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Réforme de la SNCF (2) : débats télévisés ou guets-apens pour syndicalistes ? Par Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot

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Source : ACRIMED, Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot, 28-02-2018

Dans le premier volet de notre série sur le traitement médiatique du projet de réforme de la SNCF, nous évoquions l’accueil pour le moins favorable accordé aux grandes lignes du projet de mise en concurrence du transport ferroviaire, actuellement en préparation par le gouvernement. Nous revenons ici sur le traitement de ce dossier dans les débats télévisés. L’accueil réservé à la parole des cheminots et des syndicalistes sur les plateaux médiatiques confirme le diagnostic que nous posions au moment des mobilisations contre la Loi Travail : au cours de ces « débats », qui s’avèrent de véritables « tribunaux médiatiques », chroniqueurs et animateurs sont « durs avec les faibles, et faibles avec les puissants ».

Nous débutons cette revue des débats télévisés sur la réforme de la SNCF avec l’émission de débat emblématique de CNews, « L’heure des pros ». Le 20 février, Pascal Praud rassemble autour de la table Fabien Dumas, secrétaire fédéral Sud-Rail, Gérard Leclerc, éditorialiste politique CNews, Charlotte d’Ornellas, journaliste à Valeurs actuelles, Jean-Claude Dassier, présenté comme éditorialiste politique (!), nous y reviendrons, Jean-Louis Burgat, journaliste, et Clément Viktorovitch, docteur en science politique, spécialiste en rhétorique [1]. L’isolement de Fabien Dumas – qui ne pourra compter que sur le soutien ponctuel de Clément Viktorovitch – et l’hostilité avec laquelle il est accueilli se feront ressentir dès la présentation de l’émission par Pascal Praud :

C’est la grande réforme de la SNCF. Vous êtes contre a priori le changement(sic). Est-ce que le 22 mars vous serez en grève par exemple ? […] Le spectre d’une grande grève de 1995 commence à planer. Est-ce qu’il est possible d’arriver dans un mouvement dur : pas de train pendant un mois ? […] C’est un enjeu pour les syndicats hein ? Il faut montrer que vous existez toujours.

Ou comment discréditer d’emblée, avant même que le sujet soit en « débat », le syndicaliste invité. Un ton que viendra confirmer la seconde entrée en matière de Pascal Praud :

Bon on parle de la SNCF ! [ …] Réforme de la SNCF qu’on annonce « révolutionnaire »… Alors moi j’ai retenu, vous allez me dire si je me trompe, trois choses qui ne me paraissent pas très révolutionnaires. La première, c’est le changement du statut de cheminot c’est ça qui est en cause [Fabien Dumas : La fin du statut.] La fin, bon… Vous avez, comment dire, l’emploi garanti à vie donc ça peut être remis en cause pourquoi pas. La deuxième chose, ça serait la fermeture des petites lignes non rentables. Et je citais l’exemple tout à l’heure de certaines lignes où il y a 30 voyageurs par semaine, donc là encore chacun pense ce qu’il en veut, mais 30 voyageurs par semaine, c’est vrai que ça pose question sur la ligne. Peut-être qu’il faut mettre un car ou autre chose qu’une ligne. Et la troisième chose, c’est l’ouverture à la concurrence. Nous sommes d’accord : c’est les trois choses sur lesquelles la réforme se met en place ? Ecoutez franchement ça ne me paraît pas très révolutionnaire votre affaire !

« Chacun en pense ce qu’il veut », mais Pascal Praud prend tout de même grand soin de minimiser les différents points de désaccord – et ce au gré d’un exposé que nous qualifierons d’indigent – tout en disqualifiant par avance les positions du syndicaliste. Du grand art d’éditocrate ! Durant le « débat », les questions du présentateur, l’hostilité voire l’agressivité des autres chroniqueurs en plateau, et de Jean-Claude Dassier en particulier, ne feront que dégrader les conditions d’expression et perturber les prises de parole de Fabien Dumas [2]. Florilège vidéo :

La morgue voire le mépris de classe (en particulier de Jean-Claude Dassier) rendent impossible toute expression, tant on a l’impression que « dézinguer un syndicaliste » est devenu un véritable jeu médiatique. Si Fabien Dumas peut en théorie s’exprimer, il le fait au péril d’interjections intempestives, d’interruptions constantes et de prises à partie agressives, qui perturbent constamment son expression dans ce qui n’a plus lieu de s’appeler « débat » : le syndicaliste s’exprime 7’53 sur 23’53 d’émission et il est interrompu/coupé 66 fois, soit en moyenne une fois toutes les 7 secondes.

D’autres bénéficient en revanche de conditions d’expression optimales sur le plateau au moment de dérouler leurs éditos (tous favorables aux propositions Spinetta et manifestement hostiles aux positions syndicales). C’est notamment le cas de Charlotte d’Ornellas (voir la vidéo ci-dessus) ou de Gérard Leclerc, qui réussit à expliquer combien le statut de cheminot est un privilège durant une minute sans être interrompu une seule fois.

Spécialistes de ce « jeu » médiatique, les chroniqueurs ont l’habitude des plateaux et de leurs codes, et sont invités en leur qualité de… chroniqueur multicartes. Ainsi de Charlotte d’Ornellas, s’exprimant régulièrement sur tout et n’importe quoi dans cette émission comme dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles ; ou encore de Jean-Claude Dassier, revenant des hautes sphères médiatiques et des débâcles judiciaires, qui pérore en qualité d’« éditorialiste politique » n’ayant pourtant aucune qualification particulière pour s’exprimer sur la réforme de la SNCF [3]

Un « jeu » médiatique disions-nous donc, qui se double pour finir d’une suspicion constante envers le syndicaliste. Ainsi, et alors que ce dernier aborde le manque d’effectifs à la SNCF, notamment parmi les conducteurs de train, Pascal Praud n’en revient pas… et doute un peu :

« M. Dumas, je ne peux pas vérifier ce que vous avez dit : vous maintenez qu’il y a mille propositions de [postes] de conducteurs de train [non pourvus] ? »

Et de reposer au prévenu la question un peu plus tard, le doigt levé :

« Alors c’est toujours intéressant de vous écouter (sic) parce que vous êtes sur le terrain. Vous disiez cette chose absolument incroyable : mille postes qui ne sont pas pourvus, ce qui fait quand même sens. Mille postes de conducteur hein ! Moi je ne peux pas vérifier ce que vous avez dit hein, mais je vous fais confiance… »

Dommage que cette prudence n’ait pas « fait sens » très longtemps chez Pascal Praud. Si la mise à distance des propos est en soi une qualité journalistique à défendre, il serait bon que Pascal Praud en fasse usage à l’égard des affirmations de chacun de ses interlocuteurs. Car au moment où Jean-Claude Dassier affirme catégoriquement que la responsabilité de l’État à l’égard de la dette de la SNCF est « un prétexte des syndicats », on cherche encore l’intervention de l’animateur lui rétorquant qu’il « ne peut pas vérifier ce qu’il dit »… Tout à son autosatisfaction éditocratique, Pascal Praud n’est sans doute même pas conscient de cette pugnacité à géométrie très variable, comme il n’est pas conscient du déséquilibre abyssal des « échanges » qui ont cours sur son plateau, bien au contraire :

La parole circule le matin, c’est ça qui est intéressant. D’un côté il y a toujours des théories qu’on peut avoir, de dire « plus de rentabilité », « société anonyme », et puis il y a vos témoignages, ce que vous vivez sur le terrain. Et il y a confrontation forcément de ces idées, et chacun se fait son opinion.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes… !

 

Mille et une merveilles du « modèle britannique » sur Arte

Notre revue des débats télévisés se poursuit avec l’émission du 19 févrierde « 28 minutes » sur Arte. Elisabeth Quin et son équipe proposent un débat sur la réforme de la SNCF : « Peut-on tout changer sans dérailler ? » et là encore, la composition du plateau n’est pas équilibrée loin s’en faut : y figurent Jean-Marc Daniel, seul « expert » du plateau, farouche partisan de la privatisation (y compris dans l’Éducation nationale) ; Bruno Gazeau, président de la FNAUT (Fédération nationales des associations d’usagers des transports) et favorable à la mise en concurrence de la SCNF ; et enfin Charlotte Girard de la France Insoumise, opposée au rapport Spinetta.

Déjà désavantagée par la composition du plateau, Charlotte Girard va être sévèrement mise en difficulté par les deux animatrices de l’émission. Après quelques échanges introductifs, la chroniqueuse Nadia Daam dresse en quelques minutes une présentation enchantée du « modèle britannique » de privatisation du rail, basée sur un article du Monde, lui-même beaucoup moins caricatural. La journaliste retient le seul constat dressé par un ancien directeur d’une société privée : le « modèle » britannique de privatisation du rail serait une « success story ». Les premiers errements de la privatisation auraient été « corrigés » et « aujourd’hui on peut le dire, c’est très clairement un succès » sur tous aspects : satisfaction des usagers, rentabilité, sécurité, etc. Bref, le paradis ferroviaire.

Problème : ce constat est loin d’être largement partagé. Un article de La Tribune daté de janvier 2017 évoque ainsi le « déraillement » de la privatisation des chemins de fer au Royaume-Uni. Il relaie une étude selon laquelle près de deux Britanniques sur trois seraient favorables à une renationalisation du rail. Comme nous l’évoquions dans notre précédent article, d’autres émissions, comme C dans l’air sur France 5, n’ont quant à elles pas manqué d’évoquer le bilan catastrophique de la privatisation du rail en Grande-Bretagne : accidents multiples – plus de 70 morts entre 1995 et 2005 – retards fréquents, suppressions d’effectifs, coût exorbitant et particulièrement pour les passagers avec l’augmentation des prix (jusqu’à 300€ par mois pour un abonnement mensuel sur une ligne régionale contre 90€ auparavant).

Mais de tout cela, il ne sera pas question dans la présentation de Nadia Daam qui conclut en prenant à partie la représentante de la France Insoumise avec une certaine malice : « Charlotte Girard du coup est-ce que c’est tant un épouvantail que ça, cet exemple britannique, quand on voit ce qui marche, et comment on peut s’en inspirer ? » Alors que son interlocutrice tente de se défendre, les deux animatrices en rajoutent : « L’ouverture à la concurrence a eu des effets bénéfiques sur la qualité du service », rappelle Nadia Daam. « Les usagers sont satisfaits en Grande-Bretagne. Alors qu’en France 42 % sont mécontents », ajoute Elisabeth Quin. À la surprise de Jean-Marc Daniel, qui n’a plus grand-chose à ajouter : ce soir les deux avocates de la privatisation du rail étaient les animatrices de l’émission !

 

« Macron doit-il casser le service public ? »

Autre plateau, même ambiance. Celui de « 24h Pujadas » sur LCI, animé le lundi 19 février par Marie-Aline Méliyi. On peut dire que la présentation de l’émission annonce la couleur :

Les intervenants de l’émission sont, d’un côté, Dominique Bussereau, ancien ministre des Transports de Nicolas Sarkozy, Jean-Baptiste Djebbari, député LREM spécialiste des transports et Sophie Fay, du service économie de L’Obs, tous trois favorables à quelques nuances (ténues) près, à la libéralisation du rail ; de l’autre, Benjamin Amar de la CGT. Celui-ci va passer le temps de l’émission à se défendre (avec un certain panache) contre les trois autres invités, mais également face aux questions peu amènes de l’animatrice ainsi qu’aux charges des deux « témoins » invités dans l’émission. Excusez du peu…

L’émission commence – grand classique – avec une présentation à charge du statut « avantageux » des cheminots, qui « date de plus d’un siècle […] et qu’on a tenté de réformer une bonne dizaine de fois sans succès » : emploi à vie, retraite à 52 ans, nombre imposant de jours de congés… Autant de « privilèges » qui mériteraient cependant d’être nuancés (comme le note cet article sur le site de France info). Et qui mériteraient surtout de ne pas être exagérés… Car lorsque la journaliste annonce, avec un sourire entendu, que les cheminots ont « plus de vacances que les autres Français »elle évoque, dans un calcul qui donne le tournis, le chiffre surprenant de 164 jours de congés. Un chiffre gonflé à l’envi, mais qui circule depuis longtemps sur les plateaux, si l’on en croit cette démonstration de Libération datée de 2016.

Bref, le message est passé dès l’introduction : les cheminots sont des nantis [4]. Le débat démarre alors sur les chapeaux de roue avec une question à peine orientée de l’animatrice : « Sur le constat, est-ce que vous êtes tous d’accord pour dire que l’entreprise est au bord du gouffre, raison de plus pour tout transformer, ou au contraire est-ce qu’il ne faut rien changer ». La réforme (libérale) ou le néant, le refrain bien connu sera développé au fil de l’émission. Florilège des échanges de l’animatrice avec Benjamin Amar :

« Laissons parler la dette, est-ce que c’est une entreprise qu’il faut réformer ? »
« On pourrait vous rétorquer que le monde a changé, que les privilèges ne se justifient plus. »
« Mais est-ce qu’on peut continuer comme avant ? »
« Mais est-ce que vous pensez avoir le soutien de l’opinion publique ? »
« On sait qu’à chaque fois que les prédécesseurs d’Emmanuel Macron ont tenté de s’attaquer à une réforme de la SNCF, ils ont dû affronter des blocages, est-ce que la SNCF est une entreprise irréformable ? »
– (à un sondeur) « Est-ce que ça veut dire que les Français sont mûrs pour la réforme envisagée par le gouvernement ? »
Le déséquilibre du plateau étant encore vraisemblablement insuffisant, les « témoins » qui interviennent ponctuellement dans l’émission vont ajouter de nouvelles attaques contre Benjamin Amar. Le premier est un « représentant des usagers de la ligne Paris-Chartres » qui se lance dans une surprenante charge contre les petites lignes « peu rentables », défendues par Benjamin Amar, qui priveraient les lignes plus importantes des investissements nécessaires. Mais ce n’est rien à côté du second « témoin » qui verse carrément dans la caricature. Présenté comme entrepreneur, essayiste, et auteur d’un post de blog au titre évocateur : « Les cheminots CGT principaux ennemis de la sécurité sociale », le témoin s’en prend à la SNCF, à ses salariés, et même aux chibanis… On croit rêver.

Enfin pour les téléspectateurs qui n’auraient pas saisi le propos de l’émission, les bandeaux donnent également le ton…

Le retour des « prises d’otage »

Le 26 février, soit une semaine plus tard, David Pujadas remet le couvert avec un plateau à l’image du premier… si ce n’est pire ! L’invité ? Louis Gallois, ayant « dirigé la SNCF pendant 10 ans », selon les mots de David Pujadas, ce qui inspire au présentateur le commentaire suivant : « sa parole est respectée ».

En plateau, Bruno Poncet, secrétaire fédéral Sud-Rail, défendra seul un point de vue contre la réforme. Les trois autres invités (voir le détail en annexe) seront en effet unanimes : unanimes pour « réformer » coûte que coûte, unanimement pour les ordonnances, qui ne relèvent selon eux pas d’un passage en force et qui seront mises en place « si les gens ne prennent pas leurs responsabilités » (Emmanuelle Ducros), unanimes enfin contre les « privilèges » et les « avantages » des cheminots vénaux !

Même type de débat, mêmes effets : le pluralisme est piétiné. Il l’est même doublement quand, en plus de l’unanimisme de trois invités sur quatre, David Pujadas choisit deux questions de téléspectateurs allant strictement dans le sens des trois invités défendant la réforme…

On croit rêver… Et pourtant ce n’est pas terminé. François de Closets se livre à une longue tirade qui résume à elle seule l’ambiance sur le plateau :

Lorsqu’une corporation a un avantage, c’est pas parce qu’elle est utile, c’est pas parce qu’elle est malheureuse, c’est parce qu’elle fait peur ! En France on ne rémunère que le pouvoir de nuisance. Et si les cheminots ont aujourd’hui ce statut, ce n’est pas parce qu’ils sont compétentes ou dévoués, ce qu’ils sont, c’est parce qu’ils ont la possibilité grâce au monopole ferroviaire de bloquer le pays, et qu’ils font peur. C’est tout ! Tout le reste, c’est du pipeau ! Et aujourd’hui quand on est en train de parler du problème du statut, en arrière-plan, il y a la grève, la grève ! Et vraiment, si la France doit faire un mois de grève pour cette histoire de statut, c’est scandaleux pour qui aime la France. […] Quand je pense qu’on nous parle d’un mois de grève pour la France ! […] Voyez ce que sont ces rigidités ! […] Dans la mesure où ça bloque et ça interdit à la France d’entrer dans l’avenir, c’est terrible !

Et de poursuivre sa tirade en fustigeant les syndicats qui menaceraient de « prendre en otage les Français » :

Vous savez très bien que si vous, pardon les syndicats, menacent de nous prendre en otage dans des conditions scandaleuses, c’est uniquement pour défendre leur statut, et pas pour défendre le service public ! […] C’est scandaleux de même envisager de prendre dans ces conditions les Français en otage !

On le sait, la « prise d’otage » est une accusation récurrente dans les grands médias pour dénoncer les mobilisations sociales. Cette fois-ci, son caractère outrancier tombe particulièrement mal, puisque Bruno Poncet a lui-même été victime d’une prise d’otage, comme il s’en explique :

N’employez jamais le mot de preneur d’otages [Ah ! bah si, je le prends et je me sens pris en otage !] Non, non ! Moi j’ai été pris en otage pendant une heure et demie, je peux vous garantir, ça n’a rien à voir avec être bondé dans une voiture de voyageurs quand il y a une grève. Il y a des mots à employer surtout à votre âge et je pense que vous devriez faire attention aux mots que vous employez. Beaucoup de gens l’emploient, c’est pas si facile à entendre ! […] Moi j’étais au Bataclan donc moi aujourd’hui les discussions de preneurs d’otages et de terroristes, je sais ce que c’est. Autour de cette table où on parle du statut des cheminots, je trouve que c’est un peu déplacé [5].

 

***

En résumé, sur CNews, Arte ou LCI, on assiste aux biais classiques, exacerbés ici, des débats télévisés en période de mobilisations sociales, avec des mécanismes qui sont sensiblement les mêmes à chaque fois. Les représentants syndicaux ou leurs soutiens [6], simples cautions journalistiques servant à marquer le souci du terrain (dans le meilleur des cas), ou alibis pluralistes destiné à jouer le rôle de punching-ball (dans le pire des cas), évoluent dans des dispositifs particulièrement hostiles.

Au programme : présentations des faits tronquées (qu’il s’agisse du modèle britannique ou du statut des cheminots), des plateaux déséquilibrés au niveau des invités (avec souvent le rôle « d’expert » réservé à des économistes à gages) et surtout un ton général d’hostilité à l’égard des trouble-fête de la « réforme » qui ont droit à l’irrévérence des journalistes, tandis que les membres de la majorité et leurs soutiens sont traités avec une grande complaisance.

Les contraintes générales des formats « débat » empêchent une vraie circulation des propos et le développement d’une pensée critique, tant les animateurs ne jouent pas leur rôle de répartiteur de parole – quand ils n’endossent pas tout simplement celui d’éditocrate – et tant la présence en plateau de quatre, voire cinq invités parfois, réduit considérablement le temps des interventions, du reste sans cesse interrompues.

Bref, ces plateaux télévisés se présentent comme des « débats », mais fonctionnent en réalité comme de véritables guet-apens. Ce constat s’ajoute à celui de notre précédent article sur la couverture favorable de la réforme de la SCNF par la presse et les JTs. Et ce n’est pas terminé ! Interviews en forme d’interrogatoires, experts à gages, nous poursuivrons notre série sur la réforme de la SNCF dans de prochains articles…
Pauline Perrenot et Frédéric Lemaire (avec Kilian Sturm pour la vidéo)
Post-scriptum : Jamais deux sans trois ! Au moment où nous finissions d’écrire ces lignes, David Pujadas consacrait une troisième émission à la réforme de la SNCF (le 27 février). Et ça monte en puissance :

L’invité principal était Christophe Castaner [7]
Annexe : LCI le 26 février, un plateau encore bien équilibré

En plus de Louis Gallois et de Bruno Poncet, trois autres invités de choix étaient présents sur le plateau de 24h Pujadas le 26 février. François de Closets d’abord, que Pujadas présente en ces termes :

François de Closets, vous êtes journaliste et essayiste et auteur de ce livre dont voici l’édition originale, l’édition d’époque ! Toujours plus !, 1982, où vous dénonciez et listiez, François, ces petits ou grands privilèges, ces petits ou grands avantages, et où vous faisiez la liaison avec le pouvoir de nuisance de ceux qui en bénéficiaient , et où se trouvaient bien entendu les cheminots et leur statut si particulier.

Toujours plus en effet… On ne saurait que trop conseiller à David Pujadas de penser à renouveler ses lectures ! Autre invité, François Ecalle que le présentateur introduit ainsi :

François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des comptes, spécialiste des finances publiques, fondateur du site Fipeco dédié aux finances publiques. Et on vous a invité parce qu’il y a une dizaine d’années, vous aviez rédigé, vous aviez supervisé un rapport sur la SNCF qui reprenait pour l’essentiel ce qui est dit aujourd’hui dans le rapport Spinetta qui inspire les arbitrages du gouvernement.

Cerise sur le gâteau, c’est une journaliste de L’Opinion qui est invitée, Emmanuelle Ducros, très favorable au gouvernement et à la réforme. Un enthousiasme qu’elle a eu tout le loisir d’exprimer dans son article « En voiture ! À Édouard Philippe, la concurrence reconnaissante » (27 février) et débutant ainsi : « Les nouveaux entrants sur le marché du ferroviaire se réjouissent de voir le gouvernement prendre le dossier ferroviaire à bras-le-corps ».

Source : ACRIMED, Frédéric Lemaire, Pauline Perrenot, 28-02-2018

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Fritz // 03.03.2018 à 08h56

Et c’est là que l’on voit la perversité de l’intox médiatique. Imaginez qu’au lieu de se faire embobiner, les salariés du privé comme du public, et pourquoi pas les commerçants et les travailleurs indépendants, arrêtent le travail en même temps que les cheminots.

Plus de « Français pris en otage ». Mais des millions et des millions de travailleurs en grève contre le gouvernement (cette vitrine légale du Medef ), contre ses projets de démantèlement, et contre ses caniches télévisés.

Du jour au lendemain, le mensonge médiatique serait disloqué. Resterait un rapport de force.

80 réactions et commentaires

  • Kafka2018 // 03.03.2018 à 05h36

    Belle démonstration de l’hideuse posture des journalistes. Quelle honte.

    Une suggestion pour les grèves à venir. Limiter la grève au fait de ne pas contrôler les billets, ou de délivrer des billets à 0 euro, autrement dit la gratuité des transports. Ainsi les usagers ne seront pas pénalisés, et mis à dos, au contraire, et les responsables politiques, et médiatiques, deviendront fous.

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    • WASTERLAIN Serge // 03.03.2018 à 11h13

      Il y a plus de 20 ans, nous avons essayé cette méthode de résistance syndicale en Belgique. Résultat, deux collègues licenciés pour faute grave (vol) et quelques jours de grèves de plus pour les réintégrer sans malheureusement pouvoir leur éviter de lourdes sanctions…

        +17

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      • Karim Wilmotte // 03.03.2018 à 23h45

        Par contre, camarade, n’est-il pas possible de demander à chaque grève… Que l’employeur accepte ce mode d’action ?

        D’en faire la demande publiquement.
        De proposer des lois en ce sens dans la foulée.

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        • WASTERLAIN Serge // 04.03.2018 à 09h31

          Je vous dis que c’est considéré comme du vol et passible de licenciement et de poursuites judiciaires immédiat !
          Alors c’est beau le rapport de force, mais les deux camarades licenciés eux ils n’en n’avaient plus rien à foutre du rapport de force. Leur seule préoccupation ça a été de négocier l’arrêt de la procédure et de limiter au maximum la sanction qui s’est traduite par plusieurs mois de suspension (mise à pied) disciplinaire sans salaire…

            +4

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          • Karim Wilmotte // 05.03.2018 à 19h18

            Il ne s’agit pas de rapport de force dans le cas présent, mais de communication.
            Remettre la responsabilité du blocage sur la SNCB: on veut faire autrement, ils refusent.

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    • Pad // 03.03.2018 à 13h43

      Etant cheminot, je peux confirmer que le fait de ne pas contrôler les billets est considéré comme faire grève et est passible de licenciement.
      (Oui l’emploi à vie sans anicroche est juste fantasmagorique)

        +15

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    • Barbe // 03.03.2018 à 18h32

      A-t-on le droit de….?

      Depuis quand le rapport de force est-il confondu avec le droit ?

      Entre la bêtise sincère ou l’hypocrisie de celui qui fait cette confusion, je ne saurais choisir…
      hormis d’éteindre ma tv.

        +6

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  • Jean-Luc // 03.03.2018 à 06h11

    Et ils osent parler de privilèges, eux !

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  • Fritz // 03.03.2018 à 06h23

    LCI : a-t-on le droit d’intoxiquer les Français ? –
    Lancez toutes vos tomates sur David Pujadas et ses collabos –
    24h Pujadas : l’intox en action

      +28

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    • V_Parlier // 03.03.2018 à 15h09

      Moi j’ai tout de même l’impression qu’il y a pas mal d’arroseurs arrosés dans cette histoire. Le fédéralisme européen, ça se paye…

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    • LA ROQUE // 04.03.2018 à 19h31

      Avec Pujadas il y a du lourd. C’est la caricature même du » chien de garde ».
      Ce type ne manque pas d’air lorsqu’il parle de privilèges car c’est le premier à en avoir des privilèges comme la déduction de 7650 euros sur ces impôts par exemple !
      Ce dispositif leur offre la possibilité de déduire 7650 euros sur leurs revenus – en sus des 10% d’abattement destinés à tous les salariés – au moment de les déclarer aux impôts.

        +2

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  • Fritz // 03.03.2018 à 06h31

    Salaire de David Pujadas : 18 000 € mensuels + 5 000 € de primes
    http://www.optimiser-mes-finances.fr/salaire-david-pujadas/
    Il reste loin de Claire Chazal (120 000 € mensuels) et Jean-Pierre Pernaut (50 000 € mensuels).

    Question : combien de jours par an ces trois Serviteurs de la Vérité peuvent-ils glander sous un palmier ? 162 ? Allo LCI ?

      +33

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    • Fritz // 03.03.2018 à 06h54

      Erratum : 164 jours. J’ai tendance à minimiser les privilèges des cheminots… En pénitence, je vais recopier cent fois les questions pédagogiques de LCI, du genre : « SNCF : 9 000 km de lignes inutiles ? », pour les méditer religieusement.

      Puis j’adresserai une pétition au président Macron pour obtenir la fermeture de ma ligne, qui ne transporte que 3 000 ou 4 000 passagers par semaine, et dont les locomotives roulent au diesel.

      Et comme je n’ai pas de voiture, je serai encore et toujours En Marche.

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    • lilitte // 03.03.2018 à 10h08

      + la niche fiscale de 20% qui est pour eux PAS UN PRIVILEGE !!!!

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    • SanKuKai // 03.03.2018 à 18h25

      + tous les avantages de la carte de presse
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Carte_de_presse_en_France

      Je pense sincèrement que les cheminots devraient utiliser plus judicieusement leur 7 secondes de temps de parole ininterrompue et attaquer, car il y de quoi dire sur les journalistes.

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  • Fabrice // 03.03.2018 à 07h09

    En voyant ce texte je repense à un dessin édité sur le site plus besoin de CRS les médias mattraquent à charge, si peu de journalistes pour se rendre compte de ce qu’ils font et encore moins pour comprendre qu’ils deviennent encore moins populaires que cette unité des forces de l’ordre.

      +20

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  • Brigitte // 03.03.2018 à 07h59

    Merci Les-crises pour cette compilation. Une autre illustration du parti médiatique au pouvoir. Les opposants au projet sont là pour servir de leurre aux téléspectateurs/poissons rouges, qu’il faut faire morde à l’hameçon.
    Quelques remarques sur les trois points présentés au début:
    1) Le statut des cheminots. Je ne le connais pas assez pour en débattre mais j’ai l’exemple dans mon entourage de veuves de cheminots qui ont certains avantages (transports gratuits, aides financières à l’amélioration de l’habitat, prise en charge des frais de santé hors sécu, aide à domicile,etc…). Est-ce dépendant des ressources et non cumulable avec les autres aides publiques, je ne sais pas mais en tout cas, les retraités de l’éducation nationale de mon entourage n’ont pas ces avantages.
    2) Le maintien des petites lignes. Elles seraient attractives donc probablement rentables avec une vraie stratégie de service. Trains plus ou moins rapides selon les plages horaires, tarifs concurrentiels par rapport à la route, liaisons train/bus efficaces.
    Suite dans prochain commentaire…

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    • Marianne // 03.03.2018 à 08h28

      et si vous compariez..aussi… le montant des retraites…et que vous compariez le comparable… des veuves vs des retraitées de l’EN ??? WTF ?

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      • Brigitte // 03.03.2018 à 21h04

        Les régimes spéciaux n’ont pas lieu d’être. Celui de la SCNF n’est pas le seul, c’est sur, mais ce n’est pas une raison pour le défendre. Si on y rajoute les différences entre public et privé, on touche du doigt l’absurdité administrative française.
        La comparaison que je faisais, à titre d’exemple, montre que les avantages inter-générationnels sont conséquents et uniques à ce régime. Du coup, la veuve d’un retraité cheminot a plus d’avantages qu’un retraité enseignant encore vivant!
        Les retraites des cheminots sont calculées sur la même base que celle des autres fonctionnaires, avec un avantage supplémentaire, la prise en compte des primes.
        Enfin, la cours des comptes a déjà pointé du doigt la SNCF à cause de ses largesses de billets gratuits accordés aux familles de cheminots, qui créent un manque à gagner mais aussi une injustice face aux autres citoyens. Le train n’est plus un transport bon marché…..

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        • Jeanpaulmichel // 04.03.2018 à 00h28

          Les primes ne sont pas comptabilisées dans le calcul des retraites.
          Uniquement le traitement de base ce qui fait que les retraites sont faibles.
          Pas de retraite complémentaire obligatoire.
          Renseignez vous.
          Nous aurons l’occasion d’en reparler vu l’heure tardive.

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        • madake // 05.03.2018 à 11h11

          Les retraites SNCF calculées en incluant les primes?

          Merci de citer vos sources

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    • Brigitte // 03.03.2018 à 08h31

      Je finis mon propos.
      3) La mise en concurrence. je n’y suis pas favorable car cela va bénéficier à la concurrence étrangère, qui de mon point de vue, n’a pas à intervenir dans nos affaires publiques. Quand bien même la faveur serait donnée aux sociétés privées françaises, c’est ouvrir la porte à la concurrence privée étrangère, qui tôt ou tard, les rachèteraient. Le marché privé n’a pas de frontière.

      En résumé, il me semble indispensable de réformer la SNCF mais pas pour la démanteler, au contraire, pour en faire un vrai service public performant, que les autres vont nous envier!
      La faire évoluer en accord avec les attentes des citoyens. Relier équitablement le territoire, proposer des services plus attractifs, plus variés, etc…

      A suivre…

        +15

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      • patrick // 03.03.2018 à 22h19

        Le service public ne peut pas être performant pour la simple et bonne raison qu’il dépend toujours de décisions d’élus et de politiciens, donc il est forcément vicié par la corruption, le clientélisme les intérêts de ces politiciens ( promettre pour être réélu ).

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        • Brigitte // 04.03.2018 à 08h34

          Quand je dis performant Patrick, je veux dire efface et innovant, pas profitable. Un service public n’a pas à dégager des marges pour les actionnaires mais gérer de façon raisonnable et prévoyante dans le but d’assurer qualité et pérennité.
          Or c’est tout l’inverse en ce moment. Quand je vois que des trains de campagne circulent à vide alors que les TGV sont bondés, je me dis que les cadres de la SNCF devraient changer de métier!
          Alors, oui, plutôt que d’aller à la casse, pourquoi, de façon transitoire, ne pas accorder une concession à une compagnie privée, comme c’est fait pour l’eau, mais en faisant quelque chose de cohérent, pas comme pour les autoroutes. De façon à rester maître chez soi.

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          • Jeanpaulmichel // 04.03.2018 à 09h13

            Comme c’est fait pour l’eau….
            Vous plaisantez j’espère ?
            De nombreuses municipalités qui avaient contractualisé avec des compagnies privées sont revenues en arrière au vu des prix pratiqués. Est-ce bien ce que vous proposez ? C’est exactement l’une des causes de l’endettement de Réseau à 46 milliards d’euros.
            Le patron de la SNCF c’est…l’état. Et c’est ce même état qui a imposé l’achat de rames Tgv inutiles pour sauver Alstom !

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            • Brigitte // 04.03.2018 à 10h20

              JeanPaulMichel, mon exemple n’est peut-être pas très heureux en effet. J’essaie de trouver des solutions alors que je constate que la plupart des commentaires ici sont purement idéologiques.
              Que faire pour dissuader les gens de prendre leur voiture pour aller en ville ou aller se balader le WE à la campagne? Si c’était la préoccupation de la SNCF et de l’état, alors qu’on parle de transition énergétique, d’empreinte carbone et de pollution de l’air, ça se saurait depuis longtemps, non?
              Alors je dis que toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, même si elles ne sont pas estampillées « état » quand on sait qu’il roule de toute façon contre la nation.

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      • Jeanpaulmichel // 04.03.2018 à 00h33

        Ce qui est proposé est une privatisation des lignes rentables et basculement aux Régions des lignes déficitaires.
        Les régions riches pourront les financer, les régions pauvres les fermeront et mettront -peut être – des bus.. Estampillés Jupiter.

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      • Emmanuel // 04.03.2018 à 06h53

        Entièrement d’accord, car le fond de l’affaire, c’est le fric, un énorme gâteau à partager…..l’exemple des autoroutes l’a démontré, et a fourni des débouchés juteux, alors bis répéta. Saviez-vous par exemple que M. Minc après avoir défendu la privatisation, s’est retrouvé président de l’une des 3 majors ? Pour certaines personnes, la logique est celle du portefeuille, habillée derrière un discours pseudo-économique et accompagnée d’une propagande active.

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        • Emmanuel // 04.03.2018 à 07h02

          D’ailleurs, au passage, quand les trains auront été privatisés, on pourra l’automatiser à grande échelle, et les rendre encore plus profitables…(encore l’exemple des autoroutes : automatisation du péage après les privatisations). Business is business….

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          • Brigitte // 04.03.2018 à 08h43

            Emmanuel, je ne sais pas où vous habitez mais moi, quand je vois le gâchis autour de moi, des trains qui circulent à vide alors que le besoin de transport se fait cruellement sentir, je dit STOP! Il faut réagir. Lisez mon commentaire précédent. Il est tout à fait possible de trouver un compromis sans privatiser mais en accordant une concession permettant de revitaliser l’activité en en restant propriétaire.
            Il faut essayer d’être constructif et ne pas toujours agiter les mêmes chiffons rouges du capital. Quant aux cheminots qui vont faire grève, si c’est juste pour préserver leur statut alors je dis encore NON et NON. C’est mortifère. Qu’ils proposent autre chose, gérer des lignes régionales en SCOP par exemple, Qu’ils donnent des idées pour sauver le rail, pas leur régime de retraite!

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            • WASTERLAIN Serge // 04.03.2018 à 10h06

              Et par quel miracle le concessionnaire ferait-il du bénéfice ?
              Je vais vous le dire car à un moment de ma carrière j’étais chargé, entre autres, de calculer la redevance payées aux fermiers (c’est comme ça qu’on les appelle) tant pour ceux opérant sur de petites lignes remplacées par des autobus que pour les camionneurs livrant les colis à domicile. Un véritable scandale :
              Autobus paiement d’un prix exorbitant au kilomètre.
              Livreurs de colis :
              Vers les villages éloignés, paiement mixte kilomètre/tonne, vers les industries proches paiement au poids uniquement. C’est ainsi qu’un fermiers ne possédant que deux camions et deux chauffeurs (ce n’est pas lui qui conduisait, faut pas rêver) se faisait un fric monstre en faisant la navette plusieurs fois par matinée (pas par jour) entre le centre routier et l’industrie sidérurgique qui se trouvait à moins de 10 kilomètres. Il arrondissait ses fins de mois en ayant d’autres activités l’après-midi (plus on en a, plus on en veut).
              1/2

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            • WASTERLAIN Serge // 04.03.2018 à 10h06

              2/2
              Autres exemple :
              Un secteur que je connaissais fort bien puisque j’y avais opéré comme porteur d’avis (le garçon de courses qui porte les colis et les télégrammes à domicile en vélo) était desservi 4 fois par semaine par un fermier et 1 fois par un camion de la SNCB. Figurez-vous qu’après quelques semaines comme chef de secteur (celui qui surveille et comptabilise les chargements et la rentrée des non livrés) j’ai constaté que le fermier laissait systématiquement au quai de chargement les colis destinés aux petites impasses, chemins de terre, rues étroites et très difficiles d’accès, etc… que le camion de la SNCB devait se coltiner le jour où c’était lui qui desservait.
              Quel que soit le nom que l’on donne à la privatisation, le principe est toujours le même :
              On privatise les profits et on socialise les déficits.
              Le plus bel exemple en France a été le secteur bancaire…

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            • RV // 04.03.2018 à 20h12

              @ Brigitte Le 04 mars 2018 à 08h43

              …/… On pourrait oublier que la SNCF est une entreprise publique directement et totalement placée sous le contrôle de l’Etat, et que si quelqu’un « a donné » depuis une trentaine d’années une priorité à la grande vitesse, négligé le reste du réseau et cafouillé lamentablement sur le fret, ça ne peut être que l’Etat, ou la SNCF avec la bénédiction de l’Etat. …/…
              source : https://www.alternatives-economiques.fr/reforme-rail-preconisations-oublient-vrais-enjeux/00083533

              Autrement dit le grignotage « réforme » après « réforme » du statut et le démantèlement de la SNCF en quelques 600 filiales n’a pas grand chose à voir avec une saine gestion d’un service public mais bien plus avec une stratégie de longue date vers la privatisation.

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    • RV // 03.03.2018 à 09h06

       » …/… les retraités de l’éducation nationale de mon entourage n’ont pas ces avantages. …/…  »

      http://cgt.logement.over-blog.com/2018/02/sncf-halte-a-l-intox.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail
      Tous les droits spécifiques sont financés par les cheminots eux-mêmes. Les agents SNCF consacrent une part plus importante de leur salaire à la solidarité intergénérationnelle. Les cotisations sociales (maladie, santé, retraite, action sociale) sont supérieures (part salariés + employeurs) à celles du régime général. La part des cotisations globales s’élève à hauteur de 79% pour les cheminots du régime spécial contre 68% pour les salariés d’un régime général.

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      • Pad // 03.03.2018 à 13h48

        Je suis d’accord.
        Le problème étant qu’il y a de moins en moins d’effectifs donc de moins en moins d’actifs et par déduction de moins en moins de cotisation.
        Depuis deux à quatre ans toutes les embauches ne sont plus au statut mais en tant que contractuel donc au régime général.

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        • RV // 04.03.2018 à 19h56

          Vous avez raison !
          Moins il y aura de statutaires plus la privatisation se fera en « douceur » . . .
          Le service public est à reconstruire.

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    • TuYolPol // 03.03.2018 à 09h46

      Je trouve étrange d’appeler systématiquement « privilège » des formes complémentaires de salaire et d’assurance qui n’ont rien d’anormal en soi. C’est d’autant plus étrange que l’on glorifie ceux qui ont tout, à la fois le capital symbolique et l’aisance financière, voire des revenus disproportionnés avec leur utilité sociale (certains ordres de grandeur sont astronomiques).
      Et là, effectivement, avant d’employer ce mot, « privilégié », toujours se demander d’où il vient, qui l’a « armé » et contre qui. L’arène médiatique est devenue un gibet à syndicalistes.

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      • madake // 05.03.2018 à 11h25

        Les « privilèges » font partie du râtelier standard des chiens de garde.

        Toute question sur ces réels ou supposés privilèges, implique leur existence, donc conforte le public dans cette croyance… Leur répétition, à l’envi, dans tous les médias crée l’opinion publique, et fabrique le consentement aux réformes à venir.

        Curieusement ce mot n’est quasiment jamais utilisé pour les avantages des élus, parachutes dorés, salaires des PDG, journalistes des chaînes TV….

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  • Loxosceles // 03.03.2018 à 08h32

    « du statut « avantageux » des cheminots, qui « date de plus d’un siècle […] et qu’on a tenté de réformer une bonne dizaine de fois sans succès » »

    A quand une charge contre les congés payés ? Les congés payés c’est daté, faut en finir avec ces logiques d’un autre siècle… flexisécurité blablabla.

    La tendance consternante à traiter une nation comme une entreprise et ses prolétaires comme des nantis continue de gagner du terrain. A croire que les prochains à passer à l’échafaud sont les cheminots, aristocrates et privilégiés qui s’ignorent. Rassurons-nous, tous les autres fonctionnaires suivront. Il faut en finir avec les acquis sociaux, privilèges acquis lors d’une autre époque, obscure et lointaine, qu’il faut détruire et oublier.

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    • Suzanne // 04.03.2018 à 10h46

      Les congés payés ne seront jamais attaqués, parce que la population en congé devient alors la proie des marchands de vacances, ski etc. et les marchands de vacances, ça veut faire du profit, pas mettre la clef sous la porte.

        +1

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  • Loxosceles // 03.03.2018 à 08h40

    En réalité ce sont les cheminots qui sont pris en otage d’une dynamique journalistique. En prétendant que tel ou tel corps de métier prend en otage « les français » on peut exercer sur celui-ci toutes les pressions « utiles »… Commencez par imposer toutes sortes de mesures de casse, et prétendez ensuite que les salauds sont ceux qui se révoltent contre. J’appelle ça un chantage.

    Quant au pouvoir de nuisance des cheminots, il est assez différent, et certes plus directement visible, que celui de la logique « ultra-néo-libérale » (pour laquelle Macron a été promu par tous ces journaux qui se font aujourd’hui les dézingueurs de syndicalistes, au moins on constate une cohérence… là encore, prise d’otage du peuple français par une caste bien plus nuisible que les cheminots).

    Le vrai malheur c’est plutôt que tous les travailleurs n’aient pas les mêmes leviers de pressions que les cheminots ou les dockers…

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    • Fritz // 03.03.2018 à 08h56

      Et c’est là que l’on voit la perversité de l’intox médiatique. Imaginez qu’au lieu de se faire embobiner, les salariés du privé comme du public, et pourquoi pas les commerçants et les travailleurs indépendants, arrêtent le travail en même temps que les cheminots.

      Plus de « Français pris en otage ». Mais des millions et des millions de travailleurs en grève contre le gouvernement (cette vitrine légale du Medef ), contre ses projets de démantèlement, et contre ses caniches télévisés.

      Du jour au lendemain, le mensonge médiatique serait disloqué. Resterait un rapport de force.

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      • Toff de Aix // 04.03.2018 à 21h06

        Vous pouvez toujours rêver. Ce pays est endormi avec du bfmtv, du xanax, des écrans partout (regardez les gens dans la rue, ils ne se regardent même plus !), et pour les plus remuants de la flicaille qui tape dur au moindre haussement de sourcils.

        Les conquis sociaux vont être détruits un par un, et pas grand monde ne s’en offusquera. Macron à un boulevard devant lui, le Thatcher français…

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    • Joëlle // 03.03.2018 à 15h55

      Un vrai levier de pression c est la grève générale et illimitée
      Alors allons y le 22 mars
      Battons nous pour avoir tous des conditions de vie correctes plutôt que de râler contre les prétendus avantages de certains

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  • Guadet // 03.03.2018 à 08h52

    Cet article ne nous apprend rien. Il suffit de regarder ce que disent les médias pour se rendre compte que nous sommes entourés de Pravdas du néolibéralisme. Même les rares qui prétendent à une certaine opposition reprennent les images et la rhétorique de la propagande officielle. Macron aggrave les politiques impopulaires de Sarkozy et Hollande et il a l’avantage de ne plus avoir d’opposition. C’est terrifiant !
    J’arrive à me connecter à trois ou quatre sites antilibéraux, mais l’un d’eux a déjà abandonné l’opposition. Merci à Les Crises de résister encore !

      +12

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    • Manuel // 03.03.2018 à 15h42

      Si si cet article est une très bonne analyse. Il jette les bases solides pour comprendre comment le système de mise en scène les chiens de garde arrivent à créer une opinion et à decridibiliser l’adversaire sous la notion: « recherche du débat  » et « il faut poser les bonnes questions » sous le couvert de la « neutralité »

      Il permet aussi de comprendre pourquoi le métier de journalistes n’est pas d’informer, mais de lutter pour les privilèges de son groupe et l’aider à être dominant.

      Cet article montre par des exemples très clairs et très bien choisis qu’AUCUN journaliste est neutre, et qu’ils sont bien tous politisés.

      Si si beaucoup trop de personnes ne sont pas au courant de tout cela et imaginent que les journalistes sont des personnes bienveillantes et sont là pour leur bien.

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    • tepavac // 04.03.2018 à 01h19

      Cela n’a rien à avoir avec Macron, c’est le résultat écrit dans les GOPE,
      Lui ou un autre cela n’aurait rien changé.

        +1

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  • Fougnard // 03.03.2018 à 08h58

    Cela illustre parfaitement les propos de Jean-Luc Mélenchon sur le parti médiatique, propos qui étaient rapportés hier 2 mars 2018 par les site ‘les-crises.fr’.
    …les illustre et montre combien ses propos sont vrais : c’est bien le parti médiatique qui inocule chaque jour le venin libéral dans nos têtes. Il n’y a rien de plus urgent que de couper toute ses seringues à poison : fermer votre télé.
    En un mot, parmi les media, boycottez ceux sont les fers de lance des oligarques. OK, il ne vous restera pas grand chose à regarder. Alors, vous ferez autre chose !

    PS : mes respects à tous les syndicalistes et insoumis qui se battent.

      +38

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  • Macarel // 03.03.2018 à 09h08

    Et quand le capital s’envole vers des cieux « plus cléments » en matière fiscale, sociale, et environnementale, et laisse des palanquées de salariés sur le carreau, cela s’appelle comment ?

    https://www.capital.fr/votre-carriere/castorama-et-brico-depot-licencies-des-salaries-devront-former-leurs-remplacants-polonais-1274882

    Là les médiacrates ne trouvent rien à redire, si ce n’est que c’est un « phénomène naturel ».

    Notre guide, grand promoteur de la « printanière attitude », nous dit « N’oubliez jamais : nous sommes la nation française ! ». Mais un Etat qui abandonne toute politique d’aménagement du territoire, ne peut prétendre défendre la « Nation », au sens de l’intérêt de tous les citoyens qui la composent.

      +22

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  • RV // 03.03.2018 à 09h21

    Pour ma part je suis partisan d’une réforme radicale de la SNCF.

    Service public intégral avec une seule et unique entreprise gérée par les travailleurs et les usagers.
    Prix kilométrique unique sur tout le réseau avec réouverture des lignes de dessertes régionales.
    Développement du fret ferroviaire.
    etc.

    Soyons positifs et constructeurs !

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    • Narm // 03.03.2018 à 14h23

      mais ils ont commencé par la découper en morceau justement pour mieux démanteler

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    • patrick // 03.03.2018 à 22h24

      oui, à condition que cette entreprise soit une société de droit privé de type SCOP et totalement indépendante de l’état.
      les salariés de le SNCF auraient chacun quelques actions et pourraient élire leur CA.

        +0

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      • RV // 04.03.2018 à 19h50

        Un service public totalement indépendant de l’Etat ?

        Une entreprise « privée » qui développerait le réseau sur tout le territoire et ferait un prix kilométrique quelles que soient les destinations ?

        Et pourquoi donc mettre le privé sur le coup ?
        Le privé ce sont des frais de gestion, des actionnaires, des prêts à intérêts.
        Autant de cout que nous évite l’Etat.

        Par exemple, les mutuelles « privées » ont une part de « gestion » de 12% et la Sécu de 6%.
        Il n’y a pas photo. Le privé ne connait que la rentabilité alors que nous avons besoin d’un service.

        Je préfère une entreprise d’Etat gérée par les travailleurs et les usagers, ce que n’est pas une SCOP jusqu’à plus ample informé.

          +2

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    • tepavac // 04.03.2018 à 01h15

      Merci RV, autogestion de tous les services publics en partenariat avec les collectivités régionales.

        +3

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  • WASTERLAIN Serge // 03.03.2018 à 09h22

    Cheminot belge retraité après 46 ans de service, je peux vous dire que ce que vit la SNCF, la SNCB le vit également; c’est l’application des directives européennes.
    Les journalistes de la presse mainstream belge se comportent comme en France.

      +38

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    • Macarel // 03.03.2018 à 09h41

      Bien sûr, que c’est partout la même « limonade ». La mondialisation, c’est fait par les riches, pour les riches et les classes de salariés aisés qui oeuvrent pour eux.

      Les médiacrates télévisuels font partie de ces salariés particulièrement aisés. Comment pourraient-ils dénigrer un système qui leur assure des revenus exceptionnels, quand la grande majorité des autres est invitée à « faire ceinture ».

      Ils sont à la « médiacratie » contemporaine, ce que le clergé était à l’ancien régime.

        +27

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  • WASTERLAIN Serge // 03.03.2018 à 10h18

    Je ne sais pas pourquoi, mais malgré mon commentaire je ne reçois pas les notifications des nouveaux posts

      +0

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  • Houp@ // 03.03.2018 à 13h02

    Les débats télévisés sont redoutables pour instiller la propagande oligarchique dans les esprits.
    En fait de débats il n’y a pas et l’article le démontre parfaitement en décortiquant les mécanismes bien rodés par des « journalistes » passés maîtres en matière de manipulation .
    Par ailleurs la plupart des citoyens qui regardent les émissions sensées être des échanges d’opinion se font bernés fautes d’avoir des information alternatives. Ce qui est moins marqué chez les lecteurs allant fureter sur le Net.
    Malgré tout, de plus en plus de citoyens n’ont plus confiance dans la probité des médias.

    Pour ma part je regrette que les personnes invitées à se faire lyncher dans ce type de faux débat ne commencent pas dès les premiers échanges, lorsque cela s’avère nécessaire, par remettre en cause le choix des invités, par décortiquer le libellé des questions, par mettre en avant la tromperie du débat, d’aborder la forme avant d’aborder le fond. Bref de prendre les participants à rebrousse poil.

      +9

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  • Narm // 03.03.2018 à 14h18

    jean claude dassier est immonde

    pascal Pro un radoteur de « on refait le match » qui ramène le débat au niveau du caniveau

    Des débats sans queue ni tête où il évaque les arguments d’un geste de la main ( : « ça on oublie… » )
    Bref, comme d’autres animateurs de « téléréalité », faire du show….
    Pauvre syndicaliste. Désespérant ces guet-apens

      +6

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  • Jetaimalbert // 03.03.2018 à 14h30

    Merci pour ce billet d’Acrimed, toujours pertinente cette association.
    Pour ceux qui ne l’aurait pas vu, voici comment Bruno Poncet répond à « l’argumentaire » sur la prise d’otage des usagers par les grevistes.
    https://www.youtube.com/watch?v=wiOU1MVPeEg&feature=youtu.be

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  • Christian Gedeon // 03.03.2018 à 17h01

    Il y a guet append sans aucun doute. Il faut dire aussi que des lustres de syndicalisme brut,sourd et aveugle à toute réforme qu’elle qu’elle soit, et n’ayant à la bouche que  » les avantages acquis » , simplifie drôlement le « travail » des  » journalistes ». Et même si le libéralisme debile de ces interrogateurs nous énerve,il reste le problème de fond qui est un regime social exorbitant du droit commun et ,désolé de le dire,que rien ne justifie plus,aujourd’hui.

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  • xc // 03.03.2018 à 18h24

    Tant pis si cela déplait ici, mais de Closets a raison sur le fond (sauf pour l’emploi du mot « otage »): du fait de la position stratégique de la SNCF et de l’absence de concurrence, les cheminots ont des moyens de pression que les salariés des entreprises exposées à la concurrence (française ou étrangère) n’ont pas.
    Quant à savoir s’ils en profitent, je n’en sais rien, ce n’est pas mon propos. Mais je pense qu’ils auront intérêt à démentir preuves à l’appui s’ils veulent compter sur un soutien populaire.

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    • RV // 03.03.2018 à 20h38

      Le démantèlement du service public de transport,
      sa privatisation rampante,
      va impacter tous les usagers.
      Les utilisateurs lucides vont s’opposer à cette casse organisée
      en réponse aux directives de l’U€.
      Le statut des cheminots est un marronnier politicien.
      J’ai donné plus haut quelques liens vers ce statut.

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      • patrick // 03.03.2018 à 22h28

        pourquoi le transport serait-il un service public ?

        Le transport doit être efficace , au service de ses clients et pour des coûts contenus … rien à voir avec le service public

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        • Narm // 03.03.2018 à 23h24

          Patrick, vous n’avez rien compris.
          un jour peut être comprendrez vous que le socle de la nation, c’est son service publique.

          J’y inclus le nécessaire
          santé / eau / electricité / enseignement / transport
          et dans transport, il y a la route et le rail

          l’efficacité mais surtout la qualité n’a rien à voir avec public/privé c’est d’abord une question de compétence/moyens.
          Vous pensez sérieusement qu’engraisser des actionnaires et tirer sur les prix des sous traitants peut améliorer la qualité ?
          Regardez les autoroutes avec quelques flocons de neige. On les ferme. elles sont fermées en allemeagnes ou au nord ? non !

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        • Subotai // 04.03.2018 à 07h42

          Parce tout ce qui concerne la « communication » physique ou sensorielle entre les habitants du territoire concerne l’État au premier chef.
          Jesseplike.
          La nécessité pour les instances de l’État d’avoir accès au moindre mètre carré est relative à leur propre survie.
          Faites des « routes » et vous aurez :
          Un, la capacité de contrôler physiquement toute l’espace sous votre contrôle
          Deux, il y aura des gens pour y aller et créer des communautés de vie interdépendantes qui seront sous votre contrôle.

          Autrement, attendez que la désertification, l’isolement et la déglingue urbaine se mettent à créer des enclaves « indépendantes » « inaccessible » à « l’Etat », dans les zone rurales abandonnées par les 30% d’élites urbaines, branchées, modernes, libérales, bien pensantes, etc… 🙂
          Je ne donne pas longtemps pour que le désenclavement redeviennent une priorité gouvernementale au galop.
          Si j’ai un conseil à vous donner les p’tits jeunes qui râlez sur le bordel ambiant de la « vie moderne », retirez vous aux « Larzac »s. Va yen avoir pleins et pour pas cher… 😀

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    • tepavac // 04.03.2018 à 01h27

      « , les cheminots ont des moyens de pression que les salariés des entreprises exposées à la concurrence (française ou étrangère) n’ont pas. »

      Et donc on doit leur couper les pattes aussi!

      elle est belle votre morale

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    • Emmanuel // 04.03.2018 à 07h18

      Intéressant vos deux arguments, car il sont typiques de la manipulation habile de l’oligarchie néolibérale (pléonasme) pour gagner l’opinion : système exorbitant, privilège, « avantages acquis », etc…c’est à dire qu’on fait jouer la concurrence entre les travailleurs, et malheureusement ça marche. A l’inverse, il aurait été aussi logique de dire que tous les travailleurs devraient avoir les mêmes droits que ceux des cheminots par exemple, mais qui le dira, les journalistes (ironie) ? Bien jouer, l’oligarchie ! (et ne vous inquiétez pas, le but pour eux, c’est de pouvoir empocher le pactole sur le dos du bon peuple (travailleurs et « usager »).

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  • xc // 03.03.2018 à 18h37

    Un point que les Cheminots devraient envisager de revoir s’ils veulent se faire aimer:
    Si l’un d’eux est agressé, les autres invoquent le droit de retrait pour cesser le travail à peu de frais. On ne peut pas parler d' »abus » de ce droit, c’est tout simplement hors de ce droit, il n’y a pas de péril imminent. Et pour cause, il est passé. En attendant, ce n’est pas l’agresseur qui souffre (il s’en fout à un point qui dépasse l’imagination la plus débridée), mais les usagers. Et cela n’empêchera, hélas, pas de nouvelles agressions.

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    • Narm // 03.03.2018 à 23h34

      ça arrive peu souvent, c’est plus courant à la RATP il me semble

      par contre, depuis des semaines, on critique la SNCF et ça gestion, mais qui la met dans cet état ?
      Et vous pensez que ça va s’améliorer avec du privé ?
      https://www.francebleu.fr/infos/transports/dimitri-schumacher-cgt-cheminots-je-suis-incapable-de-vous-dire-que-la-securite-est-assuree-100-dans-les-trains-1483603848

      « Davantage d’agents dans les trains et des forces de l’ordre plus présentes dans les gares. La direction de la SNCF en Lorraine a répondu, hier, aux attentes des contrôleurs qui faisaient valoir leur droit de retrait après l’agression de l’une d’entre eux, mardi soir, en gare d’Uckange.
      . Pour lui, ces annonces de la direction ne représentent qu’une « première avancée. 7 contrôleurs supplémentaires formés, c’est largement sous dimensionné par rapport aux manques de tous les jours. Il manque quotidiennement entre 30 et 35 contrôleurs pour assurer un service public correct. »…Mais la SNCF n’est pas le seul problème des forces de l’ordre et leur présence est forcément conditionné à ce qui peut se passer sur leur périmètre. Et personne ne peut assurer que les forces de l’ordre seront là le plus régulièrement possible. »
      Les conséquences de la politique de rentabilité de la SNCF
      « évidemment les voyageurs sont en sécurité, mais la suppression massive de personnels fait que les conditions se sont dégradée »

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  • Barbe // 03.03.2018 à 18h44

    à XC
    oui l’amour du peuple envers les cheminots, comme envers les infirmières et les profs…
    c’est beau l’amour.
    surtout celui sincère venant du peuple.
    et en plus cela suffit à nourrir sa famille et à avoir une vie décente.
    Et en plus, pas besoin de s’en faire, on sait que le gouvernement respectera ce qu’aime le peuple, comme il respecte sa voix quand il s’exprime par réferendum. C’est bien connu.

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  • Charles-de // 03.03.2018 à 19h58

    Et si on parlait des privilèges des journalistes ? Des subventions à gogo pour les journaux au titre de la « diversité » (alors qu’ils vont tous ou presque dans le même sens), un abattement fiscal de 7.600 € par an pour tous les journalistes.

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  • max // 04.03.2018 à 09h29

    Arbitrairement, la SNCF applique la norme UIC (Union internationale des chemins de fer) qui classe les lignes de 1 à 9, 1 étant la meilleure note et 9 la pire.
    Sur le maintien du statut pour les nouveaux embauchés, il y a longtemps que pour ne plus donner le statut (sauf a une minorité) les contrats précaires sont légions et pas seulement a la SNCF mais aussi, l’éducation nationale et dans les grand groupes industriels et avec les syndicats qui observent et qui savent que moins il y a de salariés a se partager le gâteau, moins le maintien du statut sera couteux et donc remis en question. On peut raisonnablement penser que les syndicats ont fermé les yeux sur cette situation car ils avaient, sans doute, compris que si tout le monde était embauché a montant égal la valeur du statut baissait.
    Je bosse dans une grande boite avec énormément de contrats précaires, qui ont les boulots les plus insalubres et n’ont pas nos avantages sociaux.

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  • Michael // 04.03.2018 à 15h40

    Comment les gens peuvent-ils continuer à nourrir des débats stériles, être dans la pur projection intellectuel et surtout dans l’inaction la plus totale, alors qu’on leur enlève ce que des générations avant eux ont si durement payé par leur lutte et leur travail et dont ils profitent pleinement ?

    Tout un système voulu au départ pour le bien de tous ( pas seulement la sncf ),qui est volé, tué et désossé sans état d’âme, au grand jour et sans discernement.

    Tout cela devenu possible grâce à une nouvelle donne qui commence à porter ses fruits, l’individualisme, l’ignorance et le désintérêt certain pour ce qui demande des efforts…du courage.

    J’espère de tout cœur que l’humain n’attendra pas d’être complétement dans l’obscurité pour s’apercevoir à quel point la lumière lui est indispensable !

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  • basile // 04.03.2018 à 16h42

    je crois qu’il ne faut pas perdre de vue la cause des haines qui montent entre catégories ouvrières. C’est bien que la France va mal, ce n’est pas le pays riche qu’on nous vante.

    Quand des jalousies apparaissent entre catégories, c’est bien parce que tout le monde n’est pas servi pareil. Donnez un quignon de pain à un groupe d’esclaves, ils vont se battre entre eux, au lieu de se soulever contre leur maître.

    ils ont réussi à diviser la classe ouvrière (après avoir cassé la ceinture rouge).

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  • Brian64 // 06.03.2018 à 02h34

    Pourquoi les syndicalistes n’evoquent jamais les résultats de la privatisation des chemins de fer britanniques ? Accidents, retards, wagons délabrés… c’est énervant qu’ils ne le fassent pas

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  • keg // 06.03.2018 à 09h58

    Si…. vous aviez un avantage quelconque, compensant un manque…., accepteriez vous que l’on vous amputât de ce soit disant avantage compensateur?

    Si oui, vous êtes mur pour une carrière politique (sans état d’âme)
    si non, vous êtes un citoyen normal.

    Définissez vous une bonne fois pour toutes….

    https://wp.me/p4Im0Q-2jl

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  • bernadette // 07.03.2018 à 10h13

    Bonjour tout le monde,

    En tant qu’usager, je demande que le bien être soit considéré à sa juste valeur pour chacun et chacune des usagers des lignes regionales de l’agglomération de la nouvelle aquitaine.
    Les servvices de transport au public en Aquitaine s’arrête aux portes de la Métropole.

    Que le statut des cheminots soit revu, c’est le problème de l’entreprise et de ses salariés.
    Pendant ce temps des milliers de vehicules sont bloqués sur les autoroutes et les rocades. Le train est moins polluants que la voiture qui souvent transporte que son conducteur.

    Très bonne journée à tous et toutes

      +1

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  • Narm // 07.03.2018 à 15h48

    oui, l’avenir du bien être de tous qui est en jeu de part l’avenir des services publics
    je voulais demander un extrait d’acte de naissance pour une carte d’identée et on nous demande 30 euro !!! sans compter les parking publics que l’on a paié d’un côté (investissement des villes) et qui deviennent exorbitants à payer

    https://www.lemediatv.fr/video/le-journal-mardi-6-mars-2018-03072018-1033

    details sur ce qu’il en est de ce qu’on « reproche » aux cheminots par rapport à ce qui existe vraiment

    Sinon, on voit qu’aujourd’hui les médias ont gagné , le directeur a démissionné …..
    La casse de tous les services publics est plus que jamais « En Marche »

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