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21.novembre.201421.11.2014 // Les Crises

Une catastrophe se produira si on soutient la russophobie en Ukraine, par Vladimir Poutine (ARD)

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Vladimir Poutine a accordé en Russie, à Vladivostok le 13 novembre 2014, une interview à la télévision allemande « ARD ». Cette interview est à visionner ici pour les germanophones.

Cette interview porte principalement sur les rapports de la Russie avec l’Allemagne, sur l’OTAN et le déploiement des forces de part et d’autre, sur la Crimée, sur la crise ukrainienne et ses enjeux économiques, et bien sûr la Novorossiya.

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Traduction en français pour Media Presse Info

Les inter-titres ont été ajoutés par la Traduction

Vladimir Poutine a répondu aux questions de Hubert Seipel pour la télévision allemande ARD. L’entrevue a été enregistrée le 13 Novembre à Vladivostok.

HUBERT SEIPEL: Bonjour, Monsieur le Président. Vous êtes le seul président russe qui ait jamais donné un discours au Bundestag. Cela se passait en 2001. Votre discours a été un succès. Vous avez parlé des relations entre la Russie et l’Allemagne, de la coopération de la Russie à la construction de l’Europe, même si vous aviez donné un avertissement. Vous avez dit que les idées de la guerre froide devaient être éradiquées. Donc vous avez noté que nous partagions les mêmes valeurs, encore que vous ne fassiez pas confiance aux autres. Pourquoi étiez-vous un peu pessimiste à l’époque?

VLADIMIR POUTINE: Tout d’abord, je ne donne aucun avertissement ou remontrance et je ne voulais pas être pessimiste. Je voulais juste analyser la période précédente dans le développement de la situation dans le monde et en Europe, après l’effondrement de l’Union soviétique. Donc je me suis permis de prédire la situation en fonction de différents scénarios de développement. Naturellement, cela reflète la situation comme nous la voyons, à travers le prisme, à la façon des diplomates, du point de vue de la Russie, mais encore, je pense qu’il s’agissait d’une analyse plutôt objective.

Je réitère: il n’y avait pas de pessimisme que ce soit. Aucun. Au contraire, je voulais être optimiste. Je suppose que, après avoir reconnu tous les problèmes du passé, nous devons aller vers un processus de renforcement des relations beaucoup plus confortables et mutuellement avantageuses dans le futur.

HUBERT SEIPEL: La semaine dernière a marqué le 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin, qui n’aurait pas été possible sans le consentement de l’Union soviétique. Ce fut ainsi à l’époque. A présent, l’OTAN mène des exercices dans la mer Noire, près des frontières russes, tandis que les bombardiers russes procèdent à des exercices dans l’espace aérien international de l’Europe. Le ministre de la Défense a dit, si je ne me trompe pas, ils ont volé aussi loin que le golfe du Mexique. Tout cela souligne une nouvelle guerre froide.

Et, bien sûr, les partenaires échangent des déclarations virulentes. Il y a quelque temps, le président Obama a dit que la Russie est une menace équivalente au virus Ebola et aux extrémistes islamiques. Vous avez qualifié l’Amérique de nouveau riche, qui se considère comme le vainqueur de la guerre froide, et maintenant l’Amérique tente de façonner le monde suivant ses propres idées sur la vie. Tout cela rappelle la guerre froide.

L’OTAN

VLADIMIR POUTINE: Voyons, vous avez dit en 2001 et je vous ai dit que mon point de vue était plutôt optimiste. Nous avons assisté à deux vagues d’élargissement de l’OTAN depuis 2001. Si je me souviens bien, sept pays – la Slovénie, la Slovaquie, la Bulgarie, la Roumanie et trois États baltes, Estonie, Lettonie et Lituanie – ont rejoint l’OTAN en 2004. Deux autres pays l’ont rejoint en 2009. Cela signifie que le jeu géopolitique change. De plus, le nombre de bases militaires est en accroissement. Est-ce que la Russie possède des bases militaires dans le monde ? L’OTAN et les Etats-Unis ont des bases militaires disséminées dans le monde entier, y compris dans les zones à proximité de nos frontières, et leur nombre est en augmentation.

De plus, tout récemment, il a été décidé de déployer les Special Opérations Forces, de nouveau à proximité de nos frontières. Vous avez mentionné divers exercices, vols, mouvements des navires, et ainsi de suite. Oui, c’ est ainsi en effet. Cependant, tout d’abord, vous avez dit – ou peut-être est-ce une traduction inexacte – qu’ils ont été menés [les exercices ndlr] dans l’espace aérien européen international. Eh bien, c’est soit l’espace international (neutre) soit l’espace européen. Alors, s’il vous plaît notez que nos exercices ont été menées exclusivement dans les eaux internationales et l’espace aérien international.

En 1992, nous avons suspendu les vols stratégiques de nos avions et ils sont restés à leur bases aériennes depuis de nombreuses années. Pendant ce temps, nos partenaires américains ont poursuivi les vols de leurs avions nucléaires dans les mêmes domaines qu’avant, y compris les zones proches de nos frontières. DONC, il y a plusieurs années, ne voyant pas de développements positifs, personne n’étant prêt à nous rencontrer à mi-chemin, nous avons repris les vols de notre aviation stratégique dans des régions éloignées. C’est tout.

HUBERT SEIPEL: Alors, avez-vous pensé que vos intérêts en matière de sécurité n’ont pas été pris en compte?

Permettez-moi de revenir à la crise actuelle et à son déclenchement. La crise actuelle a été déclenchée par l’accord entre l’Union européenne et l’Ukraine. Le titre de cet accord est relativement inoffensif. Il est appelé l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine. Le point clé de cet accord est d’ouvrir le marché ukrainien de l’UE et vice versa. Pourquoi est-il une menace pour la Russie? Pourquoi vous êtes-vous opposé à cet accord?

L’accord d’association entre l’Union européenne et l’Ukraine

VLADIMIR POUTINE: En réalité, l’économie suit presque le même chemin que la sécurité. Nous prêchons le contraire de ce que nous pratiquons. Nous avons dit qu’un seul espace serait construit et de nouvelles lignes de division ont été construites à la place.

Penchons-nous sur ce que l’accord UE-Ukraine Association stipule. Je l’ai dit plusieurs fois, mais il semble que je doive le répéter encore une fois: il élimine les droits d’importation pour les produits européens entrant sur le territoire ukrainien, cela leur apporte zéro. Maintenant, comme l’Ukraine est membre d’une zone de libre-échange au sein de la CEI, zéro droits de douane ont été mis en place entre la Russie et l’Ukraine. Qu’est-ce que cela veut dire? Cela signifie que tous les produits européens iront à travers le territoire ukrainien directement sur le territoire douanier de la Fédération de Russie.

Il y a beaucoup d’autres choses qui peuvent ne pas être évidentes pour les personnes qui ne sont pas éclairées concernant ces matières, mais elles existent. Par exemple, Il y a des règlements techniques qui sont différents entre la Russie et l’UE, nous avons des normes différentes. Ce sont les normes de contrôle technique, les normes phytosanitaires et des principes qui déterminent l’origine des marchandises.

A titre d’exemple, je citerai l’assemblage des composants de voitures sur le territoire ukrainien. Selon L’accord d’association, les biens manufacturés sur le territoire de l’Ukraine sont destinés à notre marché dans le cadre de la zone de libre-échange russo-ukrainienne. Vos entreprises ont investi des milliards d’euros dans des usines en Russie (Volkswagen, BMW, Peugeot, Citroën, US Ford, et d’autres) entrées sur notre marché en des termes complètement différents, à condition d’une localisation profonde de la production. Comment pourrions-nous accepter cela? Nous l’avons dit dès le début, « Nous sommes d’accord, mais laissez-nous procéder étape par étape et prendre en compte les vrais problèmes qui peuvent émerger entre la Russie et l’Ukraine. » Qu’est-ce qu’on nous a répondu? «Ce ne sont pas vos affaires, aussi sortez votre nez de nos affaires! »

L’enclenchement de la crise ukrainienne

HUBERT SEIPEL: je voudrais revenir sur le passé. Lorsque l’accord d’association UE-Ukraine était discuté. Cela a provoqué des rassemblements sur la place Maidan à Kiev. Je me réfère à des manifestations durant lesquelles les gens demandaient une vie meilleure sans l’Union européenne. Mais Ils protestaient également contre le système ukrainien. En fin de compte tout cela a entraîné une vague de violence.

Après, le président d’alors n’a pas signé l’accord, ça a provoqué au début de la violence, et des gens ont été tués sur le Maidan. Puis le ministre allemand des Affaires étrangères est arrivé et a essayé de trouver un compromis entre les manifestants et le gouvernement, et il a réussi à le faire. Un accord qui prévoyait un gouvernement d’union nationale. Il est resté en vigueur pendant environ 24 heures, puis il a disparu. Vous avez suivi de près l’évolution du 21 février et vous vous souvenez que vous avez parlé avec M. Obama et Mme Merkel.

VLADIMIR POUTINE: Oui. En effet, le 21 février, non seulement le ministre allemand des Affaires étrangères, mais aussi ses homologues de Pologne et de France sont arrivés à Kiev pour agir en tant que garants de l’accord conclu entre le Président de l’Ukraine Viktor Ianoukovitch et l’opposition.L’accord stipule que le seul chemin que prendrait le processus serait pacifique.

En tant que garants, ils ont signé un accord entre les autorités officielles et l’Opposition. Et la forme assurait qu’il serait observé. Il est vrai que j’ai parlé par téléphone avec le président des États-Unis ce jour même, et cela était le contexte de notre conversation. Cependant, le jours suivant, en dépit de toutes les garanties prévues par nos partenaires de l’Ouest, un coup d’État est arrivé et l’administration présidentielle et le siège du gouvernement ont été occupés.

Je voudrais dire à cet égard la chose suivante: soit les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, de Pologne et de France n’ont pas signé l’accord entre les autorités et l’opposition comme garants, soit, car ils l’ont signé après tout, ils auraient du insister sur sa mise en œuvre au lieu de se dissocier de cet accord. Qui plus est, ils préfèrent maintenant ne pas le mentionner du tout, comme si l’accord n’avait jamais existé. C’est de mon point de vue, absolument faux et contre-productif.

La Crimée et le Kosovo

HUBERT SEIPEL: vous avez agi rapidement. Vous avez, pour ainsi dire, annexé la Crimée et justifié cela sur le moment par le fait que 60 % de la population de Crimée était Russe, que la Crimée a été russe sur une longue partie de son histoire et, enfin, du fait que sa flotte est stationnée là-bas. L’ Ouest a a prétendu qu’il s’agissait d’une violation du droit international.

VLADIMIR POUTINE: Quelle est votre question exactement?

HUBERT SEIPEL: Avez-vous sous-estimé la réaction de l’Occident et les sanctions possibles, qui furent imposées la Russie?

VLADIMIR POUTINE: Nous croyons que ces sortes de réaction sont totalement disproportionnées par rapport à ce qui s’est passé.

Chaque fois que j’entends des plaintes concernant le viol par la Russie du droit international je suis tout simplement amusé.

Qu’est-ce que le droit international? C’est tout d’abord la Charte des Nations Unies, la pratique internationale et son interprétation par les institutions internationales pertinentes.

De plus, nous avons un précédent clair récent – le Kosovo.

HUBERT SEIPEL: Vous voulez parler de la décision de la Cour internationale de Justice sur le Kosovo? Celui dans lequel elle avait déclaré que le Kosovo a le droit à l’autodétermination et que les Kosovars avaient le droit à se déterminer sur l’avenir de leur État ?

VLADIMIR POUTINE: (En allemand.) Exactement. (Suite en russe.) Mais pas seulement. Le point principal était le procédé à prendre concernant leur autodétermination suivant lequel les personnes vivant dans un territoire ne sont pas tenues de demander l’avis des autorités centrales de l’État où elles vivent. Cela ne nécessite pas l’approbation par les autorités centrales, par le gouvernement, de prendre les mesures nécessaires pour l’auto-détermination. Tel est le point central.

Et ce qui a été fait en Crimée n’est en aucune manière différent de ce qui a été fait au Kosovo.

Je suis profondément convaincu que la Russie n’a pas commis de violation du droit international. Oui, ce n’est pas un secret, c’est un fait et nous n’avons jamais caché nos forces armées, soyons clairs, ni bloqué les forces armées ukrainiennes stationnées en Crimée, ni forcé quelqu’un à voter, ce qui aurait été impossible, mais [nous avons agi] pour éviter une effusion de sang, pour donner aux gens la possibilité d’exprimer leur avis sur la façon dont ils voulaient façonner leur avenir et celui de leurs enfants.

Le Kosovo, dont vous avez parlé, n’a déclaré son indépendance que par voie parlementaire seulement. En Crimée, les gens n’ont pas seulement pris une décision parlementaire, ils ont tenu un référendum, et ses résultats ont été tout simplement magnifiques.

Qu’est-ce que la démocratie? Vous et moi connaissons bien la réponse. Que signifie Démos? Demos c’est le peuple, et la démocratie est le droit des peuples. Dans ce cas particulier, c’ est le droit à l’autodétermination.

La Novorossiya

HUBERT SEIPEL: Cela montre immédiatement que vous êtes un avocat.

Mais vous connaissez aussi bien les arguments de l’Ouest. L’Occident dit que les élections ont eu lieu sous contrôle de l’armée russe. Tel est le raisonnement de l’Occident.

Permettez-moi d’aborder la question suivante. Aujourd’hui, l’Ukraine est plus ou moins divisé. Quatre mille personnes sont mortes, des centaines de milliers sont réfugiées et se sont enfuies, entre autres lieux, en Russie. Dans l’est du pays, les séparatistes russophones réclament une large autonomie, certains veulent se joindre à la Russie. Conformément à l’accord de Minsk, un cessez-le-feu a été déclaré, mais les gens meurent tous les jours. Le pays est en faillite. Fondamentalement tout le monde est perdant dans ce conflit. L’Ukraine semble avoir perdu le plus, mais l’Europe et la Russie aussi. Comment voyez-vous l’avenir de l’Ukraine?

VLADIMIR POUTINE: L’Ukraine est un pays complexe, et pas seulement en raison de sa composition ethnique, c’est ainsi, mais aussi du point de vue de sa formation tel qu’elle est aujourd’hui.

Y a t-il un avenir et comment sera-t-il? Je pense qu’il y en aura un certainement. C’est un grand pays, une grande nation avec une population de 43 à 44 millions de personnes. C’est un grand pays européen avec une culture européenne.

Vous savez, il ne manque qu’une seule chose. Je crois que, ce qui manque c’est la compréhension que pour réussir, être stable et prospère, les gens qui vivent sur ce territoire, quelle que soit la langue qu’ils parlent (hongrois, russe, ukrainien ou polonais), doivent sentir que ce territoire est leur patrie. Pour parvenir à cela ils doivent sentir qu’ils peuvent réaliser leur potentiel ici aussi bien que dans tous les autres territoires et peut-être même mieux dans une certaine mesure. Voilà pourquoi je ne comprends pas la réticence de certaines forces politiques en Ukraine à entendre parler de la possibilité de fédéralisation.

Nous avons entendu récemment que la question qui se pose n’est pas la fédéralisation mais la décentralisation. Il s’agit d’un jeu de mots. Il est important de comprendre ce que ces notions signifient: décentralisation, fédéralisation, régionalisation. Vous pouvez reprendre une douzaine d’autres termes. Les personnes qui vivent dans ce territoire doivent RÉALISER qu’elles ont droit à quelque chose, qu’elles peuvent décider quelque chose pour elles-mêmes dans leur vie.

HUBERT SEIPEL: La question centrale dans l’Ouest est la suivante: l’Ukraine veut-elle rester un Etat indépendant? C’est la question centrale aujourd’hui à l’ordre du jour. La deuxième question est de savoir ce que la Russie peut faire de plus? Peut-être que la Russie a plus de possibilités pour accélérer ce processus en Ukraine, particulièrement en ce qui concerne les accords de Minsk?

Les accords de Minsk

VLADIMIR POUTINE: Vous savez, quand quelqu’un nous dit que nous avons des occasions spéciales pour résoudre tel ou tel crise, cela me trouble et m’alarme toujours. Nous avons entendu à plusieurs reprises que la Russie dispose d’une clé pour la solution du problème syrien, que nous avons des possibilités spéciales pour résoudre un autre problème ou la crise ukrainienne. Je commence toujours à soupçonner une intention de nous mettre la responsabilité sur le dos et de nous faire payer pour quelque chose. Nous ne voulons pas cela. L’Ukraine est un Etat indépendant, libre et souverain.

Pour parler franchement, nous sommes très préoccupés par de possibles nettoyages ethniques et la possibilité que l’Ukraine se retrouve un État néo-nazi. Que sommes-nous censés penser si les gens portent des croix gammées sur leurs manches? Ou que dire des emblèmes SS que nous voyons sur les casques de certaines unités militaires combattant maintenant dans l’est de l’Ukraine? Si c’est un état civilisé, que recherchent les autorités? Au moins, ils pourraient se débarrasser de cet uniforme, ils pourraient faire supprimer ces emblèmes des nationalistes. Voilà pourquoi nous avons peur que tout cela puisse finir de cette façon. Si cela se produisait, ce serait une catastrophe pour l’Ukraine et les Ukrainiens.

Les accords de Minsk ont surgi seulement parce que la Russie a participé activement à cet effort; nous avons travaillé avec les milices du Donbass, les combattants du sud-Ukraine, et nous les avons convaincus qu’ils devraient se contenter de certains accords. Si nous ne l’avions pas fait, cela n’aurait tout simplement pas eu lieu. Il y a quelques problèmes avec la mise en œuvre de ces accords, c’est vrai.

Quels sont ces problèmes? En effet, les défenseurs, par exemple, devaient laisser quelques-unes des villes qu’ils avaient encerclées, ils ne les ont pas quitté. Savez-vous pourquoi? Je vous le dis tout net, ce n’est pas un secret: parce que les gens qui se battent contre l’armée ukrainienne disent, « Ce sont nos villages, nous venons de là, nos familles et nos proches vivent ici. Si nous partons, les bataillons nationalistes vont venir.. tuer tout le monde. nous ne partirons pas, vous pouvez nous tuer vous-mêmes. » Vous savez, c’est un difficile problème. Bien sûr, nous essayons de les convaincre, nous parlons, mais quand ils disent des choses comme ça, vous savez, il n’y a pas grand chose à répondre.

Et l’armée ukrainienne non plus n’a pas laissé quelques-unes des villes qu’elle était censée quitter. Les miliciens sont des gens qui se battent pour leurs droits, pour leurs intérêts. Mais si les autorités ukrainiennes centrales choisissent tout simplement de ne pas déterminer la ligne de démarcation, qui est très importante aujourd’hui pour arrêter les bombardements et les meurtres, mais si elles veulent préserver l’intégrité territoriale de leur pays, chaque village ou ville en particulier ne sont pas significatifs ; ce qui est important est d’arrêter immédiatement l’effusion de sang et les bombardements et de créer les conditions pour entamer un dialogue politique. Voilà ce qui est important. Si elle ne le font pas, il n’y aura pas de dialogue politique.

Je suis désolé pour ce long monologue, mais vous me faites revenir à l’essence du problème.

Quelle est l’essence? Le coup d’Etat a eu lieu à Kiev. Une partie considérable du pays l’a supporté, et ils étaient heureux en partie parce qu’ils croyaient que, après la signature de, disons, l’accord d’association, il y aurait l’ouverture des frontières, des possibilités d’emploi, le droit de travailler dans l’Union européenne, y compris en Allemagne. Ils pensaient que ce serait ainsi. En fait, ils n’ont rien eu de semblable.

L’autre partie du pays, le sud-est, ne l’a pas supporté et a dit: «Nous ne vous reconnaissons pas. » Et au lieu d’entamer un dialogue, au lieu d’expliquer aux gens que les autorités centrales de Kiev ne vont pas faire quelque chose de mal, et qu’au contraire, elles allaient proposer différentes formes de coexistence et le développement d’un Etat commun, qu’ils seraient prêts à leur accorder leurs droits; au lieu de cela, ils ont commencé à faire des arrestations de nuit. Une fois que les arrestations de nuit ont commencé, les gens du sud-est ont pris les armes. Une fois qu’ils ont pris les armes, au lieu d’arrêter (les autorités devraient avoir la sagesse de le faire) et à la place du dialogue ils ont envoyé l’armée, l’armée de l’air, tanks et lance-roquettes multiples. Est-ce un moyen de résoudre les problèmes? Et finalement on est arrivé à une impasse. Est-il possible de sortir de cela? Je suis sûr que c’est possible.

La Russie ne laissera pas anéantir la population du Donbass

HUBERT SEIPEL: La question ou, plus exactement, le reproche fait par Kiev aujourd’hui est que la Russie fournit des armes aux séparatistes et envoie ses militaires là-bas.

VLADIMIR POUTINE: Où ont-ils vu les véhicules blindés et les systèmes d’artillerie? Aujourd’hui, les gens qui luttent et considèrent que cela est juste obtiendront toujours des armes. Ceci est le premier point.

Mais je tiens à souligner que ce n’est pas le problème. La question elle-même est tout à fait différente. Le problème est que nous ne pouvons pas avoir une vision unilatérale du problème.

Aujourd’hui il y a des combats dans l’est de l’Ukraine. Les autorités centrales ukrainiennes ont envoyé les forces armées là-bas et ils utilisent même des missiles balistiques. Est-ce que quelqu’un en parle? Pas un seul mot. Et qu’est-ce que cela signifie? Qu’est-ce que cela nous dit? Cela souligne le fait que les autorités centrales ukrainiennes veulent anéantir tout le monde là-bas, tous leurs ennemis et opposants politiques. Est-ce ce que c’est ce que vous voulez? Nous certainement pas. Et nous ne laisserons pas cela se produire.

Les sanctions contre la Russie

HUBERT SEIPEL: Après que la Crimée eut rejoint la Russie, l’Ouest a expulsé la Russie du Groupe des Huit, ce club exclusif des pays industrialisés. Dans le même temps les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont imposé des sanctions contre la Russie. A présent, vous partez pour le sommet du G20 des pays industriels les plus importants de la planète. L’accent y sera mis sur la croissance économique et l’emploi. Ils disent qu’il n’y a plus de croissance et que le chômage devrait augmenter; que les sanctions commencent à avoir un effet; qu’à la fois le rouble et le prix du pétrole ont connu des records de baisse. Les prévisions pour parvenir à une croissance de 2 pour cent en Russie sont impossibles. D’autres pays sont dans la même situation. Cette crise a un caractère contre-productif, y compris pour le prochain sommet, vous ne trouvez pas?

VLADIMIR POUTINE: Vous voulez dire la crise ukrainienne?

HUBERT SEIPEL: Oui.

VLADIMIR POUTINE: Bien sûr, qui pourrait en bénéficier? Vous voulez savoir comment la situation évolue et quelles sont nos attentes ? Nous attendons, bien sûr, que la situation change pour le mieux. Bien sûr, nous attendons que la crise ukrainienne prenne fin. Bien sûr, nous voulons avoir des relations normales avec nos partenaires, y compris aux États-Unis et en Europe. Bien sûr, la situation avec les soi-disant sanctions est dommageable pour l’économie mondiale (elle est dommageable pour nous et pour l’économie mondiale de la même façon.) et elle est dommageable par-dessus tout pour les relations UE-Russie.

Cependant, il y a certains avantages: les restrictions imposées à certaines entreprises russes sur l’achat de certains produits en provenance des pays occidentaux, d’Europe et des États-Unis, nous ont incité à produire ces marchandises nous-mêmes. La durée de vie confortable, quand tout ce que nous avions à faire était de produire plus de pétrole et de gaz, et d’acheter tout le reste, fait partie du passé. En ce qui concerne la croissance, il convient de noter que cette croissance a été modeste sur l’année, mais elle était néanmoins d’ environ 0,5-0,6 pour cent. L’année prochaine, nous prévoyons d’atteindre une croissance de 1,2 pour cent, l’année après de 2,3 pour cent et 3 pour cent en trois ans. Habituellement, ce ne sont pas les chiffres que nous aimerions avoir, mais c’est néanmoins de la croissance et nous sommes confiants que nous allons atteindre ces chiffres.

« ont-ils quelque chose de déconnecté dans leurs cerveaux »?

HUBERT SEIPEL: Un autre thème qui sera discuté à Brisbane sera la stabilité financière. La situation en Russie peut également se compliquer parce que les banques russes ne peuvent plus se refinancer sur les marchés mondiaux. En outre, il est prévu de fermer pour la Russie le système des paiements internationaux.

VLADIMIR POUTINE: les banques russes ont actuellement étendu un prêt de 25 milliards de dollars à l’économie ukrainienne. Si nos partenaires européens et américains veulent aider l’Ukraine, comment peuvent-ils saper la base financière et limiter l’accès de nos institutions financières sur les marchés de capitaux mondiaux? Veulent-ils la faillite de nos banques? Dans ce cas, ils mettront en faillite l’Ukraine. Ont-ils pensé à ce qu’ils font à tous ou pas? Ou bien, leurs politiques sont-ils aveugles? Comme nous le savons les yeux constituent une partie périphérique du cerveau. Ont-ils quelque chose de déconnecté dans leurs cerveaux?

La banque que j’ai mentionnée est Gazprombank, qui cette année seulement, cette année civile, a accordé un prêt de 1,4 plus 1,8 milliards de dollars au secteur énergétique ukrainien. Combien est-ce au total? 3,2 milliards. Ceci est la somme qu’elle a allouée. Dans un cas, elle a émis un emprunt à l’ukrainien Naftogaz, qui est une entreprise publique; dans l’autre cas, elle a alloué 1,4 milliard de dollars à une entreprise privée afin de soutenir l’industrie chimique de l’Ukraine. Dans les deux cas, aujourd’hui, cette banque a le droit de demander le remboursement anticipé parce que les partenaires ukrainiens ont violé leur accord de prêt.

HUBERT SEIPEL: La question est de savoir s’ils paieront ou pas?

VLADIMIR POUTINE: (En allemand.) Pour le moment Ils paient. (Repris en russe.) Ils honorent le prêt. Naftogaz honore l’un des prêts. Cependant, il y a certaines conditions qui sont violées. Par conséquent, la banque a le droit formel d’exiger le remboursement anticipé. Mais si nous le faisions, l’ensemble du système financier ukrainien s’effondrerait. Et si nous ne le faisions pas, notre banque peut s’effondrer. Que devrions-nous faire?

De plus, lorsque nous avons prolongé un prêt de 3 milliards de dollars il y a un an, il y avait pour condition que si la dette totale de l’Ukraine venait à dépassé 60 pour cent du PIB, nous, le ministère russe des Finances, serait en droit d’exiger un remboursement anticipé. Encore une fois, si nous le faisons, l’ensemble du système financier va s’effondrer. Nous avons déjà décidé que nous ne le ferons pas. Nous ne voulons pas aggraver la situation. Nous voulons que l’Ukraine se remettre sur pied à la fin.

HUBERT SEIPEL: Avez-vous l’intention de proposer des solutions pour résoudre la crise en Ukraine?

VLADIMIR POUTINE: Madame la Chancelière est très consciente de toutes les nuances de ce conflit. Quant au problème de l’énergie, elle a fait beaucoup pour sa solution. [En effet, ce sont les Français et les Allemands qui payent pour l’Ukraine! ndlt]

En ce qui concerne les questions de sécurité, je dirais que dans ce domaine nos points de vue et approches ne coïncident pas toujours. Ce qui est clair est que la Russie et la République fédérale d’Allemagne veulent que la situation dans cette région soit réglée. Nous sommes intéressés dans ce domaine et nous allons travailler pour l’observation des accords de Minsk. Il y a juste une chose à laquelle je porte toujours attention. On nous dit encore et encore: les séparatistes pro-russes doivent faire ceci et cela, vous devez les influencer de cette façon, vous devez agir de la sorte. Alors je demande toujours: « Qu’avez-vous fait pour influencer vos clients à Kiev? Qu’est-ce que vous faites pour lutter contre les sentiments russophobes? »Cela est une voie très dangereuse. Une catastrophe se produira si quelqu’un soutient subrepticement la russophobie en Ukraine. Ce sera une véritable catastrophe! Ou bien, allons-nous chercher une solution commune? Pour cela, nous allons aider les positions des parties à se rapprocher. Je vais vous dire quelque chose que certaines personnes dans ce pays peuvent ne pas aimer. Essayer de réaliser un seul espace politique dans ces territoires. Nous sommes prêts à aller dans cette direction, mais seulement ensemble.

HUBERT SEIPEL: Il est très difficile de corriger les erreurs commises par d’autres. Parfois, il est seulement possible de corriger ses propres erreurs. Je voudrais vous demander: avez-vous commis des erreurs?

Les relations Russie-Allemagne

VLADIMIR POUTINE: Les gens font toujours des erreurs. Chaque personne fait des erreurs dans les affaires, dans la vie privée. Est-ce vraiment important? La question est que nous devrions donner une réponse rapide, efficace et opportune pour réparer les conséquences de ces erreurs. Nous devons les analyser et nous rendre compte qu’elles sont des erreurs. Nous devons les comprendre, les corriger et progresser vers la solution du problèmes plutôt que rester dans une impasse. Il me semble que c’est la façon dont nous avons agi dans nos relations avec l’Europe dans son ensemble et la République fédérale d’Allemagne en particulier, au cours de la dernière décennie. Regardez l’amitié qui a été établie entre la Russie et l’Allemagne au cours des 10-15 dernières années. Je ne sais pas si nous avions jamais joui de telles relations avant. Je ne pense pas. Je vois cela comme une très bonne base, une bonne base pour le développement des relations non seulement entre nos deux Etats, mais aussi entre la Russie et l’Europe dans son ensemble, pour l’harmonisation des relations dans le monde. Il serait dommage que nous laissions perdre cela.

HUBERT SEIPEL: Monsieur le Président, je vous remercie pour l’interview.

Traduction pour Medias Presse Info à partir de la traduction anglaise : Emilie Defresne

P.S. vous pouvez comparer le journaliste allemand avec la qualité des journalistes français sur l’interview TF1 / Europe 1 (transcription, vidéo avec les coupes) – contrairement à nous, les Allemands ont au moins eu la vision de Poutine sur la Crimée…

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Nicolas // 21.11.2014 à 04h33

Merci d’avoir ajouté dans votre article le lien vers l’interview.
Que de différences criantes entre le journaliste allemand et les français.
L’Allemand est courtois, ses questions sont précises, il est très professionnel,
il laisse son interlocuteur s’exprimer.
Si mes souvenirs sont bons, quel contraste avec nos deux forts arrogants « journalistes »,
qui, par leur attitude, me laissèrent une sensation de gêne profonde, pour ne pas dire plus.

49 réactions et commentaires

  • vérité2014 // 21.11.2014 à 01h27

    L’interview en Anglais pour ceux que ça intéresse:

    https://www.youtube.com/watch?v=BdlXqyZHB9k

    A noter ce soir que le président Serbe Nikolic(un homme libre pas comme..d’autres)refuse le chantage de l’UE et donc d’appliquer les sanctions contre un pays ami la Russie.
    Avec un peu de chance en représailles l’UE va empêcher la Serbie de rentrer dans la junte..que du bonheur..
    http://rt.com/news/207451-serbia-eu-sanctions-pressure/
    A noter que les Chinois ont désapprouvé le chantage de l’UE sur la Serbie.

     »China has also replied to Hahn’s statement in tune with Russia saying that EU is trying to impose its values on Serbia.  »

    Biden est à KIEV et les dégâts ne tardent pas.Demain arrivée de Nuland…

    Les yankees veulent livrer des armes  »défensives »(??)à l’Ukraine,histoire de bien remettre de l’huile sur le feu quoi..

    Russia warns US against supplying ‘lethal defensive aid’ to Ukraine.

    http://rt.com/news/207479-lethal-aid-ukraine-washington/

    Russie: les autorités empêcheront toute « révolution de couleur » (Poutine)

    http://fr.ria.ru/politique/20141120/203035007.html

    Une délégation de l’Otan à Kiev pour discuter d’un « partenariat particulier ».

    http://fr.ria.ru/world/20141120/203035685.html

      +10

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    • Michel LONCIN // 21.11.2014 à 21h00

      Ah çà, pourvu, pourvu, POURVU que la Serbie tienne bon face aux ORDURES de l’UE !!! Qu’il y ait au moins une nation européenne qui sache dire NON !!! La Russie devrait lui proposer d’adhérer au traité eurasien …

      Quant à l’Ukraine kiévienne … aucun espoir que cela change : elle est totalement dans la main des ‘ricains !!!

        +10

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  • Eleutheria // 21.11.2014 à 01h35

    Il est bien dommage que cet entretient ne fût pas diffusé sur les ondes françaises…

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    • skio // 21.11.2014 à 10h54

      à croire que la diplomatie française sous la houlette de F.HOLLANDE et de L.FABIUS , a choisie

      l’option du sectarisme étroit et obscurantiste , la FRANCE , comme l’otan deviendrait-elle un danger

      pour la paix ?

        +9

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    • Resolix // 21.11.2014 à 12h15

      Non seulement elle n’y sera pas diffusée, mais plus aucune interview de fond de nos politiques n’y est diffusée. A part la propagande superficielle bisounours, savons-nous quelle est la stratégie officielle française sur ces sujets ? Non.

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  • boduos // 21.11.2014 à 02h11

    Merkel pousse la France à la brouille avec les russes en s’opposant a la livraison des mistral mais elle n’empêche pas l’interview de Poutine sur une de ses chaines.
    Fabius -Hollande ne le toléreraient pas.
    répondant point par point,Poutine montre sa pondération et ses intentions pacifiques pour régler les contentieux.il parle en direction des allemands mais surtout des ukrainiens qui reçoivent les chaines allemandes.
    non sans avoir fixé les limites qu’il ne laissera pas franchir,c.a.d le massacre des russophiles et l’asservissement sous la férule des néo nazi.
    Quant aux bases américaines dans le monde entier,elles prouvent par leur nombre que les USA se considèrent assiégés dans un monde hostile et se sentent obligés de bétonner partout leurs positions.Ce » qui-vive » permanent tout azimut agit sur leur société militarisée et gloutonne en dollars comme un cancer qui se métastase .
    C’est désormais la Russie et la Chine qui vont les titiller avec les Brics en Amérique du sud,en Afrique,en Indonésie,en Corée ( dont ils feront la réunification),en Iran ,en Europe orthodoxe….et ils auront aussi leurs Soros,malheureusement.

      +9

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    • Kiwixar // 21.11.2014 à 08h29

      « Corée ( dont ils feront la réunification) »

      La réunification est sans doute intéressante pour la Corée du Sud (reconstruction, marché nouveau, mais avec un coût élevé bien sûr, comme pour la réunification allemande) et pour la Chine (coûts de main d’oeuvre bas), mais je doute fort que les Chinois soient intéressés de voir les bases militaires zuniennes arriver jusqu’à leur frontière. Par contre les deux pays peuvent s’entendre pour financer ensemble la réunification, à la condition que les yankees rentrent chez eux.

        +3

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    • Perekop // 21.11.2014 à 13h09

      ma ché, « russophiles » !!!!??? Pas ici, non, quand même ! Ce sont les enfants, petits-enfants, de Russes qui se sont retrouvés du jour au lendemain en Ukraine dans les années 20, grâce aux funestes découpages opérés par les leaders bolcheviks. Même chose pour la Crimée en 1954. Simplement, dans le Donbass, ça date d’il y a plus longtemps.
      Cela ne change rien à l’injustice de la chose. Comment les appeler ? Selon les opinions, on parle de séparatistes, de russophones, de rebelles. Si on fait une analogie avec l’Alsace-Lorraine – 3 guerres, quand même ! – on devrait sans doute dire « novorussiens », ou à la rigueur « petit-russiens », puisqu’on n’a jamais cessé de parler d’Alsaciens et de Lorrains, même quand ils étaient « Allemands ». Mais russophiles, non, ce n’est pas digne de vous, cher Boduos ! Tout le monde peut être russophile, même en étant… français, ghanéen ou péruvien !

        +6

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      • GENTY // 22.11.2014 à 12h20

        En Ukraine, pour le Français qui ne voit pas de différence entre « citoyenneté », « nationalité » et « appartenance ethnique », l’habitant du Donbass était « russophile » (un peu comme on est « Alsacien ») avant la sinistre (et pseudo) Opération Antiterroristes -en réalité un génocide contre l’ethnie russe.
        Désormais, il est clair qu’il faut remettre les « pendules à l’heure ».
        1/ En pays slaves, l’identité de la personne se décline comme suit:
        – d’abord la citoyenneté (ici, citoyen de l’Ukraine)
        – nationalité (c’est à dire « appartenance ethnique », ici: Russe)
        2/ Cette appartenance ethnique -avant que Kiev ne tourne le dos à sa Constitution d’Etat Fédéral- est reconnue par 2 Constitutions:
        – La Constitution de l’Etat Fédéral lui-même,
        – et la Constitution de la République Autonome (comme la Crimée) qui a droit à son Parlement, sa Garde Nationale et…. dans le cas de la Crimée, 25 000 soldats de la Féd. de Russie sur son territoire (il y en avait que 5000 -dans leurs casernes- au moment où Kiev a fait occuper le Parlement de Crimée par ses sbires et où la garde nationale de Crimée est venue les déloger sans un coup de feu avec un tracteur).

        Donc,
        1/ Non, au Donbass, l’habitant n’est plus « russophile », cet erreur n’est plus tolérable. Oui, il est Novorussien, ou Russe tout simplement
        2/ Mais non, un Novorussien n’est pas semblable à un Alsacien. Pour 2 raisons:
        – La France n’est un état fédéraliste.
        L’ethnicité n’y est pas reconnue.
        L’état-civil commet la faute de confondre « citoyenneté » et « nationalité » sur ses documents.
        Et, le Novorussien n’aspire plus à vivre dans cette Ukraine qui a tourné le dos au fédéralisme. La Novorussie aspire à l’indépendance. (NB: l’Alsacien -comme le Breton ou le Basque- souhaiterait plutôt voir son appartenance ethnique reconnue constitutionnellement, et rester dans le cadre de l’Etat Français.

          +1

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  • Nicolas // 21.11.2014 à 04h33

    Merci d’avoir ajouté dans votre article le lien vers l’interview.
    Que de différences criantes entre le journaliste allemand et les français.
    L’Allemand est courtois, ses questions sont précises, il est très professionnel,
    il laisse son interlocuteur s’exprimer.
    Si mes souvenirs sont bons, quel contraste avec nos deux forts arrogants « journalistes »,
    qui, par leur attitude, me laissèrent une sensation de gêne profonde, pour ne pas dire plus.

      +28

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    • Günter Schlüter // 21.11.2014 à 15h56

      N’allez pas croire que Seipel est le prototype du journaliste sérieux qui fait une interview formidable. Seipel est une relique, un dinosaure du journalisme allemand. D’ailleurs pendant que l’interview passait sur la chaîne ARD, des « collègues » (presstitué[e]s) l’éreintaient déjà sur twitter. Cf la contribution du site Propagandaschau.wordpress http://propagandaschau.wordpress.com/2014/11/20/ndr-zapp-verlogene-angriffe-auf-hubert-seipel-wegen-seines-putin-interviews/ (en allemand).
      Après l’interview, a eu un talk-show où trois participants + le modérateur ont fait face à Seipel et naturellement expliqué aux spectateurs comment ils avaient à comprendre les déclarations de Poutine (bien sûr dans une pure optique otanesque donc étatsunienne) http://daserste.ndr.de/guentherjauch/rueckblick/Das-Putin-Interview-wohin-steuert-der-Kreml-Chef,russland578.html
      Le clou de ce talk-show, le « modérateur » Günther Jauch a vers la fin de l’émission regretté qu’on ne pouvait même pas s’attendre à une solution biologique du problème Poutine étant donné qu’il n’a que 61 ans.
      Les journalistes allemands sont comme les journalistes français à la botte et à la solde d’intérêts étrangers à leur pays et c’est pour cette raison que je ne me gêne pas de les déclarer « presstitué(e)s ».
      Et je connais très bien ce milieu, j’ai travaillé plus de 10 ans dans ce secteur, deux ans en France, plus de neuf ans en Allemagne.

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    • Louis Malle // 21.11.2014 à 18h24

      Tous les journalistes allemands ne sont pas comme Hubert Seipel. Dans la version allemande, en intro, il dit lui-même qu’il ne cherche pas à être agressif et qu’il veut laisser la personne avec qui il a un entretien s’expliquer et que les téléspectateurs sont assez malins pour démêler le vrai du faux et qu’il n,a pas besoin d’être agressif. Et comme avec Elkabbach Poutine n’a pas demandé à voir les questions à l’avance et a répondu à toutes les questions qu’on lui posait.

      Les réactions de la ministre allemande de la Défense après sont aussi intéressantes (adhésion volontaire à l’OTAN/UE pas de l’impérialisme, Poutine n’a jamais aussi franchement avoué l’annexion de la Crimée, etc.) Mais bon, il semble qu’il est plus important de passer des pointeurs vers la version en langue impériale (lassant) de cet entretien !

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  • Patrick Luder // 21.11.2014 à 05h27

    Un interview sans langue de bois … parler des nazis et des ss ukrainiens aux Allemands, ce n’est pas piqué des vers !

    Il faudrait vraiment pouvoir passer ce genre de chose sur les chaînes télévisons les plus importantes, cela favoriserait une désescalade des propagandes mensongères habituelles.

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  • benji // 21.11.2014 à 08h01

    merkel a quand même reconnu que la sécurité en europe devait se faire avec la russie ;

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    • anne jordan // 21.11.2014 à 14h49

      phrase à double sens , si je me réfère à l’article de ce même jour intitulé  » Je n’ai ni plus ni moins d’affection …  » dans certains commentaires sur la phrase de Merkel suscitée .
      elle pourrait signifier  » avec la Russie , mais pas avec V.V. poutine  » !

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  • DUGUESGLIN // 21.11.2014 à 08h31

    Le rêve de transformer les pays du monde en une sorte d’état unique ou tous les peuples appartiendraient à une seule et même « civilisation terrienne » est du domaine de la science fiction.Une sorte de civilisation anglo-américaine primaire dans biens des aspects qui ne convient pas à tous les peuples
    Mais qui dirigerait la planète? Ou plus précisément qui dominerait la terre? Et encore plus précisément qui en tirerait le plus grand profit?
    La Russie, qui est le plus vaste pays d’Europe et le plus puissant, n’est pas disposée à disparaître par dilution dans cette « civilisation mondiale » qui ne tient compte d’aucune culture et encore moins des peuples qui portent des valeurs et ont un autre art de vivre.
    Le Président russe ne cesse de tendre la main et de rappeler aux respects réciproques aux respects des intérêts de chacun. C’est précisément cette attitude qui dérange. Elle est en opposition au projet de la grande civilisation de la planète; en d’autre termes du nouvel ordre mondial.
    La charge est systématiquement inversée. La Russie refuse de se laisser enfermer, et pour cela elle est soupçonnée de volonté expansionniste et pour faire plus court accusée de vouloir recréer l’empire soviétique.
    Pour soumettre les peuples il est clair que le nouvel ordre mondial utilise trois moyens d’action. Moyens économiques, moyens culturels, et moyens militaires. La Russie a bien compris la manœuvre et par la voix de son président fait comprendre qu’elle peut se défendre sur ces trois moyens. La renaissance économique, la renaissance culturelle, et le renforcement militaire.
    Cela signifie « laissez nous nous développer », laissez nous notre culture » et « n’essayez pas de nous agresser »
    En riposte le « nouvel ordre mondial » tente l’attaque économique par des sanctions, également sur le plan culturel en accusant la Russie d’homophobie et de privation des libertés « fondamentales », et enfin sur le plan militaire en tentant de mettre à mal l’industrie russe de l’armement (mise à sac de l’Ukraine, son fournisseur, et interdiction d’échange technologique).
    Pendant ce temps en UE les dirigeants signent en catimini des accords de libre échange qui bradent notre économie, imposent des lois qui nous mènent à « un changement de civilisation » et abandonnent nos moyens militaires de défense.
    Tout cela se fait sans la moindre consultation des peuples qui voient leur destin leur échapper.
    Tout est fait pour culpabiliser les peuples en UE, pour orienter leurs opinions; pour les désinformer, et finalement les soumettre les réduire à l’état de matière première exploitable, comme une vulgaire mine de charbon, qu’on abandonne quand elle ne rapporte plus assez.
    Du succès de la résistance russe dépend notre avenir. La Russie continue à tendre la main à ses frères européens, elle n’est pas isolée avec l’évolution des opinions et elle a aussi le soutien des brics.
    Les peuples d’Europe à l’instar de la Russie commence à s’interroger concernant leur héritage et leur appartenance.

      +25

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  • reneegate // 21.11.2014 à 09h31

    Vous avez raison, la presse allemande est au moins capable de poser les bonnes questions, la presse française en est incapable. Poutine a toujours le même discours concis et précis, on n’y est pas habitué non plus.
    En plus de vos soulignés, il y a ceci « Madame la Chancelière est très consciente de toutes les nuances de ce conflit. Quant au problème de l’énergie, elle a fait beaucoup pour sa solution ». Et encore une fois l’Allemagne avance perso là où nos politiques n’ont rien vu (Hollande/Fabius quel duo). La route de la soie passe par Berlin.
    Les US eux veulent d’autant plus le chaos, voir ici le type d’individu avec lesquels ils conspirent (http://www.la-lef.fr/yuri-bereza/). En comparaison Poutine est vraiment rassurant. Peut être lui doit on de ne pas être déjà dans un conflit sanglant. Les novorossiens ne sont d’ailleurs pas loin de lui reprocher sa modération car il n’est pas très politique.

      +9

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    • arnold99 // 21.11.2014 à 09h46

      Le petit problème, c’est que la route de la soie s’arrête à Berlin. Donc à la place de l’axe Paris-Berlin-Moscou, nous avons un axe Berlin-Moscou-Pékin.

      C’est tout bénéfice pour l’Allemagne car elle s’ouvre un espace de coopération jusqu’au pacifique en gardant sous son aile les pays de l’Europe de l’Est.

      Dans ce schéma, la France se retrouve qu’avec les yeux pour pleurer avec les ‘pays du Club Med’.

      Les Américains laissent faire car dans ce cas la France n’a plus d’autre choix que de se tourner vers les USA pour devenir un état client type Japon.

      Les Russes se retrouvent au centre du dispositif non seulement sur un axe est-ouest mais aussi vers le sud.

      En clair, sauf à prendre les Allemands de vitesse avec les quelques atouts que nous avons encore, nous allons directement vers une totale fusion avec les USA

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      • skio // 21.11.2014 à 11h03

        il nous est trés difficile de prendre les allemands de vitesse , étant les maitres de l’europe reconnus mondialement , aussi bien par les américains qui en font leur base géostratégique dominante sur le vieux continent , que les russes et les chinois , qui proposent de faire de berlin le terminal de la route de la soie , ce qui permettrait d’inonder le marché européen.
        aucune des trois plus grandes puissances mondiales , ne met la france dans un quelconque de ses projets , à croire que nous n’existons plus!
        n’est-ce pas ce à quoi s’emploient nos pseudos élites politiques et économiques ?
        V.POUTINE ne s’y est pas trompé !

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        • arnold99 // 21.11.2014 à 11h46

          La prise de vitesse est possible.

          La Russie depuis Pierre le Grand recherche l’accès aux mers chaudes et la France a un territoire non seulement immense mais aussi stratégiquement très bien placé. J’ai une pensée pour nos anciens et des sacrifices qu’ils ont consentis pour nous léguer cet héritage maritime.

          Nous pouvons parfaitement envisager un port en eaux profondes vers Nantes à la place d’un aéroport et qui serait un centre de maintenance international sur les routes maritimes.

          Encore faudrait-il ne pas nous décrédibiliser avec le cas des Mistrals.

          Ces centres de maintenances conjoints avec la Russie peuvent être disséminés sur toutes la surface du globe dans le plus grand intérêt de la Chine.

          Mais nous avons d’autres atouts….. mais beaucoup plus d’incompétents dans nos élites

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          Alerter
          • marc // 21.11.2014 à 13h27

            @arnold99 Ce n’ est même plus un problème de compétence, la France sous-traite ses décisions dans des pouvoirs supra nationaux que sont l UE, l Euro et l OTAN. Il ne reste plus qu’ à obéir.

              +6

            Alerter
            • arnold99 // 21.11.2014 à 14h21

              Je vous rejoins entièrement.

              Mais une des constantes de l’histoire est que le peuple reprend toujours le pouvoir. Aussi, ne soyons pas plus pessimistes que nos ainés qui ont affrontés ces mêmes problèmes.

              Certes, il y a des verrous à faire sauter mais la France, le peuple,vous, moi possédons des atouts.

              Ces verrous sauterons, par les urnes ou par la rue. Je préfèrerais éviter les excès des révolutions qui comme leur nom le traduisent si bien un retour au point initial comme nous pouvons le constater en Ukraine.

                +6

              Alerter
  • fanfan // 21.11.2014 à 10h52

    Quelques liens suite

    Dans un entretien à une radio locale Mme Grybauskaite a qualifié la Russie d’Etat terroriste dans le contexte des événements ukrainiens et a appelé au soutien, militaire compris, du régime ukrainien en place.
    « Les politiques raisonnables de la plupart des pays qui ne tâchent pas de plaire aux marginaux et qui sont vraiment préoccupés par la situation en Ukraine, en Europe et dans le reste du monde adoptent une approche différente qui est responsable », a dit le diplomate.
    Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2014_11_21/La-presidente-de-Lituanie-surpasse-les-radicaux-de-Kiev-9371/

    « Igor Corman a noté un soutien solide de la part de la Moldavie de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, et a également appelé à un règlement pacifique de la situation en Ukraine. Pour sa part, Porochenko a déclaré qu’en raison du fait qu’il savait comment se développait le conflit en Transnistrie, il ferait tout pour éviter un tel scénario en Ukraine », a précisé un communiqué.
    Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2014_11_20/Porochenko-a-declare-quil-ne-permettrait-pas-le-scenario-transnistrien-dans-lEst-de-lUkraine-9177/

      +1

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  • fanfan // 21.11.2014 à 10h55

    Mistral : la position de Paris « très courageuse » selon Kerry

    « La France a pris une décision très courageuse à l’égard de la livraison du Mistral … tenant compte de l’impact (de cette décision) sur l’économie et d’autres aspects », a déclaré aux journalistes Kerry à l’issue de l’entretien avec le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à Paris, et avant de s’envoler pour Vienne, où il participera aux pourparlers sur le programme nucléaire iranien.

    Certains hommes politiques français ont estimé que la confiance envers la France en tant que fournisseur d’armement fiable pourrait pâtir de la décision des autorités françaises de refuser de remplir le contrat passé avec la Russie. Le président français François Hollande a affirmé lors de la conférence de presse après le sommet de G20 qu’il prendra la décision concernant le transfert des porte-hélicoptères de type Mistral à la Russie sans aucune pression de l’extérieur et tenant compte des intérêts de la France.
    =
    Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2014_11_21/Mistral-la-position-de-Paris-tres-courageuse-selon-Kerry-7557/

      +2

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    • skio // 21.11.2014 à 11h10

      « Ne pas livrer les Mistral à la Russie serait un acte de haute trahison. » upr.

      http://www.upr.fr/actualite/monde/mistral-russe-l-upr-demande-au-gouvernement-francais-de-cesser-d-etre-larbin-washington-et-d-honorer-la-signature

      article de l’UPR d’actualité .

        +11

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    • Perekop // 21.11.2014 à 13h23

      Hihihi, toujours loyaux, ces Polonais – pas envers l’Union européenne, non, envers l’Amérique ! Et en plus, ils réclament des compensations pour leurs pommes invendues !

      L’armée polonaise achètera en décembre 40 missiles air-sol US
      © Lockheed Martin
      11:45 21/11/2014
      PRAGUE, 21 novembre – RIA Novosti

      La Pologne achètera en décembre au groupe américain Lockheed Martin un premier lot de 40 missiles de croisière air-sol JASSM, annonce vendredi le site internet tchèque Ihned, se référant à ses sources à Varsovie.
      « Dans le cadre de la modernisation de ses Forces armées, la Pologne achètera en décembre aux Etats-Unis le premier lot de 40 missiles de croisière air-sol de haute précision JASSM, destinés à être tirés depuis les chasseurs polyvalents F-16 », écrit le site.
      Selon lui, ces missiles sont capables de détruire des cibles terrestres à une distance de 370 km et plus. Ils sont en partie dotés de la technologie furtive et peuvent être téléguidés après le lancement. Cette acquisition se fera dans le cadre de la modernisation radicale de l’armée polonaise. Selon Ihned, les autorités, entendent dépenser à ces fins une somme de près de 40 milliards de dollars d’ici 2022.
      Selon le vice-ministre polonais Zeslaw Mroczek, ces missiles revendront à son pays à au moins 225 millions de dollars, soit deux fois moins que le montant annoncé par les médias.

        +5

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  • Astrolabe // 21.11.2014 à 11h08

    Je trouve que Poutine est bien gentil avec les Allemands !!! Ou bien il faut comprendre que les Allemands mènent, comme le suggère Todd, leur jeu, parallèlement aux déclarations officielles, ce qui ne serait pas très étonnant. Et devinez qui seraient les cocus de l’affaire ??
    Encore que, si je comprends bien, notre président est stable dans son comportement: dans l’affaire des Mistrals, il prend une « non-décision », comme d’habitude.

      +4

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  • marc // 21.11.2014 à 12h42

    « Cependant, tout d’abord, vous avez dit – ou peut-être est-ce une traduction inexacte – qu’ils ont été … »
    Poutine prend même le soin de ménager le journaliste qui l’ interviewe…Je voudrais bien voir çe type de comportement chez nous!

      +2

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  • bibi // 21.11.2014 à 13h37

    bjr,

    je pense que l’ouest a pour objectif de faire tomber Poutine par une révolution populaire, pour objectif le commerce mondial, le NOM, en effet la Russie possède des quantités de RESSOURCES énergétique et autres M.P. Le temps presse mais la stratégies des Capitalistes sont longtemps sur les rails… et c’est un question de temps..Mais si Poutine s’en va, y aurait peut être un remplaçant pas aussi diplomate.Ou bien sinon c’est un jeu d’élites, dans lequel, ,nous les pions sont sacrifiés au nom de leur situation de nantis..toujours la même histoire.
    Sauf que nous faisons plus la guerre avec des flèches, la puissance n’est plus la même mais la précision « approximatif » si !

      +2

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  • Nerouiev // 21.11.2014 à 14h10

    Avec Poutine tout est simple clair et limpide, ça nous change et ça fait du bien de revenir dans la parole et la franchise. On peut donc se demander pourquoi un tel entêtement américain contre la Russie via l’Ukraine et surtout pourquoi nos élus suivent. Je crois que Washington a convaincu l’UE que le gaz de schistes qui actuellement sauve les USA avec des coûts de revient plus bas peut s’étendre à l’Europe et la sauver avec de la croissance. Croire ceci c’est se foutre le doigt dans l’œil car il n’y en aura pas durablement pour tout le monde, et connaissant l’égoïsme américain, quand la denrée deviendra rare et que le traité avec l’Europe sera signé, ils ne partageront pas et on l’aura dans le baba.

      +1

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    • Iskander Zakhar // 21.11.2014 à 17h10

      L’ennui avec le gaz de schiste en Europe, c’est qu’il n’y a pas les vastes étendues américaines pour faire suffisamment de puits qui soient rentables finalement.
      Les allégations sur les créations d’emploi et le bénéfice final de l’exploitation du gaz de schiste en France sont utopistes. C’est un peu comme si on pressait le filtre à café pour en extraire quelques gouttes et présenter cela comme un « vera caffe italiano » !

        +4

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  • theuric // 21.11.2014 à 14h11

    Que voulez-vous que fasse Monsieur Hollande, qu’il gesticule comme son prédécesseur?
    Et qui fait pression sur lui pour qu’il change de politique?
    Celui qui bouge fait sauter le casino, qui donc disait, à demis mots, qu’il ne vouait pas être responsable de cette banqueroute universelle?
    Et puis, qui a remarqué que nos médiats tant décriés étaient si bien entendu lorsqu’il s’agissait de critiquer notre Président?
    Les mêmes qui soutiennent le F.N., pour qui tous roulent-ils?
    Allez, je ne dis pas que Monsieur Hollande est parfait mais qui nous a parlé de lui tant de temps avant les dernières élections, sinon ces mêmes médiats, qui à voté pour lui?
    Ne serait-ce les mêmes qui avaient coulé Monsieur Jospin il y a de cela si longtemps?
    Qui croit ne plus être manipulé?
    Personne n’avait-il remarqué la simultanéité entre le moment où Monsieur Hollande à largué Madame trierweiler et la baisse de la note économique de la France?
    Pour qui roule cette dame?

      +2

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  • observateur engagé // 21.11.2014 à 14h13

    « la russophobie est [devenue] la xénophobie des élites [ançaises, occidentales] » répéter, se répéter a satiété cette vérité énoncée par Olivier Todd!

      +4

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  • gerard Colin // 21.11.2014 à 14h36

    Ce qui est intéressant, c’Est l’émission dans son ensemble. Le présentateur, Günther Jauch (qui présente normalement « qui veut devenir millionaire »), introduit Poutine comme :
    « l’homme qui envoie des chars en Ukraine, des bombardiers dans le golfe du Mexique, des navires de guerres en Australie. [photo de Pouine en polaire militaire par -20°C]. POutine, l’homme qui effraie le monde entier. Comment avez vous réussi à lui parler? Qu’a t il à nous dire? ».
    ….
    lol – Voilà ce qui s’appelle tailler un costard pour l’hiver
    ….
    L’intervieweur (Seipel) répond: « belle introduction. C’est sûr qu’avec un tel tableau, vous avez moins de chances de pouvoir l’approcher. Avec cette belle photo de Poutine en costume militaire… »
    (Jauch):  » Bah quoi, vous vous êtes bien rencontrés à Vladivostok, où il faisait -35°C ?!  »


    Bah, oui, parce que les russes et leur président dorment dehors dans des grottes c’est bien connu et ne connaissent pas le chauffage au fioul, surtout en hiver.

      +3

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  • anne jordan // 21.11.2014 à 15h22

    « Je voudrais dire à cet égard la chose suivante: soit les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, de Pologne et de France n’ont pas signé l’accord entre les autorités et l’opposition comme garants, soit, car ils l’ont signé après tout, ils auraient du insister sur sa mise en œuvre au lieu de se dissocier de cet accord. Qui plus est, ils préfèrent maintenant ne pas le mentionner du tout, comme si l’accord n’avait jamais existé. C’est de mon point de vue, absolument faux et contre-productif. » V.V.Poutine
    that’s the point !
    ( revenir au 20-21 février 2014 , pour mieux comprendre la suite ! )
    cocus , traîtres ,et corrompus , voilà ce que sont nos ministres .
    ( à propos la France 20e sur 28 en matière de pratiques de corruption , dans l’U.E)

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    • Iskander Zakhar // 21.11.2014 à 17h14

      Ce qui signifie, comme M Sapir l’a fait remarquer sur son carnet, que s’il s’agit bien d’un coup d’état, il n’est pas illégal du tout que des régions (Crimée, Donmass) veuillent se désolidariser du pouvoir central…

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    • bob // 21.11.2014 à 17h18

      Selon l’AFP de ce jour du 21 Février, les ministres des affaires étrangères de Pologne, Allemagne, et France, ont bel et bien cosigné l’accord entre Ianoukovitch et ses opposants du Maïdan. Poutine est bien aimable de feindre de croire que cela n’est qu’une hypothèse. En vérité, ils ont bien signé un accord qui prévoyait un gouvernement d’union nationale. Cet accord a été bafoué dès le lendemain et les ministres occidentaux sont devenus subitement amnésiques. Poutine n’en démordra pas: il n’admet pas que la diplomatie soit bafouée au profit de néo-nazis et d’affairistes qui sont aussitôt passés à l’offensive à l’est, avec tous les dramatiques évènements que l’on connaît. Poutine accuse implicitement et à juste titre les occidentaux d’être complices de ces forfaits en ayant trahi la parole diplomatique actée par un accord signé par les Ukrainiens et cosigné par les Européens. Comme cette faute politique initiale est niée par les Occidentaux et que ceux-ci persévèrent dans l’erreur semaine après semaine, la logique diplomatique des Russes et les actes insensés des Occidentaux sont de moins en moins compatibles. On s’achemine vers une logique de guerre.

        +3

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    • Pascalcs // 22.11.2014 à 03h32

      Vous comprenez peut être maintenant la sortie et son sens de la harpie Nuland dans sa conversation téléphonique avec son toutou d’ambassadeur à Kiev : « Fuck Europe ».

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  • Alain // 21.11.2014 à 16h54

    Un petit « lost in translation » facheux: « Jurist » = « juriste », pas « avocat ».

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  • Préparation // 21.11.2014 à 18h47

    Ukraine’s new coalition plans banning Communist, anti-Ukrainian propaganda
    The document also sets forth an objective of de-Communization of all spheres of public life in Ukraine

    KIEV, November 21. /TASS/. New parliamentary coalition in Ukraine plans to ban “Communist, Nazi, fascist, and anti-Ukrainian propaganda” in any forms, says the text of a coalition agreement signed by five parties, which make it up.
    The document also sets forth an objective of “rounding up de-Communization of all spheres of public life in Ukraine.”

    Simultaneously, it stresses the importance of cultivating the memories of resistance to totalitarianism, liberation struggle, and movement for the observance of human rights and of “ recognizing at state level the organizations that fought for Ukraine’s independence and commitment to human rights.”

    The agreement also says the new coalition plans to condemn the totalitarian Communist regime.
    =
    http://en.itar-tass.com/world/761076

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  • fanfan // 21.11.2014 à 18h50

    November 21, 14:26 UTC+3
    Biden’s visit to Ukraine aimed at disruption of peace process – Donetsk republic official
    Washington openly states that it is necessary to supply lethal weaponry to Kiev, thus proposing a new war insted of Minsk talks

    DONETSK, November 21. /TASS/. The visit by US Vice-President Joseph Biden to Kiev is aimed at disruption of the peace process in eastern Ukraine and may lead to escalation of the conflict, Deputy Chairman of the People’s Council (parliament) of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic (DPR) Denis Pushilin said on Friday.
    “The aim of Biden’s visit to Kiev is disruption of the peace process. Washington’s proposals to change the Minsk format of talks for some other may lead to reescalation of the conflict. Americans want to get into the process themsleves to weaken the European Union’s peacemaking positions,” Pushilin said.

    “Americans want to remove the DPR and LPR from the process. But it will finally deadlock the situation. Washington openly states that it is necessary to supply lethal weaponry to Kiev. Thus, the United States proposes a new war instead of Minsk talks. From the very beginning, it approved bloodshed in Ukraine, first at Maidan, later in Odessa and the southeast,” the vice-speaker said.

    « As Ukraine at present is under external control of the Washington administration, there are no doubts that Poroshenko, Yatsenyuk and other puppets will support aggressive ideas of Biden. Instead of de-escalation, we may be faced with re-escalation of tension and, highly probable, a new war,” Pushilin said.
    Biden and Poroshenko are fully responsible for possible disruption of the Minsk talks, he added.
    =
    http://en.itar-tass.com/world/760982

      +0

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  • fanfan // 21.11.2014 à 18h51

    Ukraine’s new coalition plans banning Communist, anti-Ukrainian propaganda
    The document also sets forth an objective of de-Communization of all spheres of public life in Ukraine

    KIEV, November 21. /TASS/. New parliamentary coalition in Ukraine plans to ban “Communist, Nazi, fascist, and anti-Ukrainian propaganda” in any forms, says the text of a coalition agreement signed by five parties, which make it up.
    The document also sets forth an objective of “rounding up de-Communization of all spheres of public life in Ukraine.”

    Simultaneously, it stresses the importance of cultivating the memories of resistance to totalitarianism, liberation struggle, and movement for the observance of human rights and of “ recognizing at state level the organizations that fought for Ukraine’s independence and commitment to human rights.”

    The agreement also says the new coalition plans to condemn the totalitarian Communist regime.
    http://en.itar-tass.com/world/761076

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  • Thomas // 21.11.2014 à 19h37

    V.V. Poutine est tout simplement le meilleur chef d’Etat actuel, il n’y en pas un qui lui arrive à la cheville !

      +5

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  • RARE // 21.11.2014 à 19h50

    J’en reviens encore (il faut dire que c’est quand même important!) à l’éventualité d’une déflagration générale: à mon avis, comme souligné par nombre d’intervenants bien plus compétents que moi, la guerre civile va s’étendre en Ukraine jusqu’à la séparation en deux parties égales: l’une à l’ouest sous dépendance allemande (à terme), l’autre à l’est sous dépendance russe (immédiate). Les occidentaux n’ont aucunement l’intention de participer directement à cette guerre. C’est un remake de l’affaire Saakashvili. Le but poursuivi, à mon avis, par les USA (donc par l’Europe) est d’affaiblir la Russie: en faisant en sorte que toutes les infrastructures de l’est de l’Ukraine soient détruites à charge pour les Russes de les reconstruire à leurs frais, que toute la partie est de l’ex-Ukraine soit plus généralement à la charge financière de la Russie (paiement des retraites etc.), tout en profitant du chaos (la spécialité occidentale) pour infiltrer en Russie des pseudo-réfugiés en fait agents déstabilisateurs ayant pour mission d’agir un peu plus tard quand la population russe commencera matériellement à trouver de plus en plus difficile de supporter ces coûts afin de créer là-bas une situation à la Maïdan…
    Le problème, c’est que c’est une vision étroite qui oublie le rôle plus ou moins apparent des autres pays des BRICS et la probable lassitude des européens (même la France semble quelque peu gagnée par cette lassitude). Au plan géopolitique, je trouve que c’était une erreur fondamentale de s’attaquer à la Russie avant de s’attaquer à la Chine. Les américains auraient pu profiter de la crédulité (ou si l’on préfère de la confiance) russe dans les relations russo-occidentales pour se faire un allié provisoire de la Russie dans leur antagonisme avec la Chine. En attendant celle-ci fait tranquillement son petit chemin en investissant le plus vite possible, dans le monde non occidental ou susceptible de s’en éloigner, les dollars qu’elle a en réserve avant que cette monnaie s’écroule. Du grand art.

      +1

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    • Caramba! // 23.11.2014 à 11h56

      tout cela relève du juridique.
      Pourquoi la Russie paierait-elle les retraites alors qu’elles ont été côtisées en Ukraine et gérées par les gouvernements successifs?

      La Russie a tous les atouts si on applique le droit international et l’Est de lUkraine également;
      Je ne suis pas avocat mais il me semble qu’au minimum:

      -Les membres du gouvernement ayant participé au coup d’état, ainsi que les plus violents des membres du premier Maïdan doivent être traduits en justice et privés de leurs droits le temps d’être jugés(donc, ils n’ont rien à faire au gouvernement)ni dans l’armée.Leur place est en prison.
      -La tuerie d’Odessa doit être couverte par une enquête sérieuse.L’ONU doit s’installer en Ukraine(casques bleus) afin de susbtituer la population Ukrainnienne à la terreur instaurée par les membres connus de brigades fascistes et nazies.
      -Les enquêtes indépendantes doivent être multipliées dans toute l’Ukraine pour déterminer les responsables de toutes les exactions(crimes de guerre, tortures, etc…)
      Les éléctions qui d’après ce que j’ai pu lire n’auraient pas dûes être tenues étant donné l’état de guerre civile de l’Ukraine, ce qui normalement aurait dù interdire toute élection.doivent être annulées et un gouvernement provisoire constitué(là ça sera chaud, faudra trouver des représentants pas trop corrompus…..)
      Le référendum étant plus légal, finalement dans un pays destructuré par une violence inouïe.
      à quoi sert le droit international?
      Bon, pour l’ONU, on peut rêver, les casques bleux ont changé de chapeau, ils ont des chapeaux western…….

        +0

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  • Michel LONCIN // 21.11.2014 à 21h24

    Vladimir Poutine est suffisamment lucide et « politique » pour avoir la courtoisie (et la décence) de ne pas blesser son interlocuteur allemand mais, sincèrement, je doute qu’il se fasse encore des illusions sur Merkel qui s’est de plus en plus révélée une ENNEMIE (de lui ET de la Russie) !!! Son Ostpolitik ukrainienne offre de plus en plus d’analogies avec le classique « Drang nach Osten » aux dépens des Slaves … mais cette fois, « assimilant » les Ukrainiens de l’Ouest, et les destinant au peuplement de l’Ukraine de l’Est, ex Novarossia de laquelle aurait été chassé les russophones vers la Russie, en une nouvelle « purification ethnique » !!!

    Tout à fait d’accord avec la remarque finale d’Olivier Berruyer !!! Le moins que l’on puisse dire est que le journaliste allemand a eu incomparablement plus de profondeur que les deux journalistes français et, au moins en apparence, de la POLITESSE !!! Autre chose qu’Elkkabach qui s’est distingué par une goujaterie caractérisée !!!

      +3

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  • purefrancophone // 22.11.2014 à 00h14

    La belle leçon de géopolitique que donne Poutine dans cette interview !!!
    Certains chez nous feraient bien de le lire et d’en prendre un peu de graine ; cela leur éviterai de faire de grossières erreurs d’appréciations.
    Poutine est probablement le plus grand chef d’Etat actuellement .Il est posé , mesuré et fait très attention aux peuples .Il connait très bien l’histoire de cette région alors que notre président et notre ministre des affaires étrangères semble en avoir oublié certains passages pourtant très important !!!!!!
    Les Russes ont de la chance d’avoir un Président visionnaire , et qui , en fin de compte , ne cherche qu’à trouver la meilleur solution pour les Ukrainiens dans leur ensemble .
    Mais tant que l’OTAN poursuivra son implantation , tant que les dirigeants Occidentaux mépriseront ce grand dirigeant , la solution de Paix ne sera pas trouvée .
    La Grande RUSSIE est en marche ,dans ces frontières actuelles que l’Occident soit d’accord ou pas et elle a certainement un grand avenir alors que nous ………sans commentaires !!!!!
    Poutine redonne au peuple RUSSE sa fièreté , ses valeurs , son histoire !

      +5

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