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17.mai.201817.5.2018 // Les Crises

50 euros d’APL: la France de Macron, celle qui a fait le siège d’Antioche à cheval… Par Eric Verhaeghe

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Source : Eric Verhaeghe, 07-05-2018

Emmanuel Macron lance une nouvelle polémique avec sa phrase sur les 50 euros d’APL qui seraient la dernière obsession de certains Français ne connaissant rien à l’histoire de France. Prononcée dans un documentaire dont le Président a promu le réalisateur à la tête d’une chaîne publique, cette phrase nourrit l’image d’un Macron élitiste, avec un tropisme aristocratique qui le déconnecte de la réalité. Nul ne sait jusqu’où l’entêtement du Président à couvrir les citoyens de son mépris social le mènera.

Il existe un plaisir rare en France: celui de visiter la demeure d’une vieille famille au sang bleu, et d’écouter son chef ou son héritier commenter l’arbre généalogique accroché dans le vestibule. Le meilleur moment est toujours celui où votre hôte vous explique le rôle tenu par son prétendu ancêtre dans le siège d’Antioche, en 1098, qu’il fit à cheval, bien sûr, quand vos ancêtres à vous le menèrent à pied. Et vous comprenez brutalement la différence entre l’histoire de France vue par ceux qui l’ont parcourue à cheval, et ceux qui n’avaient même pas les moyens de se payer un âne. Les premiers, comme les seconds, sont souvent convaincus que, sans les autres, l’histoire de ce pays serait bien plus belle.

Emmanuel Macron n’échappe pas à la règle. Ses ancêtres ont peut-être participé au siège d’Antioche, mais à pied. Cela ne l’empêche pas de croire que le roman national fut surtout écrit par ceux qui le menèrent à cheval. C’est son péché pas complètement mignon, car la France s’est construite en rassemblant les deux: les cavaliers et les va-nu pieds. A force de ne pas le comprendre, l’histoire tragique pourrait bien lui jouer un mauvais tour.

Le romantisme grand bourgeois d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a ceci de Rastignac qu’il rêve de grandeur, de lyrisme, d’héroïsme, de causes épiques. Pour lui la France, c’est une tragédie racinienne: des personnages aristocratiques agités par des passions élégantes. Et c’est dans cette pièce-là qu’il veut jouer. D’où cette déclaration ahurissante:

Les gens qui pensent que la France, c’est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus (…)» et où l’ «on invoque la tragédie dès qu’il faut réformer ceci ou cela, et qui pensent que le summum de la lutte c’est les 50 euros d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays. L’histoire de notre pays, c’est une histoire d’absolu, c’est un amour de la liberté au-delà de tout, c’est une volonté de l’égalité réelle ».

Cette déclaration, par sa naïveté, a pour ainsi dire quelque chose de touchant, d’enfantin. C’est le rêve du fils à papa amiénois qui dit enfin sa vérité devant les yeux estomaqués d’un monde incrédule. Car, Rastignac, nous l’aimons tous, mais il est vieux de deux cents ans désormais, et Balzac n’a jamais caché les défauts de ce cynique ambitieux. Il n’y a guère qu’un adolescent perdu dans un monde d’adulte pour dire que la vraie France, c’est celle rêvée par Rastignac, et non celle de la prosaïque réalité.

En ce sens, la France de Macron, c’est celle des héritiers de la bonne bourgeoisie de province qui s’ennuie dans un monde un peu morne, et qui rêve les yeux grands ouverts. Ici a parlé le fils du médecin picard, une sorte de Bovary contemporain, qui vomit la platitude des petites affaires et ne veut entendre parler que de salons, de dames en crinoline et de cochers les menant nuitamment à leur Odette après une soirée chez les Verdurin.

Macron et le mal fantasmagorique des élites françaises

On aurait bien tort de reprocher à Macron sa solitude dans cette espèce de déni face à la réalité française. La conviction que la France est un fantasme aristocratique a nourri l’imaginaire de tous les dirigeants de ce pays qui sont passés par Sciences Po et l’ENA.

Dans leur vision binaire, le peuple français est un ramassis de bourrins incapables de tout (de se gouverner, de se réformer, de réfléchir, de comprendre le monde, de parler les langues étrangères). Et comme ce sont des bourrins méprisables, il leur faut une élite qui les dirige et les réforme de préférence sans les consulter. En poussant un peu, on les entendrait même dire qu’une bonne décision est une décision contestée. Une décision qui ne fait pas polémique est jugée méprisable.

Cette certitude qu’il faut mépriser les Français pour pouvoir gouverner la France est au cœur même du processus aristocratique qu’on appelle l’ENA. Macron n’est (et c’est peut-être son problème) que le énième numéro d’une même galerie de portraits tous portés par la même conviction immédiate.

Le déni des échecs aristocratiques

Le problème de cette prétendue culture aristocratique tient au déni face aux naufrages éhontés qu’elle a régulièrement produits dans l’histoire de ce pays. La raclée de 1940, par exemple, est tout entière due à la défaillance de nos élites, et il est de bon ton de le nier farouchement.

Ainsi, traîne l’idée qu’en 1940, les soldats ne se seraient pas battus contre les Allemands. Qui se souvient qu’en réalité, en six semaines de combat, l’armée française a perdu 60.000 hommes et a infligé autant de perte à l’armée allemande? La campagne de France fut perdue alors que sa plèbe fut très combative. Mais ses aristocrates, ses généraux, furent tous plus lamentables les uns que les autres et s’empressèrent ensuite de porter Pétain au pouvoir (De Gaulle et une poignée d’autres exceptés). La mythologie contemporaine interdit aujourd’hui de citer la longue liste des hauts fonctionnaires et des conseillers d’Etat qui, le 11 juillet au matin, ont parié sur Pétain et l’ont rejoint comme un seul homme pour réformer autoritairement le pays.

Ceux-là ont été pour beaucoup dans l’occultation des causes réelles de la défaite. Et si Pétain n’avait pris des décrets raciaux et anti-maçonniques, beaucoup auraient, sans scrupule, continuer la collaboration jusqu’à la fin. Ou en tout cas très longtemps.

La vraie histoire de la France, c’est celle-là. Celle d’une élite taraudée par sa manie de la consanguinité et du conformisme, qui n’hésite pas à régulièrement accaparer l’idée nationale et à la piller jusqu’au naufrage. Et dans sa suffisance, elle est convaincue que toute grandeur procède d’elle, et que toute petitesse procède du peuple.

Grandeur des 50 euros d’APL

Ce manichéisme typique de l’aristocratie française gagnerait à ouvrir les yeux. Car ce pays, notre pays, s’est en réalité nourri d’une toute autre sève.

Parlons d’abord de la résilience française, cette capacité à la souffrance qu’on endure jusqu’à l’obstination de réussir, dans nos campagnes, dans nos banlieues. Si Macron avait eu faim dans son enfance, il saurait les soirs de privation, les frustrations, les abnégations de tant de nos enfants pour améliorer leur sort, un jour. Ceux qui n’ont pas connu un dîner maigre du dimanche soir où les regards se fuient dans la famille pour ne pas dire l’angoisse du lendemain, la peine qu’il y a à se priver pour payer les études du dernier, pour réparer la voiture qui tombe en panne et dont on a besoin pour aller bosser, ceux-là ne savent rien à l’histoire de France.

Car tous les matins, tous les après-midis, ce pays fonctionne, parfois avec des bouts de ficelle noués par ceux qui se sont privés de beaucoup la veille. Et pendant que les managers des entreprises sont absorbés dans d’interminables réunions où rien ne se décide, les petites gens font tourner le pays.

Et ceux-là, ils ont effectivement besoin de 50 euros d’APL pour améliorer l’ordinaire. Sans eux, le pays s’arrêterait.

Macron ne devrait pas gâcher sa chance. Car ceux-là ne demandent rien. Ils sont pudiques, ils ne cherchent pas à faire pleurer dans les chaumières. Ils sont dignes.

Ils demandent ceux-là un peu de respect.

Source : Eric Verhaeghe, 07-05-2018

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Charles Michael // 17.05.2018 à 06h29

Barbe,
Macron doit être vu pour ce qu’il est: une fraude intellectuelle de gigantesques proportions
tout à fait synchrone avec l’Europe  »des démocraties »
tout à fait soumis à l’Otan.

Je lui reconnais pourtant d’avoir sut rivaliser avec le Royaume Uni pour la place enviée du charmant caniche des USA.

80 réactions et commentaires

  • Barbe // 17.05.2018 à 06h12

    Et par contre coup
    On doit voir le moindre élu méprisant d où il vient
    Comme indigne
    Car conformiste
    Il paraît que Ruffin propose à ses électeurs de le révoquer…

      +18

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    • Charles Michael // 17.05.2018 à 06h29

      Barbe,
      Macron doit être vu pour ce qu’il est: une fraude intellectuelle de gigantesques proportions
      tout à fait synchrone avec l’Europe  »des démocraties »
      tout à fait soumis à l’Otan.

      Je lui reconnais pourtant d’avoir sut rivaliser avec le Royaume Uni pour la place enviée du charmant caniche des USA.

        +93

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  • calal // 17.05.2018 à 06h18

    « Et ceux-là, ils ont effectivement besoin de 50 euros d’APL pour améliorer l’ordinaire. Sans eux, le pays s’arrêterait. »

    50 euros d’APL ou un taux du livret A a 3 %?

      +10

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    • patrick // 17.05.2018 à 20h37

      ils ont aussi besoin que le gouvernement arrête de leur piquer 100€ avant de leur en redonner 50.

        +6

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    • Eric Plaquet // 17.05.2018 à 22h23

      Quelle est la proportion des bénéficiaires de 50 euros d’APL qui détiennent un livret A fourni ?

        +5

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  • robert pierron // 17.05.2018 à 06h19

    Râcléede 40 certes mais en 14/18 heureusement que les Allemands ont été obliges d ouvrir un second front à l Est sinon ils n auraient pas été longs comme en 70 à
    entrer dans Paris. « L élite » des culottes de
    peau apres l élite (lol) des limogés de 14 se
    seraient fait botter le cul.
    L histoire de France n est pas une fiction
    89;48;70;14/18;36;la Resistance et le massacre des communistes; 47 et l avenement de la 1ere institution communiste du monde occidental ( la secu creee par le communiste Ambroise Croisat)68 et le vote non en 2005 temoignent de la virulence et de la constance des LUTTES DE CLASSE en France.

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    • Fabrice // 17.05.2018 à 08h24

      Je me demande si ce n’est pas Churchill qui disait que les français étaient des lions gouvernés par des moutons ? Personnellement je crois que le panurgisme nous a contaminé.

        +8

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      • patrickX // 17.05.2018 à 10h02

        la formule était  » des lions menés par des ânes  » et ce serait bien de Churchill

          +25

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  • Kiwixar // 17.05.2018 à 06h48

    Très bon texte. Macron est déconnecté de la réalité (poudre blanche?), il ne connaît même pas la pyramide de Maslow. La plus grande partie de nos concitoyens peinent avec les 2 premiers niveaux (se nourrir, se loger, s’habiller, la sécurité personnelle, financière, la santé). Alors l’histoire d’absolu, l’amour de la liberté, hein.

    Ce qu’il faudrait aux étudiants de l’ENA c’est (1) un stage d’un mois dans une famille modeste/pauvre. Ils apprendraient plus sur l’administration qu’à tamponner du papier dans une préfecture (2) qu’ils partent tous à Katmandou pour se « ressourcer » et qu’on ne les revoie plus (jamais). Qu’ils trouvent leur histoire d’absolu, qu’ils prouvent leur amour de la liberté, mais ailleurs. Loin.

      +76

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    • patrickX // 17.05.2018 à 10h04

      l’autre solution serait peut-être de supprimer l’ENA.

        +26

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      • Chris // 17.05.2018 à 13h03

        Pour reconvertir les locaux en taudis d’accueil migratoire ?
        Les extrêmes de la misère : l’une intellectuelle, l’autre matérielle !

          +1

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        • patrickX // 17.05.2018 à 14h40

          l’ENA ne sert qu’à reproduire une caste de hauts fonctionnaires , seuls capables de gérer une administration qu’ils ont eux-mêmes complexifiée.
          En plus , ils pensent tout simplement être les seuls à être capables de gouverner en maîtrisant cette administration ( technostructure ? ), la démocratie devient un problème.
          En maintenant cette caste , nous ne faisons que perpétuer les problèmes.

          Les locaux peuvent sûrement être revendus, ça permettra de payer quelques dettes.

            +10

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  • DUGUESCLIN // 17.05.2018 à 07h12

    Il y a deux aspects:
    Macron apparaît comme un adolescent qui n’en sort pas, admiré comme un petit génie, le bon petit premier de la classe, il n’est pas père de famille, il n’est pas confronté au soucis de l’avenir de ses enfants, il reste l’enfant roi qui ne sera pas détrôné par un enfant rival qui pourrait devenir le chouchou à sa place.
    Le deuxième aspect, qui est plus important, est celui de savoir si on peut gouverner au travers d’un rêve, d’une vision personnelle du monde, voire d’un idéal ou même encore d’une idéologie, au détriment de la réalité et de l’efficacité.
    Il ne peut y avoir d’assentiment général quand seulement une petite partie du peuple se reconnaît dans son « chef ». La France ne se sent pas gouvernée mais gérée.
    Entre un simple gestionnaire et un chef d’état il y a un fossé immense.
    Le chef d’état ne rêve pas, il ne roule pas pour lui, pour être admiré par ses maîtres, il défend les intérêts de son pays, de son peuple et de son indépendance, seule dynamique capable de créer la confiance, d’avoir le soutien du plus grand nombre et de remonter le pays.

      +64

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  • luci2 // 17.05.2018 à 07h16

    Les Français de tous horizons,cultures,religions ( alias Les Gens..Les Vrais…! ) ont fait La France : Notre France qui est Notre Patrie Unique.
    Notre Pays n’appartient qu’à Nous…
    Et pas aux usurpateurs qui s’autoproclement :
    « Beaux (?) ,Jeunes et Riches … » parce qu’ils sont « nés » et/ou sont passés par ces énarchies.

      +11

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  • Chouette // 17.05.2018 à 07h34

    Les 50 euros sont en fait 60 annuel (5 par mois). Ce n’est qu’une mise en bouche. Le sujet du moment est l’application de l’article 52 de la loi de finance 2018 créant le magnifique RLS (réduction de loyer de solidarité ) qui couple une baisse d’APL à une baisse de loyer du même montant uniquement chez les bailleurs sociaux. Les locataires du parc social ne percevoivent pourtant qu’eviron 1/3 des APL versées. Pour l’instant, ce n’est pas applicable parce que les logiciels concernés ne couvrent pas les mêmes champs. Le résultat le plus certain de l’usine à gaz kafkaienne est, dès maintenant une baisse des engagement de construction et des programmes de gros entretien. Les propriétaires bailleurs privés ne sont pas concernés

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    • Krystyna Hawrot // 20.05.2018 à 16h46

      Nombreux sont les travailleurs pauvres à qui ont a coupé non pas 5 mais 150 Euros par mois en changeant le calcul du quotient familial. Cela veut dire que le salaire suffit à peine à payer les factures et mal manger. La reproduction pure de la force de travail selon Marx. J’en suis et je l’ai mauvaise.

        +2

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  • AerosolKid // 17.05.2018 à 07h40

    Ils sont bien ces libéraux lorsque ce sont de vrais libéraux, et non pas des mecs de droite.

      +0

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    • vert-de-taire // 17.05.2018 à 10h20

      Ben non.
      Le libéralisme est une théorie qui sous-entend (car n’ose le dire) que l’amour de l’argent est le moteur du monde. L’entrepreneur comme moteur de progrès est une fable.
      Car l’entrepreneur satisfait exclusivement à la rente. Il FAUT être rentable à l’exclusion d’autres critères.
      C’est donc insuffisant comme théorie – idéologie, pour être pérenne.
      Il FAUT des entrepreneurs (des personnes imaginant et tentant de réaliser qqchose) souhaitant des changements mais il faut les contrôler pour / par l’intérêt souverain – de tous ET chacun. Or cet aspect dans le libéralisme est résolu par le marché i.e. la capacité de convaincre quelque-soit les moyens.
      Pas pérenne, la vénalité comme moteur sans contrôle.
      Le libéralisme est la production de rentes privées.
      Conséquence : un ensemble de catastrophes planétaires.
      Le modèle du libéralisme via le capitalisme est une fuite en avant ..
      c’est irresponsable donc dément.

        +14

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      • Sandrine // 17.05.2018 à 11h33

        Le problème est que l’ultra-liberalisme est une subversion du libéralisme ( qui est d’abord d’inspiration politique avant d’avoir été transposé à l’economie).
        Le libéralisme politique, que l’on pourrait appeler aussi « idéologie des lumières », ou « modernité » visait à permettre à l’individu d’être autonome.
        Mais les révolutions bourgeoises libérales n’ont pas tenu leurs promesses. Les nouvelles élites issues de ces révolutions ont transformé le libéralisme politique en une coquille vide et on subverti l’esprit du libéralisme économique en en faisant un instrument de domination d’une élite sur une masse de travailleurs salariés « captifs » – tout en proclamant la bouche en cœur qu’elles agissaient au nom de la liberté et de l’égalité des chances (ce qui est totalement faux puisque l’Etat a dès le début agi pour organiser les marchés et pour maintenir les héritages de ceux qui possédaient le capital, annulant par là toute « égalité des chances »).
        Le libéralisme, idée plutôt »de gauche » au départ, s’est transformé en un formidable instrument de défense des privilège des classes dominantes et maintien de l’ordre social existant.
        Et l’ultra-libéralisme est une radicalisation de ce phénomène.

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        • vert-de-taire // 17.05.2018 à 14h35

          D’accord.
          Alors sortons libéralisme libéraux … de nos discours décrivant notre situation.

          La faille est apparue très tôt durant la Révolution (contre l’avis de Robespierre) en sacralisant la propriété donc mettant les nantis au pouvoir versus les autres qui devenaient (demeuraient) ipso-facto leurs esclaves.

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      • patrickX // 17.05.2018 à 12h07

        « l’amour de l’argent est le moteur du monde. »

        Pas du tout !! le libéralisme part avant tout de l’individu , de sa liberté et de sa responsabilité.
        Il est évident que chacun fonctionnant avant tout pour son propre intérêt et celui de ses proches , on va considérer que le moteur du monde est avant tout cet intérêt individuel ( donc en partie par l’intermédiaire de l’argent ).

        En ce qui concerne l « ultra-libéralisme  » on a affaire en fait à une forme de dérive de nos vieux systèmes sociale-démocratie ( ou approchant ) dans lesquels l’état ( les gouvernements ) sont en connivence complète avec les grands groupes où sont installés les copains. Au mépris des citoyens que l’on s’efforce de diviser en groupe sociaux pour mieux les combattre . La notion de groupe sociaux est anti-libérale par essence.

          +2

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      • Yenmarre // 17.05.2018 à 13h45

        On peut aussi penser que le vrai libéral est quelq’un qui ne veut vivre que par ses efforts et ainsi jouir de sa totale liberté. Ce genre de libéralisme n’a peut-être pas pour but unique l’argent, mais ne pas devoir passer sous des fourches quelconques.
        Cela existe ce genre d’hommes.

          +3

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        • RGT // 17.05.2018 à 20h38

          Ne pensez-vous pas que vous confondez avec l’anarchisme?

          Vous me répondrez qu’au départ, les idées de base étaient assez proches. ensuite, le libéralisme a dévié sur un accaparement de richesses sans limites tandis que l’anarchisme se concentrait sur le développement harmonieux d’individus autonomes qui étaient liés par des relations équitables et collaboratives.

          La propriété des biens d’usage est totalement conforme avec les principes de base de l’anarchie. Proudhon, bien qu’il fût l’auteur de « la propriété c’est le vol » (en fait il parlait de propriété spéculative et rémunératrice) insistait sur la nécessité pour un homme libre d’être propriétaire de ses biens d’usage fondamentaux : Son logement, son outil de travail, …).

          Le libéralisme actuel défend surtout la propriété spéculative et rémunératrice et va à l’encontre de toute équité sociale : Cette boulimie de profits entraîne obligatoirement l’obligation, pour être satisfaite, de spolier les revenus du travail des plus faibles pour faire croître les profits personnels.
          Les ressources financières sont limitées (comme les matières premières).
          Si on souhaite « réussir » il faut obligatoirement s’octroyer une plus grosse part du gâteau, au dépens des autres…

            +7

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          • Sandrine // 18.05.2018 à 07h53

            Pas de confusion avec l’anarchidem. Filiation.
            Ce que l’on appelle libéralisme aujourd’hui est un neo-liberalisme qui est en réalité le faux-nez de la defense d’un ordre social inégalitaire (darwinisme social). La liberté est instrumentalisée au service de la loi du plus fort. Elle ne vaut pas « en soi » (sinon les neo-liberaux seraient bien obligés d’admettre que la liberté sans l’égalité (économique) n’a pas de sens, ce que précisément ils refusent )

              +1

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  • Ayudar // 17.05.2018 à 07h53

    Vraiment très bien écrit. Merci.

      +8

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  • BA // 17.05.2018 à 07h54

    La France est en train de suivre la voie des Etats-Unis.

    Dans quelques années, en France, nous vivrons comme les étatsuniens vivent aujourd’hui.

    Jeudi 17 mai 2018 :

    Etats-Unis : les Américains de plus en plus nombreux à dormir dans leur voiture. 40 % d’entre eux ont un emploi.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/etats-unis-les-americains-de-plus-en-plus-nombreux-a-dormir-dans-leur-voiture_2755549.html

      +23

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    • patrickX // 17.05.2018 à 10h08

      à noter que le taux de chômage aux USA est inférieur à 5%
      si ils continuent à bidonner les chiffres ils vont avoir un taux de chômage négatif.

        +19

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  • Owen // 17.05.2018 à 08h49

    Macron ceci, Macron cela… Pour l’instant on est toujours dans un trou d’air, sans voir ce qui peut nous raccrocher.

    La campagne présidentielle a montré qu’un programme de marketing fonctionne mieux qu’un programme de projet.

    Les législatives ont montré (en tout cas pour l’instant), que la droite et la gauche ne sont que des ombres. Entre le programme de vente aux enchères du pays en cours et le FN, la droite n’a plus d’espace. La machine à rêve de gauche ne marche plus, on connait le tour de magie; la FI se nourrit pour l’instant de l’anti macronisme, mais reste suspectée de promettre la Lune.

    Avec la fin (en partie) des professionnels de la politique à l’Assemblée Nationale, on pouvait espérer que des élus de la société civile remettraient la main sur les fondamentaux de la vie en société, les évidences. Après le temps de rôdage, on constate finalement que ces civils à l’Assemblée Nationale ne sont que somnambules, sans capacité aux réflexes essentiels. Ils viennent encore de voter une chose que la population ne comprend pas: l’absence de l’interdit clair contre la pédophilie.

    Macron n’est pas la cause, il est un symptôme, un révélateur et même l’inévitable.

      +5

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    • RGT // 17.05.2018 à 20h58

      « on pouvait espérer que des élus de la société civile remettraient la main sur les fondamentaux de la vie en société, les évidences. »…

      Les « élus de la société civile » se sont présentés sous l’étiquette « En Marche » et ils ont TOUS signé avec leur sang un CONTRAT (pacte) avec manu en personne dans lequel ils s’engageaient à approuver TOUTES ses décisions sans condition, sous peine d’être « répudiés » immédiatement par l’assemblée.

      Ce « contrat » est d’ailleurs parfaitement ILLÉGAL mais ne change pas beaucoup des pratiques des partis « classiques » dans lesquels les « élus » qui se présentent sous l’étiquette d’un parti ont l’OBLIGATION de suivre les consignes de ce parti sans émettre la moindre contestation (si ce n’est pour amuser la galerie et donner aux électeurs l’impression de « courants divergents » au sein de l’appareil politique).

      Dès qu’il y avait le moindre projet réellement important, TOUS les « élus » du parti doivent approuver la ligne du parti sans la moindre contestation.

      C’est bien cette stricte qui a permis à certaines lois de passer car la « logique des partis » imposait aux « élus » de voter en laissant de côté leur « âme et conscience » ou en trahissant leurs électeurs…

      Ensuite, on s’étonne des « alternances » ou des « surprises » suite aux élections.

      Les électeurs ne votent désormais plus POUR un candidat ou un parti mais CONTRE ceux qui les ont trahis à maintes reprises…

      Bref, il continuent à voter avec leurs pieds sans réfléchir.

        +3

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      • Owen // 18.05.2018 à 04h50

        [sous peine d’être “répudiés” immédiatement par l’assemblée]

        Non. Ils peuvent être répudiés par le parti, pas par l’Assemblée. Un député peut quitter un groupe parlementaire et continuer à siéger (comme Jean Michel Clément). 15 députés qui ont quitté un ou des groupes parlementaires peuvent créer le leur, le déclarer, désigner le président du groupe, disposer du temps de parole réglementaire, siéger aux commissions… Sur 308 députés LRM, ce ne sont pas le possibilités qui manquent. Cela m’étonne d’autant plus que les chefs d’entreprises et auto-entrepreneurs, supposés être de caractère indépendants et à prendre des initiatives, sont surreprésentés.

        http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/detail/(legislature)/15/(num)/139
        Dans ce lien, Philippe Folliot, député LRM a voté contre une loi sur le hydrocarbures. Il n’a pas été répudié. Et si vous cherchez sur le site Ass Nat, vous trouverez d’autres votes de la LRM, rares mais qui existent, contre des textes de lois. Le contrat interne au groupe LRM est un moyen de pression, chantage, négociation, pas un mode d’emploi automatique.

        Ce que votre commentaire ne dit pas, c’est que ce groupe parlementaire est majoritaire. Il a la caractéristique d’être formé en majorité de personnes issues de la société civile. Qui ressemblent plus à des moutons qu’à des citoyens démocrates. Ce qui veut dire que la majorité des français est particulièrement moutonnière, en tout cas rien ne dit l’inverse. Une découverte qui ne date pas de Macron.
        Ce que je suggère dans mon commentaire n’a rien d’agréable à constater, mais ce n’est pas avec des mauvaises analyses que le système pourra évoluer.

          +1

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  • Alfred // 17.05.2018 à 08h51

    En résumé il est reproché à Macron d’etre omnubilé par la grandeur et le faste, de se réver en « grand » de se monde et de mepriser au plus au point le peuple. Et tout le monde de s’indigner de son mépris. Ce mépris est existe bien sûr et il suinte par toutes ses pores. Mais que vaut il? Rien tant il est ridicule. Car Macron lui même est pathétiquement ridicule. Cette grandeur est toute faite de faux semblants et ce faste de carton pâte. Il n’y a aucune grandeur là où il n’y a pas d’autonomie. Et Macron le sait très bien, qui prend ses ordres. Son mépris attavique le rend mauvais comedien et il profite matériellement de sa position mais je ne pense pas qu’il y ait d’illusion de grandeur autre que feinte (ou alors il est fou), puisqu’il s’attelle chaque jour à saper tous les moyens de cette grandeur. C’est un fossoyeur qui profite de la carcasse avant de jouir d’une retraite de laquais, pas un petit tyran qui se rêverait en Napoléon (comme on voudrait nous le faire croire). (Encore moins un homme d’État qui enverrait paître ceux qui l’ont amené au pourvoir pour accomplir un destin. Un simple petit employé, comme un « CEO »).

      +32

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    • Le Rouméliote // 17.05.2018 à 11h27

      Très juste, mais on ne peut pas balayer l’hypothèse selon laquelle il est fou. Il présente en tout cas une série de symptômes d’une atteinte psychiatrique réelle du style pervers narcissique.

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      • Seth // 17.05.2018 à 17h09

        Je n’irais peut être pas jusque là mais le fait que le petit élève ait épousé sa maîtresse, sa supérieure, celle qui détient le savoir, n’a pas du se faire sans quelques contre coup sur la personnalité.
        Ce type est physiquement glacial, il a un regard vide de robot, il est inexpressif ou plutôt tout ce qu’il semblerait exprimer, il le joue.

        Et le problème c’est qu’il n’est pas dans son 3 pièces mais qu’il est à la tête d’un état.

        La psychologie et la physiognomonie devraient permettre d’en dire beaucoup sur lui.

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    • herve_02 // 17.05.2018 à 11h57

      Je ne sais pas s’il est fou, moi je dirais que c’est juste un abrutis normal des plus classique, comme il en existe de nombreux.
      Bien entendu, il a un PROJEEEEEEEEEEEEEEEEET, comme en ont tous les petits malfrats qui de rapines en rapines rêvent du grand coup qui changera leur vie. Mais ce projet est toujours repoussé car rien ne fonctionne comme prévu.
      Chaque massacre de ce que fut l’état social (et qui a porté la france à sa position actuelle) n’apporte pas le bonheur et tout continue comme avant, en pire pour les simples. Alors il faut encore massacrer un autre truc pour essayer de voir le fantasme se réaliser…. en vain.
      Il me fait penser aux petits managers des enseignes qui se sentent une responsabilité, portés par les séminaires d’entreprises ou ils sont payés en motivation, et qui pour paraître lors de la prochaine réunion, massacre le vivre ensemble au sein de leur point de vente pour gagner 3 francs 6 sous alors que la chaîne dépense des milliards inutilement dans de mauvais investissements.
      Le ravi de la classe que l’on a mis là juste pour massacrer et mettre le pays a feu et a sang. D’ailleurs sa seule réponse est d’envoyer les CRS frapper les gens. Nous ne sommes pas en dictature parce qu’on a le droit de dire que l’on est pas content, mais pas trop fort. Si on le dit trop fort, on se fait taper dessus.

        +15

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      • Alfred // 17.05.2018 à 13h10

        Non non. Justement c’est même pas le ravi. Il n’y croit aucunement. Juste un grand menteur de plus. C’est pire.
        Je préfèrerais le ravi. Se faire passer pour l’imbécile de service c’est.’eur dernière défense quand ils sont acculés mais ce sont simplement des bandits cyniques et manipulateurs. La corde est la réponse, pas l’HP.

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  • Max47 // 17.05.2018 à 08h53

    Je ne crois pas du tout que Macron ait des fantasmes et / ou une perception littéraire des choses, et encore moins une vision (fût-elle détestable) de et pour la France. Tout cela est juste un vernis, de piètre qualité d’ailleurs, par dessus l’essentiel : un prosaïsme forcené (typique des petits bourgeois) et un cynisme sans limite (typique des grands bourgeois).

      +18

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    • vert-de-taire // 17.05.2018 à 10h57

      En effet, je pense que Macron obéit (volontairement) à ses mentors aristocratiques : il faut donner au peuple des symboles, de bonnes paroles pour le satisfaire tout en le trompant (tant que ça marche on le fait et quand ça ne marche plus on fabrique un événement préempteur (de diversion) que les médias aux ordres popularisent d’autant plus complaisamment qu’ils sont de mèche). Et les corps intermédiaires qui pensent et qui excitent le peuple doivent être écartés.
      C’est peut-être du cynisme petit bourgeois mais d’abord un acteur, un valet au service du grand capital.
      Rien de plus ou de moins. Une stratégie de communication élaborée pour tromper, pour anesthésier.
      Comme d’habitude depuis pas mal d’années mais avec un peu plus d’expérience accumulée (Chirac fracture sociale, Sarko, Hollande idem revu) grâce à un jeune, brillant, propre, avenant, choisi pour toutes ces qualités d’aspect et de rhétorique.
      Il faut masquer la catastrophe financiaro-capitaliste de perte de rendement et débouchés.
      La solution étant de devoir appliquer les méthodes coercitives (dette irrécouvrable-chantage-violence) en usage dans le tiers-monde aux pays développés indociles.
      C’est pas simple mais avec une propagande très élaborée et massive, ça passe – pour le moment.
      Mais attention cette violence inhérente au capitaliste s’amplifie ET se rapproche lentement (cf Chypre, Grèce, Espagne, Portugal).

        +7

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      • Seth // 17.05.2018 à 17h23

        Rastignac a suivi un mentor, aristocratique par un autre côté. C’est Vautrin qui lui a enseigné comment on devait s’y prendre pour se placer….

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    • sassy2 // 17.05.2018 à 13h23

      Je pense au contraire qu’il est illimuniné (…) car trop jeune. Fait pensé à un ancien curé type Fouché
      Il devrait être interdit à son age d’être président (je suis pour des interdictions plus générales… lol)

      Me fait penser à sarkozy, mais en plus capable, mes pronos:
      divorce de cecilia (sarko ayant « volé » cecilia à Jacques martin)
      remariage avec une actrice ou grande fortune
      soit president de l’eurss soit d’un gros carlyle à 50ans (comme le frere sarko, mais nico ou DSK ont évidemment 100% échoué sur ce point )

        +1

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  • Marie // 17.05.2018 à 09h19

    Plus qu’ahurissante, cette déclaration est bien triste et démontre – si besoin est est-l’immaturité culturelle petit bourgeois- du président ( si mal élu, on l’a oublié, et c’est une faille de nos institutions). Les chefs d’Etat qui ont marqué l’Histoire ne sont pas si nombreux, et le directeur honoraire du « Monde diplomatique » en a rencontré un ; les réponses à ses questions (sans tabou) font l’objet d’une « biographie à deux voix », la seconde étant celle de Fidel Castro.Un monument.

      +12

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  • douarn // 17.05.2018 à 09h28

    Bonjour
    très bon texte avec un bémol cependant : le terme aristocratie n’est pas utilisé à bon escient, je crois.
    C’est peut être de la pinaillerie mais en ces temps de novlangue généralisée, peut être est-ce important de rappeler qu’aristocratie signifie « les meilleurs exercent le pouvoir ». Aristocrat(i)e est donc employée à tort pour désigner la noblesse et les élites actuels car on n’hérite jamais « organiquement » de la valeur (probité, intelligence, sens du bien commun, …) de sa lignée, par contre du sens de la préservation de ses intérêts de caste, ça c’est plus sûr.

    Il me semble qu’il faut s’intéresser aux généalogies et aux cadres socio-culturels des élites qui nous sont présentés aux suffrages. Celui de M. Macron est intéressant. Autre exemple, on peut apprendre que Jacques Bardoux, farouche anticommuniste et grand père de Valérie Giscard d’Estaing, à voté en faveur de la remise des pouvoirs à Pétain et a été membre du Conseil national instauré par Vichy. On peut imaginer la logique incitant VGE à mettre en place la french american fundation en rempart aux idées socialisantes des années 60-70. FAF dont la branche des young leaders formatant actuellement largement nos élites aux thèses néolibérales sans qu’il ne leur soit possible d’envisager d’autres paradigmes.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Bardoux

    Bref, on ne peut pas voter pour un candidat sensé assurer la préservation/fructification des biens communs sans avoir soulevé un coin du voile recouvrant le logiciel profond du fonctionnement du dit candidat. C’est à ce prix, je crois, que l’on sait si l’on a à faire à un élite ou un aristocrate, c’est à dire au meilleur d’entre nous pour assurer le bien commun. Poutine serait il un aristocrate ? 😉

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    • Marie Colin // 17.05.2018 à 11h10

      Certes, ne pas oublier la « forma(ta)tion » desdits « young leaders » par laquelle EM a été adoubé par les pires cyniques criminels états-uniens comme beaucoup d’autres – encouragés ensuite à aller déstabiliser leurs propres pays de l’intérieur avec des « révolutions colorées » : ex. les putschistes néo-nazis et assumés comme tels en Ukraine.
      Il y avait aux USA il y a quelques années un mouvement « Code Pink = révolution rose » ainsi nommé par dérision et dont les manifestations étaient très inventives et proches de « Not in our Name=pas en notre nom » pour dénoncer les ingérences US dans le monde !
      Et voici comment un misérable fat sans convictions autres que l’arrivisme qui le caractérise peut arriver à la tête d’une « démocratie » occidentale comme n’importe quelle autre marionnette installée ici et là par les mêmes US à coup de millions d’euros.
      Et gare à ceux qui résistent pour la défense de leur pays – même s’ils ne sont pas non plus des anges… ils seront vilipendés par tout ce que les occidentaux comptent de mafias libérales-militaristes et de leurs « journalistes embedded » : c’est un peu moins voyant que le Plan Condor des années 1970 (à l’époque l’instrument était l’école des militaires installée au Panama et dans laquelle se sont notamment illustrés les tortionnaires français, soyons fiers !) mais ça fait quand même beaucoup de victimes (ex. le Venezuela, mais aussi le Honduras dont le président régulièrement élu a été chassé il y a quelques années mais dont personne ne parle – étonnant, non ?)

        +9

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    • Moussars // 17.05.2018 à 11h14

      Micron et Philippe ont suivi la même formation des Young Leaders : promotion 2012 de mémoire…
      Il ne faut pas mésestimer les conséquences psychologiques sur un gamin de 15 ans et de sa « déniaiserie » et de l’absence totale de poursuites au pénal contre la personne adulte qui avait autorité sur lui (voir C. P.). Et en plus, il bénéficia d’une (énorme) exemption à la carte scolaire que mon enfant n’a pas reçu lui…
      Comment alors ne pas se sentir au dessus des autres ?

        +13

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      • Seth // 17.05.2018 à 17h28

        Alors là, je vous arrête…. La déniaiseuse était une femme…… 😉
        Je n’ai jamais entendu parler de pédophilie femme sur garçon…..

        Nan…. je dis ça pour rire.

          +2

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    • Sandrine // 17.05.2018 à 12h13

      Oui la France a changé à partir de la présidence de VGE.
      VGE, n’est- ce pas lui d’ailleurs qui a remis la France à l’heure allemande ? Tout un symbole.

        +5

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      • moshedayan // 17.05.2018 à 18h40

        Les maux de la France ont commencé bien avant le président actuel, bien d’accord avec vous, l’heure d’été une belle stupidité d’une « pensée petite qui se voulait « pragmatique ». Qui se révèlait dès la 2e année une fumisterie, mais comme dit Owen « Macron n’est pas la cause, il est un symptôme, un révélateur et même l’inévitable. »
        Après on peut dire, médire, parler indéfiniment sur votre président Macron; et même s’il a été élu par une « minorité » de suffrages du corps électoral, il l’a été… Aux Français de savoir s’ils veulent attendre ou présenter une note avant. J’en reste à Joseph de Maistre : « Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite » et j’ajouterai Macron reflète en soi un mal bien identifié « l’arrogance » française

          +3

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      • lon // 17.05.2018 à 18h48

        VGE voulait ralentir le rythme de la Marseillaise , ça devait sonner trop populo-gaulois pour lui , trop saucisson/vin rouge .
        Pour compenser un cabinet marketing lui a suggéré la pratique de l’accordéon … allez Yvette !
        https://www.youtube.com/watch?v=-Unr3rZNHzM

          +2

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  • lon // 17.05.2018 à 09h46

    OÙ l’on apprend que d’après Macron , il y a une  » égalité réelle » … M le Président vous pouvez développer s’il vous plait ?

    Autrement un passage de ce texte m’a particulièrement  » parlé » , comme on dit
    « … Et pendant que les managers des entreprises sont absorbés dans d’interminables réunions où rien ne se décide, les petites gens font tourner le pays… »

    La culture managériale, ou le narcissisme appliqué à la stratégie d’entreprise .

      +3

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  • Toff de Aix // 17.05.2018 à 09h54

    J’ai fait hausser plus d’un sourcil ici et là en reprenant l’idée chomskyste selon laquelle ces individus sont identiques aux bolcheviques. Ils ont cette même arrogance de croire que la plèbe, les masses, sont incapables de se gouverner elles-mêmes. Ce même dédain qui les autorise à penser qu’il faut une petite caste, une poignée d’élus, une »élite », pour diriger les grouillauds, ceux d’en bas, cette plèbe qui serait incapable de prendre les bonnes décisions, incapable de « saisir les enjeux ».

    C’est le même mécanisme qui conduit aux pires déviations autoritaristes.

    Quand je vois un Sarkozy mettre en place le traité de Lisbonne, quand j’entends une ministre dire que jamais, il ne faudra soumettre la question européenne à référendum en France, que je vois la morgue d’une députée EM disant que « oui, c’est difficile de perdre 5 euros par mois, mais tout le monde sait qu’il faut faire un effort » et que dans le même temps, elle vote, avec la bande de nantis qui lui sert de majorité à l’assemblée, la suppression de l’isf et de l’exit tax… Je me dis que le peuple français est bien gentil, vraiment bien brave de ne plus broncher et de baisser la tête comme cela. Je me dis aussi que les fourches gagneraient à être ressorties de temps en temps. Non pas pour souhaiter forcément que l’on s’en serve, mais pour faire disparaître cette expression de mépris de leur visage.

    Pour les faire redescendre un peu sur terre. Si c’est encore possible ? Il n’y a, hélas que dans le rapport de force que ces gens-là tendent à retrouver un semblant de considération pour leurs administrés et, excusez du peu, à les reconsidérer en tant qu’êtres humains à part entière.

      +39

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    • vert-de-taire // 17.05.2018 à 11h16

      D’accord. Et j’ai ce même sentiment de surprendre les gens par de tels rapprochements.
      Les méthodes de nos activistes capitalistes ressemblent étrangement à celle des dirigeants soviétiques (je vise plus large et moins précis). La propagande EST un moyen d’action privilégié.
      Il en est de même de la surveillance/espionnage totale, de tout et tous.

      Dans ces 2 pratiques (propagande massive et espionnage massif),
      les grands principes démocratiques sont bafoués, la tendance totalitariste prégnante.
      (et je le rappelle malgré qqs contradicteurs, le risque fasciste plus grand.)

      C’est notre capacité à en prendre conscience, à le partager, à s’organiser contre, qui déterminera la suite.
      Il y a urgence à s’y préparer vue la fragilité de nos économies-institutions-vies.

        +2

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      • moshedayan // 17.05.2018 à 22h32

        Pas d’accord du tout sur ce raccourci, quand on a vécu en URSS, assez longtemps et vraiment comme un Soviétique . Rien de comparable entre les dirigeants brejnéviens et les libéraux macroniens où autres. Le seul point comparable est, peut-être, le fonctionnement de l’UE-Bruxelles et l’URSS est encore pas sur tous les plans : dogmatisme, rigidité et propagandes oui, pour le reste trop compliqué pour moi.

          +2

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  • vert-de-taire // 17.05.2018 à 10h00

    « Mais ses aristocrates, ses généraux, furent tous plus lamentables les uns que les autres et s’empressèrent ensuite de porter Pétain au pouvoir (De Gaulle et une poignée d’autres exceptés). La mythologie contemporaine interdit aujourd’hui de citer la longue liste des hauts fonctionnaires et des conseillers d’Etat qui, le 11 juillet au matin, ont parié sur Pétain et l’ont rejoint comme un seul homme pour réformer autoritairement le pays. »

    Ils ne furent pas lamentables mais défendirent la logique de leur classe de propriétaires faisant fructifier leurs biens et/ou la classe des élites au service des propriétaires.
    L’empressement autour de Pétain et donc de l’acceptation de l’armistice fut l’occasion de se débarrasser de la gueuse. La transition démocratique de gauche (de 1936) a terrorisé cette élite. Pétain était le moyen de reconstruire un pouvoir fort et clairement pour certain c’était une revanche contre la Révolution et ses soubressauts récents. Enfin la Droite élitiste allait reprendre le dessus. On voit donc combien la haine pour le peuple et de ses hérauts aveuglait une aristocratie (et/ou chefs d’industrie) en pactisant avec Hitler – qui mettant au travail des millions de gens, collaborait avec le grand capital, satisfait de rompre avec la crise économique (réparations et restrictions industrielles – inflation ..).
    En finir avec le risque démocratique pour faire tranquillement des affaires détermine logiquement le soutient aristocratique (=élitiste ici) au pétainisme..
    Exactement comme la guerre en Irak soutenue par (presque) TOUS les riches patrons de multinationales du monde (cf documents d’époque et autres publications). L’intérêt personnel de la classe des ultra-riches prime toujours sur tout le reste (dévastations planétaires). C’est ce qui la différencie de la classe des travailleurs qui se laissent convaincre … Typiquement ce que réussit (pour l’instant) le macronisme…

      +7

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    • patrickX // 17.05.2018 à 12h17

      « transition démocratique de gauche  »
      N’oublions pas que la même gauche a voté les pleins pouvoirs à Pétain et que les membres des différents gouvernements de Vichy venaient principalement de cette gauche ( SFIO, CGT, radicaux … ). Mon préféré est Doriot ( ex-PCF ) et créateur de la LVF 🙂

        +6

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  • calahan // 17.05.2018 à 10h23

    Ah ce Macron,

    un jour que j’errais sur internet je suis tombé sur un extrait de ses discours que j’ai pris la peine d’ écouter.
    C’était une excellente idée pour au moins deux raisons :

    D’abord j’eus la chance d’apprendre de nouveaux mots dont je ne connaissais ni l’existence ni le sens.
    Ma première réaction fut de me dire « et bien en voilà un érudit ».
    Ensuite lorsque je reprenais le fil des phrases de ce zélé orateur en y intégrant le sens des mots qui m’étaient inconnus je me suis aperçu que ces phrases n’avaient pas vraiment de sens, ni rhétorique, ni symbolique, ni métaphorique, rien, nada, nothing, le vide… .

    Il n’était rien d’autre qu’un imposteur, un médiocre en mouvement , un de plus comme en enfantent tant ces temps actuels ou la bêtise est mise en spectacle de manière permanente comme une injonction à faire croire que l’on est grand alors que l’on est tout petit.

    Les mois qui allaient venir en apporteraient une criante démonstration.

      +16

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  • R.C. // 17.05.2018 à 10h42

    VGA aussi se rêvait en monarque mais il lui manquait l’art du comédien. Il n’avait pas eu, lui, une madame Trogneux pour éveiller ses jeunes sens aux plaisirs de la scène, à ses postures et à tous les personnages auxquels on peut s’identifier le temps d’une pirouette cabotine.

    Ceci étant posé, il faut admettre que le « cas Macron » décrit dans l’article n’est pas une grande nouveauté. C’est même un type de personnalité qui existe depuis longtemps. L’intrigant astucieux qui profite de toutes les failles et aspérités du système en vigueur pour se hisser au dessus des autres et assouvir ses rêves de fortune, de gloire ou de puissance, on connaît depuis des millénaires (le monde marchand en regorge..).

    La question est: pourquoi, fort de ses expériences historiques, le peuple le plus intelligent (sic) de la terre a quand même élu un Macron ?…

    Admettons (mouais) qu’au deuxième tour les électeurs se soient sentis cruellement piégés et n’aient voté Macron que pour conjurer l’horrible menace dépeinte par le concert médiatique. Soit. Mais aux législatives, les citoyens zélecteurs avaient toute latitude pour choisir qui ils voulaient. Au lieu de ça, ils ont persévéré et récidivé en donnant un blanc-seing au brillant énarque banquier d’affaires qui les avait charmés par ses beaux yeux bleus, son imperceptible cheveu sur la langue et sa manière toute personnelle de donner raison à tout le monde.

    Il est là le mystère, le point à éclaircir. Pourquoi cette constante dans l’histoire à porter inconsidérément – et si répétitivement – au pouvoir (local ou national) des guignols, des cyniques ou des pervers qui n’ont pas d’autre ambition que de satisfaire leur propre ambition au mépris de ceux qui leur ont remis les clefs ?

      +8

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    • herve_02 // 17.05.2018 à 12h08

      Parce que les élections se passent en même temps, à dessein. Et que le président élu à TOUJOURS un avantage aux législatives qui se passent en même temps.

      Si les législatives se passaient 1 ans après, les président n’auraient plus jamais de majorité, car tous, et en temps de crise c’est encore pire, massacre le modèle social car ils viennent TOUS d’une caste qui contribue au modèle social et qu’ils n’ont pas l’impression d’en bénéficier.

        +7

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      • s // 17.05.2018 à 18h59

        Merci qui ? Merci Jospin !

          +4

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    • douarn // 17.05.2018 à 12h57

      Bonjour R.C.
      « Pourquoi cette constante dans l’histoire à porter … au pouvoir (local ou national) des guignols, des cyniques ou des pervers qui n’ont pas d’autre ambition que de satisfaire leur propre ambition »

      On ne porte pas au pouvoir les meilleurs d’entre nous, on porte au pouvoir nos représentants par le suffrage de la « majorité ». Notez le terme « majorité » entre guillemet. Notre représentant, en la personne du Président Macron, a été élu par moins de 20% des inscrits. Quelles que soient les élections, en définitive, c’est les niveaux d’abstension et des votes blancs qui sont en passe d’être les réels reflets de ce qu’est l’opinion de la majorité d’entre nous au sujet des élites qui nous sont présentés à chaque élection.

      Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » (Discours du 7 septembre 1789, intitulé préciséement : « Dire de l’abbé Sieyes, sur la question du veto royal : à la séance du 7 septembre 1789 » cf. pages 15, 19…)

        +1

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      • R.C. // 17.05.2018 à 17h36

        Les représentants, c’est bien là que réside le problème. Ils ne « représentent » rien du tout ! Ils captent seulement une parcelle du pouvoir et, « au nom du peuple », ils font avancer leur vision personnelle – ou celle de leur parti (longtemps, le PCF s’est arrogé l’exclusivité de ce qu’étaient les attentes du peuple en définissant arbitrairement ce qu’étaient celles-ci) .

        D’un point de vue constitutionnaliste je comprends bien l’intérêt de la « nullité de tout mandat impératif » en matière d’élection des représentants de la nation. Mais cela suppose, chez ces mêmes représentants, un niveau élevé de vertu, un souci du bien commun qui prime toute autre préoccupation.
        Et là le bât blesse.
        L’affiliation à des partis et à la logique partisane des appareils l’emporte plus que fréquemment sur toute autre considération. Sans parler des ambitions personnelles carriéristes de nombre d’élus….

        En parallèle, la démocratie suppose également de la « vertu » chez les citoyens électeurs et un certain niveau d’éducation (rien à voir avec une prétendue « élite » sortie de l’ENA ou des grandes écoles).

        Or là encore le bât blesse. L’oligarchie précédente qui a accédé au manettes du pouvoir (législatif ou exécutif) a, depuis un bon demi-siècle, toutes orientations politiques confondues, activement promu « la fabrique du crétin » ! Tout ce qui favorise la culture et l’autonomie intellectuelle du citoyen – au risque de son opposition à une pensée dominante, conformiste et politiquement correcte – est suspect. Programmes scolaires et politique des médias vont dans ce sens.

        Bien sûr, il peut y avoir des sursauts, comme en 2005, mais très vite le système au pouvoir étouffe les velléités de véritable expression démocratique. Pendant que les médias enfument l’électorat (analyses foireuses et biaisées, spectacle, éloge de la surconsommation) les oligarchies s’activent pour maintenir leur emprise.

        L’analyse détaillée de la campagne présidentielle (en partant des évènements de 2016, prolongés jusqu’à ce jour) ne ferait que mettre en évidence cette volonté d’empêcher l’électeur lambda de réfléchir et le contraindre à faire des choix dictés par ses émotions.

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        Alerter
  • BA // 17.05.2018 à 12h28
    • Chris // 17.05.2018 à 13h45

      Une bombe ? Pas vraiment : la France radote.
      Sauf qu’en 2017, elle respecte enfin la règle des 3% (avec quels artifices comptables est une autre question !) et raffermie par ce résultat, demande à l’Allemagne de faire des concessions.
      Or l’Allemagne, tout le monde le sait, ne changera pas une virgule de sa politique mercantile tant que l’Euro/DM convient à son économie.
      A voir les dégâts que feront prochaines sanctions et barrières douanières US sur son économie. Là, elle devra bouger.
      Mais dans tous les cas, la France est cuite ! L’Allemagne prendra la direction de l’UE grâce à son industrie développée alimentée au gaz russe, sa main-d’oeuvre post-soviétique formée et sous-payée… et débarrassée du poids politique que constituait le Royaume-Uni ante-Brexit.

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      • patrickX // 17.05.2018 à 14h00

        et l’UE pourra prendre son vrai nom : le IVème Reich
        l’Allemagne a juste perdu 70 ans.

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  • openmind // 17.05.2018 à 13h09

    Ils m’énervent ceux qui font semblant de découvrir Macron alors qu’il suffisait de bien le regarder dès le départ… »tous les jeunes devraient rêver d’être milliardaire » et toutes ses accointances avec les milieux financiers dont le sort des pauvres n’est même plus une condition d’accès au Paradis mais une variable d’ajustement de leur plus grand profit et qu’ils soient leur compatriote leur importe peu…soit Macron a raison et on ira mieux après la souffrance (promesse de campagne sur la réforme de l’UE qui n’aura pas lieu) soit Macron a tort et on souffrira de plus en plus et là on verra si le petit Français moyen qui souffre se fera aussi facilement manipuler comme en 2017. Mais on va souffrir dans tous les cas.

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    • Alfred // 17.05.2018 à 13h14

      C’est clair; c’est à sa manière celui qui a le moins trahi. C’était limpide dès le début. Cela ne rend pas l’épisode moins douloureux.

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  • sassy2 // 17.05.2018 à 13h11

    Article prodigieux.
    Mais la baisse des 50e d’apl est supportée par le bailleur HLM , ce qui est une excellente nouvelle.
    L’un des problèmes de la F est qu’elle est devenue un hedge fund de HLM et d’autres actifs pourris

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  • aije // 17.05.2018 à 15h07

    La France n’est pas une espèce de syndic de copropriété, c’est un directoire chapeauté par un conseil de surveillance outre-Rhin.

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  • Kuma-San // 17.05.2018 à 15h52

    En vérité, la citation complète est encore plus odieuse, puisqu’elle instrumentalise le geste héroïque du Colonel Arnaud Beltrame…

    http://www.leparisien.fr/politique/beltrame-et-les-50-euros-d-apl-la-phrase-de-macron-qui-choque-07-05-2018-7703106.php

    Venant d’un individu qui n’a pas fait le service militaire (même si cela n’est pas de son fait, soyons honnêtes, étant moi-même d’une classe d’âge non concernée), ou qui, à défaut, n’a à ma connaissance aucune idée de ce que peut représenter le fait de devoir faire preuve de courage physique (face à des agressions, voire des attentats-je pense à l’affaire Marin ou à Lassana Bathily par exemple) convoquer de la sorte la mémoire d’un homme ayant fait preuve d’une abnégation physique et morale surhumaine relève d’une indécence sans limites.

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  • nico // 17.05.2018 à 16h37

    En fait ce qui est terrible c’est que dans le passé l’aristocratie et la bourgeoisie méprisait tout autant le peuple mais au moins il était au contact avec lui (au moins par ses domestiques) et surtout le pauvre était pauvre éventuellement pas la volonté divine et il ne fallait pas changer l’ordre des choses mais au moins on considérait que ce n’était pas sa faute. Aujourd’hui on a une élite plus nombreuse, qui n’a plus aucun contact avec les classes populaires et qui est persuadé d’être là uniquement par son mérite car il a fait de grandes écoles dont il a passé les concours et ne vient pas d’un milieu nécessairement extrêmement riche. Cette élite là n’a non seulement aucune idée de la façon dont vivre les classes populaires mais en plus considère donc que le pauvre est responsable de son état puisqu’il aurait très bien pu passer le concours comme lui mais ne l’a pas fait car pas assez intelligent ou trop paresseux. Cette élite là n’a même pas conscience qu’elle a réussit non pas par mérite mais parce qu’il a eu la chance d’être dans un milieu qui lui a permis de poursuivre des études ! Donc, pour cette élite, le pauvre est là non pas parce que c’est son statut mais parce qu’il l’a bien voulu, d’où un mépris de classe encore plus fort que dans le passé. J’ai été sidéré récemment d’entendre un patron de grande boite se vanter du fait qu’il était le parfait exemple de la méritocratie française, son grand père étant Berger dans les Pyrénées. Mais on l’on apprenait un peu plus tard que son père était Centralien !
    Macron, fils de médecin, est l’archétype de cette élite là. Mais je reste tout de même assez étonné de voir que des personnalités qui a priori ne sont pas complètement idiotes puisse à ce point être aveugle de leur propre statut dans le monde qui les entourent !!

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    • Gaby // 17.05.2018 à 17h47

      Il n’y a presque plus aucun contact entre les très riches et le peuple. Au moyen-Age, le seigneur mangeait dans la même salle que tous les habitants du château, ils se côtoyaient physiquement. Peu à peu, les nobles ont cherché à vivre entre eux en mangeant dans des pièces séparées, à s’isoler du menu fretin. Toujours cette même contrainte des autres qu’on cherche à fuir et qui finalement induit le délitement de tous les liens (c’est valable entre riche et pauvre mais aussi au sein des quartiers, de la famille…)
      Avant, il y avait aussi une notion de devoir associée à l’aristocratie qu’on retrouve très bien dans l’expression « Noblesse oblige ».
      L’illusion de la méritocratie (on gagne forcément à un jeu dont on fixe les règles et dont on est l’arbitre) a fait beaucoup de mal, car les nouvelles élites sont désormais persuadées d’avoir gagné leur place dans la société par leurs efforts et leur intelligence. Les rituels comme les classes préparatoires et les concours permettent de donner une consistance à l’illusion. Ainsi, elles ne doivent rien à personne, et les autres avaient qu’à mieux réussir pour être à leur place. Maintenant, elles vont profiter de leurs positions durement acquises. L’idée que le fort doit aider le faible paraît totalement ringarde aujourd’hui, voire absurde.

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    • Ben // 17.05.2018 à 22h40

      Très juste. Mais je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre conclusion.
      Bourdieu parlait de la bêtise de l’intelligence, dans je ne sais plus quel texte. Il me paraît évident que la plupart des éduqués supérieurs ayant accès aux postes de pouvoir sont complètement cons. Il faut se faire à cette triste idée qu’on est gouvernés par des nullités prétentieuses.

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  •  » déplorable »21 // 17.05.2018 à 18h02

    Je termine la lecture de : « Ou en sommes nous  » d’Emmanuel Todd ( Seuil 2017 )
    Extraits : page 476 Postcriptum
    – » l’éducation supérieure approvisionne inlassablement une classe supérieure qui, parce qu’elle est sélectionné par le mérite, se pense intellectuellement et moralement supérieure en droit. Cette supériorité est une illusion collective: L’homogénéité et le conformisme engendrés par le mécanisme de sélection ( Parcourssup, c’est moi qui rajoute !) produisent le paradoxe ultime d’un monde d’en haut sujet au repliement intellectuel, faiblement apte à la pensée individuelle; C’est ainsi qu’en un sens sociologique, on peut dire que le monde d’en haut est idiot et peu moral.  »
    Que voila là une belle illustration de l’article en question .

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  • Clotilde // 17.05.2018 à 19h16

    Excellent article! EXCELLENT! Vous peignez avec une extrême justesse la psyche de ce personnage qui s’embourbe dans son image surfaite, surmediatisée , et qui devient finalement une caricature grotesque de lui-meme. Il pue le mépris, il pue la superficialité… son bla bla bla est prétentieux et vide de sens, de vérité, UBU roi, ni + ni – !! C’est tellement triste de voir notre pays gouverné avec si peu d’intelligence, sans aucune sensibilité, ni humanisme… Le pouvoir est une chose bien trop sérieuse pour la laisser dans les mains d’un enfant gaté, – gâté dans les deux sens du terme- d’un fils á sa maman insécure, fantasque, mythomane. Bravo á vous en attendant, pour cette révision historique de la vérité!!

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  • bluetonga // 17.05.2018 à 19h29

    Beau texte plein d’ardeur et aux accents lyriques, mais que je trouve néanmoins un peu décousu. Les élites sont les élites, s’accaparent des privilèges, et quoiqu’il arrive, les justifient d’une manière ou d’une autre : par la force guerrière sous la féodalité, par la vertu divine sous l’ancien régime, par le mérite supposé depuis la révolution et l’avènement du libéralisme (politique puis économique). La légitimité a ses modes : au XIXème siècle, les entrepreneurs essayaient de se faire passer pour des rentiers, alors qu’au XXème, ce sont les rentiers qui essayaient de se faire passer pour des entrepreneurs (investisseurs à la rigueur). Peu importe la manière, l’important pour les puissants est de légitimer et pérenniser le statu quo : eux qui se servent les premiers à table et le reste qui se partage les miettes. De plus en plus de reste, de moins en moins de miettes.

    A chaque étape, le pouvoir effectif du monarque a diminué. Aujourd’hui, il n’est plus qu’une coquille vide, une façade, un prête-nom, un emballage. Macron, dernier avatar du genre, élu en vertu de l’image et de la communication, n’a pas besoin de programme ou d’idées propres. Ses propos sont sans intérêts, si ce n’est qu’il reflètent vaguement la vacuité de son expérience personnelle du monde (et en cela Verhaeghe a raison) et qu’ils laissent transparaître les intentions des marionnettistes. Quelle est sa part d’improvisation, jusqu’à quel point pense-t-il vraiment être celui qui tire les ficelles? Nul ne peut le dire avec certitude, mais comme il a été financé de toute pièce pour être élu, on peut imaginer que sa marge de manœuvre est limitée. Il n’est pas seul soit dit en passant, il ne pourrait réussir seul. Derrière lui, il y a des cohortes entières de politiciens ripoux prêts à marcher sous sa bannière et exécuter les basses œuvres en attendant mieux. Et s’il tombe, c’est l’un d’entre eux qui prendra sa place sur les écrans. Ce que Emmanuel Macron dit ou pense, au fond, ça n’a aucune importance.

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  • Yanka // 18.05.2018 à 06h04

    On se demande comment Macron fait pour supporter l’idée qu’il est le président d’un pays peuplé majoritairement de gueux. Sa vie depuis l’an dernier et une humiliation permanente.

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  • Charles // 18.05.2018 à 12h20

    Allons un peu plus loin. « ils ont effectivement besoin de 50 euros d’APL pour améliorer l’ordinaire »

    Heu… Non. Ils ont besoin d’un revenu décent afin qu’un individu puisse faire vivre sa famille sans aide sociale. Que la ou les personnes qui apportent le revenu puissent faire vivre leur famille avec la puissance de leurs bras, de leurs jambes, de leurs mains, de leur intelligence, de leur force de travail, s’ils le veulent.

    Actuellement, la faiblesse du Smic ne permet pas à une famille de 4 personnes dans certaines zones de vivre (sans même parler de vivre correctement) – et ce même quand les 2 parents travaillent.

    Moi, ce que je trouve le plus indécent, c’est qu’un homme ou une femme ne puisse avoir la fierté de prendre en charge sa famille, s’il le veut. Qu’au moins, il ait ça, sans dépendre de quiconque. Même si c’est dur. Je ne crache pas sur les aides sociales, elles sont absolument nécessaires dans le contexte actuel et même s’il était différent, il est évident qu’il y aura toujours des déshérités qui en auront besoin.

    Mais l’aide sociale actuelle, ces nécessaires 50€ (etc.), ça bafoue la dignité d’un travailleur qui travaille dur et qui devrait pouvoir vivre uniquement de son salaire. Ça veut dire quoi, qu’il a besoin de la solidarité nationale dans sa version « assistanat » ? Que son travail ne suffit pas ? Qu’il n’en a pas assez bavé ? Qu’il devrait se mettre auto-entrepreneur à ses heures perdues pour combler les euros manquants ?

    Le système actuel est castrateur et est calculé pour l’être. On castre l’individu en lui faisant croire qu’il est insuffisant. Et on le corrompt, en en faisant un profiteur. Ce faisant, il n’est plus citoyen. Ce qui est le but.

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    Alerter
    • R.C. // 19.05.2018 à 10h05

      Parfaitement d’accord avec votre point de vue. Dans le monde qui nous a été subrepticement imposé en quelques décennies, il ne suffit plus d’être travailleur et honnête pour s’assurer une vie raisonnable, voire simplement survivre !

      Le simple fait qu’il puisse exister des « travailleurs-sdf » est en soi un sujet de scandale qui démontre la saloperie et la perversité du « système ». Ce système qui non seulement ne régule rien (n’arbitre pas en faveur des faibles) mais prend clairement le parti des puissants, des injustes et des spéculateurs.
      La lente érosion (autoritaire) des salaires et la disparition progressive (programmée?) des emplois en France font qu’une majorité de Français se trouvent aujourd’hui dans une situation sans avenir. Une forte minorité est dans une vraie situation de grande pauvreté et une toute petite minorité (dont les hauts fonctionnaires « potes à Macron »…) explose les compteurs avec des revenus insolents.

      La France doit retrouver sa souveraineté politique, elle doit également retrouver sa souveraineté en matière d’activité économique créatrice d’emplois et de richesse. Mais il va lui falloir pour cela chasser les petits potentats, les technocrates parasites et les grosses oligarchies qui se sont emparées des leviers-clefs du pouvoir.

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  • demarest // 18.05.2018 à 21h30

    Bon article. Le problème c’est que cette analyse est juste et que ceux qui gouvernent notre pays n’appartiennent plus au même système organique que « le pleuple souverain ». Le mensonge commence a être un peu trop visible. C’est sinistre mais on n’a pas fini de rire jaune. Est ce que notre système sociétal peut produire aujourd’hui autre chose que ces mecs. ça va pas être simple de sauver les apparences bien longtemps. Pour ces forts en thème qui aiment tant se réunir, y va y en avoir du brain storming !

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  • Krystyna Hawrot // 20.05.2018 à 16h32

    Les allocations familiales font partie du système de distribution de richesse mis en place par le CNR. Donc on peut même dire qu’il y a des types, y compris Juifs, Polacks et Arméniens, qui sont morts pour ca! Pour que plus jamais on n’ai faim en France, qu’on ne meurt à la rue et qu’on ne crève à la porte d’un hôpital faute de pouvoir payer. C’est cela la vraie grandeur de la France. Je rêve d’une révolution bolchévique ou on mettrait Macron jusqu’à la fin de sa vie au RSA à 400 Euros dans un studio miteux et mal chauffé dans un quartier pourri (surtout pas un HLM). Là il comprendra combien ca vaut 50 Euros. Mais je suis d’accord que le but est de vivre de son travail et donc que les salaires soient décents et corrects.

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  • . // 21.05.2018 à 22h47

    Je partage l’analyse relative au sieur Macron et de ses comportements.
    S’agissant de la période 39/45 je désire faire une mise au point différente et compléte de celle qui nous est proposée:
    Les lendemains et la débâcle,l’armistice n’étaient que la réalisation d’un scénario.
    Des 1930 avec la crise économique s’est constitué un ensemble d’associations plus ou moins formalisées visant à la prise du pouvoir.
    Sous la forme secrète , synarchie, cagoule avaient pour but de rassembler élites,administratives,militaires,industriels,banques et partageaient avec leurs homologues allemands les idées nazies en ce qu’elles tout au moins, leur permettrait l’accès au pouvoir.
    La République ,la gueuse était honnie.
    Le maréchal Pétain était le président de la cagoule et sa personne fut choisie immédiatement.

    Je désire simplement dire que l’histoire de cette période n’est pas tout à fait celle qui est enseignée.
    Pour approfondir cette période lire les ouvrages de Annie Lacroix-Riz.professeur universitaire d’histoire et chercheuse en histoire.

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