Les Crises Les Crises
10.mars.201610.3.2016 // Les Crises

Réinventer la carte du Moyen-Orient, par Robin Wrigh

Merci 63
J'envoie

Source : The New York Times, le 29/09/2013

Par ROBIN WRIGH

La carte du Moyen-Orient, un pivot politique et économique de l’ordre international, est en lambeaux. La guerre désastreuse de Syrie en a été le tournant décisif. Or les forces centrifuges des croyances, tribus et ethnies en concurrence – renforcées par les conséquences fortuites du Printemps arabe – sont en train de démanteler une région définie, il y a un siècle de cela, par les puissances coloniales et défendue depuis sans relâche par les autocrates arabes.

Une carte différente constituerait un changement stratégique du jeu pour à peu près tous les intéressés, avec la possibilité de causer une reconfiguration des alliances, mais aussi du commerce et de la circulation de l’énergie pour la plus grande partie du monde.

La situation de choix et le poids de la Syrie en font le centre stratégique du Moyen-Orient. Mais c’est un pays complexe, riche d’une variété ethnique et religieuse et, par-là, fragile. Une fois indépendante, la Syrie a vu défiler plus d’une demi-douzaine de coups d’État entre 1949 et 1970 lorsque la dynastie des Assad s’est emparée du pouvoir. Aujourd’hui, après 30 mois d’effusion de sang, la diversité s’est révélée mortelle, perpétuant la mort à la fois de la population et du pays. La Syrie s’est écroulée en trois régions distinctes, chacune avec son drapeau et ses forces de sécurité propres. Un avenir différent se dessine : un mini-État étroit comme un couloir allant du sud à travers Damas, Homs et Hama jusqu’à la côte méditerranéenne Nord et contrôlé par la secte minoritaire alaouite des Assad. Au nord, un petit Kurdistan largement autonome depuis la mi-2012. Le plus gros des morceaux en est le centre du pays, dominé par les sunnites.

Le détricotage de la Syrie créait un précédent pour la région, à commencer chez ses voisins immédiats. Jusqu’à présent, l’Irak a résisté à l’effondrement à cause de la pression de l’étranger, de la peur de faire cavalier seul qui régnait dans la région et de la loyauté achetée, du moins sur papier, par la richesse pétrolière. Mais la Syrie est en train d’aspirer l’Irak dans sa propre tourmente.

« Les champs de bataille sont en train de fusionner, » a déclaré en juillet Martin Kobler, envoyé de l’ONU, au Conseil de sécurité. « L’Irak est la ligne de faille entre les mondes chiite et sunnite et tout événement en Syrie a évidemment des répercussions sur le paysage politique en Irak.

Avec le temps, la minorité sunnite d’Irak – notamment dans la province occidentale d’Anbar, théâtre de manifestations antigouvernementales – pourrait se sentir plus de points communs avec la majorité sunnite de l’est de la Syrie, les liens tribaux et la contrebande étant de nature transfrontalière. Ensemble, ils pourraient former un Sunnistan de fait ou officiel. Le sud de l’Irak deviendrait le Chiitestan, quoiqu’une délimitation aussi nette soit peu probable.

Les partis politiques dominants dans les deux régions kurdes de Syrie et d’Irak ont des différends qui remontent loin dans le temps, mais quand la frontière s’est ouverte en août dernier, plus de 50 000 Kurdes syriens ont fui vers le Kurdistan irakien, créant ainsi de nouvelles communautés transfrontalières. Massoud Barzani, du Kurdistan irakien a annoncé la préparation, pour l’automne prochain, d’une réunion au sommet de 600 Kurdes de quelques 40 partis d’Irak, de Syrie, de Turquie et d’Iran.

« Nous pensons que les conditions sont maintenant adéquates, » a déclaré Kamal Kirkuki, l’ancien interlocuteur du parlement kurde d’Irak, en parlant des efforts pour mobiliser l’ensemble disparate des Kurdes en vue de discuter de leur avenir.

Le Moyen-Orient est depuis longtemps un terrain de jeu pour étrangers : et si l’Empire ottoman n’avait pas été découpé par des étrangers après la Première Guerre mondiale ? Ou si la nouvelle carte avait reflété la réalité du terrain ou les identités ? Le redécoupage géographique a rendu les Arabes furieux car ils suspectaient des complots étrangers ayant pour but de les diviser et de les affaiblir une fois de plus.

Je n’ai jamais joué aux cartes. Je vivais au Liban pendant les 15 années de guerre civile et pensais que le pays pouvait survivre des clivages entre ses 18 différentes sectes. Par ailleurs je ne pensais pas que l’Irak volerait en éclats dans les années 2006-2007. Mais un double déclic m’a fait changer d’opinion.

Le printemps arabe a mis le feu aux poudres. Les Arabes ne voulaient pas seulement chasser les dictateurs, ils voulaient un pouvoir décentralisé qui reflète les identités locales et les droits aux ressources. La Syrie, s’enflammant d’elle-même, a réduit en cendres la sagesse conventionnelle sur les questions géographiques.

De nouvelles frontières peuvent être tracées de manière hétéroclite et potentiellement chaotique. Les pays pourraient se défaire en passant par des phases de fédération, de partition modérée ou d’autonomie, finissant en un divorce géographique.

Le soulèvement en Libye était dirigé en partie contre la domination du colonel Mouammar Kadhafi. Mais il reflétait également la recherche de séparation de Benghazi de la domination de Tripoli. Les tribus ne se ressemblent pas : les Tripolitains sont tournés vers le Maghreb ou le monde musulman occidental, tandis que les habitants de la Cyrénaïque sont tournés vers le Machrek ou monde musulman oriental. Par ailleurs, la capitale monopolise les revenus tirés du pétrole dont 80% proviennent cependant de la région Est.

Ainsi la Libye pourrait être décentralisée et divisée en deux, voire trois. Le Conseil national de la Cyrénaïque, dans la partie est de la Libye, a déclaré son autonomie en juin. Au sud, le Fezzan possède également des identités tribales et géographique propres. Plus sahélien que nord-africain de par ses tribus, identité et culture, il pourrait faire scission aussi.

D’autres États sans conscience d’un intérêt général ni identité, ingrédients du ciment politique, sont vulnérables, en particulier les démocraties naissantes qui ont du mal à prendre en compte des circonscriptions disparates avec leurs nouvelles attentes.

Après avoir chassé son dictateur de longue date, le Yémen a lancé en mars un débat national intermittent afin de plancher sur un ordre nouveau. Mais dans un pays depuis longtemps déchiré par une rébellion au Nord et des séparatistes au Sud, un succès durable pourrait dépendre de l’acceptation de l’idée de fédération – et la promesse de donner au Sud un vote sur sa sécession.

Une nouvelle carte peut même se montrer encore plus fascinante. Les Arabes sont en effervescence à propos de la fusion possible à terme d’une partie du Sud-Yémen avec l’Arabie saoudite. Les yéménites du sud sont en majorité sunnites, comme le sont la plupart des saoudiens ; beaucoup d’entre eux ont des liens familiaux avec le royaume. Les yéménites, les plus pauvres d’entre les arabes, pourraient bénéficier de la prospérité saoudienne. De leur côté, les saoudiens gagneraient un accès direct à l’Océan Indien pour leur commerce, encore tributaire du Golfe Persique où ils craignent le contrôle du détroit d’Ormuz par l’Iran.

Les idées les plus fantaisistes impliquent la balkanisation de l’Arabie saoudite, qui en est déjà à sa troisième édition pour un pays ayant rassemblé, sous le coup de l’Islam wahhabite rigide, des tribus rivales. La sécurité matérielle du royaume paraît assurée dans ses hautes tours vitrées et ses autoroutes à huit voies, néanmoins y cohabitent des cultures disparates, des identités tribales distinctes et des tensions entre une majorité sunnite et une minorité chiite, notamment dans la région de l’Est riche en pétrole.

Les tensions sociales, dues à la corruption effrénée ainsi qu’au chômage des jeunes (30 pour cent), vont s’aggravant dans un pays qui ne se refuse rien et pourrait être réduit à importer du pétrole d’ici deux décennies. En passant à la génération suivante, la maison des Saoud sera quasiment obligée de créer une nouvelle famille régnante à partir de milliers de princes, ce qui représente un processus litigieux.

D’autres changements peuvent être de fait. Des cités-États – oasis aux multiples identités comme Bagdad, ou enclaves fortement armées comme Misrata, la troisième plus grande ville de Libye, ou encore zones homogènes comme Djébel el-Druze dans le sud de la Syrie – peuvent réapparaître, même si elles feraient partie de pays, techniquement parlant.

Un siècle après le découpage de la région par Sir Mark Sykes, l’aventurier-diplomate britannique, et l’envoyé français François Georges-Picot, le nationalisme est ancré à des degrés variés dans des pays initialement définis par des goûts et un commerce tout britanniques, et non par la logique. La question maintenant est de savoir si le nationalisme est plus fort que des sentiments d’identité plus anciens, en temps de conflit ou de rudes transitions.

Les Syriens aiment à affirmer que le nationalisme prévaudra dès que la guerre cessera. Le problème c’est que la Syrie a désormais un nationalisme multiple. « L’épuration » devient un fléau. Et les armes à feu ne font qu’aggraver les différends. D’une manière générale, le conflit sectaire traduit maintenant dans la territorialité la division entre sunnites et chiites, de façons inconnues du Moyen-Orient moderne.

Mais d’autres facteurs pourraient empêcher la dégradation du Moyen-Orient – une bonne gouvernance, des services et une sécurité décents, une justice équitable, des emplois et des ressources partagées équitablement, ou même un ennemi commun. Les pays sont faits de mini-alliances. Mais ces facteurs semblent bien éloignés du monde arabe. Et plus longtemps la guerre en Syrie fera rage, plus il y aura d’instabilité et de dangers dans toute la région.

Source : The New York Times, le 29/09/2013

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

Comment 5 pays pourraient en devenir 14

Source : The New York Times, le 29/09/2013

Lentement, la carte du Moyen-Orient pourrait être redessinée. Une analyse de Robin Wright.

0929-syria

SYRIE : LE DECLENCHEUR ?

Des rivalités ethniques et confessionnelles pourraient la briser en au moins trois morceaux :

1. Alaouites, une minorité qui a contrôlé la Syrie pendant des décennies, domine un couloir côtier.

2. Un Kurdistan syrien pourrait se détacher et finalement fusionner avec les Kurdes d’Irak.

3. Le cœur du pays sunnite fait sécession et pourrait ensuite être combiné avec des provinces d’Irak pour former un Sunnistan.

DEBORDEMENT VERS L’IRAK

L’option la plus simple parmi plusieurs solutions verrait les Kurdes du nord rejoindre les Kurdes syriens. De nombreuses zones centrales, dominées par des sunnites, rejoindraient les sunnites syriens. Et le Sud deviendrait un Chiitistan. Il y a peu de chances que cela se passe de façon aussi nette.

DESINTEGRATION DE LA LIBYE

Du fait de rivalités tribales et régionales importantes, la Libye pourrait se retrouver scindée en ses deux parties historiques — Tripolitaine et Cyrénaïque — et éventuellement un troisième État, le Fezzan dans le sud-ouest.

ARABIE SAOUDITE PRE-MONARCHIQUE

À long terme, l’Arabie saoudite fera face à ses propres divisions internes (réprimées) qui pourraient faire surface avec l’arrivée au pouvoir de la prochaine génération de princes. L’unité du royaume est d’autant plus menacée par les différences tribales, la division sunnites-chiites et les défis économiques. Elle pourrait se morceler et revenir aux cinq régions qui ont précédé l’État moderne.

DIVISION DU YEMEN

Le pays arabe le plus pauvre pourrait (à nouveau) être coupé en deux à la suite d’un éventuel référendum sur l’indépendance au Yémen du sud.

Dans une tournure des événements plus drastique, tout ou partie du Yémen du sud pourrait alors intégrer l’Arabie saoudite. Presque tout le commerce saoudien se fait par la mer, et l’accès direct à la mer d’Arabie diminuerait la dépendance au Golfe persique – et la crainte d’un possible blocage du détroit d’Ormuz par l’Iran.

Source : The New York Times, le 29/09/2013

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Papagateau // 10.03.2016 à 01h58

Certaine phrases sont des œuvres d’art :
Une phrase 2 sous-entendus mensongers :
1. » Alaouites, une minorité qui a contrôlé la Syrie pendant des décennies, domine un couloir côtier. »

a –  » les Alaouites (…) domine un couloir côtier. » –> Les Alaouites ne sont pas majoritaires dans le couloir côtier, ils y sont justes concentrés. Donc le problème d’un état national alaouite reste entier.

b –  » les Alaouites, une minorité qui a contrôlé la Syrie pendant des décennies, » –> Les Assad sont alaouite, tout comme les président français sont auvergnats, mais les ministres sont sunnites, comme la majorité de la population.

Deuxième phrase :
2. » Un Kurdistan syrien pourrait se détacher et finalement fusionner avec les Kurdes d’Irak. »
Et pourquoi pas le rattachement du Kurdistan turque ? Il est beaucoup plus proche géographiquement et linguistiquement. A oui, c’est vrai, le Kurdistan turc est en Turquie donc pas bon. Désolé.

20 réactions et commentaires

  • Papagateau // 10.03.2016 à 01h58

    Certaine phrases sont des œuvres d’art :
    Une phrase 2 sous-entendus mensongers :
    1. » Alaouites, une minorité qui a contrôlé la Syrie pendant des décennies, domine un couloir côtier. »

    a –  » les Alaouites (…) domine un couloir côtier. » –> Les Alaouites ne sont pas majoritaires dans le couloir côtier, ils y sont justes concentrés. Donc le problème d’un état national alaouite reste entier.

    b –  » les Alaouites, une minorité qui a contrôlé la Syrie pendant des décennies, » –> Les Assad sont alaouite, tout comme les président français sont auvergnats, mais les ministres sont sunnites, comme la majorité de la population.

    Deuxième phrase :
    2. » Un Kurdistan syrien pourrait se détacher et finalement fusionner avec les Kurdes d’Irak. »
    Et pourquoi pas le rattachement du Kurdistan turque ? Il est beaucoup plus proche géographiquement et linguistiquement. A oui, c’est vrai, le Kurdistan turc est en Turquie donc pas bon. Désolé.

      +37

    Alerter
    • amer // 11.03.2016 à 21h30

      Pour faire court, un vrai rigolo ou un vrai gigolo du journalisme ce Wrigh qui passe sous silence l’invasion et l’occupation militaire de l’Irak et ecrit : « Par ailleurs je ne pensais pas que l’Irak volerait en éclats dans les années 2006-2007. » C’est fort, très très fort…Le mec s’adresse aux lobotomisés de son bled à qui il peut faire avaler toutes les couleuvres du coin et d’ailleurs…Et il persiste en démarrant l’histoire depuis la crise Syrienne…Syrie le déclencheur ? Faut oser quand même…c’est sensé être une analyse pertinente cet article ?

        +0

      Alerter
  • Pascalcs // 10.03.2016 à 02h03

    Il est commode de poser la question du découpage des pays et de leur frontières actuelles dessinées il y a 100 ans de cela. Il conviendrait aussi de se poser la question de ce que seraient devenus ces pays sans l’interférence continue des grandes puissances dans leurs affaires intérieures.
    Pour beaucoup, l’affrontement des clans et des religions est un proxi pour les batailles que se livrent les « ambitieux et avides psychopathes » de ce monde sur le dos des masses locales.
    Il y a donc fort à parier que, même en redécoupant le moyen orient tel que proposé dans ces articles, rien ne soit réglé du tout tant que le monde sera au main de psychopates incontrôlés.

      +30

    Alerter
    • madake // 11.03.2016 à 02h48

      Oh!
      Comme cet article est touchant de fraîcheur et de naïveté…
      Voyez avec quel brio, outre-Atlantique, chacun est inspiré lorsqu’il s’agit de découper et déplacer les frontières.
      Et sans s’encombrer de contingences aussi ennuyeuses que les gens qui y vivent!!

      Tout cela rappelle tellement avec quelle légèreté et discrétion, le 28 septembre 1928, on a taillé, à façon le Moyen Orient , que celà mérite bien ce rappel:

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_d'Achnacarry

      et voyez ou revoyez à 31’35 »

      https://www.youtube.com/watch?v=NUFnah4466w

      j’invite chacun à voir la série qui mérite d’être vue, et revue!

      Quels sont donc aujourd’hui ces pays où à l’or noir, se mêle le rubis du sang des peuples?
      Cela a un côté déjà vu, n’est-ce pas?
      Et toujours le spectacle fascinant d’observer les flux du pétrole, du gaz, de l’argent, et.. toujours des armes.

        +3

      Alerter
  • pucciarelli // 10.03.2016 à 06h21

    Il est amusant de lire ces papiers qui font une impasse quasi totale sur la responsabilité de l’Occident dans le chaos actuel. On pourrait par exemple se demander ce que seraient devenus ces pays « artificiels » sans la présence du pétrole et les appétits des Majors, ou bien dans le cadre de relations « Est-Ouest » moins conflictuelles. Les pyromanes réfléchissent donc posément aux conséquences de leurs actions, en faisant mine d’analyser une situation qui leur doit beaucoup. H. Kissinger a des émules.

      +23

    Alerter
    • Ailleret // 10.03.2016 à 21h53

      Vous avez raison : après les pompiers-pyromanes, les guerriers-cartographes.

        +2

      Alerter
  • Nerouiev // 10.03.2016 à 06h57

    Après la fausse excuse de la démocratie.et son échec, les revoilà avec la volonté humanitaire d’un découpage ethnico-religieux. Tout ça pour camoufler leur (Washington) avidité envers le pillage du pétrole. Ailleurs, en Europe c’était pour une base militaire au Kosovo, voire aussi chasser les Russes de Sebastopol.
    Le découpage de l’URSS avait bien commencé, mais tout ça c’est au final pour posséder le noyau dur qu’est la Russie et qui leur donne beaucoup de fil à retordre. L’histoire est en train de s’inverser avec un risque majeur de guerre totale si Washington continue de s’entêter soutenu par les supporters européens.

      +22

    Alerter
  • Philippe30 // 10.03.2016 à 08h11

    Autant de sources d’ingérence extérieure et de conflits locaux.

    Sans prôner la constitution d’empire , il est préférable de préserver des pays importants afin de répartir au mieux les ressources , de permettre à la population de disposer d’infrastructure de qualité.

    Morceler ces pays avec les problèmes de ressources naturelles présentes c’est conduire à de nouveaux conflits pour des questions d’accès aux ressources , à l’eau , à la mer sans parler des problème ethnique , religieux et l’ingérence occidentale s’en donnera à cœur pour mettre en place des dictatures bienveillantes.

    Philippe

      +6

    Alerter
  • douarn // 10.03.2016 à 08h25

    Bonjour
    Pour « faire miroir » à ce redécoupage, voici un petit exercice d’anticipation inscrit dans la droite ligne de « Après l’empire » (Todd). Nous sommes en 2030 et l’amérique du nord est une puissance moyenne en voie d’effondrement suivant le schéma dit « falaise de Sénèque ». http://adrastia.org/effet-seneque/

    En face, on a l’Eurasia, la puissance dominante. Mais, l’ambiance économique consécutive à la déplétion des champs pétroliers de par le monde génère des conflits à l’intérieur des USA. Un texas sécessionniste, sécheresse en Californie, etc.
    L’Eurasia, pour assurer la mise sur le marché du restant d’hydrocarbure nord-américain, propose de découper l’amérique du nord en 10 états calqué sur les 10 aires culturelles amérindiennes. Libre aux colons européens installé depuis le XIX siecle de rester… ou pas.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9rindiens_aux_%C3%89tats-Unis#/media/File:Nordamerikanische_Kulturareale_en.png
    http://www.art-amerindien.com/info-tribus-navajos.htm

      +7

    Alerter
  • Subotai // 10.03.2016 à 08h28

    Vastes conneries.
    Bref!
    Ils oublient que ce Moyen Orient a connu de grands Empires et Royaumes malgré la mosaïque pluri millénaire de peuples et de cultures.
    Une fois la décadence Germaine actée les autres peuples de la planète pourront se reconstruire.
    C’est en cours. les combats et propagandes d’arrière garde n’y font rien.

      +6

    Alerter
    • Muslim // 10.03.2016 à 10h13

      Je réponds après vous, mais je pense vous rejoindre. Au-delà du plans clé en main de restructuration et de redéfinition de cette région, en soi un énorme fantasme, il faut voir que cette région est une poudrière, et qu’il faut nécessairement retirer les barils de poudre avant de vouloir quoi que ce soit. Et ces explosifs, c’est ces soutiens inconsidérés et ces stratégies du chaos appliquées au MO. Les conflits (centenaires ? millénaires ?) ethnico-religieux viennent ensuite y ajouter une dimension cataclysmique. Et en plus de cela il faudra redessiner la carte pour ajouter une couche de conflits, ceux-là territoriaux ? Parce qu’il est bien entendu qu’à l’exception d’une minorité ce découpage arbitraire par l’Occident dégénérera une nouvelle fois …

      Cette région est une boîte de Pandore, qui lâche d’autres boîtes de Pandore à chaque ouverture.

        +2

      Alerter
      • Subotai // 10.03.2016 à 16h52

        Le truc c’est que ( je pense) que l’Occident n’est plus en mesure de dicter sa loi.
        C’est l’ordre ancien qui s’effondre qui provoque ce chaos. Toute les tentatives de rétablir l’ordre sous les anciennes dominations échoueront avec d’autant plus de dégâts que la tentative est perdue d’avance.
        Ce qui en sortira ne sera peut être pas meilleurs, et encore ça dépend pour qui, mais ça sera différent.

          +2

        Alerter
  • Muslim // 10.03.2016 à 10h05

    Laisser les pays se débrouiller, c’est peut-être la chose la plus pertinente à faire, non ? C’est-à-dire que l’Occident retire ses Mains de ce moteur, complètement. Et sans qu’il ne se sente plus investi du devoir de régler tous les problèmes du Monde. Pourquoi aussi ce besoin de réfléchir pour l’Autre ? Il n’aurait donc pas cette haute capacité intellectuelle qui lui permet de s’organiser ? Que les investissements secrets des grandes Puissances sur tels ou tels dictateurs, régimes, pouvoirs, ressources ou conflits (dont dépend l’Occident) cessent, que l’on débride ces Peuples, et nous verrons de quoi ils sont capables.

    De la guerre totale au Moyen-Orient à sa partition coloniale, puis à son morcellement sur la base de critères ethnico-religieux, le mieux étant que vous gardiez vos solutions pour vous, et que vous cessiez de jouer aux apprentis-sorciers sur cette planète.

    Je pense, et il est raisonnable de le penser, que lorsque la question du Pouvoir en Occident sera réglée, j’entends par-là une reprise du Pouvoir par le Peuple, la politique étrangère se verra révolutionnée, pour le bien de tous. En attendant ce dont dépend l’Occident ne sera jamais l’objet d’un commerce « équitable » comme le café ou le chocolat d’Amérique du Sud ou d’ailleurs, mais un commerce inique qui implique des mouvements régionaux de déstabilisation
    mortifères et chaotiques.

    Ça peut paraître naïf, mais c’est le seule accès de sortie par le haut que je vois, pour l’Occident et le Monde.

      +8

    Alerter
    • Astatruc // 10.03.2016 à 10h32

      L’Occident ne peut pas retirer « les mains de ce moteur », il en dépend trop.
      Nous assistons à une guerre pour l’énergie(gaz, pétrole) et les pays dominants sont comme des chiens s’entredéchirant leur part.
      ça ne date pas d’aujourd’hui.Le fait que les choses semblent s’accélérer annonce plutôt qu’une grosse dépresion arrive et qu’il faut absolument mettre ses cartes n’importe où du moment qu’on fait des alliances.
      Bon, après, trop d’alliance tue l’alliance.
      🙂

        +7

      Alerter
  • Jeanne L // 10.03.2016 à 12h00

    Des cartes et des projets de 2006 et 2013.
    Le développement des guerres depuis.
    Toujours plus généralisées. Les individus jetés sur des routes toujours plus lointaines, les hommes comme des pions, les pays déstabilisés, les colonisations généralisées…
    En 2016 les découpeurs de cartes continuent de façon persévérante à rendre effectif sur le terrain et dans les esprits et la vie des hommes ce découpage … pour la plus grande gloire du capitalisme et des profits.
    A quand un grand mouvement de la paix pour imposer silence à tous ces manoeuvriers de mort ?

      +3

    Alerter
  • passerby // 10.03.2016 à 14h32

    Donc les Etats-Unis ont une politique de diviser le Moyen Orient, au même temps que, avec l’Union Européen comme outil, on cherche l’ unification de l’Europe.

      +1

    Alerter
  • Renaud 2 // 10.03.2016 à 15h59

    Ne pas oublier (la présidentielle française approche) qu’Alain Juppé a été le partenaire privilégié de Robin WrighT dans ce plan de remodelage du Moyen-Orient. C’est notre Hilary à nous en somme…

      +6

    Alerter
  • Laveugle // 10.03.2016 à 22h07

    On dessine des plans de redécoupage des frontières au moyen Orient pour le bien des peuples. Bien, c’est louable en soit. Mais il y a quand même un peuple au moyen orient qui n’a plus de terre car elles ont été colonisés par des personnes revenus 2000 ans après. Et Il n’est même pas mentionné dans ce rapport. On voie donc bien que c’est un prétexte autre que le bien des peuples dans cette région.

      +3

    Alerter
  • Christian Gedeon // 11.03.2016 à 11h45

    Comme je l’avais écrit hier,on en lit des âneries. Et cet article est au top du florilège de M. Buridan.
    Alors comme çà,les sunnites sont tous forcément des islamistes acharnés,les alaouites une « secte  » et patin couffin. Il faut se pincer pour croire qu’on a lu ce qu’on a lu! M. Wright is wrong. mais alors de A à Z…et surtout,son article présuppose que décidément,les populations de ces pays sont bien trop bêtes pour arriver à un accord!! Quant à la Syrie,si TOUS les sunnites étaient opposés à Assad,il y a bien longtemps qu’il serait tombé,Hezbollah ou pas,Russie ou pas… je crois décidément que dans l’ensemble,les journalistes américains sont atteint d’une espèce de Zikka intellectuel. Il reste quelques exceptions,hélas trop peu nombreuses…. des gens qui se sont massacrés comme des malades pendant la guerre de Sécession(déjà sous un faux prétexte) et ont trahi parole sur parole avec les Natives,viennent donner des leçons au monde entier… sans compter la conquête du Texas,dont je rappelle qu’il était mexicain comme un bonne partie du Sud Ouest des USA…aucune vergogne,vraiment!

      +2

    Alerter
  • Sam // 11.03.2016 à 15h57

    Ce « découpage » correspond à ce que souhaiterait la puissance occupante de la Palestine. Parlons des minorités de la France:l’Alsace Lorraine ,la Catalogne ,le pays Basque ,la Bretagne et plus loin la Corse,la Guadeloupe ,la Réunion etc…La Belgique ,l’Espagne ,la Grande Bretagne, l’Ukraine ,la Russie ,plus loin encore ,la Chine ,l’Inde etc..ne sont pas en reste .Le machiavélisme Américain et Européen, qui, sous couvert de discours hypocrites et d’interventions loin de leurs pays a déchiré plus d’un pays ,que ce soit en Afrique, en Asie ou en Europe même. L’Europe et les USA par leurs interventions multiples hors de leur frontières ,espèrent par là même ,éloigner le spectre de leur propre éclatement .
    En (39/45) Il eu des millions de mort,en (14/18) aussi .Tout cela pour dire que ceux qui tirent les ficelles aujourd’hui hors de leur ‘territoire » ne seront pas pour autant à l’abri, eux aussi de bouleversement « ethnique et religieux ».

      +0

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications