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16.mars.201516.3.2015 // Les Crises

Produits dérivés : la BCE au pied du mur

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Très bon papier du grand Jean-Michel Naulot…

Il montre la folie de l’organisation de Bruxelles, qui refuse à la BCE le droit de demander que d’importantes opérations en euros aient lieu dans la zone euro – pour qu’elle puisse aider en cas de problème… Ces talibans causeront ainsi la perte du système financier qu’ils chérissent tant…

La BCE s’est vue refuser le droit par la Cour de justice européenne d’imposer la localisation en zone euro des chambres de compensation qui traitent des opérations en euro. Cette décision pose le problème du rôle de la Banque centrale dans la maîtrise du risque systémique sur les produits dérivés.

En donnant récemment raison aux britanniques au sujet de la localisation des chambres de compensation, la Cour de justice européenne a jugé que la BCE allait au delà du droit existant. La BCE n’a pas le droit d’imposer la localisation en zone euro des chambres de compensation qui traitent des opérations en euros. Derrière ce débat d’apparence commerciale dans lequel les banques et la BCE ont fait cause commune pour des raisons différentes – renforcement des places financières européennes pour les banques, meilleur contrôle du risque pour la banque centrale – il y a une question d’une extrême importance : comment va-t-on maîtriser le risque systémique en cas de difficultés majeures, de détresse, d’une chambre de compensation ?

Londres capte l’essentiel des produits dérivés

Les G20 de 2009 avaient décidé de faire obligatoirement transiter les produits dérivés réputés liquides par ces institutions financières destinées à assurer la bonne fin des opérations, donc de concentrer le risque systémique autour d’elles. Les encours de dérivés ont représenté en 2014 près de 800.000 milliards de dollars, un encours supérieur à celui qui existait avant la crise, plus de dix fois le produit mondial. Lorsque le chantier en cours sur l’encadrement des produits dérivés sera achevé, environ 40% des produits dérivés passeront par des chambres de compensation. Or en zone euro, la plus grande partie des produits dérivés est traitée à Londres … Il devient vraiment urgent, sept ans après la crise, de préciser comment l’accès à la liquidité en euros de ces chambres londoniennes sera possible ! Concentrer le risque systémique est une bonne idée, encore faut-il pouvoir le gérer !

La solution de localisation des chambres proposée par la BCE avait l’avantage pour la banque centrale de permettre de maîtriser le risque systémique tout en laissant planer un doute sur l’automaticité de son intervention. La BCE avait la possibilité en cas de difficultés d’une chambre d’apporter la liquidité nécessaire ou de laisser la chambre mettre en place un plan de redressement, voire son plan de résolution. Comme les banques, les chambres de compensation en difficulté doivent en effet – en théorie – pouvoir faire faillite, ne pas systématiquement miser sur l’aléa moral. En théorie…

Probabilité d’aggraver le risque systémique

Actuellement, toute l’attention des acteurs financiers est mobilisée autour des textes que la Commission doit présenter d’ici l’été sur les plans de résolution. Comme ceux des banques, ces plans de résolution seront utiles et rassurent les contribuables. Mais ils ne sont pas l’essentiel. Chacun sait qu’en cas de crise, le risque systémique doit être géré dans l’urgence et le secret, avec l’appui de la Banque centrale. Qui peut imaginer que l’on mette alors immédiatement à contribution les actionnaires et les clients de la chambre de compensation pour organiser la liquidation ? Il n’y aurait rien de tel pour aggraver la propagation du risque ! Dès aujourd’hui, les clients des chambres de compensation ont-ils même une idée des risques qu’ils prennent en traitant avec ces institutions censées leur apporter la sécurité ? Ils ont plutôt le sentiment que ces institutions qui concentrent le risque systémique bénéficient des protections nécessaires… En cas de crise d’une chambre, n’en doutons pas, l’aléa moral sera bien là, ne serait-ce que parce qu’il existe toujours une zone grise pendant laquelle il faut évaluer, comme pour les banques, les chances de redresser l’institution en difficulté. Mais encore faut-il que cela soit techniquement possible…

La décision de la Cour pose donc très clairement le problème clé du rôle de la banque centrale dans la maîtrise du risque systémique sur les produits dérivés, problème que la BCE a jusqu’à présent évité de traiter trop ouvertement, préférant vivre dans l’ambiguïté. Etre là sans avoir à le dire… Après la décision de la Cour, sauf à prendre des risques considérables, la BCE ne peut rester silencieuse. La logique serait qu’elle prenne directement en charge la supervision des grandes chambres de compensation de la zone euro comme elle l’a fait pour les banques. Mais cela ouvrirait une fois de plus un débat nourri avec les britanniques et le temps presse. Alors comment fait-on ? Un chantier intéressant pour le nouveau Commissaire Jonathan Hill, britannique, qui a fait de la liberté de circulation des capitaux son objectif central et semblait rêver d’une pause en matière de régulation financière !

Source : Jean-Michel Naulot, ancien membre du collège de l’Autorité des Marchés Financiers, pour Les Echos, le 13 mars 2015.

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Commentaire recommandé

Anne // 16.03.2015 à 02h32

L’UE est médiocre, dans ses desseins et ses réalisations.

Dommage, la somme des pays agglomérés de l’UE, donne un résultat moindre, en qualité. en intelligence, et en résultats pour leur population globale, que s’ils avaient travaillé indépendamment.

C’est un attelage branlant, aux intérêts disparates, et sans solidarité.
Union sans solidarité : le divorce est prévisible.

Le résultat n’est pas brillant, et fait courir aux européens, (déjà méchamment inféodés et menacés par la trique des néocons au pouvoir aux USA, les menant à la baguette en pipant le jeu, et à coup d’amendes apparentées à du pur et simple racket), le risque d’être complètement paralysés spoliés et colonisés par les néocons zuniens à travers TAFTA, (que nos dirigeants négocient dans l’ombre, pour échapper au regard et au refus des peuples), et qui signera notre arrêt de mort, en tant que nations et en tant qu’union.

Nous serons vaincus et colonisés sans avoir combattu !

Nos dirigeants nationaux nous vendent à des intérêts qui ont pour but notre asservissement…nos dirigeants, que nous avons « démocratiquement élus ». retournent nos bulletins de vote contre nous, en nous vendants aux intérêts des oligarques et néocons des USA, et en passant à nos propres milliardaires ( en sursis ) qui se feront dévorer à leur tour (malheureusement après nous sans doute).

46 réactions et commentaires

  • visiteur // 16.03.2015 à 01h32

    Le leitmotiv qui réapparaît dans les longs processus pour lancer le QE, mettre en oeuvre l’union bancaire, libérer les liquidités pour la Grèce et maintenant superviser les caisses de compensation est le même : un juridisme tatillon qui s’arc-boute sur des détails concernant les compétences ou des décisions formelles passées, refuse d’utiliser les marges de manoeuvre existantes, et ignore superbement les enjeux stratégiques.

    Ce n’est pas étonnant, car les institutions européennes ayant été verrouillées pour évacuer le politique, elles ne sont plus que des bureaucraties — et les bureaucraties sont structurellement organisées pour suivre les règlements à la lettre. Ce n’est pas un défaut, c’est en fait comme cela qu’elles sont censées fonctionner.

    Le problème est que sans politique, pas d’impulsion directrice stratégique, et par conséquent pas de prise en compte d’enjeux majeurs (dans un sens ou dans un autre). Et l’on se retrouve avec ces décisions justifiées méticuleusement du point de vue juridique, mais économiquement et politiquement ahurissantes…

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    • Anne // 16.03.2015 à 02h32

      L’UE est médiocre, dans ses desseins et ses réalisations.

      Dommage, la somme des pays agglomérés de l’UE, donne un résultat moindre, en qualité. en intelligence, et en résultats pour leur population globale, que s’ils avaient travaillé indépendamment.

      C’est un attelage branlant, aux intérêts disparates, et sans solidarité.
      Union sans solidarité : le divorce est prévisible.

      Le résultat n’est pas brillant, et fait courir aux européens, (déjà méchamment inféodés et menacés par la trique des néocons au pouvoir aux USA, les menant à la baguette en pipant le jeu, et à coup d’amendes apparentées à du pur et simple racket), le risque d’être complètement paralysés spoliés et colonisés par les néocons zuniens à travers TAFTA, (que nos dirigeants négocient dans l’ombre, pour échapper au regard et au refus des peuples), et qui signera notre arrêt de mort, en tant que nations et en tant qu’union.

      Nous serons vaincus et colonisés sans avoir combattu !

      Nos dirigeants nationaux nous vendent à des intérêts qui ont pour but notre asservissement…nos dirigeants, que nous avons « démocratiquement élus ». retournent nos bulletins de vote contre nous, en nous vendants aux intérêts des oligarques et néocons des USA, et en passant à nos propres milliardaires ( en sursis ) qui se feront dévorer à leur tour (malheureusement après nous sans doute).

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    • Chris // 16.03.2015 à 12h26

      Le fameux « fédérateur » extérieur de De Gaulle, le seul qui impulse une politique… à son avantage !

        +3

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  • K // 16.03.2015 à 01h54

    Dans la nuit de dimanche à lundi, le blog a publié un dossier de Nicolas sur l’économie russe. Le contraste entre les 2 parutions est saisissant :
    – D’un côté on a un pays qui contrôle son économie, qui gère intelligemment son commerce extérieur, ses participations publiques, sa réglementation. Le tout pour défendre ses intérêts nationaux.
    – De l’autre côté, un bazar supranational qui s’interdit de réglementer pour diminuer un tant soit peu le risque systémique de son système financier, qui menace toute son économie.

    Je viens de lire les 2 articles à la suite, et on a l’impression qu’ils se répondent tant ils sont opposés ! (peut-être qu’Olivier Berruyer a volontairement publié les 2 en même temps pour créer cet effet).

      +22

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  • Mirabo // 16.03.2015 à 08h27

    La bureaucratie ne peut que perpétuer le passé, seul le politique peut inventer l’avenir…

      +6

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    • Locaterre // 18.03.2015 à 17h37

      Bonjour

      Le politique, il a encore une existence ?

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  • Un naïf // 16.03.2015 à 09h40

    La cour européenne de justice, ultime rempart du système… c’est elle qui jugera les recours des états non valides quand ils seront attaqués par les multinationales… le nouvel ordre mondial est en place !!

      +6

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    • Chris // 16.03.2015 à 12h38

      Cour Européenne de Justice… tenue par la Commission quand on décortique l’organigramme de l’UE. Belle démonstration d’UPR.
      Un fait divers, mais très révélateur à bien des niveaux, lu sur Geab n° 93 :
      « David O’Sullivan, que nous avons présenté en détail à nos lecteurs en mars 2014 de la manière suivante : «  Il s’agit du numéro trois du Service Européen d’Action Extérieure. Quelques mots s’imposent sur son parcours sur lequel des journalistes d’investigation devraient se pencher davantage. M. David O’Sullivan apparaît dans les radars de notre parcours européen au début des années 1990, alors qu’il était chef d’unité de la DG Éducation en charge du programme TEMPUS, un programme qui a été épinglé par la Cour des comptes européenne suite à une lettre ouverte de Franck Biancheri dénonçant les malversations dudit programme.
      Compte tenu de ce début, la carrière de M. O’Sullivan n’aurait pas dû aller très loin. Mais, au milieu des années 1990, à l’époque où nous montions le projet transatlantique TIESweb en partenariat avec la Commission européenne et la Maison Blanche, un diplomate de l’ambassade des États-Unis à Bruxelles nous recommande un jour, au détour d’une conversation banale, de suivre la carrière d’un certain David O’Sullivan… « qui irait loin ». Surprise dans nos rangs et remarques sur le caractère peu recommandable du personnage… Mais petit sourire sur les décisions des grands. Et quelques années plus tard, sous la Commission Prodi débutant à la toute fin des années 1990, David O’Sullivan devient secrétaire général de la Commission européenne, soit le poste le plus puissant de tout l’édifice européen, rien que ça ! Sous son règne, et avec son intervention personnelle directe « le projet de réforme institutionnelle initié comme suite logique à la démission de la Commission Santer, qui révélait clairement l’inadéquation du mode de fonctionnement de l’Europe post-traité de Maastricht et avait amené un groupe de fonctionnaires, sur mandat du commissaire Prodi, à constituer une “task-force sur la réforme de la gouvernance européenne” dont les travaux avaient abouti à un livre blanc du même nom, a été proprement enterré (travail de rédaction récupéré, idées innovantes supprimées, publication organisée en août pendant les vacances des journalistes).
      Ce projet de réforme fut pourtant un grand moment d’espoir de démocratisation européenne, espoir irrémédiablement déçu. On retrouve M. O’Sullivan au Service d’action extérieure dans le cadre d’un “déséquilibrage” de la tête du SEAE en faveur des Anglo-Saxons : en effet, la nomination de Mme Ashton avait été compensée par celle du Français Pierre Vimont comme numéro 2 (directeur général exécutif)… Mais la première, pour reprendre la main, avait créé un poste de numéro trois (qui n’existe dans aucune institution européenne : directeur général administratif) pour le livrer à O’Sullivan. C’est ainsi que ce dernier se retrouve aux côtés d’Ashton en 2013 sur la négociation de l’Accord de libre-échange UE-Ukraine… avec les résultats que l’on sait.
      Mais ce n’est pas fini : il est depuis passé Ambassadeur de l’UE à Washington, pour que son tandem avec Ashton contrôle toute la chaîne de signature du fameux TTIP. Pour suivre les mauvaises nouvelles pour l’Europe, c’est simple, il suffit de suivre les évolutions professionnelles de M. O’Sullivan. » (GEAB N°83, 15 mars 2014)

        +9

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    • regis // 16.03.2015 à 19h32

      Encore faut il que le système survive lors de la prochaine crise qui s’annonce.

        +0

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  • Jaga // 16.03.2015 à 10h06

    L’arrêt de la CJUE est ici: http://bit.ly/1ALyMMo . Après une première lecture en diagonale de l’argumentaire, il semble que la BCE se soit faite jeter pour avoir très largement outrepassé ses pouvoirs en matière réglementaire.

    D’un côté c’est malheureux qu’une telle décision soit prise alors que la BCE va pour une fois dans le bon sens. De l’autre, le fait de rappeler les limites de leur pouvoir, déjà exorbitant, à ces chers banquiers centraux n’est pas nécessairement une mauvaise chose.

      +2

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  • LBSSO // 16.03.2015 à 10h15

    Bonjour ,
    j ai bien noté le lien sur « la chambre de compensation » mais quelqu’un pourrait il m’en dire un peu plus sur son fonctionnement ?Un exemple pédagogique et simple,un lien ?

    Merci

      +0

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  • openmind // 16.03.2015 à 10h36

    Chambre de compensation

    J’ai trouvé ça mais je serais aussi intéressé par un développement plus concret sur quelques exemples…merci Olivier

    La chambre de compensation est un organisme financier ayant pour but d’éliminer les risques de contrepartie sur les marchés dérivés. Concrètement, la chambre de compensation est la contrepartie unique de tous les opérateurs. La chambre de compensation assure la surveillance des positions. Elle exige la formation dans ses livres d’un dépôt de garantie le jour de la conclusion d’un contrat. En cas de perte potentielle d’un intervenant, elle procède à un appel de marge.

    En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/finance-marches/vernimmen/definition_chambre-de-compensation.html?yDFa2ZChCGVCMGrj.99

      +2

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  • LS // 16.03.2015 à 10h43

    Peut-il -y avoir plusieurs chambre de compensation ?

    Cela veut-il dire que la chambre de compensation sera soumis au droit du pays hôte sans contrainte vis-a-vis du droit dans la zone euro ?

    Tout ceci est-il une blague ?

      +0

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    • LS // 16.03.2015 à 11h22

      J’ai réagi un peu vite, désolé. Je suis d’accord avec le commentaire de JAGA.

      Je lis effectivement que la BCE a outrepassé ses droits mais qu’en plus l’euroland ne peut être une zone de droit spécifique, seule l’UE l’est.

      J’interprète cela comme suit : la BCE aurait pu limiter la localisation à l’UE. Seule, la commission et le parlement européen (et encore, c’est pas sûr, serait-ce constitutionnel ?) aurait pu le faire.

      Ce que je me pose comme question du coup, c’est, après cette décision, qu’est-ce qui empêche de localiser la chambre en Corée du nord ?

        +3

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  • NAULOT // 16.03.2015 à 11h02

    Il existe plusieurs dizaines de chambres de compensation. Environ les trois-quarts des opérations de dérivés en euros sont traitées en dehors de la zone euro, à Londres essentiellement, un peu en Suède.
    Ce n’est pas une blague mais un problème très sérieux et inquiétant qui est en discussion depuis trois / quatre ans, déjà du temps de Jean-Claude Trichet, et dont on évite de parler trop ouvertement pour ne pas répandre l’inquiétude. Ayant retrouvé une liberté de parole j’ai pensé utile de l’évoquer.
    Le Conseil des Risques Systémiques aurait pu communiquer sur le sujet mais étant présidé ….par le Président de la BCE et rassemblant une centaine de personnes, il est bien sûr silencieux. Pour information le Conseil des Risques Systémiques américain est présidé par le Secrétaire au Trésor et réunit une dizaine de personnes ayant le droit de vote.
    Ce dossier est à l’image des dysfonctionnements de la zone euro…
    Bien cordialement.

    Jean michel Naulot

      +14

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    • Jaga // 16.03.2015 à 12h28

      M. Naulot,

      Merci pour cet article et pour vos précisions dans les commentaires. J’ai quelques questions aux quelles vous aurez peut-être le temps d’apporter une réponse.

      Sur le plan judiciaire, la procédure a opposé le Royaume Uni et la Suède (étant donné la localisation des chambres de compensation que vous évoquez ci-dessus, je comprends) à la BCE, soutenue par la France et l’Espagne. Pouvez-vous nous en dire plus sur le pourquoi de ces soutiens ? Quel intérêt pour la France et l’Espagne ?

      Autre question: la décision était elle courue d’avance ? La procédure était-elle « pipée » dès le départ dans le but d’empêcher le contrôle des chambres de compensation ? Par exemple, voyez vous un moyen de droit que la BCE (ou ses soutiens) aurait pu soulever pour éviter cette annulation pour incompétence et qu’elle aurait « oublié » de mentionner ?

      Encore merci.

        +2

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      • NAULOT // 16.03.2015 à 15h46

        Pourquoi la France et l’Espagne ? Pour une double raison : renforcer les places financières de la zone euro mais aussi maîtriser le risque systémique en permettant l’accès des chambres à la liquidité en euro. Les gouvernements et banques nationales sont en effet très conscients du fait qu’il y a un gros problème de risque qui n’est pas réglé.

        Une décision juridique courue d’avance ? Plutôt oui, compte tenu des textes actuels car la BCE n’a pas la supervision des chambres. Si elle demande cette supervision dans le cadre du trilogue européen on imagine à l’avance l’hostilité des Anglais. Ceux-ci proposent de constituer des matelas de liquidités en euros pour les chambres. Mais c’est une mesure insuffisante. Avoir des swaps entre BCE et BOE pour des montants très importants ? A voir. Mais le problème doit impérativement être traité.
        Il aurait fallu le traiter dès le départ et non pas une fois que le risque systémique est concentré dans les chambres.
        Si nous étions dans un monde plus rationnel, il aurait été logique que l’autorité politique impose que les chambres de compensation soit des institutions financières d’utilité publique, assurant la bonne fin des opérations sans objet de recherche du profit, et à partir du moment où le problème du profit ne se posait plus il n’y aurait plus eu de problème de bataille sur la localisation des chambres…
        Comme dans beaucoup d’autres domaines, l’impératif commercial l’a emporté sur l’impératif de régulation. JM N

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    • Chris // 16.03.2015 à 16h01

      En fait, qui sont les actionnaires de la Banque Centrale Européenne ?

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  • christian gedeon // 16.03.2015 à 11h08

    je crois qu’il y a une très grande incompréhension quand on parle de « grande folie  » de Bruxelles,et même quand on pense que la BCE a sérieusement demandé une amélioration de la possibilité du contrôle systémique,fût il a posteriori,avec plus d’opérations d’ampleur dans la zone euro…je dirais même qu’il y a là un contresens. les « dirigeants  » de Bruxelles,comme de la BCE ne sont que des « his master’s voice « ,et rien d’autre.Ils font ce qu’on leur dit de faire,ou plutôt ce qu’on leur ordonne de faire. C’est à dire,tout simplement détruire ce qui reste de possibilités de contrôle et d’organisation des marchés financiers,par les états européens,et même par les instances européennes elles-mêmes.tant qu’on n’aura pas compris que le but ultime est de faire de l’Europe un magma informe,je crains qu’on n’ait rien compris à ce qui se passe.Europa delenda esse….elle ne doit plus être qu’un marché ouvert à tous les vents,et rien d’autre.Tout le reste est du baratin pur et simple.

      +4

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  • coinfinger // 16.03.2015 à 11h36

    Je n’en reviens pas , d’une telle duplicité ! Comment nos politiques chargés de gouverner peuvent ils supporter une telle iniquité ? Et ouvertement en faveur de la City ! Maniganceur number one de la dissolution du continent , de l’Europe en l’occurrence .
    On est traité comme des républiques bananiéres . Insupportable !
    Des moutons justes bons à tondre !

      +0

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  • christian gedeon // 16.03.2015 à 11h45

    Je me permets de préciser ma pensée…mon précédent commentaire pouvant sembler quelque peu à l’emporte pièce…dans cette affaire,l’essentiel n’est pas dans le fait que ce soit Londres qui capte l’essentiel des opérations en euros sur les produits dérivés…évidemment,c’est un peu paradoxal que ce soit la City,hors euro, qui gère ces masses formidables en euros…mais bon,j’allais dire pourquoi pas? La City gère aussi des opérations formidables en Dollars ou dans d’autres monnaies majeures…on est là dans le détail,même si le détail est énorme…et quand on connaît un peu le fonctionnement de la chose,rien,absolument rien,n’empêche la BCE d’intervenir .En fait,il s’agit d’un formidable enfumage à deux voix…celle de la BCE qui fait « semblant  » de vouloir avoir la « maîtrise » fût elle partielle,des marchés des produits dérivés en Euro(non,non,on ne se marre pas tous ensemble!),et celle de Bruxelles,qui est la poupée qui dit non,non,non,non,non,non…je ne veux en rien diminuer la très belle analyse théorique de M. Naulot. Elle est super intéressante,et très logique…à condition toutefois que les velléités de la BCE soit réelles…et c’est là que la bât blesse…j’ai la profonde conviction qu’il n’en est rien..et que BCE et « Bruxelles  » jouent à good cop ,bad cop…mais que jamais,au grand jamais la BCE n’a vraiment eu la volonté de vraiment faire quelque chose . Ce sont là des duettistes au spectacle bien rodé,juste destiné à l’enfumage des « opinions publiques ou de ce qui en reste…

      +3

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    • Crapaud Rouge // 16.03.2015 à 13h30

      Enfumage ? De la part des institutions européennes, c’est bien possible, mais pas de M. Naulot qui est manifestement sincère dans son analyse. Finalement, même quand on n’y connaît rien, il n’est pas difficile de voir que confier ces chambres de compensation aux Britanniques, viscéralement anti-euros et anti-européens, n’est pas vraiment une bonne idée…

        +2

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      • christian gedeon // 16.03.2015 à 14h47

        M. Naulot n’st pas en cause,loin s’en faut…mais son analyse reste…systémique.Il accorde à la BCE une volonté de faire qu’elle n’ a pas ,à mon sens. Je pense que BCE et Bruxelles marchent la main dans la main,et que tout çà est de l’enfumage puer et simple. les dirigeants(sic!) de ces deux institutions ne sont que la voix des chiens de leurs maîtres…ou de leurs chiens de maîtres…je voulais simplement dire que la différence entre BCE et Bruxelles n’existe pas,tout simplement.C’est de l’arnaque…

          +4

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        • Chris // 16.03.2015 à 16h00

          Arnaque ou plutôt une sorte de dédouanement, du genre, « vous voyez bien, on a fait ce qu’on a pu…

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  • BA // 16.03.2015 à 16h14

    Lundi 16 mars 2015 :

    J’ai vu une pièce de théâtre : « Les relations entre la Grèce et le FMI. »

    Acte 1 :

    En mars, la Grèce doit rembourser 1,5 milliard d’euros au FMI.
    En avril, elle doit rembourser 400 millions d’euros au FMI.
    En mai, elle doit rembourser 746 millions d’euros au FMI.

    Mais il y a un tout petit problème : la Grèce est en faillite. Elle est incapable de rembourser le FMI.

    Heureusement, le FMI a une idée géniale :

    Le FMI va prêter des milliards d’euros à la Grèce pour que la Grèce puisse rembourser l’argent qu’elle doit au FMI.

    Et comme ça, grâce à cette idée géniale, la Grèce aura l’argent dont elle a besoin pour rembourser le FMI.

    A la fin de l’acte 1, la Grèce rembourse le FMI.

    Acte 2 :

    Lors de l’acte 2, la Grèce sera confrontée à un tout petit détail : la Grèce devra rembourser le nouveau prêt que lui a accordé le FMI lors de l’acte 1.

    Mais il y aura un tout petit problème : la Grèce sera en faillite. Elle sera incapable de rembourser le FMI.

    Heureusement, le FMI aura une idée géniale :

    Le FMI va prêter des milliards d’euros à la Grèce pour que la Grèce puisse rembourser l’argent qu’elle doit au FMI.

    Et comme ça, grâce à cette idée géniale, la Grèce aura l’argent dont elle a besoin pour rembourser le FMI.

    A la fin de l’acte 2, la Grèce rembourse le FMI.

    Etc.

    A la fin de l’acte 97, la Grèce meurt, et Christine Lagarde ne comprend pas ce qui s’est passé.

    C’est une pièce de théâtre magnifique.

    http://www.romandie.com/news/Zone-euro-la-Grece-rembourse-une-tranche-de-prets-au-FMI/575325.rom

      +6

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  • Homère d’Allore // 16.03.2015 à 16h33

    Pas de rapport direct avec le sujet bien présenté par M. Naulot mais aujourd’hui, ça a l’air de swinguer dans le monde de la finance:

    http://m.lesechos.fr/monde/la-banque-privee-banco-madrid-depose-le-bilan-0204227793651.htm

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/l-allemagne-tente-de-contenir-la-contagion-de-la-crise-bancaire-autrichienne-461187.html

    Ça rappelle le Creditanstalt de la Grande dépression.

      +2

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    • Homère d’Allore // 16.03.2015 à 16h48

      Sur le premier lien que j’ai posté précédemment, j’ai oublié de signaler que je trouvais piquante l’adresse de la Banco Madrid…

        +0

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  • coinfinger // 16.03.2015 à 18h20

    Je ne comprends pas , sauf ravages de notre systéme d’enseignement , scolastique à souhait , jamais de fin à la dialectique , toujours il existe un argument contre , on ne s’arréte pas , on se gargarise de réflexion infinie , de quoi alimenter le Docteur Universitaire pour sa vie et au-delà .
    Il existe quand méme un terme , c’est le sens pratique , le but , les modalités , nous ne sommes pas éternel , sauf Faust . Dans les détails on tire la queue du diable .
    Je vois çà dans les commentaires et ce pauvre Naulot doit se justifier sur une question qui ne devrait pas faire pb .

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  • Bushi // 16.03.2015 à 19h26

    Excusez-moi mais je ne comprends vraiment pas le problème.

    Les acteurs des produits dérivés utilisent actuellement un certain nombre de monnaie pour régler leurs appels de marge, et suivant le contrat signé (USD, GBP, EUR, CHF…) ils sont libres de choisir dans quelle monnaie ils vont règler l’appel à la chambre. (voire même en titres)
    Par exemple, Deutsche Bank face à UBS va régler en dollar, face au Crédit Agricole en euro etc.

    Je ne vois pas en quoi créer une chambre de compensation en zone euro va changer quoique ce soit. De la même manière que transitent dans les chambres à Londres tout un tas de monnaie, il en sera de même pour celle en zone Euro et donc un manque en dollar dans celle-ci aurait les mêmes conséquences qu’un manque en euro dans celles de Londres. A moins que vous ne vouliez obliger les transactions euro à s’effectuer en zone euro, les transactions US aux USA et ainsi de suite, mais là nous sommes dans un contexte très éloigné des lois en cours.

    Et effectivement un swap BCE – BOE aurait lieu à coup sûr en cas de crise majeur, bien que ce soit en premier lieu les adhérents compensateurs qui devraient se substituer à la contrepartie défaillante.

    Donc pourriez-vous svp me dire en quoi ceci est si problématique ?
    Merci

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    • NAULOT // 16.03.2015 à 22h33

      Vous avez parfaitement raison …en théorie. Rien n’interdit et ne doit interdire en effet de traiter des opérations en dollars à Paris, en yens à Londres, en euros à Tokyo. La question que je pose est un peu différente : comment gère-t-on une crise systémique, le risque extrême que personne n’a anticipé, sur des chambres qui concentrent désormais ce que Warren Buffett appelait des armes de destruction massive ?
      Dans la théorie, tout est prévu : règles de gouvernance très strictes des chambres (c’est vrai), dépôts de garantie, appels de marges, fonds propres (je ne dirais pas significatifs…), mise à contribution des utilisateurs (ce qu’ils ne savent pas toujours….) D’ici quelques semaines nous connaîtrons le détail des textes de résolution pour la liquidation.
      Mon inquiétude n’est donc peut-être pas justifiée. Néanmoins je sais qu’elle est partagée par d’autres depuis trois ou quatre ans !
      La chose qui m’inquiète fondamentalement, moi qui suis tellement critique à l’égard de l’euro-monnaie unique, c’est qu’il n’y ait pas de supervision européenne. Ma position de principe depuis la crise c’est qu’il faut qu’il y ait une supervision supranationale, européenne, non partisane, dès qu’il y a un risque systémique. La gouvernance pour être solide ne peut-être qu’internationale sinon les intérêts des places financières prennent le dessus sur le contrôle du risque.
      Je me suis par exemple battu pour que les hedge funds ayant un effet de levier élevé soient supervisés par l’ESMA et non par le régulateur britannique qui ne peut être que plus tendre avec les gérants de hedge funds londoniens pour les attirer. Résultat, le régulateur britannique a dit que 12% des hedge gérés à Londres (et domiciliés dans les paradis fiscaux) ont un effet de levier supérieur à …50! Ce qui est pour moi totalement déraisonnable.
      Actuellement la supervision n’est faite à l’échelon européen que : pour les grandes banques par la BCE, pour les agences de notation et les référentiels de dérivés (relevés en fin de journée) par l’ESMA. Les chambres de compensation auraient du être supervisées au niveau européen, par la BCE.
      Il y a là un décalage entre un risque extrêmement élevé et la supervision. Cela peut réserver des surprises en cas de crise. Les Britanniques sont naturellement très heureux d’attirer les opérateurs de la zone euro mais je n’ai pas oublié les failles dans la supervision avant la crise, notamment à Londres. Comme l’avait dit la reine elle-même en 2008 « Et vous n’avez rien vu de tout cela ! »
      Gérer une crise, c’est sauver dans la plupart des cas des institutions systémiques en apportant de manière immédiate de la liquidité, contrairement aux belles théories sur la résolution. Pas très agréable à dire mais c’est la dure réalité… Et on est d’autant plus conduit à apporter de la liquidité que l’on connaît les institutions ou les banques qu’il va falloir sauver. Car on sait à l’avance si elles ont une chance d’être sauvées utilement. Dans le cas des chambres londoniennes, si l’on reste en l’état, vous voyez bien le problème…
      En plus, la liquidité en euros n’est pas la liquidité en dollars. Les règles d’accès à la liquidité elles mêmes ne sont pas encore précisées. L’interconnexion des chambres est élevée (ce que l’on appelle l’interopérabilité). Les opérations des chambres londoniennes sont parfois très spécialisées sur le sterling et l’euro. Les montants traités en euros sont considérables : les quatre grandes banques françaises à elles seules détiennent entre 15 et 17% des encours de dérivés mondiaux !
      Pour se résumer, je pense qu’il y a des vides à combler dans la maîtrise du risque systémique. La raison en est que l’on a donné trop d’importance aux aspects commerciaux. Il faut savoir qui est le vrai pilote de la supervision et avec quels moyens pour pouvoir affronter toutes les hypothèses.
      Sinon je vous rassure : je ne suis pas obsédé par le problème d’accès à la liquidité ; je pense qu’il aurait fallu faire d’autres réformes pour commencer à réduire le montant des dérivés qui atteignent 780 000 dollars, 10 fois le PIB mondial et qui sont échangés à 90% par des acteurs financiers et non avec des entreprises (pour les réformes voir mon livre…)
      Bonne soirée !
      JM N

      .

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      • LBSSO // 17.03.2015 à 11h16

        Merci à M.Naulot, Bushi, JT,Surya,Cofinger et beaucoup d’autres pour ces échanges éclairants.

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  • LBSSO // 16.03.2015 à 20h59

    Monsieur Naulot , vous vous souvenez de lui?

    Banquier pendant 37 ans, membre du collège de l’Autorité des marchés financiers (AMP) de 2003 à 2013.

    Sur ce Blog:
    http://www.les-crises.fr/naulot-crise-financiere-devant/
    http://www.les-crises.fr/finance-les-repentis-balancent/

    Jean-Michel Naulot – « Crise financière : Pourquoi les gouvernements ne font rien » – Seuil
    https://www.youtube.com/watch?v=c5DGKLDp3bg

    France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-jean-michel-naulot-2013-10-07
    http://www.franceculture.fr/personne-jean-michel-naulot

    Nous étions bien contents d’avoir une personne de ce niveau pour nous faire comprendre la crise financière et nous avertir que les mesures prises sont de la rigolade .
    Alors quelques malheureux « like » alors qu’en plus il répond à certains commentaires.

    Je ne comprends pas !

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  • JT // 16.03.2015 à 22h20

    Bonjour Olivier,

    Il y a quelque chose que je n’arrive pas à comprendre malgré les lectures que j’ai effectuées. JM Naulot indique que l’encours des produits dérivés est de près de 800.000 milliards de dollars, ce qui va dans le sens de ce que disait Strauss-Khan lorsqu’il était au FMI. Cela va également dans le sens de cet article du monde :

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/17/les-produits-derives-depassent-leur-niveau-d-avant-crise_4335868_3234.html

    et de ce document de la banque de France que j’ai trouvé récemment :

    https://www.banque-france.fr/fileadmin/user_upload/banque_de_france/publications/Revue_de_la_stabilite_financiere/2010/juillet-2010/revue-stabilite-financiere-de-juillet-2010-etude-12-revue-Produits-derives-OTC-defis-pour-la-stabilite-financiere-et-reponses-des-autorites.pdf

    Dans ce dernier document, il est indiqué que les « encours notionnels » des produits dérivés passent de 100.000 USD en 2001 à près de 700.000 USD au moment de la crise en 2008.
    Dans le lexique financier des échos, j’ai trouvé la définition suivante pour encours :

    « Ensemble d’actifs détenus à un moment donné. On parle d’encours pour les stocks, pour les crédits aux clients dans une banque. Cela correspond donc à de l’argent qui a été mobilisé et qui n’a pas encore été récupéré. »

    J’ai donc plusieurs questions : à quoi correspond ce montant de 800.000 milliards ? Est-ce de l’argent qui a été investi par des entités privées (fonds de pension, banques…) et si c’est le cas, peut-on reconvertir ces actifs en liquidités ? Et enfin, s’ils correspondent à de l’argent investi par des entités privées, comment a-t-on pu arriver à une telle « création » ou augmentation de richesse en seulement 7 ans (plus de 100.000 milliards par an, soit beaucoup plus que le PIB mondial) ?
    J’espère que vous pourrez apporter des réponses à mes nombreuses questions. Merci.

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    • NAULOT // 16.03.2015 à 22h53

      Pour vous répondre simplement sur des produits qui peuvent être d’une extrême complexité et sont à l’image de l’innovation financière délirante des vingt dernières années – et qui ne faiblit pas ! – si vous êtes Air France, que vous voulez vous protéger d’une hausse du prix du pétrole avant son effondrement récent vous allez acheter une protection en payant une prime plus ou moins élevée selon la durée et les prix que vous anticipez. Votre risque c’est la prime que vous perdrez si la hausse n’intervient pas. En revanche, si la hausse se produit celui qui vous aura vendu le dérivé devra payer la différence. Imaginez que celui qui vous a vendu le produit soit de petite taille, ne puisse pas payer, la situation se complique. C’était le cas pendant la crise de ceux qui avaient vendu des dérivés sans avoir les fonds propres nécessaires. Comme les marchés sont devenus extrêmement volatils, sauf en ce moment où paraît-il il n’y a que des bonnes nouvelles, comme en juin 2007 (!), les risques sur les dérivés sont élevés.
      Les dérivés sont échangés à plus de 90% par des acteurs financiers, banques, gestionnaires de fonds, hedge funds, …pas avec des entreprises industrielles.
      Bien cordialement. JM N

        +3

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      • JT // 16.03.2015 à 23h03

        Merci pour cette explication limpide, elle complète bien l’article d’Olivier sur les produits dérivés que je viens d’exhumer sur son blog. Vous parlez cependant de « vente du produit dérivé » dans votre réponse. Cette accumulation de ventes permet-elle d’expliquer le montant de 800.000 milliards USD ?

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        • NAULOT // 16.03.2015 à 23h26

          Les 3/4 des produits sont des produits de taux d’intérêt, ensuite les devises, les actions, les matières premières de toute sorte, les couvertures de crédit. Si les taux d’intérêt qui sont aujourd’hui entièrement manipulés par les banques centrales – il n’y a pas d’autre mot… – décalent, vous imaginez les turbulences de ce marché ! JM N

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    • coinfinger // 16.03.2015 à 23h42

      La réponse mon pauvre , je vous la fait en bref , c’est la création monétaire . La BCE là elle vous fait un QE à X dizaines de milliards par mois ! Avec effet de levier , je vous laisse compter , et chercher les chiffres exacts !

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    • Surya // 17.03.2015 à 07h13

      Les produits dérivés c’est compliqué 🙂

      Il y a 2 choses :

      – le « montant notionnel » qui est le montant servant de référence au contrat
      – la « juste valeur » qui représente au jour de la clôture des comptes les profits ou pertes latentes (modulant certains ajustements techniques appelés CVA/DVA/FVA) sur une opération de dérivés

      Il n’y a pas vraiment de signification économique derrière le notionnel (c’est un truc purement virtuel), celui-ci ne représente pas le « risque » (ça dépend du type de dérivé) mais est plutôt considéré comme étant un indicateur du volume d’activité.

        +2

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  • coinfinger // 16.03.2015 à 23h49

    Mon Dieu ! Mon Dieu ! A lire les commentaires , je suis epoustouflé des soucis techniciens , c’est à dire subalternes . On veut savoir comment bien faire . Quand on sait comme moi comment se prennent les décisions importantes , loin du regard public , on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer .

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  • coinfinger // 17.03.2015 à 00h19

    Je reviens , tellement çà m’énerve . C’est pourtant simple . Une chambre de compensation c’est quoi ? C’est là où on compense les débits et crédits des banques les unes par rapport aux autres , on aboutit à un solde pour chacune d’elles , qu’il faut alimenter ( ou pas ) s’il est négatif .
    C’est le principe . Mais y a plusieurs maniéres de faire selon les préférences , mais passons .
    Qui c’est qui va ouvrir une ligne de trésorerie , liquidités , peut importe , l’appelation , sachant qu’en définitive ce doit étre la BCE , en principe …Dans le cas où y aurait un sous traitant . Ben déjà , y a un choix , un laps de temps qui s’opére , un choix qui se fait , çà peut étre sur des dizaines de milliards , dans un contexte urgent . çà ce voit pas là le pb ?

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    • NAULOT // 17.03.2015 à 08h13

      ça se voit beaucoup plus difficilement….
      Entre la compensation traditionnelle des opérations de chèques, virements, etc. et la compensation de produits dont la valorisation varie à tout instant, surtout en période de stress, et dans laquelle les chambres se substituent à la contrepartie, garantit le risque, il y a une différence considérable.
      Vous avez la bonne formule : « ça se voit plus difficilement ». Donc le problème de savoir qui supervise est clé.
      Bien cordialement. JM N

        +2

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  • olivier imbert // 17.03.2015 à 10h33

    Cette histoire de chambre de compensations fait échos aux analyses et au fond, positions, de Sapir sur la nullité en terme de souveraineté dans les politiques économiques nationales de la BCE en lieu et place des banques nationales subsistante et néanmoins d’origine en terme de créations à compenser de manière disons d’union fédérale qui apparaissent comme un enjeu du al sortie grecque de la zone euro et de l’endettement avec les transferts sociaux et unification des coûts liés au travail…à sa position en terme monétaire et financière je propose d’ajouter en terme de critique de l’économie politique les considération suivantes, issu de la théorie de marché national et impérialiste en phase de mondialisation-démondialisation conflictuelle cela Il y a des éléments qui certes font plaisir à lire; et je crois que je pousserai moi du côté suivant; si l’euro est une pseudo-souveraineté monétaire européenne, c’est parce que le marché européen n’est pas vraiment un marché uni comme le marché national l’est devenu en france, dans le common wealth et aux USA, puis en italie et en allemagne, voire en russie sur le fin du 19° siècle et le début du 20° siècle…le niveau d’unité de compte et de monnaie de réserve ou de thésaurisation suit le marché et son intégration hors douanes et mouvement des migrations du capital variable pour al mise en mouvement du capital constant plus ou moins couteux l’un ou l’autre… 1, 23 au lieu de 10 à 11 % peut exprimé cela…mais pour els revendication sur disons les transferts sociaux de l’europe et du cout du capital variable( appelé main d’oeuvre parfois immigré non européenne, que l’euro redeviennent une unité de compte pour moins de travailleurs et monnaie de thésaurisation déthésaurisation ou liquidité plus ou moins fluide des groupes oligopoles multinationaux eurocentrée telle une nation souveraine commune même avec un panier de monnaie commun puisque derrière l’unité de compte la monnaie de réserve est déjà un panier de monnaies et derrière ce panier des réserves et bons dits du trésors les métaux et terres rares ou pétroles et gaz source d’énergies plus ou moins thésaurisable/dé-thésaurisable ou équivalente à une certaine généralité ou généralisation. Au fond les familles aristocratiques ont donné l’exemple et la continuité aux familles bourgeoises de mariages avec Saoud-Fayed, Bourbon-Stueart- Onassis-Kennedy- Hohenzollern, christine et béatrix de suède ou pays bas jusqu’en Indonésie et Boers sud af; le sport suit parfois Phillipe d’Espagne un Bourbon et une marque de boisson, tel le Bordeaux et le baron Rotschild aussi). Donc si les grecs regagnent comme l’islande et un jour de nouveau la Pologne ou le Portugal et l’Irlande ou le Danemark et donc la France leur souveraineté monétaire nationale en quoi cela fait-il directement avancer la cause souveraine d’expropriation des multinationales et des concurrences par exemple électrique militaire et sur les tgv ou les automobiles et le bitume comme le pétrole de Total et l’avancé des droits sociaux et transferts sociaux aux, qui ne seraient alors plus du capital variable d’oligopoles multinationaux, mais des dictateurs de leur souveraineté économique et sociale dans un nouveau mode de produire certes, mais aussi d’échanger inter-nationalement, ou même mondialement intégré en une re-mondialisation monétaire non impérialiste, avec les brics et pour la Grèce et la Bulgarie il semble que le chemin le plus court vers (le cuba et ) le Brésil( ou le venezuela ) soit ou la Russie (par le nord’est) ou l’Inde (par la turquie et le pakistan, ou )le canal au sud de la Méditerranée. La productivité du travail, elle, à la source du produire et de sa circulation ou des échanges cela repose elle dans le mode de production durable au delà d’un bouleversement politique super-structurel du socialisme, comme depuis assez longtemps dans le capitalisme contemporain, sur les sciences et structures y compris ondulatoire de la matière, qui sans être pour le militaire et le cosmos( drome et un peu port) et l’aéro-atmosphérique(drome et port) toujours susceptible d’autre chose que d’une productivité absolue d’indépendance et souveraineté nationale et individuelle, mais aussi possède de l’importance induite d’une productivité relative et marginale d’importance dans l’effectivité et la qualité des mesures dans le socialisme.

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