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Risquer une guerre nucléaire pour al-Qaïda ? Par Robert Parry

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Source : Consortiumnews.com, le 18/02/2016

Le 18 février 20168

Exclusif : Le risque que le conflit multilatéral syrien déclenche une Troisième Guerre mondiale persiste, alors que la Turquie, l’Arabie saoudite et les néoconservateurs américains réfléchissent à une invasion capable d’arrêter les troupes russes – et potentiellement de faire dégénérer la crise syrienne en une confrontation nucléaire, tout ça pour protéger des terroristes d’al-Qaïda, a déclaré Robert Parry.

Par Robert Parry

Quand le président Barack Obama a répondu aux questions des journalistes mardi, celle qui aurait dû être posée – mais ne l’a pas été – était de savoir si oui ou non il avait interdit à la Turquie et à l’Arabie saoudite d’envahir la Syrie, car c’est bien ça qui pourrait faire dégénérer l’épouvantable guerre civile syrienne en une Troisième Guerre mondiale, voire en un conflit nucléaire.

Si la Turquie (avec des centaines de troupes massées près de la frontière syrienne) et l’Arabie saoudite (et son aviation de pointe) mettent leurs menaces à exécution et interviennent militairement en Syrie pour sauver leurs obligés rebelles, dont le Front al-Nosra d’al-Qaïda, de la forte offensive du gouvernement syrien soutenue par la Russie, alors cette dernière devra prendre une décision concernant la protection de ses quelque 20 000 militaires présents en Syrie.

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Le président Barack Obama réunit le vice-président Joe Biden et d’autres conseillers dans le bureau ovale le 2 février 2016. [Photo de la Maison-Blanche]

Une source proche du président Vladimir Poutine m’a dit que les Russes avaient prévenu le président turc Recep Tayyip Erdogan que Moscou était prête à utiliser des armes nucléaires tactiques pour sauver ses troupes face une attaque turco-saoudienne. La Turquie étant membre de l’OTAN, un tel conflit pourrait rapidement tourner en une confrontation nucléaire de grande envergure.

Étant donné la mégalomanie d’Erdogan ou encore l’instabilité mentale, l’agressivité et l’inexpérience du prince saoudien Mohammed bin Salman (ministre de la Défense et fils du roi Salman), la seule personne capable d’empêcher une invasion turco-saoudienne est le président Obama. Mais je me suis laissé dire qu’il était réticent à interdire complètement une telle intervention, même s’il a cherché à calmer Erdogan et a clairement indiqué que les États-Unis ne participeraient pas à l’invasion.

Pour l’instant, Erdogan a limité l’implication militaire directe de la Turquie en Syrie à des tirs d’obus transfrontaliers sur les forces kurdes, soutenues par les États-Unis, qui avaient repris du terrain à l’État Islamique (ISIS) dans le nord de la Syrie. La Turquie considère les combattants kurdes, le YPG, comme des terroristes, mais le gouvernement américain les voit comme de précieux alliés contre l’État Islamique, groupe dérivé d’al-Qaïda qui contrôle de larges territoires en Syrie et en Irak.

Mais Erdogan a sans doute encore perdu le peu de patience qui lui restait après qu’un attentat à la voiture piégée a tué au moins 28 personnes mercredi à Ankara, la capitale turque. La bombe visait apparemment un convoi militaire et les officiels turcs suspectent des militants kurdes, également visés par les forces turques à l’intérieur du pays.

Alors qu’aucune preuve n’a été avancée, les officiels turcs suggèrent que l’attaque a été commanditée par l’Iran ou la Russie, encore un signe du degré de complexité du chaos géopolitique syrien. « Ceux qui pensent qu’ils peuvent détourner notre pays de ses objectifs en utilisant des organisations terroristes verront qu’ils ont échoué, » a déclaré Erdogan selon le Wall Street Journal.

(Mercredi soir la Turquie a bombardé des positions kurdes dans le nord de l’Irak en représailles à l’attentat d’Ankara.)

Le dilemme pour Obama est que la plupart des alliés traditionnels des États-Unis comme la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar, ont été les principaux soutiens et sources de financement des groupes terroristes sunnites en Syrie, y compris le Front al-Nosra d’al-Qaïda et – quoique dans une moindre mesure – l’État Islamique. Maintenant, ces « alliés » voudraient que les États-Unis risquent une confrontation nucléaire avec la Russie pour, de fait, protéger al-Qaïda.

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan

Biden laisse échapper la vérité

L’ironie de la situation a même été reconnue par le vice-président Joe Biden lors d’une conférence à Harvard en 2014. Biden répondait à la question d’un étudiant en disant que la Turquie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis avaient « versé des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers d’armes à quiconque se battrait contre [le président syrien Bashar el] Assad ». Le résultat, dit Biden, est que « ceux qui ont été approvisionnés sont al-Nosra, al-Qaïda et les djihadistes extrémistes venus du monde entier. »

Les risques de ces alliances nébuleuses ont aussi été soulignés par le rapport de la Defense Intelligence Agency (DIA) en août 2012 qui avait averti l’administration Obama que la force grandissante d’al-Qaïda et des autres djihadistes sunnites en Syrie pourrait mener à la création d’un « État Islamique » dont les militants pourraient se replier en Irak où la menace était originellement apparue après l’invasion américaine.

La DIA précisait que la force grandissante d’al-Qaïda en Syrie « crée le climat idéal pour que AQI [al-Qaïda en Irak] retourne dans son berceau de Mossoul et de Ramadi et apporte une nouvelle impulsion sous couvert d’unifier le djihad entre l’Irak et la Syrie sunnites et le reste du monde arabe sunnite contre ce qu’ils considèrent l’ennemi, les dissidents [i.e. les chiites].

ISI [L’État Islamique en Irak, ancêtre d’ISIS, connu comme l’État Islamique] pourrait également déclarer un État Islamique au travers d’une union avec les organisations terroristes en Irak et en Syrie, ce qui créerait de graves risques pour l’unification de l’Irak et la protection de son territoire. »

Malgré la clairvoyance du rapport de la DIA et l’aveu de Biden (pour lequel il a rapidement présenté des excuses), le président Obama n’a pas modifié la stratégie de soutien aux opposants d’Assad. Il a laissé l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie continuer à faire passer des armes aux éléments les plus extrémistes de la rébellion. Dans le même temps, le gouvernement américain insistait sur le fait qu’il n’armait que les rebelles « modérés », alors que ces groupes étaient pour la plupart absorbés ou contrôlés par al-Nosra d’al-Qaïda et/ou ISIS, un dérivé ultraviolent d’al-Qaïda.

En Syrie, au lieu de coopérer avec la Russie et l’Iran pour aider l’armée d’Assad à vaincre les djihadistes, l’administration Obama a continué à la jouer fine en insistant – comme le secrétaire d’État John Kerry l’a dit récemment – sur le fait que des « groupes d’opposition légitimes » armés existaient indépendamment du Front al-Nosra d’al-Qaïda.

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Le secrétaire d’État John Kerry saluant les journalistes à Genève le 8 Novembre 2013. (Crédit photo : Département d’État)

Cependant, en réalité, les prétendus rebelles modérés autour d’Alep et d’Idlib sont des seconds couteaux d’al-Qaïda dont la valeur pour la cause est justement de pouvoir prétendre aux livraisons d’armements de la CIA qui peuvent être ensuite transmises à al-Nosra ou à l’allié clé d’al-Nosra, Ahrar al-Sham, ainsi qu’à d’autres combattants djihadistes.

Nosra et Ahrar al-Sham, les principaux éléments de la création saoudienne « l’Armée de Conquête, » ont déployé des missiles TOW américains aux effets dévastateurs sur l’armée syrienne dans la victoire des djihadistes l’année dernière dans la province d’Idlib ; un succès qui a finalement décidé Poutine à envoyer l’aviation russe pour défendre le gouvernement syrien en septembre dernier.

Aider l’État Islamique

Pendant ce temps la Turquie a laissé près de 100 km de frontière ouverte pour que différents groupes djihadistes puissent passer des renforts et de l’armement tout en laissant l’État Islamique sortir son pétrole pour le revendre au marché noir. L’automne dernier, après que la Russie (et des États-Unis réticents) ont commencé à bombarder les convois de pétrole d’ISIS, la Turquie a abattu un avion de chasse russe près de la frontière turque, entraînant la mort du pilote et d’un membre de l’équipe de sauvetage.

Maintenant, alors que l’armée syrienne, soutenue par la Russie, fait des progrès considérables dans sa lutte contre les rebelles majoritairement dominés par al-Nosra autour d’Alep et commence à refouler l’État Islamique hors de son fief Raqqa, et que les forces kurdes soutenues par les États-Unis avancent aussi dans leur front contre l’ÉI, la Turquie d’Erdogan commence à redouter fiévreusement que son projet de soutien aux djihadistes syriens, vieux de 5 ans, ne s’effondre.

Au milieu de ce tumulte, la Turquie presse le président Obama de soutenir une invasion limitée de la Syrie ayant pour but de créer une « zone sûre », censée protéger les rebelles syriens ainsi que les civils du nord de la Syrie. Mais derrière ce plan aux allures humanitaires se cache un plan plus ambitieux de marcher sur Damas et ainsi renverser le président Assad.

C’est un objectif que se partagent la Turquie, l’Arabie saoudite et d’autres États sunnites, ainsi qu’Israël et l’influent bloc néoconservateur américain et ses « interventions libératrices ». Pour sa part, Obama a appelé Assad à « démissionner » mais favorise une solution diplomatique. La Russie a soutenu une solution politique, en organisant des élections libres, laissant ainsi au peuple syrien le choix du destin d’Assad.

Les Russes ne se sont pas gênés de rappeler le subterfuge occidental en Libye de 2011, lorsque les États-Unis et l’OTAN ont sanctionné une résolution « humanitaire » du conflit au travers du Conseil de Sécurité des Nations Unies, prétendant protéger le peuple libyen, mais se couvrant derrière cette dernière afin de provoquer un violent changement de régime ; un cas typique du pied dans la porte.

Alors qu’en Syrie, la Russie fut témoin durant plusieurs années du soutien apporté par les États-Unis, la Turquie, le Qatar et d’autres États sunnites aux différents groupuscules rebelles sunnites tentant de renverser Assad, un alaouite, représentant d’une branche de l’islam chiite. Bien qu’Assad ait été violemment critiqué pour son attitude radicale face au soulèvement, il a tout de même réussi à maintenir un gouvernement laïque qui tâche de défendre chrétiens, alaouites, chiites et d’autres minorités.

En plus d’être la cible des puissances sunnites régionales, Assad est depuis longtemps sur la liste des néoconservateurs israéliens car il est vu comme la pièce maîtresse du « croissant chiite », qui s’étire de l’Iran à l’Irak en passant par la Syrie et le Liban. Depuis que les dirigeants israéliens (et donc les néocons américains) perçoivent l’Iran comme le plus grand ennemi d’Israël, les efforts pour démolir le « croissant chiite » se sont concentrés sur la défection d’Assad – même si son éviction risquerait de créer un vide politico-militaire qui pourrait être rempli par al-Qaïda et/ou l’État Islamique.

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Le président syrien Bachar el-Assad

Faire de la Syrie le lieu de cette guerre par procuration a eu des conséquences catastrophiques sur les Syriens. Depuis cinq ans, la violence des engagements tant des rebelles que de l’armée a ravagé le pays, tuant plus de 250 000 personnes et en forçant à l’émigration des vagues entières de réfugiés désespérés vers l’Europe, déstabilisant l’Union européenne à son tour.

En conséquence, alors que les États-Unis et leurs alliés au Moyen-Orient – notamment l’Arabie saoudite et la Turquie – ont encore nourri le conflit en approvisionnant les rebelles, dont notamment le Front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda, avec des missiles américains TOW et d’autres armes sophistiquées, le président russe Poutine a décidé qu’il était temps d’aider le gouvernement syrien à juguler l’expansion du terrorisme sunnite, une menace planant également sur la Russie.

Se moquer de la Russie

Dans un premier temps, Washington se moqua des efforts russes, les qualifiant de peu efficaces, cependant les récentes victoires de l’armée syrienne ont eu comme effet de transformer, sous la surprise, les moqueries initiales en colère. Par exemple, le Washington Post, figure de proue du néo-conservatisme, a publié à jet continu un flot d’éditoriaux et de lettres ouvertes dénigrant les victoires russo-syriennes.

« La Russie, l’Iran et le gouvernement syrien conduisent une offensive majeure avec pour objectif la reconquête de la ville d’Alep et les territoires contrôlés par les rebelles qui la connectent à la frontière turque, » se lamente le Post. « Ils ont coupé une route de ravitaillement de la ville et sont près d’en contrôler une autre, piégeant les rebelles, ainsi que des centaines de milliers de civils. »

Alors qu’on aurait pu penser qu’éjecter les forces d’al-Qaïda hors d’un centre urbain majeur comme celui d’Alep soit en soi une bonne chose, les rédacteurs néocons du Post prétendent que seuls de nobles rebelles « modérés » contrôlent cette zone, et qu’en conséquence il est du devoir des États-Unis de les protéger. Il n’est fait aucune mention du Front al-Nosra d’al-Qaïda, sûrement afin de ne pas abîmer la belle image souhaitée par cette propagande.

Le Post pressa alors Obama de faire quelque chose : « Face à cette offensive, qui promet de détruire toute chance d’une fin acceptable de la guerre civile syrienne, l’administration Obama a observé une attitude de passivité et de confusion morale. Le président Obama reste silencieux. »

Dans un autre éditorial hystérique, les rédacteurs du Post ont évoqué ce qu’ils ont appelé « le monde réel » où « le meilleur scénario possible, après cinq ans d’inaction américaine, est une paix partielle laissant la Syrie divisée en zones contrôlées par le régime [d’Assad] et l’État Islamique, et quelques enclaves coincées laissées à l’opposition et aux Kurdes. Même cela exigerait que l’administration Obama intensifie énergiquement son assistance militaire à des groupes rebelles et affronte la Russie avec plus que des discours. »

Cependant, dans le vrai « monde réel », l’administration Obama a fait passer des équipements militaires aux rebelles cherchant à renverser un gouvernement internationalement reconnu depuis des années. Cette aide a évité de faire apparaître aux yeux des Américains le fait que beaucoup de ces groupes rebelles collaboraient avec le Front al-Nosra d’al-Qaïda et/ou l’État Islamique.

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Le président iranien Hassan Rouhani (à gauche) serre la main du président russe Vladimir Poutine au sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai dans la capitale kirghize de Bishkek, le 13 septembre 2013. (Crédit photo : Press TV)

Comme l’expert du Moyen-Orient Gareth Porter l’a rapporté, « Les frappes aériennes russes en question ont pour ambition de séparer la ville d’Alep, qui est à l’heure actuelle le principal centre de pouvoir d’al-Nosra en Syrie, de la frontière turque. Pour réussir, les forces russes, syriennes et iraniennes ont attaqué les troupes rebelles déployées dans les villes se situant le long des routes d’Alep jusqu’à la frontière. Ces rebelles comprennent des unités d’al-Nosra, de leurs proches alliés d’Ahrar al-Sham et d’autres groupes d’opposition armés – certains d’entre eux avaient reçu des armes de la CIA dans le passé…

« Selon de nombreuses sources, y compris de certaines qui ont été explicitement soutenues par les États-Unis, il est clair que toute unité organisationnelle anti-Assad armée dans ces provinces est engagée dans une structure militaire contrôlée par des militants d’al-Nosra. Tous ces groupes rebelles se battent au côté du Front al-Nosra et coordonnent leurs actions militaires avec lui. »

Mais le Washington Post et ses acolytes grand public américains ne veulent pas que vous connaissiez la réalité du « monde réel » qui est que les saints rebelles « modérés » de Syrie combattent côte à côte avec al-Qaïda, qui fut responsable de la mort de près de 3 000 Américains lors du 11-Septembre et de la participation de l’armée américaine dans une série de conflits au Moyen-Orient qui ont coûté la vie à environ 8 000 soldats américains.

L’étrange objectif de sauver la peau d’al-Qaïda ne serait certainement pas un bon argument de vente pour obtenir le soutien du peuple américain à une nouvelle guerre, qui pourrait opposer l’arme nucléaire russe à l’arme nucléaire américaine, avec toutes les horreurs qu’un tel conflit pourrait entraîner.

Toutefois, la gênante vérité sur le rôle d’al-Qaïda se glisse occasionnellement dans les médias grand public, quoique seulement en passant. Par exemple, la correspondante du New York Times Anne Barnard a rapporté samedi dernier qu’un cessez-le-feu avait été proposé en Syrie, en écrivant : « Avec la condition que le Front al-Nosra, la branche d’al-Qaïda en Syrie, puisse être encore bombardé, la Russie met les États-Unis dans une position difficile ; les groupes d’insurgés qu’ils soutiennent coopèrent en certains endroits avec la bien armée et bien financée Nosra dans ce qu’ils appellent une alliance tactique par nécessité contre les forces du gouvernement. »

Le dilemme d’Obama

Donc, le dilemme auquel Obama fait face est de savoir si les États-Unis devraient se joindre à la Turquie et à l’Arabie saoudite dans une flagrante invasion de la Syrie pour sauver la cause d’al-Qaïda. Bien sûr, ce n’est pas comme cela que ce serait vendu au peuple américain. Le projet serait formulé avec de jolis mots sur « l’humanitarisme » et le besoin de maintenir la « crédibilité » américaine.

Mais Obama semble suffisamment se rendre compte de la réalité actuelle pour résister jusqu’ici aux appels frénétiques des néoconservateurs et des faucons de Washington. Je me suis dit également qu’Obama avait découragé la Turquie et l’Arabie saoudite de prendre les choses en main eux-mêmes.

Après tout, une invasion à grande échelle par la Turquie et l’Arabie saoudite en soutien d’al-Qaïda et d’autres rebelles sunnites opposerait la force d’envahisseurs non seulement à l’armée syrienne mais à ses alliés l’Iran et le Hezbollah (chiite) – et plus dangereusement à la Russie, qui manque d’effectifs à l’intérieur de la Syrie pour être au niveau de l’armée turque, mais pourrait déployer des armes nucléaires tactiques, si nécessaire, pour sauver la vie de soldats russes.

Voici donc les différences significatives entre Obama et l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton. Elle a publiquement appelé l’armée des États-Unis à établir une « zone de sécurité » à l’intérieur de la Syrie, ainsi qu’une zone d’exclusion aérienne. Même si tout cela a l’air joli et paisible, cela exigerait en fait la même invasion que la Turquie recherche et exigerait que la force aérienne des États-Unis élimine la plupart des forces aériennes et des défenses antiaériennes syriennes. Ce serait un acte de guerre majeur.

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La secrétaire d’État Hillary Clinton et le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov. (Crédit photo : Département d’État)

Mardi, lors d’une conférence de presse Obama a été a interrogé sur le conflit syrien mais c’était dans le cadre typique grand public insinuant que Obama est trop faible pour traiter avec Poutine. Durant cinq ans, les médias grand public des États-Unis n’ont pas pu aller plus loin qu’inciter Obama à accroître l’intervention des États-Unis en Syrie et ainsi apporter un autre « changement de régime ».

Malgré la preuve du contraire, une illusion chère à Washington demeure que quelques opposants « modérés » pourraient remplacer Assad et apporter une heureuse démocratie à la Syrie. De similaires illusions ont précédé les catastrophes des « changements de régime » en Irak et en Libye – et l’on pourrait même revenir sur l’objectif de l’administration Reagan de « changer de régime » en Afghanistan qui a conduit à l’émergence des Talibans, d’al-Qaïda et, en premier lieu, du djihadisme moderne.

Mais aujourd’hui les enjeux incluent un risque potentiel de confrontation nucléaire avec la Russie – les États-Unis étant exhortés à se charger du risque existentiel pour toute l’humanité au nom de la préservation des espoirs d’al-Qaïda de hisser son drapeau noir sur Damas. Il est difficile d’imaginer une exigence plus folle de la part des acteurs principaux de la politique étrangère dans les hautes sphères de Washington.

[Pour aller plus loin sur le sujet, voir sur Consortiumnews.com “Tangled Threads of US False Narratives,” “Hidden Origins of Syria’s Civil War,” et “Obama’s Most Momentous Decision.”]

Source : Consortiumnews.com, le 18/02/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Pascalcs // 08.03.2016 à 01h44

Article qui met bien en évidence les perspectives terrifiantes créés par cette poudrière syrienne. Article qui met également en évidence, si besoin était, le rôle majeur des Neocons Washingtoniens et, en embuscade dans l’ombre derrière eux, les israéliens qui les téléguident et qui font semblant d’être des spectateurs passifs dans ce conflit.
On voit mal comment tout cela pourrait bien se terminer, les Neocons sont une caste particulièrement rancunière en belliciste. Et comme Hillary est leur candidate et que la mascarade des élections US va porter au pouvoir, on imagine sans difficulté la nature des conflits en gestation.

37 réactions et commentaires

  • Pascalcs // 08.03.2016 à 01h44

    Article qui met bien en évidence les perspectives terrifiantes créés par cette poudrière syrienne. Article qui met également en évidence, si besoin était, le rôle majeur des Neocons Washingtoniens et, en embuscade dans l’ombre derrière eux, les israéliens qui les téléguident et qui font semblant d’être des spectateurs passifs dans ce conflit.
    On voit mal comment tout cela pourrait bien se terminer, les Neocons sont une caste particulièrement rancunière en belliciste. Et comme Hillary est leur candidate et que la mascarade des élections US va porter au pouvoir, on imagine sans difficulté la nature des conflits en gestation.

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  • vincent // 08.03.2016 à 02h03

    J’étais en grand débat avec mon ami ce matin, la question portait sur la légitimité de l’action en Syrie. Pour lui Bachar comme Poutine sont des salaud, parce que dictateur qui empêchent la liberté d’expression de leur propre peuple. Selon lui le droit des peuples à disposer d’eux même ne tient pas sous une « dictature » désigné, puisque le « dictateur » ne permet pas la parole à son peuple. J’ai eu beau lui expliquer qu’un « dictateur » ne pouvait tenir en place s’il n’était pas soutenu par son peuple. Mais rien à faire. Je lui explique le revers de la médaille, et malgré les malversation de l’occident, il reste persuader que l’action pour défendre les peuples opprimés demeurent légitime, même s’il reconnait qu’en fait les actions militaires n’ont jamais servit cette cause. A la teneur de cet article, je me demande s’il tiendrait toujours le même discours. Il ne regarde pas la télé, et est quelqu’un qui réfléchi beaucoup, cependant pour lui dans le monde y a des méchant comme Hitler qu’il a comparé plusieurs fois Poutine.

    Enfin j’ai essayé de le mettre en contradiction, puisque le savoir c’est être capable démontrer selon Platon, Bachar et Poutine sont des mauvais, prouve moi avec des faits qu’ils le sont.

      +23

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    • Bernard Grapperon // 08.03.2016 à 09h33

      @Vincent,
      Bonjour,
      Pour moi, la dernière phrase (ou le second paragraphe) est absolument incompréhensible. Il doit manquer un complément qui est resté dans le clavier. Auriez-vous l’amabilité de compléter.

        +1

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      • vincent // 08.03.2016 à 10h46

        Pardon je me suis mal exprimé. En fait je lui ai dit que le Savoir selon Platon c’est être en mesure de le démontrer. C’est à dire que l’on doit prouver par un discours argumenté et précis ce que l’on sait. Je l’ai donc mit au défi de le faire, puisque les seuls élément qu’il a été capable de me sortir sur Poutine, c’était ses aventures médiatiques.

        « Si Poutine est un salaud, démontre le moi »

        Navré pour la gêne, j’ai du mal a rapporté une conversation.

          +11

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    • Pierre // 08.03.2016 à 10h05

      Bonjour
      J’ai trouvé ce matin une interview intéressante de Richard Labévière du 23 mars 2011 sur TV5 Monde, dans laquelle il mentionne déjà l’intervention des frères musulmans armés par l’Arabie Saoudite et soutenue par les néo-cons dans les évènements de Deraa : http://www.dailymotion.com/video/xy8298_syrie-l-analyse-de-richard-labeviere-en-mars-2011_news&hspart=avast&hsimp=yhs-001
      Je cite quelques passages de la présentation de son livre « Quand la Syrie s’éveillera » sur le site Amazon : « Régulièrement présenté par les médias occidentaux comme une sorte de dictature ubuesque appartenant à l' » axe du mal « , ce pays carrefour des civilisations égyptienne, perse, grecque, romaine, byzantine et turque […] demeure également l’un des berceaux de la chrétienté où vivent, dans une totale liberté de culte, près de 2 millions de chrétiens. Ce pays est en effet l’un des rares Etats arabes laïcs à garantir un égal accès aux fonctions publiques et privées à tous ses citoyens, hommes et femmes, quelle que soit leur confession. »
      Le « réveil » est en tout cas une sacrée gueule de bois pour le peuple syrien. Merci aux extrémistes coupeurs de têtes soutenus par les US, l’UK et la France

        +28

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      • vincent // 08.03.2016 à 10h50

        Je ne suis pas franchement fier de mon pays, avant je croyais beaucoup aux « valeurs » de la république, eh bien quand je vois ce que l’on en a fait à l’égard des autres. Tout prévaut que pour les intérêts, et l’argent, il n y a ni humanité, ni bon sens, car une fois que l’on aura tout détruit il ne faudra pas s’étonner que l’europe soit un bastion assiégé pour les migrants.

          +12

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    • SanKuKai // 09.03.2016 à 11h09

      Je compatis. Mais Il me semble que le souci dans votre débat avec votre ami est que vous devriez en retirer les considerations:
      – Morales : qu’est ce qui est bien? qu’est ce qui est mal? très vaste question. Selon l’experience, religion, éducation de chacun la réponse diffèrera.
      – Relatives: Méchants? Gentils? Pour qui?
      – Manichéennes: il n’y aurait donc que 2 categories pour tout les Gentils vs les méchants, la droite vs la gauche, le nord vs le sud… vraiment?

      ou alors faites plusieurs débats sur chacune de ces considérations pour vous mettre d’accord sur chacune d’elles avant d’aborder le sujet principal. (Ca va être long).

      Sinon, une fois que vous aurez retiré toutes ces considerations du débat, votre ami se rendra peut être compte (ou pas) que tout ce qui reste, ce sont des présidents qui défendent froidement leurs interêts.
      Pour moi la vraie question est : quels interêts défendent-ils?
      Or, n’étant pas Russe, vivant dans un pays de l’OTAN, n’étant pas milliardaire, j’ai du mal à comprendre en quoi les interêts défendus en Syrie par nos présidents sont les miens. Votre ami pourrait peut-être:

      1- Définir ces interêts.
      Evidemment s’il vous réponds « la démocratie »,  » la défense du peuple » ne riez pas.
      Faites plutot un long débat sur chaque interêt cité (et oui c’est long).

      2- Définir les avantages/inconvenient de la défence de ces interêts pour lui-meme.

        +2

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  • Pierre // 08.03.2016 à 02h06

    Mille mercis pour cet excellent article qui résume très efficacement ce que nous sommes de plus en plus nombreux à penser. Petit pari perso: en cas de conflit généralisé, les champs pétroliers saoudiens et quataris feront partie des premières cibles de la Russie. En tout cas, envisager une guerre nucléaire qui degraderait durablement l’environnement dans un monde déjà à bout de ressources est carrément au-delà de la folie furieuse, je ne trouve pas les mots. Mais l’armée US étant remarquablement inefficace au sol (considerant les budgets dont elle dispose), la solution nucléaire peut peut-être apparaître envisageable aux faucons (qu’on devrait plutôt nommer les vrais cons). Mais à leur place, je ne jouerais pas avec un peuple qui produit les meilleurs joueurs d’échecs mondiaux, et dont les ressortissants ont toujours montré au cours de l’histoire leur opiniâtreté à résister aux envahisseurs. Napoléon et Hitler pourraient en témoigner. Et Poutine a souvent fait preuve d’une grande lucidité et efficacité dans le domaine stratégique, à mon avis.

      +40

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    • Horzabky // 08.03.2016 à 16h17

      « en cas de conflit généralisé, les champs pétroliers saoudiens et quataris feront partie des premières cibles de la Russie. »

      Cela fait des années que je me dis que, si j’étais à la place de Poutine ou de Khameneï, je n’attendrais qu’un prétexte pour envoyer des missiles sur les puits de pétrole saoudiens et qataris. La seule chose qui pourrait me retenir, c’est l’effet désastreux que cela aurait sur l’économie chinoise.

      Que l’on songe ne serait-ce qu’un instant aux conséquences : les prix du pétrole qui s’envolent (très bon pour la Russie et l’Iran), l’Arabie Saoudite qui implose (30 millions d’habitants nourris par les importations), l’Europe et les Etats-Unis en pleine crise économique, donc incapables de financer de nouvelles guerres.

      Pour l’Europe, on peut ajouter, avec la crise des migrants, une quasi-anarchie à l’échelle continentale, les Etats en pleine crise devenant incapables de nourrir et loger les migrants, et, faute de ressources fiscales, incapables de protéger leur propre population.

        +15

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  • patrickluder // 08.03.2016 à 05h36

    Mouais … un peu trop facile pour les USA de chercher à ne pas trop s’impliquer dans ce jeux alors que ce sont eux qui ont distribué des cartes truquées et gardé les atouts …

      +19

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    • Bernard Grapperon // 08.03.2016 à 09h53

      Il est étrange que toutes ces têtes-d’œuf issues des plus prestigieuses université des USA voient toujours en « Poutine » le démon envahissant. Apparemment, ils n’ont pas encore compris que la Russie n’est plus l’Union Soviétique, amputée qu’elle est de ses satellites et de nombreux états ayant fait sécession, dont la riche Ukraine, importante contrée industrielle et agricole.

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      • Christophe Vieren // 09.03.2016 à 21h04

        Quand on a des problèmes de politique intérieure, il est assez coutumier pour un gouvernement de faire diversion en accusant les méchants de l’extérieur Russie, Syrie, Iran, Vénézuéla, …).
        Quant à sortir d’Harvard, c’est surtout une question de sortir son chéquier (50.000 $ par an me semble-t-il) pour acheter son diplôme. La preuve ? GW Bush sort d’Harvard !!!!

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  • caliban // 08.03.2016 à 05h40

    A la lecture de cet article on sent – bien qu’il n’en soit jamais question – qu’il manque un acteur extérieur au conflit pour faire entendre la voix de la raison et du Droit international. Toutes les diplomaties qui comptent trempent dans le bain de sang.

    En outre le bloc anti-Assad réunit des pays dont la diplomatie pourrait rapidement basculer dans l’irrationnel : Turquie, Arabie Saoudite. Et ils ont un plan comm’ tout prêt : invasion humanitaire de la Syrie. Il ne manquerait plus que les Etats-Unis soient occupés à élire leur oligarque en chef cette année pour que cela parte en vrille.

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  • DUGUESCLIN // 08.03.2016 à 07h24

    Les américains sont tout à fait capables d’annoncer qu’ils ne soutiendront pas une intervention turque et saoudienne en Syrie, en les incitant en douce, à le faire.
    Puis, comme d’habitude, en sauveur du monde, envoyer des troupes de « paix » pour arrêter le conflit malheureux entre turques et syriens.
    A l’arrivée des « troupes de paix américaines » les turques et les saoudiens cesseraient leur action pour mieux accueillir les américains qui ne quitteraient plus la Syrie après avoir renversé Bachar Al Assad pour maintenir la paix au nom de l’humanité.
    Mais l’armée syrienne avec l’aide des russes et le soutien iranien, les voit venir avec leurs gros sabots, le franchissement de la frontière sera très périlleux. La riposte pourrait être rapide surprenante et efficace.

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    • DUGUESCLIN // 08.03.2016 à 10h47

      Pour le moment les turques aboient en se retranchant derrière leur frontière. Ils bombardent les kurdes de chez eux et attendent une riposte syro-russe pour hurler qu’ils sont attaqués, mais pour le moment ça ne marche pas.
      Les défenses syro-russes les attendent, la Russie reste dans la légitimité, c’est sa force, elle ne sera pas le déclencheur de guerre, malgré les provocations.
      Pour le moment le risque d’une guerre nucléaire est peu probable. L’OTAN a peu de moyens en Méditerranée. La position russe est le refus de toute agression, elle n’est que défensive et prête à une riposte foudroyante en cas de besoin. Les militaires de l’OTAN le savent et les américains seuls ne peuvent rien faire, même avec les néocons par Hillary interposée.
      La Syrie sera libérée que les atlantistes et autres complices (saoudiens, turcs et compagnie) le veuillent ou non, c’est irréversible. Mais la Russie ne reculera et continuera à tendre la main, elle ne cherche pas à humilier les américains.

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      • daniel // 08.03.2016 à 19h07

         » mais pour le moment ça ne marche pas. »
        Une supposition: les terroristes Isis/Daesh envoient des obus estampillés YPG de la Syrie vers la Turquie, version ukrainienne de « c’est pas moi, c’est l’autre »…

        Notons que la pauvre Syrie est victime d’une série de gangsters sans pitié et sans honneur.

        Il faut vraiment que les Russes surveillent de très près la zone. Ils sont les seuls à avoir la tête sur les épaules, avec une diplomatie et des forces militaires à la hauteur.

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  • Pierre Van Grunderbeek // 08.03.2016 à 07h45

    Il y a quelque chose d’angoissant à savoir qu’une guerre régionale impliquant des puissances nucléaires est peut-être sur le point d’éclater au Moyen-Orient.
    Il devient de plus en plus clair qu’il y a une approche néoconservatrice parallèle qui s’oppose à la vision « modérée » du Département d’Etat.
    Barack Obama n’en est plus l’arbitre. On a l’impression qu’il a démissionné de ses responsabilités et qu’il laissera le dossier à son successeur. J’en veux pour preuve qu’il n’a même pas assisté à la dernière réunion entre John Kerry et les faucons de la Défense et du Pentagone.
    Oui, Hillary Clinton est la candidate des néoconservateurs de côté démocrate mais n’oublions pas Marco Rubio qui est le pendant du côté républicain et qui est encore plus dangereux. Il faut espérer qu’aucun des deux ne gagne/

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  • toff de aix // 08.03.2016 à 08h56

    Il est quand même curieux que ça soit la possible élection de Trump qui fasse flipper dans les chaumières. Enfin, curieux non, ça prouve juste que les médias système(j’essaie de rester poli) font très bien leur travail de désinformation auprès du grand public occidental. Alors que ce qui est VRAIMENT terrifiant, de mon point de vue, c’est l’élection d’Hilary « we came, we saw, he died » Clinton. Si cette folle arrive au pouvoir il suffit de lire ses déclarations et son programme pour se rendre compte qu’elle n’hésitera pas à faire exploser tout le moyen orient…

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  • Judith // 08.03.2016 à 09h05

    on a un ministre des Affaires Etrangères aussi nul que le précédent, et en plus ridicule et .. pauvre type..et dire que ça représente la France. déjà il ne connait pas le nom d’un des groupes terroristes les plus importants de Syrie auteur de massacres aussi dégueus que Daesh, secondo, il s’empêtre en essayant de le dédouaner comme son illustre prédécesseur Fafa le minable. rappelons que aL Nosra est sur la liste des terroristes de l’ONU, ça a du échappper à notre pignouf, on est donc en droit de penser que on continue à soutenir ces suppots d’AL Qaida..à noter que selon lui quand on bombarde Daesh, on ne touche pas de civils syriens( c’est bien connu que , Daesh ne se mêle jamais à la population.. pff! )

    Original : le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault invente le groupe terroriste « Jamal al-Nosra »

    http://lelab.europe1.fr/original-le-ministre-des-affaires-etrangeres-jean-marc-ayrault-invente-le-groupe-terroriste-jamal-al-nosra-2686090

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  • Eric83 // 08.03.2016 à 09h37

    Je vais me permettre un parallèle suite à une tirade du film « Vertical Limit » rediffusé récemment.
    Pour faire simple, l’histoire relate une ascension du K2 dans l’Himalaya qui tourne à la catastrophe.

    Un des meilleurs guides potentiels pose la question suivante avant de décider de participer ou non à l’ascension périlleuse :

    En dernier ressort, qui prend les décisions ? Qui, lors d’un accident, décide de la vie ou de la mort d’autres alpinistes ? En d’autres termes, qui joue à Dieu ?

    Les néocons US et tous leurs vassaux dont le gouvernement français jouent à Dieu et décident qui peut vivre et qui doit mourir…à la différence notoire avec une cordée en montagne en danger de mort, c’est que ni le peuple français, ni le peuple américain – pour ne citer qu’eux – n’étaient en danger de mort avant que nos gouvernants guerriers décident d’aller faire la guerre en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie…

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  • J // 08.03.2016 à 09h41

    Il y a un aspect non mentionné dans l’article : la bombe iranienne, en principe gelée pour quelques années (en principe…), et la bombe saoudienne, que le royaume achètera aussitôt dans ce cas, il l’a annoncé, au Pakistan qu’il a aidé financièrement à faire la sienne… j’allais oublier la bombe israélienne.

    Et la possibilité que des bombes arrivent aux mains de l’EI ou d’autres factions djihadistes. Et dans ce cas, pas besoin de missile, il suffit de disposer d’un local tranquille dans la ville cible, où on amène l’engin en pièces détachées par des voies commerciales ou autres, banales.

      +6

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  • asheloup // 08.03.2016 à 10h06

    Les kurdes sont entrain de réaliser des progrès spectaculaires en descendant vers Der Ez Zor. S’ils s’apprêtent à libérer la ville, ils vont avoir un pouvoir de négociation énorme vis à vis du régime qui résiste à l’état islamique depuis plusieurs années dans cette ville. A peine bloqués par la Turquie, les kurdes trouvent d’autres moyens de progresser.

    Ces derniers jours, on a aussi vu des groupes de l’armée syrienne libre reprendre du terrain sur l’état islamique dans le Sud du pays. Étonnant, alors que l’armée syrienne libre est complètement morcelée et affaiblie devant l’avancée des rebelles djihadiste, qu’ils parviennent à battre l’état islamique. Ça en dit long sur l’état de santé de l’état islamique.

    Les néocons américains arriveront trop tard au pouvoir : l’état islamique est entrain de s’effondrer, et ce n’est pas à l’avantage d’Al Qaïda. La guerre de mouvement a repris en Syrie.

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    • Renaud 2 // 08.03.2016 à 15h13

      L’armée syrienne n’était pas prête au début du conflit, sa seule mission était d’assurer la protection de la population civile aux alentours de Damas. 5 ans plus tard, avec le nouveau matériel russe et la formation par des combattants du Hezbollah et de l’armée iranienne, l’armée syrienne a pris du poil de la bête et est désormais capable de reprendre une bonne partie du territoire, au moment où, effectivement, l’Etat Islamique voit ses rentrées d’argent baisser (bombardement de ses camions pétroliers) et ses effectifs déserter (faut-il encore rappeler que l’EI est en quasi-totalité composé de mercenaires internationaux ?). C’est bien pour cette raison que la Turquie et l’Arabie Saoudite deviennent hystériques ces temps-ci, ils voient l’investissement de cinq années se faire anéantir sous leurs yeux.

        +7

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  • Lysbeth Lévy // 08.03.2016 à 12h20

    L’Europe gère les dégâts dits « collatéraux » mais non moins humanitaires et moraux des guerres de l’Empire américain au moyent-orient, Afrique, et Asie centrale pays d’ou viennent la plupart des « réfugiés de guerre » rebaptisés « migrants » de façon euphémique. La Turquie est le garde frontière de l’Europe selon ce juriste :
    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2016/03/08/l-union-europeenne-a-genoux-devant-la-turquie-d-erdogan-926778.html
    «  »La Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés au monde, avec trois millions de réfugiés, et les conditions sont plus que rudes. Amnesty International résume : « Il est inacceptable d’attendre d’un pays qui accueille déjà trois millions de réfugiés qu’il assume entièrement la responsabilité des réfugiés et demandeurs d’asile. »

    La Turquie avait obtenu 3 milliards d’euros, mais elle en demande 3 milliards de plus d’ici 2018. Payer pour ne pas avoir à gérer les réfugiés, et bloquer la route des Balkans, ce serait une démission absolue devant les règles de droit. L’heure est grave » »

    Que dire de plus ??.

      +5

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  • Furax // 08.03.2016 à 14h16

    Je suis d’accord avec vous. Hillary c’est un risque de guerre tel qu’on n’en a pas connu depuis 1962 et la crise des missiles à Cuba.

    Ceci étant dit, je pense que ses chances de gagner l’élection présidentielle de novembre sont infimes. Elle est trop visiblement instable, « habitée » pour ne pas dire possédée, qui plus est détestée par de nombreuses personnes.

    Je vous conseille cet excellent article publié sur Dedefensa : http://www.dedefensa.org/article/et-hillary-dans-tout-ca

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  • jp // 08.03.2016 à 14h16

    selon Giuletto Chiesa https://fr.wikipedia.org/wiki/Giulietto_Chiesa
    , l’Arabie saoudite dispose de la bombe atomique depuis 2 ans, qui lui aurait été fournie par le Pakisatan
    il le dit début mars https://youtu.be/lWAV8rNwSVc

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    • Reality // 08.03.2016 à 15h32

      On est en droit de se poser la question, surtout quand on visionne cette vidéo d’un bombardement au Yémen l’année dernière, que l’on qualifie de bombe à neutrons alors que moi, j’y vois, une bombinette nucléaire. (la pixélisation de l’image peut très bien être la cause d’une irradiation de source atomique).
      https://www.youtube.com/watch?v=99b7iPDFML4

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      • Pierre // 08.03.2016 à 16h28

        Une bombe à neutron EST une bombe nucléaire, de moindre puissance, avec des retombées radioactives moins importante (mais présentes malgré tout), et l’émission d’une impulsion electro-magnetique. La particularité du rayonnement neutronique est (de mémoire) d’avoir un effet d’autant plus important que la masse de l’atome percuté est faible. L’effet est donc relativement faible sur des atomes de fer (par exemple), mais dévastateur sur l’atome d’hydrogène qui est le plus léger de tous les éléments (cf tableau périodique des éléments). Les êtres vivants étant composé d’au moins 70% d’eau H2O, je vous laisse conclure…

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      • J // 08.03.2016 à 17h27
  • Francois // 08.03.2016 à 15h04

    Cet article est un tissus d’annerieS et le fait d’un paranoïaque. Paranoïaque à l’image de ses compatriotes vivant dans un temps celui de la guerre froide qui n’existe plus.

    La Chine et l’Allemagne ne tarderont pas à ramener les USA au rang de paradis fiscal sans puissance
    Rappelons à l’aimable assistance de ce blog que depuis la première guerre mondiale les USA n’ont jamais gagné un conflt sauf Grenade et que la seconde guerre mondiale le fut grace aux Soviétiques.
    Ce qui a éviter un arrosage nucléaire de l’Europe

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    • Pierre Van Grunderbeek // 08.03.2016 à 18h36

      Un paranoïaque qui est un des meilleurs journalistes d’investigation américains !
      Il y a un tas de personnalités qui par leur mégalomanie peuvent déclencher une guerre chaude entre leur pays et la Syrie. Je pense à Erdogan et au belliqueux fils de Salmane qui ne veulent pas perdre la face. Ils ont le plein soutien des conservateurs américains et de la CIA.
      Vous ne trouvez pas que c’est une situation dangereuse qui justifie des articles comme celui-ci.
      Je vous rappelle que la Russie a environ 20000 soldats en Syrie et qu’ils seraient submergés sans utilisation d’armes nucléaires.

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  • Catherine // 08.03.2016 à 15h13

    Ce qui est terrible c’est qu’on en arrive à parler d’une prochaine guerre nucléaire comme on parlerait du risque d’une prochaine avalanche.

    Une guerre nucléaire serait le sommet le plus élevé atteint par la folie humaine.

    En même temps il ne s’agirait une fois de plus que de la folie d’une poignée d’individus au détriment de la (molle) multitude qui n’a évidemment pas envie de vivre un tel cauchemar jusqu’à en mourir d’une horrible façon.

    Que l’univers fasse obstacle à de telles décisions !

    C’est certainement facile pour l’univers 😉

      +8

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    • Saabaïdii // 08.03.2016 à 18h16

      Catherine Le 08 mars 2016 à 15h13
      Bonsoir,
      Bien d’accord avec vous .
      Petit rappel:
      Inventaire total estimé des têtes nucléaires sur cette Terre
      en janvier 2015 : 15850; dont 4300 ‘opérationnelles’ prêtes-à-l’emploi.
      http://www.sipri.org/research/armaments/nuclear-forces
      L’utilisation, ne serait-ce que parcimonieuse de ces objets,
      nous feraient regretter l’âge d’or du paléolithique pendant très longtemps.
      Dépenses militaires mondiales 2014 : 1776 milliards de dollars.
      http://books.sipri.org/product_info?c_product_id=496
      Ces sommes astronomiques trouveraient bien meilleure
      utilisation par des temps qui courent bien vite.
      Rappelons à notre ‘bon souvenir’, qu’à ce jour,
      une seule nation a osé, tout à son abjection,
      utiliser cette arme terrible.
      https://www.youtube.com/watch?v=cHjozYbaXp4
      Nota: il ne s’agit pas là, de justifier ou minimiser de
      quelque façon les crimes de guerre commis par l’armée japonaise.
      Sans parler des ‘essais’.
      http://www.moruroa.org/Texte.aspx?t=326

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  • Reality // 08.03.2016 à 15h26

    « Quand l’avenir de l’humanité tient dans la campagne électorale aux USA » pourrais-je dire de façon un peu provocante.
    Si Obama se réengage en Syrie, c’est Hillary qui en payera le prix, parce que Trump ne lâchera pas l’affaire et cela deviendra son arme de propagande privilégiée contre Hillary.
    La décision s’opérera donc dans la balance des idéaux démocrates contre la réalité électoraliste.
    Ce monde est vraiment passionnant !

      +2

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  • christiangedeon // 08.03.2016 à 18h00

    je ne pense pas que Washington se fasse la moindre illusion quant aux poids des « rebelles modérés » en Syrie.Mais je pense que le jeu des alliances qui lie Washington5 et accessoirement Paris) aux turcs et aux sabliotes a sa propre dynamique et risque de faire péter la cocotte minute…la guerre de Syrie est « internationale  » pratiquement depuis ses débuts. mais qu’on se le dise,aujourd’hui turcs,sabliotes,et leurs créatures islamistes diverses et variées cherchent la politique de la provocation maximum…En face,la Russie comme l’Iran font preuve d’une remarquable retenue…pour le moment. mais il n’y aura pas de deuxième chasseur bombardier russe abattu sans conséquences graves. Et un accident est si vite arrivé.

      +6

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  • Max // 08.03.2016 à 19h51

    http://reseauinternational.net/un-nouvelle-donne-dans-la-guerre-de-syrie-insurrection-des-habitants-de-raqqa-contre-daech/
    Si, cela se confirme, c’est une bonne nouvelle, un peu comme l’insurrection de Paris quand le General Leclerc avec la 2eme DB fonçait sur Paris.

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  • Olysh // 12.03.2016 à 03h11

    On lit souvent que la Syrie est chiite, que Israel ou l’Arabie Saoudite craignent « l’axe chiite » dont la Syrie fait partie.

    Bachar El Assad est chiite, mais pas exactement, il est alaouite. La première dame de Syrie est sunnite. Enfin la population est majoritairement sunnite.

    La Syrie n’est pas chiite.

    Enfin, qui est vraiment l’allié des États-Unis ? Les kurdes ou Les Turques ? L’Arabie Saoudite ou l’Iran ? Le Califat ou la France ? Tous. Tous les belligérants sont financés, partenaires ou soutenus par les États-Unis.

    Ils créent des guerres ou établissent la paix. En fonction de leurs intérêts militaire, économique, diplomatique et culturelle.

    Devant tous les autres pays, le soutien numéro 1 du terrorisme ce sont les EU; les autres ne sont que des pantins.

      +1

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