Les Crises Les Crises
16.juillet.201716.7.2017
Article LesCrises

[16-07 Rafle du Vel d’Hiv] À tous : laissez « la France » tranquille…

Merci 219
J'envoie

Nous avons évoqué dans ce billet le crime administratif qu’a représenté la Rafle du Vel d’Hiv, et dans ce billet des témoignages de victimes.

Il est bien triste que cet évènement dramatique – symbole de la Shoah en France – soit parfois instrumentalisé, ce qui aboutit à diviser bien inutilement les Français.

Les présidents de la République Charles de Gaulle et François Mitterrand ont pris publiquement comme position que la France et la République ne devaient pas être confondues avec le régime de Vichy.

François Mitterrand a été le premier président à se rendre aux commémorations de la rafle, en 1992. Mais à l’époque, il estime toujours que la République n’est « pas comptable des actes de Vichy ». « L’État français, si j’ose dire, ça n’existe pas, il y a la République. Ne lui demandez pas de comptes, à cette République, elle a fait ce qu’elle devait. En 1940, l’État français, c’était le régime de Vichy, ce n’était pas la République« .

Le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac rompt avec la position de ses prédécesseurs et reconnaît devant le monument commémoratif la responsabilité de l’« État français » dans la rafle et dans la Shoah, ainsi que celle de la France qui a alors « accompli l’irréparable ». Il a notamment déclaré :

« Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français.
Il y a cinquante-trois ans, le 16 juillet 1942, 450 [sic] policiers et gendarmes français, sous l’autorité de leurs chefs, répondaient aux exigences des nazis.
Ce jour-là, dans la capitale et en région parisienne, près de dix mille hommes, femmes et enfants juifs furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés dans les commissariats de police.
[…] La France, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme, terre d’accueil et d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux. »

Le 22 juillet 2012, lors de la commémoration du 70e anniversaire de la rafle, le président de la République François Hollande déclare que « Ce crime fut commis en France, par la France » et que ce crime « fut aussi un crime contre la France, une trahison de ses valeurs. Ces mêmes valeurs que la Résistance, la France libre, les Justes surent incarner dans l’honneur. ».

Ce discours, comme celui de Chirac, soulève la polémique, de la part de l’historien Alain Michel considérant qu’il est entaché d’erreurs historiques et de celle de personnalités politiques comme Henri Guaino ou Jean-Pierre Chevènement.

Le 9 avril 2017, c’est Marine Le Pen, candidate à la présidence de la République qui déclare penser que la France « n’est pas responsable du Vél’ d’Hiv ». « Je pense que de manière générale, plus généralement d’ailleurs, s’il y a des responsables, c’est ceux qui étaient au pouvoir à l’époque, ce n’est pas LA France. Ce n’est pas LA France ». «Je condamne le régime collaborationniste de Vichy, et ma position vise d’ailleurs à ne lui donner aucune forme de légitimité»

À l’occasion de la célébration du 75e anniversaire de la rafle, le 16 juillet 2017, le président de la République, Emmanuel Macron, — dans la ligne de ses prédécesseurs depuis Jacques Chirac — a réaffirmé la responsabilité de la France : « Oui, je le redis ici, c’est bien la France qui organisa la rafle puis la déportation et donc, pour presque tous, la mort des 13 152 personnes de confession juive arrachées les 16 et 17 juillet à leur domicile. »

Du coup, de tels propos déclenchent ce genre de polémiques :


Hélas, « la France », c’était à la fois Lazare Pytkowicz (merci à Régis de Castelnau de m’avoir donné l’idée de ce billet sur lui :)) ET Pétain, Laval, Bousquet. Et il faut faire avec ça…

Je dirais simplement pour ma part que « La France », ne fait jamais rien, car c’est un concept ; il n’y a que des Français. Et les gouvernements cachent souvent derrière ce concept leurs propres crimes.

Au delà des débats juridiques (car on sent bien qu’en l’espèce, l’objet de la polémique n’est pas une subtilité constitutionnelle…), on ne peut donc arriver à rien en voulant utiliser ce concept de « France », pour l’accabler ou la blanchir. Si « La France » était à Vichy, alors qui était à Londres ? Et vice-versa.

Et en 1942 :

  • il y avait des Français résistants : ils étaient à Londres, Brazzaville ou dans des maquis – et ils étaient peu nombreux ;
  • il y avait des Français collaborationnistes : ils étaient à Vichy avec l’État français, Alger ou dans des milices – et ils étaient peu nombreux ;
  • il y avait la police, qui obéissait ;
  • et il y avait la presque totalité des Français qui étaient chez eux, et ne faisait rien pour infléchir le cours de l’Histoire…

Comme l’a dit l’Historien Alain Michel, spécialiste de la Shoah :

« Je pense que ce qui caractérise cette période, c’est avant tout l’indifférence totale des Français. Les gens n’avaient rien à faire du sort des juifs, cela ne les dérangeait pas trop, parce qu’il existait une ambiance antisémite en France et en Europe depuis les années 1930 environ. » (Source)

 

En 2017, on devrait se rassembler, apprendre lucidement l’Histoire et ses complexités, et bien connaitre cette période sombre.

Et ce, comme pour la colonisation, sans chercher je ne sais quelle « repentance », mais surtout pour bien se rendre compte de la fréquence et de l’étendue des crimes de nos gouvernements passés (on parlera bientôt un peu du Rwanda, vous verrez, c’est édifiant), pour bien comprendre qui en a généralement profité (#Ploutocratie) et, surtout, pour mieux contrôler nôtre gouvernement actuel, pour éviter que de nouveaux crimes surviennent…

Bravo au grand Juan Branco

Paris, novembre 1942
Contenu de la lettre du 23 août de Monseigneur Saliège (archevêque de Toulouse) sur la personne humaine
Mes très chers Frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié de nous.
Notre-Dame, priez pour la France.
Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.
France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.
Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Jules-Géraud Saliège
Archevêque de Toulouse
23 août 1942
A lire dimanche prochain, sans commentaire.


Épilogue

On rappellera qu’Emmanuel Macron a choisi de prononcer ces mots devant Benjamin Netanyahu, dont le Ministre de la Défense Lieberman a déclaré en décembre 2016 dans l’indifférence générale que nous avions relevée ici :

lib

Lieberman a également profité de l’occasion pour exhorter la communauté juive de la France à déménager en Israël. « Ce sera peut-être aussi le moment pour dire aux Juifs français : « Ce n’est pas votre pays, ce n’est pas votre terre. Quittez la France et venez en Israël ! » C’est la seule réponse à ce complot. C’est ce que c’est – un complot, pas une initiative [de paix]. Avec toutes les difficultés que cela entraîne, si vous voulez rester juif et vous assurer que vos enfants et petits-enfants restent juifs, quittez la France et faites votre Aliyah en Israël. »

Benjamin Netanyahu, fils d’historien, qui a déclaré en octobre 2015 de façon délirante qu’Hitler ne voulait pas exterminer les Juifs, mais que cela lui a été soufflé par les Arabes (lire cet article du Point) :

Bref, c’est ce Benjamin Netanyahu que Macron vient d’appeler ce jour « Cher Bibi ». N’est-pas De Gaulle qui veut…

Cette polémique Netanyahu a entrainé pas mal de réactions :

Je vous renvoie à cet édifiant article de France 24 dont la profondeur d’analyse est exemplaire de l’époque :

Moi, je suis bête, je pensais que le « pays des Juifs » (français) était la France… #LePoidsDesMots

84 réactions et commentaires

  • Fabrice // 16.07.2017 à 22h23

    Las notre époque est à la division pour régner, on divise la population en culte, en tendance sexuelle, en tendance politique ou catégorie sociale au-dessus de la nationalité.

    On pourrait même quelque part faire le rapprochement avec cette triste époque pendant laquelle eurent lieu les évènements du Vel d’Hiv, on a pas à porter comme à l’époque un symbole pour sa religion, ses tendances sexuelles, son handicapn ses origines éthniques, ses convictions politiques car on nous pousse à nous séparer de nous même.

    Est-ce qu’au final l’histoire se répètera certes sous une autre forme ? J’ai tendance à croire que l’on peut briser ce cycle si on apprend de nos erreurs, une sorte de Karma propre à l’humanité pour qu’elle le brise et s’élève au-dessus de ses errements.

    • nulnestpropheteensonpays // 17.07.2017 à 18h37

      et puis surtout en parlant de la france coupable il exonère les vrais crapules , une grande répétition …

  • d’Aubrac // 16.07.2017 à 23h07

    Cette querelle est d’essence politicienne.

    Les faits sont pourtant indiscutables. L’État Français, antisémite, xénophobe et réactionnaire a pris congé de la France des Lumières et des droits humains, le 10 juillet 1940 à Vichy, à la faveur d’un coup fourré, qu’on peut qualifier de coup d’État.
    La France « idéale » s’est réfugiée à Londres, à Brazzaville, à Mexico, à Rio de Janeiro, à Montréal,etc, et dans les profondeurs de la population urbaine et rurale du pays, partout où des français refusaient le serment d’allégeance à Pétain et partant, le fait accompli d’une victoire acquise du nazisme.

    La haute bourgeoisie d’État, elle, a massivement prêté serment au vieux Maréchal et, implicitement ou explicitement, approuvé Montoire et la volonté de conciliation avec le IIIème Reich nazi.

    Les enfants et petits enfants de cette « haute » bourgeoisie d’État ne cessent depuis 75 ans de ruminer cette honte et les insurmontables remords qu’elle charrie.

    C’est elle qui écrit les discours de Chirac, Hollande, Macron.

    C’est elle qui, perdant toute mesure, ne cesse d’alimenter le procès d’une culpabilisation de la France.

    Le tragique de l’affaire, c’est que cette imputation donne du poids aux tenants de Vichy qui prétendaient l’incarner !

    On le voit. Le poison instillé par le discours de Pétain le 17 juin 1940, et ses suites sinistres, n’ont pas fini de nourrir la sourde guerre civile qui ronge notre pays depuis.

    • Vladimir K // 17.07.2017 à 17h18

      Alors je me permettrai de poser une question provocatrice :

      Est-ce que la République Tchèque est responsable pour Theresienstadt ?
      Est-ce que la Pologne est responsable pour Auschwitz ?
      Est-ce que le Royaume de Norvège est responsable des rafles de juifs qui ont eu lieu sur son territoire entre 1940 et 1945 ?

      • Thierry // 17.07.2017 à 22h23

        Ce n’est pas provocateur, car vous illustrez la spécificité de la rafle du vel d’h’Hiv: il a été organisé et exécuté par des français, contre des citoyens français.
        Ce n’est pas le cas de vos autres déportations.

      • Krystyna Hawrot // 18.07.2017 à 00h57

        Il y en a pas mal qui pensent que la Pologne est responsable de l’existence d’Auschwitz parce que cette ville se trouve sur son territoire… Et que non seulement nombre de Polonais étaient antisémites avant l’occupation nazi et qu’il y avait même un antisémitisme d’Etat de 1937 jusqu’à la disparition de l’Etat en 1939 (interdiction de certaines professions, « ghetto des bancs » dans les universités…). Il y a que l’inexistence prouvée de gouvernement collaborationiste qui sauve la Pologne de cette accusation…

  • J // 16.07.2017 à 23h12

    Allez, pour citer les extrêmes,
    La délation sous l’occupation
    Les « justes » : http://bouquinsblog.blog4ever.com/la-force-du-bien-marek-halter
    Les délateurs (de Juifs entre autres) : http://bouquinsblog.blog4ever.com/la-delation-sous-l-occupation-andre-halimi
    Pourquoi ne pas citer, à chaque fois, les deux ?

  • Jean Cyan // 16.07.2017 à 23h15

    La France ?? n’est pas un concept, c’est une nation. Vichy fait partie de ces moments où la grandeur de notre nation a été réduite à sa plus sombre expression. C’était le temps de l’abandon de la souveraineté, de la soumission à l’occupant barbare et où surgît autant d’ennemis de l’intérieur que de l’extérieur.

    Mais, La France se trouvait alors à Londres, puis à Brazzaville puis à Alger. Vichy n’a jamais eu de légitimité et est donc à dissocier de la France. Ceux qui ne sont pas capables de faire cette différenciation sont ceux qui eux-mêmes ont abandonné et toujours davantage la souveraineté. Oui, Messieurs Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, vous n’êtes que des liquidateurs de l’héritage multi séculaire de la France. Honte à vous.

    • Kesse // 17.07.2017 à 10h44

      Il y a effectivement un dessein qui apparait derrière ses paroles. « La France est responsable. » Quoi donc? La solidarité nationale, la monnaie, la culture, le vivre ensemble, la fraternité, les valeurs et habitudes des français, le passé? Qu’est ce qui est responsable? Si on parle de la bourgeoisie d’état pour quoi ne pas le dire clairement? « La classe politique supportant le régime vichyste et les élites des forces de l’ordre française sont responsables ». Mais il est plus intéressant pour monsieur Macron, comtempteur du cadre protecteur des nations, artisan du transfert du pouvoir au cadre supra-nationaux et aux élites financières, prêchant l’atomisation plutôt que la solidarité, l’ubérisation plutôt que le code du travail, la subordination entrepeunariale sans contre-partie plutôt que le débat démocratique … il est plus intéressant pour lui de salir le concept même de nation et de salir la solidarité et les liens qui unissent les gens ordinaires. Son attitude n’est pas irresponsable, il y a un dessein derrière.

    • Wakizashi // 17.07.2017 à 12h44

      « La France n’est pas un concept, c’est une nation. »

      Une nation, c’est un concept, pas une réalité physique. Quant à la grandeur de la nation, c’est quoi ? Le Vel d’Hiv ? La colonisation ? Le soutien aux guerres impérialistes ? La surveillance généralisée de ses membres ? Je ne veux pas dire par là que la France a toujours tout faux, mais je ne me reconnais pas dans cette espèce d’idolâtrie vis-à-vis d’un truc virtuel, et qui par dessus le marché n’est pas toujours très reluisant.

      Les nations, comme les entreprises, sont des egos collectifs, des egos à grande échelle. C’est particulièrement patent lors des grandes manifestations sportives, type coupe du monde de foot. Il me semble plus sage d’honorer la vie, y compris celle de l’être le plus humble comme le mendiant ou l’oiseau, que ces concepts censés nous procurer un sentiment d’identité.

      • Kesse // 17.07.2017 à 19h48

        Pourquoi parler d’idolatrie? Je crois que c’est suffisamment claire ds mon post précédent, la France-concept-nation recouvre une multitude de significations. Si on dit que la France est responsable ou coupable, toutes ces significations sont entachées de la faute par extension. C’est une façon de concevoir une nation comme une personne morale. Ceci est faux, absurde, potentiellement mensonger et doit rester du domaine de la poésie.
        Maintenant quand les chefs d’état usent de cette personnification d’un concept, il faut se demander dans quel but ils utilisent une telle image. Dans cette circonstance, c’est évident … décrédibiliser le concept de nation et par extension celui de solidarité nationale et puis aussi, relancer la carrière de Marine Lepen.

        • Wakizashi // 18.07.2017 à 07h47

          « Pourquoi parler d’idolatrie? »

          C’est rapport à la « grandeur de la Nation ». La Nation serait emprunte de « grandeur » par définition, par postulat. Notez d’ailleurs que toutes les Nations admettent ce postulat ; ce n’est pas propre à la France.

          • Kesse // 18.07.2017 à 21h48

            Oui, vs avez raison il y a forcément qqchose d’un peu religieux dans le sentiment d’appartenance à une entité (peuple, communauté, genre humain …) et ds le sentiment de solidarité … Que ces sentiments un peu religieux soient exploités à mauvais eccient, oui, vs avez raison. Mais ces sentiments sont partie prenante de la constitution du commun (ds le sens d’unir) et de la solidarité effective.
            La seule alternative est de supprimer l’empathie et l’entraide.

      • PierreH // 17.07.2017 à 19h49

        C’est très beau (sans ironie) mais mon problème c’est qu’allant par là je me heurte à des choses plus concrètes. La nation n’est pas seulement un truc qui permet de s’exciter lors d’un évènement sportif. C’est un concept psychologique qui nous permet de vivre ensemble en acceptant de faire des compromis et de se comprendre implicitement à partir d’un fond culturel commun. Et de s’en sortir en jouant « collectif » en situation de crise (parce que quand tout va bien c’est facile de s’entendre).
        Et ça ne me semble pas « évident » comme situation, cf l’UE actuelle où manifestement certains pays n’acceptent pas de solidarité complète avec d’autres, même après des compromis importants. En Italie et Belgique c’est fragile aussi…
        Quand il faut partager et interagir ensemble, se mettre d’accord, « honorer la vie » c’est tr abstrait comme base…

        • Wakizashi // 18.07.2017 à 07h59

          Je comprends ce que vous dites, mais je ne vous suis pas à 100%. A mes yeux l’intérêt principal des Nations, pays, Etats, appelez ça comme vous voulez, c’est avant tout de pouvoir faire contre-poids face à la puissance des grands groupes privés.

          Ensuite, bien-sûr qu’il y a un socle culturel commun, mais on peut dire la même chose à beaucoup d’échelles : (celle de la famille, de la région, etc.) Y a-t-il plus de ressemblances que de différences entre les Corses et les Bretons par exemple ? Finalement il y a aussi une part de convention, d’arbitraire dans cette notion. Quelle limite prend-on ? Pourquoi pas les limites de mon jardin ou celles de la Terre ?

          D’ailleurs je ne me sens pas spécialement plus proche d’un Français avec lequel je n’ai rien en commun que d’un Japonais avec lequel je partage 95% de sa philosophie.

        • Wakizashi // 18.07.2017 à 08h02

          Sinon, « honorer la vie », c’était par opposition à honorer des concepts abstraits comme la nation ou l’entreprise. A entendre les discours des élites (politiques ET économiques), on croirait vraiment que les Nations et les entreprises sont plus importantes que les membres qui les composent. Or pour moi c’est clairement l’inverse : les Nations et les entreprises sont là pour être au service des êtres humains, du bien commun, et certainement pas l’inverse.

  • yann35 // 16.07.2017 à 23h29

    en tant que français, je ne me sens absolument pas concerné par les paroles d’un type élu par 16 ou 17 % de la population, l’Histoire oubliera ce petit monsieur. Par contre, je lui dirai bien volontiers de se méfier car, en tant que français, j’ai quelques aïeux enterrés à Vimy, un grand oncle gazé sur le front, une grand tante tondue à la Libération par des soi-disant résistants, quelques cousins flingués par la milice, un père qui a fait la guerre d’Algérie et qui n’a jamais pu en parler, etc. C’est la petite histoire, celle des gens qui ne sont rien et qu’on envoie à la guerre sans costume, pas belle mais douloureuse et encore vivante dans quelques coeurs. Le comportement du petit monsieur dans la conduite des affaires de mon pays me fait plus penser à celui de Pétain qu’à celui de De Gaulle.

  • Sofrani // 16.07.2017 à 23h56

    La France était occupée, non souveraine.
    Par définition ce qui en est sorti ne procède donc pas de sa volonté, mais de la contrainte.

    Pour avoir une idée de la France à cette époque, il faut regarder la France « libre », et on verra qu’elle n’a jamais soutenu ces agissements.

    C’est pourtant simple…

    • christian gedeon // 17.07.2017 à 10h57

      Curieuse démarche…pendant la campagne,macron a pêché les voix musulmanes avec le « génocide  » . OK,c’est la campagne électorale. Mais là,que pêche-t-il? le soutien de la « communauté »,comme on dit? Mais il lui est déjà tout acquis. On peut donc légitimement se poser la question de cette déconstruction manifestement volontaire du boulot du Général,mais aussi de Mitterand… cherchez le coupable du côté de l’européisme germanique… si la »France  » est aussi coupable que la Germanie nazie,quelle voix morale,et voix tout court,a-t-elle au chapître du nouveau Reich européen. C’est là que doit être entendu le message. Outre le fait que c’est terrible faute,c’est franchement dégueulasse.

  • Trublion // 16.07.2017 à 23h57

    Je ne partage pas la position d’Olivier. Je reprends ici ce que j’avais écrit sur le forum d’ASi il y a quelques mois.

    « Les partisans de la repentance parlent de « juste reconnaissance des fautes commises »…

    Le choix de dire que la France était du côté de De Gaulle » ou du côté de Pétain » n’est pas une question de vérité historique, mais de choix politique. Ceux qui placent « la France » du côté de la France Libre et de la Résistance le font parce qu’ils défendent un certain projet politique. Pour eux, « la France » est ce qui nous unit et nous pousse à nous dépasser, et il est donc important qu’elle soit du « bon » côté.

    Ceux qui placent « la France » du côté de Vichy se placent plutôt dans une logique individualiste, anti-institutionnelle, et européiste. Il est donc très important pour eux que « la France » soit du mauvais côté. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage…. »

    il fallait sauver la grande idée de Vichy, l’Europe ! Comme De Gaulle et la résistance étaient inattaquable, il fallait faire en sorte que les Français ne puissent plus jamais revendiquer le souvenir de la Résistance. car il faut bien comprendre qu’en 1940 le nationaliste c’est De Gaulle et que le moderne, ouvert, et européiste c’est Pétain !!!

    • Alfred // 17.07.2017 à 06h05

      C’est très bien vu. Il n’y a aucune « vérité » historique. Il ne s’agit que de projets politiques rigoureusement incompatibles. Il s’agit de le comprendre assez tôt car les  » Macron-like  » (pas encore les macronphiles, loin de là) savent très bien à qu’elles extrémités cela peut nous conduire.

    • Cyd // 17.07.2017 à 17h56

      2 éléments allant dans votre sens :

      1) Marc Bloch dans « L’étrange défaite », attribue la déroute, en autre, à « l’aigreur d’une bourgeoisie qui ne s’est jamais remise du Front populaire. En s’éloignant du peuple, le bourgeois « s’écarte sans le vouloir de la France tout court ». » (Wikipédia)

      2) dans une récente émission TV, Jean-Dominique Merchet (je crois) disait que c’était le pétainiste qui avait gagné. Que ça se voyait dans la conception culpabilisatrice de l’histoire et de la Nation

      « C’est vers l’avenir que désormais nous devons tourner nos efforts. Un ordre nouveau commence.
      Vous serez bientôt rendus à vos foyers. Certains auront à les reconstruire. Vous avez souffert, vous souffrirez encore. Beaucoup d’entre vous ne retrouveront pas leur métier ou leur maison. Votre vie sera dure. Ce n’est pas moi qui vous bernerai par des paroles trompeuses. Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. La terre, elle, ne ment pas »

      => On dirait Macron annonçant la liquidation du Code du Travail

  • Stanislas Robert // 16.07.2017 à 23h58

    La France est comparable à un enfant maladroit qui commet des erreurs et jure , par tous les Saints qu’il ne tombera pas , une autre fois dans l’erreur.
    Et cette France , tomba dans l’erreur en Indochine où elle dut prendre la raclée qui lui était destinée face au Minhs du général Giap.
    Non contente de sa humiliante débâcle face aux jaunes, elle tenta de sauva son honneur en courant vers l’Algérie où le feu avait pris de partout. Là aussi , peine perdue, l’Algérie fut colonisée le 05 Juillet 1830 et , face aux victorieux guérilleros prêts à se sacrifier pour arracher leur indépendance, la France coloniale allait brouter l’herbe de cette merveilleuse terre appartenant à d’autres et que nous la voulions à nous .
    Le Français d’Algérie bernés par des illusions de leurs hommes qui n’ont rien de politique quitteront en masse cette terre. Et la coïncidence voulut que l’indépendance de l’Algérie corresponde jour pour jour à la date d’occupation (05/07/1830) pour être déclarée le 05 Juillet 1962.
    Au jour d’aujourd’hui, 55 ans après , certains nostalgiques continuent de brasser du vent en se remémorant quand ils étaient là-bas , alors que …là-bas , le colonialisme Français a laissé 1.5 million de cadavres. Et pourtant , notre pays est supposé être : pays des droits de l’homme.

  • Trublion // 17.07.2017 à 00h15

    la République est tombée le 10 juillet 1940 et se trouve 75 ans plus tard à répondre de crimes commis par un régime illégal. C’est la victoire a posteriori des descendants des collbabos, dont au premier rang Valery Giscard d’Estain, dont le père Edmond joua un grand rôle dans le Paris collabo dès l’arrivée des Allemands. La France ayant pêchée, afin qu’un tel crime ne puisse plus jamais avoir lieu il faut qu’elle disparaisse et se fonde dans un ensemble qui garantira la paix : l’UE cqdf !

  • isidor ducasse // 17.07.2017 à 00h16

    Rien d’étonnant de la part de macron qui a dit:
    Que la France avait commis des crimes contre l’humanité en Algérie.
    Mais jusqu’ou va t-on descendre pour nous faire détester la France !
    Dire cela devant bibi, un homme de paix, c’est résumer tout l’état d’esprit qui régne de nos jours: ce n’est plus Orwelien, c’est Ubuesque.
    NB: Quel pays dans ce monde de prédateurs peut se vanter de ne pas avoir commis de crimes contre l’humanité ?

  • Ananymous // 17.07.2017 à 00h32

    Au final que M. Macron ait repete la meme chose que pendant sa campagne n est pas forcement surprenant.
    Plus surprenant, M. Macron semble reconnaitre dans cet instant solennel, M. Netanyahu comme le representant legitime de toutes les personnes de confession hebraique.

    Dans l esprit de M. Macron quel est l « allegeance » des juifs de nationalite francaise ?
    Sont ils d abord juifs avant d etre Francais ? Sont ils donc Israeliens avant d etre Francais ?
    Le protocole de cette commemoration jette le doute.
    M. Macron en reconnaissant devant M. Netanyahu le role de la France ne rejete t il pas, directement ou indirectement, les juifs francais hors de la communaute nationale ?

    Au final cette reconnaissance devant Netanyahu par Macron est tres ambigue.
    Est ce une manifestation que la France reconnait que le peuple juif tel que represente par ses institutions est insoluble avec le corps des nations ? Ces institutions ne sont plus considerees comme francaises mais des organisations d influence etrangere ?

    Maladresse de communication et droit de l hommisme ?
    Ou message cynique envoye aux institutions communautaires, les reconnaissants pour ce qu elles sont ?
    Ou preuve de la conception depassee des nations selon M. Macron, qui ne verrait que des communautes ?

    Tout cela laisse sonjeur…

  • Suzanne // 17.07.2017 à 01h23

    L’article d’Olivier fait apparaître les consignes du gouvernement allemand, à faire appliquer par les français. Cela souligne bien le manque de souveraineté. Je suis donc d’accord sur le fait que ce n’était pas la France.

    Et en passant, un grand merci et une grande admiration pour tous ceux qui ont, de toutes les manières, « tourné la tête » quand c’était important.
    Vous êtes l’espoir.

  • Caliban // 17.07.2017 à 01h37

    Va arriver un moment où dans le monde le mot « Français » va rimer avec lâcheté.

    Non pas pour les crimes commis jadis (+ de 70 ans !) mais pour cette célérité avec laquelle désormais nos dirigeants baissent leur pantalon devant les extrémistes.

    Nan mais sérieusement : même les autorités allemandes n’en font pas autant dans l’auto-flagellation mémorielle. Et c’est heureux.

    Il y a un moment où il faut laisser faire le temps : la seconde guerre mondiale appartient à l’histoire et non plus à la mémoire. Donc que les politiciens arrêtent de régulièrement déterrer des cadavres et que tout le monde cesse d’utiliser le mot Shoah pour désigner l’extermination nazie des populations civiles.

    • Pinouille // 17.07.2017 à 11h11

      « Nan mais sérieusement : même les autorités allemandes n’en font pas autant dans l’auto-flagellation mémorielle. »
      Et personne ne les en blâmera.
      Mais la spécificité de la France est qu’elle veut incarner pour la terre entière les valeurs des droits de l’homme dont elle est à l’origine. Une sorte de phare qui guiderait les peuples…
      Autant dire que la tâche est ardue de maintenir ce cap face à des évènements historiques difficiles à assumer, ou à des relations diplomatiques de plus en plus empruntes d’impératifs commerciaux.
      Alors on se contorsionne avec un certain ridicule parfois:
      – oui la France a fait la rafle du Vel d’Hiv, mais ce n’était pas La France car La France c’était de Gaulle, mais rien à voir avec le de Gaulle de la guerre d’Algérie parce que vous comprenez…
      – oui la France entretient des relations commerciales avec l’Arabie Saoudite, mais c’est le meilleur moyen de faire triompher les valeurs droit-de-l’hommistes parce que vous comprenez…

      • Homère d’Allore // 17.07.2017 à 17h58

        Bien d’accord.

        Régis de Castelnau a écrit un papier assez complet à ce sujet.

        Vel d’Hiv : ce n’était pas la France.

        http://www.vududroit.com/2017/04/vel-dhiv-netait-france/

        Il pointe l’idéologie née avec le film « Le chagrin et la pitié ».

        À ce sujet, il faut lire le livre de Laborie « le chagrin et le venin » reprenant la lente construction de la marginalisation de l’histoire de la Résistance pour que Vichy et ses crimes abominables soient mis au passif de la France.

    • Caliban // 17.07.2017 à 12h38

      @Pinouille

      « Mais la spécificité de la France est qu’elle veut incarner pour la terre entière les valeurs des droits de l’homme »

      Cette prétention universaliste ne date pas d’hier. Cela remonte à la Révolution française. Par contre ce qui est nouveau (depuis le début des années 2000), c’est cette repentance officielle sur plusieurs sujets historiques : Vichy, colonisation, … bientôt la Vendée ?

      Je n’ai pas d’explication. Seulement des questions : est-ce qu’il n’y aurait pas dans cette attitude une volonté de rabaisser le sentiment national ? La volonté de « déraciner » la population de son histoire … pour mieux la fondre – par exemple – dans celle d’une glorieuse construction européenne ?

      En tout cas, il est là moins question d’Histoire que de manipulation de mythes.

      • Sandrine // 17.07.2017 à 16h45

        @ Caliban,

        Oui moi aussi je m’interroge sur le sens de cette session de repentance.
        Je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que disait Nietzsche au sujet de la morale de son époque (elle aussi basée sur la culpabilisation et la repentance…)
        Il interprétait cette morale comme un moyen sournois utilisé par des « faibles » pour asservir des « forts ».
        La petite clique des 1% qui a tout intérêt à détricoter l’Etat social est, si on y réfléchi bien très très faible face à la masse de ceux qui ont tout à perdre de ce dé-tricotage.

        Après, il y a peut-être aussi des calculs bassement politiciens : qui dit repentance dit réparations financières qui peuvent peut-etre aider à faire taire certains

      • Caliban // 17.07.2017 à 21h28

        « calculs bassement politiciens »

        S’agissant de l’Etat d’Israël et de son ambassade bis (le Crif), les calculs sont assez faciles à deviner. Protéger Israël des critiques anti-sionnistes, voire les assimiler à de l’antisémitisme. Remuer la mémoire de la Seconde Guerre mondiale n’a pas d’autre objectif, les Israëliens ne sont pas plus que les autres peuples amoureux de la discipline historique. C’est hautement politique.

        S’agissant des autorités françaises, la repentance poursuit d’autres objectifs. Peut-être les mêmes que ceux de Monnet (détruire les Etats européens, fauteurs impénitents de guerre) ? Mais plus sûrement, cela a trait à leur vision du monde, la défense d’une mondialisation heureuse dont ils sont les premiers (les seuls ?) bénéficiaires. Cela passe aussi par la destruction des Etats. L’idéologie n’est plus pacifique mais ultra-libérale.

      • Jean-Paul // 18.07.2017 à 19h33

        A mettre en parallèle avec cette réflexion de Milan Hübl (1927-1989)

        Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever la mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire.
        Puis quelqu’un d’autre leur écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire.
        Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est, ce qu’il était.
        Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite.

    • Pinouille // 17.07.2017 à 16h46

      @Caliban
      « est-ce qu’il n’y aurait pas dans cette attitude une volonté de rabaisser le sentiment national ? »
      A sa création, la construction européenne avait pour but affiché de transcender (plutôt que de rabaisser) le sentiment d’appartenance national au profit d’un peuple européen indivisible et émancipé. Sur le papier, honnêtement, ça sonnait bien: plus de frontière, plus de guerre, que des échanges pacifiés, etc… Ce projet a certes du plomb dans l’aile, mais pourquoi reprocher à nos politiques d’en faire encore la promotion? Ils s’efforcent d’y croire (ou en tout cas, d’en donner l’apparence) et on vote pour eux.

      « En tout cas, il est là moins question d’Histoire que de manipulation de mythes. »
      Tout à fait d’accord. Il en a toujours été ainsi. Le mythe a le mérite que n’a pas l’histoire: il permet de fédérer.
      Le sentiment national, lui aussi, s’appuie sur des mythes.

      • Caliban // 17.07.2017 à 21h14

        A propos des mythes :
        • celui de la nation a l’antériorité et de solides études historiques pour le relativiser
        • l’adhésion des populations
        • et des fondements « tangibles » (langue, culture, impôt, frontières fixes …)

        Le mythe de la construction européenne repose sur beaucoup de mensonges historiques et un déni de démocratie. Quant aux éléments tangibles, hormis un drapeau et une monnaie.

        Il est d’ailleurs amusant de scruter les images sur les billets d’euros … c’est le vide sidéral en terme de représentation de mythe. Des ponts et des fenêtres …

  • Kiwixar // 17.07.2017 à 02h01

    La France pas souveraine à l’époque des faits, et pas souveraine aujourd’hui (monnaie allemande, hymne allemand). On pourra discuter dans quelques décennies du fait que les agissements de Petain/Macron n’engageaient pas la responsabilité de « La France », responsabilité légale qui de toute façon cesse à la signature du Traité de Lisbonne, texte refusé par les Français en 2005 par référendum.

  • Subotai // 17.07.2017 à 03h48

    Je veux bien avec l’histoire du Vel d’hiv’, tout ça d’accord, mais qu’est ce qu’il fout là le Netanyahu?
    Au nom de quoi cet homme politique intervient il dans une affaire FRANCAISE?
    A la limite, les États dont les ressortissants réfugiés en France ont été livré aux Nazi, je comprendrais, mais le Chef politique actuel d’une entité politique inexistante à l’époque…
    Serait ce au nom d’une « judéité » transcendante, transnationale et par là même supérieure?
    Yaurait pas comme un petit relent de racisme, là..?

    • Ananymous // 17.07.2017 à 09h13

      Il me semble qu il faut comprendre le commentaire de M. Netanyahu sous cet angle quand il declare « il s agit d un acte tres, tres fort » lorsqu il se prononce sur le discours de M. Macron. M. Netanyahu comprends surement la portee metapolitique de la position de M. Macron.

      Les communautaristes et les essentialistes se rejouiront, peut etre, de ce discours de M. Macron. Les universalistes, quant a eux, sont renvoyes a leurs etudes.

  • Danièle Dugelay // 17.07.2017 à 04h49

    Mon commentaire ne va pas voler très haut, ce n’est qu’un témoignage vécu et j’étais trop jeune pour qu’il soit précis. Je suis née en 1940 et mes parents n’étaient pas des héros, mais il serait faux de dire qu’ils étaient indifférents. Ils vivaient à Paris, dans l’incertitude de pouvoir manger le lendemain, la peur des alertes et des bombardements, les courses dans la cave de l’immeuble ou l’abri le plus proche. Papa avait un ami d’enfance juif qui l’a prévenu qu’il partait se cacher. Mon père a refusé de savoir où de peur de le trahir sous la torture, s’il était arrêté. Il faisait son métier de représentant à vélo et chaque soir je voyais Maman pleurer et trembler jusqu’à ce qu’il rentre. Mon père était débrouillard et a souvent dépanné ses clients, surtout en papier de vieux journaux, mais il a toujours pratiqué le prix normal, ce n’était pas du marché noir et ses clients s’en sont souvenus. Là encore, Maman tremblait. Je me souviens de cette anxiété permanente. Comme la plupart des habitants des villes, mes parents n’étaient pas indifférents : ils avaient peur, tout simplement.

    • DocteurGroDois // 17.07.2017 à 10h07

      @Danièle

      Au contraire, votre commentaire aide à faire comprendre que la majorité des Francais n’étaient ni passifs ni lâches. La préoccupation de la majorité des français était la survie quotidienne.

      A cette époque, très peu de gens avaient la liberté ou les moyens d’être résistants actifs. Et les conséquences d’une arrestation retombaient sur toute la famille.

      Ma grand mère était résistante et elle me disait toujours qu’elle n’aurait rien pu faire sans la complicité discrète de milliers d’anonymes. Malheureusement il aura suffi d’une seule anonyme pour l’envoyer en déportation.

    • âge du faire // 17.07.2017 à 11h39

      Dernièrement je me suis « fâchée » avec l’archiviste de Suresnes qui m’avait avoué qu’elle se servait de mon dernier livre’ non publié malgré son intérêt’ soi-disant’que j’ai appelé souvenirs d’enfance de 2 mamies. Et pourquoi parce que madame me disait qu’elle insistait beaucoup sur le fait que ces pauvres mignons durant la guerre n’avaient pas assez à Manger »;
      Certes, tout le monde le sait les rations étaient maigres …
      Mais tous plus ou moins NOUS AVIONS TOUJOURS PEUR! La preuve les allemands d’occupation ont transformé mon père en janvier 1941 en traumatisé crânien et plus d’argent dans la famille!
      On suivait avec la peur au ventre les dégâts des bombardements, Mais on riait à la cave la nuit en se racontant des histoires…Et au moment de la libération nous nous attendions à de sérieux combats au fort! Nous ne savions rien sur les Allemands.
      On essayait de survivre correctement, en riant parfois. C’est tout, j’ai peu joué il fallait bien que je fasse les courses je ne l’ai jamais regretté
      Mais j’ai gardé une profonde affection pour tous ces gens cathos ou communistes qui essayaient d’améliorer un peu notre enfance.
      Cela l’archiviste très affairée comme notre beau Président ne l’a pas LU dans mon livre d’où ma colère.

    • Pinouille // 17.07.2017 à 12h05

      Merci Danièle pour ce témoignage, qui résume très certainement la vie quotidienne de la majorité des français de l’époque.
      Je doute que l’on trouve un jour le témoignage d’un enfant de policier ou d’un fonctionnaire ayant activement participé à la rafle (très bien organisée paraît-il). Ces derniers étaient, quoi qu’on en dise, des représentants officiels de l’état à ce moment là.
      Je suppose que nombre de ces enfants n’ont au final rien su des agissements de leurs parents.
      Que les rares enfants qui l’ont su ont trainé une honte sourde durant la totalité de leur existence.
      Et que la deuxième génération s’est enfin libérée complètement de ce lourd passé des-individualisé.

    • . Gotfried // 17.07.2017 à 14h15

      Mon arrière-grand-père était résistant et communiste en zone libre. Mon grand-père, alors adolescent, l’a aidé à imprimer des tracts et à approvisionner les maquis. S’ils s’étaient fait choppé, ils étaient fusillés. Mon grand-père se souvient de la guerre, d’avoir eu à se planquer, de garder le silence absolu sur les activités de son père, etc. Il raconte aussi la médiocrité de français , qui s’enrichissaient du marché noir, ou encore à la Libération des bandes de truands qui avaient envahi le maquis, et parfois abattait un père de famille qui refusait de les laisser piller chez lui. Il se souvient des dénonciations calomnieuses, motivées par des vieilles rancoeurs, des femmes tondues, des exécutions sommaires. Il se souvient de la profonde déception de son père qui, essayant de monter une coopérative agricole, s’est heurté à la mesquinerie et à l’individualisme.

      Macron est des profiteurs du marché noir et des mesquins, Netanyahou est des asassins, et cette clique se donne le droit de faire la leçon, tout en essayant de convertir le monde à leurs « valeurs » : profits, inégalités, bellicisme, autoritarisme… pauvre France!

  • Catalina // 17.07.2017 à 06h09

    ouaiche, c’est donc « la France » qui déconstruit jour après jour ce que « la France » a mis des décennies à mettre en place, la sécu, les droits du travail, etc. Euhhhhhhhhhhh, ?????
    C’est pas un peu schyzophrènique comme concept ?
    Ben nan c’est pas « la France », c’est une poignée de malfrats qui au nom de la France et au nom des Français s’est permise de trahir le peuple et de surcroît en le menaçant de représailles s’il exprimait son désaccord !!!
    C’est comme si on disait que le peuple américain est le plus grand terroriste de la planète alors que ce sont ces représentants, son appareil militaro-industriel qui le sont !

    Je n’ai pas honte d’être Française, ce dont j’ai honte, c’est de tous ces gens malhonnêtes qui par le biais de mensonges, de manipulations diverses, d’asservissement constant crachent sur le peuple Français ! On voit bien là que notre système d’élection met au pouvoir des apatrides avides de fric et de pouvoir qui détestent la France. La déclaration de macron va bien dans le sens du diviser pour mieux régner et il voudrait diviser encore les Français qu’il ne s’y prendrait pas mieux. De plus, il voudrait cautionner ce que même l’onu a condamné comme atteinte aux droits de l’homme en Israël qu’il ne s’y prendrait pas mieux.

  • Gonzo // 17.07.2017 à 06h43

    Je ne voudrais pas être cynique mais la phrase prononcé par le président sonne plus telle une menace qu’une repentance ou même des excuses, moi j’entends:

    Rafler, déporter, on l’a déjà fait, on peut le refaire.

    • Arnould // 17.07.2017 à 10h27

      C’est exactement mon ressenti depuis quelques années. Toutes ces commémorations ressemblent étrangement à de la nostalgie.

  • affreuxjojo // 17.07.2017 à 07h51

    Non ce n’est pas la France qui a organisé, organise et organisera les crimes, ce sont les hommes politiques au pouvoir à l’instant i; et nombre de ceux ci ont échappé, échappent et échapperont à l’opprobre…

  • Julien // 17.07.2017 à 08h26

    Quand on sait que même les historiens ne sont pas d’accord entre eux pour établir des responsabilités; il est quand même assez grossier de résumer ça d’un coup de sabot en disant « la France est responsable ».
    Allez, zou, emballez c’est pesé, y’a plus rien à redire; et taisez vous sinon on vous pond une loi Gayssot là dessus.

    Comme d’autres l’ont dit, la plupart des gens avaient peur, et le reste se divisait entre ceux qui suivaient Pétain (qui à cette époque n’avait pas son passif, c’était encore le héros de Verdun pour les gens); et ceux qui prenaient le maquis. C’est très réducteur de mettre tout le monde dans le même panier.

  • affreuxjojo // 17.07.2017 à 08h32

    D’ailleurs il me semble me souvenir que nombre d’hommes politiques de l’époque, reniant leurs « idées », avaient rejoint celui qui servait la soupe..Ca me rappelle quelque chose de récent, mais j’arrive pas à remettre le doigt dessus..

  • Maxhno // 17.07.2017 à 08h39

    « et il y avait la presque totalité des Français qui étaient chez eux, et ne faisait rien pour infléchir le cours de l’Histoire… »
    Si les Français n’étaient que des veaux il n’y aurait pas de polémique sur les auteurs de ce crime.
    Toute ces foutaises pour ne pas salir un pays, un état, une république, un peuple cachent la médiocrité d’une majorité de gens qui ne cherchent qu’a protéger leurs petits conforts, la même qui nous permet aujourd’hui de laisser un ultra-libéral antisocial et un colon radical débattre pour nous.

  • Max // 17.07.2017 à 09h03

    Ce qu’a dit Macron hier sur la responsabilité de la France en ce qui concerne le Val D’hiv m’a révolté.
    Faut-il lui rappeler que deux conceptions irréconciliables de la France existaient à l’époque.
    L’une celle de Londres/De Gaulle
    L’autre celle de Vichy/Pétain.
    Les Forces de la France Libre ont combattue les armes a la main les forces du régime de Vichy dans de féroces batailles notamment en Syrie.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Syrie_(1941)
    La France de Londres et le régime de Vichy s’excluaient l’une par rapport et ne pouvaient pas cohabiter ensemble sur le sol de France.
    Entendre hier Macron dire que la France est responsable m’a scandalisé.
    Le Générale De-Gaulle et François Mitterrand avaient clarifié.
    Chirac/Hollande et maintenant Macron réécrivent l’histoire.

    • Sandrine // 17.07.2017 à 11h41

      Comme vous j’ai été révoltée par cette déclaration de Macron.
      Mais à vrai dire, elle ne m’a pas beaucoup étonnée. Pendant la campagne, Macron a d’abord dit qu’il n’y avait pas une mais des cultures « en » France, puis il a dit, en Algérie, que la colonisation était un crime contre l’humanité. Maintenant il dit que la France est coupable de participation à la shoah
      Tout se passe comme si il y avait de la part de Macron une volonté systématique, construite et réfléchie de détruire les fondements du sentiment d’appartenance nationale dans l’esprit des gens.
      Cet homme est violent et dangereux. Il est révolutionnaire, mais d’une révolution au service de valeurs ultra réactionnaires, qui vont détruire les fondements de 1789 en termes de souveraineté nationale et de solidarité entre les citoyens pour promouvoir une nouvelle féodalité basée sur la l’aristocratie de l’argent.

  • regis24 // 17.07.2017 à 09h16

    Netanyahu ne représente pas les juifs.il est le président des israéliens ,qui, aujourd’hui,asphyxient les palestiniens pour voler leurs terres….ce n’était pas il y a 70 ans ,c’est aujourd’hui…et nous fermons les yeux comme les français ont fermés les yeux pour le veldhiv…

  • Perret // 17.07.2017 à 09h28

    Vichy c’est la gauche pacifiste et elle s’est déshonorée. Depuis, ce sont les catholiques et lles maurassiens qui portent le poids de l’ignominie alors qu’ils ont été marginaux à Vichy et ont fourni dès juin 40, le plus gros contingent de résistants (exemple sidérant ; le père de Mgr Lefebvre, catholique, résistant dès juin 40, une fois Lille occupée, et mort à Dachau en 1941).
    Il faut lire et relire Simon Epstein, Un paradoxe français, Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance, Paris, Albin Michel, 2008
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_paradoxe_fran%C3%A7ais

    • Micmac // 17.07.2017 à 12h32

      Il ne faut pas être systématique, les résistants et les collaborateurs se sont simplement trouvés des deux côtés.

      Toute la SFIO et les radicaux n’étaient pas des collaborateurs, et, pardonnez moi, mais il faut être sacrément gonflé pour affirmer que toute la droite et l’extrême droite se trouvait du côté des résistants… Il me semble quand même que la droite maurassienne était très bien représentée à Vichy, tant chez les dirigeants que les hauts fonctionnaires.

  • Georges Clounaud // 17.07.2017 à 09h31

    Une chose m’échappe M. Macron. D’un côté vous réduisez la France à Vichy et de l’autre vous refusez la moindre distinction entre l’État d’Israël et la politique colonialiste de Netanyahu. J’ai du mal à comprendre votre logique qui consiste encore et toujours à dire tout et son contraire….

  • Macarel // 17.07.2017 à 10h24

    10 juillet 1940

    « Des 569 votants en faveur des pleins pouvoirs, 286 parlementaires ont une étiquette de gauche ou de centre-gauche et 237 ont une étiquette de droite ou de centre-droit et 46 sont sans étiquette. Des 80 votants contre, 73 ont une étiquette de gauche ou de centre-gauche et 7 ont une étiquette de droite ou de centre-droit. »

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Vote_des_pleins_pouvoirs_constituants_%C3%A0_Philippe_P%C3%A9tain

    La France est une démocratie représentative, le 10 juillet 1940 la représentation nationale qui représentait le peuple de France a voté dans sa grande majorité les pleins pouvoirs à Pétain.

    C’est factuel, la France vaincue par le fer et le feu de la guerre mécanique « Blitzkrieg », sa représentation nationale a choisi le « vieux sage » auréolé de son rôle lors de la première guerre mondiale.

    Les résistants étaient peu nombreux, certains sont partis hors des frontières pour continuer la lutte hors de France en vue de la reconquête ultérieure.

    Qui sommes nous aujourd’hui pour juger ceux qui ont traversé l’une des périodes les plus sombres de notre histoire ?

    • 1Direct // 17.07.2017 à 15h19

      C’est bien le problème: « La démocratie » à la Française

      Les élus, en vertu de leur élections, se croient tout permis et ont un chèque en blanc.
      A partir ils peuvent décider, sans rien demander aux peuples, de faire n’importe quoi.
      Et ils ne s’en privent pas. Tant pis pour l’intérêt du pays et de la population.

      Jusqu’aux prochaines élections a laquelle la majorité des électeurs ayant oublié les discours d’avant, iront voter pour une phrase, un discours, une posture ou encore une « promesse » (de plus) qui leur aura plus.

      Car, en France, dans la réalité du « quotidien » il n’y a aucun véritable contre pouvoir, sauf de façade.

      Si la notion démocratie ne voulait dire que la capacité de voter (je n’ai pas dit de choix véritable) alors et seulement alors la France pourrait être considérée comme une démocratie.
      Et encore il ne faudrait pas trop creuser.

  • Eric83 // 17.07.2017 à 10h25

    Macron reste fidèle à son plan de route comme à celui qui ont balisé le chemin jusqu’à son élection en mai dernier.
    Macron est là parce qu’il doit faire accepter aux Français ce que nombre d’entre eux rejettent : la perte de souveraineté qui se traduisent par l’UE, l’Euro, l’immigration imposée par Bruxelles…ainsi que les réformes – notamment celle du code du travail – qui vont appauvrir et précariser de plus en plus de citoyens.
    Depuis sa campagne, Macron utilise de puissants leviers de manipulation de masse dans un très puissant cocktail : l’ostracisation, la peur et la culpabilisation.
    Les propos de Macron sur les crimes de « la France  » en Algérie ou concernant la rafle du « Vel D’Hiv » entrent parfaitement dans ce schéma : diviser et culpabiliser.
    Cette manipulation est redoutable car plus les Français se diviseront, auront peur et se sentiront coupables de faits dont ils n’étaient pas les acteurs, plus il sera facile de leur faire accepter le plan de route de Macron.

  • Macarel // 17.07.2017 à 10h25

    (suite du 19 juillet 1940)

    Se souvenir, bien sûr, pour ne pas recommencer aujourd’hui les erreurs du passé. Surtout pour ne pas laisser se reproduire des contextes historiques qui amènent certains à perpétrer des crimes contre leurs semblables. Malheureusement le monde est encore en maints endroits le lieu de tels contextes, de lieux de purs rapports de force, qui génèrent des injustices et conséquemment des violences de toutes les parties en présence.

  • Eric83 // 17.07.2017 à 10h44

    Il me semble important de rappeler, dans le contexte de ce billet et des initiatives des présidents successifs, que nos enfants scolarisés ont échappé à un projet absolument scandaleux de Sarkozy lancé en 2008 concernant le « parrainage d’enfants juifs déportés » et ce, grâce notamment à l’intervention virulente de Simone Veil, récemment décédée.

    « Parrainage d’enfants juifs : Simone Veil s’insurge ».
    « Vendredi, Simone Veil, présidente d’honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et ancienne déportée,n’a pas manqué de critiquer de manière virulente la proposition du chef de l’Etat. Elle a jugé cette mesure «inimaginable, insoutenable et injuste».

    http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/02/15/01001-20080215ARTFIG00472-memoire-de-la-shoah-sarkozy-rejette-la-polemique.php

  • woiliwoilou // 17.07.2017 à 12h08

    en parlant de l’ETAT français on dénoncerait la classe dirigeante
    mais en parlant de la France on nous fait tous culpabiliser…
    jusqu’à nous faire croire que nous sommes responsables !!

    genre à l’époque le peuple savait ce que les gouvernants faisaient…

  • reneegate // 17.07.2017 à 12h16

    Pour Macron, Hollande et Chirac la France occupée c’est toujours la France. On comprends ainsi qu’ils se couchent aussi facilement. Ils nient la libération et considèrent donc la France toujours occupée . Ils ont parfaitement raison sur ce point, le FMI (US) s’est joint aujourd’hui à l’ Allemagne et la France n’est plus indépendante comme elle l’a été après la libération.
    Mais quel coup de massue pour tous ceux qui ont résisté et ceux qui ont aidé leurs compatriotes juifs.
    Du coup on attend la suite, c’est à dire la responsabilité de la République dans de nombreux massacres en Afrique et maintenant au moyen orient.

    • 1Direct // 17.07.2017 à 15h40

      On en revient à la définition d’un pays, ici la France.
      Un pays est t’il défini :
      – par ses frontières physiques?
      – par un gouvernement?
      – par sa population?
      etc. …

      – Si c’est uniquement par sa géographie il n’y a pas de question à se poser. La réponse est claire.
      – Si c’est par son gouvernement, dans ce cas il faut se mettre d’accord quel est le gouvernement légitime de l’époque. Celui de Vichy nommé par l’assemblée élue ou celui de Londres?
      – Si c’est par sa population nous allons droit vers de gros problèmes au moins en raison du mode de scrutin indirect de la Présidentielle sous la III République. Mais que prendre en compte pour définir la population? L’élection législative de 1936? La majorité de la population qui ne réagit pas quand Lebrun est déposé? Cette même majorité populaire qui, n’étant pas concernée, n’a pas bougé de toute la guerre?

      Migraine assurée pour faire le tri la dedans.
      Au final le résultat est du genre d’un refrain bien connu maintenant: « Tous coupables mais pas responsables »
      Sauf à avoir agit directement, personnellement, pourquoi la population se sentirait elle responsable ou coupable. Chair a canon, elle n’avait (et n’a toujours pas) le droit à la parole … après avoir voté.

  • Gotfried // 17.07.2017 à 12h16

    Ce qui est cocasse, c’est que Macron candidat niait l’existence d’une « culture française » (reconnaissant seulement l’existence d’une « culture en France ») comme si la France, n’étant qu’un concept, ne pouvait rien avoir en propre, pas même en temps que façon de parler, pas même en temps que « culture promue » (Bourdieu parlerait de « culture légitime »). Et maintenant, Macron président, au coté du chef d’un état d’apartheid, proclame la culpabilité (en propre) de la France dans la rafle du Vel d’Hiv.

    Etranges circonstances pour retrouver la France perdue quelques mois plus tôt, avec un homme dont les mains couvertes de sang d’innocents témoignent qu’il n’a aucune leçon à donner même à Henriot ou Laval!

    Pensée trop complexe, oui, qui refuse catégoriquement de célébrer joyeusement une culture, certes un peu mythique, dont l’appropriation élève, mais qui institue une culpabilité symbolique et collective tout en étant bras dessus, bras dessous avec un criminel contre l’humanité.

    Ces cinq ans vont être très longs…

  • sumbawa // 17.07.2017 à 12h25

    Pour rappel, la plupart des collaborationistes du gouvernement de Vichy ont été jugé, déclare coupable et exécuté à la libération. Ces crimes ont donc déjà été jugés . Il n y a donc pas lieu d y revenir dessus.

    • occitan // 17.07.2017 à 14h00

      En Allemagne, après la guerre, en 45, il n’y avait plus de nazis, aucun Allemand ne savait ce qui était arrivé aux Juifs…. On peut se demander quelle était cette population de plusieurs dizaines de milliers de personnes Hurlant Sieg Heil ! en tendant le bras droit pour honorer et se rallier au moustachu énervé pendant les 15 ans précédents. Des martiens ? Et cette population nombreuse faisant le même salut et chantant Maréchal nous voilà !Des martiens aussi ?

      • MIZZGIR // 19.07.2017 à 19h13

        Non ce n’étaient pas des Martiens, mais des Français, bien sûr !

  • Macarel // 17.07.2017 à 14h02

    La France est un projet politique qui a pour idéal de faire vivre sur un même territoire des gens d’ethnies et de religions différentes. L’on est « citoyen français » avant que d’être breton, alsacien, occitan, catholique, protestant, juif ou musulman.
    Si l’on est pas d’accord avec ce projet alors il faut aller vivre dans la Théocratie de son choix, ou dans le pays de telle ou telle ethnie.
    Le projet France est pour le meilleur et le pire un projet universaliste. Je dis le pire, car certaines entreprises coloniales se sont faites au motif de civiliser de peuples considérés comme barbares et arriérés, mais pour mieux cacher que ces expéditions visaient à se tailler un Empire colonial, comme d’autres nations concurrentes et d’en tirer profit : mais cela s’appelle le capitalisme. L’Allemagne de 1940 était aux mains de gens racistes et criminels, cet Etat a vaincu l’Etat français qui est devenu son vassal. Les valeurs humanistes ont été mises entre parenthèses. Quant aux français certains se sont comportés en héros face à l’ignominie au péril de leur vie, d’autres ont collaboré de manière plus ou moins active avec l’occupant nazi, d’autres ont sans bruit contribué à sauver des vies, la grande majorité a pensé à survivre.
    On devrait s’abstenir lorsque l’on exerce les plus hautes responsabilité de l’Etat, de faire de la récupération politicienne sur de tels sujets douloureux.

  • 1Direct // 17.07.2017 à 16h22

    Un peu de sémantique:
    L’« État français » était le nouveau nom officiel de la France en remplacement de « République française ».
    Donc ce n’est pas la même « entité juridique » (je sais certains vont renâcler. Mais je fais simple).
    La France « République Française » n’est pas coupable des agissements et prises de décisions de la France « État Français ».

    Soyons simple sans être simpliste.
    Un « pays » est une entité abstraite, comme une entreprise.
    Permettez moi cette image encore plus simple:
    Est ce que l’on peut dire que votre avatar, votre pseudo, est responsable voire coupable d’un acte?
    Ben non … évidement. C’est idiot comme question n’est ce pas.
    C’est vous, personne physique derrière votre pseudo qui êtes responsable voire coupable.

    Ce n’est pas un pays qui est responsable mais les personnes physiques qui décident, agissent et/ou font agir de façon délictueuse qui sont responsable de leurs décisions et actes.
    …/…

    • 1Direct // 17.07.2017 à 16h28

      …/…
      Cela semble logique et bien pourtant pas en France.
      Le farfelu de la chose est que nos dirigeants veulent culpabiliser la population. Mais eux les responsables élus ne se sentent jamais concernés.
      Quelque soit l’époque, le sujet ou les décisions qu’ils prennent ce n’est (et ne sera) jamais eux.
      Que des participants actifs soient condamnés d’accord.
      Mais bizarrement si c’est eux plus rien. Plus coupable. Plus personne.
      C’est valable dans notre histoire comme aujourd’hui.

      M. Macron va FINIR de soumettre la République Française à la gouvernance complète de l’U.E et donc de l’Allemagne.
      Il va FINIR de mettre la France et surtout les français à genoux.
      Pensez-vous que nous, français, si un jour on réfléchissait et reprenions le pouvoir de décision, pourront avoir l’occasion de demander des comptes à lui comme à ses prédécesseurs?
      (Et les motifs ne manqueront pas)
      Jamais de la vie !!
      Intouchable!
      Et pourtant je suis certain que de « grandes » personnes, si ce moment arrivait, se dresserait sur leurs ergots pour nous cracher dessus en nous traitant de coupable et de responsable.

      Les français ne sont responsable que de deux choses leur indifférence et/ou leur lâcheté.

  • René Fabri // 17.07.2017 à 19h18

    Il me semblait que le gouvernement, qui siégeait à Vichy, ne contrôlait que le sud du pays, la zone dite libre. Or, la Rafle du Vel d’Hiv s’est déroulée au nord, en zone occupée. Est-ce que je me trompe ?

  • Scorpionbleu // 17.07.2017 à 23h44

    Notre pays était un Etat vaincu, en grande partie occupé et dans les mains de gradés et de politiques collaborateurs avec l’Etat Hitlérien Allemand. Les gens vivaient sous la peur et la menace. Les Français n’ont jamais été des nazis.

    Mais l’Administration et les fonctionnaires étaient aux ordres, formés dans une culture verticale, hiérarchique C’est de cela que Mr Macron devrait se souvenir ! C’est à cela que j’ai pensé en écoutant ses paroles autoritaires et blessantes au Chef des Armées….

    Je me disais que si l’Administration, les fonctionnaires avaient davantage une culture de l’autonomie et de la responsabilité, la Rafle du Vel d’Hiv n’aurait peut-être pas pu se réaliser..

  • Louis // 18.07.2017 à 06h07

    Dire « la France a déporté des juifs par ordre des autorités allemandes » va au delà du simple fait de déporter quelqu’un ou pas.

    C’est la souveraineté nationale qui est mise en cause. Et si on prend pour définition que la France est souveraine alors la France ne peut pas être représentée par le régime de Vichy, régime soumis.

    En 39 45 bien des gouvernements européens étaient réfugiés à Londres, il n’y avait pas uniquement La France Libre. De plus De Gaulle avait reçu argent et ordre de Paul Reynaud lui même (le président du conseil) donc il était tout a fait légitime dans son rôle.

    Au final ceux qui disent que le Vel d’hiv engage la responsabilité de la France reconnaissent la France comme soumise par définition ce qui est cohérent avec leur vision du monde actuel, satisfaits qu’ils sont de voir les nations soumises aux différents lobbys mondialistes ou à des pays comme les États Unis ou Israël. Bref, le souverainisme c’est pas pour eux (les collabos des temps nouveaux).

  • Iskander Zakhar // 18.07.2017 à 10h12

    Vichy ce n’est pas la France ! L’Etat français du régime de Vichy, ce n’est pas la république Française. Voyez ce qu’en dit Monsieur Jacques Sapir sur son billet : http://russeurope.hypotheses.org/6148.
    Encore une fois, comme lors de ses propos déplacés sur la colonisation lors de la campagne électorale, E. M. fait des raccourcis qui jettent plus d’huile sur le feu qu’ils n’apaisent les tensions. Un Président n’est-il pas sensé rassembler ?

  • Grub // 18.07.2017 à 12h13

    Il n’y a pas de culture française mais à priori il y a une barbarie française. Notre président aime son pays.

    • UltraLucide // 20.07.2017 à 13h30

      Quelle barbarie française? Macron le mondialiste aime la France? Est-ce de l’humour au second degré?….

  • TAIEB // 18.07.2017 à 15h23

    Feindre de croire que quiconque accuse collectivement tous les français d’une quelconque responsabilité dans la déportation des juifs afin de justifier un raisonnement qui ne tient pas la route ne peut convaincre que des endoctrinés.
    La France a eu une histoire avant les déportations et elle en aura une après.
    Jusqu’à preuve du contraire, la France est représenté par son gouvernement officiel qui exerce son pouvoir dans son pays et qui engage la responsabilité de ce pays
    Alors d’accord ce n’est pas glorieux, c’est même honteux et révoltant mais ça s’est passé. On ne devrait même pas avoir à le reconnaître puisque personne ne conteste les faits.
    Des gendarmes FRANCAIS, sous l’autorité légale d’un gouvernement FRANCAIS ont raflé à Paris en FRANCE le 16 juillet 1942, 13152 juifs FRANCAIS au saut du lit, souvent avec brutalité et sans l’assistance d’aucun soldat allemand. Presque un tiers étaient des enfants qui seront parqués au Vel d’Hiv dans des conditions atroces, avant d’être convoyés dans des Wagons à bestiaux puis emmenés à Auschwitz. Seulement une centaine reviendront.

    Si quelqu’un veut contester les faits qu’il donne sa version, comme le fait si bien l’UNESCO aujourd’hui, tout le reste n’est qu’interprétation et polémique stérile.

    • sissa // 18.07.2017 à 23h38

      « la France est représenté par son gouvernement officiel qui exerce son pouvoir dans son pays et qui engage la responsabilité de ce pays »
      Sauf que le gouvernement d’un pays occupé n’a qu’un pouvoir limité, et qu’en l’occurrence ce gouvernement a répondu aux injonctions de l’occupant.Bien sûr, il aurait pu et dû ne pas céder à la pression, mais dire qu’un pays non souverain puisse être tenu pour responsable, cela me paraît pour le moins étrange. Quant à l’atroce du crime commis telle que vous la soulignez, elle est réelle, mais dans la discussion, elle est hors-sujet

    • UltraLucide // 20.07.2017 à 13h27

      TAIEB, les français étaient les éxécutants exclusifs, certes, mais qui était le donneur d’ordre, hein, qui?

  • UltraLucide // 20.07.2017 à 13h23

    Mr Macron oublie que sans la défaite de 1940 et l’occupation par l’Allemagne nazie, aucune chasse aux juifs en vue de les éliminer ne se serait produite en France.
    Antisémitisme sourd et répandu, peut être, mais pas aux point d’en arriver à des pogroms. La France, première nation à donner aux juifs la citoyenneté de plein droit, n’est pas, et n’a jamais été, comparable sur ce point à l’Europe centrale!
    L’élément déclencheur de cette rafle est bel et bien l’application immédiate, à l’échelle de l’Europe occupée, du programme nazi de « solution finale ». Et en tant que pays occupé militairement par une puissance étrangère, la police française était, du moins il me semble, soumise aux ordres de l’occupant.

  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications