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24.février.201324.2.2013 // Les Crises

La régulation bancaire au pistolet à bouchon, par Frédéric Lordon

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Ce sera sans doute la perle de la crise. Karine Berger, députée socialiste, rapporteure du projet de loi dit de « séparation » et de « régulation » des activités bancaires, reprenant la parole en commission des finances après les exposés de MM. Chifflet, Oudéa et Bonnafé, respectivement président de la Fédération bancaire française, président de la Société Générale et directeur-général de BNP-Paribas : « Vos trois exposés laissent paraître que vous n’êtes pas réellement gênés par ce projet de loi ; j’en suis à la fois étonnée et ravie » [1]…

Qu’elle en fût uniquement étonnée n’aurait trahi qu’une charmante simplicité d’esprit. Qu’elle en soit au surplus ravie ne laisse plus le moindre doute quant au côté où elle se tient. Pour notre part, plus rien ne nous étonne dans les rapports du socialisme de gouvernement et de la finance — quant au ravissement, évidemment… « I am not dangerous », s’était empressé de préciser François Hollande à l’adresse de la City qu’il était venu rassurer après l’avoir nommée « l’ennemi sans visage », sans doute dans un moment d’égarement, caractéristique du contact avec la foule des meetings. Heureusement vite rattrapé. La députée Berger et le ministre de l’économie et des finances Moscovici, eux aussi, poursuivent le minotaure au pistolet à bouchon — inutile de rentrer les enfants, on ne prévoit pas de bain de sang.

Ce sera donc du gâteau pour les historiens d’ici quelques décennies de se livrer à l’analyse comparée des réactions respectives à la crise financière des années trente et à celle de 2007, et l’on saura à quoi s’en tenir quant à la tenue des élites des deux époques, leur degré de compromission avec les forces de la finance et de servilité vis-à-vis des puissances d’argent. « La solution du rapport Liikanen est certes trop radicale… », déclare sur le ton de l’évidence Karine Berger, à propos d’une de ses dispositions (relative au traitement des opérations dites de « tenue de marché »). « Certes ». Fouetter les banquiers avec le plumeau du rapport de la Commission européenne, c’est en effet d’une insoutenable violence. Ne connaissant pas à Karine Berger de lien financier crasseux avec les institutions bancaires — à la manière de certains économistes en Cercle — nous savons donc maintenant qu’on peut être vendu(e) à la finance sans en toucher le moindre sou [2] ! Ce qui est peut-être pire encore… Un article de Benjamin Masse-Stamberger sur l’art et la manière du lobbying bancaire de vider un projet de régulation de toute substance [3], nous apprend (entre autres) que la vice-présidente (socialiste) de la commission des finances, Valérie Rabault, est l’ancienne responsable Risk Strategy des activités dérivés-actions de BNP-Paribas. « Loi de régulation bancaire », « commission des finances », « vice-présidente socialiste », « BNP-Paribas dérivés-actions » : inutile de jouer à « cherchez l’intrus » dans cette liste, dans le monde où nous sommes, il n’y en a plus. Bien sûr, dans un geste altier et pour ne pas donner prise à l’accusation de « conflit d’intérêt », Valérie Rabault, vice-présidente (socialiste) de la commission dérivés-actions de l’Assemblée nationale, a décliné d’être rapporteure du texte de loi. Il faut bien admettre que le cran juste au-dessus aurait consisté à faire rédiger le texte directement par Michel Pébereau, et ça aurait fini par se voir.

Mais au fond de quoi s’agit-il ? Trois fois rien : la race des seigneurs de la finance globalisée a perdu aux alentours de 2 000 milliards de dollars dans l’une des crises les plus retentissantes de l’histoire du capitalisme ; les banques françaises, pas feignantes, ont tenu à figurer dignement et à prendre toute leur part du bouillon. Car, pour toutes ses fanfaronnades, le système bancaire français aurait purement et simplement disparu sans les concours massifs de la Banque centrale européenne (BCE) et les aides d’Etat apportées par véhicules ad hoc interposés [4]. Sans doute les montants mobilisés en France sont-ils moindres qu’aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni — il a fallu tout de même que ces véhicules lèvent 97 milliards d’euros [5] pour nos chères banques. Les banquiers se croient dégagés de tout arriéré au motif qu’ils ont remboursé les aides d’Etat. On leur rappellera donc d’abord que les contribuables français et belges plongent — pour l’heure — de 12 milliards pour le compte de Dexia. On leur rappellera surtout que le remboursement en question ne les exonère de rien du tout, et notamment pas de l’effondrement de croissance qu’ils ont laissé derrière eux, où nous sommes encore pour un moment, avec les dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires qui vont avec.

Dans Le Monde diplomatique de février, en kiosques : « Notre solution pour l’Europe », d’Alexis Tsipras et « Comment contourner l’impôt sans s’exiler » d’Alexis Spire. Il était question d’historiens à l’instant, gageons qu’un de leurs motifs d’ébahissement tiendra à l’extravagante indulgence dont le groupe social de la finance aura pu jouir relativement à l’ampleur de son pouvoir de destruction avéré. Car cinq ans après le désastre : rien ! — et la « loi de séparation et de régulation bancaire » est à peine mieux que rien. L’idée de départ était pourtant simple : les marchés sont intrinsèquement instables, les activités de marché sont donc intrinsèquement déstabilisantes. Pas seulement pour elles-mêmes mais pour l’économie tout entière quand l’accident franchit des seuils critiques. Par conséquent, de deux choses l’une : ou bien l’on en prend son parti et l’on s’habitue par avance à devoir régulièrement repasser par des épisodes semblables, avec récession et mobilisation du corps social tout entier pour sauver la finance ; ou bien on choisit d’y mettre un terme, c’est-à-dire de cantonner la nuisance au cordon sanitaire. Dans un mélange de candeur et de parfaite sûreté de soi, Frédéric Oudéa, le patron de la Société générale, en effet « pas gêné » (au sens de Karine Berger), a cependant fini par lâcher le morceau en avouant que la loi de « séparation » n’allait le séparer que de 1,5 % du total de ses activités…

Pour avoir, donc, quelque chose qui ne soit pas rien, il aurait fallu au texte de loi, en dépit de toutes ses dénégations, ne pas se laisser complètement intoxiquer par les jérémiades de l’industrie financière qui jure que chacune de ses opérations, même des plus scabreuses, est une « contribution au financement de l’économie ». Mais les esprits socialistes ont été dévastés par l’idée que le financement par le marché est d’une incontestable modernité — « et donc » toutes les activités connexes qui vont avec : couverture, fourniture de liquidité, financement du shadow banking system etc. Reste 1,5 %.

Tout au marché

« Quand certaines entreprises comme Vinci, ont besoin, pour financer des projets à dix ou quinze ans, de plusieurs centaines de millions d’euros, elles se tournent non pas vers des banques commerciales mais vers des banques d’affaire, qui pratiquent là des activités de marché non pas spéculatives mais utiles à l’économie concrète », proteste Karine Berger pour rejeter un amendement qui demandait plus que la simple filialisation des activités de marché. Mais rien n’établit que le coût total du financement obligataire soit beaucoup plus compétitif que celui d’un crédit bancaire classique. En revanche, on sait avec quelle brutalité une entreprise en difficulté peut se voir refuser tout accès aux marchés — ironie du sort, elle n’a plus alors qu’à trouver une banque secourable qui acceptera de lui sauver la mise avec du bon vieux crédit à la papa. Les banquiers français glapissent que, empêchés de conduire ces opérations de marché, ils perdraient clients, chiffre d’affaire et profit. S’agissant de leur chiffre d’affaire, de leur place dans la hiérarchie mondiale des plus grandes banques, et de leur profit, la collectivité doit d’emblée affirmer clairement qu’elle s’en fout ! Le corps social n’a aucun intérêt à jouer au jeu infantile de la plus grosse qui passionne les capitalistes (plus encore les financiers), il aurait même l’intérêt exactement contraire. Il s’en aperçoit désagréablement au moment de ramasser les morceaux en prenant conscience qu’un secteur bancaire qui pèse (en actif total) jusqu’à quatre fois le produit intérieur brut (PIB), comme c’est le cas en France, lui laisse entrevoir l’ampleur possible de la facture — et que la « grosse » lui laisse le fondement un peu douloureux.

Que les banques ne soient pas trop grandes, mais ternes et sans attrait, qu’elles fassent des profits modestes qui ne leur donnent pas le délire des grandeurs et n’engraissent pas les actionnaires (ou les traders), c’est exactement l’objectif à poursuivre. Quant à leurs grands clients, ces derniers comprendront assez vite que, supposé un coût supérieur du crédit bancaire (par rapport au financement de marché), celui-ci paiera bien la continuité d’une relation partenariale qui ne les abandonnera pas au premier tournant — là où les marchés les éjecteraient à la moindre difficulté sérieuse. Il y a donc peu de chance pour que Vinci ne confie plus ses destinées qu’à Goldman Sachs.

Mais la manie des marchés qui habite les socialistes français va maintenant jusqu’à souhaiter d’y plonger les petites et moyennes entreprises (PME). On sait assez que les relations de ces dernières avec les banques ne sont pas une allée semée de pétales de rose… Mais l’idée de les rendre modernes en les envoyant se faire voir au marché est une trouvaille où l’ineptie le dispute à l’entêtement idéologique. Car de deux choses l’une : ou bien seule la crème des PME y aura accès et alors, par construction, la chose demeurera marginale ; ou bien l’on y envoie gaiement le gros de la troupe, soit des milliers d’entreprises, et l’on se demande bien comment les analystes financiers ou les agences de notation pourront avoir quelque suivi sérieux d’un nombre aussi élevé de débiteurs, là où les réseaux d’agences bancaires, au contraire, ont une connaissance locale et fine de leurs clients — attendons-nous donc aux ratings à la louche façon subprime.

« Les activités de marché : comme le cochon (tout est bon) »

Bien sûr l’élite bancaire ne se reconnaît pas entièrement dans la métaphore charcutière, mais c’est quand même un peu l’idée. Ou plutôt le sophisme : si la forme supérieure du financement de l’économie est à trouver dans le marché, alors tout ce qui contribue à la belle activité du marché est peu ou prou désirable. Sous une forme un peu plus sophistiquée, l’argument se décline le plus souvent sous la thèse increvable de la liquidité : pour que des agents de l’économie réelle émettent avec succès des titres sur les marchés, il faut qu’ils trouvent preneurs, et pour que les preneurs acceptent de souscrire, il faut qu’ils soient certains de ne pas rester « collés » et de pouvoir sortir à tout instant du marché. Il importe alors que le segment de marché considéré connaisse une activité permanente suffisante pour que chaque vendeur soit assuré de trouver acheteur (et réciproquement). La liquidité, voilà donc la justification ultime de la spéculation qui en finirait presque par se présenter comme un service public : foin des appâts du profit — du tout, du tout — les spéculateurs, certes en première instance, étrangers à l’économie réelle, n’en sont pas moins ses fidèles desservants puisqu’ils s’offrent à être contreparties pour tous les autres agents qui ont besoin d’entrer ou sortir du marché, assurant finalement qu’il tourne bien rond, donc permettant qu’il finance efficacement… les agents de l’économie réelle, quod est demonstrandum.

Dire « spéculateur » est par conséquent inutilement blessant : préférer « teneur de marché ». Certes la « tenue de marché » révèle de fortes accointances avec la recette du pâté d’alouette car — étonnamment — on observe en général dix fois plus d’opérations spéculatives que d’opérations à finalité « réelle » — pour sûr le marché est bien tenu… La plus charitable des interprétations conclurait que le « service public de la liquidité » est fâcheusement entropique — et en fait, pur prétexte à la pollution spéculative. La liquidité serait aussi bien assurée avec… neuf fois moins d’opérations de « teneur de marché », et encore par beau temps seulement. Car, en cas de coup de tabac, les « teneurs », pas fous, font comme tout le monde : ils fuient le marché à tire-d’aile, laissant la liquidité s’effondrer, au moment où on en aurait le plus besoin.

Ce sont pourtant ces opérations de teneur de marché que la loi de « séparation » tient beaucoup à ne pas séparer — à l’inverse de la Commission européenne (rapport Liikanen), qui cède visiblement à tous les vents mauvais du populisme. Evidemment n’importe quelle opération spéculative pour compte propre peut, sur simple demande, être requalifiée de « tenue de marché » — c’est bien pratique. En résumé, tout et n’importe quoi sur les marchés est tenue de marché : toute offre puisqu’elle permet à un acheteur d’acheter, et toute demande puisqu’elle permet à un vendeur de vendre… Il suffisait d’y penser ! Puisque n’importe quoi contribue à tenir le marché et que le marché est ce-qu’il-nous-faut-pour-financer-l’économie, il faudrait être idiot, inconscient ou de mauvaise foi pour séparer quoi que ce soit — puisque tout sert. La commission des finances française s’est rendue sans hésitation à cet argument de simple bon sens — moyennant quoi, en effet, 1,5 % et Oudéa pas gêné.

Ne pas rompre avec nos amis les « hedge funds »

C’est une direction tout à fait semblable, et en fait identiquement argumentée, que prend le texte de loi en matière de relation des banques avec les hedge funds. Fléaux avérés, les hedge funds, dont c’est constitutivement le principe que de prendre des positions risquées et très leviérisées, devraient être isolés dans l’équivalent financier de léproseries, et en tous cas interdits de toute relation avec le système bancaire — après tout, que les héros du marché se débrouillent pour trouver leur financement sur les marchés. Mais, se dit le ministre Moscovici, les hedge funds sont des éléments de ce shadow banking system, dont nous savons qu’il détient maintenant quelque 20 % du total des actifs financiers — interprétés, toujours par le même contresens, comme « 20 % des contributions au financement de l’économie » —, c’est donc très important — parce que très utile à l’économie. La conclusion s’ensuit comme déroulé de papier à musique : il ne faut surtout pas empêcher les banques de financer les hedge funds qui financent l’économie. Bravo ministre ! Une objection élémentaire lui signalerait pourtant que les banques pourraient financer directement l’économie au lieu de passer par la case hedge funds… qui en fait Dieu sait quoi. L’objection pourrait d’ailleurs être généralisée à tout le shadow banking system, ce trou noir agglomérant les entités financières les plus obscures et les moins régulées, et qui a pris cette importance uniquement parce que le crédit bancaire s’est laissé évincer au nom de la modernité. Que les banques universelles cessent de financer par crédit ce système de l’ombre, et ce serait simultanément le meilleur moyen d’en piloter l’attrition relative, et pour elles-mêmes de se protéger de la vérole que ce système ne cesse de répandre — rappelons que la catastrophe Bear Stearns commence avec la fermeture de ses deux hedges funds les plus « sophistiqués », que BNP-Paribas avait dû fermer inopinément trois des siens à l’été 2007, et que la grosse catastrophe tourne vraiment au vilain avec la fermeture des money market funds à l’automne 2008. Personne ne pourra soutenir qu’un financement sain des entreprises et des ménages ne pourrait être pris en charge par le simple crédit bancaire et ne pourrait être assuré que par ces entités.

Mais non ! Les banques universelles pourront continuer de prêter aux hedge funds et d’exposer à leur risque les dépôts du public. « Nous avons pris toutes les précautions », se défendent les promoteurs du texte, voyez seulement l’alinéa 10 de l’article premier : les banques ne pourront avoir d’exposition non sécurisée vis-à-vis des fonds à effet de levier. Et puisque ne seront autorisées que les transactions « sécurisées », n’est-ce pas que la sécurité règnera ? Mais en quoi ces sécurisations consistent-elles au juste ? En cette pratique extrêmement commune de la finance spéculative dite de la « collatéralisation » : une entité emprunte auprès d’une autre en déposant en gage un actif d’une valeur équivalente à celle du prêt contracté. Or rien n’est sûr dans cette affaire ! On notera pour commencer que toutes les opérations de prêt à des hedge funds sont déjà collatéralisées (« sécurisées » au sens Moscovici-Berger) — c’est simplement l’actuelle pratique ordinaire en cette matière ! Et l’on comprendra alors que le texte de loi ne produit rigoureusement aucun changement, donc aucune restriction sous ce rapport.

Les illusions « collatérales »

Mais surtout les actifs apportés en collatéral peuvent voir leur valeur s’effondrer, précisément à l’occasion d’une crise — les collatéraux sont supposément des papiers de « très bonne qualité », mais l’épisode de 2007-2008 a suffisamment montré que le réputé triple-A parfois ne valait pas tripette… Le débiteur est alors prié de compenser par de nouveaux apports, mais en une conjoncture de crise où très probablement ses positions sont en train de se détériorer à grande vitesse, et où sa liquidité se trouve mise sous haute tension. En d’autres termes, le fonds débiteur doit se procurer un supplément d’actif collatéralisant, et pour ce faire, d’abord de la liquidité, au moment précis où celle-ci lui manque le plus — parfois au point de voir tous ses accès aux financements de marché brutalement interrompus. Comme on sait, ce sont ces tensions ingérables sur la liquidité qui ont électrocuté tout le système financier par les circuits de la collatéralisation (et des appels de marge) en 2007-2008.

Du côté des créanciers qui reçoivent ces collatéraux, les choses ne sont pas plus sûres. Compte non tenu des problèmes soulevés à l’instant, les opérations de collatéralisation ne rempliraient vraiment leur office de back-up que si les collatéraux étaient rigoureusement conservés dans des comptes sanctuarisés. Mais qui peut croire qu’une banque pourrait ainsi mettre soigneusement de côté, en s’abstenant d’y toucher, les actifs qu’elle reçoit en collatéralisation de ses crédits ? Lorsque ceux-ci sont de bonne qualité (ou supposés tels), ils constituent une ressource financière qu’aucune banque ne consent à laisser oisive. Aussi la banque va-t-elle se défaire sans tarder du collatéral qui normalement la couvre, soit pour à son tour collatéraliser une de ses propres opérations quand elle se trouve du côté débiteur, soit pour retourner au cash en le vendant dans le marché. Il est désormais toute une partie des marchés monétaires, dite « Repo » (pour Repurchasing), qui procure de la liquidité à court terme contre collatéraux — et où ceux-ci circulent hardiment. Et lorsque vient le coup de grisou, i. e. le défaut d’un débiteur, par exemple d’un hedge fund, où est le collatéral ? Parti depuis belle lurette pour servir à prendre d’autres positions, dont certaines seront très probablement devenues perdantes en temps de crise — évidemment, tout comme la liquidité, la collatéralisation fait partie de ces « sûretés » qui fonctionnent très bien… quand elles n’ont à protéger de rien.

Comme souvent en matière de finance, le diable est dans les détails, ou plutôt dans d’obscurs recoins techniques, à l’image, par exemple, de la question des exigences de marges dans les transactions sur dérivés — dont on jugera a contrario du caractère stratégique à la manière dont les velléités du Dodd-Frank Act en cette matière ont été soigneusement annihilées par le lobbying bancaire des Etats-Unis. La « gestion des collatéraux » en fait tout autant partie. C’est en effet par ce genre de canaux que se propagent les spasmes de la finance. Au lieu de se gargariser avec l’illusion des « transactions sécurisées », le législateur socialiste s’il avait deux sous de volonté régulatrice, réformerait drastiquement les dispositions relatives au traitement des collatéraux — ou plutôt en instituerait, puisque en ce domaine, les opérateurs financiers font exactement ce qu’ils veulent. On mesurera d’ailleurs l’inanité du socialisme de gouvernement à ce fait qu’il réussit même à être en retard sur l’autorégulation de la finance ! Car les banques elles-mêmes, pour le coup conscientes de ce qui a failli les tuer, commencent à se préoccuper sérieusement de modifier leurs pratiques en matière de collateral management [6] — jusqu’au point d’envisager de réserver les collatéraux pour leur faire jouer pleinement leur rôle de sécurité.

Malheureusement, l’autorégulation bancaire est affligée d’une lamentable inconstance. Sous le coup d’une peur bleue, les banquiers jurent qu’ils ont retenu la leçon et qu’on ne les y prendra plus… L’expérience montre pourtant que leurs bonnes résolutions s’évanouissent avec le temps qui les éloigne du traumatisme, pour être complètement oubliées quand revient l’euphorie de la bulle d’après. Ce que le législateur socialiste n’a visiblement pas bien compris, c’est la force de la loi, ou du règlement, seuls à même de tenir des autorégulés dont la « constance » est entièrement gouvernée par leurs affects du moment. Parmi toutes les œuvres utiles que ce texte de loi aurait pu accomplir, il y avait donc l’institution d’une stricte obligation de mise sous séquestre des actifs reçus en collatéral — et déjà l’on aurait entendu Frédéric Oudéa commencer à couiner. Proposition tout à fait générale et qui n’excluait en fait nullement d’interdire purement et simplement toute transaction des banques avec les hedge funds et le shadow banking system — après tout, on verra bien comment ces jolis messieurs se débrouillent privés de crédit bancaire.

Quelle séparation ?

Non seulement la matière séparée, à force d’exemptions et de validation des pratiques ordinaires, est-elle tendanciellement inexistante (1,5 %), mais la forme même de la séparation a tout du concubinage prolongé. De ce point de vue, la « Volcker Rule », les rapports Vickers et Liikanen, ainsi que le projet Moscovici ont au moins en commun le même entêtement dans le contresens, et la même illusion de la « capitalisation séparée », alias : on range les activités « à problème » dans une filiale soumise à des ratios de capital (Tier-1) « plus exigeants », et nous voila parés contre tout inconvénient.

C’est n’avoir toujours pas compris que les ratios de solvabilité sont parfaitement secondaires dans ces processus de crise financière qui n’explosent que par le retournement brutal des jugements sur une classe d’actifs et la constriction foudroyante qui s’ensuit de la liquidité du segment de marché correspondant, puis de tous les segments latéraux, atteints de proche en proche par les effets de report de la ruée vers le cash [7]. On rappellera donc pour la énième fois que Bear Stearns et Lehman Brothers se sont effondrés avec des Tier-1 très au-dessus des minima réglementaires les plus exigeants. Après cinq années laissées à la méditation soigneuse des mécanismes et des conséquences de la crise financière, on est un peu consternés que les apprentis régulateurs n’aient toujours pas saisi que les plus belles capitalisations séparées ne protègeront jamais une banque de marché du désastre.

En réalité, la seule mesure faisant quelque peu sens en cette matière est celle proposée par Goodhart et Persaud de rendre les ratios de solvabilité contracycliques [8] : plutôt que d’être fixées une fois pour toutes, les exigences de fonds propres croîtraient proportionnellement aux prix de marché d’une certaine classe d’actif suspecte d’être en proie à une bulle, et des encours de crédit qui s’y déversent. Encore faut-il ne pas se méprendre sur l’effet véritable de cette mesure, qui a moins, comme on le répète à satiété, pour propriété principale d’épaissir le « coussin de capital permettant d’absorber les pertes », que de resserrer progressivement la capacité des banques à accorder des crédits dans le segment de marché considéré, donc de ralentir le développement de la bulle. En d’autres termes, les ratios de capital contracycliques ne participent pas tant, comme on le croit le plus souvent, d’une politique prudentielle que d’une politique monétaire (mais poursuivie par d’autres moyens), puisqu’il s’agit moins de renforcer la base de capital des banques que de réguler leur offre de crédit.

Misère de la filialisation

Les contresens de principe n’excluant pas ceux d’exécution, le recours à la filialisation, par opposition au bank split en bonne et due forme, vient porter la complaisance régulatrice à son comble. Karine Berger s’exclame en commission des finances qu’en cas de pépin, la filialisation laisserait intacte à coup sûr la maison-mère — dépositaire des encaisses monétaires de la clientèle des particuliers. Car le texte de loi stipule que la filiale de marché doit être traitée par sa holding comme une entité extérieure, en conséquence de quoi lui sera appliquée la directive « grands risques » qui interdit à une banque de concentrer plus de 10 % de ses fonds propres dans des engagements risqués sur une seule entité. La banque holding ne pourrait donc se livrer à un éventuel renflouement de sa filiale au-delà de cette limite, en foi de quoi Karine Berger croit pouvoir conclure qu’« à [son] sens c’est la garantie d’une étanchéité absolue en cas de faillite d’une filiale vis-à-vis de la maison-mère » [9]. Il est cependant possible que « son sens » ne soit pas celui auquel il faille se confier aveuglément, et pour de nombreuses raisons.

En premier lieu, l’« étanchéité absolue » est tout de même autorisée à laisser passer 10 % des fonds propres… En second lieu, le règlement n°93-05 de la Banque de France, relatif au contrôle des « grands risques » [10], indique que le volume de risques sur une seule entité s’entend comme « risques nets pondérés », ce qui signifie que le volume brut de crédit de secours apporté par la holding à la filiale pourrait aller bien au-delà du seuil des 10 % de fonds propres. C’est bien ce volume brut qui importe en situation de crise, où comptent avant tout les ressources mobilisables pour faire face à une crise majeure de liquidité. On peut donc gager que la holding fournirait tout ce qu’elle peut à sa filiale pour la sauver, jusqu’au point où ses engagements bruts sur cette dernière excèderaient significativement 10 % de ses fonds propres — 10 % tout ronds, pour BNP-Paribas, ça fait tout de même déjà 7,5 milliards d’euros, une paille si la filiale venait en bout de course à faire défaut pour de bon. Mais comme toujours dans cette affaire, le danger n’est pas tant de manger les fonds propres que de se trouver face à des besoins urgents de liquidité impossibles à satisfaire. Or, précisément, en situation de crise, la liquidité est LE problème, et pour tout le monde. Qui peut imaginer que le spectacle d’une holding contrainte d’apporter dans la précipitation des concours à sa filiale, donc qui exprimerait des besoins de liquidité massifs, laisserait les opérateurs de marché indifférents, et qu’en serait-il alors de la possibilité effective pour cette holding de les financer ?

C’est en général à ce moment que la question de la solvabilité, objectivement secondaire, n’en fait pas moins retour, mais sous la forme vicieuse d’un accélérateur de panique. Car, pour tous leurs défauts de pertinence, les ratios de solvabilité n’en sont pas moins scrutés par les opérateurs des marchés de gros du crédit [11], où ils sont interprétés comme un signal sur la qualité des débiteurs… même pour la fourniture de liquidités de court terme [12]. C’est tout le charme de la finance de marchés que la croyance y fait loi : il suffit donc que le jugement des opérateurs se cristallise sur un indicateur quelconque pour que celui-ci acquière une importance, et un pouvoir d’entraîner des effets, qu’il ne possède nullement par lui-même. Si les opérateurs se mettent — et c’est le cas en situation de crise ! — à considérer que les débiteurs doivent être jugés d’après leurs ratios Tier-1 et que seuls les meilleurs auront accès à la liquidité, malheur à celui qui vacillera en cette matière : ses sources de financement se fermeront les unes après les autres, jusqu’à l’apoplexie finale… semblant donner raison à la « théorie » qui se sera en effet révélée « vraie »… mais pas du tout pour les raisons qu’elle croit. En tout cas voilà aussi ce qui pendra au nez de la holding encombrée d’une filiale de marché en train de prendre l’eau : car la holding devra consolider les pertes de cette dernière… et voir ses propres ratios de solvabilité prendre sérieusement de la gîte. Avec menace subséquente sur sa propre capacité à maintenir la continuité de ses financements… au moment où ils devraient être le mieux garantis pour venir au secours de la filiale en perdition.

Pour une loi d’apartheid bancaire

A part ça, Karine Berger voit dans la (fausse) séparation par filialisation « une garantie d’étanchéité avec la maison-mère ». « A [son] sens ». Mais tout est faux, « au sens » de n’importe quel autre regard tant soit peu décidé à tirer les conséquences de ce qui s’est passé, dans les invraisemblables préventions dont ce texte de loi fait preuve à l’égard de ce qu’on présenterait sans exagération comme le plus grand pouvoir de destruction sociale — mais celui-ci est en costume trois pièces, en vertu de quoi il passe rigoureusement inaperçu… en tous cas aux yeux de ses semblables. Pour qui pourtant veut bien se donner la peine de simplement s’y pencher, l’histoire économique, et sur tous les continents ou presque, regorge d’épisodes attestant la nocivité des marchés de capitaux libéralisés. La moindre des réponses à la crise présente, sans doute l’une des plus graves de toute l’histoire du capitalisme, ne pourrait viser en dessous de la ségrégation complète des activités de marché, dont il faut redire, et là encore attestation historique en main, qu’elles ne rendent aucun service important, ou presque, que le simple crédit bancaire ne saurait rendre (« et la Bourse des actions ! », s’écrient alors éperdus les amis de la finance de marché, même sous le fordisme il y en avait une — c’est qu’il n’était pas allé assez loin et ne s’était pas aperçu qu’on peut carrément s’en passer [13]).

Par une indulgence en fait coupable, on pourrait tolérer qu’il demeure des activités de marché. Mais sous l’interdiction formelle faite aux banques de dépôt d’avoir le moindre contact avec ceux qui s’y livrent. Comme on pouvait s’y attendre, la première protestation apeurée (bien à tort) des banquiers français est allée au rappel de ce que le modèle de banque n’était pour rien dans cette affaire, qu’on avait vu de pures banques de marché, comme Bear et Lehman, aller au tapis, et que les banques universelles « à la française » s’était très honorablement comportées. Sauf vaine discussion sur les points d’honneur de la profession bancaire, et le « comportement » réel des banques françaises à l’épreuve de la crise, on appréciera davantage le culot de ces messieurs. Qui sont touchants de candeur de nous enseigner que, oui, être assis sur le tas des dépôts aide bien à amortir les gamelles ! On en est donc arrivé au point où il faut leur rappeler que l’argent du public n’a pas exactement pour vocation de les aider à tenir plus confortablement le choc de leurs pertes spéculatives — on mesurera d’ailleurs l’arrogance innocente de la finance qui, pour se défendre, ne voit même plus le mal à consentir l’aveu qu’elle compte exposer les dépôts aux risques de ses turpitudes spéculatives, et qu’elle est même bien contente de les avoir sous la main !

Même le banking split complet [14], en lieu et place de la filialisation et des conceptions passablement Titanic que Karine Berger se fait de « l’étanchéité », ne suffirait pas à apporter une réponse satisfaisante. Il faut couper absolument toute connexion entre les institutions de dépôts et les banques de marché, non seulement, évidemment, tout lien capitalistique du type holding-filiale, mais tout lien de crédit ou de contrepartie avec n’importe quel acteur spéculatif, puisque c’est aussi par ce genre de canaux que les dépôts finissent par se trouver exposés. Ceci signifie qu’une banque commerciale ne pourra en aucun cas être impliquée dans une relation de crédit avec une banque de marché — en tous cas du côté créancier. Laquelle clause suppose alors d’instituer deux marchés interbancaires séparés. Voilà ce qui suit de prendre au sérieux l’idée de séparation bancaire : séparation dans tous les domaines ! Séparation des institutions bancaires elles-mêmes ; séparation de leurs conditions réglementaires (ratios de capital, leviérisation, etc.) ; séparation des marchés interbancaires ; et comme on l’avait proposé il y a quelque temps déjà [15], séparation des taux d’intérêts de la banque centrale pour les refinancements respectifs des banques commerciales et des banques de marché [16].

Si le socialisme de gouvernement n’était pas complètement colonisé de l’intérieur par la finance, s’il lui restait quelques audaces et s’il avait pris un tant soit peu la mesure des désastres que la finance de marché a infligés au corps social, ça n’est pas cette indigente loi de « séparation » qu’il lui imposerait. Mais une loi d’apartheid.

Notes

[1] Compte-rendu n°60, commission des finances, séance du mercredi 30 janvier 2013, p. 7.

[2] Un internaute, Veig, fait remarquer à raison que si Karine Berger ne touche plus, elle a touché, et même considérablement puisqu’elle était économiste chez Euler-Hermès, société d’assurance-crédit

[3] Benjamin Masse-Stamberger, « Réforme bancaire : des lobbys très investis », L’Expansion, 5 décembre 2012.

[4] La SFEF (Société de financement de l’économie française) pour les crédits de secours et la SPPE (Société de prise de participation de l’Etat) pour les apports en (quasi) fonds propres.

[5] Dont 77 milliards au titre des prêts de la SFEF et 20 milliards au titre des prises de participation de la SPPE.

[6] Voir Anuj Gangahar, « Default protection : collateral management grows in strength », Financial Times, 19 septembre 2011.

[7] Voir « L’effarante passivité de la “re-régulation financière” », in Les Economistes Atterrés, Changer d’économie, Les Liens qui Libèrent, 2012.

[8] Charles Goodhart, Avinash Persaud, « How to avoid the next crash », Financial Times, 30 janvier 2008.

[9] Compte-rendu n°63, commission des Finances, séance du mercredi 30 janvier 2013, p. 10.

[10] Périodiquement sujet à révision, la dernière datant du 23 novembre 2011.

[11] Pour éviter toute confusion, il est utile de préciser que, en dépit de leur appellation, les « marchés de gros du crédit » ne produisent pas stricto sensu du crédit, opération de création monétaire dont seules les institutions bancaires sont capables, mais offrent des financements obligataires.

[12] Tandis que la solvabilité est typiquement un indicateur de robustesse financière de long terme.

[13] Pour une exposition détaillée de cette proposition, voir « Et si on fermait la Bourse », Le Monde Diplomatique, février 2010.

[14] C’est-à-dire l’extraction de toutes les activités de marché, placées dans une nouvelle entité n’ayant aucun lien capitalistique avec la banque d’où elles ont été sorties.

[15] « Quatre principes et neuf propositions pour en finir avec les crises financières », 23 avril 2008.

[16] L’idée étant de pouvoir tuer une bulle au début de sa formation en portant les refinancements des banques de marché à des taux d’intérêt meurtriers sans nuire par ailleurs au prix du crédit à l’économie réelle.



Source : http://blog.mondediplo.net

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90 réactions et commentaires

  • Galuel // 24.02.2013 à 09h07

    Lordon, à partir de 3 minutes 16 sur mediapart, obligé d’aborder le revenu de base sous la question ! 🙂

    http://www.youtube.com/watch?v=yN3_Tlk5vL8

    S’il en parle sous la question, je pose alors la question à Olivier : Quand donc le changement de paradigme monétaire que constitue le revenu de base sera-t-il abordé ici ? On se moque de sauver un vieux système, on sera plus intéressé de développer un système qui 1) renfloue les citoyens floués depuis 30 ans et 2) assure la transmission aux générations montantes pour tout « t »…

    Même Crouzet en parle ! http://blog.tcrouzet.com/2013/02/18/le-revenu-de-base-comme-jardin-deden/

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    • toutouadi // 24.02.2013 à 09h29
    • bizbee // 25.02.2013 à 20h42

      @ Galuel

      Bonjour,

      Souhaitez-vous vraiment en débattre ici puisque vous ne répondez habituellement pas aux questions? (ça s’apparenterait presque à du trollage !).

      Donc, pouvez-vous me répondre simplement et ici sans me renvoyer à 3 autres liens?

      1) Dans la théorie du revenu de base, quelle contrepartie “librement consentie” assure de créer suffisamment de valeur pour permettre une distribution « universelle » de cette valeur créée, y compris à tous ceux qui ne participeraient pas à cette création de valeur ?

      2) Par quel mécanisme s’opère alors la « redistribution » des richesses plus créées, nécessaire pour amortir les inégalités ?

      3) Dans le cas où 1) et 2) sont résolues ; sur quel principe éthique se repose un revenu de base équivalent pour tous, y compris aux « avantagés » de naissance qui ne participerait pas à de la création de valeur ? Ou plus crûment, est-ce moral d’imposer à des altruistes de payer pour des égoïstes (par le mécanisme sous-jacent du revenu de base, qu’il faut que vous « vulgarisiez » pour moi, qui se conçoit clairement s’énonce clairement) ?

      4) Imposer une solidarité entre génération (mécanisme induit du revenu de base), c’est ce qu’on fait actuellement en demandant à une génération de payer la dette de la précédente ; mais est-ce éthiquement si légitime?

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  • Tikehau // 24.02.2013 à 09h13

    Valérie Rabault et Karine Berger, toutes deux nouvelles députées socialistes élues en juillet 2012, sont les auteures à quatre mains de « Les Trente Glorieuses sont devant nous ». Ce livre fait la promotion d’une politique de relance industrielle planifiée, passant outre les contraintes budgétaires de l’assainissement financier imposé par la commission européenne. Le retour sur « investissement » attendu par cette loi sur la régulation bancaire n’est-il pas alors de se ménager la possibilité d’accès aux financements d’un « marché » libre sous conditions déjà pré-négociées avec nos chères banques françaises ?

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    • Souvarine // 24.02.2013 à 09h42

      Elles proposent de sortir de l’Euro dans leur bouquin???

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      • Tikehau // 24.02.2013 à 11h58

        Absolument pas.

        Associées aux visions et à la mise en œuvre des politiques économiques du PS (il s’agit d’une gouvernance idéologique comme pour la gouvernance précédente), pensez vous un seul instant que ces deux économistes professionnelles puissent envisager une sortie de l’euro ?

        On ne change pas une équipe qui DOIT gagner dans un environnement économique qui ne DOIT pas être remis en cause. UMP/PS même combat, même enfermement idéologique.

        Les raisons de cette épilepsie mentale peuvent s’expliquer. Nos élites sont « formatées » sur les bancs des mêmes écoles, en particulier l’ENA et X-Mines. Elles sont d’origines sociaux-culturelles identiques. Par conséquent elles sont incapables de « voir » le monde réel différent de celui qu’elles côtoient, tout comme elles sont incapables de concevoir collectivement un modèle de société adapté aux nouveaux enjeux planétaires.

        Pour comprendre ou tout du moins avoir une vision différente de l’économie, je vous invite à visionner cette vidéo (13 février 2013) http://www.youtube.com/watch?v=xxbjx6K4xNw et de consulter éventuellement le site http://www.manicore.com/ pour poursuivre une réflexion moins « éco » orthodoxe.

        Vous constaterez l’étonnement des sénateurs et des députés de la République à l’écoute attentive des propos du conférencier Jean Marc Jancovici et pourrez constater que certains d’entre eux quittent la salle alors que d’autres feront part de leur quête dans la vaine recherche de perspectives d’avenir pour notre (nos) société(s).

        Un comble pour une « élite » désignée pour diriger la cité.

        Je précise que certaines conclusions de Jean Marc Jancovici ne sont absolument pas conformes à mes opinions personnelles. Plus généralement en raison de son coté « ingénieur » qui lui fait perdre de vue l’essentiel : les technologies qui ont échappé aux « géniaux » concepteurs sont déjà la cause de catastrophes écologiques majeures. Réussir à imiter Dieu n’est pas être Dieu, sous toute réserve que celui-ci existe pour vous.

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        • Alain34 // 24.02.2013 à 12h19

          Quelles conclusions ? le nucléaire ?
          Justement, son coté « ingénieur » lui permet d’analyser les choses de manière froide, implacable et réaliste. Sans croire a la magie ou a certain dogmes. Et la conclusion dans un monde ou les ressources en pétrole commencent a baisser, où on en consomme (et gaspille) de plus en plus, seul le nucléaire peut limiter la casse. Je pense que pour lui, le nucléaire, c’est un peu comme la démocratie : le moins mauvais des systèmes… (dans la situation actuelle et encore pour quelques dizaines d’années, pas dans le monde des bisounours)
          Sa vraie conclusion, la plus importante a mes yeux c’est de dire aux politiques : « il vous faut proposer une vision au peuple ou ce sera le chaos. Et c’est votre job, a vous, les politiques de trouver cette vision, pas aux ingénieurs »

          Sinon, très beau texte, clair et net de F. Lordon, comme d’habitude.

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          • Tikehau // 24.02.2013 à 17h51

            Le nucléaire n’est pas dangereux, le nucléaire n’est pas dangereux, le nucléaire n’est pas dangereux, le nucléaire n’est pas dangereux… car « les ingénieurs analysent les choses de manière froide, implacable et réaliste ».

            Publié hier :

            http://www.lefigaro.fr/environnement/2013/02/23/01029-20130223ARTFIG00477-des-fuites-radioactives-sur-le-site-nucleaire-d-hanford.php

            Bien évidemment le stockage des déchets ultimes est garanti pour plusieurs milliers (ou millions ?) d’années.

            Nous sommes rassurés : la situation est toujours sous contrôle.

            Si vous avez le temps faites donc une recherche complémentaire sur « piscine Fukushima ».

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          • Alain34 // 25.02.2013 à 10h21

            @Tikehau : je n’ai pas dit ca. Et il ne me semble pas que JMJ l’ai jamais dit.
            Mais le fait est que quand il n’y aura plus de pétrole ou du moins qu’il sera a un prix prohibitif, pour conserver nos modes de vies et se passer du nucléaire, il faudra avoir de sacrées bonnes idées ou aller creuser dans les mines de charbon…
            Mais on a aussi le droit de penser que le pétrole sera toujours là…

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        • Souvarine // 24.02.2013 à 13h13

          @Tikehau

          Ma remarque était ironique, ne voyant pas vraiment Rabault/Berger appeler à sortir de l’Euro ou à grimper sur les barricades. J’avais simplement l’impression que essayiez de nous vendre l’idée absurde d’une politique passant outre le carcan imposé par la commission tout en restant dans l’Euro.

          Quant à Jancovici, ne fait-il pas partie de ceux qui expliquent la crise de 2008 par la hausse des prix du pétrole? Si tel est bien le cas, il s’agit là pour moi d’un manque de sérieux rédhibitoire.

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          • Tikehau // 24.02.2013 à 13h43

            Pour faire court il ne s’agit absolument pas de la hausse des prix du pétrole, il ne s’agit que des volumes.

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          • Souvarine // 24.02.2013 à 15h33

            Ce que je veux dire, c’est que la crise dite des « subprimes » est une crise de type classique qui ne peut être correctement comprise et analysée qu’en des termes d’économie politique.
            Il existe aujourd’hui tout un mouvement réductionniste qui tente de substituer à cette dernière des explications mono-causales de type écologique, je ne sais pas si c’est le terme qui convient mais je n’en trouve pas de meilleur à l’instant (peak-oil,…). Explications qui rencontrent un certain public, qui a sans doute des craintes légitimes sur l’état de notre planète et des ses ressources, mais qui de ce fait peut parfois se laisser berner par d’habiles bonimenteurs.

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          • Inox // 24.02.2013 à 17h16

            Avec les légions de bonimenteurs qui nous entourent, parfois seule l’expression « Qui vivra verra » m’inspire.

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          • Alain34 // 24.02.2013 à 17h21

            Il me semble pas que JMJ tente d’expliquer ou de trouver des causes à la crise de 2008.
            Son truc c’est plus la transition énergétique, les réserves d’énergies fossiles, le réchauffement climatique, etc.. et surtout, le fait que quand on aura bien pourri la planète, consommé la majeure partie des réserves d’énergie fossiles, etc etc, subprime ou pas, on sera comme des cons.

            Quand a 2008, sans doutes que sans la crise des subprime ca aurait péter d’un façon ou d’une autre.. peut etre, sans doute un peu plus tard… ne pas oublier qu’avant même la crise des subprime le pétrole avait commencé a augmenté considérablement… et que c’est justement la crise qui l’a fait revenir a des tarifs plus raisonnables…..

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          • Souvarine // 24.02.2013 à 18h04

            @Alain34

            Pourtant : http://www.manicore.com/documentation/articles/Subprime.html

            Citons le : « Il est ainsi impossible de démontrer formellement que la crise financière actuelle est la conséquence de la hausse du prix des hydrocarbures, mais elle est cohérente avec cette hausse, exactement comme l’été 2003 n’est peut-être pas la conséquence du changement climatique, mais c’est un processus cohérent avec ce qui est attendu. Fannie Mae et AIG, victimes du baril ? C’est bien possible, avec un enchaînement qui serait le suivant : énergie qui monte trop vite -> récession et chômage (normal, cf ci-dessus) -> défaut de paiement des emprunteurs qui ont emprunté à des banquiers qui pensaient que, grâce à la croissance, les insolvables d’aujourd’hui seraient solvables demain -> faillite des établissements de crédit. La titrisation a aidé, mais elle n’a pas créé la récession ; elle a simplement aidé à rendre le problème un peu plus systémique. »

            Sa chronologie des évènements n’est même pas correcte. Les prodromes de la crise se font sentir dès 2006. Le chômage prend son envol début 2008.

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          • Alain34 // 25.02.2013 à 10h32

            @Souvarine : Oui, les prodromes de la crise se sont sans doutes fait sentir des 2006 et le chômage a commencé au augmenter en 2008… mais les choses ne sont pas instantanées et pourquoi pas une ‘double crise’ qui tombe au même moment ? l’une accélérant l’autre ?

            Le problème de l’énergie c’est qu’il va être beaucoup plus difficile et douloureux a régler que celui des subprimes et autres titrisations ou bidouilles financières. Et avec des conséquences bien plus graves sur le long terme. Le plus dramatique serait d’essayer de régler, ou plutôt de maquiller a court terme les problèmes de l’énergie avec des bidouilles financières… et je me demande si c’est pas ce qui risque de se passer pendant un certain temps.

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        • FJa // 24.02.2013 à 18h22

          La prestation brillante est, mais absolument pas intégrable, trop longue, absence le plus souvent des visuels commentés, caméra quasi fixe (toujours sur l’intervenant), etc.
          Démonstration par l’absurde de l’inefficacité informationnelle au minimum des enregistrements de ce type de séance, voire pour les auditeurs aussi (raisons : possibilité d’attention, de mémorisation, etc.)
          Quel est le coût en énergie de ce type de prestation ?

          Je retiens, comme une piste d’analyse, mais avec un grand intérêt, la déconnections prix/volume et la connections énergie/Pib. C’est tout ! Ce n’est pas rien, mais fort peu utilisable sauf comme une foi puisque je serai incapable d’en faire une démonstration…

          Le site par sa profusion d’item me semble de peu de secours. On est loin de la clarté d’un F. Lordon (qui de plus fourni à pour l’assimilation de ce qu’il avance des ouvrages conséquents).
          Jean Marc Jancovici devrait peut-être écrire sa prestation de cet audience qui semble être une synthèse de ses points de vue. En attendant pour en avoir une idée synthétique l’article de Wikipédia ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marc_Jancovici x). C’est ce que j’ai pu trouver. Avis aux conseils plus pertinent !

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        • bizbee // 25.02.2013 à 18h44

          « Plus généralement en raison de son coté “ingénieur” qui lui fait perdre de vue l’essentiel : les technologies qui ont échappé aux “géniaux” concepteurs sont déjà la cause de catastrophes écologiques majeures. Réussir à imiter Dieu n’est pas être Dieu, sous toute réserve que celui-ci existe pour vous. »

          peut-être devriez vous vous intéressez au concept de Pharmakon de Stiegler.
          http://www.arsindustrialis.org/pharmakon

          ou bien plus simplement lire « pourquoi j’ai mangé mon père » (très court et très drôle)

          comprendre que l’outil (ici le « nucléaire ») ne doit pas être le bouc-émissaire, c’est son utilisation qui doit être analysée…
          C’est un peu comme si on avait refuser le feu sous prétexte qu’il peut déclancher des incendies.

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          • Tikehau // 25.02.2013 à 19h23

            Merci pour la proposition de lecture mais la comparaison que vous faites avec le feu est risible : la maitrise du feu par l’homme préhistorique est prouvée sur des sites datés de 400 000 ans avant notre ère. Et aujourd’hui nous avons les pompiers vulgairement appelés « les hommes du feu ».

            Ce que je me permet de remettre en cause dans le nucléaire (civil et militaire) se sont des problèmes structurels qui ne sont absolument pas résolus technologiquement. On parle bien de « technologie » !

            Les questions que nous pouvons nous poser sont :

            – avons trouvé une (des) solutions pour le retraitement et le stockage sécurisé des déchets ?

            – chauffer de l’eau avec une « bombe » est-il le top de l’optimisation technologique ?

            – la plomberie nucléaire qui contrôle une « bombe » est-elle fiable ?

            Je tiens toutefois à rajouter que je suis convaincu que de nouvelles technologies nucléaires propres et respectueuses de la Vie sur notre planète ne demandent qu’à être développées.

            Le véritable enjeu réside donc dans la mise oeuvre de plans de recherche et développement soutenus par des financements publics nationaux ou internationaux ET la gestion exclusive de l’énergie sous le giron des Etats. Le dernier point est une conclusion de JM Jancovici.

            ,

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          • bizbee // 25.02.2013 à 19h44

            je ne comprend pas votre argument pour dire que la comparaison est risible…
            les réflexions philosophiques qu’auraient pu se poser des hommes préhistoriques quant à la découverte du feu, c’est évidemment de l’humour; mais l’idée est qd mm là.
            bref si vous aimez rire, lisez vraiment ce bouquin (tout petit).

            « Je tiens toutefois à rajouter que je suis convaincu que de nouvelles technologies nucléaires propres et respectueuses de la Vie sur notre planète ne demandent qu’à être développées.

            Le véritable enjeu réside donc dans la mise oeuvre de plans de recherche et développement soutenus par des financements publics nationaux ou internationaux ET la gestion exclusive de l’énergie sous le giron des Etats. Le dernier point est une conclusion de JM Jancovici. »

            bon ben on est d’accord alors…
            j’ai cru que vous étiez contre le nucléaire parce que dangereux, dsl…

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    • Gribouille // 24.02.2013 à 18h38

      On peut ajouter que Jacques Sapir a critiqué aussi Karine Berger puisqu’elle était chargée du modèle MESANGE utilisé au ministère de l’Economie et des Finances.
      En choisissant un niveau de multiplicateur faible, elle validait de fait les politiques d’austérité. Personnellement, une économiste qui ne sait pas que le multiplicateur est instable, et peut être très élevée en période de crise….. J’ai quelques doutes sur ses compétences……. Encore un ingénieur qui s’est mis à l’économie en oubliant de bosser les fondamentaux.

      « Il est par ailleurs incroyable, au sens premier du terme, que devant la circulation de textes convergeant quant à la question de la valeur du multiplicateur, et ce dès 2011, le gouvernement, qu’il s’agisse du gouvernement Fillon ou de celui de Jean-Marc Ayrault, n’ait pas pris les mesures qui s’imposaient pour que l’INSEE refasse ses calculs. Il ne s’agit pas ici d’accabler des collègues. Travailler pour le gouvernement est un métier ingrat. La responsabilité est ainsi partagée entre les conseillers du gouvernement, qui n’ont pas soulevé le problème, et les responsables de l’INSEE qui n’ont pas spontanément présenté une autre version de leur modèle « MESANGE » en y incluant des valeurs plus réalistes du multiplicateur. Il faut y voir tant l’acharnement idéologique de certains, telle Karine Berger, que la volonté de déni de la réalité d’autres, comme Pierre Moscovici, ci-devant Ministre des Finances. »

      Jacques Sapir
      http://russeurope.hypotheses.org/895

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      • Souvarine // 24.02.2013 à 19h08

        Berger est une des conceptrices de MESANGE, de là à dire que c’est elle qui choisit les paramètres pour le faire tourner à Bercy. Bon, Sapir a peut-être ses infos.

        Ceci dit, elle n’a pas l’excuse des politiques qui ne comprennent probablement rien aux modèles macro qui sont censés les aider.

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  • cording // 24.02.2013 à 11h13

    La réaction de la jeune député socialiste est bien caractéristique de la naïveté des socialistes voire de leur lâcheté devant les riches et les puissants auxquels ils n’osent surtout pas déplaire. Pour moi il n’y a pas de surprise à ce que la montagne des bons sentiments socialistes accouchent d’une souris législative. Déjà comme Jospin entre 1997 et 2002 qui fût le roi des privatisations et des licenciements boursiers. Pourtant ils pourraient faire autrement en écoutant plus Lordon, Sapir, Gréau, Todd, Quatrepoint entre autres gens qui pensent en dehors des sentiers battus de la doxa néolibérale et européiste à tout crin.
    On en vient à se demander s’il ne faudrait pas s’attendre à l’élection de Marine Le Pen en 2017 pour sortir de ce bourbier et de cette classe dirigeante autiste. Comme le dit Emmanuel Todd il faudrait un choc tel Mai-Juin 40 pacifique pour nous débarrasser de cette oligarchie incapable et malfaisante.

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    • yvan // 24.02.2013 à 11h51

      Laissez d’abord cette « chère » Marine se remettre des vérités reçues en Angleterre…

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      • Bruno L // 24.02.2013 à 19h56

        Quelles sont ces vérités qui seraient venues de la perfide Albion ou de la City?

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        • chris06 // 24.02.2013 à 22h10

          @Bruno Lemaire

          le fait qu’avoir sa propre monnaie, la dévaluer de 20% en monétisant la dette publique et en faisant tourner la planche à billets, contrairement à ce que veut faire croire le FN et comme on peut le voir au Royaume Uni qui est une économie d’une taille comparable à la France, n’est pas une solution à la crise…

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          • chris06 // 25.02.2013 à 12h38

            Cher Bruno,

            dans cet article vous dites vouloir reprendre notre souveraineté monétaire mais concrètement pour en faire quoi, si ce n’est dévaluer notre monnaie en monétisant la dette publique comme le font le Royaume Uni, les Etats Unis ou le Japon qui pourtant ne se portent pas mieux grâce à cela?

            Vous dites vouloir mettre en place un protectionnisme intelligent visant l’équilibre commercial mais concrètement cela veut dire taxer les produits en provenance de l’Allemagne ou de la Chine avec qui nous avons les plus grands déficits mais quelle sera, selon vous, la réponse de ces pays si ce n’est taxer pareillement les produits en provenance de la France? Et que ferez vous vis à vis des pays avec lesquels nous avons un surplus commercial?

            Amicalement.

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          • Bruno L // 25.02.2013 à 18h52

            Cher Chris06.
            Pour la souveraineté monétaire, nous sommes en train de travailler sur une version ‘moderne’ du 100% monnaie, sachant qu’une dévaluation ne peut être qu’une action « one shot » totalement insuffisante.

            En ce qui concerne le protectionnisme intelligent, j’ai évoqué la charte de la Havane, et le « droit à l’importation » sur différents sites. Je le précise ici par un exemple.
            Supposons que ce droit à l’importation – dont l’assiette peut dépendre du secteur considéré, ou de la zone géographique considérée – concerne l’ensemble des échanges entre l’Allemagne et la France, en supposant que le déficit soit en notre défaveur de 20 milliards de dollars, pour une exportation vers l’Allemagne de 100 milliards de dollars.
            Ce droit à l’importation pourrait être de 20% sur le volume échangé, c’est à dire qu’un exportateur français exportant 200 millions vers l’Allemagne générerait de ce fait 40 millions de droits à importer, qu’il pourrait revendre soit à une entreprise « partenaire » voulant importer des biens allemands, soit à un marché d’importateurs potentiels. C’est une solution relativement libérale, qui n’impose nullement de diminuer nos échanges, bien au contraire, mais simplement de les équilibrer. Je ne vois pas pourquoi il y aurait nécessairement des mesures de rétorsion.

            Très cordialement,

            Bruno L, club Idées Nation

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    • Eva Green // 24.02.2013 à 14h17

      Et peut-être bien avant 2017, Monsieur Cording !

      L’élection à l’Assemblée européenne, c’est l’année prochaine.

      Un boulevard pour le Front national et le Front de gauche.

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      • chris06 // 24.02.2013 à 22h24

        « Un boulevard pour le Front national et le Front de gauche. »

        on parie que le FN et le FdG auront beaucoup moins d’élus l’année prochaine aux élections européennes que l’UMP et le PS?

        En 2009, le FN et le PC ont eu 7 élus sur 78, l’UMP et le PS ont en eu 48, sept fois plus. Qu’appellez vous « un boulevard » en 2014?

        A vous lire j’ai l’impression que vous faites partie des gens qui prennent leurs désirs pour des réalités…

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  • caroline Porteu // 24.02.2013 à 11h42

    Réinformation : vous trouverez l’intégralité des sources sur mon billet de blog . Il y a trop de liens pour pouvoir les mentionner ici , çà bloquerait la publication du commentaire . Le problème va bien au delà de la France .

    Le risque systèmique n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui .

    Et les financiers fous qui dirigent les USA comme ceux qui dirigent l’Europe sont en train de tout préparer pour que cette future crise les épargne partiellement .. de manière à ce qu’ils puissent continuer leur travail de destruction . Alors même que nous sommes en train de promulguer une loi de soi-disant séparation des activités bancaires totalement vidée de son contenu , il parait essentiel de voir ce qui se passe vraiment …

    Aux Etats Unis , la reprise est un leurre . Elle n’existe pas comme le montre 14 indicateurs économiques essentiels issues du Bureau of Labor Statistics qui sont listés dans l’article de Kenneth Shortgen (1)

    Comme le dit Lee Adler depuis deux ans , la FED manipule les indices boursiers , elle vient même de le reconnaitre .. !!! Les indices sont la seule chose qui donne un « sentiment » de reprise . Et Dick Fisher , Président de la Dallas Federal Réserve Bank aura au moins eu l’honneteté de le reconnaitre . (2)

    On Feb. 21, the president of the Federal Reserve’s regional bank in Dallas admitted in an interview that the recent gains in the stock market have come not through improvements in corporate fundamentals, or sustainable economic recovery, but instead through the artificial manipulation by the U.S. central bank in the markets themselves.

    L’Etat de Virginie vient de commencer l’étude de l’instauration d’une monnaie alternative au dollar (3) (4), sous forme de pièces d’or et d’argent, ces pièces ayant déjà été reconnues également comme moyen de paiement en UTAH .

    La FDIC qui est l’organisme d’assurance des dépôts des particuliers aux Etats Unis vient d’instaurer un plafond à ces garanties le 1er Janvier 2013 , plafond qui n’existait pas auparavant . (6), (5)

    Le Président de la Citibank , Michael E. O Neill , ardent défenseur de la Loi de séparation des activités bancaires vient de changer totalement son fusil d’épaule au prétexte que la situation économique ne s’y prête plus :
    Even thinking about breaking up is hard to do (7)

    En Russie les banques étrangères ont désormais l’interdiction d’ouvrir des filiales .(8)

    Début Février , le système Irlandais a failli s’effondrer . Il a été sauvé in extremis et en une nuit par un incroyable tour de passe passe qui remet d’ailleurs totalement en cause tout le système Européen , puisque les technocrates Européens sont les premiers à ne pas respecter le contenu des traités ..
    L’accord historique conclu avec la BCE consiste très exactement à faire financer l’Etat Irlandais directement par la BCE de la manière suivante

    Comment l’Irlande a liquidé son fardeau bancaire en une nuit(9)
    La reconnaissance de dettes du gouvernement irlandais envers l’IRBC est remplacée par le versement direct à la BCE d’une obligation d’Etat irlandaise de 40 ans de maturité et portant intérêt à 3%.

    On se demande d’ailleurs à quel titre et en fonction de quels critères la BCE s’arroge le droit d’imposer un taux de 3% sur cette obligation de l’Etat Irlandais, alors qu’il y a moins d’un an, elle consentait un taux de 1% au système bancaire.

    L’un des fondements de nos démocraties est bien l’égalité du citoyen devant la justice , surtout celle du contribuable devant les taux financierss !!! …
    Cette invraisemblable sauvetage a entrainé l’écriture d’un scénario de fiction que je ne peux que vous recommander de lire sur un montage identique qui ferait économiser plus de 30 milliards d’euros au budget de la France .

    Estompe de la dette Française (10)

    Et enfin , pour montrer combien la crise de liquidités est en train d’atteindre un paroxysme , le niveau de remboursement des Banques Européennes à la BCE est largement inférieur aux attentes, ce qui indique une tension montant sur les marchés financiers :
    (11)Europe’s Banks Not as Healthy as Thought

    Le risque systèmique n’a jamais été aussi important …

    http://fipcarolinep.xooit.fr/t212-Le-risque-syst-mique-atteint-son-paroxysme.htm

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    • Bruno L // 25.02.2013 à 11h59

      Même si Olivier Delamarche ne propose aucune solution – autre que miser sur l’or, ce qui n’est pas une solution « économique », mais juste une solution de « sauvegarde » – il dit, lui aussi, que les statistiques actuelles sont soit truquées soit sans aucune valeur, et que les diverses formes de Q.E sans objectif réel autre que celui de « gagner du temps » sont une vaste fumisterie. Ce n’est pas ainsi que l’économie réelle sera sauvée.

      Très cordialement

      B.L.

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  • yvan // 24.02.2013 à 11h45

    Monsieur Lordon, merci pour votre texte des plus limpides.

    Ceci écrit, je n’ai pas encore aperçu (mais je peux me tromper) aperçu, donc, le moindre commencement de début d’ébauche de régulation de la finance où que ce soit sur la planète. Au mieux, toute modification du fonctionnement des banques augmente-t’il le shadow-banking…

    Et, comme écrit de ma part sur le blog de Jean Gadrey, SI cela devait être commencé, encore ne serait-ce qu’UNE minuscule pierre à l’édifice.
    Je vous connais suffisamment pour savoir que vous êtes aussi de cet avis, notez…

    Bonne suite à nous et à cette charmante crise.

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  • jeff // 24.02.2013 à 12h33

    je viens de voir les manifestations en espagne . on est pas loin de la révolution .
    Toutes les professions manisfestent au crie de démission

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    • yvan // 24.02.2013 à 13h14

      « Non, Jeff, y’aura pas de révolution, tu sais… » « Viens, il me reste trrois sous, on va aller les boire… »

      Pas de révolution en Espagne. Sinon, un gouvernement de technocrates aurait déjà été nommé… « Regardes la Grèce, Jeff, t’es pas tout seul… »

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      • yvan // 24.02.2013 à 14h09

        Pour pousser un peu plus loin que le répertoire de Brel, j’ignore vos connaissances en géo-histo-politique économique.

        Vous avez donc DEUX écoles pour museler-contenir un peuple, soit, les pauvres.

        – l’école autrichienne. Et dans le mot, il y a chienne.
        Soit, le maintien de l’ordre, c’est à dire l’appui de l’autorité par les armes. Inspiration extrême-droite, naturellement

        – l’école des chicago-boys, soit, un conflit, révolution ou guerre, mais CONTRÔLÉ à son profit. Cowboys obligent.

        En face des historiques de chaque pays capitalistes, soit 99,9 % de la planète, il suffit d’appliquer une solution ou l’autre.
        Tout simplement.

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      • jeff // 24.02.2013 à 14h46

        je pense mon cher yvan qu il va falloir sortir de cette europe qui nous tue.inspiré ,d une politique a la maguarette tachter comme je viens de voir le docu sur france 2 beaucoup de similitude.et je souhaite que la france se reveille car , on nous endort

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        • yvan // 24.02.2013 à 14h56

          D’accord, ça permet de mieux situer.

          Donc, nul en histo-géo-politique.

          Cela fait un boulevard ouvert à Soros qui vient de gagner juste un milliard en pariant sur la chute du Yen et un futur MEGA-boulevard sur ce que ce demande un paquet d’ « analystes », soit :

          Pourquoi ne recommence-t’il pas avec la Livre..??
          Car je vous rappelle que le FMI, qui a aidé la GB en 93, n’a pas non plus des fonds infinis… Même chose pour l’endettement des banques centrales mondiales. Elles peuvent avoir le droit de plier des genoux…

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          • bizbee // 25.02.2013 à 19h52

            « D’accord, ça permet de mieux situer.

            Donc, nul en histo-géo-politique. »

            triste réflexe de classe très franco-français… d’abord on cherche où caser son interlocuteur, pis si elle est différente de la sienne on le méprise…

            désolant

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    • Vince // 24.02.2013 à 14h58

      Peut-être encore plus près de la Révolution qu’on ne le croit : Pour la première fois dans son histoire, l’Espagne « de la rue » appelle à l’abolition de la monarchie !!

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  • Titi91 // 24.02.2013 à 14h17

    Texte un peu long à mon goût, mais bien écrit c’est vrai.
    Le seul hic, c’est qu’ayant lu beaucoup d’informations à ce sujet grâce à ce blog, et d’autres, j’en viens à être insatisfait. La crise est là, j’ai compris, j’aimerais une force nouvelle pour crever l’abcès et qu’on puisse panser nos plaies et vivre à nouveau. Actuellement, c’est du cauchemar éveillé.
    Qu’on ne parle plus de naïveté ou d’incompréhension des gens qui nous gouvernent. Ils sont plus intelligents que moi (je n’ai pas fait polytechnique), savent ce qu’est un CDS, CDO, effet de levier etc…
    Ils mentent au peuple et nous appauvrissent.
    Je souhaiterais maintenant des médias (comme M. Lordon) qui ouvrent les yeux aux masses, et qu’on chasse cette caste parasitaire, démocratiquement si possible.

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    • caroline Porteu // 24.02.2013 à 14h23

      @Titi91
      Non ils ne le savent pas .
      Et comme ils font confiance à des gens qui sont directement issus du lobby en question , ils ne risquent pas de l’apprendre .
      Rappelez moi quelle fut la première nomination de Hollande à son arrivée à l’Elysée ..
      Un certain Emmanuel Macron . Vous irez regarder son CV ..

      Cela dit , il ne fait pas la différence avec son prédecesseur , Macron n’a fait que remplacer PEROL

      Le clivage et la couleur de l’étiquette permettent de faire passer beaucoup de choses .. Pendant que les gens se focalisent sur ces combats stériles , ils ne s’occupent pas du fond ..

      En France on appelle çà : le combat gauche/droite qui permet de faire passer les plus grosses escroqueries

      Le jour ou un Frédéric Lordon dont les analyses sont remarquables fera cette prise de conscience , nous aurons fait un gigantesque pas en avant .

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      • Eva Green // 24.02.2013 à 14h38

        Caroline Porteu,
        je ne m’y retrouve pas.
        Nos hauts dirigeants politiques (!) sont-ils complices ou naïfs ?

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        • caroline Porteu // 24.02.2013 à 15h38

          @Eva Green

          Je dirais les deux ..
          Ils n’ont pas forcément la formation nécessaire pour saisir les enjeux et ce ne sont pas les hommes de main qu’ils ont choisi comme conseils qui risquent de les aider à comprendre les véritables enjeux .

          La presse a abdiqué son rôle d’information et la presse est un pouvoir essentiel d’information .

          A partir du moment ou la presse elle même censure les sujets essentiels , ou elle diabolise ceux qui se permettent d’émettre une pensée différente, tout le processus d’une dictature est en place puisque la propagande a remplacé l’information .

          Donc cet abandon médiatique empire l’ignorance des politiques .. les incite encore plus à se retourner vers leurs « experts » qui ne font rien d’autre que dispenser le politiquement correct pré-maché pré digéré ..

          La boucle est bouclée .

          Regardez la censure qui accompagne les propos d’un Stiglitz , qui est quand même un prix nobel d’économie et qui a assumé des fonctions essentielles de Vice Président de la Banque Mondiale .. ou d’un jacques Sapir .. C’est la même censure qui fait que les propos d’un ALLAIS sont désormais systématiquement censurés ..

          ils ne font pas partie de la pensée politiquement correcte actuellement en vigueur : pire , ils pourraient même inciter les politiques et le peuple à réfléchir ..

          L’étude de notre système médiatique actuel montre à quel point nos démocraties sont corrompues dans leurs propres fondations : on nous laisse croire qu’elles existent encore mais c’est faux : aucune démocratie ne peut exister sans une presse libre et indépendante et l’une des caractéristiques des dictatures est bien le muselage de la presse …

          Nous y sommes : simulacres de démocraties dans lesquelles on laisse le bon peuple penser que le politique qu’il a élu a encore un pouvoir … En fait il n’en a plus aucun .

          Internet est peut etre ce qui nous sauvera , et c’est d’ailleurs ce qu’a déploré Bzrezinsky à la conférence de l’EFNI , cette prise de conscience des masses de populaires , grâce à des systèmes comme internet , qui empêchait les USA d’atteindre leurs objectifs .

          J’ai parlé à plusieurs reprises de cette invraisemblable conférence , et de cet encore plus invraisemblable aveu. La première fois que je suis tombée dessus , je me suis demandée si Bzrezinski avait juste trop bu lorsqu’il l’a prononcée ..
          Inutile de vous dire qu’elle n’a pas fait la une de nos journaux ..
          Ni la conclusion de BHL qui a fait le discours de clôture .. il a du avoir trop peur qu’on s’intéresse au discours d’ouverture .

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          • chris06 // 24.02.2013 à 22h32

            Je ne vois pas de censure, Stiglitz est publié dans les grands journaux et invité par la présidence de la république pour tenir ses jolis discours et Sapir passe à la télé et leurs idées sont reprises partout sur internet.

            Les deux ont le point commun d’être des néo-keynesiens, c’est à dire tout à fait dans l’idéologie dominante qui veut faire croire qu’un plan de relance étatique « intelligent » permettra de retrouver la sacro-sainte croissance.

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      • remilebrun // 24.02.2013 à 15h04

        Avec ses limites le débat à l’Assemblée nationale a pourtant bien discuter d’un Glass-Steagall français. Les questions tournant autour du pot (celui de ce risque systémique)
        Le problème c’est que, quand il y a des initiatives intéressantes (3 amendements proposait la scission stricte à la place de la filialisation), personne n’en entend parler. Et forcément quand les rideaux sont descendu le chantage au sein de l’Assemblée fait rage.
        Regardez le moment où les amendements ont été rejeté : http://www.dailymotion.com/video/xxniek_reforme-bancaire-le-honteux-rejet-des-amendements-pour-couper-les-banques-en-2_news#.USocYBmcBFR
        Là où les décisions sont prises il y a bataille. Avec des soldats en caoutchouc, certes, mais il y a des braises sur lesquels soufflés!

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      • Mankind // 24.02.2013 à 20h25

        Il s’agit plus simplement de mener une politique contracyclique.

        Or, c’est souvent le contraire qui est fait. Au cours des années Jospin, la France bénéficiait d’un environnement mondial très favorable et connaissait une bonne croissance. L’argent rentrait facilement. Que croyez vous qu’il arriva ? La droite de l’époque accusa la gauche de cacher l’existence d’une « cagnotte ». La gauche, au lieu d’expliquer que c’était le moment d’en profiter pour diminuer la dette et qu’il serait même judicieux d’augmenter les impôts pour la faire baisser plus rapidement, utilisa ladite « cagnotte » pour baisser les impôts (donc n’a rien branlé sur le structurel).

        Actuellement, la conjoncture est défavorable, et on devrait pouvoir utiliser la dette pour limiter la casse, mais on prétend qu’on ne peut pas, et on augmente les impôts, alors même qu’il faudrait les diminuer.

        Et excusez moi, mais la chasse aux sorcières n’a jamais résolu les problématiques de fond.

        Lordon est intelligent mais trop orienté.

        Quant au socialisme d’aujourd’hui ces mots dérivent tout autant que le arguments droitier utilisés hier par le gouvernement précèdent sur divers sujets et d’autres populations.

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  • Alix // 24.02.2013 à 16h28

    « Ne connaissant pas à Karine Berger de lien financier crasseux avec les institutions bancaires »

    D’après sa page wikipedia, « Elle est recrutée, en 2008, comme directrice du service des études économiques chez Euler Hermes jusqu’en 2012. »…..

    On est donc exactement dans le même schéma qu’avec Valérie Rabault.

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  • Mankind // 24.02.2013 à 20h53

    Ne cherchez pas à affaiblir d’avantage l’Europe quand la guerre économique est au plus haut et quand notre position est d’ors est déjà bien affaiblie.

    C’est une attitude, idéologique certes respectable mais dont la finalité est contre-productive.
    Enfin c’est mon opinion

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  • chris06 // 24.02.2013 à 23h29

    Lordon est un néo-marxiste qui pense que le socialisme, c’est à dire ceux qui veulent encore plus augmenter la sphère de l’Etat, est la solution à la crise. Il fait partie de ces gens, qui représentent la pensée dominante en France, qui veulent faire croire que la crise est le résultat du libéralisme et du manque d’Etat et de régulation. Or c’est un fait incontestable que jamais dans l’histoire, à part durant les périodes de guerres, la part de l’Etat et des administrations publiques a été aussi importante qu’aujourd’hui et durant cette dernière période. La part des dépenses des admin.publiques dans le pib est de 56% aujourd’hui et n’a cessé d’augmenter sur le long terme au cours des 50 dernières années, elle était de seulement 35% durant les trente glorieuses

    Mais Lordon et tous ses acolytes amoureux de la planification étatique qui continuent, fondamentalement, à croire en l’absolutisme du souverain, c’est à dire en l’idée que l’Etat sait mieux ce qui est dans leur intérêt que les gens eux mêmes, réclament encore et toujours plus d’Etat.

    Cela nous a donné dans de nombreux pays européens la confrontation entre le national socialisme et le communisme pendant l’entre deux guerre, qui sont les faces opposées d’une même pièce, les versions nationaliste et internationaliste de la même croyance en l’absolutisme du souverain et l’idéologie qui veut que l’Etat et son intervention dans l’économie peuvent sauver les gens de la misère, et on est bien parti pour refaire la même erreur dans les années qui viennent! En fait, cette croyance en l’interventionisme étatique comme solution aux problèmes des gens est la principale cause de la déresponsabilisation et de la corruption qui gangrènent la société française comme celle de la plupart des pays occidentaux.

    La véritable nouveauté ce n’est pas Lordon et tous ceux qui prétendent, de droite comme de gauche et de manière purement démagogique, vouloir s’attaquer à cet « ennemi invisible qu’est le monde la finance », mais serait qu’émerge dans le paysage politique français une véritable alternative libérale de gauche. Mais il y a eu un tel bourrage de crâne contre le libéralisme ces dernières années de la part de la grande majorité des intellectuels français que c’est malheureusement improbable.

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    • Mankind // 24.02.2013 à 23h56

      Heureux de vous l’entendre dire car ce blog, sous de bonnes intentions et un sentiment de révolte légitime, part un peu dans tous les sens et surtout dérive dans un jugement troppolitique et trop à gauche parfois là où nous devrions rester factuel et technique dans l’analyse.

      Regardons les monnaies, regardons ce qui se passe aujourd’hui c’est là le problème… On à plus l’endettement comme relai de croissance alors on mise sur la monnetisation.

      Regardons l’Ex l’or/argent depuis 2 ans, plus personne ne crois dans les devises… Regardons les portefeuille, Gold, Silver, les achats de fôret, et les biens mobiliers.

      Regardez la £ hyper faible fasse aux autres devises et qui, suite à l’annonce de son downgrade la semaine derniere par Moody’s décide sans vergogne de faire du QE…

      Remarquons très clairement l’entrée en guerre des banques centrales des pays latinos-américains.

      Voir la BoJ en mode Napoléon qui souhaite exporter ni plus ni moins sont inflation (et les Allemands sont en trains de comprendre où ça peut mener leur industrie…) (EURJPY ou USDJPY c’est hyper volatile)

      Regarder la dernière étude HSBC Global Research par exemple…

      En + de ça tout le monde sent la bulle grossir sur les oblig high yields, donc les PIIGS entre autre, et dont les grosse bancaire Euro sont pleine… ça se revend mm pas à 5/6%… encore pire que sur le marché action où tous les insiders sont short (et on déjà vendu)…

      On s’en fou de l’idéologie à la Lordon, on va refaire le monde plus tard, bordel là on est en guerre clairement et c’est plus passionant à commenter de que de vouloir combattre le capitalisme une fleur à la main avec le phrasé de Robespierre.

      « History teaches that war begins when governments believe the price of aggression is cheap. » Ronald Reagan

      Fight is about punching first, not talkin’ …

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      • caroline Porteu // 25.02.2013 à 11h43

        @Mankind
        Pour moi le clivage politique actuel et stérile car il fait perdre de vue l’essentiel et surtout il empêche un rassemblement avec une vraie cohésion nationale sur des éléments de bon sens ..

        Pour çà que j’essaie d’éviter les termes issus des idéologies du XIX et du XXème siècle .. A cause de leur « connotation politique » .. cette sémantique divise au lieu de rassembler .

        Par contre , là ou je diverge d’avec vous , c’est que pour comprendre ce qui se passe vraiment, il faut impérativement se référer aux grands principes philosophiques humanistes sur lesquels se sont construites nos démocraties , bien avant Marx . Si on ne fait pas cet effort , on reste en superficie.

        Et notre plus gros problème actuel c’est que nos démocraties sont déjà mortes , mais la prise de conscience n’est pas encore vraiment faite .. Et là je parle des fondements juridiques comme la séparation des pouvoirs , législatif , exécutif et judiciaire .

        Le cas Irlandais que je viens de citer dans mon billet sur le risque systémique est exemplaire pour cette démonstration ..

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        • Mankind // 25.02.2013 à 12h40

          Au fil des reportages, articles, dossiers et blogs en tous genres, et depuis de nombreuses années, on constate qu’entre les fraudes diverses et variées, l’incompétence des élus et les nombreuses mauvaises gestions des organismes étatiques, les montants de tout cet argent gâché atteignent des sommets. Mais aucun gouvernement de gauche comme de droite n’a le courage de mettre de l’ordre.

          C’est à en devenir poujadiste.

          Les soviétiques à la Lordon ont bon dos de vouloir plus d’Etat là ou celui-ci démontre qu’il est dans l’incapacité ni d’assumer son rôle régalien ni d’être un vrai gestionnaire de long terme.

          Si on est pas devenu communiste c’était aussi pour ça.

          Les étatistes voient toujours la politique comme un métier, une carrière et ça les rends aveugle au point de plus voir que la notion d’engagement réel est dégagée au profit de la problématique de réelection.

          Et c’est pas Julliard qui a dit dans Marianne (pourtant pas à droite) que la réelection est le pire énemi de la démocratie ?

          Je ne crois pas en « plus d’état » tout comme je ne crois pas en « plus de régulation », ça n’a jamais marché.

          Quant à nous, le tabou est dans le refus de baisse des dépenses de l’Etat.

          Et pourtant, ce ne sont pas les sujets d’économie qui manquent :
          – réduction du nombre d’élus (pourquoi avons nous 3 fois plus de sénateurs que les USA)
          – statut de la fonction publique limité aux fonctions régaliennes (armée, justice, police) comme l’Italie l’a fait. Et suppression réelle des « régimes spéciaux ».
          – alignement du prix des médicaments génériques sur nos voisins européens (ils sont vendus 3 fois plus cher chez nous) et le déficit de la Sécu est compté dans celui de l’Etat.

          Dite le à Jérôme C. qu’il y a bien plus de 6 milliards d’économie à faire en réformant notre système. Bien entendu ceux qui profitent des « avantages acquis » n’ont pas du tout envie que cela change. Mais si on ne veut pas que la France s’abaisse au niveau de la Grèce, il faudra bien dégraisser …

          Enfin bref c’est la faute à Bruxelles, au capitalisme et au grand méchant loup; business as usual.

          Au moins la France nous garantira toujours une certaine stabilité à ce niveau là…

          Néanmoins Olivier à raison sur l’Europe : est-elle un pays ?

          Car si nous voulons lui survivre il lui faudra acquérir les données de ce statut (je vous passe les détails mais ça commence par harmonisation et vous mettez tous les mots du dictionnaire derrière.).

          Bref achetez tout sauf des oblig’ et des devises et attendons sagement que la Grèce nous quitte (après les élections Allemandes vraisemblablement)

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          • toutouadi // 25.02.2013 à 16h33

            « C’est à en devenir poujadiste. »

            Ha bon !! Tu ne l’es pas ?? Tsss tsss !! petit cachottier !!

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    • Tikehau // 25.02.2013 à 07h37

      … et jamais dans l’histoire une crise économique du libéralisme n’a été épongée autrement qu’avec des fonds publics.

      Vous trollez @chris06 ou vous portez des œillères ?

      J’ai une certitude : privatisation des profits et nationalisation des pertes EST le modèle libéral que vous défendez.

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      • Ankou78 // 25.02.2013 à 08h05

        Bien de cet avis!

        La Finance doit simplement être au Service, pour le Bien Être de l’Homme, et non le contraire.

        Faire de l’argent avec de l’argent n’a aucun sens économique dans ce sens.

        La chute du mur et de l’autre « System » a plongé le monde dans une spirale néolibérale dont les conséquences risquent d’être terribles.

        Et que préférer chris06? que le souverain soit la Finance ou le Peuple?

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      • chris06 // 25.02.2013 à 11h09

        @Tikehau,

        ce ne sont pas les libéraux qui ont proposé d’éponger les pertes bancaires avec des fonds publics. Le libéralisme comporte une règle simple, les profits reviennent aux actionnaires, les pertes aussi et quand une entreprise privée fait faillite l’Etat ne doit jamais intervenir pour sauver les actionnaires. La privatisation des profits et la socialisation des pertes n’a rien à voir avec le libéralisme.

        Les injections massives de liquidités par les banques centrales pour regonfler les marchés, ce n’est pas du libéralisme non plus, c’est tout le contraire, c’est à dire de l’interventionisme forcené.

        C’est vous qui portez des oeillères, vous me donnez l’impression de ne pas savoir grand chose de ce qu’est réellement le libéralisme et de propager ici les contre-vérités à ce sujet qui font partie du bourrage de crâne anti-libéral que je dénonce plus haut.

        Alors pour que cela soit clair pour vous et tout ceux qui propagent ces contre vérités, le libéralisme c’est l’idée que l’Etat ne doit jamais intervenir dans le domaine privé et les marchés libres. L’Etat se doit de mettre en place un cadre législatif adéquat qui définit les règles auxquelles les propriétaires d’entreprises privées doivent obeîr et de veiller à faire en sorte qu’elle soient strictement respectées. Car le libéralisme ce n’est pas, contrairement à ce que vous pensez sans doute, que les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent de leur propriété, mais que la liberté a des limites car « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».

        PS: Non, je ne trolle pas, je dis ce que je pense et ce que je crois sincèrement, au passage, je pense que ce blog est une excellente plateforme de discussion et de confrontation d’idées entre ceux qui sont plutôt de tendance libérale, comme Benjamin Franklin ou moi, et ceux qui sont plutôt de tendance étatiste, comme vous. Je ne vous accuse pas de troller ou de ne pas être sincère dans vos convictions que je respecte, mais alors veuillez faire de même s’il vous plait.

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        • Ankou78 // 25.02.2013 à 11h16

          « …….le libéralisme c’est l’idée que l’Etat ne doit jamais intervenir dans le domaine privé et les marchés libres…….. »

          Une grosse partie du problème vient de là:
          La « Finance » est-elle du domaine privé?
          Doit-elle être « libre »?

          Et ce n’est pas le seul secteur de l’Économie pour lequel on doit se poser la question.

          Ce n’est pas antilibéral que de se la poser

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          • bizbee // 25.02.2013 à 19h30

            Une grosse partie du problème vient de là:
            La “Finance” est-elle du domaine privé?
            Doit-elle être “libre”?

            – pouvez-vous définir dans ce cas ce que vous appelez la finance ?

            en admettant qu’il s’agisse d’un concept représentant la nébuleuse du financement, cad de l’utilisation du capital pour de l’investissement dans des productions réelles.

            – quelle taille ferait-elle, quel pouvoir aurait la « finance », si elle n’était pas régulièrement approvisionnée et « gonflée » par création monétaire publique ?

            Aujourd’hui la finance c’est une multitude d’acteurs privés agissant pour leur propre compte mais dont les erreurs sont couverte par le public…

            « la finance doit-elle être libre »; il est évident qu’elle doit être encadrée, comme toute activitée d’ailleur, et ça même un libéral l’a compris.
            La vrai question c’est: est-il légitime que le public paye ses errements…?
            Ca aussi un libéral l’a compris…

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          • chris06 // 26.02.2013 à 09h50

            @Ankou78,

            La finance c’est tout simplement la gestion de tous les investissements, de toutes les créances qui sont nourries à partir de l’épargne privée, c’est à dire celle des ménages et des entreprises. La finance n’a aucune des caractéristiques d’un bien public, c’est à dire la non-rivalité et la non-exclusivité (cf théorie des biens publics).

            Vouloir passer à une finance entièrement publique, ce que Lordon appelle « système socialisé du crédit », ce n’est rien d’autre qu’une façon déguisée de vouloir abandonner le capitalisme de marchés pour passer à une économie planifiée et le socialisme cher à Marx. Au lieu d’essayer d’avancer masqué et de noyer le poisson dans un verbiage pesant et alambiqué, Lordon ferait mieux d’annoncer la couleur de ses intentions.

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          • Bruno L // 26.02.2013 à 09h58

            @Chris06, et aux autres

            je ne suis pas dans la tête de Lordon, et je ne sais s’il veut, ou non, étatiser ou nationaliser l’ensemble du secteur financier. Si tel était le cas, ce serait d’après moi une erreur, m^me si, hélas, une certaine idéologie peut conduire certains à penser que ce serait une bonne idée.

            Dans la réforme envisagée dans le 100% monnaie, il s’agit « seulement » de nationaliser la monnaie – pas le crédit – et dons de faire en sorte que les « banques de dépôts » soient véritablement, et seulement, des « entrepôts de monnaie », qui auraient donc l’interdiction absolue de consentir des prêts avec de l’argent qu’elles n’ont pas, et qu’elles n’auront donc plus le droit de créer.

            Il y a pas mal de variantes, plus ou moins libérales ou étatiques, mais il n’est nullement question d’empêcher les entreprises privées de faire ce qu’elles savent le mieux faire, à savoir produire de façon efficace. La seule et bonne question, c’est d’avoir des règles correctes, compréhensibles de tous, et applicables à tous.

            Très cordialement,

            Bruno L, club Idées Nation.

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          • chris06 // 26.02.2013 à 10h29

            @Bruno,

            suffit de lire, comme je l’ai fait, tous les articles de Lordon pour voir clair dans ce qu’il propose (je sais que c’est difficile car c’est un expert dans le noyage de poissons avec tout le verbiage inutile qui enrobe ses écrits) : fermeture de la bourse, du capitalisme actionnarial et nationalisation des banques pour passer à un système de financement 100% public qu’il appelle « système socialisé du crédit ». Cela n’a rien à voir avec le 100% monnaie, qui est un système bancaire à 100% de réserves qui sépare le système de paiement du système de financement et où le crédit reste entièrement une affaire privée et qui est un système prôné par de nombreux libéraux comme I.Fischer, M.Allais et M.Rothbard.

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          • Bruno L // 26.02.2013 à 11h18

            cher Chris06, je suis assez d’accord avec vous sur le jugement que vous portez sur Lordon.

            Cela étant, essayons de trouver des solutions qui inversent la tendance suivie depuis 30 à 40 ans, à savoir une financiarisation de l’économie telle que l’économie « réelle » est de plus en plus malade.

            Amicalement

            B.L.

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          • Benjamin Franklin // 26.02.2013 à 13h26

            Deux choses à noter quand même alors :
            -les caisses d’épargne espagnoles n’étaient pas à but lucratif non plus, pourtant elle se sont quand même roulées dans la bulle spéculative immobilière
            -pourquoi conserve-t-on une muraille réglementaire sur les banques ? En pratique elle n’a pas empêché la crise financière, par contre elle empêche la création de nouvelles structures bancaires, y compris mutualistes, et ne sert qu’à accorder un monopole légal aux banques en place

            La concurrence entre structures, même à but non lucratives, est indispensable pour obliger à une bonne gestion, et elle permet la correction d’erreurs beaucoup plus rapidement qu’un monopole.

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          • Bruno L // 26.02.2013 à 13h28

            @Olivier, Chris06 et aux autres

            Sous forme de boutade, Olivier se moque du 100% monnaie – c’est toujours dangereux de railler si vite et si légèrement de grands économistes, mais peu importe ici. Ce qui est sûr, c’est que c’est le contrôle des émetteurs de monnaie qui est le plus important, plus encore que l’émetteur lui-même, comme Olivier le souligne par ailleurs.

            Donc, que la société civile, plus l’Etat, contrôle les émissions monétaires me semblerait un plus non seulement intéressant, mais indispensable. Autant ne pas laisser les banquiers faire leurs petites affaires entre eux, ou, pire peut être, nos politiciens ne penser qu’à leur réélection plutôt qu’au bien commun.

            Très cordialement

            B.L., Idées Nation.

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          • toutouadi // 26.02.2013 à 16h03

            Excellentissime… Olivier

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          • toutouadi // 26.02.2013 à 16h42

            Il faut dissocier l’investissement de l’épargne sinon il y aura toujours une course folle de la rente et du consumérisme, ce qui n’est plus possible aujourd’hui, uniquement entravé par des blocages économiques dus à des concentrations patrimoniales excessives. (crise de 1929 et 2007)

            Il faut remplacer la rente privée par des processus socialisés, ce qui revient à mettre en place une rente sociale, légitime, mutualisée, sans sa concentration mortifère. (santé, retraite etc ..)
            Débarrassé des contraintes du financement privés, légiférer un cadre pour les activités économiques privés, devient tout à fait possible.(Régulation écologiste et sociale)

            Lordon a raison…

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    • norbix // 25.02.2013 à 11h38

      Vous avez tout à fait raison, Chris 06. La politique économique que l’Europe connaît depuis 30 ans est celle que soutient Lordon.

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      • chris06 // 25.02.2013 à 12h18

        @Norbix,

        Je n’ai pas dit cela. Lordon veut encore plus d’Etat, comme si en Europe il n’y en avait déjà pas assez! Lordon pense que la planification étatique va pouvoir sauver les gens de la misère, je pense que l’histoire a maintes fois démontré que s’en est la principale cause car il déresponsabilise les gens et entraîne la corruption à tous les niveaux.

        Mais bon, libre à vous de penser que les solutions socialistes de Lordon marcheront mieux qu’un véritable libéralisme.

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        • Max // 25.02.2013 à 14h17

          Chris06, il y a plus à lire sur le rôle de l’état chez Lordon (système socialisé du crédit par ex.) que la caricature que vous en donnez.
          Affirmer que 30 ans de libéralisme – avec les résultats que l’on connait – appellent à plus de libéralisme ou sinon un « véritable libéralisme » est tout de même assez osé. Si un bourrage de crâne anti-libéral existait et fonctionnait, comment expliquer vous qu’on nage toujours dans ce qu’il vous semble qu’on appelle à tort du libéralisme?
          J’ajouterai enfin que lorsque vous parlez d’un état qui instaure un « cadre législatif adéquat », vous paraphrasez Lordon qui parle lui aussi de travailler sur ce cadre. Vous êtes donc en phase avec le discours- je vous cite à travers vos récents billets- d’un planificateur socialo-néo-marxiste qui cherche à déresponsabiliser et à corrompre, et ce, à tous les niveaux. Faudrait-il que vous lisiez vraiment Lordon plutôt qu’en rester aux caricatures?
          Amicalement

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          • chris06 // 26.02.2013 à 09h16

            @Max,

            j’ai lu tous les articles de Lordon sur son blog et certains autres sur le monde diplo, c’est à travers cela que j’ai effectué mon jugement sur ce monsieur. Il voit parfois juste mais les solutions qu’il propose sont à l’opposé de ce que je pense qu’il faille faire.

            « comment expliquer vous qu’on nage toujours dans ce qu’il vous semble qu’on appelle à tort du libéralisme? »

            Jamais les marchés n’ont été aussi manipulés par les multiples interventions des banquiers centraux et des gouvernements. Il est inutile d’investir en se basant sur les fondamentaux puisque la seule chose qui compte aujourd’hui c’est d’essayer de deviner quand et quelle va être leur nouvelle intervention. C’est vrai sur tous les marchés, qu’ils soient obligataires, ils manipulent les taux d’intérêts, sur les actions, qui sont sous perfusion de liquidités, sur les changes où ils s’amusent à procéder à des dévaluations compétitives, etc…

            C’est ça que vous appelez le libéralisme? Les marchés n’ont plus rien à voir avec des marchés libres, ils sont entièrement dirigés par les interventions étatiques.

            C’est quand même vraiment bizarre que vous confondiez cela avec du libéralisme, pourquoi?

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          • chris06 // 26.02.2013 à 09h26

            Pour revenir sur Lordon, si vous lisiez ses articles, il ne s’agit pas du tout selon lui, de de se contenter de définir un « cadre législatif adéquat » qui régisse les marchés, mais de fermer la bourse, abandonner le capitalisme actionnarial, nationaliser les banques et passer à ce qu’il appelle un « système socialisé du crédit », qui n’est autre su’une énorme machine étatique en charge de l’intégralité du financement de l’économie.

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          • toutouadi // 26.02.2013 à 17h18

             » Il voit parfois juste mais les solutions qu’il propose sont à l’opposé de ce que je pense qu’il faille faire. »

            Oufff !!

            « , il ne s’agit pas du tout selon lui, de de se contenter de définir un “cadre législatif adéquat” qui régisse les marchés, mais de fermer la bourse, abandonner le capitalisme actionnarial, nationaliser les banques et passer à ce qu’il appelle un “système socialisé du crédit”  »

            Comment légiférer sans un financement indépendant et autonome ?? Bisounours ??

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  • Patrick Luder // 25.02.2013 à 06h29

    Il faut être bien naïf pour s’immaginer que le monde de la finance va se laisser imposer le moindre diktat : il y a encore trop d’argent à se faire e trop de moyens de leviers à actionner. Une réforme financière de fond ne sera ppossible qu’après un hypothétique effondrement, et le monde financier le sait très bien …

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  • bastien775 // 25.02.2013 à 14h29

    Exact, tant que les casinos resteront ouvert, les joueurs seront fidèles au poste. Comme disait Coluche « tant que je gagne, je joue » et comme on gagne à tout les coups, il ne faut pas se priver.

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  • bastien775 // 25.02.2013 à 14h30

    @chris06
    C’est quoi un véritable libéralisme?

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    • chris06 // 26.02.2013 à 10h43

      @bastien775 ,

      c’est celui où les banquiers centraux et les gouvernements ne passent pas leur temps a intervenir et manipuler les taux d’intérêts ou la valeur des monnaies et laissent les marchés déterminer librement le prix des choses.

      Tout le contraire de ce qu’on a actuellement.

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  • tchoo // 25.02.2013 à 16h05

    Finalement à part Chris, qui pense soigner la société libérale, malade de son laxisme constitutionnel, par encore plus de libéralisme (cela ressemble aux pseudos communistes soviétiques qui voulaient encore plus de leur mixture colorée pour sauver leur régime) peu de voix discordent avec Lordon
    ah si, celui qui pense que Le Pen pourrait être un sauveur,
    je ne sais où il a trouvé ne serait-ce que les début d’un esquisse de solution économique dans les pensées du FN?

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    • Tikehau // 25.02.2013 à 17h46

      Merci pour la synthèse. +1

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    • Bruno L // 27.02.2013 à 17h42

      « je ne sais où il a trouvé ne serait-ce que les début d’un esquisse de solution économique dans les pensées du FN? »

      Peut être dans le programme de Marine. Faut-il encore le lire. J’en ai fait un très bon (sic!) résumé 😉 sur l’un de mes blogs.

      B.L. Club Idées Nation.

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  • Dami1Fr // 25.02.2013 à 21h38

    Pour ceux que ça intéresse, le détail des vois du vote
    http://www.assemblee-nationale.fr/14/scrutins/jo0261.asp
    C’est pitoyable. Vivement qu on en revienne au pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple.

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  • Mankind // 25.02.2013 à 21h55

    Bref ce blog qui était un blog d’analyse économique devient petit à petit un blog de revendications politiques très à gauche gauche c’est super…

    Surtout quand on voit les images d’Epinal débalées ici et là par des gens qui ne travaillent pas dans la finance pour 90% d’entre eux et qui se permettent d’en parler comme si ils avaient la science infuse (car le blog de chose m’a dit que cf. wikipédia en rapport à la vidéo Youtube de…) > désolé c’est stérile.

    Et écoutez surtout Jancovici, le mec qui connait tout ce qui se dit dans les cercles fermés où ils n’a jamais mis les pieds.

    Ou Lordon, qui malgrè sa culture et son intelligence, se braque complet sur sa vision social-démocrate orientée et hyper idéologique.

    Et quand on travail pas en salle de marché SVP on se dispense de vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain (surtout quand on a aucune idée de ce qu’il contient.).

    Si vous voulez faire de la politique, faite de la politique révoltez-vous, et tant mieux dans un sens, mais dispensez vous de critiquer une profession dont vous ignorez a peu près tout (et surtout quand votre opinion se fait via internet… c’est génial Youtube pour entretenir ses idées reçues mais aller bouffer du documentaire canadien sur la crise ça vous apprendra rien de mieux qu’un article de charlie hebdo.)

    Enfin bref. :/

    Et surtout, SVP, ne croyez pas que les personnes qui travaillent dans la finance on la vie facile, ou ne voit pas les problèmes du « système » (et oui, ils les subissent également)…

    Ici au Luxembourg, le contexte est dur sur la palce financière, mais on connait notre milieu, on sait ouvrir les yeux aussi et prendre du recul quand à notre secteur :

    sauf que moi, si vous être prof de lettre, je me dispenserais d’étaler mon ignorance et mes caricatures sur l’éducation nationale et sur votre métier en particulier.

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  • VERONESE // 25.02.2013 à 22h45

    Ce blog devient une foire d’empoigne nauséabonde de prétendus experts qui s’imaginent tous investis d’une mission quasi divine et se délectent de leurs affirmations péremptoires et toutes sans lendemain
    Le grand soir promis par la plupart depuis 2009 n’est pas arrivé et n’arrivera jamais : parce que la majorité des gens , par ignorance ou par intérêt, n’a que faire d’un effondrement du système en place
    (si c’était le cas, les partis politiques en place depuis 50 ans se seraient également effondrés dans toutes les élections « démocratiques » intervenues depuis )
    Seule,hélas, une misère humaine majoritaire sur les besoins essentiels (aliments, toit ou médicaments) pourra lézarder la chape de plomb qui s’est abattue sur toutes ces « démocraties  » occidentales qui caricaturent et méprisent tous ceux qui n’en peuvent plus de respirer un air aussi vicié (cf les approximations saisissantes de M LENGLET, représentant officiel de « ceux qui savent »)

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    • Dami1Fr // 25.02.2013 à 23h36

      Je me permets de corriger. Ce blog est une grande source d’informations et de transparence face aux enjeux économiques majeurs de notre société. Chacun échange ses idées librement dans les commentaires. Faut pas tout confondre et avoir si peu de reconnaissance en mélangeant tout, ça doit être décourageant…

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      • Mankind // 27.02.2013 à 17h52

        Dami1Fr,

        Derrière le commentaire précedent je trouve qu’il y a quelque chose d’important à retenir.

        S’informer de façon auto-didacte hors des sentiers battus c’est très bien, confronter ses idées reçues aussi, mais il faut avoir le recul nécessaire pour ne pas prendre pour argent comptant les vérités des un et les prophéties des autres.

        Bcp de gens ici ne travaillent pas dans le secteur financier au sens large. Ils ont bien le droit d’analyser, commenter et débattre mais parfois leurs discours sont bcp plus politique que pragmatique et c’est une tendance lourde ces derniers mois sur le blog.

        Néanmoins on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain comme on dit.

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  • Ankou78 // 26.02.2013 à 12h28

    @chris06

    Vous écrivez: « Vouloir passer à une finance entièrement publique, ce que Lordon appelle “système socialisé du crédit”, ce n’est rien d’autre qu’une façon déguisée de vouloir abandonner le capitalisme de marchés pour passer à une économie planifiée et le socialisme cher à Marx. »

    Bien entendu, je ne suis pas du tout d’accord avec ceci, qu’il le pense ou non.

    Nous continuons à nous focaliser sur les 2 « System » en concurrence avant la chute du mur.
    C’est une erreur.
    Ils avaient un énorme avantage: éviter des dérives. Équilibrer. Bloquer l’imagination des apprentis sorcier.

    Depuis l’existence du seul système capitaliste, qu’il semble difficile de remettre en cause, des individus/groupes/sociétés se sont engouffrés dans le trou laissé béant.

    Pourquoi faire? de l’Économie virtuelle.
    Ils avaient besoin d’un support: les Banques/la Finance.

    Pour faire donc n’importe quoi, au seul profit d’une minorité, mais non de l’Homme.

    Il faut donc changer le système capitaliste, non pas pour établir un système qui ne fonctionne pas, comme vous semblez le dire, mais pour s’adapter à cette nouvelle donne internationale.

    Et s’adapter aussi aux méthodes modernes.
    On parle par exemple d’actionnariat: est-ce positif pour l’Économie Réelle que 80% des transactions boursières se fassent en moins d’une seconde?

    Le modifier, ce système, l’améliorer ne servira à rien, qu’à reculer l’échéance fatale.

    Il n’est pas plus admissible de nationaliser les Banques que de les laisser aux mains d’actionnaires, dont le seul objectif n’est pas de faire vivre l’économie, mais de faire du profit, si possible à 2 chiffres.

    Le Système Capitaliste actuel doit être changé dans son fonctionnement.

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