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14.février.201214.2.2012
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Too Big to Fail to Regulate

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« Dans notre économie, nous attendons des entreprises et des individus qu’ils cherchent des profits mais qu’en même temps ils fournissent des biens et des services de qualité tout en se comportant correctement. Malheureusement, nous avons été témoins d’une érosion du sens des responsabilités et de l’éthique qui a exacerbé la crise financière. […] Accuser en premier lieu la cupidité et la démesure serait trop simpliste. C’est l’échec à prendre en compte la faiblesse humaine qui est la clé dans cette crise. » [Rapport Angelides sur la crise financière, 2011]

Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises (en particulier dans le billet précédent sur la dérégulation financière), cette crise est en grande partie survenue car, depuis les années 1980, l’idéologie néoconservatrice a supprimé les règles de prudence mises en place après la crise de 1929.

Or, l’éminent historien de l’économie Charles Kindleberg a montré dans son Histoire mondiale de la spéculation financière (Valor, 2004) qu’une crise financière avait éclaté à peu près tous les dix ans pendant les quatre cents dernières années. Sauf dans la période 1945-1971, où aucune crise n’est survenue, en raison du consensus général pour une régulation très forte du secteur financier.

« Dans les années 1980 s’est produit un tournant ahurissant : la thèse du marché efficace et capable de s’auto-corriger a repris le dessus, dans les milieux économiques conservateurs, mais aussi dans les sections des universités américaines. Cette vision du libre marché n’était conforme ni aux réalités, ni aux avancées récentes de la théorie économique, qui avaient montré que, même avec des marchés concurrentiels et une économie proche du plein-emploi, les ressources ne seraient pas allouées efficacement. […]

Ces nouveaux résultats montraient que l’efficacité des marchés n’avait aucune base scientifique. […] Quand Greenspan disait que l’État pourrait facilement « réparer » l’économie, il n’a pas précisé que traiter les problèmes coûterait aux contribuables des centaines de milliards de dollars et à l’économie davantage encore. C’était une étrange idée de penser qu’il était plus facile de réparer la voiture après l’accident que d’empêcher l’accident.» [Joseph Stiglitz, Le Triomphe de la Cupidité, 2010]

Les sécurités ayant été enlevées, les risques n’ont plus été maitrisés, et comme le disait Jacques Rueff :

« Ce qui doit arriver arrive. » [Jacques Rueff]

Laissée à elle-même, la finance n’oeuvre nullement pour le bien général, mais pour le sien uniquement (et c’est normal) ; la mauvaise pratique chassant alors rapidement la bonne, les pires méthodes génèrent rapidement une forte rentabilité – avant de faire exploser le système…

Je trouve que le dessin suivant illustre à merveille cette sottise du « laisser-fairisme » quasi anarchiste qui entraîne la mort du système par autodestruction :

Dessin humour cartoon deregulation

Depuis cette nouvelle période de dérèglementation, il ne s’est ainsi pratiquement pas passé trois années sans crise majeure, alors qu’il n’y en a pratiquement pas eu durant les Trente Glorieuses :

  • 1986 : crise immobilière et faillite des caisses d’épargne aux États-Unis (Savings & Loans) ;
  • 1987 : krach de Wall Street ;
  • 1989 : éclatement de la bulle spéculative japonaise ;
  • 1991 : faillite de la BCCI ;
  • 1992 : première crise du système monétaire européen (la livre sterling sort du SME) ;
  • 1993 : deuxième crise du système monétaire européen ;
  • 1994 : krach obligataire américain (montée brutale des taux longs) ;
  • 1995 : faillite de la banque Barings, coulée par un trader ;
  • 1997 : première crise financière internationale en Asie (Thaïlande, Corée, Hong Kong) ;
  • 1998 : deuxième crise financière internationale (Russie, Brésil). Quasi-faillite du fonds spéculatif américain LTCM ;
  • 2000 : éclatement de la bulle boursière internet. Crise financière en Turquie ;
  • 2001 : crise financière en Argentine. Faillite d’Enron, suivie d’autres faillites ;
  • 2007 : crise des prêts immobiliers subprime ;
  • 2008 – … : conséquences sur le système bancaire de la crise des subprimes (Lehman Brothers, AIG, etc.) ;
  • 2009 – … : crise économique majeure ;
  • 2010 – … : crise des finances publiques et menaces de défauts.

Ce qui est particulièrement frappant, c’est finalement l’absence d’effet d’apprentissage, l’incapacité quasi pathologique à tirer des leçons des crises passées, et à prendre les décisions nécessaires pour empêcher qu’elles ne surviennent de nouveau. Décisions qu’on hésite d’ailleurs à qualifier de « courageuses », tant elles seraient plébiscitées par les peuples et n’impacteraient que peu de personnes – mais ces personnes ont généralement d’importants moyens d’influence sur le pouvoir.

« L’influence des États-Unis provenait aussi de leurs idées, comme la démocratie et l’égalité. Le problème, c’est que l’économie américaine ne fonctionne plus et que nos idées se perdent. La démocratie est un bon principe selon lequel « un homme égale une voix ».

Mais, hélas, aujourd’hui les banques disposent de 51 % des votes, car elles achètent les gouvernements. Les États-Unis et l’Europe retrouveront leur place dans le monde lorsqu’ils auront non seulement rebâti leurs économies, mais aussi renoué avec leurs idées fondatrices. » [Joseph Stiglitz, Marianne, janvier 2011]

Force est de constater, tristement, que face à la pire crise depuis 1929, alors que le système bancaire est passé à deux doigts d’une implosion généralisée, aucune réforme majeure (ni même mineure) n’a été entreprise pour réguler le système, afin d’éviter qu’une crise financière plus violente encore ne survienne.

N’ont eu lieu que des gesticulations démagogiques. Des épiphénomènes ont été montés en épingle pour détourner l’attention durant les G20 (paradis fiscaux, bonus des traders…) – et surtout ne pas réguler drastiquement la finance, illustrant ainsi le nom de « G-vains » que Jacques Attali leur a donné…

Les États-Unis se sont camouflés derrière une loi de « régulation » de 2 300 pages [sic.] de juillet 2010, qui ne contient pas véritablement de réformes profondes, et que le nouveau Congrès souhaite déjà démanteler… De même, le Royaume-Uni et la France refusent toute évolution significative des règles applicables à la finance.

Les intéressantes propositions de la Chine (monnaie commune mondiale, très forte limitation de la spéculation par exemple) ne sont malheureusement pas (encore) entendues, et on peut trouver dommage que ce soit une dictature communiste qui porte ces réformes de bon sens du financiarisme. Décidément, malgré la preuve patente de la faillite de ce modèle, l’idéologie et l’incapacité psychologique à penser différemment restent les plus fortes…

Pourtant, le lien entre régulation et sécurité financière est à la fois logique et patent :

Reinhart Rogoff deregulation crises bancaires

Reinhart Rogoff deregulation crises bancaires

Les graphiques précédents montrent pourtant à quel point le manque de régulation et la mobilité absolue du capital ont toujours été extrêmement néfastes par le passé… La différence avec les autres crises est que cette fois il n’y aura pas de nouveau départ sans changer les fondamentaux du système – sans quoi un nouveau cataclysme surviendra rapidement. Attendre des jours meilleurs n’est pas une solution.

Selon un récit apocryphe, on aurait demandé dans les années 1950 à John Kennett Galbraith, immense économiste américain et spécialiste de la crise de 1929, quand aurait lieu la prochaine dépression. Il aurait répondu « 15 ans après le premier président né après la Grande Dépression ». Comme ce fut Bill Clinton, élu en 1992, cette phrase était donc particulièrement prémonitoire, et montre la vision qu’il avait de l’impact futur des déréglementations qui surviendraient une fois que la mémoire des évènements aurait disparu.

« Nous rejetons absolument le « laisser-faire, laisser-passer » et nous voulons qu’en notre siècle, ce soit la République qui conduise la marche économique de la France. » [Charles de Gaulle, conférence de presse du 16 mai 1967]

Les marchés n’ont aucune vision stratégique

« [Tous les enseignements n’ont pas été tirés de la crise], et cela me préoccupe. Comme à chaque fois, on repart business as usual. Les lobbies jouent contre les mesures de régulation envisagées, privilégiant le court terme et les dispositifs favorisant la volatilité des marchés…

Ce qui est nocif pour l’économie, c’est la spéculation, le court terme. Il faut donc réglementer tout ce qui obère une vision de moyen et long terme… L’investissement se fait de moins en moins en actions.

De même dans quel métier la publication de comptes trimestriels peut-elle avoir du sens ? À la bourse, la cotation en continu a remplacé le fixing. Avec quel intérêt, si ce n’est d’encourager la spéculation ? Les dirigeants d’entreprise sont bien trop à l’écoute des marchés boursiers. Si j’avais écouté les marchés, jamais je n’aurais bâti AXA ! À chaque nouvelle acquisition, ils nous ont sanctionnés, car ils n’avaient aucune vision stratégique. Aujourd’hui les fonds d’investissement recherchent des rendements à court terme, ce qui va à l’encontre des intérêts des entreprises. Existe-t-il encore de vrais investisseurs, des actionnaires qui assurent leur responsabilité de partenaire de l’entreprise ? …

Il faut des contrôles. La survenue de la crise tient principalement à la suppression des règles. » [Claude Bébéar, L’argus de l’assurance, 11/2009]

« Ce qui, pour l’essentiel, explique le développement de l’ère de prospérité générale, aux États-Unis et dans le monde, dans les années qui ont précédé le krach de 1929, c’est l’ignorance, une ignorance profonde de toutes les crises du XIXe siècle et de leur signification réelle. En fait, toutes les grandes crises des XIXe et XXe siècles ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation. Partout et à toute époque, les mêmes causes génèrent les mêmes effets et ce qui doit arriver arrive. » [Maurice Allais]

« Le salaire est considéré par chaque entreprise exclusivement comme un coût qu’il faut diminuer autant que possible alors que c’est un élément essentiel de la demande globale. La croissance va s’étouffer si l’on ne fixe pas des règles du jeu collectives. » [Henri Ford]

« Le marché, il a du bon. Il oblige les gens à se dégourdir, il donne une prime aux meilleurs, il encourage à dépasser les autres et à se dépasser soi-même. Mais, en même temps, il fabrique des injustices, il installe des monopoles, il favorise les tricheurs. Alors, ne soyez pas aveugle en face du marché. Il ne faut pas s’imaginer qu’il règlera tout seul tous les problèmes. Le marché n’est pas au-dessus de la nation et de l’État. C’est l’État, c’est la nation, qui doivent surplomber le marché. Si le marché régnait en maître, ce sont les Américains qui régneraient en maitre sur lui, ce sont les multinationales, qui ne sont pas plus multinationales que l’OTAN. Tout ça n’est qu’un simple camouflage de l’hégémonie américaine. Si nous suivions le marché les yeux fermés, nous nous ferions coloniser par les Américains. Nous n’existerions plus, nous Européens. » [Charles de Gaulle, 12 décembre 1962, d’après Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Tome I]

« Tout système financier non régulé fait faillite. » [Jean Peyrelevade, La Tribune, 06/2010]


Dessin humour cartoon deregulation

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68 réactions et commentaires

  • K. // 14.02.2012 à 06h56

    Bonjour,
    Mettre sur le dos d’un égoïsme atavique l’impossibilité de la dérégulation est à mon avis injuste, quand bien même ce facteur n’est pas un des moindre dans l’équation: on se bat plus avec des armes, effectivement, mais avec des dollars. On se fait racheter par la Russie, le Qatar et la Chine, l’euro se fait torpiller par le dollars etc. Alors oui, le marché n’est pas une solution, mais le nommer comme seul responsable, cela semble excessif alors que de fait la guerre économique est la.
    Enfin, cette idée ne change rien, il n’en reste pas moins que c’est à l’état de gérer l’économie, ce qu’il devrait faire au lieu de gérer des futilités.

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  • Patrick Luder // 14.02.2012 à 07h02

    Bonjour à tous,

    Permettez-moi de me risquer à une vision différente … Actuellement nous vivons une période normale de petites crises passagères, qui se succèdent les unes aux autres. La grande crise majeure surviendra avec l’avènement de la crise énergétique mondiale des énergies fossiles, sur lesquelles (énergies fossiles) actuellement presque tout s’appuie …

    Dit autrement, l’économie tourne encore plus ou moins correctement … ce n’est pas facile, mais ça roule quand même. Lorsque les énergies fossiles, d’ici à quelques décennies, arriveront vraiment à manquer à un point tel, que tout le système devra être modifié et repensé, la grande crise mondiale (ou les guerres) qui surviendront immanquablement, nous amènera à un changement de société, tels que l’ont connu par le passé, la fin du temps des pharaons ou du temps des romains … donc le temps de quelque chose de nouveau …

    La monnaie n’est finalement qu’un moyen d’échange. Quand elle vient à disparaître, les échanges simples prennent rapidement le dessus pour toutes les transactions de survie. La monnaie parfaite n’a jamais existé … sinon elle serait toujours présente !

    Bonne journée et bon travail à tous.

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    • Valérie // 14.02.2012 à 08h10

      Bonjour,

      je trouve votre remarque intéressante. En tant que physicienne je me questionne souvent sur les flux physiques qui sous-tendent notre société, en particulier l’économie. Et là vous avez raison : le formidable développement économique depuis la révolution industrielle est basée sur une exploitation (de + en + efficace) des énergies fossiles. Le pétrole règne en maître depuis la fin de la WWII, et c’est tjs le cas aujourd’hui. Sauf qu’on le sait bien désormais, les énergies fossiles ne sont pas illimitées.

      Revenant au sujet, je me suis souvent demandée pourquoi a-t-on eu besoin de déréguler ainsi la finance, y-a-til une raison physique derrière ça ? Ou bien tout ne repose que sur des explications psycholosociales type « l’éternelle cupidité de l’homme » ? Notez que la grande période de dérégulation a commencé au moment des krachs pétroliers des années 70…En quelque sorte la financiarisation de l’économie (permise par la dérégulation) a « fabriqué » une croissance artificielle pendant plusieurs décennies. Comme Olivier le monte si bien, cette financiarisation s’accompagne d’une bulle de crédit, tant public que privée. La « vraie » croissance, celle de la production industrielle, est négative en Occident (UE, USA, GB, Japon) depuis la fin des années 1970…

      Les chocs pétroliers des années 1970 marquent deux choses : l’énergie n’a plus été gratuite à partir de cette date (d’où délocalisations pour comprimer un autre coût, les salaires), et surtout, cela a marqué la fin de la croissance de l’énergie disponible par personne sur terre (d’où les subterfuges de la financiarisation pour continuer à « faire » de la croissance).

      Voilà, j’avoue qu’il manque toujours des « pièces » à mon puzzle pour expliquer les crises économiques en fonction de l’énergie dont on dispose pour faire fonctionner la machine économique, énergies tjs largement fossiles à l’heure actuelle.
       
      Connaissez-vous JM Jancovici ? Il dit que les problèmes liés à la fin du pétrole ne sont pas *à venir*, nous sommes déjà en plein dedans…
      http://www.manicore.com/documentation/articles/decarboner_echos.html 

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      • Patrick Luder // 14.02.2012 à 08h47

        Oui, j’aime bien l’émission que Jancovici donne sur France Info, toutefois, je ne pense pas que nous soyons déjà dans la crise des énergies fossiles, le pic de pétrole conventionnel est certes derrière mais il y a encore assez de flux pour une répartition différente … les pays industrialisés diminuent leur consommation de pétrole, ne l’oublions pas. Les énergies fossiles ne sont pas que le pétrole, il y a ses dérivés, le gaz, le charbon etc. et les minéraux ou l’uranium ne sont pas non plus inépuisables …

        Le financiarisme et l’hyper-industrialisation n’ont été possible que grâce à cette énorme quantité d’énergie bon marché que nous à donné le pétrole …

        Je remet le lien vers ma feuille de synthèse :  http://www.luder-bois.ch/DeveloppementDurable-20120212-PatrickLuder.pdf

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        • Valérie // 14.02.2012 à 09h31

          J’aime bien votre synthèse. On ne peut qu’être d’accord évidemment…Mais résoudre la crise actuelle en appelant à la réapparition d’une “philosophie de vie”, une prise de conscience publique et collective, je n’y crois pas une seconde.
          Pour revenir aux énergies fossiles, je pense comme vous que, oui, l’hyper-industrialisation a été possible grâce à cette énorme quantité d’énergie bon marché. Mais que la financiarisation de l’économie a été la première conséquence d’une énergie qui s’est faite plus rare, plus chère, moins facile à extraire, plus diversifiée (pétroles lourds, nucléaire,…). Pour continuer à croire encore qques temps que l’on continuait à avoir de la croissance.
          Les grands pays occidentaux diminuent leur consommation de pétrole (vrai pour l’Europe, faux pour les USA, je ne sais pas pour GB et Japon), mais la part de l’industrie dans leur PIB diminue également sans cesse.
          J’ai été frappée qu’à l’été 2008, la crise a éclaté alors que le baril de pétrole atteignait des sommets, vers 150$. L’essence, aux USA, était passée en qques mois de 2 à plus de 4$ le gallon. On peut penser que ces pauvres américains à qui on avait fait des crédits insensés, habitant souvent “en 3ème banlieue” loin de leur boulot (si ils en avaient un), n’ont plus été capables de rembourser leur crédit en même temps que faire leur plein d’essence (et se déplacer aux USA est bien plus vital que chez nous, rien n’est proche, rien n’est possible en transport en commun)…
          Le baril est retombé très vite vers 30$, puis a remonté jusqu’à 130$ en 2010-début 2011, jusqu’à la “2ème vague de la crise” dans laquelle nous sommes tjs à l’heure actuelle. Sauf que là, le baril n’est pas tellement redescendu contrairement à fin 2008, nous sommes entre 100 et 120$ depuis un an environ.

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          • Patrick Luder // 14.02.2012 à 09h49

            Valérie, j’aime bien votre vision … comment voyez-vous l’avenir dans disons 30 ans ? chaos ou développement-durable ? Avec de tels défis, les questions financières sont certes importantes mais deviennent presque secondaires …

            La grande crise énergétique aura lieu, qu’on le veuille ou non … il y a juste deux solutions :
            1° soit on fonce tête baissée jusqu’au bout … snif …  
            2° soit on réfléchit avant … d’ou nécessité d’avoir un peu de philosophie ???

            Pour le moment, je nous voit plutôt partir avec la 1ère solution 🙂 

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          • Valérie // 14.02.2012 à 10h43

            @Patrick Luder, 9h49 (je ne vois pas de ‘répondre’ en dessous de votre post, alors je réponds ici)

            Comment je vois l’avenir disons dans 30 ans ? Malheureusement, je ne vois pas d’énergie capable de remplacer globalement le pétrole (qui lui aura très sérieusement décliné et/ou aura un prix qui n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui). Je pense que notre ère d’abondance énergétique, et donc matérielle, prendra fin. Fini pour à peu près tout le monde d’avoir une voiture, 40m2 chauffés (surface moyenne par personne dans une habitation), un ou plusieurs ordis, un téléphone portable, de partir 10 jours en Tunisie pour 1/2 mois de salaire, des vêtements et des équipements dont on peut changer plusieurs fois par an tellement ils sont peu chers, etc.  

            Or, nous sommes tjs dans une société où l’abondance matérielle est un objectif en soi: avoir une voiture tjs mieux, une maison tjs plus grande, un gsm tjs plus « dernier cri », etc.  

            Je crains donc comme vous que nous allons droit dans le mur (en klaxonnant) jusqu’à ce que nous y soyons…mais pour la suite, peut-être reviendrons-nous à une société basée sur des valeurs plus humanistes, une société où le confort matériel aura été remplacé par plus de confort « moral », plus de solidarité, etc. Je me sens moins à l’aise sur la terrain de la philosophie, de l’évolution des sociétés, alors je dirais que je n’en sais rien…

            Enfin, ne vous inquiétez pas : on me dit très souvent que je suis une pessimiste ! On me demande même pourquoi je suis scientifique alors que je ne crois pas que le progrès technique nous « sauvera ». Disons que je ne crois pas que le progrès technique nous permettra de continuer dans la voie actuelle, en continuant à piller les ressources de la terre. L’économie est en train de se heurter aux limites physiques de la terre, et nous sommes encore loin d’avoir trouvé une énergie (comme la fusion nucléaire) qui pourra remplacer l’énergie ultra-concentrée du pétrole (et gaz et charbon). 

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          • pierro78 // 14.02.2012 à 14h45

            vous avez peut-etre lu cet article de Dmitry Orlov qu’Olivier a récemment mis sur son blog ( http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/le_pic_petrolier_c_est_de_l_histoire.html ) et dont voici un extrait :  « le scénario rose du pic pétrolier, qui projette un déclin long et graduel de la production globale de pétrole, est absurde » 

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          • bizbee // 14.02.2012 à 15h22

            ”le scénario rose du pic pétrolier, qui projette un déclin long et graduel de la production globale de pétrole, est absurde”
            Dire que la chute de production de pétrole sera brutale est aussi un point de vue.
             
            En tout cas ça n’empêche pas (encore?) un scénario « rose » (pour certains) d’un chgt progressif de mode énergétique, qui s’il passe par une période difficile, devrait à terme permettre de reprendre nos bonnes vielles habitudes de gros consommateurs je m’en-foutiste.
            C’est le comportement humain qu’il faudrait changer, et pour le coup, je ne suis pas vraiment optimiste.

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        • Mano // 14.02.2012 à 14h58

          @Valérie 10h43 (il n’y a effectivement pas de zone « réponse » à l’endroit adéquat…)
          Une seule critique à votre vision de l’avenir dans 30 ans : elle se base trop (comme souvent pour les prévisions) sur les connaissances « actuelles » ; en fait nous n’avons strictement, ni vous ni moi ni personne, aucune idée de ce que le monde sera vraiment dans 30 ans.

          En ce qui concerne le nucléaire, l’avenir ne serait-il pas d’ailleurs au thorium…? (cf article récent dans S&V)

          Et pour remplacer la voiture, rien de mieux que le cheval ou l’âne, cela nous apprendra simplement à être (beaucoup) plus patients…

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          • Valérie // 14.02.2012 à 15h41

            Certes, on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait, peut-être qu’une découverte scientifique géniale permettra de remplacer le pétrole sans trop de douleur…Mais j’en doute, c’est tout.

            La fusion nucléaire, ce n’est pas pour demain (si c’est un jour possible de le faire sur Terre). La fission nucléaire, même en France qui est le pays le + développé du monde à ce niveau-là, ne représente que moins de 20% de l’énergie finale consommée (le nucléaire produit 75% de l’électricité française, mais l’électricité n’est que 25% environ de l’énergie finale consommée). Imaginez que l’on quintuple le parc nucléaire français ???

            A l’échelle mondiale, le nucléaire, c’est 3% de l’énergie finale consommée. Démultiplier le parc nucléaire mondial n’est pas très réaliste (le nucléaire, c’est dangereux…même si on peut imaginer que le thorium évite le problème de déplétion du ‘combustible’ de base).

            L’éolien est une bonne piste, mais restera une production d’énergie tjs marginale. Le solaire, il faudrait encore bcp de développements technologiques pour arriver à une production d’énergie non marginale, sachant qu’un panneau solaire demande bcp de terres rares et métaux précieux.

            Etc. Etc. Le problème, ce n’est pas que les solutions n’existent pas, c’est qu’elles ne produisent que peu d’énergie par rapport au pétrole, qui est une « bombe » d’énergie solaire concentrée depuis des millions d’années. Une tonne de pétrole (un peu plus de 7 barils) c’est presque 42 GJ (giga Joules), c’est absolument colossal. Et l’humanité, pour faire rouler son économie vaille que vaille, consomme un peu moins de 90 millions de barils par jour ! Quelle énergie pourrait remplacer ça ? Je vois plutôt un mix d’énergies pour l’avenir (nucléaire, solaire, éolien, marées,etc.), avec moins de gaspillage, mais surtout, moins de consommation (ce qui implique directement moins de confort matériel).

            Une dernière remarque : se dire qu’on ne sait pas ce que le monde sera dans 30 ans, c’est ne pas réaliser le problème de notre dépendance actuelle aux énergies fossiles, et c’est surtout ne pas préparer l’avenir. On peut faire confiance « au génie humain », mais on peut se dire aussi que l’homme n’a pas été si génial jusqu’ici : il n’a fait qu’exploiter la ressource énergétique la plus facile que la terre a mis à sa disposition. Maintenant, il va falloir se montrer plus malin…
             

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      • HuguesL // 14.02.2012 à 09h30

        Aaaah. Salutation d’un physicien a une physicienne 🙂

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    • yoananda // 14.02.2012 à 09h05

      Bah oui mais shhhhttt, il ne faut pas le dire. Il « faut » se montrer optimiste, croire dans le progrès et assumer que le génie d’une poignée d’homme compensera l’abrutissement des milliards d’autres.

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    • chris06 // 14.02.2012 à 10h29

      @Patrick Luder,

      la grande crise majeure, on est déjà en plein dedans, et ce depuis 4 ans!
      Franchement, vous appelez ça « une économie qui tourne plus ou moins correctement » quand elle est sous perfusion de liquidités injectées par les banques centrales qui ne font que se déverser dans les poches de quelques uns tandis que la masse salariale diminue de manière accélérée et le chômage de longue durée ainsi que les petits boulots de merde payés une misère ne font qu’augmenter?

      Tout va « plus ou moins normalement » pour vous peut être… mais comment peut on être aussi aveugle à la misère et à la souffrance « des autres »? 

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      • Alain34 // 14.02.2012 à 11h30

        La crise actuelle est une tempête dans un verre d’eau par rapport à celle qui s’annonce quand par exemple le baril de pétrole sera a 500$.
        Quand les gens ne pourront plus se déplacer, qu’il y aura des problèmes d’approvisionnement notamment en nourriture, etc etc…
        La misère et la souffrance seront générale.
        On peut aussi rester positif en y voyant une façon de rebondir et de repenser la société autrement… mais ca risque de faire très mal pendant quelques dizaines d’années…

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        • chris06 // 14.02.2012 à 13h08

          @tous ceux qui sont dans la misère aujourd’hui,

          estimez vous heureux car cette crise n’est qu’une « tempête dans un verre d’eau », demain  sera bien pire, la misère sera générale, vous aurez même  des difficultés à vous approvisionner en nourriture, le pétrole sera tellement cher que seule une poignée d’individus pourront continuer à en gaspiller tant et plus dans leurs yachts, jet privés et autres ferraris…  

          Cordialement, Alain34 

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        • chris06 // 14.02.2012 à 17h27

          @Alain34,

          je ne suis pas du tout d’accord avec l’idée que la crise actuelle est « une tempête dans un verre d’eau ».
          Cette crise qui a commencé en 2008 a fondamentalement les mêmes causes que celle qui a commencé en 1929, à savoir un niveau d’endettement (public + privé) record suivi par une longue dépression déflationniste durant laquelle le surplus de dettes fut résorbé.

          La dernière fois, ce phénomène nous a quand même donné la grande dépression et une guerre mondiale qui ont duré en tout plus de quinze années, pas vraiment ce que j’appellerai « une tempête dans un verre d’eau » et sans qu’il n’y ait de pic énergétique à l’horizon. 

          De plus, et même s’il semble à peu prés certain que nous ayons atteint un pic dans la production pétrolière mondiale, il est beaucoup plus difficile de prévoir comment évoluera le prix du baril dans les dix ou vingt prochaines années car la demande risque fort de diminuer fortement durant cette période, conséquence de la dépression déflationniste que vous appelez « tempête dans un verre d’eau ». Nous serons sans doute confrontés à un prix du baril qui, comme déjà depuis 4 ans, restera extrêmement volatile même si la tendance sur le long terme sera bien sûr à l’augmentation. 

          A mon avis l’évidence du pic pétrolier n’est pas une raison suffisante pour continuer à se voiler la face en disant que nous sommes confrontés à une « tempête dans un verre d’eau » et vouloir  ignorer les causes de l’instabilité financière et des déséquilibres économiques actuels. S’il s’agit de repenser la société autrement, il faut tout prendre en compte et pas uniquement les problèmes énergétiques qui sautent aux yeux!

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      • Patrick Luder // 14.02.2012 à 16h20

        Chris, aujourd’hui il y a encore assez de pétrole pour répondre à la demande et nos monnaies virtuelles ont encore cours … bien malin celui qui peut dire de quoi sera fait demain 🙂

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        • chris06 // 14.02.2012 à 17h40

          L’avenir est imprévisible, et pourtant on ne peut se résigner à rien faire. Plus l’avenir est incertain, plus il faut aller au coeur de la compréhension des phénomènes actuels et passés et envisager des futurs.

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          • Patrick Luder // 14.02.2012 à 19h10

            Vous avez peur de l’avenir Chris06 ? Vous vous croyez liés à la modernité, menotté par les crises actuelles ? Vous êtes libres de votre vie, vous pouvez en faire ce que vous voulez. Si vous n’êtes pas marié, prenez une année sabatique pour visiter le monde sans un sou (chez l’habitant) … moyennant quelques petits services, vous vous rendrez compte de la profonde bonté de la pluspart des gens. Euh, juste un conseil, ne passez pas par les villes, vous n’y trouverez pas grand chose de bon 🙂

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  • yoananda // 14.02.2012 à 08h39

    Je vous suggère Olivier de regarder ce documentaire « The Corporation » qui éclaire certains aspects de cette dérégulation et des « too big too fail », on comprends ce que ça cache : http://yoananda.wordpress.com/2012/02/14/revue-the-corporation/

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  • yoananda // 14.02.2012 à 09h03

    Et pourtant malgré tout ça vous voulez quand même instaurer une dictature fiscale pour forcer les gens à payer toutes des dettes iniques …
    Allez comprendre …

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  • Marcel // 14.02.2012 à 09h41

    Je me sers souvent de la phrase suivante :
    « oublier son passé, c’est compromettre son avenir ».
    Quand je vois qu’au bac, l’ Histoire devient une option, cela prouve bien que le système a été noyauté par des pourris soumis,  afin qu’à terme notre devoir de mémoire soit lui-même détruit. C’est le danger des plans stratégiques à long terme. Ils se pratiquent sur plusieurs générations. Je crois que le brillant exemple est un bouquin d’Adler « comment sera le monde en 2020 vu par la CIA ». Cela prouve qu’il y a des gens sur Terre qui ont de gros moyens et qui planifient des opérations afin que le monde de dans 10,30 voir 50 ans soient conformes à leurs souhaits afin que leurs engeances disposent du pouvoir suprême.
    Dans l’absolu c’est pas idiot quand on est le Christ ou Bouhda ou le Dalai Lama.
    Ils avaient une vision plutôt pacifique du monde.
    Là, on est plus dans des réseaux secrets que l’on infiltre, des banquiers que l’on met sous pression pour raison d’Etat, des assassinas avec le look de suicide (ou pas d’ailleurs suivant l’objectif à atteindre)…
    La force de ces Entités, est qu’elles n’existent pas, elle n’ont pas d’organisation officielles, disposent de moyens dont un président de république n’est même pas au courant et agissent de part le monde avec une facilité qui dépasse l’entendement. Ce qui m’effraie personnellement, c’est qu’elle sont de fait intemporelles. Ce qu’une génération n’a pas réalisée, la suivante le fera. Leur trésor de guerre est suffisant pour passer à travers n’importe quel type de crise, économique ou autre. Personne ne les contrôle excepté les autres Entités avec lesquelles elles se battent.
    J’arrête, je deviens complètement paranoïaque.

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  • Benjamin Franklin // 14.02.2012 à 10h38

    Je vais encore faire mon critique de service, mais je vois quand même plusieurs biais dans la présentation de ces données.

    L’absence de crises financières sur la période 45-71, j’ai des doutes, par exemple. Un passage rapide sur wikipedia atteste l’existence de crises en 49, 53, 58, 60, 69… Ensuite, niveau crise les années 70 furent assez gratinées, et pourtant la seule « dérégulation » n’était alors que l’abandon de la gold window (certes, c’est déjà beaucoup en soi, mais ça veut peut-être dire que la gestion de la monnaie elle-même a plus d’impact que la régulation bancaire).

    Concernant la corrélation mobilité du capital/crises bancaires, je vois une période de très forte mobilité bancaire avant 1914, avec une fréquence de crises bancaires plutôt raisonnable. Je vois aussi des crises bancaires de très grande ampleur dans les années 30 alors que la mobilité du capital s’est écroulée 15 ans auparavant…

    L’absence de crise bancaire n’est pas forcément signe de bonne santé économique. Un gâchis de capital peut facilement se masquer dans une banque nationalisée, quand le contribuable est là pour éponger les pertes. Les pays soviétiques n’avaient pas de soucis bancaires.

    Concernant la citation d’Henry Ford, il faudrait rappeler que contrairement à la légende bâtie par Ford lui-même à des fins publicitaires, les hauts salaires de ses usines n’étaient certainement pas dûs à une quelconque politique économique philanthropique, mais au simple fait que vu le travail abrutissant qui y régnait, personne n’acceptait d’y travailler pour moins cher…

    Sinon, c’est une fort bonne politique que je respecte tout à fait que de présenter des points de vues éclectiques venant d’analystes très différents, mais sur ce sujet, j’ai du mal à voir comment un autrichien classique comme Rueff, un néokeynésien inflationniste comme Stiglitz et un …truc opportuniste… comme Attali peuvent s’entendre.

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    • yoananda // 14.02.2012 à 10h40

      continue stp, tes posts rajoutent une profondeur d’analyse et sont très pertinents.

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    • chris06 // 14.02.2012 à 10h50

      « les hauts salaires de ses usines n’étaient certainement pas dûs à une quelconque politique économique philanthropique, mais au simple fait que vu le travail abrutissant qui y régnait, personne n’acceptait d’y travailler pour moins cher… »

      Ben aujourd’hui, grâce à la quasi totale libre circulation des capitaux dont vous vous faites sans doute un défenseur ardent, les capitalistes n’ont même plus besoin de payer cher ceux qui effectuent un travail abrutissant car ils trouvent en Asie une main d’oeuvre docile et particulièrement bon marché. 

      On arrête pas le progrès! 

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      • step // 14.02.2012 à 13h01

        ah ben tiens j’allais la faire celle là 🙂

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    • chris06 // 14.02.2012 à 11h02

      « Un passage rapide sur wikipedia atteste l’existence de crises en 49, 53, 58, 60, 69… Ensuite, niveau crise les années 70 furent assez gratinées »

      augmentation constante de la part des salaires dans la valeur ajoutée, chômage au plus bas historique, diminution fulgurante des inégalités de revenus partout en occident.
      Ah oui, c’était des crises particulièrement gratinées… pour les capitalistes. 

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      • Benjamin Franklin // 14.02.2012 à 12h30

        « les capitalistes […] trouvent en Asie une main d’oeuvre docile et particulièrement bon marché. »
        Et bien vérifions. Au cours des 20 dernières années, les salaires ouvriers réels dans les pays asiatiques qui servent d’atelier du monde ont décuplé.

        Adoptons un point de vue cynique, celui qui sied probablement le mieux aux capitalistes occidentaux et aux dirigeants chinois. Je suis un propriétaire d’esclaves chinois. J’ai une opportunité de gagner plus d’argent en accroissant la qualification de ma main-d’oeuvre et en faisant le sale boulot des capitalistes étrangers. Je la prend volontiers. Tant que je peux gagner plus sans faire fuir les étrangers, j’augmente mes tarifs. Plus je suis riche, plus les inégalités en Chine sont fortes, et plus les miettes que je dois lâcher pour garantir la paix sociale sont grosses. Plus ces miettes sont grosses, plus les esclaves chinois s’organisent et se forment pour réclamer encore plus de miettes, jusqu’à ce que l’esclavagiste se retrouve dans l’obligation de négocier.

        Non seulement c’est exactement ce qui se passe en Chine, en Inde, en Asie mondialisée, mais c’est aussi exactement comme ça que la masse du prolétariat occidental est sorti de la misère au XIXe siècle.

        Alors oui, vous pouvez vouloir hâter la libération des esclaves en refusant d’acheter ce qu’ils produisent, mais ça ne fera que les renvoyer mourir de faim dans des rizières sous-productives ou des bordels de ports à conteneurs.

        Pour le deuxième commentaire, la diminution des inégalités a eu lieu pendant la 2e guerre mondiale. Pas pendant les 30 glorieuses. Simplement parce que toute l’épargne, donc surtout celle des riches, avait été pulvérisée. La remontée progressive des inégalités a aussi une cause démographique : les vieux de 1945 n’ont plus rien, ceux de 1975 ont eu 30 ans pour se constituer un capital.
        L’augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée n’a pas commencé en 45. Elle commence avec la montée de l’inflation, à la fin des années 60 et au début des années 70. Les deux sont intimement liées, puisque les salaires étaient indexés sur l’inflation… Si la part des salaires a crû dans les années 70, ce n’est pas tant parce que les salaires réels augmentaient, mais bien parce qu’ils ne baissaient pas alors que la richesse créée stagnait voire baissait. Et le chômage a grimpé à ce moment là, puisque comme les entreprises ne pouvaient pas ajuster la masse salariale par les salaires, elles l’ont fait par les effectifs.

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        • seb1207 // 14.02.2012 à 13h55

          Au cours des 20 dernières années, les salaires ouvriers réels dans les pays asiatiques qui servent d’atelier du monde ont décuplé.

          Peut etre bien, mais je ne pense pas que leurs niveux de vie,  que leurs conditions de travail, que leurs avantages sociaux , … etc  ont suivi la même courbe de croissance,
          Alors pour moi c’est toujours de l’exploitation a pas cher pour faire encore plus d’argent

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          • Benjamin Franklin // 14.02.2012 à 16h32

            Les Chinois mangent à leur faim, vivent plus longtemps en bonne santé, vivent dans des maisons qui commencent à être décentes, commencent à avoir accès à l’électricité, l’eau courante, aux études supérieures, au téléphone (portable), voire à internet. Donc si, en dépit de la dictature corrompue dans laquelle ils vivent, leurs conditions de vie se sont nettement améliorées globalement depuis l’ouverture à la mondialisation. Pareil pour l’Inde.

            Si les conditions de travail des Chinois ne vous plaisent pas, est-ce que quelque chose vous empêche de boycotter leurs produits ? Si la majorité des occidentaux partagent votre avis, il n’y aurait pas besoin de mesures protectionnistes, non ?

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        • chris06 // 14.02.2012 à 14h27

          @Benjamin Franklin,

          lisez, et dites moi si « les capitalistes ne trouvent pas en Asie une main d’oeuvre docile et particulièrement bon marché »?

          Les ouvriers des usines textiles de Shenzhen en Chine travaillent 7 jours sur 7, jusqu’à 12 heures par jour, soit 80 à 90 heures par semaine, pour un salaire de 115 euros par mois. Les heures supplémentaires sont obligatoires et non payées. Les ouvriers ont une semaine de vacances par an, non payée. Les ouvriers sont logés dans des dortoirs de l’entreprise. Ils disposent d’une heure de liberté par jour. 
          (Capital , France , 29/03/2009 )

          Le salaire moyen d’un ouvrier travaillant dans l’industrie textile est de 0,84 euro de l’heure en Chine. 
          (Les Echos , France , 26/11/2008 )

          En 2008, le salaire minimal est fixé, à 800 yuans par mois (93 euros) à Pékin, à 960 yuans (111 euros) à Shanghai et à 770 yuans (90 euros) à Dongguan. 
          (Les Echos , France , 19/11/2008 )

          La « délocalisation intérieure tient même lieu de programme pour le gouvernement chinois. A Chongqing, à l’intérieur des terres, les ouvriers coûtent deux fois moins chers qu’à Shanghai. (…) Concurrencés par leurs compatriotes de l’ouest du pays, les salariés de la côte ne peuvent plus revendiquer des augmentations comme par le passé. Et c’est la compétitivité de tout le pays qui en sort renforcée ». Hubert Bazin, avocat à Pékin chez Gide Loyrette Nouel. « Dans les provinces de Chongqing et du Hubei, 150 millions de personnes sont prêtes à travailler pour un salaire 30% moins élevé qu’à Shenzhen. »Jean-François Huchet, directeur du Centre d’études français sur la Chine contemporaine. 
          (L’Expansion , France , 01/10/2008 )

          Un ouvrier gagne un salaire moyen de 274 euros brut par mois dans ce pays en 2008. 
          (L’Expansion , France , 01/10/2008 )

          Le salaire minimum à Shenzhen est de 100 $ (75 euros). En comptant les heures supplémentaires et les primes de rendement, un ouvrier peut gagner de 120 à 200 $ par mois (90 à 150 euros par mois). A Shenzhen, une paire de chaussures de sport Adidas coûte entre 86 et 171 $, soit presque un mois de revenus. 
          (Labour behing the label , Royaume-Uni , 01/04/2008 , Clearing the hurdles )

          En Chine, les grèves sont considérées illégales et traitées comme une menace à l’ordre social depuis 1982. Elles font l’objet d’une répression vigoureuse et parfois violente. 
          (Labour behing the label , Royaume-Uni , 01/04/2008 , Clearing the hurdles )

          Des ouvriers chinois fabriquant des chaussures de sport sont payés moins de 1,5 euro par jour. 

          (Labour behing the label , Royaume-Uni , 01/04/2008 , Clearing the hurdles ) 

          Il y avait ce matin dans le Quotidien de la Jeunesse de Pékin un article sur ce sujet, citant Zhang Siwei, vice-président de la Assemblée nationale populaire (ANP), le parlement chinois. Une source tout à fait officielle, donc.Selon lui, le salaire horaire moyen en Chine est de 0,5 dollar, contre 4 dollars au Mexique et 16 dollars aux Etats-Unis. Il le disait comme un titre de gloire de la Chine, et soulignait que le faible coût du travail en Chine était là pour durer longtemps.  

          (Mon Journal de Chine, Pierre Haski 11 Janvier 2005) 

           

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        • step // 14.02.2012 à 15h07

           et plus les miettes que je dois lâcher pour garantir la paix sociale sont grosses.

          ou sortir un plus gros flingue. si tout ce passait entre gentleman on aurait pas des tanks pour gérer des protestations. Il y bien d’autre moyens que de lacher des miettes pour avoir la paix sociale : la terreur. C’est majoritairement pratiqué dans le monde d’ailleurs. 

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          • bizbee // 14.02.2012 à 15h57

            Il y bien d’autre moyens que de lacher des miettes pour avoir la paix sociale : la terreur. C’est majoritairement pratiqué dans le monde d’ailleurs.

            Mouais, enfin c’est pas très viable sur le long terme cette méthode là… Ça finit toujours par se retourner contre vous.
             
            Identifier « l’exploitation » des chinois chez foxconn par de la terreur est un raccourcis un peu rapide. Faut pas oublier comment ils vivaient avant ça… On ne peut pas conclure si facilement que c’est « si » terrible aujourd’hui.
            http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?langue=fr&codePays=CHN&codeTheme=1&codeStat=SP.POP.IDH.IN
            http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=3&codeStat=SP.DYN.LE00.IN&codePays=CHN&langue=fr
            http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=4&codeStat=SP.DYN.LE00.IN&codePays=CHN&codeTheme2=3&codeStat2=x&langue=fr
             
             

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          • bizbee // 14.02.2012 à 16h06

            Enfin ça reste terrible vu depuis ici, c’est sur.

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          • Benjamin Franklin // 14.02.2012 à 16h33

            Un tank ça coûte cher, et ça fait tache sur les écrans télé. Un appareil répressif ça coûte même très cher. Le pillage économique est moins efficace que la collaboration même partielle des soumis. Dans leur profond cynisme, les dictatures font ce genre de calcul.
            Une des raisons de l’écroulement du IIIe Reich, c’est sa politique extrêmement brutale dans les territoires occupés, alors que la Wehrmacht avait été accueillie à bras ouverts par les populations soviétiques.
            Khrouchtchev, qui pourtant en tant que co-planificateur du génocide ukrainien s’y connaissait en terreur, a lancé la déstalinisation parce qu’il comprenait que la Russie ne supporterait pas un degré de terreur aussi poussé très longtemps.
            Pinochet, après l’échec de 7 ans d’une politique ultraconservatrice et d’un régime policier, compris en 1980 qu’il fallait lâcher du lest sur les libertés civiles.
            Deng Xiaoping, après les désastres répétés du Grand Bond en Avant et de la Révolution Culturelle, compris aussi en 1979 qu’il fallait donner de l’air aux masses pour sortir du gouffre.

            Donner régulièrement des miettes au peuple coûte moins cher que des tanks et permet de faire perdurer plus longtemps une dictature.

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          • Alain34 // 14.02.2012 à 17h23

            « Donner régulièrement des miettes au peuple coûte moins cher que des tanks et permet de faire perdurer plus longtemps une dictature. »
            C’est ce qu’on appelle une démocratie non? Une société où le pouvoir s’arrange pour avoir a peu près 50% de la populace qui vive pas trop mal. Plus, ça sert a rien et ça coute cher, et moins, c’est un coup a perdre les clés au bénéfice d’un autre.

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          • bizbee // 14.02.2012 à 17h35

            C’est ce qu’on appelle une démocratie non? Une société où le pouvoir s’arrange pour avoir a peu près 50% de la populace qui vive pas trop mal. Plus, ça sert a rien et ça coute cher, et moins, c’est un coup a perdre les clés au bénéfice d’un autre

            Constat très dur mais lucide… Trop sont encore inconscient de leur soumission.
            Comme Mandela le disait, il n’y a que l’instruction et l’éveil des conscience qui peut limiter cet état de fait; continuons à partager l’info au plus plus grd nombre.

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          • chris06 // 14.02.2012 à 18h24

            @Bizbee,

            il y a tellement d’informations contradictoires mélangées à énormément de propagande et de désinformation. A cela on rajoute le cirque permanent qui distrait la plupart… le résultat c’est qu’Huxley et non Orwell avait raison sur ce qui se passerait aujourd’hui:
            http://danielmiessler.com/blog/possibly-the-most-important-political-cartoon-ever 
            dommage que cette bande dessinée ne soit pas traduite en français.

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          • ste // 17.02.2012 à 21h11

            tout à fait d’accord avec la définition d’alain de la démocratie, c’est même tout à fait cela. En ce moment nous avons un petit essai pour voir si on peur rétrécir un peu cette base en grèce d’ailleurs. (C’est vrai tous ces gens qu’il faut permettre de vivre ça coute cher)
            @bizbee : 98 eme à l’idh pour un pays qui devrait être premier au vu de son histoire de sa puissance démographique et économique, cela n’est tout de même pas bon. Pas viable ? Je vous rappelle que les 2/3 de la population humaines vivent sous dictature. Ma caricature du gros flingue est évidemment simplificatrice, il existent bien d’autres moyens d’obtenir la soumission (fanatisme, violence, domination clanique). Il est aussi bien des pays ou les dirigeants élus ne sont que des pantins (mon regard va dans bien des directions). Pour information bizbee sait tu que les chinois chez foxconn sont enfermés dans l’usine. Si elle brule, ils meurent. Mais bon ce n’est pas de l’esclavagisme visiblement…(c’est vrai les iphones c’est trop cool).
            @benji: j’adore ta vision bisounoursique des choses. Je t’explique : Tu prends un pays, tu achetes tes armes auprès d’un pays disposant d’un droit de véto à l’onu, tu réprime ta population et t’as aucun soucis, tu invites même les télés pour qu’ils mattent le massacre. Je pense que tu vois à qui je pense… Oui ca coute cher mais comme ceux qui sont payés pour ça sont de ton clan, ca ne sort pas de la famille en quelque sorte. Et pour le féru d »économie que tu es, je dirais même que la liquidité de la finance locale en est ameillorée. (Les gens gazés aussi peuvent finir liquides, il suffit de faire le bon mélange). Enfin je rajouterai qu’entre « lacher du lest » et respecter l’humain il y a une grande marge. Tu sais qu’en birmanie aussi ils lachent du lest en ce moment :Dans les camps, ils ont reçu l’interdiction de violer les enfants, comme quoi on peut « donner des miettes » à tous les niveaux 🙂
             
             
             
             
             

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    • step // 14.02.2012 à 14h58

      très forte mobilité bancaire avant 1914, avec une fréquence de crises bancaires plutôt raisonnable.

      Sur ce point là (une supposition) révolution industrielle ? C’est aussi la période d’un « progrès » technologique qui a permis une forte hausse du périmètre financier. les nuisances d’une grande volatilité financière sont peut être masquées par un boom de l’économie réelle. 

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  • FL // 14.02.2012 à 10h44

    Le marché tel qu’il est devenu, est une arme utilisée à des fins de prédation. Aujourd’hui, cette arme est entre les mains des anglo-saxons et de leurs affidés partout ailleurs dans le monde, en particulier en Europe.
    Cela est irréfutable.
    Les spéculations sur le bien fondé ou non de la dérèglementation et de l’organisation d’un tel marché n’ont pas lieu d’être. Demande t-on à un tueur s’il à raison ou non de tuer? habituellement on ne lui pose pas la question et on l’empêche de nuire en le désarmant et en l’enfermant.
    Cependant depuis plus trente ans, personne n’a pu s’opposer à cette finance dévoyée qui à dévaster nos sociétés. C’est à point tel qu’on peut se demander si elle ne profite pas des circonstances actuelles pour étendre plus encore son emprise (théorie du choc de Naomi Klein, lutte des classes de Marx etc…).
    Pourtant iL faudra bien désarmer le tueur et l’enfermer…

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  • Moi // 14.02.2012 à 11h04

    « En fait, toutes les grandes crises des XIXe et XXe siècles ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation. »
     
    Bravo Allais. Tout est résumé en une phrase.

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  • BA // 14.02.2012 à 13h41

    Mardi 14 février 2012 :

    La mauvaise nouvelle était attendue… mais le couperet qui tombe s’avère particulièrement lourd. Selon l’autorité des statistiques grecques, le PIB du pays aurait chuté de 7 % au dernier trimestre de 2011.

    Selon l’agence de presse grecque Ana (semi-officielle), ces chiffres, s’ils se confirmaient, équivaudraient à une contraction du PIB de 6,8 % pour l’ensemble de l’année 2011.

    Ce recul intervient après un troisième trimestre déjà particulièrement mauvais. Le PIB s’était alors contracté de 5 % au sur un an, alors que le budget de l’année en cours tablait sur une récession de 5,5 % en 2011.

    L’année 2012 devrait être la cinquième année consécutive de récession subie par le pays.

    Et en tout état de cause, les derniers chiffres publiés mettent en avant une situation du pays beaucoup plus inquiétante que ce que le gouvernement grec voudrait. Même si Athènes redoutait une aggravation de la récession pour l’année 2011, au vu du coup d’arrêt donné à l’activité économique dans le pays par deux ans d’austérité dictée par l’UE et le FMI en contrepartie du sauvetage financier du pays surendetté, celle-ci était moins importante que celle qui se profile. Dans son dernier budget, le gouvernement tablait en effet sur une récession de « seulement » 5,5 % en 2011.

    Ces chiffres risquent également d’aviver les tensions dans le pays, alors que les mesures d’austérité demandées par les l’Union européenne et le FMI viennent d’être durcies avec l’adoption d’un nouveau mémorandum de politique économique, ouvrant notamment la voie à des baisses de salaires dans le privé.

    Les syndicats et des pans du patronat s’y sont opposés en jugeant que loin d’aider à redresser l’économie grecque, ces mesures vont enfoncer davantage encore le pays dans la récession.

    « Nos entreprises veillent sur le revenu des salariés et donnent la priorité à la sauvegarde des emplois, en utilisant en priorité d’autres moyens d’amélioration de la compétitivité et de baisse des coûts », a ainsi indiqué ce mardi l’Union des industriels de Grèce (Sev) en rendant publique une motion adoptée la veille par sa direction.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201897851926-le-pib-grec-aurait-chute-de-pres-de-7-en-2011-289127.php

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  • clemence // 14.02.2012 à 14h08

    Ce sont les mêmes anes qui dirigent le Grèce qui maintenant est à -7% sur son PIB au quatrième trimestre

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  • lgique // 14.02.2012 à 15h07

    C’est avant tout, ça la mondialisation, mettre les employers en compétitions dans le calcul du cout de production et non pas dans le calcul d’une quelconques améliorations des revenus.

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    • Patrick Luder // 14.02.2012 à 17h08

      Logique …

      Le marché mondial à pour seul but un nivellement par le bas : on achète seulement au meilleurs prix.

      Le marché local vise la meilleure qualité : avec deux couturiers dans le même village (donc deux personnes qui travaillent aux mêmes conditions) on va vers celui qui fournis le plus bel habit et le plus solide.

      Y a qu’à observer l’habillement de la belle époque avec celui d’aujourd’hui … on dirait qu’on à chié au froc ! 

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      • logique // 14.02.2012 à 18h10

        Le probléme est que même le marché local n’est plus en mesure de fournir la meilleur qualité. Puisqu’il n’y a plus de marché local est encore moins de couturier 🙂 🙂 :).

        Nivellement par le bas, ont ne peut pas dire mieux, m’enfin sauf pour une toute petite minorité, l’oligarchie du nouveaux gourvernement mondial ……

        A mon avis il vont essayé de nous là mettre profonds, avec ou sans pantalon dans lequel ont peut chier dedans.

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        • Patrick Luder // 14.02.2012 à 18h36

          Logique, vous pensez que tout est dirigé par le haut ???
          Je dirais plutôt qu’il n’y a plus de capitaine à la barre !!!

          Dans notre région, il y a un renouveau de marché local, légumes bio, boulangerie au feu de bois, paysans qui font de la vente directe. Ma famme ne va presque plus au magasin, nosu avons de nouveaux amis, nous faisons beaucoup de choses nous même, cela nous coûte moins cher et nous y trouvons beaucoup de plaisir !   Tout espoir n’est pas perdu …

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          • Marcus // 14.02.2012 à 19h19

            Pour la nourriture bio, il se développe de plus en plus des AMAP. Ce n’est pas encore sur toute la France. Mais cherchez bien dans votre coin s’il n’y en a pas une.
            Amicalement.
            Marc

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  • Patrick Luder // 14.02.2012 à 16h40

    Désolé Olivier, votre article mérite, comme toujours, que l’on s’y attarde. Dérégulation ou déréglementation ou libéralisation ou désolidarisation … la finance d’aujourd’hui n’a plus de lien avec une quelconque valeur réelle. Je dirais qu’il en va de la finance actuelle comme de la course à l’espace des années 70. Les deux ont accaparés nos meilleurs cerveaux avec un seul but : faire le max (marcher sur la lune ou faire du fric avec rien c’est un peu la même choses, non ?) en visant uniquement l’instant présent, sans penser aux conséquences ni au lendemain … l’accroissement exponentiel des débris en orbite est semblable à l’accroissement exponentiel des dettes => c’est juste des trucs inutiles pour l’avenir …

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  • Un_passant // 14.02.2012 à 17h20

    @Valérie

    Ça ne vous rassurera pas mais vous vous sentirez peut-être moins seule : étant de formation scientifique et ayant encore gardé quelques contacts avec des personnes de cursus semblable au mien, j’ai l’impression que le pessimisme est plutôt partagé.

    Moins pour des raisons techniques d’ailleurs qu’à voir le manque de vision et d’anticipation de nos politiciens et autres décideurs. Sans doute l’effet le plus néfaste de la financiarisation : on a confié les rênes à des personnes qui maîtrisent que dale aux sciences et n’ont qu’une vision comptable et « court-termiste » de l’économie…

    Les centrales au Thorium? C’est quoi?
    La chaîne énergétique intégrée comme dans certaines villes du Danemark ou des Pays-Bas? C’est quoi?

    Enfin bref. Nos politiciens et nos syndicats, aussi, sont… lamentables, pour rester poli.

    Concernant les cellules photovoltaïques, je corrige un oubli de votre part : l’importance de l’eau pure… Chose que l’on oublie très souvent lorsque l’on parle des processeurs ou des cellules (qui reposent sur les mêmes principes).

    En toute révérence ^ ^ 

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    • Valérie // 14.02.2012 à 17h48

      Ah ça, je vous rejoins : les économistes n’ont aucune notion de physique…et comme le pouvoir est actuellement plutôt du côté des banquiers, économistes et financiers, et non du côté des ingénieurs et des scientifiques, les politiques (eux-mêmes rarement des scientifiques) répètent bêtement les « leçons » des économistes. 

      L’énergie, c’est simplement la mesure de la transformation d’un état à un autre (définition physique). Pour transformer des matières brutes en quelque chose d’utile à l’homme, qui ait une valeur, il faut de l’énergie. La machine économique actuelle brasse une énergie formidable (en particulier dans les transports), et comme nous sommes dans un paradigme d’une machine économique qui doit sans cesse grandir en taille (la croissance), il lui faut toujours et toujours plus d’énergie.  
      Sauf que l’énergie que nous utilisions actuellement est une énergie fossile, « fabriquée » par la terre au cours de millions d’années précédentes, et qui est en quantité limitée. Nous avons extrait ce qui était facile à extraire, maintenant nous avons plus de problèmes…

      Je frémis à chaque fois que j’entends un candidat nous promettre le retour de la croissance (et l’augmentation du pouvoir d’achat, la réduction du chômage, et tutti quanti). La croissance n’est pas quelque chose qui se décrète, contrairement à une croyance d’économiste ! Le retour d’une croissance de façon durable (pas 0.8% un an de temps en temps) cela me paraît impossible…pour cause de pic pétrolier, c’est aussi simple que ça. Et comme je pense que ce n’est pas demain la veille que l’on trouvera une énergie capable de remplacer le pétrole… 

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      • bizbee // 14.02.2012 à 18h29

        Ah ça, je vous rejoins : les économistes n’ont aucune notion de physique…et comme le pouvoir est actuellement plutôt du côté des banquiers, économistes et financiers, et non du côté des ingénieurs et des scientifiques, les politiques (eux-mêmes rarement des scientifiques) répètent bêtement les “leçons” des économistes.

        Je suis ingénieur donc j’ai nombre raison ‘être d’accord avec ce constat, sauf que… sauf que l’économie est une science humaine et que lui coller une modélisation physique ne me semble pas très pertinent. Cela reviendrait à vouloir mettre en équation le libre-arbitre. Trop déterministe comme approche, pas assez « chaotique ». Les meilleurs économistes sont probablement ceux qui essayent de comprendre le comportement humain, plutôt que de soi-disantes lois du marché.
        Y’en a qu’on essayé, ils ont eu des pb…
         
         

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        • Valérie // 14.02.2012 à 20h20

          Je suis entièrement d’accord, l’économie n’est pas une science exacte…sauf que les économistes, depuis une vingtaine d’années, essaient au contraire de faire passer l’économie pour une science exacte (« les mêmes causes donnent les mêmes effets », les mêmes vieilles recettes d’austérité et de rigueur, etc.). La financiarisation s’est accompagnée de modélisations mathématiques fort complexes…

          Sauf que les économistes raisonnent comme « avant », lorsqu’il n’y avait pas à se soucier de l’énergie, ie des flux physiques qui sous-tendent l’économie, car elle était illimitée et gratuite. Dans ce contexte, le paradigme de croissance est bon : cela oblige d’être toujours plus efficace, de tjs mieux utiliser l’énergie pour créer davantage de richesse. 
          Mais quand l’énergie devient rationnée et dont le coût ne peut plus être négligé, le concept de croissance devient obsolète. Les économistes n’ont -semble-t-il- pas encore intégré cela, même des gens que j’aime bien comme Stiglitz ou Krugman.

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      • RLG // 14.02.2012 à 23h19

        Entièrement d’accord avec vous (et je partage vos saines lectures du blog de jean marc Jancovici !)
        Et c’est maintenant que la croissance se dérobe sous nos pieds (par épuisement de l’énergie bon marché et facile d’emploi) qu’il faudrait résorber 30 ou 40 années de dettes accumulées !
        Il s’en faut de peu de temps maintenant pour que la limitation physique de l’énergie / de la croissance ne s’impose à tous (brutalement) comme une évidence …
        Pas besoin de modélisation physique complexe de l’économie pour établir le lien direct  entre le PIB et la consommation d’énergie – là encore je renvoie aux analyses de jean marc Jancovici : (http://www.manicore.com/documentation/energie.html)

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        • Christophe Vieren // 15.02.2012 à 10h50

          Très bon site en effet que celui de jancovici mais vous semblez n’y lire que ce qui vous intéresse. Comme je le signalais dans mon commentaire du (14 février 2012 à 10 h 51 min), ce n’est pas le manque d’énergie qui nous plombera mais au contraire l’excés d’énergie quand bien même fût -elle 10 fois plus chère qu’il y a 10 ans. Jancovici le dit bien : ne suffit-il pas d’attendre d’avoir moins d’énergie fossile ? http://www.manicore.com/documentation/serre/fossile.html)
          En résumé, vous semblez oublier la crise climatique induite par cette consommation bien trop importante d’énergie fossile. Sans même parler de ce que ces énergies fossiles permettent en terme épuisement de toutes nos ressources non renouvelables mais celles aussi aurait dû rester renouvelables : les stocks de poissons surpéchés ne se reconstitueront pas, les forêts primaires rasées – et leurs hôtes – non plus, les nappes phréatiques et aquifères ne se dépollueront pas en deux temps trois mouvements, ….
           » L’homme est devenu trop puissant pour se permettre de jouer avec le mal. L’excés de sa force le condamne à la vertu « , Jean Rostand*, Inquiétude d’un biologiste, 1967.
          Homo sapiens est-il vertueux ? Avec un stocks de 26.000 ogives nucléaires représentant 600.000 (six cent mille) fois la puissance de Nagasaki, je me permets d’en douter !
          « L’humanité est à un croisement : un chemin mène au désespoir, l’autre à l’extinction totale. Espérons que nous aurons la sagesse de savoir choisir. », Woody Allen.

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          • RLG // 16.02.2012 à 22h39

            Je n’oublie pas la crise climatique !
            et je déplore comme vous que l’on soit parti dans une course folle ou chaque parcelle d’énergie fossile résiduelle sera recherchée, extraite, et consommée sans aucun scrupule ni simple prévoyance …
            Effectivement, il reste encore largement plus d’énergie fossiles carbonées sur terre que le climat ne pourra le supporter (cf. Jancovici) !
            Et nous sommes de plus en plus à prévoir que seule une régulation externe et brutale (climat, crise, guerre, …) ne pourra venir freiner cette course folle à la consommation …

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    • Patrick Luder // 14.02.2012 à 18h26

      Les scientifiques, à force de se concentrer sur les détails et les complications, perdent parfois de vue l’ensemble, l’essentiel … pour moi les plus grands scientifiques étaient aussi les plus grands philosophes (tels les grecques de l’antiquité) …

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      • Un_passant // 14.02.2012 à 21h41

        Je vais paraître méchant mais tant pis j’assume :

        Sauf que les économistes n’ont rien de philosophes et nos philosophes sont trop souvent « de salon » et quelque peu trop people (je vous laisse deviner à qui je pense), mélange des genre que je trouve incompatible avec l’essence même de la philosophie, d’autant plus que, la plupart du temps, en dehors de quelques exceptions venant de la biologie ou de l’anthropologie, il n’y a aucun scientifique. Les Physiciens ou les mathématiciens sont rares. Il y en a aux EU mais… rien qu’aux positions idéologiques qu’ils prennent, il est clair qu’ils n’ont que peu d’influence sur les décideurs, c’est déjà bien qu’ils trouvent une audience.

        Ceci étant, pour revenir au propos de Bizbee, je suis d’accord mais sa réaction me laisse à penser qu’il me faut préciser un point : je ne parlais par d’utiliser la physique en économie pour faire de la modélisation, mais dans la direction des entreprises ou des Etats, la considérer comme un facteur déterminant à considérer dans tout effort de prospective digne de ce nom.

        Quant aux scientifiques qui se focalisent sur les détails et oublient le reste, c’est un peu le système qui veut ça, tant dans les entreprises ou les centres de recherche que les centres de formation. Le scientifique un peu original un peu philosophe, un peu savant-fou n’a plus vraiment de place, tout est quantifié, codifié, il suffit de voir l’accueil réservé aux idées un peu trop innovantes pour les maîtres du sérail. Il faut s’être blindé de précautions avant d’émettre une hypothèse un tant soit peu audacieuse… parce que tout est passé aux mains des financiers qui décident des budgets. Même là  il y a une forme de censure, de pensée unique. A force de lutter contre le farfelu, on bâillonne l’iconoclaste. Ou à l’opposé on s’obstine à aller vers le mur genre ITER.

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  • Patrick Luder // 14.02.2012 à 18h20

     
    Pour comprendre la déréglementation financière des années 1970 il faut se replonger dans l’époque … les thèmes qui faisaient rêver tout le monde avaient pour nom : « Atome » « Espace » « Microtechnique » « Chimie » « Electronique ». Les avancées technologiques étaient fulgurantes. Nous étions convaincus que la technique allait résoudre tous les problèmes, certains rêvaient d’un monde ou l’humain n’aurait plus à travailler. Il était donc normal, pour l’époque, de faire sauter les verrous financiers pour trouver des crédits illimités …
     

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  • Un_passant // 14.02.2012 à 21h48

    Tiens à propos de politiciens et de philosophes, du Prince de Machiavel, les politiciens ont gardé le Prince, ils ont oublié Machiavel 😀 (on pourrait dire semblablement pourl’Esprit des Lois, ils ont gardé les Lois et perdu l’Esprit).

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  • P // 15.02.2012 à 11h26

    Je ne trouve pas ces corrélations très convaincantes, mais à vrai dire ça n’a que peu d’importance.
    L’essentiel est quand même que, de nos jours, le capital n’est que de l’information (les titres de propriété n’étant que des lignes d’écritures dématérialisées), et qu’il est donc aussi mobile que l’information. Pleurer sur la mobilité du capital est parfaitement anachronique, à moins de souhaiter une dictature mondiale (et encore pas sûr que ça suffise). Que ça plaise ou pas, il faut vivre avec une finance « dérégulée » et une taxation du capital proche de rien.
    Valérie a raison, les transformations physiques et les transports, donc l’énergie, restent de toute façon le cœur de l’économie, sa raison d’être. Et de ce point de vue il n’y a pas de crise réelle, il n’y a qu’un énorme mouvement mondial d’égalisation (à notre détriment relatif puisque nous sommes bien trop au dessus de la moyenne) doublé d’une crise morale de l’occident qui ne veut plus se salir les mains (donc s’invente des limitations sur le nucléaire, le carbone etc. en ne rêvant que d’énergies « propres »)

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    • ste // 17.02.2012 à 21h17

      c’est vrai ! conduisons nous comme des gros salopards colonialistes. A cette époque là au moins on dominait le monde !

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      • step // 17.02.2012 à 21h24

        mouvement mondial d’égalisation ? mouahahaha ça dépend pour qui !

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  • Clément-S // 16.02.2012 à 11h06

    Très bon article Olivier, comme toujours.

     Ma question est simple : peut-on encore réguler la finance? Avec toute la liberté qu’on lui a donné, peut-on encore l’encadrer sachant qu’on lui a ouvert toutes les portes pour se développer, s’épanouir et faire mal?
     J’ai discuté avec mon prof de finance récemment qui lui a participé, dans les années 80, à inventer des produits. Il n’est pas fier de ce qu’il se passe aujourd’hui. Mais il m’a répondu qu’on ne pouvait plus rien faire, dès qu’on a lancé le moteur de la finance, rien ne peut l’arrêter, il faut juste attendre qu’il casse.

     Qu’en pensez-vous?

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