mange pas »

    Les USA n’ont rien de positif, leur prouesse technique n’est dut qu’à leur modèle économique dominant depuis plus de deux siècle

    C’est un pays sans civilisation, barbare depuis son origine, bâtit comme dit dans l’article sur le pillage, l’esclavage et la destruction des peuples. Un pays qui n’a jamais eu de compte à rendre à qui que se soit depuis sa création, et à créer chez lui une propension à faire « ce qu’il veut » aujourd’hui étant la première puissance du monde, ce pays constitue selon moi la première menace pour l’humanité.

    Bâtit par des rejeté de la société européenne lors de la colonisation, obtenant une liberté totale sans règle très tôt, pourquoi devons nous attendre autre chose d’eux?

    Les indiens ont été massacré, leur histoire est totalement ignoré, contrairement à celle de la Shoah, et les USA n’ont absolument aucun recule quand à leur propre passé effroyable.

    Ils sont fou à lier, et pour m’être intéressé à de nombreux peuples différent, je crois que l’existence des USA relève d’une regression de l’histoire humaine, aucun autre pays au monde, un temps soit peu attaché à son passé et à son histoire, n’a un tel comportement, même les pays d’amérique du Sud sont plus avancé dans leur recule vis à vis de l’histoire, et sont plus rationnel dans leur politique.

    La perte de la puissance US est une nécessité pour tous.

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    • christian gedeon // 04.11.2016 à 18h06

      Olalalala…c’est vraiment très excessif.Mais quitte à passer pour un empêcheur de tourner en rond,les indiens se sont aussi beaucoup massacrés entre eux avant l’arrivée des européens,et pendant la progression des européens…les haines étaient bien cuites et recuites entre tribus,et l’exemple célèbre des Hurons et des Iroquois n’est qu’un parmi d’autres…mais l’essentiel du massacre des indiens (si on veut bien oublier Danse avec les loups et Little big man a surtout été le fait des maladies ( dont certaines volontairement répandues) contre les quelles les indiens n’avaient pas d’immunité naturelle,et l’eau de feu. Les deux ont fait des ravages incommensurables.Dire que les USA n’ont pas fait amende honorable du tout n’est pas vrai. Leur amende était partielle,certes. Mais aujourd’hui les territoires indiens bénéficient d’une politique « protectrice  » réelle. Et les casinos ,indiens,et qui rapportent beaucoup d’argent,fleurissent partout dans ces territoires. Mieux encore,et puisqu’il faut créer une Histoire,les grands chefs indiens,tous massacrés qu’ils aient été,sont devenus des figures de l’histoire américaine…. P.S Je ne suis pas vraiment fan des USA,mais ce qui est,est.

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  • Maurice // 03.11.2016 à 20h18

    Perso, au sujet des USA, je ne connais rien de plus pertinent que la remarque ( de Clémenceau, si j’ai bonne mémoire)

    « c’est le seul pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence, sans avoir connu la civilisation »

    mes excuses si ce n’est pas mot à mot mais j’ai parfois des trous de mémoire, à cause de mon âge…

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    • Caliban // 05.11.2016 à 23h13

      @Maurice

      « Les Etats-Unis d’Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence, sans jamais avoir connu la civilisation. » Albert Einstein

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  • Lievin // 04.11.2016 à 08h38

    Décadence et déliquéscence totale !
    Que dire des nombreuses gens qui suivent idéologiquement ce pays ?(mais quelle idéologie ? hormis celle du bas ventre, du lessivage de cerveaux, du conditionnement, de la corruption et la guerre)
    Que dire de nos propres gouvernants qui en font de même ?
    Tristesse et peur devant une telle situation aux conséquences mondiales infinies…
    Vite ! retrouvons notre indépendance à choisir notre destin et enfin tisser à nouveau des relations équitables et saines…pour la Paix
    Il en va de notre avenir, de notre monde, et qui sait d nos vies.

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  • Clauzip12 // 05.11.2016 à 22h59

    Eseinhower(Ike) à la fin de son unique mandat de président des USA disait:
    le danger pour le pays n’est pas extérieur,il est intérieur,c’est la finance et le loby militaristo industriel.
    Il était général et a commende les armées alliées lors de la guerre de 1939/45.

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