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2.décembre.20122.12.2012 // Les Crises

[Reprise] Sciences Po : dénouement fatal pour l’équipe dirigeante

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Amusant, au moment où on voit Michel Pébereau s’agiter dans toutes les antichambres du pouvoir pour sauver son indéfendable modèle de Mégabanque universelle.

Bien sûr, on est président depuis 24 ans (sic.), on recrute un charlatan qu’on rémunère 500 000 € par an, qui commet, au mieux, de très très lourdes erreurs de gestion, désormais dénoncées à la justice, mais n’ayez crainte, on ne sent responsable de rien, et, bien entendu, on n’aura pas l’élémentaire décence de démissionner. Non, en Franc,e on meurt sur sa chaise de président, quoiqu’il arrive, point final.

À quand la Cour des Comptes auditant BNP-Paribas ? (vous savez, le machin qui a emprunté des milliards de liquidités à la Banque de France, donc à nous…)

L’entrée de Sciences Po Paris, en 2009. (AFP PHOTO / FRANCK FIFE)

Sale temps pour deux grandes figures de l’establishment, en ce jeudi 22 novembre : Jean-Claude Casanova, éminent intellectuel, président de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, et Michel Pébereau, icône de la haute finance, ancien président de BNP Paribas, président du Conseil de direction de Sciences Po, sont très sévèrement épinglés – même si ce n’est pas nominativement – par le rapport de la Cour des Comptes paru ce matin. Qui accable, sur plus de 100 pages, la « gestion défaillante » de Sciences Po. Dans la foulée, ils étaient conviés à s’expliquer devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale. Et alors qu’ils s’y trouvaient, Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, publiait un communiqué annonçant que, prenant acte de ce rapport, elle allait nommer un administrateur provisoire à la tête de l’école.

Le déni des dirigeants

Une véritable gifle pour les deux dirigeants qui, ces dernières semaines affichaient une assurance et un aveuglement étonnants sur ce dossier. Jean-Claude Casanova avait à plusieurs reprises laissé filtrer que le rapport de la Cour ne contiendrait rien de grave pouvant justifier des poursuites. Puis Michel Pébereau et lui organisèrent un vote en interne pour désigner Hervé Crès, ancien bras droit de Richard Descoings, comme candidat à sa succession, alors même que Geneviève Fioraso leur avait formellement demandé par lettre d’attendre l’échéance de ce 22 novembre avant toute initiative. Enfin ils écrivaient, le 7 novembre, aux autres candidats à la direction non retenus que « la procédure [de nomination du nouveau directeur] est close ». Comme si la nomination de Crès était actée. Jeudi matin encore, Jean-Claude Casanova semblait dans le déni quand il a déclaré à l’Assemblée Nationale :

« On ne parlerait pas de Sciences Po s’il n’y avait pas eu le problème de la rémunération de Richard Descoings, et celui-ci ne serait pas mort s’il n’y avait pas eu ce problème. »

Il semble oublier que l’inspection de la Cour des Comptes avait débuté en septembre 2011, bien avant le décès de Richard Descoings – le 3 avril, jour de la Saint-Richard. Et que si la rémunération de celui-ci a « fuité » en janvier 2012, c’était surement en raison de cette inspection de la Cour. Car nul jusque là, hormis les dirigeants de l’école, n’avait connaissance du montant exorbitant de ce salaire – 537 000 euros – que la Cour a elle-même eu beaucoup de mal à reconstituer, n’y parvenant qu’en épluchant toutes les feuilles de paie.

Richard Descoings trop payé ? « Je n’ai pas… euh… d’opinion »

[…]

Par Patrick Fauconnier, NouvelObs.com


Rions encore : Sciences Po : Michel Pébereau reconnaît « quelques erreurs de gestion »

Bah oui, une paille, quoi !

source : BFM

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18 réactions et commentaires

  • JPM // 02.12.2012 à 05h52

    Cette affaire symbolise le laxisme qui règne à tous les étages politiques, administratifs & financier de la maison France.
    Si l’ENA a été créé, après guerre, pour être au service de l’Etat, aujourd’hui c’est l’inverse.
    Idem pour l’Inspection du Trésor qui produit les futurs dirigeants de nos banques qui usent & abusent de l’Etat pour être « soutenus » dans leur gestion défaillante de ces dernières années.
    On a pu voir ce qu’il en a été pour DEXIA qui est une vraie bombe à retardement. Pierre Richard a t-il eu des comptes à donner ? Non, puisque dans le CA se trouvaient d’éminents politiques qui ont cautionné sa stratégie désastreuse.
    Plein d’autres exemples, qui ont coûté des milliards aux Français, pourraient être donnés et il ne faut pas s’étonner que les réformes sont impossibles puisqu’elles permettraient de découvrir tous les cadavres de la République et de ses écuries.
    Les politiques (qui de plus en plus sont issus des mêmes corps) ont abandonné le pouvoir à ces hauts fonctionnaires qui leur servent la soupe qu’ils désire et avalent sans esprit critique.

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  • Coligny // 02.12.2012 à 07h09

    Lamentable affaire qui traduit bien en France un système de pouvoir. Sciences-Pô a toujours eu un statut particulier qui fait que les plus hautes autorités ont eu constamment un regard bienveillant alors que le ministère de tutelle a toujours voulu faire rentrer l’école de la rue Saint-Guillaume dans le rang.
    Le drame est que cette fois-ci Sciences-Pô risque bien de rentrer dans le rang par la faute de quelques potentats qui ont laissé faire un maboule ( paix à son âme) mais il n’y a pas d’autre expression. Ce Descoings que l’on dit visionnaire a voulu que la grenouille se fasse plus grosse qu’un boeuf, d’où toute une série de décisions plus stupides les unes que les autres : inflation des effectifs, inflation des droits d’inscription, introduction d’enseignements stupides comme la soi-disant théorie du genre etc…
    Ce qui a fait la force de Sciences-Pô, c’est la pédagogie employée et surtout la venue des plus brillants esprits comme enseignants; il fut une époque où l’on pouvait écouter le constitutionnaliste François Goguel, l’homme des ‘futuribles  » Bertrand de Jouvenel, le marxiste Jean Bruhat et j’en passe. Une autre époque où l’école ne se voulait pas la copie de la LSE ou de Harvard ou de Yale !

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  • Patrick Luder // 02.12.2012 à 07h43

    L’évolution est longue, pour passer d’un système fermé et protégé à un système ouvert et transparent. Les affaires étouffées, sont petit à petit dévoilées mais encore NON condamnées … Ce n’est que lorsque les premières condamnations passent que le système peut commencer à évoluer, avec des audits de plus en plus pertinents puis une mise en place de commissions efficaces et indépendantes.

    Même en Suisse certains aspects ont de la peine à évoluer, par exemple l’injustice fiscale entre la majorité des entreprises, multicontrôlées et décortiquées, et les quelques très grosses entreprises qui bénéficient d’exonérations fiscales totales …

    Il ne faut pas relâcher la pression là ou elle est efficace, c’est à dire qi’il y ait jugement et condamnation de toutes les affaires enfin révélées !

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  • BA // 02.12.2012 à 07h51

    Montant des primes distribuées aux cadres dirigeants de Sciences-Po :

    2005 : primes de 33 400 euros pour 5 cadres dirigeants.

    2011 : primes de 200 000 euros pour 11 cadres dirigeants.

    Rémunération annuelle brute totale du directeur de Sciences-Po :

    2005 : rémunération de 315 311 euros.

    2011 : rémunération de 505 806 euros.

    http://www.ccomptes.fr/index.php/content/download/50795/1383957/version/1/file/rapport_thematique_Sciences_PO.pdf

    Le système de Sciences-Po est pourri.

    C’est le règne des copains et des coquins.

    Et c’est le CONtribuable qui paie tous ces requins.

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  • Surya // 02.12.2012 à 09h41

    Sciences Po Paris; un de mes anciens clients; dommage que les fournisseurs n’aient pas pu en profiter; je serai riche 😀

    à la DSI en tous cas c’était « propre » pour ce que j’en ai vu.

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  • DAN // 02.12.2012 à 10h02

    Sciences Po c’est une caste avec ses mandarins qui a le le pouvoir par la main mise sur les postes clef de l’état.Comme toujours la justice pour cette caste est aveugle et protège les délits et les crimes. Ces faits donnent une belle image mafieuse de la France sans oublier sa crédibilité dans le monde !!!

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  • Tycer // 02.12.2012 à 10h15
  • Magyare // 02.12.2012 à 10h29

    Bonjour,
    Ben, moi, je ne suis pas aussi informée, cultivée que les gens qui écrivent ici, en revanche, je me disais:un salaire de 6000 à 9000 euros, ben….les vieux comme moi, ils font encore la bascule entre Francs et Euros et j’me dis qu’il y a eu gourance, en fait, je pense que 9000e x 6,5 et des brouettes ça fait dans les 55OOO euros!
    J’crois bien qu’au final , les gens d’en haut on fait deux fois le change!!!ils se sont pas rendus compte que c’était déjà fait!!!
    ARFFFFFFFFFFFFF!!
    Et comme personne ne se soucie de compter les parts du gâteau, ben, y en a qui se gênent pas pour s’empiffrer!!
    Ensuite, on essaiera de me faire croire qu’un petit RSA est responsable du déficit!!
    Bon, je pas pas très cultivée mais bon, faut arrêter de prendre les gens pour des cons!Un mec au RSA au final, nous coûte bien moins cher qu’un type surpayé d’autant plus que sa retraite est calculée sur son salaire, ben, voyons, soyons fous!!
    Comme en Islande, en taule les voleurs et fraudeurs du pays!!

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    • Casquette // 02.12.2012 à 13h53

      «  » »J’crois bien qu’au final , les gens d’en haut on fait deux fois le change!!!ils se sont pas rendus compte que c’était déjà fait!!! » » » » »

      A mon avis ils ont surtout arrimé leurs salaires sur le privé ou leurs collègues anglo saxons !
      Pas étonnant qu’ils se battent comme des loups affamés avec des payes pareil.

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  • Christophe Vieren // 02.12.2012 à 11h51

    Depuis la LRU (Loi Liberté et responsabilité des Universités, votée en plein mois d’août 2007 !), les primes de leurs personnels, certaines affublées d’un mot de la novlangue « d’excellence », sont quasi libérées : les Universités gèrent, depuis 2011, leurs masses salariales comme elles l’entendent, même si bien sûr les salaires sont encore encadrés par le régime indemnitaire de la fonction publique d’État. Notons qu’il y a de nombreux CDD et vacataires dans les Universités françaises, non fonctionnaires donc.

    Il en va donc aussi des primes des Présidents d’Université, votée par le CA. En savoir plus Les rémunérations des présidents d’université revues à la hausse avec l’autonomie.

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  • NiFuNiFa // 02.12.2012 à 12h27

    « mais n’ayez crainte, on ne sent responsable de rien, et, bien entendu, on n’aura pas l’élémentaire décence de démissionner. Non, en Franc,e on meurt sur sa chaise de président, quoiqu’il arrive, point final. »

    Tout est dit !
    Honnêtement je ne sais pas s’il y a un pays à part la France qui a autant d’hommes politiques ayant un casier judiciaire, affligeant, et pire, se sont les mêmes à qui l ‘on donne toujours le micro aujourd’hui !

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ces-elus-condamnes-et-reelus_769221.html
    Ce dossier de juin 2009 nous apprends que ces 10 hommes politiques ont été condamnés pour des affaires de détournements de fonds publiques ou autres mais c’est pas grave ils sont rééligibles et réélus !

    Les trois plus connus :
    L’ inénarrable Balkany avec : « condamnation en mai 1996 à quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d’amende et deux ans d’inéligibilié par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir fait fait travailler à l’entretien de son domicile et de sa résidence secondaire trois employés municipaux. »

    Juppé avec « Maire de Bordeaux de 1995 à 2004, il est démissionnaire en 2004 lorsqu’il est condamné à quatorze mois de prison avec sursis et un an d’éligibilité en tant que secrétaire général du RPR. »

    et Désir : « condamné en 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour recel d’abus de biens sociaux. De novembre 1986 à octobre 1987, il a reçu un salaire fictif mensuel de 10 500 francs de l’Association régionale pour la formation et l’éducation des migrants, basée à Lille »

    Paye ton casier judiciaire dans le privé mais prévarique dans le publique, ça me donne envie de ressortir les piques tiens !

    De Gaulle, en 40 après l’armistice à propos des français : « ce sont des veaux, ils sont bons pour le massacre… »
    Et bien je crois que malheureusement, au vu du déficit, que l’heure du massacre se rapproche …

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    • tikehau // 02.12.2012 à 15h14

      L’affirmation « Paye ton casier judiciaire dans le privé mais prévarique dans le publique » est infondée !
      Un fonctionnaire indélicat perd son emploi, ses émoluments ET ses droits à retraite : il est pénalement responsable dans TOUS ses actes privés ou publics. Le seul bémol se situe au niveau de l’immuable règle du « selon que tu seras riche et puissant… ».
      Le journal officiel publie la liste des fonctionnaires virés, liste sur laquelle ne tarderons pas à voir figurer , entres autres, les flics ripoux (de base) de Marseille.
      A ma connaissance un comptable ou un banquier qui piocherait dans la caisse (c’est de l’utopie ça ne s’est jamais produit) ne perdrait pas ses droits à la retraite. Il retrouverait probablement même un poste dans une autre filiale.
      Par contre, si vous précisiez les élus, ceux qui dirigent vraiment le pays et qui donnent les directives aux fonctionnaires, eux ne risquent RIEN car ils se considèrent au dessus des lois qu’ils font voter en notre nom et pour notre plus grand bien.
      Un monde de bisounours disions nous…

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      • NiFuNiFa // 02.12.2012 à 19h46

        Oui pour les fonctionnaires vous avez raison, j’ai parlé trop vite en voulant cibler les hautes personnalités publiques comme celles cités, en mettant les fonctionnaires à la place. Il est évident qu’il y a une différence de traitement entre le bas de l’échelle et le haut, que l’on soit dans le public ou le privé.

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  • Wilmotte Karim // 02.12.2012 à 12h44

    « “mais n’ayez crainte, on ne sent responsable de rien, et, bien entendu, on n’aura pas l’élémentaire décence de démissionner. Non, en France on meurt sur sa chaise de président, quoiqu’il arrive, point final.” »

    Ce n’est sans doute qu’un détail…
    Mais pourquoi « en France »?

    Ces propos, on peut les lire en Belgique aussi.
    Et très probablement… un peu partout ailleurs.

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  • Alx // 02.12.2012 à 15h42

    Tout cela me fait penser à une des phrase culte des Tontons flingueurs : « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ».
    Sinon la remarque suivante est peut être effrayante :
    “On ne parlerait pas de Sciences Po s’il n’y avait pas eu le problème de la rémunération de Richard Descoings, et celui-ci ne serait pas mort s’il n’y avait pas eu ce problème.”

    Quelles sont les causes exactes de son décès ? Stress excessif ou bien ?

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  • Matt // 05.12.2012 à 02h11

    Jean-Claude Casanova est (ou a été) membre de :

    – l’Institut français de relations internationales ;

    – l’European Council on Foreign Relations ;

    – le club Le Siècle ;

    – le groupe Bilderberg ;

    – la Commission Trilatérale.

    … J’en oublie !

    Qui a autant d’entregent n’a pas, ordinairement, à s’inquiéter des conséquences de ses décisions.

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