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2.juin.20122.6.2012 // Les Crises

[Article] Du triste sort de l’Espagne, comme preuve du bon sens des électeurs grecs, par Yanis Varoufakis

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Je vous propose aujourd’hui ce récent article corrosif de Yanis Varoufakis, professeur grec d’économie, paru sur le Huffington Post.

Concédons, à titre d’exemple, que nous autres Grecs soyons dépensiers, paresseux, corrompus, sujets aux déficits et profiteurs du travail ardu des autres Européens. Mais qu’en est-il des Espagnols ?

  • Le gouvernement espagnol ne présentait-il pas un excédent budgétaire avant que la crise n’éclate ?
  • La dette publique espagnole n’était-elle pas plus basse que celle de l’Allemagne avant que la crise n’éclate ?
  • L’Espagne n’était-elle pas le seul pays qui avait réussi de façon assez remarquable, à organiser des jeux olympiques qui 1) soient rentables 2) laissent derrière eux de magnifiques installations sportives et exemples de renouvellement urbain (au contraire des dettes et des vieilleries laissées ici)
  • L’Espagne n’a-t-elle pas développé des entreprises telles Zara qui ont montré à l’Europe qu’il était possible d’exercer une concurrence de front avec l’Asie dans des secteurs que le reste de l’Europe avait exporté là-bas (au moins en termes de travail et de main-d’œuvre) ?
  • L’Espagne n’était-elle pas le centre de la production industrielle lourde allemande (par exemple, la Seat de Volkswagen ) pourvoyeuse d’excellents profits pour l’Allemagne ?

 Et pourtant, c’est précisément ce pays qui se trouve aujourd’hui dans le même trou noir où la Grèce est tombée deux ans auparavant. Comment cela serait-il possible, si comme on nous le répète partout, la crise est due à la prodigalité grecque ?

Même le regard le plus expéditif sur ce qui se passe aujourd’hui en Espagne devrait persuader le lecteur ouvert d’esprit qu’il y a quelque chose de profondément injuste dans cette vision convenue d’un centre raisonnable, qui s’appuierait sur des principes économiques rationnels, et d’une périphérie défectueuse, qui chercherait à fuir ses responsabilités.

Depuis l’été dernier, les pertes des banques espagnoles (résultats des paris absurdes sur de l’immobilier financés principalement par des banques allemandes) ont été déchargées sur le dos de l’Etat espagnol, avec pour résultat que ce dernier a été, dans les faits, exclu des marchés monétaires (grâce à des taux d’intérêts excédant les 5 %). Pour éviter de déclarer que l’Espagne avait officiellement rejoint les rangs de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal comme quatrième des « états souverains déchus », les « pouvoirs suprêmes » européens ont proposé cette idée brillante :

  1. La Banque centrale européenne acceptera tout bout de papier présenté par les banques espagnoles comme « garantie » à des prêts massifs fournis à 1 % de taux d’intérêts.
  2. Mais puisque l’insolvabilité ne peut être jugulée par des prêts aussi nombreux soient-ils, les banques espagnoles ne faisaient que gagner du temps. L’Europe jugea donc qu’il était nécessaire que l’Etat espagnol emprunte plus d’argent à des taux d’intérêts allant de 4 à 5 % (peut-être par le biais du FESF, le fond de sauvetage financier européen) pour le transmettre aux banques sous forme de « recapitalisation ».
  3. Or, comme le résultat de ces nouveaux emprunts a été de pousser l’Etat espagnol plus loin dans le gouffre de la faillite, il fallait trouver quelque chose pour le refinancer lui-même. Voici donc ce qui fut décidé : ces mêmes banques (insolvables donc) recevant du capital de l’Etat, devraient prêter à l’Etat (à 6 % d’intérêts) une partie des prêts qu’ils reçoivent de la Banque centrale européenne (à 1 % d’intérêts).

Saisissez-vous, cher lecteur, ce qu’il se passe ici ? Les banques jetées dans la faillite par leur propre bêtise ont transmis leurs pertes à un Etat qui réussissait jusqu’alors à présenter un excédent budgétaire. L’Etat et les contribuables se sont du coup retrouvés plongés dans une insolvabilité à long terme. Puis ces mêmes banques ont obtenu de la BCE des prêts à des taux d’intérêt risibles, qu’elles ont ensuite prêtés en partie à des taux d’intérêts faramineux à cet Etat qu’elles avaient elles-mêmes mené à la banqueroute, et de la part duquel en même temps elles recevaient du ….capital ! Et pour permettre de résoudre les problèmes de l’Espagne avec cette « solution », l’Europe a imposé à ce pays une austérité draconienne réduisant le revenu national à partir duquel l’Etat est censé lever les impôts pour rembourser tous les prêts qu’on lui a imposés.

Alors quand les journalistes du monde entier, les autres économistes des pays du nord, les politiciens allemands et hollandais pointent du doigt les votants grecs pour avoir fait le « mauvais » choix lors des élections, c’est-à-dire pour avoir rejeté le « Grand Plan » européen pour venir à bout de la crise, je réponds en ces termes très clairs : « Je veux bien concéder tout ce que vous voulez à propos de mes compatriotes grecs à condition que vous me donniez une réponse plausible à cette simple question : à quel jeu joue donc l’Europe avec l’Espagne au milieu de ce ‘Grand plan' »?

Yanis Varoufakis

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45 réactions et commentaires

  • ellis // 02.06.2012 à 08h26

    Un jeu de c..! Mais comme personne n’y comprend rien, ni les populations, ni même les politiciens, ça passe et ça continue…

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  • jaicruvoir // 02.06.2012 à 08h27

    Comment peut-on expliquer que l’Espagne de 1985 classé 24 pays de lOCDE devient 9e en 2007?
    Sans augmentation de sa population, sans decouverte majeur technique, sans matière premiere…..

     

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  • Helios // 02.06.2012 à 10h09

    A mon avis ce professeur d’économie n’a rien compris. Ce à quoi nous assistons en Espagne c’est à l’explosion d’une bulle immobilière. Qui laisse une multitude d’emprunts non remboursables, d’où une faillite des banques.
    On peut tout au plus regretter qu’on ne laisse pas les choses se faire, laisser les banques tomber en faillite. C’est exactement la même chose qui s’est passée en Grèce, où des emprunts d’état non remboursables remplacent des emprunts privés non remboursables.
    Ce n’est pas seulement des banques stupides qui ont causé les problèmes. C’est un comportement collectif. Une bulle immobilière se réalise parce que des gens pensent s’enrichir en achetant un bien qui vaudra plus cher demain. Qu’on ne vienne pas ensuite pleurer en accusant les Allemands. Ils n’ont pas fait de bulle immobilière eux.
    La seule solution réaliste et efficace est à mon avis celle proposée par des gens comme Mike Shedlock : que les prèteurs subissent leurs pertes, sans aide des contribuables. Que les états concernés fassent défaut et retrouvent leur monnaie nationale pour dévaluer.
    Quand aux choix faits par les Grecs aux dernières élections, les partis vainqueurs ils ne s’approchent même pas d’une telle solution. On ne peut donc pas dire que ces choix sont bons.

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    • Dids74 // 02.06.2012 à 13h52

      C’est vrai que les allemands sont irréprochables au niveau immobilier… On se demande d’ailleurs pourquoi hypo real estate a fait faillite… Et aussi combien l’Allemagne a déboursé pour renflouer cette banque ?

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      • Patrick Luder // 02.06.2012 à 19h01

         
        Simple et logique :
         
         
         
        En Allemagne, la population décroît, beaucoup de bâtiments sont vide, il n’y a donc pas de pression sur les prix de l’immobilier, bien au contraire.
         
         
         
        En Espagne, il y a eu une très forte demande d’étrangers qui voulaient acheter des maisons pour vacances puis pour prendre leur retraite, car l’immobilier et la vie étaient bien meilleur marché que dans leurs pays (Suisse + Allemagne). Il y a eu des villages entiers dédiés à ce marché, mais l’engouement pour les bonnes affaires à augmenté les prix et cassé ce marché. Du jour au lendemain, ces villages fantômes n’ont plus trouvés preneurs, et le début de la crise à accéléré la fin du rêve.
         
         
         

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    • Delphin // 02.06.2012 à 14h14

      Bonjour Hélios,
       
      Que diriez-vous de personnes qui seraient conduites à passer et repasser 4 fois par jour, des années durant, dans une rue regorgeant de pâtisseries aux pâtisseries toutes plus succulentes les unes que les autres, aux effluves plus salivantes les unes que les autres et à des prix modiques, et qui seraient – pour la plupart – en forte surcharge pondérale ?
      (citation Hélios adaptée à la situation) : « Ce n’est pas seulement des boutiques pâtisseries stupides qui ont causé les problèmes. C’est un comportement collectif. »
       
      Cet exemple est réellement en train de se réaliser : »L’obésité est un fléau mondial. La Croix Rouge parle d’une « épidémie d’obésité » et selon l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), 65% de la population mondiale habitent dans un pays où le surpoids cause plus de mortalité que la malnutrition. On trouve toujours plus de personnes grosses dans le monde, même en Afrique. » (« Africulture »). Réponse Hélios : « c’est un problème collectif »( = chaque individu est responsable de ses actes et n’a qu’a s’en prendre à lui -même).


      Amicalement,


      Delphin 

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      • Helios // 02.06.2012 à 15h00

        A mon avis ce sont ceux qui participent à la bulle immobilière qui en sont responsables. Cette participation est accompagnée dans la plupart des cas d’une espérance d’enrichissement. Et en cas d’enrichissement (qui a eu lieu pour certains, qui ont pu revendre avant la chute) il n’était pas prévu je pense de partager avec les autres. Malheureusement ceux qui participent à ce jeu stupide entrainent les autres dans leur chute. C’est aussi ce qui risque de se produire en France.

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        • Delphin // 02.06.2012 à 16h42

          Hélios,
          Les responsables sont ceux qui stimulent et amplifient, pour leur plus grand enrichissement, les failles communes à la plupart des individus.
           
          Nous disposons de deux boutons, altruisme/égoïsme. Ceux qui titillent continuellement le bouton « égoïsme » représentent un grand danger, qui conduit à une sévère insécurité sociale.
           
          Quand ils auront aliéné Inde, Chine …les Martiens, à leurs visées, considèrerez-vous toujours que la vraie responsabilité est individuelle ?
           
          Delphin

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  • Incognitototo // 02.06.2012 à 10h12

    Excellente analyse, concise et claire… Mais il propose quoi ce monsieur ?
    C’est dommage que tous les indignés (à juste raison) des politiques européennes absurdes ne se mettent pas d’accord sur de vraies propositions alternatives…

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    • Okeanos // 02.06.2012 à 11h45

      Yanis Varoufakis fait pas mal de propositions dans son livre : http://yanisvaroufakis.eu/books/the-global-minotaur/ Merci au passage à Olivier pour partager la vision de Yanis, qui a d’ailleurs été le premier à alerter sur le remboursement d’obligations  (le dernier cadeau de L. Papademos avant sa sortie) dont 90% de l’argent est parti vers un fond spéculatif hébergé dans un paradis fiscal, voir ici : http://www.okeanews.fr/pari-gagn-sur-les-obligations-grecques-pour-un-fond-vautour/ extrait : « Presque 90% sont allés directement dans les coffres de Dart Management, un fond d’investissement très discret basé aux îles Caïman, selon des personnes qui ont connaissance de la transaction de manière directe.
      Dart est l’un des plus connus de ces fonds vautours, qui ont un historique d’achat d’obligations décotées de pays en quasi faillite – et s’ils ne sont pas payés, ils attaquent les gouvernements en justice pour récupérer l’argent. Dart et un autre gros fond vautour, Elliot & Associés, a perfectionné cette stratégie durant les différentes crises de la dette en Amérique Latine ces dernières années. »

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      • Incognitototo // 02.06.2012 à 12h30

        Ha… faut lire son bouquin pour savoir… Il y a une place à prendre pour un mouvement transpolitique qui ferait des propositions de réforme pour l’Europe, c’est ça dont nous manquons cruellement pour peser dans la balance… Mais pour l’instant, ça part dans tous les sens et ça profite à l’immobilisme et au système en place… 

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  • Bear Services // 02.06.2012 à 10h48

    Il a au contraire tout compris…

    La seule solution est la mise en faillite ordonnée des banques…

    Tant que cela ne sera pas fait… Le précipice se rapproche et devient de plus en plus profond !

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  • BA // 02.06.2012 à 10h48

    Il n’y a pas que l’Espagne.

    Portugal, Irlande, Italie, Grèce, Espagne : ce sont tous les Etats européens périphériques qui sont en train de s’effondrer.

    Vendredi 1er juin 2012 :
     
    L’agence de notation Egan-Jones abaisse la note de l’Italie de « BB »à « B+ », avec une perspective négative au vu de « l’état misérable » de son économie.
     
    Lisez cet article :
     
    Les Bourses ont terminé en forte baisse vendredi de part et d’autre de l’Atlantique, des chiffres décevants sur l’emploi aux Etats-Unis s’ajoutant aux craintes liées à la situation financière et économique de la zone euro et au ralentissement de la croissance chinoise.
     
    L’économie américaine n’a créé que 69.000 emplois en mai, un chiffre inférieur de plus de moitié au consensus Reuters et le plus faible depuis un an. Le taux de chômage est reparti à la hausse, à 8,2%. 
     
    Ces chiffres sont venus s’ajouter aux mauvaises nouvelles en provenance d’Europe, où se multiplient les signes de ralentissement de l’activité, et où aucun signe encourageant n’est venu apaiser les craintes liées à la crise de la dette dans la zone euro, ainsi que de Chine, où l’industrie a confirmé son ralentissement dans les dernières enquêtes auprès des directeurs d’achats. 
     
    Selon une enquête Reuters réalisée après la publication des chiffres de l’emploi américain, Wall Street juge de plus en plus probable que la Fed engagera un nouveau cycle d’assouplissement monétaire pour préserver la reprise fragile de l’économie américaine.
     
    Sur le front de la crise de la dette en zone euro, l’agence de notation Egan-Jones a abaissé dans la soirée la note de l’Italie de « BB » à « B+ » avec une perspective négative, faisant part de ses doutes quant à la capacité du pays à soutenir ses banques sans aide extérieure au vu de « l’état misérable » de son économie.
     
    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL5E8H1JK120120601 

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  • maboiteaspam // 02.06.2012 à 11h34

    Ce texte est édifiant en cela qu’il pousse à remettre en cause l’intégrité de ces experts européens. Pour peu que l’on s’accorde à constater que ce jeu semble bien étrange..

    Quand à l’origine de la crise, comme veut le citer Hélios, c’est peut être vrai, certes, mais ces gens là, écervelés qu’ils sont, comme tu le dis, ils ne font que suivre le mouvement de ce qu’on leur propose.

    Les responsables dont parle le texte, crée ou participe activement aux changements de la société, ils ont cette capacité d’agir pour produire des résultats immédiatement. Capacité qu’un individu lambda n’aura pas. Pas si facilement.
    Alors eux, les responsables, qu’ont ils fait pour empêcher cette bulle ?

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  • Patrick Luder // 02.06.2012 à 12h29

    La crise « des dettes souveraines » risque de plonger le monde dans une grande crise de confiance mutuelle. Il n’y a plus rien à attendre des actuels responsables économiques et politiques. Jusqu’à maintenant ils n’ont su apporter que deux types de réponses, qui se montrent totalement inadaptées :
     – – –
    Trouver d’autres moyens d’accumuler des dettes, juste avec l’excuse de repousser un risque d’effondrement généralisé …
    – – –
    Réduire les dépenses sociales sous l’excuse bidon de faux plans d’austérité, une remise en question de notre mode de vie et des folles dépenses Etatiques n’est pas encore à l’ordre du jour …
     ____________ ____________ ____________
    Finalement ces actuelles crises apportent quelque chose de positif, les conditions se réunissent enfin pour progresser vers un avenir plus responsable, l’actualité de ces dernières années nous donnent des preuves évidentes d’un appel au changement:
     + + +
    Le système financier actuel est incapable de donner des solutions d’avenir. De plus en plus de voix s’élèvent pour appeler à une finance dépouillée de ses profiteurs => Appels à une finance responsable au service des populations.
    + + +
    La mondialisation de l’économie nous montre son vrai visage: souffrances, destructions et dégâts irréversibles, dont la source est une chasse aux bénéfices sans considération ni pour le producteur ni pour l’acheteur, sans considération ni pour la nature ni pour les ressources non renouvelables, et sans considération pour l’équilibre et la stabilité des marchés locaux. => Appels à une économie responsable et équilibrée, avec une forte résilience locale doublée d’une ouverture internationale de produits spécifiques à chaque région.
    + + +
    Ces dernières décennies, les valeurs humaines ont été sacrifiées, sur l’autel du marché international, seul valeur aux yeux des économistes et des politiques. Les traditions millénaires d’agriculture douce et autosuffisante ont été détruites au nom de l’industrie agro-alimentaire, qui n’a rien su faire d’autre que de rendre les terres stériles, vider les océans, déforester à tours de bras, épuiser les nappes phréatiques fossiles et transformer les zones rurales en déserts industriels, tout ceci au moyen d’une pollution énorme et de moyens énergétiques faramineux. Les industries mécanisées et robotisées ont pris la place de centaines de millions d’emplois, produisant la quasi-totalité des biens consommables en divisant les places de travail par 100 et confinant une grande partie des personnes devant des ordinateurs à gérer des flux, à assurer sans assurance et à chercher des performances financières immédiates. Dans cette course au profit aveugle, les caractéristiques humaines de notre espèce ont été oubliées, les tissus sociaux ont été dissous, les liens avec notre terre ont été coupés => Notre conscience collective réclame un partage et une vie sociale durable, ainsi qu’une revalorisation de nos liens avec notre environnement.
    ____________ ____________ ____________
    J’ose espérer que notre mode de vie actuel nous montre maintenant ses côtés les plus noirs, afin que nous puissions nous remettre profondément en question  et reprendre notre destin en main.

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  • BA // 02.06.2012 à 14h42

    [Modéré : Pas de pseudo conseils financiers sur ce blog svp]

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  • Eddie Constantine // 02.06.2012 à 15h10

    « too big to fail »: on lisait ça pour UNE banque, que dire alors du système bancaire mondial ? Et pourtant il va bien venir un moment ou chacun devra encaisser ses pertes, et le plus tôt sera le mieux. 
    Avant l’€, l’Europe des NATIONS était la première économie mondale.  Ne serait-il pas temps de mettre un terme à cette expérience odieuse ?

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  • A-J Holbecq // 02.06.2012 à 15h11

    Excellent article que j’ai cité sur ma page facebook.
    Le fond du problème reste celui du financement des Etats par les marchés, en lieu et place d’une simple monétisation par la banque centrale; cet article 104 de Maastricht (123 de Lisbonne) nous a vraiment pourri la vie comme je l’ai écrit il y a maintenant plus de 10 ans.

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  • Michel // 02.06.2012 à 15h11

    Pour répondre à la question… Je ne suis pas économiste, Zeus m’en garde, mais il paraît évident que l’objectif premier de l’Europe et du FMI est de SAUVER LES BANQUES.
    Si ce n’était pas le cas, ils prêteraient aux institutions financières publiques, genre Caisse des dépots, comme ils en ont la possibilité sans revoir les traités.
    Mais il ne le VEULENT PAS.
    Le Saint Marché (= les banques) sinon rien.
    Les européens passent après, mais il ne faut pas le dire. Pire: il faut faire croire le contraire, et en utilisant tous les arguments les plus crapuleux du bon vieux racisme ordinaire. L’Européen blond aux yeux bleus est tellement plus raisonnable, n’est-ce pas ?
    Et si, en plus et en bons crétins ultralibéraux, on peut aussi affaiblir les Etats, l’affaire est encore meilleure.
     

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  • laurent colas // 02.06.2012 à 15h15

    Bonjour à tous et merci pour cet excellent blog. Je ne suis pas économiste mais l’actualité me passionne.
    J’ai une analyse globale simpliste. L’europe est la variable d’ajustement des USAs.
    Le gâteau  n’étant plus assez grand  (le terre, les ressources…) pour être mangé a 3 (USA, ASIE et pays emergents) et les USA ayant une trop forte dépendance à l’économie chinoise , la solution de facilité pour se maintenir a flot est de faire couler l’Europe en jouant avec les leviers à disposition (agence de notation, spéculation, politicien européen pro américain, incompétents, voir corrompu, traité européen favorable à la spéculation,   Otan, conflit etc…).
    De cette façon le dollars existe encore et le ralentissement (faible mot) de l’économie en Europe préserve une partie de ressources pour les USA. 
    Je connais bien l’Espagne et j’y ai noté plusieurs erreurs énormes , d’autant plus que certaines d’entre elle ont déjà été commise ailleurs 30 à 50 ans avant et en France notamment.. Ce qui a mon sens est incompréhensible a moins d’avoir a faire a des politiciens et dirigeants d’entreprise privés idiots
    – pas de politique industrielle et de formation
    – pas de R&D
    – économie basé uniquement sur le tourisme et immobilier avec une agriculture fragile a cause de la dépendance a l’eau.
    – recours a une immigration  massive
    – Politique salariale
    Quand a la « remarquable » Allemagne, si elle avait eu depuis 60 ans a gérer les budgets d’une armée a l’image de l’Angleterre ou de la France, et les guerres qui vont avec, elle aurait sans doute une économie moins reluisante.
     

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  • cécankonvaoù // 02.06.2012 à 15h43

    Effectivement on est en droit de s’interroger sur la probité des relations qui existent entre les banquiers et le gouvernement Espagnol qui laisse faire ce type de cavalerie financière. Pour ce qui est de la France, il y a longtemps que j’ai la réponse… depuis que j’ai apris que Michel Pebereau (Paribas) venais faire le job de conseillé spécial de Sarko.
    Une fois de plus on assiste à une mutualisation des dettes après des années de profits privés.  
    Qu’on laisse crever ces banques comme en Islande! Après 2 ou 3 faillites on y verra plus clair!
    C’est pas dans le manuel du capitalisme de laisser le marché se réguler par lui même ? 

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    • Patrick Luder // 02.06.2012 à 19h22

       
       
       
       » Qu’on laisse crever ces banques »
       
      Sur le fond OUI, d’accord,
       
      Mais attention aux dommages collatéraux,
       
      Pauvres travailleurs qui ont trimé toute leur vie,
       
      On va leur prendre d’un coup leur petite épargne …
       
       
       

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  • christo // 02.06.2012 à 18h36

    Ces débats sont dérisoires.
    La réalité est beaucoup plus simple : on continue de voir l’économie, la société en termes de rapports de force (les salauds de banquiers ont profité, la loi de 1973, les paradis fiscaux, les institutions ne veulent que sauver les banques etc.).
    Autant de fausses oppositions.
    Alors que le problème est collectif. Nous sommes TOUS responsables, du plus bas au plus haut de l’échelle.
    Depuis 30 ans, nous avons simplement masqué un appauvrissement relatif, par de la dette. Et peu importent les moyens de financer cette dette (débat technique absolument dérisoire)
    Bien sûr que des « intermédiaires » se sont gavés. Et alors ? Ce pognon a été réinjecté.
    Le problème doit s’analyse en termes de flux. Ce que j’injecte à gauche et ce qui sort à droite.
    Un libéral va hurler contre les fonctionnaires, qui sont des parasites. Un gogo-bobo-gauchiste va hurler contre les salauds de patrons, de banquiers qui s’en mettent plein les poches, etc.
    Or les premiers… font tourner l’économie (consommation, ils sont clients de sociétés parfaitement « privées) etc). Et les seconds aussi (dividendes versées, prêts généreux permettant la bulle immo, donc l' »enrichissement »).
    Nous avons perdu l’enrichissement par la production (pour de nombreuses raisons), et nous n’avons pas voulu subir l’appauvrissement, donc nous avons compensé.
    CQFD.
    C’est tellement simple à comprendre.
    Mais la fête commence à finir.
    Nous ne pourrons plus échapper à l’appauvrissement.
    Or c’est une proposition qui est politiquement intenable, socialement explosive, et économiquement catastrophique (toutes nos économies fonctionnent grâce aux injections).
    Bilan: ca va forcément faire mal.
    Voilà pourquoi il n’y a pas de solutions « techniques » (je réforme là, j’augmente les impôts ici, je coupe les dépenses là).
    Ca fait 30 ans qu’on entend les veaux politiciens élus par nous, les veaux électeurs, parler de « réforme ».
    La démence consiste bel et bien à recommencer toujours la même chose en espérant à chaque fois un résultat différent !
    Dernier avatar (pour ne prendre qu’un exemple afin de rigoler un bon coup) : « Hollande, le changement c’est maintenant ».
    Donc, seul l’effondrement permettra de rendre possible, et surtout de légitimer, un nouveau départ (sur des bases différentes).

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    • Patrick Luder // 02.06.2012 à 19h33

       
       
       
      Bravo, très bien dit …
       
      ,,,
       
      Petite précision:
       
      Nous avons perdu l’enrichissement par  => l’augmentation de la productivité <= (pour de nombreuses raisons), et nous n’avons pas voulu subir l’appauvrissement, donc nous avons compensé. CQFD.
       
      ,,,
       
      J’aime beaucoup :
       
      « La démence consiste bel et bien à recommencer toujours la même chose en espérant à chaque fois un résultat différent ! »
       
      ,,,
       
      ET pour la partie rêve :
       
      « Donc, seul l’effondrement permettra de rendre possible, et surtout de légitimer, un nouveau départ (sur des bases différentes). » Le risque de démence est tout de même grand !
       
       
       

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    • Michel // 02.06.2012 à 20h37

      « nous sommes tous responsables »
      Sauf que certains le sont un peu plus que d’autres, parce qu’ils ont, par leur fortune/position dans la hiérarchie sociale, plus de possibilités d’influencer la Politique, dans le sens de leur intérêt.
      « Ce pognon a été réinjecté. »
      Ha. Mais où ? Et comment ? Les sommes conservées dans les paradis fiscaux sont réinjectées dans l’économie ? Comment ? Par le salaire des 1000 employés de Ferrari ?
      Les flux ET les rapports de forces sont partie de l’écologie de ce système, il me semble.

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      • Tycer // 03.06.2012 à 14h00

        L’argent a été investie en obligation d’états, actions, obligations d’entreprise, immobiliers…
        Les riches scient la branche sur laquelle ils sont…

        Comme la noblesse et le clergé a une autre époque.

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      • step // 03.06.2012 à 23h04

        je dis rien j’allais dire la même chose que michel. Je connais pas beaucoup de fonctionnaires faisant sortir des milliards vers des paradis fiscaux persos. Si les deux sont soit disant »des parasites » certains en plus se comportent comme des rats à bord d’un navire… Tout mettre sur le même plan est aussi un moyen de ne pas trouver de solutions.

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    • Guillaume81 // 03.06.2012 à 23h01

      @ Christo : votre vision est très naïve, irénique et tout simplement fausse. Non, nous ne sommes pas tous responsables.
      1°) La question n’est pas celle de la responsabilité (il est absurde de vouloir juger des phénomènes économiques et sociaux) mais celle du rapport de forces, social et politique.
      2°) Vous opposez lourdement le « libéral » et le « bobo-gauchiste » : savez-vous qu’entre les deux il y a aussi des gens qui réfléchissent au lieu de vociférer des crétineries ? Je laisse de côté le libéral dont le procès n’est plus à faire tant les charges sont accablantes. Pour ce qui est du « bobo-gauchiste », je vous accorde qu’on trouve effectivement dans certains mouvements de gauche des discours, pas tout à fait faux mais très manichéens et réducteurs, qui dénoncent les banquiers voyous, les « banksters ». L’erreur consiste à se focaliser sur une institution et une profession qui n’est que l’instrument d’une domination sociale. C’est très simple à comprendre : la plupart des banques ne jouent pas leurs fonds (qui sont réduits), mais l’argent de leurs épargnants. Or qui sont ces épargnants ? Les classes aisées de la nation, c’est-à-dire une minorité de la population, qui dégage une épargne élevée (je ne parle pas de l’épargne modique). Ces couches de la société (en gros la bourgeoisie, pardon pour le gros mot) sont les grands gagnants du capitalisme financiarisé et globalisé, fondé sur la compression des salaires, l’endettement des ménages appauvris et les placements financiers (défiscalisés) des ménages aisées (qui prêtent aux salariés appauvris).
      Vous dites que subissons l’appauvrissement par une baisse de la productivité : si vous regardez sur trente ans, c’est faux. La productivité augmente chaque année, et jamais dans l’histoire du capitalisme occidental on n’a vu une telle « accumulation de marchandises » pour reprendre l’expression du vieux Karl…

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      • step // 03.06.2012 à 23h06

        compression des salaires

        tss, on parle de compétitivité par la baisse du cout du travail dans la bonne société, vil gauchiste va ! 🙂

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    • Guillaume81 // 03.06.2012 à 23h31

      Christo, vous écrivez : « Bien sûr que des “intermédiaires” se sont gavés. Et alors ? Ce pognon a été réinjecté. Le problème doit s’analyse en termes de flux. Ce que j’injecte à gauche et ce qui sort à droite. »
      Puisque vous êtes un amoureux des flux, je vous conseille de lire Keynes. Vous découvrirez que le cycle économique (formation du revenu – répartition du revenu – dépense ou épargne du revenu) ne se résume pas à cette sympathique histoire de transvasement de deux quantités égales. Vous dites que « le pognon a été réinjecté » : la question est de savoir comment il a été réinjecté.
      1°) Il peut l’être par la consommation : le riche qui a du pognon le dépense en produits de luxe et en femmes de ménage (vous savez, les emplois d’avenir de Borloo…). Je veux bien admettre ici que le pognon a été réinjecté… mais pour quoi faire ? Pour développer l’industrie des parfums et restaurer la domesticité… Intéressant…
      2°) Problème de riche : on ne peut pas tout consommer. Que faire de son pognon ? Le riche peut l’épargner : mais il y a épargne et épargne vous savez. Il y a d’abord l’épargne qui se traduit en investissement, mais pas de bol, comme le montrent les statisticiens de l’INSEE, la part du revenu allouée à l’investissement baisse en France depuis les années 80 (voir sur ce point l’excellent livre de Michel Husson, Un pur capitalisme, 2008). Mince alors, mais où donc le riche a-t-il mis son pognon épargné ?
      3°) Réponse : dans les titres de dette. Le riche, depuis 30 ans, n’investit pas, il prête son argent. A qui prête-t-il son pognon ? D’abord aux États (que les gouvernements s’évertuent à mettre soigneusement en déficit depuis 30 ans). Ensuite aux salariés (que les gouvernements s’évertuent depuis 30 ans à appauvrir en donnant le pouvoir aux actionnaires dans les entreprises, en cassant le droit du travail, en domestiquant les syndicats et en ouvrant à tous les vents les frontières).
      Vous reconnaîtrez que ce type de réinjection d’argent (sous forme de dette) n’est pas tout à fait ce qu’il y a de plus sain pour une économie…
      Donc, non, nous ne sommes pas tous responsables. Il n’y a en fait aucun responsable, seulement des gagnants et des perdants. Des rapports de force sociaux…

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      • A-J Holbecq // 04.06.2012 à 05h47

        Entre 1979 et 2009 la dette serait restée constante à 20% du PIB si nous n’avions pas du payer d’intérêts (elle serait donc passée de 80 milliards d’euros à 390 milliards (et encore, je ne calcule pas en euros constants).
        Nous avons donc profité de 310 milliards sur 30 ans ( un peu plus de 10 par an, c’est vraiment pas énorme), alors que les « zinzins » se sont repassé le reste sous forme d’intérêts que les derniers acheteurs ont en général payé aux précédents pour 1510 (dette en 2009) – 390 = 1120 milliards, lesquels nous ont évidemment été comptabilisés en dette.

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  • JiDéGé // 02.06.2012 à 19h53

    @ Patrick Luder

    « Pauvres travailleurs qui ont trimé toute leur vie, On va leur prendre d’un coup leur petite épargne »

    Je pense que ceux là ne risquent rien. Ils sont déjà très contents quand toutes leurs dettes sont payées lorsqu’ils arrivent à la retraite.

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    • step // 03.06.2012 à 23h10

      exactement, qu’on saisisse mes 2000E d’assurance vie, et qu’on saisisse aussi les 50 000 Milliards d’Euros rien que pour les 500 + grosses fortunes françaises. J’en connais qui vont tirer une tronche plus longue que d’autres….

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  • Macha // 02.06.2012 à 20h53

    visitons le blog du camarade Yanis pour sourire
    http://yanisvaroufakis.eu/about/
    une première et franche confession : je ne suis pas un économiste!

    « So, let me begin with a confession: I am a Professor of Economics who has never  really trained as an economist »
    Papa et maman Varoufakis lui font poursuivre ses études offshore en GB…

    « my parents determined that it was too risky for me to stay on in Greece and attend University there
    suit quelques études erratiques en Grande Bretagne partagées entre économie et mathématique à défaut de révolution  …

    My break from Britain occurred in 1987 on the night of Mrs Thatcher’s third election victory. It was too much to bear.
    le 3ieme mandat conservateur successif de Margaret Thatcher le fait embarquer, dégouté, pour un poste d’assistant à l’université de Sydney durant 12 ans mais la droite conservatrice qu’il ne supporte décidément pas le rattrape ..

    « In  2000 a combination of nostalgia and abhorrence of the concervative turn of the land down under (under the government of that awful little man, John Howard) led me to return to Greece.

    Since then I have been teaching political economics at the University of Athens
     Cette caste de petit-bourgeois aisés crypto-communistes a conduit l’ensemble des grecs dans le mur du déni des réalités économiques et se propose maintenant de les sauver par un chantage au clash financier mondialisé.

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    • step // 03.06.2012 à 23h13

      j’adore ceux qui repèrent des crypto-communistes partout sans remarquer au détour d’une phrase qu’ils n’ont jamais été au pouvoir. Donc crypto-machins ou pas, c’est pas eux qui ont emmenés qui que ce soit dans le mur, sinon ils n’auraient pas passé leurs temps à fuir des gouvernements qu’ils désavouaient…. tss.

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  • tchoo // 04.06.2012 à 13h10

    Ah il arien compris notre économiste grec?
    pourtant, il me semble que ces propos sont clairs!
    mais peut-être n’avons pas tous la clairvoyance d’Hélios, qui au passage, vu sa grande sagacité aurait se fendre d’une réponse à la question posée!
    Et j’adore la posture de celui qui a fait à sa façon et érige celle-ci en vérité imposable à tous ou a défaut à brevet de conneries. Trop hot le niveau!

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