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27.février.201927.2.2019 // Les Crises

Albert Einstein et le racisme

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Source : The Clio, 23-01-2019

Albert Einstein a visité l’Université Lincoln en 1946. Lincoln University a été fondée en 1854 sous le nom d’Ashmun Institute et elle est devenue l’université historiquement noire aux États-Unis pour délivrer des diplômes à ses diplômés. Le scientifique lauréat du prix Nobel a dit : « La séparation des races n’est pas une maladie des gens de couleur. C’est une maladie des Blancs. Je n’ai pas l’intention de me taire. »

Einstein donnant un cours de physique à l’Université Lincoln, un HBCU en Pennsylvanie.

[HBCU: Historically black colleges and universities. Les universités traditionnellement noires sont des institutions d’éducation supérieure aux États-Unis. Elles furent créées avant 1964 avec l’objectif de servir la communauté noire NdT]

De la Gazette de Harvard : « En 1946, le prix Nobel de physique s’est rendu à l’Université Lincoln en Pennsylvanie, l’alma mater de Langston Hughes et Thurgood Marshall et la première école en Amérique à délivrer des diplômes universitaires aux Noirs [Désigne leur université pour les étudiants qui en sont issus NdT]. À Lincoln, Einstein a prononcé un discours dans lequel il a qualifié le racisme de « maladie des Blancs » et a ajouté : « Je n’ai pas l’intention de rester silencieux à ce sujet. Il a également reçu un doctorat honorifique et a donné une conférence sur la relativité aux étudiants de Lincoln. » »

La raison pour laquelle la visite d’Einstein à Lincoln est si peu connue est qu’elle a été largement ignorée par la presse grand public, qui couvrait régulièrement les discours et activités d’Einstein. (Seule la presse noire a largement couvert l’événement.) La visite de Lincoln n’est également mentionnée dans aucune des biographies ou archives majeures d’Einstein.

En fait, de nombreux détails importants sur la vie et l’œuvre d’Einstein manquent dans les nombreuses études dont il a fait l’objet, et particulièrement en ce qui concerne son opposition au racisme et ses relations avec les Afro-Américains.

Fred Jerome et Rodger Taylor, auteurs de « Einstein on Race and Racism » [Einstein à propos de la race et du racisme] (Rutgers University Press, 2006), affirment qu’il faut reconnaître et corriger ces omissions. Jérôme et Taylor ont pris la parole le 3 avril lors d’un événement parrainé par le W.E.B. Du Bois Institute for African and African American Research. Sylvester James Gates Jr, professeur de physique de l’Université du Maryland, a également pris la parole lors de l’événement. [William Edward Burghardt Du Bois dit W. E. B. Du Bois est un sociologue, historien, militant pour les droits civiques, militant panafricain, éditorialiste et écrivain américain NdT]

Selon Jérôme et Taylor, les déclarations d’Einstein à Lincoln n’étaient nullement un cas isolé. Einstein, qui était juif, a été sensibilisé au racisme par les années de menaces et de harcèlement d’inspiration nazie qu’il a subies pendant son mandat à l’Université de Berlin. Einstein était aux États-Unis lorsque les nazis sont arrivés au pouvoir en 1933 et, craignant qu’un retour en Allemagne ne le mette en danger de mort, il décida de rester en acceptant un poste à l’Institute for Advanced Study à Princeton, New Jersey et devint citoyen américain en 1940.

Bien qu’Einstein ait été reconnaissant d’y avoir trouvé refuge, sa gratitude ne l’a pas empêché de critiquer les manquements éthiques de son nouveau foyer.

« Einstein s’est rendu compte que les Afro-Américains de Princeton étaient traités comme les Juifs d’Allemagne », selon Taylor. « La ville était strictement ségréguée et il n’y avait pas de lycée où les Noirs pouvaient aller jusqu’en 1940. »

La réponse d’Einstein au racisme et à la ségrégation dont il fut témoin à Princeton (Paul Robeson, né à Princeton, l’appelait « la ville la plus septentrionale du Sud ») fut de cultiver des relations dans la communauté afro-américaine de la ville. Jérôme et Taylor ont interviewé des membres de cette communauté qui se souviennent encore de la tête aux cheveux blancs et ébouriffés d’Einstein se promenant dans leurs rues, s’arrêtant pour discuter avec les habitants et distribuant des bonbons aux enfants locaux.

Une femme se souvient qu’Einstein a payé les frais de scolarité d’un jeune homme de la communauté. Un autre a dit qu’il a invité Marian Anderson à rester chez lui lorsque la chanteuse s’est vu refuser une chambre à l’auberge Nassau.

Einstein a rencontré Paul Robeson lorsque le célèbre chanteur et acteur est venu se produire au McCarter Theatre de Princeton en 1935. Ils ont découvert qu’ils avaient beaucoup en commun. Tous deux étaient préoccupés par la montée du fascisme et tous deux ont apporté leur soutien aux efforts visant à défendre le gouvernement démocratiquement élu d’Espagne contre les forces fascistes de Francisco Franco. Einstein et Robeson ont également travaillé ensemble sur la Croisade américaine pour mettre fin au lynchage, en réponse à une recrudescence des meurtres raciaux alors que les soldats noirs rentraient chez eux après la Deuxième Guerre mondiale.

L’amitié de 20 ans entre Einstein et Robeson est une autre histoire méconnue, selon Jérôme, mais cette omission pourrait bientôt être rectifiée. Un film est en préparation sur cette relation, avec Danny Glover dans le rôle de Robeson et Ben Kingsley dans le rôle d’Einstein.

Einstein continua à soutenir les causes progressistes tout au long des années 1950, jusqu’à ce que la pression de la chasse aux sorcières anticommunistes rende cela dangereux. Einstein fit usage de son prestige pour aider un Afro-Américain éminent en 1951, lorsque W.E.B. Du Bois, 83 ans, fondateur de la NAACP, fut accusé par le gouvernement fédéral de ne pas s’être enregistré comme « agent étranger » pour avoir relayé la pétition de paix pro-soviétique de Stockholm. Einstein offrit de comparaître comme témoin de moralité pour Du Bois, ce qui a convaincu le juge d’abandonner l’affaire.

Gates, un physicien afro-américain a dit sur l’émission Nova de PBS, qu’Einstein avait été un de ses héros depuis qu’il a appris la théorie de la relativité durant son adolescence, mais qu’il n’était pas au courant de ses positions sur les droits civiques jusque récemment .

Gates raconte que l’approche d’Einstein à l’égard des problèmes de physique consistait d’abord à poser des questions très simples, presque enfantines, telles que : « À quoi ressemblerait le monde si je pouvais conduire le long d’un faisceau de lumière ? »

« Il a dû développer ses idées sur la race à travers un processus similaire. Il était capable de poser la question : « A quoi ressemblerait ma vie si j’étais noir ? » »

Gates a déclaré que réfléchir sur l’implication d’Einstein dans les droits civiques l’avait amené à spéculer sur la valeur de l’action positive et sur le but de la diversité qu’elle vise à promouvoir. Dans de nombreux cas, la force et la résilience d’un système peuvent être attribuées à la diversité.

« Dans le monde naturel, par exemple, lorsqu’une population est sous l’influence d’un environnement stressant, la diversité assure sa survie », a dit M. Gates.

Sur le plan culturel, l’influence mondiale de la musique populaire américaine pourrait être attribuée au fait qu’il s’agit d’un amalgame de traditions musicales européennes et africaines.

Ces exemples l’ont amené à conclure que « la diversité compte réellement, indépendamment de l’argument moral ». Gates dit qu’il croit qu’« il y a une science de la diversité qui attend d’être découverte par les chercheurs. »

Sources

Ken Gewertz, « Albert Einstein, Civil Rights Activist » (« Albert Einstein, Militant des droits civiques »), Harvard Gazette, 12 avril 2007.

Source : The Clio, 23-01-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Wollaston // 27.02.2019 à 08h37

A la même époque Joséphine Baker est une telle star a Paris, qu’elle décide de prendre la nationalité française.
A quand un film sur le fait que, contrairement a d’autres nations, les Français dans leur grande majorité, ne sont pas rassiste.

130 réactions et commentaires

  • Papagateau // 27.02.2019 à 08h08

    Les juifs de Palestine deviendront antiracistes quand ils se poseront la question simple : « que serait ma vie si j’étais arabe ».
    Mais pour cela, il faudrait qu’il y ait une persécution en cours de l’état israélien contre les juifs.
    Le fait que ce soit un juif allemand, et non un juif américain, qui ait pris position contre la ségrégation, me parait significatif.

    Ah, oui.. Quand Einstein parle en faveur des noirs l’état d’Israël existe déjà.

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  • Rond // 27.02.2019 à 08h12

    J’ignorais évidemment cette facette d’Einstein. Merci.
    Si tout le monde est hors du commun, que devient le monde commun ? (Vincent de Gaulejac). Voir l’autre billet, lol.
    Et d’Einstein : « À quoi ressemblerait le monde si je pouvais conduire le long d’un faisceau de lumière ? ». Hormis la question de physique, si c’était accessible à tous, notre univers manquerait cruellement d’espace, de matières premières et d’énergie, depuis fort longtemps.

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    • zx81 // 27.02.2019 à 10h15

      1) Le monde commun étant, par définition, commun, ne l’étant plus il disparaît ?

      2) L’univers est estimé à près de 100 milliards d’années lumière donc, rassurez-vous, même à cheval sur un faisceau de lumière vous aurez encore de belles ballades.
      Supposer réelle cette expérience de pensée c’est aussi supposer avoir résolu d’autres problèmes. Ce n’est évidemment pas avec un moteur diesel que cela va se faire. ?

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    • Bruno // 27.02.2019 à 10h19

      « À quoi ressemblerait le monde si je pouvais conduire le long d’un faisceau de lumière ? »

      Réponse : le temps s’arrête.

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      • Chris // 27.02.2019 à 11h25

        Le temps humain s’en trouve modifié, mais l’espace temps lui demeure…
        Gates dit qu’il croit qu’« il y a une science de la diversité qui attend d’être découverte par les chercheurs. »
        C’est aussi ma conviction, sauf que le développement technologique a choisi le chemin inverse, celui de la spécialisation avec l’avènement du numérique.
        Les premiers effets visibles sont la casse massive des emplois « communs » que l’automation rend obsolètes. Ce qui n’augure rien de bon pour les autochtones des pays développés confrontés à l’arrivée massive de migrants attirés pour étoffer démographiquement les populations vieillissantes et peu consommatrices.
        Que va-t-on en faire ?! Continuer de les parquer/concentrer dans les banlieues ?
        A ma connaissance, il n’y a pas de réels programmes d’accueil et d’intégration économico-culturelle, hormis la consommation basique (nourriture, logement, santé) laquelle réduit d’autant la part allouée aux populations natives, part elle-même sabrée au profit des défiscalisations du capital.

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    • Wakizashi // 27.02.2019 à 10h22

      Einstein s’est effectivement posé la question de savoir à quoi ressemblerait le monde si l’on se déplaçait à la vitesse de la lumière. La réponse donnée par la relativité est fantastique : comme le temps se dilate et que l’espace se contracte au fur et à mesure qu’on accélère, à la vitesse de la lumière le temps est arrêté en un éternel instant infiniment long, et l’espace à disparu en un point infiniment petit… un bon aperçu de l’absolu.

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      • zx81 // 27.02.2019 à 11h03

        Si la vitesse de la lumière est effectivement indépassable.
        On peut se demander si un passage à la limite ouvre bien sur une coïncidence des opposés (instant infiniment long, point non limité par un espace). Pour certains philosophes (dont Nicolas de Cues) l’absolu est encore au-delà de cette coïncidence.

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    • calahan // 27.02.2019 à 10h44

      manquer d’énergie ?
      non elle ne fait que se transformer, jamais aucune civilisation avancée technologiquement ne pourrait se retrouver à court d’énergie, bien au contraire elle en tirerait toutes les applications possibles par transfert d’énergie.
      ce n’est pas de la « science » c’est juste une banalité du fonctionnement du cosmos.

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    • Manuuk // 27.02.2019 à 16h07

      Les réponses au second degré sont mal interprétés. C’est beau de vouloir essayer de mettre de l’effet, mais les commentateurs de les crises sont tellement anxieux, et qu’ils voient des mauvaises intentions partout qu’on perd son temps.
      Sur internet préférez le ton direct ou les smileys, ça évitera à tout le monde tourner en rond…
      Gardez le second degré de votre niveau intellectuelle

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  • Wollaston // 27.02.2019 à 08h37

    A la même époque Joséphine Baker est une telle star a Paris, qu’elle décide de prendre la nationalité française.
    A quand un film sur le fait que, contrairement a d’autres nations, les Français dans leur grande majorité, ne sont pas rassiste.

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    • Caliban // 27.02.2019 à 11h47

      « les Français dans leur grande majorité, ne sont pas raciste. »

      Je crois que ce genre d’affirmation n’a pas beaucoup de sens car elle contient une ambiguïté de définition, qui d’ailleurs plombe tout débat sur ce thème.

      Le racisme – théorie qui consiste affirme qu’il y a plusieurs races humaines, et qu’elles sont hiérarchisées – n’existe plus. Cette théorie n’est plus enseignée en France depuis le milieu du XXe siècle (pour faire vite) et elle est pénalement réprimée depuis la fin du même siècle.

      Mais l’enseignement laisse des traces qu’un autre phénomène ne cesse de raviver par « bouffées » : la xénophobie, littéralement la « peur irrationnelle de l’étranger » (ritaux, polaks, bananias, bougnoules, …). La xénophobie est elle bien présente, et dans tous les pays. Les Français ne sont pas immunisés contre la xénophobie, comment le pourraient-ils ?

      Si bien que le racisme racialiste de nos aïeux a été remplacé progressivement par un racisme culturel
      • verbalisé en France notamment par la SARL Le Pen et qui s’est largement diffusé depuis les années 80
      • et qui affirme que certaines cultures sont par nature incompatibles

      Le point commun de ces deux racismes est l’essentialisation des individus. La négation de leur faculté individuelle à s’extraire de la condition à laquelle on les assigne.

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      • Serge F. // 28.02.2019 à 00h52

        Malheureusement, détrompez-vous Caliban. L’idée de l’existence de races chez l’homme en tant que vérité biologique a persisté aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de la science. Une étude de 2013 a révélé que « l’utilisation du discours racial qui suggère que la race a une base génétique » a augmenté depuis 2000. Dans leur livre « De la question sociale à la question raciale ? », les auteurs nous apprennent qu’une consultation de la base de données Pubmed avec le mot clé « race-related therapeutics » donne accès à 2221 articles scientifiques concernant de très nombreuses maladies, et ce livre date un peu puisqu’il a été publié en 2006. Ces recherches à elles seules représentent un poids important dans l’ensemble des travaux réalisés sur la possible existence de sous-espèces humaines.

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        • Subotai // 28.02.2019 à 06h15

          Quelle est la définition de l’Humanité?
          Espèce animale dont TOUT LES MEMBRES sont interféconds. Point! Absolument nécessaire à la survie de l’espèce.
          TOUT le reste, les variantes, les particularités, sont résultats de l’adaptation et réponses à des environnements et des situations ET sont en perpétuelle évolution.
          La xénophobie n’étant que l’expression (juste ou pas) de l’instinct territorial, propre aux êtres vivants et en particulier aux animaux.
          Quand on sait ça, on peut ensuite essayer de se comporter en Être Humain.
          Il est à ce sujet remarquable, que nombres des vocables qu’utilisent les peuples pour se désigner ne signifient simplement qu’Être Humain…

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          • Sandrine // 28.02.2019 à 07h37

            Ce qui tendrait à dire que pour la plupart des des peuples de la terre, en dehors de leur propre peuple, les autres peuples ne sont composés que d’animaux humains, bref de sous-hommes ?

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          • Serge F. // 28.02.2019 à 09h02

            Vous touchez un sujet sensible. La frontière entre deux espèces est floue (pas la peine de vous parler entre deux subdivisions…). Cette histoire d’interfécondité ne marche pas. Des croisements sont possibles entre deux espèces (les tigres et les lionnes par exemple) et le fruit de cette union n’est pas forcément stérile.

            Je vous conseille de regarder cette conférence sur le racisme, très instructive, pour en savoir plus :

            https://www.youtube.com/watch?v=AQ4bmB3PDi4

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          • Wakizashi // 01.03.2019 à 06h28

            @ Subotai

            Je remets ici une remarque que j’avais faite il y a quelques jours : la race est une catégorie taxonomique (la subdivision de l’espèce), donc à moins de penser que l’être humain soit le seul être vivant à être exonéré de dérive génétique, au sens biologique les races existent pour l’être humain comme pour tous les êtres vivants, de la même façon qu’au sens géométrique le mètre existe pour toute longueur (supérieure à la longueur de Planck).

            L’interfécondité caractérise les membres d’une même espèce (elle n’est pas possible chez des espèces différentes, sauf exceptions), mais pas les membres d’une même race, qui est le dernier taxon de la classification des êtres vivants (derrière l’espèce) : les races au sein d’une même espèces sont interfécondes.

            Bref, évacuer le mot race pour combattre le racisme me semble du même ordre que de casser le thermomètre pour combattre la fièvre. Pour ne pas s’économiser un truisme, l’étymologie du mot « racisme » vient du mot « race » : le racisme est le rejet des autres races. Le problème est bien le rejet, pas la race.

            Finalement, la négation de l’existence des races signifie que leur existence impliquerait de facto une hiérarchisation, et c’est bien là où le bât blesse. C’est pourquoi j’ai tendance à penser que ceux qui ont le plus gros problème avec la différence sont précisément ceux qui veulent nier l’existence de toute différence. On retrouve d’ailleurs peu ou prou le même problème avec ceux qui veulent nier l’existence des genres, comme si distinguer l’homme de la femme impliquait que l’homme soit supérieur à la femme…

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 09h34

              Votre avis est tout à fait recevable et je le partage en bonne partie.

              Certains biologistes ont introduit la notion de race géographique qui est synonyme de sous-espèce. Ce terme est utilisé par eux pour définir des subdivisions dans l’espèce humaine. Cependant, la sous-espèce est hiérarchiquement supérieure à la variété, dont la race est le synonyme (qui est un rang taxonomique utilisé en systématique pour la classification hiérarchique du monde vivant) :

              http://www.cmpb.net/fr/taxinomie.php

              Tout comme je ne crois pas en l’existence de différentes variétés d’hommes, je ne peux encore moins croire en l’existence de différentes sous-espèces d’hommes. Mais il s’agit d’un point de vue pour lequel on n’aura probablement jamais le moyen de s’entendre.

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            • Wakizashi // 01.03.2019 à 10h39

              « (cette fichue manie qu’a l’homme de vouloir tout classer !). »

              En l’occurrence c’est dans un but strictement pratique, scientifique : on ne peut pas se contenter de parler d’êtres vivants, sans distinguer (par exemple) les algues et les champignons… sinon c’est toute la taxonomie que l’on remet en cause.

              « Certains biologistes ont introduit la notion de race géographique […] »

              Il y a 3 processus fondamentaux à l’origine de la formation des races : l’isolement, la sélection et la dérive génétique. C’est banal de parler de race pour évoquer une population isolée géographiquement…

              « Cependant, la sous-espèce est hiérarchiquement supérieure à la variété »

              Non, ça c’est un glissement sémantique. « Hiérarchiquement supérieur » implique un jugement de valeur là où il n’y a qu’une description. Est-ce qu’un atome d’hélium est hiérarchiquement supérieur à un atome d’hydrogène parce qu’il a un proton de plus ? Non, ça ne veut juste rien dire (pas plus que de dire que l’être humain est hiérarchiquement supérieur aux animaux soit dit en passant…)

              « Je peux encore moins croire en l’existence de différentes sous-espèces d’hommes. »

              Si vous voulez, mais primo c’est purement affectif ; secundo c’est de l’ordre de la croyance. En classifiant les êtres vivants ou les éléments chimiques, la science effectue une description totalement neutre. Différence n’est pas synonyme de hiérarchie, et c’est prétendre le contraire qui est inquiétant, parce que ça implique de facto une certaine méfiance de la différence…

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 12h47

              @Wakizashi

              Vous remarquerez que j’ai rapidement éliminé ma remarque mise entre parenthèses car, en l’écrivant, je pensais à la bigoterie de Linné (la notion d’espèce a été créée parce qu’elle apparaissait dans la Bible) alors qu’il est évident que la classification, même si elle est souvent floue, a une utilité pratique indéniable. En revanche, ce que j’aurais dû écrire est : « cette fichue manie qu’a l’homme de vouloir tout hiérarchiser ». En effet, à partir du moment où vous allez créer des subdivisions dans l’espèce humaine, vous risquez fort de trouver des gens qui vont vous expliquer que telle sous-espèce (la sienne bien sûr) est supérieure aux autres. Voyez bien par exemple le nombre de représentations taxonomiques (sous forme d’arbres) où l’on voit l’homme apparaître au somment du monde du vivant, comme celle de Haeckel par exemple :

              http://acces.ens-lyon.fr/acces/thematiques/evolution/logiciels/phylogene/documentation-2011-2012/mises-au-point/situations-problemes/images-icones/Tree_of_life_by_Haeckel_cleanup_red.jpg

              Quand j’écris « la sous-espèce est hiérarchiquement supérieure », je me place dans les subdivisions taxonomiques, rien d’autre. En d’autres termes, je veux dire que les différences morphologiques ou génétiques doivent être plus grandes (je ne parle pas de supériorité dans le sens d’une prétendue perfection).

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 12h49

              (suite)

              Je persiste effectivement à ne pas croire en l’existence de subdivision dans l’espèce humaine. Et je ne suis pas le seul, loin de là, c’est aussi le cas par exemple de Bertrand Jordan, biologiste moléculaire et directeur de recherches émérite au CNRS :

              https://laviedesidees.fr/Interpreter-la-diversite-humaine.html

              http://www.seuil.com/ouvrage/l-humanite-au-pluriel-bertrand-jordan/9782020966580

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            • Wakizashi // 01.03.2019 à 13h33

              « cette fichue manie qu’a l’homme de vouloir tout hiérarchiser »

              Justement, en niant les différences entre les humains, on donne raison à ceux qui prétendent hiérarchiser, comme si acter le fait qu’il y a des différences légitimait la hiérarchisation. Encore une fois, c’est l’équivalence insinuée entre différence et hiérarchisation qui est en cause.

              Quant à Haeckel, sa représentation date de plus d’un siècle. Depuis la biologie a fait quelques progrès… Mettre l’homme au sommet de l’évolution n’a aucun sens scientifique, c’est purement subjectif.

              « Je persiste effectivement à ne pas croire en l’existence de subdivision dans l’espèce humaine […] c’est aussi le cas par exemple de Bertrand Jordan ».

              Vous et M Jordan avez bien le droit d’avoir votre opinion, mais ce faisant vous faites de la politique, pas de la science. Question simple : qu’est-ce qui différencie tant l’homme de l’animal pour justifier que la notion de race soit pertinence pour les animaux mais pas pour l’homme ? Ce sont pourtant exactement les mêmes mécanismes génétiques qui sont à l’œuvre.

              Finalement, je me demande ce que veulent ceux qui prétendent nier les différences. Pensez-vous qu’une humanité composée uniquement de clones soit préférable ? Mon chat est différent de mon chien, et je vous assure qu’ils s’en foutent complètement ; il n’y a que nous pour en faire un problème…

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            • Sandrine // 01.03.2019 à 16h55

              @ Wakizashi
              « Qu’est-ce qui différencie tant l’homme de l’animal pour justifier que la notion de race soit pertinente pour les animaux mais pas pour l’homme ? » Il me semble qu’une réponse scientifique a été donnée à cette question (détaillée plus haut). Et la notion de race n’est d’ailleurs utilisée que pour les animaux domestiques.
              La race est donc quelque chose qui est créé artificiellement par l’homme. Soit dit en passant, l’homme n’a pas seulement cherché à créer des races chez les animaux mais a aussi voulu créer artificiellement des races humaines (par exemple c’est ce qu’ont cherché à faire les nazis). Il est aussi important de se rappeler qu’un des sens original du mot race est « lignage » (on a parlé des trois races de rois de France par exemple).
              Comme dit plus haut la notion de race est intimement liée à celle d’eugénisme, qui se réfère à la notion d’etre plus ou moins « bien né ». Une personne bien née est un aristocrate. Dans une société démocratique, il ne saurait y avoir d’aristocrates. C’est ce qui explique que l’usage de cette notion peut à la rigueur etre tolérale pour les animaux domestiques, mais difficilement applicable au hommes…
              Ceci étant, vous avez raison, la « phobie » du mot race est fondamentalement d’essence politique.

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            • Wakizashi // 01.03.2019 à 18h07

              « Il me semble qu’une réponse scientifique a été donnée à cette question »

              Ca m’a échappé… où ça ?

              « Et la notion de race n’est d’ailleurs utilisée que pour les animaux domestiques. »

              Ca aussi c’est politique et non-scientifique (comme tout ce débat de toute façon), parce que l’isolement d’une population quelconque, humaine ou animale, conduira toujours à une réduction de l’information génétique que l’on appelle dérive génétique, et qui est en fait la perte de certains gènes. Que cette isolation soit naturelle ou artificielle ne change rien à ce processus. Par conséquent, la distinction du résultat de ce processus selon qu’il est naturel ou artificiel est parfaitement subjectif.

              En général, l’argument mis en avant par ceux qui nient l’existence de races chez les humains est que ceux-ci sont très peu isolés, que l’être humain est très hybridé, et que donc la population humaine est plus proche du pool de départ, ce qui est vrai.

              Mais ce qui est vrai aujourd’hui ne l’a pas toujours été : pendant des millénaires, la majorité des populations humaines ont été isolées, ce qui a donné lieu à des caractères physiques parfaitement reconnaissables et évidents. Et de toute façon, il existe toujours quelques (rares) populations isolées, comme certains Pygmées, les Dogons du Mali etc. dotés de caractères très spécifiques, donc des races au sens taxonomique.

              Bref, la seule question qui vaille est la suivante à mon avis : quelle que soit notre opinion sur le mot race, si l’on part de l’hypothèse que les races existent chez les humains, cette existence poserait-elle un problème, et si oui lequel ?

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 20h15

              @Wakizashi

              J’admets bien volontiers qu’aujourd’hui la biologie ne semble plus utiliser des représentations taxonomiques dans lesquelles l’homme est à la meilleure place. Ceci-dit, croyez-vous que la volonté de hiérarchiser a disparu pour autant ? Lisez donc ce document :

              http://histoirevisuelle.fr/cv/icones/207

              « « L’âge de pierre », « l’âge de feu », « l’âge de fer » : si les formes successives de techniques s’ordonnent dans le sens d’une évolution et d’un progrès, on peut bien établir une hiérarchie et penser que certaines sont supérieures en complexité et en efficacité à d’autres, moins savantes, moins astucieuses. C’est sur ce constat apparemment objectif que s’établit par analogie une classification culturelle des sociétés humaines qui reproduit donc la discrimination hiérarchique en prenant comme critère le développement technique. Le travail de Lévi-Strauss dans Race et Histoire (1952) a justement consisté à démystifier ce faux évolutionnisme. »

              http://philo.licorne.org/?page_id=298

              De plus, l’idée que l’homme n’est qu’un animal de la famille des grands singes n’est pas encore totalement acceptée par tous les philosophes. Voyez par exemple ce qu’a écrit Luc Ferry en 2014 à l’occasion de la sortie du film “La Planète des singes” :

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 20h17

              (suite)

              « Depuis des décennies maintenant, l’argument est devenu rituel: on trouverait chez nos «cousins» des embryons de tous les comportements les plus typiques des humains. Des règles sociales, morales, esthétiques, linguistiques, voire des rituels funéraires si proches des nôtres qu’il faudrait rabaisser notre caquet, admettre enfin que nous sommes des animaux comme les autres, simplement un peu plus prétentieux et dévastateurs de la planète. Pour posséder une part de vérité, ce discours n’en est pas moins en dernière instance tout à fait fallacieux. Car, sur le plan éthique et scientifique, la différence reste et restera à jamais radicale. »

              http://www.lefigaro.fr/vox/culture/2014/08/07/31006-20140807ARTFIG00002-luc-ferry-non-le-singe-n-est-pas-l-egal-de-l-homme.php

              Claude Lévi-Strauss nous fait remarquer que quand on hiérarchise dans la nature, on finira immanquablement par hiérarchiser aussi dans l’espèce humaine :

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 20h19

              (suite)

              « On m’a souvent reproché d’être anti-humaniste. Je ne crois pas que ce soit vrai. Ce contre quoi je me suis insurgé, et dont je ressens profondément la nocivité, c’est cette espèce d’humanisme dévergondé issu, d’une part, de la tradition judéo-chrétienne, et, d’autre part, plus près de nous, de la Renaissance et du cartésianisme, qui fait de l’homme un maître, un seigneur absolu de la création. J’ai le sentiment que toutes les tragédies que nous avons vécues, d’abord avec le colonialisme, puis avec le fascisme, enfin les camps d’extermination, cela s’inscrit non en opposition ou en contradiction avec le prétendu humanisme sous la forme où nous le pratiquons depuis des siècles, mais dirais-je, presque dans son prolongement naturel, puisque c’est en quelque sorte d’une seule et même foulée que l’homme a commencé par tracer la frontière de ses droits entre lui-même et les autres espèces vivantes et s’est ensuite trouvé amené à reporter cette frontière au sein de l’espèce humaine, ses parents, certaines catégories reconnues seules véritablement humaines, d’autres catégories qui subissent alors une dégradation conçue sur le même modèle qui servait à discriminer entre espèces vivantes humaines et non humaines, véritable pêché originel qui pousse l’humanité à l’autodestruction. » Claude Lévi-Strauss, Entretien accordé à Jean-José Marchand

              https://www.youtube.com/watch?v=tPMPB92wOAs

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 20h20

              (suite)

              Je ne cherche pas à nier l’existence de différences dans l’espèce humaine (elle existe bien entre deux individus d’une même famille), je dis simplement qu’il ne me paraît pas judicieux d’ajouter des subdivisions dans celle-ci compte-tenu du fait que les différences génétiques sont trop faibles entre tous les êtres humains (beaucoup plus faibles qu’entre les chiens). C’est un fait objectif. De plus, si vous le faites, vous risquez de donner du grain à moudre aux racistes et à leur croyance alors que ce n’était pas nécessaire. Cependant, j’insiste sur le fait que ce n’est pas ce risque qui motive mon point de vue, l’ethnocentrisme fait déjà bien plus de dégâts aujourd’hui que le racisme.

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            • Sandrine // 01.03.2019 à 21h47

              « race » est le mot pour les animaux et « variété » pour les végétaux. Dans les deux cas, il y a l’idée de caractéristiques stables et invariantes, une idée de « pureté » c’est à dire de l’absence de caractères hybrides (même pour les variétés qui sont déjà des hybrides).

              Or chez les hommes, on ne peut appremment pas isoler de races « pures » et contrairement à ce que vous dites rien ne prouve que des races « pures » aient existé par le passé. Les animaux sauvages s’hybrident sans cesse, pour les hommes cela a vraisemblablement été la même chose car ils étaient nomades et parcouraient de grandes distances à la préhistoire.
              C’est l’homme qui a créé des chevaux pur-sang, pas la sélection naturelle.
              Parler de race, c’est d’emblée mettre sur le tapis la question de la pureté alors que en ce qui concerne l’homme cette pureté originelle est très vraisemblablement un mythe. C’est non pertinent sur le plan scientifique et dangereux politiquement.

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            • Sandrine // 01.03.2019 à 22h19

              En fait plus que l’idée de race, c’est l’idée de classement qui pose problème.
              Même la notion d’espèce est parfois battue en brèche par les scientifiques car il peut y avoir reproduction féconde entre membres de deux espèces différentes (exemple homo sapiens et néandertal).

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            • Wakizashi // 02.03.2019 à 06h30

              « Dans les deux cas, il y a l’idée de caractéristiques stables et invariantes, une idée de « pureté » »

              Cette idée très subjective de pureté nous fait une belle jambe, dans la mesure où ce qui caractérise les races est qu’elles sont génétiquement plus pauvres que les populations dont elles proviennent, parce qu’elles possèdent moins d’allèles de ses gènes : c’est une réduction de l’information génétique. Il n’y a pas de quoi être fier. En plus les races sont plus fragiles et moins intelligentes que la population d’origine (on connaît les conséquences de la consanguinité dans les lignées royales). Si vous voulez un chien intelligent et en bonne santé, il vaut mieux privilégier un bâtard qu’un chien de race.

              « Or chez les hommes, on ne peut appremment pas isoler de races « pures » […] »

              Si, prenez les Aborigènes avant l’arrivée des Occidentaux en Australie par exemple (ou n’importe quelle population isolée), et vous avez tous les critères taxonomiques de la race. Et de toute façon vous coupez les cheveux en 4 parce qu’il n’y a pas de limite clairement définie entre race et non-race. La race est la dérive génétique, et l’être humain est sujet à la dérive génétique. Le reste n’est qu’un degré de non-hybridation, de « pureté », et là on met bien le curseur où l’on veut : c’est parfaitement conventionnel et non-significatif sur le plan biologique.

              Autrement dit, on ne parle pas de la même chose : vous parlez de quelque chose de subjectif, de conventionnel, de politique, là où je parle d’un mécanisme génétique.

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            • Wakizashi // 02.03.2019 à 06h43

              « Parler de race, c’est d’emblée mettre sur le tapis la question de la pureté alors que en ce qui concerne l’homme cette pureté originelle est très vraisemblablement un mythe. »

              Evidemment que c’est un mythe antiscientifique pour une raison simple dont j’ai du mal à comprendre qu’elle ne soit pas mise en avant par tous les biologistes et généticiens : la race est génétiquement plus pauvre que le pool de départ, il y a bien plus d’allèles (donc de diversité génétique) dans la population d’origine que dans les races issues de la population en question.

              Considérer qu’il y aurait une « race pure » au départ, et par la suite une bâtardisation progressive est donc exactement le contraire de ce qui se passe dans la nature : toutes les races sont issues d’une population génétiquement plus riche. Le processus de formation des races est un appauvrissement génétique. Au mieux, ce qui se passe si une race cesse d’être isolée est qu’elle retourne au pool de départ en quelques générations.

              Bref, je repose la seule question qui vaille à mes yeux et à laquelle vous n’avez pas répondu : quelle que soit notre opinion sur le mot race, si l’on part de l’hypothèse que les races existent chez les humains, cette existence poserait-elle un problème, et si oui lequel ?

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            • Wakizashi // 02.03.2019 à 07h03

              « C’est ce qui explique que l’usage de cette notion peut à la rigueur etre tolérale pour les animaux domestiques, mais difficilement applicable au hommes… »

              Cette idée implique que l’homme serait supérieur aux animaux. Notion très anthropocentrique où l’homme est juge et partie sans que cela lui pose le moindre problème. Loin de moi l’idée de vous accuser en disant ça, je cherche juste à pointer un mécanisme, mais est-ce que vous vous rendez compte que c’est à peu près le même discours que tenaient les racistes d’antan à propos des Noirs ou des Indiens… ou des femmes ?

              Il n’y a pas de différence de nature entre les deux discours, qui chacun affichent un jugement de valeur, une hiérarchisation entre des êtres vivants différents (qu’ils appartiennent ou non à la même espèce ne change pas le processus de pensée afférent), et c’est bien pour ça que nous ne sommes pas au clair avec la notion de race.

              On se rassure plus ou moins inconsciemment par rapport aux discours racistes en se disant que s’agissant des animaux, il ne s’agit « que » d’animaux justement (des êtres inférieurs qui de toute façon ne peuvent pas parler pour se défendre), et ceci porte un nom : ça s’appelle du spécisme, qui est la même chose que le racisme mais à l’échelle de l’espèce. Est-ce que pour autant il serait pertinent pour un antispéciste de nier l’existence des espèces ? Non bien-sûr. Je vous laisse conclure toute seule…

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            • Wakizashi // 02.03.2019 à 07h15

              « les différences génétiques sont trop faibles entre tous les êtres humains (beaucoup plus faibles qu’entre les chiens). C’est un fait objectif. »

              Simple question de curseur, vous mettez une limite là où ça vous arrange sur un processus graduel, rien de plus. Et ça, c’est purement subjectif. Ou purement conventionnel si vous préférez.

              « De plus, si vous le faites, vous risquez de donner du grain à moudre aux racistes et à leur croyance alors que ce n’était pas nécessaire. »

              Non, et je reviens à ce que je disais à Sandrine, et finalement à ce que je dis depuis le début mais auquel personne ne répond : le problème n’est pas la race, ou l’espèce ou n’importe quelle différence. Le problème est la hiérarchisation que certains veulent faire sur la base des différences.

              C’est ça qui est déconnant et surtout subjectif, mais comme on le fait pour les animaux, on a du mal à ne pas le faire pour les humains. On préfère donc fermer les yeux sur les différences et les nier, ou en tout cas nier les classifications que l’on pourrait en tirer. Finalement et comme je vous l’ai déjà dit, les nier par peur de la hiérarchisation revient à cautionner la hiérarchisation au cas où les différences seraient véritables, et c’est ça le problème. Mais je prêche dans le désert…

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            • Sandrine // 02.03.2019 à 10h40

              @Wakizashi. Je laisse de côté la question des rapprochements entre femme et animal dans l’esprit des hommes qui nous emmènerait trop loin et je réponds plus directement à votre question parce qu’apparemment je n’ai pas dû être assez claire et vous m’avez mal comprise:
              Si on croit que des races existent dans l’espece humaine qu’est-ce ce que ça fait ?
              Ça fait que de plus en plus de gens comme vous vont arguer que puisqu’il existe des subdivisions dans l’espece humaine, il n’y a pas de raison de différencier radicalement les hommes des autres espèces animales, que la vie est un grand continuum ,qu’il n’y a pas de raisons de penser qu’un homme handicapé par la maladie d’alzeimer aurait plus de droit à vivre qu’un chimpanzé très intelligent et bien adapté à son milieu et que cet homme handicapé d’ailleurs ne devrait pas avoir le droit de vote puisque de toute façon il ne comprend rien aux enjeux du monde contemporain (tout comme les imbéciles qui s’agitent sur les rond-points, n’est-ce pas).

              En fait Einstein a probablement raison : ce besoin de classifier, de créer des subdivisions byzantines entre les être humains, d’identifier des races, est probablement une maladie… une maladie de la science créée par les occidentaux (qui sont en général blancs de peau mais pas toujours ) et qui a malheureusement contaminé tous les champs de la pensée humaine.

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            • Serge F. // 02.03.2019 à 16h16

              @Wakizashi Tout est une question de curseur effectivement et pourquoi du coup voudriez vous le déplacer si proche du zéro afin de pouvoir parler de subdivision dans l’espèce humaine ? Pourquoi ne pas le faire alors pour toutes les autres espèces ? Je ne vous dis pas le nombre de races que vous allez devoir créer pour le coup !

              Il n’y a rien de suffisamment raisonnable qui justifie que nous fassions cela pour l’espèce humaine, si ce n’est peut-être (mais n’y voyez aucune accusation vous concernant de ma part) ce qu’affirme Gilles Boëtsch, anthropobiologiste et directeur de recherche au CNRS :

              « … dans des laboratoires pharmaceutiques américains, on a promu le concept de « race-related therapeutics » qui propose des médicaments qui seraient spécifiques à tel ou tel groupe humain. Ces produits génèrent un chiffre d’affaires élevé significatif mais ne valident en aucun cas le concept de « races » humaines et sont régulièrement dénoncés comme de l’imposture par les biologistes. »

              https://www.calliege.be/salut-fraternite/94/le-poids-de-la-science-dans-la-perpetuation-du-racisme/

              Le BiDil est un bel exemple de ce que dit Gilles Boëtsch.

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            • Serge F. // 02.03.2019 à 18h02

              Je me suis trompé de référence concernant la discrimination hiérarchique prenant comme critère le développement technique. Ce point est discuté dans cet article :

              http://philophil.com/philosophe/levi-strauss/race.htm

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        • François Lacoste // 28.02.2019 à 07h55

          Un exemple d’ambiguïté qui donne la mesure des variations possible de ce que peut être l’identité communautaire.
          https://www.igenea.com/fr/juifs
          Evidemment il est possible de trouver ce genre de comportement dans toute communauté humaine.
          Entre science et identité, le racisme est souvent l’expression d’un désir d’appartenance.

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        • Sophia // 28.02.2019 à 16h30

          Je suis allée voir quelques sites parlant de « race-related therapeutics ». Je comprends que ce genre de sujet intéresse les Etats-Uniens: leur pays est un mélange de plein d’origines ethniques différentes, mais partageant un même mode de vie: Ils sont idéalement placés pour faire ce genre d’études. Il est vrai qu’il y a des marqueurs génétiques et des prédispositions à certaines maladies statistiquement corrélées à l’origine ethnique des personnes. Je ne vois pas en quoi la recherche et l’identification de traitements personnalisés selon l’origine ethnique serait, en soi, si répréhensible? Les écrits se positionnant contre le principe font il me semble, un mauvais procès aux médecins. Evidemment, au lieu de concevoir des pilules personnalisées, on pourrait se contenter de prescrire un mode de vie plus sain à tout le monde, mais ce n’est pas du tout dans cette direction que « big pharma » a choisi d’aller. Mais ça ne date pas d’hier, et je ne crois pas que ce soit par racisme…

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      • Serge F. // 28.02.2019 à 00h54

        (suite) Gilles Boëtsch, anthropobiologiste et directeur de recherche au CNRS, affirme dans son article intitulé « Le poids de la Science dans la perpétuation du racisme » que :

        « On sait qu’au niveau social et politique l’usage du mot « race » est toujours fréquent, mais on aurait pu penser que le débat scientifique sur la question de la « race » chez l’homme était réglé. Il n’en est rien car dans des laboratoires pharmaceutiques américains, on a promu le concept de « race-related therapeutics » qui propose des médicaments qui seraient spécifiques à tel ou tel groupe humain. Ces produits génèrent un chiffre d’affaires élevé significatif mais ne valident en aucun cas le concept de « races » humaines et sont régulièrement dénoncés comme de l’imposture par les biologistes. »

        Dans une conférence très instructive donnée en 2008 et intitulée « Les nouvelles données sur la diversité génétique humaine réintroduisent-elles la notion de race ? », Bertrand Jordan, biologiste moléculaire et directeur de recherches émérite au CNRS, cite le cas d’un médicament américain spécifiquement destiné aux Afro-américains, le BiDil, traitant l’insuffisance cardiaque dans cette population :

        https://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/les_nouvelles_donnees_sur_la_diversite_genetique_humaine_reintroduisent_elles_la_notion_de_race.3792

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      • Serge F. // 28.02.2019 à 00h56

        (suite) Le scientifique nous explique que la spécificité ethnique de ce médicament n’a pas été démontrée. Cet exemple semble confirmer, au moins en partie, la thèse soutenue par Gilles Boëtsch.

        Bertrand Jordan nous explique aussi dans cette conférence qu’il serait préférable d’utiliser le mot ascendance que race dans les recherches génétiques effectuées sur la diversité génétique humaine (à des fins anthropologiques, pour connaître l’histoire de la lignée humaine, ou médicale).

        En y mettant les moyens, on pourrait parler de subdivision dans l’espèce humaine, mais il faudrait pour cela aller beaucoup plus loin dans l’analyse de l’ADN humain pour la justifier que dans le cas des chiens. Il faut en effet plusieurs centaines de marqueurs bien choisis dans un ADN humain contre 5 dans l’ADN d’un chien. Les techniques sont tellement sophistiquées aujourd’hui que l’on pourrait différencier génériquement un Belge d’un Français. Mais qui oserait parler de la race des Français et de la race des Belges ? Ce serait grotesque et ça n’aurait aucun sens d’un point de vue biologique, anthropologique et ontologique.

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        • Caliban // 28.02.2019 à 08h40

          Merci pour vos éclairages (et le lien vers l’excellente Université de tous les savoirs 🙂 )

          C’est inquiétant effectivement que la notion de race puisse être réhabilitée pour l’homme, sous couvert de génétique et pour se faire de l’argent. Il s’agit bien d’un racisme racialiste qui – comme le précédent à la fin du XIXe siècle – utilise / distord le savoir scientifique pour arriver à des conclusions établies dès le départ :
          • jadis pour justifier la colonisation et la mission civilisatrice de l’homme blanc
          • aujourd’hui pour conquérir un nouveau « marché » et vendre des médicaments

          On mesure à quel point le fonctionnement du capitalisme peut être un poison, totalitaire et oublieux des expériences passées 🙁

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          • Serge F. // 28.02.2019 à 09h22

            Oui, c’est triste. L’eugénisme revient aussi en force avec le transhumanisme et certains travaux génétiques douteux alors qu’il a été condamné après la seconde guerre mondiale. L’homme n’apprend pas de ses erreurs du passé (le fric, toujours le fric…).

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        • Sophia // 28.02.2019 à 16h36

          Ce que vous dites est vrai. Il est cependant également vrai que, selon l’ascendance des personnes, on aura (statistiquement) différentes prédispositions à certaines maladies. Associer simplement ces prédispositions à l’apparence physique au lieu de le faire après test génétique pour la présence d’un certain nombre de marqueurs associés à la maladie (au cas par cas, donc) est parfaitement idiot. Mais est-ce vraiment ce qui est préconisé dans ces études?

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          • Serge F. // 01.03.2019 à 09h03

            Je vous comprends bien, mais le problème n’est pas là. Prenez l’exemple d’une population exposée pendant de nombreuses générations à un virus ou une bactérie endémiques. Elle va finir par acquérir des défenses immunitaires que d’autres populations n’auront pas, cela fait partie de nos dispositions génétiques. Cela ne veut pas dire que cette population deviendra les membres d’une nouvelle sous-espèce (race géographique). Quand certains scientifiques veulent absolument voir des différences taxonomiques dans l’espèce humaine, ils finiront toujours par trouver le moyen d’y arriver. Et que l’on ne me dise pas que les recherches ne sont pas orientées. Je sais comment fonctionne le monde scientifique aujourd’hui. Le livre de Laurent Segalat, généticien, intitulé « La Science à bout de souffle ? » est suffisamment éloquent pour parler d’une véritable crise que traverse le monde scientifique aujourd’hui. Laurent Segalat n’est pas le seul à parler du problème, Jacques Testart le fait aussi au travers de ses livres et de son site http://jacques.testart.free.fr .

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          • Serge F. // 01.03.2019 à 09h04

            (suite)

            Le mot race ne devrait plus aujourd’hui être employé dans le langage courant que pour désigner des variétés d’animaux domestiqués par l’homme. Cependant, il continue d’être employé dans la littérature scientifique américaine du fait que les statistiques ethniques sont autorisées aux Etats-Unis, et qu’après l’abolition de l’esclavage ce pays a continué à compter à part les Noirs, les Blancs et a ajouté de nouvelles catégories à des fins de recensement. La classification utilisée s’apparente à celle établie par Johann Friedrich Blumenbach pour les êtres humains en 1795.

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            • Sandrine // 01.03.2019 à 11h03

              @Serge F. Merci pour vos posts très eclairants sur le point de vue de la communauté scientifique aujourd’hui par rapport à la notion de race dans l’espèce humaine.

              Je voudrais cependant souligner que les racistes les plus virulents, meme par le passé, n’ont pas tous prétendu qu’il existait des races humaines pures. Dans son ouvrage séminal sur la question, Gobineau explique ainsi que, si, il y a très longtemps, aux époques préhistoriques, des races humaines pures ont existé, elles se sont depuis longtemps mélangé entre elles. Et selon lui, c’est ce mélange qui expliquerait notre décadence actuelle. Or c’est précisément cette idée de la décadence lié au mélange des races qui a été reprise par les nazis, qui eux-mêmes ne prétendaient pas tant préserver la pureté raciale que la recréer de toutes pièces.
              On retrouve ce type d’imaginaire parmi les transhumanismes aujourd’hui meme s’ils ne font nullement référence à l’existence d’une pureté des races humaines.

              Conclusion : le problème du racisme ne sera pas réglé par le simple bannissement du mot race du vocabulaire scientifique

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            • Serge F. // 01.03.2019 à 14h14

              @Sandrine

              Merci pour ce complément d’information !

              Gobineau tenait un discours eugéniste. C’est la raison pour laquelle il existe un lien entre le racisme et l’eugénisme (que l’on voit effectivement renaître sous une autre forme dans le courant transhumanisme).

              Tout à fait d’accord avec vous sur le fait que ce n’est pas en bannissant le mot race que l’on va régler le problème du racisme. Ca serait idiot de le croire.

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      • Thanos // 01.03.2019 à 14h54

        Xénophobie, peur de l’autre, pourquoi pathologique ? En quoi la peur serait elle pathologique ? La peur renvoie renvoit a une défense, un réflexe de sécurisation. En quoi l’aspiration a la sécurité serait pathologique ?
        Racisme culturel ? Qu’est ce que cela veut dire outre être un incroyable contresens ?
        L’argument Le Pen, argument de tous les pouvoirs en place de mitterand à macron servant a leur élection. Faire barrage…
        « Essentialisation des individus », encore heureux ! Que faut il faire, les réifiés, les considérés comme des choses, des objets inertes, interchangeables ?
        Enfin, le monde nous prouve tous les jours que toutes les cultures ne sont pas compatibles. Faut sortir de sa bulle théorique parfois

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    • Philou // 27.02.2019 à 18h18

      Il y a un téléfilm américain fait sur elle : « Josephine Baker’s Story » (1991) qui n’est pas mauvais :
      https://www.youtube.com/watch?v=LN8TBm4IOTI

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    • Jade // 28.02.2019 à 06h55

      Dans les années 20, Joséphine Baker (comme nombre de ses compatriotes artistes noirs) a fui les lynchages, la persécution, les humiliations et la ségrégation des États-Unis pour faire de la France son pays d’accueil. Il est clair que l’hexagone était sans aucun doute possible bien plus tolérante envers les noirs que ne l’était les USA. La France était cependant loin d’être un pays de cocagne pour les noirs. Il ne faut pas oublier qu’elle possédait encore de nombreuses colonies ; ni omettre les trop nombreux clichés et préjugés raciaux qui baignaient la société. Paradoxe (ou pas), il y avait pourtant à l’époque bien plus d’élus et d’hommes d’État noirs qu’ aujourd’hui…

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  • calal // 27.02.2019 à 08h38

    Le scientifique lauréat du prix Nobel a dit : « La séparation des races n’est pas une maladie des gens de couleur. C’est une maladie des Blancs. Je n’ai pas l’intention de me taire. ».

    On suivra donc avec interet l’evolution de l’afrique du sud.

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    • Guillaume // 27.02.2019 à 09h50

      Le Zimbabwe nous a donné un bien bel exemple depuis le début des années 2000.

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    • Kasper // 27.02.2019 à 10h03

      Einstein s’exprimait dans le contexte de l’Amérique ségrégationniste des années 40. L’oppression raciste y était de fait exercée par les blancs sur les noirs.

      En disant cela je ne pense pas qu’il promeut l’antiracisme intersectionel post moderne du XXI ème siècle.

      Merci de ne pas sortir ces propos de leur contexte, et de ne pas lui tenir rigueur d’événements survenus après sa mort.

        +20

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      • Yannis // 27.02.2019 à 19h47

        ll n’a pas fallu attendre l’aventure coloniale de l’Occident pour se rendre compte que le racisme, ou disons des préjugés énormes existaient entre les peuples d’Europe, d’Asie, d’Afrique puis d’Amérique et d’Océanie, et pas toujours du fait des « blancs ».

        Il est évidemment sain de s’orienter vers un horizon commun où tous les peuples dépasseront racisme et xénophobie, c’est d’ailleurs en cours avec les communications physiques et virtuelles multipliées, les mariages mixtes, etc… Pour autant Einstein connaissait certainement un peu l’Histoire, comment par exemple les Chinois ont été traités dans l’aventure du Far West, et pour rester aux USA, quels rapports se sont établis entre les communautés asiatiques et afroméricaines. Également que l’esclavage des celtes, des noirs par les arabes lors des razzias ont été une autre forme de traite, étendue dans le temps, et d’ailleurs pas toujours réglé en Afrique saharienne.

        La victimisation ou la responsabilité exclusives d’un groupe, d’une communauté ou d’un peuple par rapport aux autres concernant ce sujet délicat nous amène aujourd’hui à d’autres complications « postmodernes », comme on le voit actuellement avec le débat/écran de fumée sur l’antisémitisme en France.

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    • traroh // 28.02.2019 à 17h14

      30 ans après la fin de l’apartheid, les Blancs possèdent encore la majorité de la richesse en Afrique du Sud et les Noirs vivent encore largement dans des bidonvilles. Quelle « évolution » cherchez-vous donc à « suivre avec intérêt », au juste ?

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  • E=mc2 // 27.02.2019 à 08h57

    Les carnets de voyage du père de la bombe atomique.

    Dans un article, il a décrit les Chinois comme “industrieux, sales, obtus” et les a critiqués parce qu’ils “ne s’asseyent pas sur des bancs en mangeant mais s’accroupissent comme les Européens quand ils se soulagent dans les bois feuillus”, selon CNN.
    Ils sont «une nation bizarre semblable à un troupeau», écrivait-il, «souvent plus comme des automates que comme des gens».
    Dans un autre article, Einstein a déclaré qu’«il serait dommage que ces Chinois supplantent toutes les autres races. Pour les gens comme nous, cette seule pensée est indiciblement triste.»
    Il a insulté d’autres cultures également. Il a décrit les habitants de Port-Saïd, en Égypte, comme des «Levantins criards et gesticulants de toutes les nuances, qui se jettent sur notre navire. Comme s’ils étaient vomis de l’enfer. ”
    Le New York Times estime que les articles montrent un côté de l’homme loin de l’humanitaire qui a déclaré des choses comme “Être Juif moi-même, peut-être que je peux être empathique et comprendre comment les Noirs se sentent victimes de discrimination.”

    PS. Apparemment, pour lui, les noirs étaient plus victimes que les autres races.

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    • Serge F. // 28.02.2019 à 01h40

      C’est un côté obscur d’Albert Einstein que je ne connaissais pas. 🙁

      Apparemment, les remarques négatives d’Einstein sur les Chinois étaient partagées par certains notables chinois de son époque. L’écrivain Yu Dafu (1896-1945), qui avait étudié au Japon, a un jour comparé la société chinoise à celle d’une sorte de rongeur (« tuboshu » est le terme qu’il a utilisé), tout en opposant les Chinois aux Japonais.

      Il faut croire que la société chinoise était très mal comprise par les occidentaux de l’époque. J’espère qu’Albert Einstein a changé d’avis en vieillissant, surtout après avoir pris connaissance des massacres commis par les Japonais sur les Chinois pendant la seconde guerre mondiale.

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    • Serge F. // 28.02.2019 à 02h09

      « Notons pourtant qu’à son retour à Hong Kong, début janvier 1923, [Albert Einstein] décrit les Chinois comme « le peuple le plus désolant de la terre, cruellement maltraité et mis au travail jusqu’à la mort en échange de sa modestie, sa délicatesse et sa frugalité ». Puis à Colombo, transporté en pousse-pousse, il écrit : « J’avais très honte de moi de participer ainsi à un si méprisable traitement d’êtres humains, mais je n’y pouvais rien faire. »

      Einstein n’a pas d’idéologie raciste, loin de là, mais il a des préjugés. Ceux d’un bourgeois occidental élitiste de la charnière des XIXe et XXe siècles, habitué à juger les autres peuples à l’aune de ses propres valeurs culturelles. Et qui plus est en voyage, écrivant des impressions quotidiennes dans un journal privé. »

      https://www.pourlascience.fr/sr/histoire-scienceseinstein-newton-pasteur-netaient-pas-des-saints-14539.php

      Il faudrait peut-être ne jamais publier les journaux intimes des personnes estimables pour éviter d’être déçu de ce que l’on va y trouver.

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    • Serge F. // 28.02.2019 à 09h47

      « Einstein a griffonné ses pensées brutes et non traitées, ne l’oublions pas, dans un journal privé. Même ceux qui voient certaines de ses paroles dégouliner de préjugés doivent admettre qu’aucune de ses positions publiques n’était animée par le fanatisme.

      La publicité faite sur ce livre [« Les carnets de voyage d’Albert Einstein »] avant sa publication, centrée sur le prétendu « racisme » d’Einstein, a grandement nui à son sujet. Les Chinois peuvent voir ce stratagème marketing déplorable pour ce qu’il est. « Les journaux intimes sont des extensions de la pensée privée », et il n’y a pas de péché dans la pensée, a écrit un utilisateur du site du média social chinois Weibo en réaction au déluge de reportages sur les attitudes « racistes » d’Einstein, basés sur le matériel promotionnel de Princeton University Press. « Peu importe ce qu’il pense, tant qu’il ne parle pas et n’agit pas de manière raciste, vous ne pouvez l’accuser ». » Kapil Komireddi

      Qui n’a jamais eu de mauvaises pensées ? L’important est de ne pas les mettre en pratique et de s’améliorer. Comme on le sait, Albert Einstein a écrit des choses plus positives sur les Chinois. Je ne sais pas pourquoi et dans quel contexte il a écrit dans son journal privé ces choses déplorables, mais il n’y a rien dans la vie de ce grand homme qui puisse permettre de dire qu’il était raciste. Il avait sans doute des préjugés, mais qui n’en a pas ? Pas question pour ma part de le condamner pour cela, nous ne sommes pas des saints. N’oublions pas que ce carnet n’avait pas vocation a être publié.

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    • Serge F. // 28.02.2019 à 19h57

      Voici un passage complet extrait d’un des carnets privés d’Albert Einstein :

      « This morning I visited the Chinese quarter on the mainland side with Elsa. Industrious, fithy, lethargic people. Houses very formulaic, balconies like beehive-cells, everything built close together and monotonous. Behind the harbor, nothing but eateries in front of which Chinese don’t sit on benches while eating but squat like Europeans do when they relieve themselves out in the leafy woods. All this occurs quietly and demerely. Even the children are spiritless and look lethergic. It would be a pity if these Chinese supplant all other races. For the likes of us the mere thought is unspeakably dreary. Yesterday evening three Portuguese middle-school teachers visited me, who claimed that the Chinese are incapable of being trained to think logically and that they specifically have no talent for mathematics. I noticed how little difference there is between men and women; I don’t understand what kind of fatal attraction Chinese women possess that enthralls the corresponding men to such an extent that they are incapable of defending themselves against the formidable blessing of offspring. At 11 o’clock the [S.S.] Kitano Maru left through the shining green sea between green island mountains that were delightful in shape and color but bald, i.e., without tree growth. The current lush flora on Hong Kong is supposed to have all been planted by the English.

        +0

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    • Serge F. // 28.02.2019 à 20h23

      (suite)

      They have an admirable understanding of gouvernance. The policing is carried out by imported black Indians of tremendous stature, Chinese are never used. For the latter the English have established a proper university in order to bind those Chinese who have prospered closer to them. Who can emulate them in that ? Poor Continental Europeans, you don’t understand how to take the bite out of nationalistic opposition movements by means of tolerance. »

      Albert Einstein décrit dans ce texte un univers qui le dépasse et le désole. Bon nombre de chinois n’ont pas été vraiment choqués par ce passage. Ils ont reconnu dans cette description la misère de la société chinoise des années 20. Quand il emploie le mot « race », je ne pense pas qu’il parle de subdivision de l’espèce humaine. En effet, vers la fin de sa vie il déclara la chose suivante à l’un de ses collègues : « I made one mistake in my life—when I signed that letter to President Roosevelt advocating that the bomb should be built. But perhaps I can be forgiven for that because we all felt that there was a high probability that the Germans were working on this problem and that they might succeed and use the atomic bomb to become the master race. » Le mot « race » doit ici être compris dans le sens de peuple.

      Dans une interview accordée au Saturday Evening Post le 26 octobre 1929, Albert Einstein déclara : « I do not believe in race as such. Race is a fraud. All modern people are the conglomeration of so many ethnic mixtures that no pure race remains. » Il est clair que par cette déclaration, on ne peut en aucun cas dire qu’Albert Einstein était raciste.

      http://www.saturdayeveningpost.com/wp-content/uploads/satevepost/what_life_means_to_einstein.pdf

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  • Ovuef2r // 27.02.2019 à 09h12

    Après m’être fait traité de « gouer » par un français d’origine étrangère je ne suis pas certain qu’Einstein ait raison quand il prétend que seuls les blancs soient capables d’etre racistes.
    Il me semble plus pertinent quand il déclare que « seuls 2 choses sont sans limites : l’univers et la bêtise humaine, encore que pour l’univers ça ne soit pas sûr ».

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    • Serge F. // 01.03.2019 à 01h10

      L’article du site The Clio sur lequel s’est appuyé l’article des Crises fait dire à Albert Einstein ce qu’il n’a pas dit. Voici ce qu’il a dit précisément :

      « Aux États-Unis, les personnes de couleur se séparent des personnes blanches. Cette séparation n’est pas un mal venant des personnes de couleur. C’est un mal venant des personnes blanches. Je n’ai pas l’intention de rester silencieux à ce sujet. »

      Autrement dit, il ne fait que critiquer la politique de ségrégation raciale menée par les Etats-Unis à cette époque (il n’a pas dit que le racisme était une maladie des Blancs).

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  • Sandrine // 27.02.2019 à 09h22

    Il me semble assez malvenu de diffuser ce genre de jugement de valeur (« le racisme est une maladie des blancs ») en ce moment. Einstein est un grand scientifique, mais son opinion sur ce point ne l’est pas.Ou alors il aurait du préciser que le racisme est une maladie contagieuse.
    Un exemple dans l’émission ci-dessous :
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/la-faute

      +16

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    • Catalina // 27.02.2019 à 13h56

      Bonjour,
      Pourtant certains ont affirmé une « supériorité intellectuelle » des blancs qui ne tient pas devant une analyse scientifique :
      https://www.unz.com/article/a-troublesome-intelligence/

      ‘Une intelligence gênante ?  »
      « Toute proposition vraiment scientifique offre des conditions empiriques claires dans lesquelles elle peut être réfutée ; autrement, elle doit être mise de côté dans le champ mystique de la pseudoscience non réfutable »
      Chanda Chisala

        +0

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      • K // 27.02.2019 à 22h21

        En effet, nombre d’ethnologues ont constaté d’énormes differences de QI selon les pays (pas juste l’épaisseur du trait : certains pays sont à 70 de moyenne, d’autres à 110). Reste à définir l’intelligence et à déterminer sa nature (innée ou acquise). Peut-être que les régions du monde à faible QI ont-ils simplement un mauvais système social/éducatif, qui ne développe pas l’intelligence de leurs habitants. Bref, LE sujet politiquement incorrect par excellence (je ne suis pas sur que mon commentaire passe la modération).

        Quelles que soient les différences d’intelligence entre individus ET entre ethnies, le respect est un droit pour chacun, donc Einstein a raison de rappeler que le racisme est la maladie des Blancs dans le contexte de l’Amérique des années 40. Si on regarde la France de 2019, la racisme est la maladie de tous (Blancs compris mais pas que).

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        • herve_02 // 28.02.2019 à 12h20

          pffff
          Le QI n’a rien à voir avec l’éducation. Il faut se sortir de l’idée que l’école et son instruction est émancipatrice. C’est une propagande relayé par … l’école dans une forme de tautologie.

          Le QI, si tenté que ce soit une mesure pertinente ex nihilo, est un rapport à la moyenne d’une population. Cette moyenne ne se fait pas sur les connaissances mais les raisonnements les déductions, les inductions, les associations. Le système éducatif n’apporte rien à cela. Il peut donner des ‘exercices’ permettant de s’entraîner mais si pendant ce temps scolaire l’enfant était laissé à lui même (pas enfermé dans une prison à ne rien faire) il acquerrait par expérience (essais-erreurs) les mêmes mécanismes. Les 7 millions d’années d’évolution ont formé le cerveau avec plus d’intelligence que 15 années d’éducation embrigadement scolaire.

          Pour en revenir donc au QI, c’est un rapport à la moyenne et cette moyenne devrait de faire par groupe homogènes. Plus on grandit le groupe et plus les écarts à la moyennes sont importants et moins le résultat est pertinent. Allez faire des tests sur les couleurs vives à des enfants qui vivent perpétuellement dans la pénombre des sous-bois. Allez faire des tests sur des concepts d’espaces et de planètes à des enfants qui n’en ont jamais entendu parler. Aller faire des tests basés sur le mouvement à des gens surtout formées à lire des livres…

          Il faudrait ré-étalonner les tests communautés par communautés. pour qu’il vaille dire un peu plus que rien.

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  • mikatypa // 27.02.2019 à 09h46

    La diversité permettrait à une population subissant un stress exterieur, de s’en sortir mieux…concept biologique appliqué aux sciences sociales. Qu’elle est sa validité scientifique ? aucune et c’est bien dommage car nous sommes à la recherche de nouveaux mythes, croyances, rituels, qui calmeraient nos angoisses existencielles actuelkes !

      +6

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    • Belfegor // 27.02.2019 à 10h00

      C’est un point largement développé dans « l’entraide, l’autre loi de la jungle » de pablo servigne (2017). La sociobiologie à changé de « camp » politiquement depuis quelques années déjà !

        +3

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  • Antoine S. // 27.02.2019 à 09h52

    Un petit effort et on va s’apercevoir qu’Einstein était aussi anti-capitaliste:
    https://www.youtube.com/watch?v=E4V221YmioA

    Texte original:
    https://monthlyreview.org/2009/05/01/why-socialism/

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  • Alfred // 27.02.2019 à 10h37

    Je suis sidéré de la naiveté voire de l’inconscience quasi criminelle qui consiste à reprendre de tels propos « le racisme maladie de blancs » « dixit Einstein » sur un site où règne d’habitude une forme d’intelligence critique. Pour les quelques raisons qui suivent:
    Ces propos ont été tenus dans le cadre d’un environnement très particulier (les états unis des années quarante) où le problème était extrêmement virulent (et dans ce cadre là ils sont justes). Les mêmes propos tenus à la même époque ailleurs ou au même endroit ailleurs perdent leur justesse. Il suffit de penser à la chine sous occupation japonaise pour mesurer l’inanité du propos décontextualisé.
    La décontextualisation est justement une maladie de NOTRE époque et l’outil et l’arme d’une multitude d’esprits totalitaires armés pour changer le monde conformément à leurs intolérances AUJOURD’HUI. Et ce genre de propos sert très bien l’offensive de « social justice warriors » de tous poils.
    Que ces propos soient repris hors contexte en France à l’époque contemporaine (les « souchiens sont racistes c’est Einstein qui le dit ») c’est la pente et l’air du temps (« ventilé » par differents acteurs aux agendas parfois differents). On se demande bien quelle est l’interet de contribuer à diffuser ce racisme là.

      +31

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    • Kesse // 27.02.2019 à 11h04

      Ok, vous semblez être qq’un de raisonnable. Que proposez-vous pour que les gens le deviennent? Ne plus les mettre en contact avec certaines infos car le contexte leur échappera?

      De plus, comme tout à chacun sur les crises, vous devait avoir une certaine considération pour la liberté d’expression. En revanche, vous plaidez pour qu’on n’illustre plus l’histoire ségregationniste avec les propos d’un illustre scientifique … car ils pourraient être mal utilisé en les appliquants à d’autres contexte … Sérieux?

      Hônnêtement, vous ne pensez pas que ces ce genre de réactions qui renforce une posture extrémiste de l’anti-racisme?

      Perso, à vs lire, je comprend pourquoi des femmes noires veulent se retrouver parfois dans leur entre-soi, pour discuter et mettre des mots sur leur problème.

        +5

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      • Alfred // 27.02.2019 à 11h33

        Vos propos sont contradictoires :
        « Ne plus les mettre en contact avec certaines infos car le contexte leur échappera?
        ET
        e comprend pourquoi des femmes noires veulent se retrouver parfois dans leur entre-soi,
         »
        Vous voulez protéger les femmes noires de discours qui pourraient les toucher?
        Vous les surplombez pour décider ce qu’elles seraient capables d’entendre?
        A vous lire je repense au vieil adage « le mieux est l’ennemi du bien ».
        Pour moi nous sommes tous égaux et devons tous être traités strictement de la même manière. Cordialement.

          +16

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      • Sandrine // 27.02.2019 à 12h08

        Exploiter la célébrité de quelqu’un (Einstein dans ce cas) pour diffuser une idée qui est douteuse du point de vue de son fondement scientifique et surtout de son contenu moral (dire que le racisme est une maladie de blanc est raciste car cela présuppose que tous les blancs seraient génétiquement prédisposé à contracter la maladie appelée « racisme ») peut s’interpréter comme une forme de manipulation intellectuelle à but idéologique (une idéologie très douteuse moralement en l’occurrence)

          +18

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  • Alfred // 27.02.2019 à 10h47

    Soyons bien clairs, chaque individu sur cette terre vaut son voisin. Le racisme est une idiotie doublée d’une faiblesse. (Il ne doit pas être confondu avec la xénophobie qui est une forme de peur conservatrice qui touche toutes les sociétés destabilisées ou faibles). Le racisme est une des choses le plus partagées au monde et nul part il ne peut être combattu par le chantage et la peur. Il ne peut être combattu avec succès que par la communication, la connaissance et éventuellement la confiance.
    A mon sens il n’existe qu’un seul indicateur « sincère » et relativement objectif de la présence du racisme ou de son absence: c’est le taux de couples mixtes (avec égale répartition des hommes et des femmes de chaque sous groupe – petit détail très important). Les belles familles qui se mellent c’est un indicateur très sur. A cette aune la France n’est pas un pays raciste.
    Le « reste » est pour moi du pipeau: ainsi les antiracistes le plus virulents ne mettent pas leurs enfants dans les écoles trop submergées. Ils devraient pourtant participer eux même à la diversité. (C’est ce que je fais personnellement, si je change mes enfants d’ecole cette école perdra en diversité..). Dans le même genre de pipeau les pubs de couples mixtes ou l’on observe le plus souvent la femme blanche et l’homme de couleur (et non l’inverse): pourquoi? parce-que certaines communautés ne l’acceptent pas, l’inverse (la maladie en 2018 n’est pas « blanche »). Donc tout ce qui est com et idéologie proclamée c’est du pipeau. La réalité c’est la vie: et dans la vraie vie les français sont mélangés dans tous les sens.

      +15

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    • Kess // 27.02.2019 à 13h05

      Vous faîtes des discours anti-raciste avec quelques éceuils racistes à l’intérieur:

      « les antiracistes les plus virulents ne mettent pas leurs enfants dans les écoles trop submergées »

      De quoi? de noirs, d’arabes? Si l’école marche bien ou est le problème? Si en revanche, si il n’y a que des blancs dedans mais que l’école est mauvaise ?… ou si c’est mixte et que l’école est mauvaise ?… Les gens ne changent pas leurs enfants d’écoles pour des problèmes de couleur, mais pour des problèmes de niveau ! Etes-vous prêt à sacrifier l’intérêt de vos enfants, pour satisfaire à votre posture « anti-raciste »? Etes vous entourer de racistes pour penser ainsi? Ou plutôt, le seriez vous un peu vous même … mais avec honte ? Vous savez la peur dont vous parlez …

      « les pubs de couples mixtes ou l’on observe le plus souvent la femme blanche et l’homme de couleur … parce-que certaines communautés ne l’acceptent pas. »
      Hein? de quelles communauté parlez-vous? C’est sans rapport avec les communautés mais en rapport avec la mysoginie:
      Postulat inconscient moyen (ou supposé comme tel par les publicistes): « homme conquérant , femme trophée ».

      D’ou: « couple femme blanche et homme de couleur » = société ouverte dans la réprésentation pseudo-libéral
      « couple femme de couleur et homme blanc  » = société avec domination coloniale

      Ce ne sont que des très vieux clichés hérité de nos société post-coloniales et patriarcales … mais dont vous avez du mal à vous défaire, non?

        +2

      Alerter
  • Génissel Samuel // 27.02.2019 à 11h15

    Le mieux serait plutôt d’avancer, il parait qu’en Afrique il y a des matheux, le mieux serait de continuer de faire des partenariats, ils démontreront par eux-même leurs valeurs, à une époque on ce demandait combien de Mozarts n’ont jamais émergés en Afrique?
    Et pour la France, y a peut-être un peu de marketing à faire, des gens plus ou moins mates diplômés et compétents cela existe, surtout qu’ils partent avec un handicap.
    Sinon il suffit de regarder les states, les blancs font les lois, mais pour les fusées la nuance de peau est plus varié, ainsi que pour ingénierie en général.
    Les structures familiales sur-déterminent le potentiel d’un homme, ainsi que son milieu social, ainsi que sa nutrition et il y a des différences de potentiels, même au sein d’une famille.

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    • Génissel Samuel // 27.02.2019 à 11h33

      Et il y a aussi l’éducation, la chance que la société donne pour faire émerger les talents (mais c’est en fait lié à la structure familiale, mais aussi à l’époque il y a des moments, comme une crise où émerge plus de gens, regarder les gilets jaunes leurs leaders sont doués, que ce soit chez Aude Lancelin ou chez Taddeï, donc quelque soit leurs sexes).
      Cela permet de comprendre pourquoi l’Iran a des savants sous embargo et pas l’Arabie Saoudite, La coré du nord et pas le Bangladesh, etc..

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  • Kesse // 27.02.2019 à 11h17

    « le plus souvent la femme blanche et l’homme de couleur ». Non, ça n’a rien à voir avec le refus des communautés de voir la situation inversée. C’est à cause de la mysoginie commune: homme-conquérant, femme-trophée …

    L’homme étranger a su conquérir la femme native (ou de souche): ouverture de la société.

    L’homme natif (ou de souche) est maquée avec une femme étrangère: domination coloniale, pas de conquète, cet homme n’a pas su conquérir ds son cheptel naturel, « il a acheté des sentiments ».

    Ces considérations sont puantes, mais en terme d’image, elles sont assez courantes … Regardez les hommes blancs un peu plus âgé que leur femme asiatique ds le 13ème … Oups, qu’avez-vous pensé 🙂 ?

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    • Alfred // 27.02.2019 à 15h43

      « Non, ça n’a rien à voir avec le refus des communautés de voir la situation inversée. ».
      Vous qui savez tout, sachez que j’ai reçu des pierres ainsi que la jeune fille (la sœur de mon meilleur ami) de la part d’une foule qui n’avajt pas lu Kesse et qui refusait donc ce qu’elle pensait être une idylle contre nature.
      (Et je n’ai honte de rien, vu que je n’ai pas à avoir honte de ce que je pense).
      Vous degringolez très vite dans le mépris et le tutoiement. Ce ne sont pas des arguments.

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      • Kilsan Aïtous // 27.02.2019 à 19h05

        J’ai une amie decouleur qui s’est mariée avec un desouche. Sa famille l’a vécu comme une trahison. Ça s’est mal passé.

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  • cedivan // 27.02.2019 à 11h22

    L’exercice qui consiste à sortir des citations d’un grand homme pour leur donner force d’autorité est très dangereux. Cela a déjà été dit : ne pas contextualiser, c’est très nocif et manipulateur. Exemple : Einstein a aussi écrit : « «les Chinois ne s’assoient pas sur des bancs pour manger mais s’accroupissent comme les Européens quand ils se soulagent dans les bois. Tout cela se passe tranquillement et sobrement. Même les enfants sont sans âme et semblent obtus.» Pas terrible… Et cependant, Einstein écrit cela d’une Chine avant WW II qui connaissait de nombreuses famines, avec des enfants mal nourris donc peut être en effet « sans âme ». Est-ce que ça veut dire qu’Einstein méprisait le chinois ?

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  • Renaud // 27.02.2019 à 11h31

    Ségrégation ? Et le mur de Trump à la « frontière » avec le Mexique?? Il doit avoir pas mal de significations empilées? Non?.
    En, plus c’est une frontière imposée par les États-Unis en 1847 où ces derniers volèrent quelques 40% du territoire mexicain.
    Mais en Amérique du Nord, il peut encore rester aujourd’hui un fond d’anglo-protestantisme qui a été et est toujours plus ou moins prêt à se manifester. L’histoire de l’Amérique du nord comporte d’assez nombreux épisodes de cette attitude ségrégationiste vis à vis des non-blancs (disons ainsi pour faire court).
    Un cas d’école est l’épisode trop mal connu de William Walker, un aventurier américain d’origine écossaise, soutenu par le milliardaire Vanderbilt parvint à s’imposer avec une armée d’individus de même comportement que lui pendant plus ou moins 5 ans comme « président » du Nicaragua durant la décennie 1850-60. L’un de ses buts était d’imposer l’anglais à la place de l’espagnol et d’imposer le protestantisme à la place du catholicisme. Il finit quand-même fusillé par une coalition Centre-américaine.

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  • christian gedeon // 27.02.2019 à 11h34

    le type même d’article pein de bonnes intentions,et qui ignore que l’enfer en est pavé,manifestement. Pourquoi? Mais pardi,parce qu’il met en avant la notion de race,en fonction de la couleur,etc…ensuite parce que le bon Albert se trompe lourdement…il n’y a pas plus « raciste  » que les Fils du Ciel,ou les Nippons, ou les Hindouistes…ou,ou,ou. faire du « racisme  » l’apanage des « blancs » est une énorme connerie. Et puisque quelqu’un a évoqué la RSA(pas le rsa,la république sud africaine) le racisme entre bantous et zoulous,sans compter la myriade de sous catégories,ne le cède en rien aux « meilleurs (sic!) racistes (resic!) blancs. Au Sénégal,allez donc demander à un Wolof,s’il se sent de la même appartenance qu’un Peuhl ou un Toucouleur… cet article,sous ses dehors « gentils « ,manipule de la dynamite,ou plutôt de la nitroglycérine,sans précautions. Qu’est ce que çà fout sur les Crises,surtout en ce moment?

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    • La vérité 777 // 28.02.2019 à 01h30

      Clairement d’accord avec vous, cet article manque de nuances, surtout qu’il a été démontré qu’Einstein était raciste il y a peu de temps, des notes lui appartenant ont été retrouvées avec des écrits dans lesquels il critiquait les chinois, etc… donc niveau information on aura fait mieux, de plus il est clair que l’association couleur de peau et race est un raccourcis facile et rapide, c’est bien plus compliqué que cela car il faut rappeler que la race concerne les individus ou les sous groupes, sous ensembles et donc non des ethnies complètes, c’est un non sens.

      Le racisme est clairement très présent en Afrique, donc bon, on est rapidement calé sur le sujet, si déjà ils se génocide entre eux…, sinon Einstein comme beaucoup d’hommes célèbres à servit de modèle ou de pantin, il soignait son image, se rendait à des événements lui étant proposés, tout cela sous couvert d’hypocrisie, mais rien de tout cela était réel, car aurait-il accueilli des noirs à bas QI ne comprenant rien à la physique chez lui ? NON, il n’arrivait déjà même pas à gérer son fils schizophrène, alors de là à le faire passer pour un humaniste LOL.

      Sans oublier qu’il a piqué pas mal d’éléments à ce cher Henri Poincaré qui avait un volume crânien conséquent et qui est plutôt l’individu à qui il aurait fallu attribuer la découverte, m’enfin c’est un autre sujet.

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  • Louis17 // 27.02.2019 à 11h48

    Le scientifique lauréat du prix Nobel a dit : « La séparation des races n’est pas une maladie des gens de couleur. C’est une maladie des Blancs. Je n’ai pas l’intention de me taire. »
    Encore une théorie d’Enstein trop générale… Ah si Poincaré était passé par là …
    Il en aurait penser quoi de cette histoire d’une élue Juive d’origine éthiopienne interdite de donner son sang ?
    https://www.lepoint.fr/monde/israel-le-don-du-sang-d-une-deputee-noire-refuse-12-12-2013-1768659_24.php

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    • Serge F. // 01.03.2019 à 01h04

      Encore cette fameuse théorie du complot :

      https://www.pourlascience.fr/sd/science-societe/einstein-ou-poincare-2635.php

      Ca va devenir un jeu de vous repérer !

      Pour info, la citation d’Albert Einstein n’est pas exacte. Voici ce qu’il a dit précisément :

      « Aux États-Unis, les personnes de couleur se séparent des personnes blanches. Cette séparation n’est pas un mal venant des personnes de couleur. C’est un mal venant des personnes blanches. Je n’ai pas l’intention de rester silencieux à ce sujet. »

      Autrement dit, il ne fait que critiquer la politique de ségrégation raciale menée par les Etats-Unis à cette époque (il n’a pas dit que le racisme était une maladie des Blancs).

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  • Owen // 27.02.2019 à 13h24

    Observer avec ses yeux la diversité des races (ou phénotypes, ou ethnies…), n’est pas la même chose que les hiérarchiser. Il est stupide de nier cette diversité au motif qu’on ne veut pas les hiérarchiser.

    La hiérarchisation des races a justifié l’esclavagisme, le colonialisme et de nombreux massacres dans l’histoire humaine.
    La négation de la diversité des races, a justifié la destruction des ethnies et toute la diversité des cultures qui a formé le réservoir de l’humanité.
    Malheureusement, une association comme Survival International n’a plus beaucoup de peuples à défendre.

    Un bon résumé de Mathilde Larrère et de l’évolution du racisme (la partie intéressante commence à 1:20):
    https://www.youtube.com/watch?v=5h1XVtB4gko
    Pour ma part, j’ai « appris » l’existence des races, des ethnies et à reconnaitre les différences, mais je n’ai jamais « appris » à les hiérarchiser. Vraiment, ce n’est pas la même chose.

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    • Kess // 27.02.2019 à 14h48

      ETHNIE … la différence phénotypique ne fait une race que si on veut la promouvoir et la conserver dans le cadre d’une optimisation de la transmission génétique des caractères (genre: « j’adore les yorkshires, ils sont si mignons »).

      Il n’y a pas de réalité scientifique derrière le mot race, autre que cette optimisation … on peut fabriquer une race de petits humains aussi … on fait se reproduire les petits ensemble et on parle de sauvegarde de leur patrimoine culturel pour que les grands ne les approche pas.

      Ethnie est le mot. Race pour les humains est la version raciste et les éléphants n’y change rien. De plus, moi aussi, je n’aime pas le côté hypocrite de la pub benetton, même si ils font des pulls doux.

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      • Sandrine // 27.02.2019 à 15h49

        Ethnie était le mot préconisé par G Vacher de Lapouge en lieu et place du mot race…
        Étrange référence pour un ayatollah de l’anti-racisme comme vous.

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    • Kess // 27.02.2019 à 16h18

      Commentaire effacé à propos de la mauaise utilisation du terme race :

      encyclopedia universalis: « Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat sans aucun fondement scientifique de l’existence de races au sein de l’espèce humaine »

      Le site les crises promeut-il le racisme? En tout cas il efface les citations de l’encyclopedia universalis apportant contradiction à des propos racisant.

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    • Emmanuel // 28.02.2019 à 00h01

      Est-ce que ceux qui ont les cheveux roux ou ceux qui ont les yeux verts constituent une race ou une ethnie : non. Même chose pour le reste. Est-ce qu’un métis est de race blanche ou noire : non sens. Oui, on peut décrire une diversité de formes, de famille ou de traits physiques communs en fonction d’origines géographiques par exemple, mais le concept de race est dépassé, celui d’ethnie l’est aussi de plus en plus à mon avis (sauf à recouvrir des caractéristiques culturelles communes, ou des origines géographiques communes : mais à vrai dire, c’est un concept « batard », parce que ça mélange un peu tout ça…).

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  • Enma // 27.02.2019 à 14h21

    Stupéfaite de voir le commentaire de Wollaston tellement approuvé qu’il se retrouve en exergue de l’article (cocorico !).
    Parce que la mode de ce qu’on a appelé les « revues nègres », ce n’est pas du racisme ? Indice : rien n’interpelle dans le fait que J. Baker se soit produite vêtue presque exclusivement d’une ceinture de bananes ?
    En suivant cette logique, alors on peut considérer que les zoos humains du temps de la colonisation étaient tout simplement la création de nouvelles idoles ? Et déplorer le manque de gratitude de Sawtche/Saartjie Baartman ?

    Consternant…

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-lepoque-des-zoos-humains

    Pour en revenir à l’article lui-même, il est assez significatif que les prises de position d’A. Einstein, et notamment son intervention à l’université de Lincoln, aient été totalement occultées par ses biographes successifs et soient absentes des archives…

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    • yvest // 28.02.2019 à 17h20

      En ce qui concerne Joséphine Baker et la « revue nègre », non ça n’était pas du racisme de la part des organisateurs et du public, après ça ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de racisme.
      Pour se rendre compte de l' »ambiance » associée, voir par exemple les docs ci dessous :
      https://www.youtube.com/watch?v=7iCN6lbJb5o
      (à partir de 40:00)

      Et :
      https://www.youtube.com/watch?v=DZ21_wfjlw4&t=40s
      (à partir de 15:30, Joséphine au moment de la crise de 29)

      Après en ce qui concerne l’exposition coloniale de 31 et les « zoos humains » associés, c’est autre chose, mais il y a eu aussi beaucoup d’opposition à l’époque, et cela n’a plus eu lieu en France.

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  • Roumi // 27.02.2019 à 14h35

    Aujourd’hui on ne dit plus qu’on est raciste, ce n’est plus à la mode. On préfère dire qu’on aime pas certaines cultures qui sont inassimilables. La preuve un Zemour avec un phénotype de maghrebins peut être au hit parade de la droite et l’extrême droite.
    Je tiens aussi à relever un élément que personne n’a repris, sur un site francophone c’est un peu désolant.
    La théorie de la relativité, son nom, ses racines théoriques et appliquées sont l’oeuvre de Pointcarré, véritable génie pour le coup, qui n’a pas été cité dans les articles sur la relativité repris par Einstein. Story telling quand tu nous tiens…

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    • Serge F. // 27.02.2019 à 23h33

      Henri Poincaré aurait pu éventuellement découvrir la théorie de la relativité restreinte avant Albert Einstein, mais certainement pas la fabuleuse théorie de la relativité générale que l’on doit à 100% à ce génie absolu de la physique. Et quel humaniste en même temps ! En témoigne, s’il le fallait, cet article relatant un moment méconnu de sa vie.

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      • Kesse // 28.02.2019 à 00h05

        Vous confondez le physicien et le président, ce qui laisse présager de votre culture ds les deux domaines.

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      • Roumi // 28.02.2019 à 17h39

        Fabuleuse théorie jamais récompensée par un nobel. Puisque le prix nobel a été obtenu pour l’obscur corps noir. N’est ce pas étrange que ses pères physiciens n’ai pu lui donner le nobel pour « son invention ». Pour moi un génie doit au minimum citer ses références. Aller lire sur le sujet et faite vous votre avis personnel plutôt que de que répéter ce que des avis autorisés vous ont laissé croire. On est parfois étonné quand on entrouve certaines portes.

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        • Serge F. // 28.02.2019 à 21h02

          En 1905, Albert Einstein publia 4 articles majeurs qui aurait pu, chacun d’entre eux, lui donner le prix Nobel. Il le reçut en 1921 pour son explication de l’effet photoélectrique (premier article). Le troisième concerne la relativité restreinte et le quatrième porte sur l’équation E=mc² (que Poincaré n’était vraiment pas sur le point de découvrir). En 1915, il publia sa théorie de la relativité générale.

          Il n’a pas été primé pour sa théorie de la relativité générale car, à mon humble avis, il faut reconnaître qu’à cette époque peu de personne y comprenait quelque chose. Cette théorie a littéralement bouleversé la physique comme cela est arrivé très rarement dans l’histoire des sciences. Cette théorie a aussi eu un impact important en philosophie.

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        • Serge F. // 01.03.2019 à 00h52

          Je vois qu’il s’agit encore d’une théorie complotiste :

          https://www.pourlascience.fr/sd/science-societe/einstein-ou-poincare-2635.php

          Je ne m’attendais même pas à cela, car l’objet du litige ne peut en aucun cas porter sur la théorie de la relativité générale (publiée 3 ans après la mort de Poincaré).

          Après les climatosceptiques complotistes de cet autre article des Crises :

          https://www.les-crises.fr/rester-sous-les-15-c-voici-comment-nos-vies-pourraient-changer-par-charles-adrien-louis-et-guillaume-martin/

          voici maintenant l’arrivée des complotistes de la paternite de la théorie de la relativité restreinte. A croire que ce site est un repère de complotistes ou qu’il s’agit d’une activité à la mode.

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          • Roumi // 02.03.2019 à 08h33

            En effet si vous appellez complotiste toute personne qui remet en cause votre avis préconçu vous devez être malheureux sur les-crises et dans la vie en général. Je ne lis par « Pour la science » ni Science et Vie junior mais si vous voulez des références sérieuses vous pouvez lire cet article de physique qui fait une bonne synthèse https://arxiv.org/abs/physics/0408077

            A moins que cet auteur ne soit aussi complotiste, car pour le coup il n’est pas de votre avis.

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            • Serge F. // 02.03.2019 à 15h37

              La polémique a été lancée en 1953 par Edmund Whittaker. Elle ne date donc pas d’hier. L’article que vous citez a été publié en 2006 à l’occasion du centenaire de la publication de la théorie de la relativité restreinte. Si vous vous basez sur cet article et non sur le livre de Jules Leveugle, alors vos propos peuvent être pris plus au sérieux. En effet, l’abstract de Logunov est plutôt prudent :

              « It is also shown that the special theory of relativity has been created not by A. Einstein only but even to greater extent by H. Poincaré. »

              Mis à part le « greater extent » qui est une appréciation partisane de l’auteur a qui l’on devrait rappeler la fameuse réponse que Christophe Colomb fit à ses détracteurs. Il leur avait demandé de faire tenir debout un œuf dur dans sa coquille. Personne n’y aurait réussi, sauf Christophe Colomb, qui aurait écrasé simplement l’extrémité de l’œuf et se serait écrié : « Il suffisait d’y penser ! ». Tout le génie d’Einstein réside dans cette exclamation. Poincaré avait pas mal d’éléments, mais il n’a pas su en faire la synthèse, et surtout il n’avait pas rejeté la notion d’éther.

              Lugonov avait déjà fait parler de lui sur ce sujet en 1984 :

              http://www.annales.org/archives/x/Poincare-Logunov.pdf

              La traduction de ce document en français a été réalisée en 2000.

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            • Serge F. // 02.03.2019 à 18h30

              Comme l’indique Jean Marc Levy-Leblond, fin connaisseur de la relativité : « L’ennui est que Poincaré, malgré un évident malaise par rapport à Einstein, n’a jamais revendiqué cette priorité — et pour cause : la contribution majeure d’Einstein n’a pas consisté en l’élaboration d’un formalisme déjà largement connu, mais en une transformation radicale de sa signification physique, en particulier par l’élimination de l’éther, auquel Poincaré n’a jamais renoncé. À la vérité, les rôles respectifs d’Einstein, de Poincaré et des autres ont déjà été largement traités par les historiens sérieux. »

              Françoise Balibar, quant à elle, souligne que « l’une des grandes différences entre Poincaré et Einstein est qu’ Einstein introduit la « vitesse de la lumière » (il en fait même l’objet d’un « principe ») ; Poincaré n’en parle pas ; pour lui, la vitesse est un paramètre caractérisant les transformations qu’il étudie et dont il précise la structure de groupe. C’est peut-être là que se situe la différence entre le point de vue d’un mathématicien et celui d’un physicien : dans cette attention constante au contenu « matériel des concepts mathematico-physique sur lesquels travaille la physique. »

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            • Serge F. // 02.03.2019 à 18h35

              (suite)

              Enfin, voici ce que nous explique Thibault Damour :

              « Comme Lorentz et Poincaré pensaient toujours le temps en termes de temps universel absolu de Newton, ils n’ont jamais suggéré, comme Einstein le fit, qu’une horloge en mouvement puisse battre un temps différent de celui d’une horloge au repos. Une conséquence cruciale de la limitation de l’horizon conceptuel de Poincaré est que le « temps local », dont il parle dans le texte de 1904 cité ci-dessus, diffère de façon essentielle du « temps » qu’Einstein attribue à un référentiel en mouvement. »

              (merci au Docteur Bert).

              Voici en complément un article intéressant à lire :

              http://www.bibnum.education.fr/sites/default/files/analyse_einstein_1907.pdf

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            • Serge F. // 02.03.2019 à 21h04

              Voici un extrait du discours que prononça Louis de Broglie à l’Académie française à l’occasion du 100ème anniversaire de la naissance de Henri Poincaré :

              « Pourquoi Poincaré n’a-l-il pas été jusqu’au bout de sa pensée ? C’est sans doute la tournure un peu trop hypercritique de son esprit, due peut-être à sa formation de mathématicien pur, qui en est la cause. Comme on le rappellera tout à l’heure, il avait une altitude un peu sceptique vis-à-vis des théories physiques, considérant qu’il existe en général une infinité de points de vue différents, d’images variées, qui sont logiquement équivalents et entre lesquels le savant ne choisit que pour des raisons de commodité. Ce nominalisme semble lui avoir parfois fait méconnaître le fait que, parmi les théories logiquement possibles, il en est cependant qui sont plus près de la réalité physique, mieux adaptées en tout cas à l’intuition du physicien et par là plus aptes à seconder ses efforts. C’est pourquoi le jeune Albert Einstein âgé alors seulement de 25 ans et dont l’instruction mathématique était rudimentaire en comparaison de celle du profond et génial savant français est cependant arrivé avant lui à la vue synthétique qui, utilisant et justifiant toutes les tentatives partielles de ses devanciers, a balayé d’un seul coup toutes les difficultés. Coup de maître d’un esprit vigoureux guidé par une intuition profonde des réalités physiques ! »

              https://journals.openedition.org/sabix/1163

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              Alerter
            • Serge F. // 03.03.2019 à 00h10

              Vous pourriez aussi parler de l’apport de Paul Langevin dans la théorie de la relativité restreinte. Voici ce qu’écrit Michel Paty à ce sujet :

              « Quant à Langevin, il avait présenté en 1903 un modèle dynamique de l’électron variable, satisfaisant à la contraction de Lorentz-FitzGerald, et à volume constant, mais non relativiste (comme Poincaré l’avait fait remarquer) ; il s’était, par ailleurs, intéressé aussi à la relativité pour l’optique (il avait publié en 1905 un mémoire sur le mouvement absolu de la Terre). Il avait abordé les problèmes électrodynamiques sous l’angle de l’inertie électromagnétique et des phénomènes liés au magnétisme, puis il avait eu connaissance des articles d’Einstein de 1905, sur l’électrodynamique des corps en mouvement et sur l’inertie de l’énergie (qui constituent ce qui s’est ensuite appelé la théorie de la relativité restreinte), et s’était immédiatement convaincu de la supériorité de la solution et du point de vue de cet auteur, qui lui était encore inconnu, sur les autres approches de l’électrodynamique. »

              https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00170722/document

              Paul Langevin connaissait les théories de Henri Poincaré et d’Albert Einstein. Son verdict était en faveur de celle d’Einstein.

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              Alerter
            • Serge F. // 03.03.2019 à 00h48

              Henri Poincaré ne rencontra qu’une seule fois Albert Einstein lors du Premier congrès Solvay de physique en 1911. Il confia à Paul Weiss ce qu’il pensait de lui dans une lettre qu’il lui adressa après ce congrès. Extrait :

              « M. Einstein est un des esprits les plus originaux que j’aie connus ; malgré sa jeunesse, il a déjà pris un rang très honorable parmi les premiers savants de son temps. Ce que nous devons surtout admirer en lui, c’est la facilité avec laquelle il s’adapte aux conceptions nouvelles et sait en tirer toutes les conséquences. Il ne reste pas attaché aux principes classiques, et, en présence d’un problème de physique, est prompt à envisager toutes les possibilités. Cela se traduit immédiatement dans son esprit par la prévision de phénomènes nouveaux, susceptibles d’être un jour vérifiés par l’expérience. Je ne veux pas dire que toutes ces prévisions résisteront au contrôle de l’expérience le jour où ce contrôle deviendra possible. Comme il cherche dans toutes les directions, on doit au contraire s’attendre à ce que la plupart des voies dans lesquelles il s’engage soient des impasses ; mais on doit en même temps espérer que l’une des directions qu’il a indiquées soit la bonne ; et cela suffit. C’est bien ainsi qu’on doit procéder. Le rôle de la physique mathématique est de bien poser les questions, ce n’est que l’expérience qui peut les résoudre. »

              http://henripoincarepapers.univ-lorraine.fr/chp/text/weiss-1911-11-00.html

              Henri Poincaré s’était trompé sur la prédictibilité des prévisions données par les théories d’Einstein. Elles n’ont rencontré aucune impasse.

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            • Serge F. // 03.03.2019 à 01h17

              Si Albert Einstein n’a pas reçu le prix Nobel pour sa théorie de la relativité, c’est parce ce prix n’est pas décerné à des théories purement spéculatives, comme en témoigne ce document :

              https://www.nobelprize.org/prizes/physics/1921/ceremony-speech/

              Extraits :

              « There is probably no physicist living today whose name has become so widely known as that of Albert Einstein. Most discussion centres on his theory of relativity. This pertains essentially to epistemology and has therefore been the subject of lively debate in philosophical circles. It will be no secret that the famous philosopher Bergson in Paris has challenged this theory, while other philosophers have acclaimed it wholeheartedly. The theory in question also has astrophysical implications which are being rigorously examined at the present time. »

              « Einstein’s law of the photo-electrical effect has been extremely rigorously tested by the American Millikan and his pupils and passed the test brilliantly. Owing to these studies by Einstein the quantum theory has been perfected to a high degree and an extensive literature grew up in this field whereby the extraordinary value of this theory was proved. Einstein’s law has become the basis of quantitative photo-chemistry in the same way as Faraday’s law is the basis of electro-chemistry. »

              Depuis 2012, le Prix de Physique Fondamentale peut récompenser des physiciens qui travaillent sur des théories purement spéculatives :

              http://en.wikipedia.org/wiki/Fundamental_Physics_Prize

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            • Serge F. // 03.03.2019 à 12h16

              La science physique n’est pas qu’une histoire d’équations mathématiques, c’est aussi une certaine compréhension des phénomènes sous-jacents. Le fait que les équations de la théorie de la relativité restreinte se trouvent aussi dans le mémoire, publié le 14 décembre 1905, de la présentation faite par Poincaré le 6 juillet à l’Académie des Sciences de Palerme, après celle du 5 juin 1905 à l’Académie des Sciences de Paris, n’est pas la preuve qu’Albert Einstein a plagié Henri Poincaré.

              L’objectif de Poincaré était de construire une théorie de l’électron en conformité avec les données expérimentales, parmi lesquelles Poincaré incluait le principe de relativité (le but initiale étant de trouver la masse de l’électron). La théorie élaborée en juin 1905 par Poincaré, à partir des travaux de Lorentz, correspond à la définition de ce qu’Einstein appellera, plus tard, en 1919, une « théorie constructive » à laquelle il oppose une « théories à principe ». Einstein expose en 1919 une reformulation, à la lumière de sa propre expérience, des idées de Boltzmann qu’il avait tant admiré dans sa jeunesse. Pour intéressante et fructueuse finalement qu’elle soit, la démarche de Lorentz-Poincaré n’intéressait pas Einstein. Il était persuadé que ce n’était pas la voie à suivre pour résoudre la crise que traversait la physique à cette époque. Einstein avait suivi une toute autre voie.

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            • Serge F. // 03.03.2019 à 12h39

              (suite)

              A partir de sa dérivation des théorèmes concernant l’équilibre thermodynamique, il inversa la formule de Boltzmann et arriva à la structure quantifiée du rayonnement. Il publia cette découverte en 1905. Poincaré lui n’a jamais accepté l’hypothèse des quanta, préférant l’idée que c’est le continu qui prime. Il avait pourtant essayé de comprendre ; on peut même dire qu’il a passé la dernière année de sa vie à trouver une alternative aux quanta, mais en vain. L’autre raison qui poussa Einstein à ne pas suivre la voie adoptée par Lorentz et Poincaré concerne l’éther. Einstein, dans les premiers mois de l’année 1905, avait achevé de se convaincre de l’inutilité de la notion d’éther et était donc décidé à l’éliminer de la théorie, de toute la théorie, alors que Poincaré suivait le chemin inverse.

              http://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv-PDF/IdP2005/01Einstein.pdf

              On comprend dès lors pourquoi Albert Einstein ne citera pas Henri Poincaré dans son article de 1907, précurseur de la théorie de la relativité générale. Il fait référence à Lorentz (pour ses transformations), Planck, Max von Laue, Laub et Mosengeil. Pour son article de 1905, on peut raisonnablement penser qu’il n’avait pas connaissance du mémoire de Palerme de Poincaré. De toute façon, il ne citera personne dans cet article. Le jeune Einstein écrit dans l’urgence, dans la passion, s’appuyant sur un corpus dont il pense que tout le petit monde de la physique théorique du moment connaissait.

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            • Serge F. // 03.03.2019 à 12h52

              Rectificatif : Pour Poincaré le but initiale n’était pas de trouver la masse de l’électron, mais de l’expliquer, ce qui est évidemment très différent.

              Pour en savoir plus sur la mathématisation de la théorie de la relativité restreinte, vous pouvez vous référer à la thèse de Scott A. Walter, professeur à la Faculté des sciences et des techniques à l’université de Nantes et membre du Centre François Viète d’épistémologie et d’histoire des sciences et des techniques :

              http://scottwalter.free.fr/papers/walter-thesis-1996.pdf

              Voici l’adresse de sa page (pour d’autres travaux à ce sujet) :

              http://scottwalter.free.fr/

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            • Serge F. // 03.03.2019 à 19h50

              Autre lecture très intéressante au sujet de la paternité de la théorie de la relativé restreinte :

              https://philolarge.hypotheses.org/files/2017/09/19-12-2007_Balibar_Fr.pdf

              Merci Roumi pour votre acharnement à vouloir attribuer à Poincaré la paternité de cette théorie. Cela m’a permis de mieux comprendre la génèse de cette théorie. La critique est toujours utile à partir du moment où elle est constructive.

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  • kiva // 27.02.2019 à 16h56

    Donc en gros quand James Dewey Watson, codécouvreur de la structure de l’ADN, prix nobel de Médecine, avance une inégalité de QI entre les populations à caractère génétique. Toute la sphère médiatique et plus le conspue voire tente de détruire sa réputation et vie sociale par corollaire.

    En revanche, lorsque cela va dans le sens du « Bien », on prend les propos savamment choisis et décontextualisés d’un physicien, certes émérite, mais qui n’y connait absolument rien dans le domaine…Et il devient une référence sur le sujet, une Idole.

    On appelle cela tout simplement de la propagande.

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    • Serge F. // 28.02.2019 à 01h11

      Il s’agit d’une arnaque scientifique du même type que celle des « race-related therapeutics » dénoncée par Gilles Boëtsch, anthropobiologiste et directeur de recherche au CNRS. De toute façon, le QI n’a jamais été une mesure de l’intelligence.

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    • Jade // 28.02.2019 à 01h16

      À mon sens, le gros problème de cette étude c’est que le QI ne « mesure » rien d’autre que les acquis culturels et sociaux d’une personne à un instant T de son parcours par rapport à sa classe d’âge. Ce qui veut dire, d’une part : que c’est variable selon la culture à laquelle le sujet appartient ; et que d’autre part ses acquis peuvent évoluer par la suite (on apprend jusqu’à sa mort en fonction de son environnement). C’est ce qu’on appelle la plasticité cérébrale. Le test du QI (qui est long et fastidieux) est sans doute un outil utile dans des domaines tels que la psychiatrie notamment pour mesurer le retard des enfants par rapport à leur classe d’âge. Mais pour le reste, il est à prendre avec des pincettes.
      Du reste, que définissez-vous exactement sous le mot « intelligence »? Même la communauté scientifique ne peut en donner une explication exacte. Serait-ce uniquement le matheux? Le chercheur? La création artistique est-elle une forme d’intelligence? Le sculpteur, le menuisier, l’écrivain, le compositeur? Ou alors, celui qui excelle dans l’art oratoire? Sachez que l’intelligence est multiple et reste extrêmement difficile à décrire, à cerner et par conséquent, à quantifier.
      Pour moi, utiliser un tel outil de façon aussi contestable pour tenter de décréter que tel peuple serait soi-disant plus « intelligent » que les autres, n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle tentative de hiérarchisation de l’espèce humaine… Qui ressemble fort à de l’eugénisme.

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      • Sandrine // 28.02.2019 à 08h03

        Vous avez entièrement raison de souligner ce point : les gens qui brandissent le QI à tout bout de champ (par exemple Laurent Alexandre) ont des argumentations qui ressemblent aux théories racistes des siècles passés.

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      • BOURDEAUX // 28.02.2019 à 11h02

        je partage vos propos sur l’intelligence. Plus j’avance en âge et plus je constate dans mon entourage qu’il se trouve des individus intelligents, voire brillants dans un domaine bien défini, (souvent directement branché sur leur activité professionnelle) et qui toutefois, dès qu’ils sortent de ce domaine, peuvent accumuler les âneries les plus désolantes, tout en se montrant incapables de modifier leurs comportements malgré une succession d’échecs dont la cause ne varie jamais. Exemple : un grand prix nobel scientifique, un génie dans son domaine, peut dire des âneries dès qu’il en sort… Nous devrions plus souvent parler de l’intelligence particulière et de la sottise en général, cela en décomplexerait beaucoup, et moi le premier !

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  • Alfred // 27.02.2019 à 17h37

    Albert et l’économie:
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/02/27/20002-20190227ARTFIG00101-selon-une-etude-allemande-l-euro-aurait-particulierement-nui-aux-francais.php
    En résumé (étude allemande):

    Pays de la zone Euro Effet économique 1999-2017 Effet économique 1999-2017 par habitant
    Allemagne +1893 milliards d’euros +23.116 euros
    Pays-Bas +346 milliards d’euros +21.003 euros
    Grèce +2 milliards d’euros +190 euros
    Espagne -224 milliards d’euros -5031 euros
    Belgique -69 milliards d’euros -6370 euros
    Portugal -424 milliards d’euros -40.604 euros
    France -3591 milliards d’euros -55.996 euros
    Italie -4325 milliards d’euros -73.605 euros

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  • La vérité 777 // 28.02.2019 à 01h18

    Bonjour,

    Vous faites bientôt pire que les médias mainstream en passant de la pommade à Einstein en vous persuadant qu’il n’était pas raciste alors qu’il ne faisait que soigner son image et transpirer l’hypocrisie comme pas mal de grands hommes de ce monde, la réalité est qu’il était raciste, des notes ont été retrouvées récemment au sujet des asiatiques, des moyens-orientaux et Einstein les critiquait ouvertement sans retenue quelconque, donc tout cet article c’est de la poudre aux yeux, de la poudre de perlimpinpin, de la bien-pensance moderne comme BFMTV le ferait mieux que vous, vous êtes tombés bien bas, renseignez-vous sur les sujets que vous traitez avant de le faire, car là en effet, il vous manque de grosses informations sur le sujet, à moins que vous n’ayez été sélectif.

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    • Serge F. // 01.03.2019 à 01h22

      Dans une interview accordée au Saturday Evening Post le 26 octobre 1929, Albert Einstein déclara : « Je ne crois pas à la race en tant que telle. La race est une imposture. Tous les peuples modernes sont l’agglomération de tant de mélanges ethniques qu’il ne reste aucune race pure. » Il est clair que par cette déclaration, on ne peut en aucun cas dire qu’Albert Einstein était raciste. Et rendez-vous compte qu’il a dit cela en 1929, pendant que le racisme et l’eugénisme étaient florissants !

      http://www.saturdayeveningpost.com/wp-content/uploads/satevepost/what_life_means_to_einstein.pdf

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      • Serge F. // 02.03.2019 à 17h07

        Je profite de ce post pour rendre hommage à Joseph Anténor Firmin qui fut l’un des rares de son époque à s’élever contre la théorie raciste de Joseph-Arthur Gobineau. En effet, en 1885 Joseph Anténor Firmin publia « De l’égalité des races humaines ». Cet ouvrage a été réédité en 2004, puis en 2016, et mériterait grandement d’être (re)lu.

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  • Jade // 28.02.2019 à 07h19

     » La séparation des races n’est pas une maladie des gens de couleur. C’est une maladie des Blancs ».
    Premièrement, bien sûr que cette affirmation est fausse.
    Le racisme n’est absolument pas rattaché à une appartenance ethnique. Par contre, il est fortement influencé par l’éducation, par les préjugés que véhicule la société, ou encore, au vécu, aux politiques (quand certains dirigeants s’amusent à monter les mal lotis contre les miséreux tels que les migrants par exemple, ou lorsque certains cherchent à monter les habitants des petites villes contre ceux des « quartiers »), etc.
    De plus, comme je l’ai lu dans un commentaire plus haut, j’ai moi aussi de plus en plus tendance à penser que c’est contagieux… Sans doute, plus encore dans les contextes de crises.
    Deuxièmement, il est bon de rappeler le contexte dans lequel ont été prononcées ces phrases. C’était en 1946, dans le pays ségrégationniste qu’était les États-Unis. Et, ce n’est que pure supposition de ma part, mais sans doute Einstein a-t-il voulu se montrer radical pour marquer fermement sa désapprobation ? De plus, c’était au sortir de la Seconde Guerre mondiale. N’oublions pas qu’il était juif et sans doute encore très marqué par l’innommable : la Shoah.

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  • Daniel // 28.02.2019 à 09h35

    Tout ce que j’ai lu sur les propos d’Einstein en fait un être exceptionnel, tant sur le domaine de la physique que sur le plan humanitaire.
    Je conseille de lire un livre passionnant : Derrière le rideau de soie, de l’avocat américainBartley C.Crum. ce témoignage d’une enquête réalisée juste après la deuxième guère mondiale, a la demande du président des USA de l’époque est édifiant. Einstein y témoigne.

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    • Serge F. // 01.03.2019 à 01h30

      Merci pour l’info concernant le livre, je ne le connaissais pas.

      Albert Einstein avait des défauts comme tout le monde, mais difficile de nier son côté humaniste. Fred Jerome et Rodger Taylor ont publié un livre en 2006 intitulé « Einstein on Race And Racism ». Il n’est malheureusement pas disponible en français, mais on en dit beaucoup de bien :

      https://www.amazon.com/Einstein-Race-Racism-Fred-Jerome/dp/0813539528

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  • Jade // 28.02.2019 à 10h54

     » La séparation des races n’est pas une maladie des gens de couleur. C’est une maladie des Blancs ».
    Bien sûr que cette affirmation est fausse. J’avoue que je ne comprends même pas ceux qui perdent leur temps à chercher des exemples pour démontrer le contraire. Ça laisse songeur…
    Le racisme n’est évidemment pas rattaché à une appartenance ethnique en particulier. Par contre, il est fortement influencé par l’éducation, par les préjugés véhiculés par la société, le vécu, ou encore, la politique : par exemple quand certains dirigeants s’amusent à opposer les mal lotis à plus miséreux qu’eux (tels que les migrants), ou lorsque certains cherchent à monter les ruraux contre ceux des « quartiers ». De plus, comme je l’ai lu dans un commentaire plus haut, j’ai moi aussi de plus en plus tendance à penser que le racisme est contagieux… Sans doute, plus encore dans les contextes de crises.
    Il est bon de rappeler le contexte dans lequel ont été prononcées ces phrases. C’était en 1946, dans un pays ségrégationniste. Ces mots n’étaient sans doute qu’une façon pour Einstein de provoquer, d’attirer l’attention sur ce qu’il considérait comme quelque chose d’intolérable. Ce qui suit n’est que pure supposition de ma part, mais c’était au sortir de la Seconde Guerre mondiale…

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  • Serge F. // 28.02.2019 à 19h39

    « La séparation des races n’est pas une maladie des gens de couleur. C’est une maladie des Blancs. Je n’ai pas l’intention de me taire. »

    Ce n’est pas ce que Albert Einstein a dit exactement. Voici l’intégralité du discours qu’il prononça le 3 mai 1946 aux étudiants de l’Université Lincoln :

    « The only possibility of preventing war is to prevent the possibility of war. International peace can be achieved only if every individual uses all of this power to exert pressure on the United States to see that it takes the leading part in world government.
    The United Nations has no power to prevent war, but it wan try to avoid another war. The United Nations will be effective only if no one neglects his duty in his private environment. If he does [neglect it], he is responsible for the death of our children in a future war.
    My trip to this institution was in behalf of a worthwhile cause. There is separation of colored people from white people in the United States. That separation is not a disease of colored people. It is a disease of white people. I do not intend to be quiet about it.
    The situation of mankind today is like that of a little child who has a sharp knife and plays whith it. There is no effective defense against the atomic bomb… It can not only destroy a city but it can destroy the very earth on which that city stood. » Extrait du livre « Einstein on Race And Racism », Fred Jerome et Rodger Taylor, 2006

    Albert Einstein dit que le problème de la séparation des personnes de couleur des personnes blanches vient d’un mal des personnes blanches. Autrement dit, il ne fait que critiquer la politique de ségrégation raciale menée par les Etats-Unis à cette époque.

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    • Sandrine // 01.03.2019 à 10h41

      Il est clair que A Einstein n’était pas raciste (t vous l’avez bien montré dans vos différents posts).En revanche sortir ses propos de leur contexte et diffuser la citation telle quelle dans le contexte actuel peut alimenter un discours à caractère raciste.

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      • Serge F. // 01.03.2019 à 12h58

        Je suis d’accord avec vous. Et ce qui est le plus étonnant, c’est que l’article de The Cleo, qui est à l’origine de cette erreur, cite en référence le livre « Einstein on Race And Racism » de Fred Jerome et Rodger Taylor dans lequel on peut trouver l’intégralité du discours d’Einstein que j’ai repris dans mon post précédent.

        Sur le site amazon.com, on trouve le commentaire suivant a propos de ce livre :

        « Un livre exceptionnel qui ajoute de manière significative à la légende et à l’héritage d’un des plus grands scientifiques de tous les temps. Malheureusement, les informations sur le point de vue d’Einstein sur le racisme et les droits civils en Amérique semblent avoir été délibérément omises des autres livres prestigieux que j’ai lus à propos d’Einstein. Ma mère était assistante de recherche pour Einstein à l’Université de l’Illinois alors qu’elle préparait sa maîtrise en physique au début des années 50. Elle m’avait toujours dit qu’Einstein était un champion de la lutte contre le racisme et un ardent défenseur des droits civils des Noirs. C’est le premier livre que j’ai lu qui le confirme. Bravo! »

        Une preuve supplémentaire, s’il en était encore besoin, qu’Albert Einstein n’était pas raciste.

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      • Serge F. // 01.03.2019 à 13h02

        (suite)

        Nous vivons dans une époque inquiétante où des personnes cherchent délibérément à salir la réputation de gens respectables en pratiquant une forme d’inquisition de la pensée (c’est le cas par exemple de certains intellectuels ou de complotistes). En faisant cela, on va finir un jour par se retrouver plonger dans une forme de nihilisme dans lequel plus personne ne pourra construire quoi que ce soit de solide et ce sera le chaos. Dans ce contexte, je sens poindre l’arrivée de diverses formes d’extrémismes.

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