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28.janvier.201728.1.2017 // Les Crises

Trump et son entourage qui déteste l’Iran, par Paul R. Pillar

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Source : Consortium News, le 08/12/2016

Le 8 décembre 2016

Certains des responsables de la sécurité nationale, nommés par le président élu Trump, font partie des officiels de Washington appartenant au groupe « Nous détestons l’Iran », ce qui suscite des inquiétudes à propos d’une autre guerre au Moyen-Orient, fait remarquer l’ex analyste de la CIA Paul R. Pillar.

Paul R. Pillar

Les enjeux directs de l’adhésion ou non de l’administration Trump à l’accord qui apporte des restrictions au programme nucléaire iranien sont suffisamment importants en termes de non-prolifération nucléaire. Et importantes aussi sont les occasions de bâtir sur cet accord, de façon constructive, pour s’attaquer aux problèmes qui préoccupent à la fois l’Iran et les États-Unis.

Mais, au moment où la nouvelle administration élabore sa politique iranienne, il est nécessaire d’éviter un virage potentiellement dangereux, qui coûterait très cher aux intérêts étatsuniens dans sa relation avec l’Iran.

Le général de corps d'armée Michael Flynn, maintenant à la retraite, choisi par le président élu Donald Trump comme conseiller à la sécurité nationale. (DoD photo by Erin A. Kirk-Cuomo)

Le général de corps d’armée Michael Flynn, maintenant à la retraite, choisi par le président élu Donald Trump comme conseiller à la sécurité nationale. (DoD photo by Erin A. Kirk-Cuomo)

Souvenez-vous de la façon dont les options politiques étaient piégées dans le débat politique américain, il y a quatre ans à peu près, avant que les négociations qui ont conduit à l’accord nucléaire n’aient commencé. On parlait beaucoup, de façon alarmiste, de l’imminence de l’apparition d’armes nucléaires iraniennes, on discutait souvent et sérieusement de « l’option militaire » comme alternative principale aux négociations. En d’autres termes, on parlait de se mettre à faire la guerre à l’Iran, même si ce n’était pas la façon dont l’option était habituellement formulée.

Une attaque militaire, visant à détruire la simple possibilité de produire des armes que d’autres possèdent, y compris l’attaquant, voilà qui aurait été un pur acte d’agression et, de plus, illégal. Cette agression aurait, en outre, été contreproductive, probablement en précipitant la décision de l’Iran de fabriquer une arme nucléaire qu’il n’avait pas auparavant décidé de fabriquer.

Cependant cette alternative faisait néanmoins l’objet de discussions. Certains parlaient de l’alternative de l’attaque militaire en la considérant peut-être comme un bluff, mais, pour d’autres, c’était un véritable objectif.

Alors, en plus des autres revers subis par les intérêts américains, lorsqu’on verrait les États-Unis revenir sur leurs engagements, une guerre entre les États-Unis et l’Iran est une conséquence supplémentaire, éventuelle et très coûteuse. Le danger imminent de cette guerre n’est cependant pas seulement fonction de la façon dont on gère le traité nucléaire.

Le danger est imminent car les nominations auxquelles procède Donald Trump aux postes importants de la sécurité nationale mettent en place, à des niveaux élevés de la nouvelle administration, des gens prédisposés à entretenir un conflit permanent avec l’Iran, une prédisposition qui est beaucoup plus viscérale qu’analytique, et qui incarne la sorte de ferveur et de haine qui risque de mener à un conflit armé.

Les faits selon Flynn

Ce qu’il y a de plus important, à part le président élu lui-même, c’est son choix de Michael Flynn comme conseiller en matière de sécurité nationale. L’attitude de Flynn envers l’Iran résulte de sa vision islamophobe du monde musulman dans son ensemble, et elle implique donc des conceptions tout à fait bizarres.

Le 24 novembre 2013, le président iranien Hassan Rouhani célèbre la signature d'un traité provisoire sur le programme nucléaire iranien en embrassant le visage de la fille d'un ingénieur nucléaire iranien assassiné. (Iranian government photo)

Le 24 novembre 2013, le président iranien Hassan Rouhani célèbre la signature d’un traité provisoire sur le programme nucléaire iranien en embrassant le visage de la fille d’un ingénieur nucléaire iranien assassiné. (Iranian government photo)

Si ses idées préconçues à propos de sujets de ce genre ne correspondent pas aux faits, alors il essaie de faire en sorte que les faits correspondent à ses idées. Un incident rapporté par le New York Times concernait l’attaque de la résidence diplomatique étatsunienne de Benghazi en Libye, en 2012. Flynn a soutenu que l’Iran avait joué un rôle dans cette attaque et il a déclaré à ses subordonnés de la Defense Intelligence Agency, dont il était alors directeur, que leur travail consistait à prouver qu’il avait raison. (Aucune prevue d’un quelconque role de l’Iran dans l’attaque n’est apparue.)

Nous ne devrions pas être surpris que quelqu’un qui a accompli son travail en tant que chef du renseignement de cette manière ait, plus récemment, montré une affinité pour les fausses nouvelles d’un autre genre, qui correspondent à ses objectifs politiques, comme la prétendue implication de la candidate présidentielle démocrate dans des réseaux pédophiles.

D’autres nominations faites à ce jour n’offrent pas beaucoup d’espoir de voir corriger les penchants de Flynn au sujet de l’Iran. De même, on ne peut pas espérer une telle correction de la part du directeur désigné de la CIA, Mike Pompeo, qui va prendre son poste et dont l’ordre du jour politique, clairement exprimé, est de réduire à néant l’accord nucléaire.

On ne peut rien attendre, non plus, du secrétaire à la Défense James Mattis, même s’il est moins ignorant que Flynn. Mattis n’aime pas l’Iran et il laisse apparemment sa colère prendre le dessus sur son érudition quand il s’agit de l’Iran. Mark Perry a peut-être raison de dire que cette colère appartient au corps des Marines et vient de l’explosion d’un camion piégé, en 1983, par le Hezbollah libanais, un client de l’Iran, qui a détruit la caserne de Beyrouth où 220 Marines et 21 autres américains ont trouvé la mort. Mark Perry cite un autre officier de haut rang des Marines qui déclare à propos de Mattis : « Il a ça dans le sang. On a l’impression qu’il veut se venger d’eux. »

Mattis et ses excès

Quelle que soit la cause qui explique sa colère, cette colère l’empêche de se faire une idée précise et réaliste de l’Iran. Quand Mattis affirme que l’Iran n’est pas un vrai État-nation, mais plutôt « une révolution qui cherche à créer le chaos, » cela indique un échec à comprendre ou un refus de comprendre l’histoire de la politique iranienne dans les quatre décennies qui ont suivi la révolution iranienne, et l’évolution des relations de l’Iran avec le reste de la région.

Le général des Marines James Mattis, à la retraite, choisi par le président élu Donald Trump pour le poste de secrétaire à la Défense.

Le général des Marines James Mattis, à la retraite, choisi par le président élu Donald Trump pour le poste de secrétaire à la Défense.

Quand il dit que « l’Iran n’est pas un ennemi de l’EI » et « je considère que l’EI n’est rien d’autre qu’une excuse qui permet à l’Iran de continuer à créer des problèmes, » voilà qui contredit ce que sont fondamentalement l’EI et l’Iran et la façon dont ce pays combat l’EI, surtout en Irak.

Tout se met tragiquement en place pour rendre possible une guerre contre l’Iran. Nous avons déjà vu cette pièce même si certains acteurs ont changé. Que Flynn ait insisté auprès des officiers du renseignement pour rassembler des preuves qui soutiendraient sa fausse allégation à propos de la culpabilité iranienne dans l’épisode de Benghazi, voilà qui ressemble étrangement à la façon dont l’administration de George W. Bush conduite par le vice-président Cheney a insisté auprès des officiers du renseignement pour qu’ils rassemblent des preuves qui soutiendraient la fausse allégation de l’alliance du régime de Saddam Hussein avec al-Qaïda.

Mattis a fait, au sujet de l’Iran et de l’EI, des déclarations dont certaines impliquent une alliance entre les deux, et qui exhalent aussi les mêmes effluves que la campagne d’il y a 14 ans pour nous vendre la guerre.

La guerre d’Irak est arrivée en partie parce qu’on a mis à des postes de pouvoir suffisamment de responsables qui s’étaient engagés à mener cette expédition depuis des années pour qu’ils amènent un président inexpérimenté – pour qui la guerre était utile à d’autres points de vue – à y aller. Maintenant, nous sommes sur le point d’avoir comme président l’homme le moins préparé de l’histoire des États-Unis, un homme qui ne sera pas vraiment capable de remettre en cause les allégations, quelles qu’elles soient, proférées par les généraux en retraite ou d’autres membres de son entourage.

Au moins George W. Bush, même s’il n’avait pas d’expérience en politique étrangère, aurait-il pu apprendre quelque chose de son père, qui avait été président, ambassadeur aux Nations Unies et en Chine, et directeur de la CIA. Le père de Donald Trump, lui, était promoteur immobilier comme son fils.

Le 11-Septembre a changé l’état d’esprit du peuple américain, ce qui était nécessaire pour qu’on puisse vendre la guerre d’Irak. On n’aura pas besoin, pour contribuer à mettre en œuvre une guerre contre l’Iran, d’un événement de l’importance du 11-Septembre qui, souvenez-vous en, n’avait rien à voir avec l’Irak. Un attentat terroriste de moindre importance, ou peut-être un incident en mer, pourrait faire l’affaire. Des opérations militaires de l’armée étatsunienne arrogante et aventureuse accroîtraient le risque d’un incident de ce genre, et une fois que l’incident s’est produit, on peut l’exploiter et le déformer pour le transformer en casus belli. Rappelons-nous ce qui s’est passé en 1964 au Golfe du Tonkin.

Plus de choix à venir

Trump a encore à décider de nominations de titulaires de postes en rapport avec l’Iran. On peut espérer que seront nommés des gens qui feront preuve de plus d’intelligence que d’ardeur malvenue, et qui préfèreront les faits aux montages. Toutefois la tendance, jusqu’à maintenant, n’est guère encourageante. Certaines personnes dont le nom a été évoqué pour d’importants postes de hauts fonctionnaires sont déterminées à enterrer le traité nucléaire.

Le président élu Donald Trump. (Photo credit: donaldjtrump.com)

Le président élu Donald Trump. (Photo credit: donaldjtrump.com)

Puis il y a le noyau dur des néoconservateurs, y compris ceux qui étaient abattus lorsque la nomination de Donald Trump a marqué la fin de la domination des leurs sur la politique extérieure des Républicains. Certains d’entre eux ont déclaré qu’ils ne se rallieraient jamais à Trump et quelques-uns sont même allés soutenir la candidature d’Hillary Clinton. Cependant, beaucoup de ces gens, en entendant ce que les premiers nommés disent à propos de l’Iran, doivent maintenant être tout à fait satisfaits.

Pour eux, la leçon qu’ils ont retenue de l’invasion de l’Irak, et on laisse de côté, bien sûr, les huit ans et plus de problèmes, cette leçon pour l’Iran, c’est : à vous maintenant. « Prenez un ticket ! », c’est la façon dont voit les choses John Bolton, néoconservateur et super-faucon en ce qui concerne l’Iran, qui est allé à la Trump Tower pour un entretien de sélection et qui est l’un des candidats au poste de secrétaire d’État.

Une guerre étatsunienne contre l’Iran serait désastreuse pour toutes les parties intéressées, excepté pour les extrémistes anti-iraniens, l’EI, ceux qui exploitent l’instabilité du Moyen-Orient, certains qui font dans la région des choses abominables desquelles ils voudraient détourner l’attention, et des spéculateurs qui prennent une position à long terme sur le prix du pétrole. L’Iran riposterait de façon asymétrique aux moments et aux endroits qu’il choisirait, et les États-Unis contribueraient à faire de l’hostilité iranienne une réalité et plus seulement un préjugé négatif, et pas seulement chez les extrémistes. Le Moyen-Orient, déjà plongé dans la confusion et les massacres sanguinaires, le deviendrait encore davantage.

Ceux aux États-Unis qui souhaitent que soit évité un tel désastre devraient considérer les premières nominations de Trump comme un avertissement. Les nominations devraient être surtout une sonnerie d’alarme pour ceux qui ont été trop obnubilés par le côté faucon d’Hillary Clinton, ou encore trop encouragés par les paroles de Trump qui promettait une politique extérieure moins interventionniste, ou enfin trop enclins à renvoyer dos à dos les deux candidats, en les considérant comme des causes perdues, et ils devraient anticiper l’impact des perspectives actuelles à propos de la politique envers l’Iran.

Il n’y a rien ici qui prédise qu’il y aura une guerre contre l’Iran. Toutefois, le risque qu’elle se produise est plus important maintenant qu’il ne l’était avant le 8 novembre et les nominations qui ont suivi. Il est nécessaire d’être vigilant pour éviter que soient prises de nouvelles mesures qui accroîtraient le risque de guerre.

La question la plus urgente à considérer est le sort du traité nucléaire, mais ce n’est pas là la seule question à prendre en considération, et Mattis, à son crédit, a déclaré que mettre l’accord au rebut serait une erreur, et ce en dépit de ses opinions antérieures. Il va falloir aussi surveiller toutes les décisions, comme les opérations militaires particulièrement agressives des États-Unis dans le Golfe Persique, qui pourraient constituer des étapes dans une dérive dangereuse menant à une conflagration.

Paul R. Pillar a passé 28 ans à la CIA où il est devenu l’un des meilleurs analystes de l’agence.

Source : Consortium News, le 08/12/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

RGT // 28.01.2017 à 09h17

Erreur, la guerre contre l’Iran a commencé en 1953 avec le coup d’état contre Mohammad Mossadegh.

Il serait judicieux de réviser l’histoire.

Sans ce coup d’état demandé par les compagnies pétrolières et organisé par la CIA l’Iran serait encore aujourd’hui un paisible état de droit avec sans doute un gouvernement réellement socialiste.

La révolution iranienne n’aurait jamais eu lieu si les occidentaux n’avaient pas mis au pouvoir un dictateur sanguinaire à côté duquel les ayatollahs sont de gentils bisounours.

La Savak, ça ne vous rappelle rien ?
Ses membres avaient tous été formés par les barbouzes de la grande nation exceptionnelle.

44 réactions et commentaires

  • Logic // 28.01.2017 à 03h28

    Aucun risque de guerre mais une certitude avec Clinton (« si je suis présidente, nous attaquerons l’Iran »). Donc si l’horloge a avancé de 30 sec. avec Trump, avec Clinton elle aurait tôt fait de sonner les douze coups. Ne pas sous estimer non plus l’influence d’Israël.
    La Russie peut nous sauver, qui ne devrait pas permettre cette agression. Reste à savoir qui Trump va écouter.

      +33

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    • shuppy // 28.01.2017 à 09h32

      Quand on cite les propos de quelqu’un on évite de les transformer ou d’en cacher une partie et on donne le contexte
      Propos de 2008 :
      « Democratic presidential candidate Hillary Clinton warned Tehran on Tuesday that if she were president, the United States could « totally obliterate » Iran in retaliation for a nuclear strike against Israel. »
      (« La candidate démocrate Hillary Clinton a averti Téhéran mardi que si elle était président , les États- Unis pourraient «totalement oblitérer » l’Iran en représailles à une attaque nucléaire contre Israël . »)

      Clinton a perdue les élections, inutile de continuer à répandre les délires de 4chan et Infowar

        +13

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      • Fritz // 28.01.2017 à 10h38

        Ça tombe bien, « oblitérer » signifie en anglais « effacer », c’est-à-dire « rayer de la carte ».

        A comparer avec le délire de la presse occidentale, Le Monde en tête, quand le président iranien avait déclaré : « le régime qui occupe Jérusalem disparaîtra des pages de l’Histoire », déclaration « traduite » en ces termes : « Ahmadinejad appelle à rayer Israël de la carte ».

        http://www.lepoint.fr/monde/iran-ahmadinejad-n-a-jamais-appele-a-rayer-israel-de-la-carte-26-04-2012-1455392_24.php

          +21

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      • Fritz // 28.01.2017 à 11h24

        Vous avez raison de rétablir la teneur des propos de Mme Clinton, ils sont quand même assez glaçants : « oblitérer » signifie « effacer », et appliqué à un pays comme l’Iran, « totally obliterate » veut dire « rayer de la carte ». Or ces propos n’ont pas suscité grand émoi dans nos pays occidentaux.

        Trois ans plus tôt, d’autres propos avaient terrifié l’Occident : le président iranien Mahmoud Ahmadinejad appelait à « rayer Israël de la carte ». Propos reproduits en une du Monde avec les guillemets de rigueur, accompagnés d’une caricature de Plantu hitlérisant les dirigeants iraniens.

        En réalité, Ahmadinejad n’avait prononcé aucun de ces mots cités avec des guillemets. Il avait dit : « le régime qui occupe Jérusalem devrait disparaître des pages du Temps » : comme le régime du Shah, comme le régime soviétique, comme le régime de Saddam Hussein.

        http://www.lepoint.fr/monde/iran-ahmadinejad-n-a-jamais-appele-a-rayer-israel-de-la-carte-26-04-2012-1455392_24.php

        Entre les propos exacts d’Hillary Clinton et les propos exacts de Mahmoud Ahmadinejad, lesquels sont les plus inquiétants ?

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      • ANAS TAUD // 28.01.2017 à 12h38

        Les iraniens ne sont pas fous pour attaquer le pion de la première puissance militaire. En revanche, au vu des menaces de guerre préventive qui semblent être le procédé standard de cette première puissance militaire, il serait sage pour les iraniens de s’atteler à posséder l’arme nucléaire histoire de prévenir une attaque préventive.

          +15

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      • Logic // 28.01.2017 à 15h20

        https://www.youtube.com/watch?v=zF8B90ztcpA

        Demi mea culpa.
        Elle dit textuellement « Si je suis présidente nous attaquerons l’Iran », certes elle explique que ce serait en réponse à une attaque de la part d’Israël, mais on peut quand même s’étonner de la brutalité de la formulation. Sans sombrer dans le complotisme on peut aussi se rappeler que les USA justifie chacune de leur guerre comme étant une réponse à une agression de l’ennemi, ce qui est le plus souvent faux. Et à ce petit jeu du mensonge et du va-t-en guerre Clinton n’est pas la dernière.

          +11

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      • sissa // 31.01.2017 à 06h30

        La trumpolâtrie de certains est aussi ridicule que la trumpophobie des médias.

        Aucune certitude de guerre(même si risque évident) avec Clinton qui n’est qu’une politicienne racontant ce qui l’arrange et ne faisant pas ce qu’elle dit.

        Après, il est très clair que Trump veut utiliser le rapport de forces dans les relations internationales, et cela peut clairement induire la guerre.

        Rappelons-nous qu’il avait condamné Bush pour ne pas avoir volé le pétrole aux irakiens, et Trump, lui semble vouloir faire ce qu’il dit.

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  • jp // 28.01.2017 à 03h36

    ce n’est pas comme si la guerre des USA contre l’Iran avait commencé il y a environ 10 ans avec les assassinats de physiciens iraniens (Ardeshir Hassanpour, Massoud Ali Mohammadi, Majid Shahriari, Fereydoun Abbassi Davani, Darioush Rezainejad, Mostafa Ahmadi Roshan)
    et le virus Stuxnet https://fr.wikipedia.org/wiki/Stuxnet

      +31

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    • RGT // 28.01.2017 à 09h17

      Erreur, la guerre contre l’Iran a commencé en 1953 avec le coup d’état contre Mohammad Mossadegh.

      Il serait judicieux de réviser l’histoire.

      Sans ce coup d’état demandé par les compagnies pétrolières et organisé par la CIA l’Iran serait encore aujourd’hui un paisible état de droit avec sans doute un gouvernement réellement socialiste.

      La révolution iranienne n’aurait jamais eu lieu si les occidentaux n’avaient pas mis au pouvoir un dictateur sanguinaire à côté duquel les ayatollahs sont de gentils bisounours.

      La Savak, ça ne vous rappelle rien ?
      Ses membres avaient tous été formés par les barbouzes de la grande nation exceptionnelle.

        +58

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      • Fritz // 28.01.2017 à 09h48

        Dictateur sanguinaire, le Shah Mohammad-Reza ? Ne caricaturons pas.
        La Savak me rappelle bien quelque chose, et je me souviens de l’exécution en pleine rue de l’un de ses sbires, transmis en direct par la radio le 11 février 1979.

        Surtout, je tiens à corriger une erreur commise régulièrement par ceux qui dénoncent à juste titre le rôle de la CIA dans les événements de 1953 : Mohammad-Reza était Shah depuis l’abdication de son père en 1941.

        Concernant le programme nucléaire iranien, il remonte au temps du Shah, qui avait suivi les cours de physique nucléaire d’Akbar Etemad. Il avait confié au savant que l’Iran n’avait pas besoin d’une bombe atomique, même s’il ne rejetait pas a priori cette éventualité.

        http://danielclairvaux.blogs.nouvelobs.com/tag/akbar+etemad

        Vous aurez remarqué que l’ancien Shah se souciait déjà du « développement durable », on lui prête cette boutade : « le pétrole est un produit trop noble pour être gaspillé dans des autos américaines », et il a joué un rôle important dans la décision de l’OPEP de relever les prix du brut en 1973. Ne négligeons pas les continuités entre l’Iran impérial et l’Iran révolutionnaire.

          +17

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      • jp // 28.01.2017 à 09h49

        je savais pour l’Opération Ajax en 1953 mais ne voulais par remonter si loin.
        Les horreurs de la Savak que j’ai vues à une expo photos quand j’étais étudiante (je n’avais que 17 ans) m’ont vraiment traumatisée et ouvert les yeux sur l’envers du décor de l’Amérique tant idolâtrée par ma famille.
        Depuis j’ai une réputation d’anti-américaniste primaire

          +23

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      • christian gedeon // 30.01.2017 à 18h57

        De gentils bisounours,les ayatollahs et Mohammed Reza Pahlavi un dictateur assoiffé de sang,donc.Ben voilà…c’est simple comme bonjour,n’est ce pas? A part que ,même si j’aurais préféré que Mossadegh reste au pouvoir comme premier ministre,le Shah d’Iran n’a pas été l’assassin compulsif que vous décrivez…çà ne sert à rien de faire le monde en noir et blanc…et doites vous bien que l’Occident n’est en rein étranger à l’arrivée de Khomeiny au pouvoir,n’est ce pas? Neauphle le Chateau,çà vous dit quelque chose? Et l’assassinat resté sans coupable du grand homme qu’ a été Chapour Bakhtiar? Et les dizaines de milliers d’ENFANTS envoyés sur les champs de mines pendant la guerre Iran/ Irak? Vous avez raison,de vrais bisounours…

          +3

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  • Fritz // 28.01.2017 à 03h36

    Cet article sérieux nous change des vitupérations habituelles contre Donald Trump : il nous alerte sur un danger réel de sa présidence, une guerre américaine ou israélo-américaine contre l’Iran.

    Le choix par le nouveau président des généraux Flynn et Mattis n’est pas rassurant à cet égard, tout comme la relation privilégiée qu’il envisage avec M. Netanyahu. Ces généraux devraient imiter la prudence des amiraux Fallon et Mullen, qui ont évité une guerre avec l’Iran il y a dix ans. Mattis ne peut oublier les 240 marines tués à Beyrouth en 1983, soit, mais il doit se rappeler aussi des 290 victimes de l’Airbus iranien abattu en 1988 par un croiseur de l’US Navy.

    Le paradoxe est qu’une attaque américaine serait exclue si l’Iran possédait une force de dissuasion nucléaire. Pendant plus de vingt ans, on nous a présenté la bombe iranienne comme une menace imminente, mais elle aurait équilibré le rapport de forces. C’est l’incertitude concernant le programme nucléaire iranien qui a permis à l’Iran d’établir une certaine dissuasion.

      +34

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    • Chris // 28.01.2017 à 12h59

      Je vois assez bien la Russie proposer son parapluie nucléaire à l’Iran pour la protéger des convoitises occidentales… Aussi pour pérenniser le projet chinois/OSC « OBOR » (routes de la soie, qui passent par l’Iran).

        +9

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    • martin // 28.01.2017 à 16h35

      A mon humble avis, le changement de politique de Washington est encore et toujours inscrit dans la géographie. Puisqu’il n’a pas été possible de mettre l’ours à genoux afin de pouvoir concentrer les forces US sur la Chine, il faut maintenant le caresser dans le sens du poil en le forçant, autant que faire se peut, à laisser tomber son vilain petit camarade iranien. Alors, le dragon, isolé, sera plus facile à intimider. Mais la Russie et l’Iran connectés, c’est trop lourd aux yeux des stratèges US. Toujours à mon humble avis, les considérations affectives n’ont rien à faire dans ce calcul.

      DM

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  • LBSSO // 28.01.2017 à 07h39

    Un prof m’avait dit « si tu veux savoir si un parti est réellement démocratique commence par regarder son fonctionnement interne et ses statuts ».

    Pourquoi cette petite anecdote personnelle ?
    Si on observe que les principaux conseillers de Trump sont des généraux et des banquiers, il n’est pas difficile de comprendre que cette administration américaine comme les précédentes continue de s’appuyer sur 2 piliers : le militaire et la finance (et oui dérégulation encore).
    Aussi ,je m’étonnais que D Trump soit présenté comme un isolationniste,un pourfendeur de guerres coûteuses ,etc. Cet aveuglement est-il lié au changement de politique envers la Russie ? Sans doute. V Poutine ne sera pas naïf.
    Avec la Mer de Chine et l’Iran il y a également une autre région dont il faut surveiller l’évolution,c’est l’Asie Centrale me semble-t-il.
    Aussi merci pour ces articles.Sincèrement je commençais à la lecture de certains billets et commentaires dont pourtant ,par ailleurs,j apprécie les auteurs, à m’interroger.

      +19

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  • PatrickLuder // 28.01.2017 à 07h40

    IL FAUT LE DIRE HAUT ET FORT, CE QUE LES USA NE S U P P O R T E N T PAS C’EST L’NDEPENDANCE DES PAYS QUI NE RECONNAISSENT PAS LE DICTAT DU DIEU $$$ tout puissant. Cherchez le point commun entre tous ces chefs d’Etats qui ont été renversés, poussés dehors ou simplement tués … vous ne voyez pas ? => réécoutez les discours de ces dernières années d’un actuel Bachar el-Assad, ce qui frappe toujours, c’est sa persistance à souligné l’indépendance de son pays, l’indépendance d’un pays dans ses idées, ses choix, de son commerce extérieur, de sa monnaie et de sa stratégie énergétique …

      +39

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  • LBSSO // 28.01.2017 à 07h49

    Un prof m’avait dit « si tu veux savoir si un parti est réellement démocratique commence par regarder son fonctionnement interne et ses statuts ».

    Pourquoi cette petite anecdote personnelle ?
    Si on observe que les principaux conseillers de Trump sont des généraux et des banquiers, il est aisé de comprendre que cette administration américaine comme les précédentes continue de s’appuyer sur 2 piliers : le militaire et la finance (et oui dérégulation !).
    Aussi ,je m’étonnais que D Trump soit présenté comme un isolationniste,un pourfendeur de guerres coûteuses ,etc. Cet aveuglement est-il lié au changement de politique envers la Russie ? Sans doute. V Poutine ne sera pas naïf.
    Avec la Mer de Chine et l’Iran il y a également une autre région dont il faut surveiller l’évolution,c’est l’Asie Centrale me semble-t-il.
    Aussi merci pour ces articles.Sincèrement je commençais à la lecture de certains billets et commentaires dont pourtant ,par ailleurs,j apprécie les auteurs, à m’interroger.

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    • jp // 28.01.2017 à 09h36

      « un pourfendeur de guerres coûteuses » il pourfend les guerres que si elles coûtent trop cher, il a probablement l’intention de faire payer l »ennemi ».
      Par ex : faire payer le Mexique pour le mur, alors que c’est la politique étasunienne avec l’ALENA, qui a ruiné les paysans mexicains, les poussant à émigrer :
      voir http://www.investigaction.net/trump-la-vraie-question-a-propos-du-mexique/

      sans compter la guerre à la drogue que les USA ont + ou – imposée au Mexique qui a conduit le pays à un niveau de violence inouïe qui pousse les gens à fuir.

      Bref il veut rendre les guerres US « rentables », qu’elles soient gagnées (c’est rare) ou perdues, c’est un businessman avant tout.

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  • gracques // 28.01.2017 à 08h43

    Modération approuvée !
    Désolé mais devant certains propos ……

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  • Lysbeth Levy // 28.01.2017 à 08h53

    Nous y voilà, le 7 ème pays a être rayé de la carte, des néocons américains, dont le plan d’agression, semblait être gelé sous Obama. Mais non, ne rêvons pas les Usa et son « bras » armé Israel ont leur agenda a imposer au monde arabo-musulman et a ces alliés. La Russie, Syrie, Chine sans doute et quelques autres pays qui ont encore la force de ne pas soutenir les résolutions soutiendront ce pays.Mais pour la plupart sont obligé d’obéir à l’embargo contre l’Iran. N’oublions pas les dégâts que font les embargos qui voit mourir la population par manque de tout comme ce fût pour l’Irak ou 1,5 millions de personnes sont décédés prématurément a cause de l’embargo total !. Bien que jusque là l’Iran a dû compter sur ces « amis » afin de survivre tant bien que mal. Le pire est que l’Occident fait porter le chapeau au « régime » ces propres crimes dû a leur embargo . Quand donc ces pays vivront enfin en paix avec leur voisins sans craindre une « Option Samson » de la part d’Israel et de son allié ?

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    • atanguy // 28.01.2017 à 09h40

      Téhéran – Le président iranien Hassan Rohani a critiqué samedi, sans le nommer, le président américain Donald Trump, affirmant que l’époque de la construction de murs entre les pays était « révolue ».

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  • Raoul // 28.01.2017 à 10h02

    Cet article nous change des vociférations habituelles contre un président qui n’a encore rien fait. Effectivement, le véritable danger avec Trump se trouve dans les relations avec l’Iran, dont il est question ici, et avec la Chine.

    Ceci étant, il ne faut pas oublier que les actions des États-Unis contre l’Iran ne datent pas d’hier et ont commencé bien avant que l’Iran ait la capacité de construire l’arme nucléaire. Cet article passe aussi sous silence que, dans l’accord passé avec l’Iran, les iraniens respectent leurs obligations alors que les États-Unis rechignent à respecter les leurs ce qui fait de plus en plus penser à un marché de dupes. L’accord, quoi qu’on en dise, a du plomb dans l’aile.

    Et il faut appeler un chat un chat et voir que derrière cette diabolisation de l’Iran, il y a toujours la volonté de mainmise sur les ressources (sous Mossadegh, déjà…) et la volonté de protéger Israël. Sur ce plan, hélas, Trump est probablement presque aussi dangereux que Clinton. Presque, seulement, car Clinton voulait, elle, attaquer l’Iran sans tergiversations.

      +11

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  • J // 28.01.2017 à 10h08

    Est-ce qu’on laisse l’Iran se doter de la bombe ? Dans ce cas, l’Arabie Saoudite a bien prévenu qu’elle s’en doterait de suite (elle n’a qu’à se fournir au Pakistan qu’elle a aidé à produire la sienne). D’autres suivront inévitablement. Et on se rapprochera toujours plus du moment où des villes exploseront l’une après l’autre, n’importe où dans le monde, sans qu’on sache forcément d’où ça vient (et pas besoin de missile élaboré, ça peut voyager par les voies commerciales ordinaires sous une couverture quelconque).

    Obama avait donné comme une priorité de l’empêcher, les concessions qu’il a obtenues en ce sens (que vaut une signature ?) ont été jugées pour le moins naïves, y compris par les Israéliens, plus que concernés.

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    • Lysbeth Levy // 28.01.2017 à 10h23

      Et revoilà notre ami voulant l’Option Samson au prétexte que l’Iran voudrait la bombe comme l’Irak et Saddam Hussein et ces ADM imaginaires non ? Si vous défendez « bec et ongles » l’agressivité contre les pays arabo-musulmans pourquoi n’allez vous pas vous battre là bas sur le terrain contre ces « méchants iraniens » ? Un peu de kantisme J …Non on ne croie plus aux prétendus ADM/génocides quand on a vu ce que ça a permis la destruction de plusieurs pays : ex-Yougoslavie, Serbie, Irak, Lybie, et Syrie, merci ces peuples soumis a des bombardements sur la base d’odieux mensonges ne remercient pas les faiseurs de guerres humanitaires. Arrêtez de nous rabâcher la propagande americano-israelienne. .Bonne journée.

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    • Les-crises // 28.01.2017 à 12h30

      Et comment on leur explique vu qu’on a laissé Israël l’avoir, et laissé les USA détruire sans raison un pays frontalier de l’Iran, sans sanction ?

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    • Fritz // 28.01.2017 à 12h44

      @J : L’Arabie saoudite aurait aidé le Pakistan à fabriquer sa bombe ? Ça m’étonnerait…

      Et franchement, le risque de « prolifération nucléaire » me paraît surévalué. Depuis cinquante ans, on est passé de cinq-six pays possédant l’arme atomique (États-Unis, URSS, Grande-Bretagne, France, Chine, et Israël, au seuil nucléaire en 1967) à neuf (les mêmes, plus l’Inde, le Pakistan, la Corée du Nord), l’Afrique du Sud ayant démantelé ses quelques bombes en 1993.

      De six à neuf en cinquante ans : il y a des proliférations plus rapides.

      On ne construit pas une armé nucléaire en deux temps trois mouvements, et ce genre d’arme ne circule pas par la poste (« par les voies commerciales ordinaires », selon vos dires).

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    • ANAS TAUD // 28.01.2017 à 12h51

      L’Iran a signé un accord sur le nucléaire, et il le respecte. Cet accord lui garanti de ne pas être agressé ni par les US ni par ses alliés régionaux (notamment Israël) à condition de renoncer à l’arme nucléaire. Tant que l’accord sera respecté par les US et ses alliés, l’Iran ne se dotera pas d’arme nucléaire. En revanche si les US mettent fin à l’accord, ce qui est en train de ce dessiner, l’Iran n’aura pas d’autre choix que de garantir sa sécurité par d’autres moyens y compris se doter de l’arme nucléaire, ET CE SERA LÉGITIME.

        +18

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    • Raoul // 28.01.2017 à 13h16

      Cette histoire de bombe n’est qu’un prétexte. L’Iran a signé le TNP et rien ne permet de dire qu’elle ait eu la moindre intention de le violer. Sinon, elle aurait fait comme la Corée du nord ou Israël : elle ne l’aurait tout simplement pas signé.

      Non. Derrière tout cela, on trouve, le soutien indéfectible des occidentaux à Israël, l’Iran étant un adversaire déclaré qui, notamment, soutient le Hezbollah. Par ailleurs, l’Iran est un adversaire de l’Arabie saoudite, nos grands et riches amis. Donc c’est est un adversaire à abattre par tous les moyens : révolution de couleur (ratée), sanctions commerciales, menaces, en attendant pire.

      Ensuite, et ce point est souvent ignoré, en réalisant l’enrichissement de l’uranium, l’Iran s’attaque ouvertement au monopole des occidentaux. Le marché est en effet détenu par Eurodif (principalement français), et Urenco, consortium néerlando-germano-britannique. Voilà qui explique bien des choses, n’est-ce-pas ?

        +15

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      • Fritz // 28.01.2017 à 14h42

        D’accord avec vous, @Raoul, comme avec @ANAS TAUD. Cependant, la Corée du Nord avait signé le TNP, contrairement à Israël ; seulement, elle s’en est retirée en vertu de l’article 10 dudit traité :

        « Chaque Partie, dans l’exercice de sa souveraineté nationale, aura le droit de se retirer du Traité si elle décide que des événements extraordinaires, en rapport avec l’objet du présent Traité, ont compromis les intérêts suprêmes de son pays. Elle devra notifier ce retrait à toutes les autres Parties ainsi qu’au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations unies avec un préavis de trois mois… »

        C’est ce qu’a fait la Corée du Nord : elle a annoncé son intention de retrait en octobre 2002, et elle s’est retirée en janvier 2003. Elle a donc respecté le droit international, n’en déplaise aux Occidentaux. Et cette option de retrait pourrait être utilisée par l’Iran s’il veut se doter d’une dissuasion nucléaire, légale et légitime.

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  • Xavier // 28.01.2017 à 10h19

    L’audition de Mattis devant la commission du sénat présidée par un certain John McCain vaut la lecture, le discours de l’ancien candidat à la présidence US aussi :
    https://www.armed-services.senate.gov/hearings/17-01-12-confirmation-hearing_-mattis

    Pour ceux qui croient que Trump changera beaucoup les choses…

    Au passage, je m’étonne d’entendre parler de Trump comme :
    – le symbole du retour de la torture après combien d’années de Guantanamo et autres lieux réputés exclus de la juridiction et des principes de la guerre ?
    – le coupable de l’isolationnisme avec un mur qui existe depuis combien de temps ?!

    On est dans l’image, les politiques n’ont le choix qu’entre être une marionnette « progressiste » et une marionnette « productiviste », mais le « gagnant » c’est toujours le confort matériel en occident.
    Et nous y sommes tous pour qq chose.

      +7

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    • atanguy // 28.01.2017 à 20h02

      En attendant,on sait que les 19 terroristes de l’attaque de New York (11 Sept.2001) étaient d’Arabie Saoudite. Que ce pays, avec ses voisins émirats sont responsables des attaques en Europe, idéologiquement et financièrement parlant. Pourtant aucun de ces pays musulmans n’est dans la liste de Trump de pays « terroristes » – Mais l’Iran y est. Bizarre bizarre non?

        +5

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  • Fritz // 28.01.2017 à 10h21

    Un entretien intéressant (2010) avec Ali Larijani, président du parlement iranien et ancien négociateur sur le nucléaire : https://www.youtube.com/watch?v=GpXhF7XDHZY

    Larijani évoque la dissuasion balistique iranienne à 3’21. Une minute plus tard, son visage s’éclaire d’un sourire quand le journaliste évoque l’attaque israélienne contre le réacteur Osirak en 1981 :
    « Il ne faut pas comparer. Je pense que les Israéliens ont une analyse plus objective des capacités iraniennes ».

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    • francois Marquet // 28.01.2017 à 11h21

      Deux pays ne laisseront pas les état-unis déstabiliser l’Iran, la Russie pour sa profondeur stratégique et la Chine qui est le principal acheteur d’hydrocarbures iraniens. L’Iran, c’est la ligne rouge et l’administration Obama l’avait compris, il semble que le Gen. Mattis aussi.

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    • Pierre Bacara // 29.01.2017 à 12h55

      NUCLEAIRE IRANIEN ET DIPLOMATIE

      La politique de l’Iran en matière d’ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE n’est pas nouvelle, et elle est pragmatique. A la différence des pays qui critiquent cette politique, l’Iran a bel et bien été victime d’attaques massives par ADM (chimiques) pendant la guerre Iran-Irak. Depuis, Téhéran a cherché à se doter de telles armes. Or, les armes chimiques sont complexes à gérer et les armes bactériologiques si instables et difficiles à maîtriser qu’au fond, il ne reste que le NUCLEAIRE, une technologie correctement maîtrisée, elle.

      Pour l’Iran, l’éventualité de disposer de la dissuasion nucléaire aurait deux conséquences :

      1) Supprimer la possibilité d’une attaque ADM contre l’Iran par un pays tiers.
      2) Catalyser la puissance DIPLOMATIQUE de l’Iran en tant que puissance régionale – au détriment, essentiellement, de l’Arabie saoudite.

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  • Pythos // 28.01.2017 à 11h18

    Pour comprendre les événements géopolitiques et religieux des derniers siècles, je vous renvoie aux travaux de Youssef Hindi. Extrêmement structurant pour la compréhension de l’Histoire et de l’actualité.

      +3

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  • Lysbeth Levy // 28.01.2017 à 18h58

    Ah bon ? Une loi vient -elle de paraitre pour l’interdiction de ce mot très justement utilisé pour définir le racisme anti-arabo-musulman ? Bon ok d’autres pourtant voudraient que l’on ne parle pas de ce racisme qui gangrène nos sociétés occidentales post-9/11 : http://www.slate.fr/story/128057/licra-refuse-islamophobie-catastrophe Claude Askolovitch remet les pendules à l’heure. Sinon le mot est plus ancien que le prétends Caroline Fourest et ces amis : http://www.algerie-focus.com/2010/02/lislamophobie-un-racisme-apparu-avec-les-colonisations/  » On peut citer entre autre « La politique musulmane dans l’Afrique Occidentale Française » d’Alain Quellien publié en 1910, suivi de quelques citations dans la Revue du Monde Musulman en 1912 et 1918, la Revue du Mercure de France en 1912, « Haut-Sénégal-Niger » de Maurice Delafosse en 1912 et dans le Journal of Theological Studies en 1924″ Alan Quellien donc .http://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28gallica%20all%20%22islamophobie%22%29%20and%20dc.type%20all%20%22monographie%22&suggest=0..

      +1

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  • Nanker // 28.01.2017 à 20h48

    « Quelle que soit la cause qui explique sa colère, cette colère l’empêche de se faire une idée précise et réaliste de l’Iran. Quand Mattis affirme que l’Iran n’est pas un vrai État-nation, mais plutôt « une révolution qui cherche à créer le chaos, » cela indique un échec à comprendre ou un refus de comprendre l’histoire de la politique iranienne dans les quatre décennies qui ont suivi la révolution iranienne, et l’évolution des relations de l’Iran avec le reste de la région »

    Si c’est vraiment ce que Mattis a dans le crâne on est mal partis parce qu’en face (côté iranien) il y a le même mépris : à Téhéran on considère que les Américains sont une bande de brXXleurs, que leur « civilisation » n’a que 200 (cad rien) alors que l’empire perse existe lui depuis 2000 ans et a survécu à toutes les invasions et toutes les tentatives de destruction…

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  • N // 28.01.2017 à 20h56

    Toujours sur Mattis on nous le présente comme un intello qui a peu près lu tous les livres se rattachant à « l’art » de la guerre. En somme Mattis cherchera dans sa bibliothèque la solution au problème iranien… Cela me fait penser à la guerre irakienne de 2003 où les « stratèges » ricains jubilaient intérieurement parce qu’ils avaient la main sur LE livre qui allait leur permettre de remporter la victoire contre les fedayins irakiens : c’était le « Contre-insurrection : Théorie et pratique » de l’officier français David Galula.
    Y avait toutes les recettes pour la victoire… on a vu ce qui est réellement arrivé aux Ricains.

    Au plus haut niveau de l’état-major US on devrait apprendre à examiner une situation sans se voiler la face plutôt que de chercher *le* manuel miraculeux de la guerre victorieuse.

      +2

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  • Harry // 30.01.2017 à 08h28

    Ce terme « Islamophobe » est quand même lourd de culpabilisation insidieuse.
    Cela sous-entend un manque de raison, une phobie, une réaction émotionnelle vis a vis d’un concept religieux et de ses adeptes…
    Mais que dire à un Homo, un « mécréant », un aposta, qu’ils n’ont pas le droit d’éprouver de la « phobie » vis a vis de ce concept religieux et de ses pratiquants ?
    Avons-nous fait les procès de ceux qui se disaient Cathophobe, communistophobe, socialistophobe, etc etc..
    Faire le procès de la phobie de qu’un sans en étudier les sources est digne d’une volonté politique Orwellienne, on se croirait dans « Invasion los Angles » ‘Obey »…

    Puis derrière question, quid d’un système POLITICO-religeux qui pratique la ségrégation ultime en reconnaissant des hommes respectable « les croyants » , puis les Femmes, et enfin une partie méprisé, les « mécréants », est-ce une société « égalitaire », « équitable » ?
    Cette question s’applique d’ailleurs a plus ou moins forte intensité a toutes les religions monothéistes !

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    • sissa // 31.01.2017 à 07h07

      Le terme « islamophobe » ne désigne pas quelqu’un d’opposé à la religion musulmane, même si cette opposition est sans concession.
      Il désigne une haine plus ou moins délirante pour la religion musulmane et ce qui peut lui être associé.
      Celui qui procède à une critique raisonnée de l’Islam n’est pas islamophobe, même si sa position est radicale.
      Ceux qui voient, le monde musulman comme une masse homogène et totalement hostile sont islamophobe. Lorsqu’on associe, par exemple, Saddam Hussein à Al Qaida, ou qu’on ne fait pas la différence entre les salafistes et les autres tendances de l’Islam, on est dans l’islamophobie.

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