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5.décembre.20175.12.2017 // Les Crises

Ukraine : Des doutes sur les déclarations du sniper de Maïdan

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Si les médias français ont fort peu bougé, des médias britanniques et allemands ont enquêté sur le reportage de la télévision italienne sur les snipers de Maïdan, diffusé il y a 15 jours.

Il en résulte de sérieux doutes sur la crédibilité de certains témoins, et donc sur le professionnalisme du reportage.

Soucieux de votre bonne information, nous vous les soumettons.

Espérons que le journaliste italien y répondra, et que nous finirons par y voir clair sur ce drame… Nous continuerons à nous y employer, pour notre part.

Comme toujours prenez bien toutes les informations avec prudence et esprit critique, tant la guerre des propagandes est forte de part et d’autre.

{BBC} Des doutes sur les déclarations du sniper italien à propos du Maïdan en Ukraine

Source : BBC Monitoring, Stephen Ennis, 28-11-2017

Alexander Revazishvili prétend avoir été un « sniper » étranger sur la place de Maïdan

Les principales chaînes de télévision russes ont toutes marqué la semaine dernière le quatrième anniversaire du début des manifestations (euromaïdiennes) du Maïdan en Ukraine en suggérant qu’il y avait de nouvelles preuves pour étayer leurs affirmations selon lesquelles l’éviction du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en 2014 était le résultat d’un complot d’inspiration étrangère.

La preuve était contenue dans un film diffusé quelques jours plus tôt à la télévision italienne, qui mettait en vedette trois géorgiens qui ont déclaré avoir fait partie d’un groupe de tireurs d’élite étrangers payés pour abattre les manifestants et la police à Kiev et provoquer ainsi le renversement de Ianoukovitch.

La télévision italienne a également semblé suggérer que le film remettait en question les sanctions imposées à la Russie pour son intervention en Ukraine.

Mais BBC Monitoring a trouvé des preuves qui mettent en doute la véracité d’un des témoins clés du film italien.

Les snipers géorgiens

La version ukrainienne officielle de l’apogée sanglante des manifestations d’Euromaidan à Kiev le 20 février 2014 est que 48 militants ont été abattus par des membres de la police anti-émeute des Berkut. Selon un récent rapport de l’ONU, cinq anciens officiers des Berkut sont actuellement en détention provisoire. Personne n’a été condamné pour les meurtres.

Mais dès le début, les médias d’État russes ont mis en avant des théories suggérant que les manifestants et policiers tués lors des manifestations ont été victimes de tireurs d’élite sous le contrôle des dirigeants du Maidan et de leurs soutiens étrangers.

A l’approche du quatrième anniversaire du début des manifestations, ces allégations ont été relancées par un documentaire du cinéaste italien Gian Micalessin, qui fait partie de Gli Occhi della Guerra (Les Yeux de la Guerre), un média spécialisé dans la couverture des conflits, y compris dans l’est de l’Ukraine (bit. ly/2zMvaCo).

Le film de Micalessin présente le témoignage de trois ressortissants géorgiens qui disent avoir été amenés à Kiev début 2014 pour agir en tant qu’agents provocateurs. Les hommes suggèrent qu’ils ont été envoyés en Ukraine sur ordre de l’ancien président géorgien Mikhail Saakachvili et qu’ils ont également reçu des instructions d’un tireur d’élite américain.

Deux de ces hommes, Koba Nergadze et Zalogi Kvaratskhelia, ont été interviewés par Micalessin à Skopje, la capitale de la Macédoine.

Le troisième, dénommé Alexander Revazishvili, a été interviewé dans un autre pays d’Europe de l’Est, que les cinéastes ont déclaré avoir été priés de ne pas identifier.

Revazishvili, comme les autres géorgiens dans le film, raconte une histoire saisissante sur son rôle dans les événements tragiques de Kiev en février 2014.

« Nous devions provoquer la police anti-émeute de Berkut pour qu’elle se retourne contre la foule et attaque le peuple », a-t-il déclaré en russe avec une voix off italienne (http://bit.ly/2js9zHK).

Le 20 février, a-t-il dit, il a été conduit au bâtiment du Conservatoire de Kiev, une académie de musique près du lieu des manifestations de Maidan, où un des dirigeants du mouvement de protestation lui a donné des armes à feu.

« On nous a ordonné d’abattre des membres du Berkut et des manifestants sans discrimination. C’est pourquoi j’ai été abasourdi et choqué », a-t-il dit à Micalessin.

Un témoin peu fiable

Revazishvili dit que ce reportage télévisé russe le montre à Maidan en 2014

Mais il y a lieu de se demander si Revazishvili dit la vérité.

Dans une autre partie du film, il évoque l’époque où il vivait à Kiev avec d’autres Géorgiens venus se joindre aux manifestations du Maidan.

On le voit en train de regarder un smartphone qui affiche un reportage télévisé russe sur les manifestations du Maidan.

« Oui, c’est sûr. C’est moi », dit-il. « C’est la tente où nous vivions et c’est moi. »

Le film montre ensuite un gros plan de l’écran du smartphone, qui montre un homme, le visage partiellement masqué par une casquette, qui boit dans une tasse et fume une cigarette.

A partir de ces images, il n’est pas possible de dire avec certitude si cet homme est Revazishvili ou non.

Les cinéastes n’identifient pas le reportage télévisé russe, mais la légende floue au bas de l’écran du smartphone semble contenir les mots « mercenaires géorgiens ».

C’est suffisant pour retrouver le reportage via Google.

Il s’agit en fait d’un reportage publié par la chaîne télévisée pro-Kremlin Life le 1er décembre 2016, qui affirme également que des tireurs d’élite géorgiens auraient été responsables des morts lors des manifestations du Maidan de février 2014, bien qu’il ne les nomme pas (http://bit.ly/2n9VnII).

Il n’y a pas d’autres images de l’homme que Revazishvili prétend être.

Mais le reporter du Life, Semyon Pegov, indique que les images montrées ici et dans le film de Micalessin, font partie d’un autre reportage qu’il avait tourné alors qu’il était à Kiev pour couvrir les manifestation du Maïdan de 2014.

Ce reportage identifie l’homme au visage (obscurci) dans l’ombre comme Giorgi Svaridze, un ancien combattant de la guerre séparatiste d’Abkhazie au début des années 1990 (http://bit.ly/2AFeDDH).

Il révèle également qu’il ne ressemble en rien à Revazishvili.

Giorgi Svaridze, l’homme du reportage de Life TV que Revazishvili prétend être.

De toute évidence, Revazishvili n’est pas un témoin fiable.

Cela signifie également que le seul élément de preuve invoqué par le film pour le placer à Kiev au moment des manifestations de Maidan s’avère faux.

Il est peut-être significatif que, (si) tandis que cette section du film se trouve sur le site Internet de Gli Occhi della Guerra et dans la version du film sur sa chaîne YouTube, elle ne paraît pas avoir été incluse dans la version diffusée sur la télévision italienne (http://bit.ly/2j1ifWn).

Des sanctions

Dans un article paru sur Facebook, Saakashvili a rejeté le film de Micalessin comme « de la propagande du FSB digne de Goebbels ». (http://bit.ly/2BjljUv).

Comme d’autres critiques du film, il a également attiré l’attention sur ses liens avec l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi, homme politique connu pour ses relations amicales avec le président russe Vladimir Poutine.

Gli Occhi della Guerra fait partie du groupe de médias Il Giornale, contrôlé par la famille Berlusconi.

Canale 5, la chaîne de télévision qui a diffusé le film de Micalessin, fait partie de Mediaset, dont la principale actionnaire est une autre société de Berlusconi.

C’est aussi l’une des chaînes de télévision les plus populaires du pays.

En présentant le film, l’animateur de Canale 5 a souligné la pertinence des événements dramatiques en Ukraine pour les Européens d’aujourd’hui.

« Nous, Européens, nos hommes et femmes d’affaires, en sommes conscients tous les jours et nous payons le prix des sanctions imposées à la Russie à l’époque », a-t-il déclaré.

Moscou espère sans doute que le film de Micalessin augmentera la pression pour que les sanctions soient assouplies ou abandonnées.

Source : BBC Monitoring, Stephen Ennis, 28-11-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 


Des snipers géorgiens sur la place Maidan ? Par Silvia Stöber

Source : Tagesschau Faktenfinder, Silvia Stöber, 01-12-2017

Il y a quatre ans, la Révolution de la place Maidan a débuté en Ukraine. Plus de 80 manifestants et policiers ont été tués. Trois géorgiens déclarent maintenant avoir été impliqués dans des combats armés aux côtés de l’opposition. Mais les preuves manquent.

De part et d’autre de la rue Institutkaja au centre de Kiev, des rangées de photos commémorent les morts du soulèvement de Maidan. Chaque jour, les gens déposent des fleurs, allument des bougies et se font photographier devant les images des personnes, pour la plupart de jeunes hommes, qui ont été tués il y a quatre ans.

Des soldats commémorent les personnes tuées sur la place de l’Indépendance à Kiev.

Les manifestations ont débuté pacifiquement en novembre 2013, mais le président Viktor Ianoukovitch a autorisé les forces de sécurité à utiliser la violence contre les manifestants. La manifestation se radicalise et s’intensifie autour du 20 février 2014, date à laquelle 48 activistes de Maidan sont tués. Selon le parquet général ukrainien, 239 personnes ont été poursuivies et 49 condamnées.

Un reportage télévisé italien attire l’attention

Mais de nombreuses questions restent sans réponse: des policiers ont aussi été tués sur la place Maidan. Il y a eu de manière répétée des rapports concernant des tireurs d’élite en action – même dans des bâtiments que contrôlaient les manifestants. Ce dernier fait l’objet d’un documentaire télévisé de 20 minutes récemment diffusé dans le magazine « Matrix » de la chaîne italienne « Canale 5 ».

Les informations que le reporter de guerre Gian Micalessin a collectées, ont ensuite été également diffusées par des sites Web russes, ukrainiens et allemands tels que heise.de. Son rapport semble confirmer ce qui a été répété à maintes reprises: derrière la protestation de Maidan, il y aurait une conspiration impliquant des étrangers – dans ce rapport, plusieurs Géorgiens et un Américain. Mais si vous regardez de plus près, vous remarquerez qu’il manque des preuves.

Un complot présumé américano-géorgien

Trois Géorgiens apparaissent en tant que témoins dans le reportage de « Matrix ». Leurs noms : Koba Nergadze, Zalogi Kvaratskhelia et Alexander Revazishvili. Nergadze nous dit qu’ils ont reçu l’ordre du président géorgien Mikhaïl Saakachvili de se rendre en Ukraine le 15 janvier 2014 pour soutenir les manifestations de la place Maidan. Chacun a reçu 1000 dollars et s’est vu promettre 5000 dollars de plus. Le conseiller militaire de Saakashvili, Mamuka Mamulashvili, serait le donneur d’ordre.

Ils ont été choisis parce qu’ils étaient membres des forces de sécurité géorgiennes, explique Nergadze. A propos de Revazishvili, il est dit qu’il aurait servi dans l’armée géorgienne et aurait été formé comme tireur d’élite. Mamulashvili lui aurait dit : « Tu dois aller à Kiev. On a besoin de gens comme vous pour choisir les positions des snipers. »

Selon Revazishvili, ils ont reçu des armes vers le 15 février. « Nous avons reçu l’ordre de tirer à la fois sur les policiers et sur les manifestants », dit Revazishvili. Nergadze explique : « On devait tirer au hasard, pour semer le chaos ». L’Américain Brian Christopher Boyenger, qui aurait servi comme tireur d’élite dans une unité d’élite américaine, aurait accompagné son commandant Mamulashvili.

Des manifestants marchent sur la Place Maidan enfumée et couverte de cendres. La place Maidan ressemble à un théâtre de guerre le 20 février 2014. Le cessez-le-feu, conclu la nuit précédente, a été rompu le matin. Plus de 80 personnes – manifestants et policiers – meurent dans les manifestations.

Un mercenaire criminel ?

Mais les déclarations des trois géorgiens soulèvent des questions. Le nom d’Alexandre Revazishvili est également mentionné dans une déclaration du ministère géorgien de l’Intérieur en date du 15 septembre 2011. Mais si c’est la même personne et que les déclarations officielles sont exactes, il ne peut pas avoir été à Kiev pendant le soulèvement de Maidan.

La déclaration traite de l’enquête sur un crime grave commis contre une famille avec enlèvement, extorsion et assassinat brutal en 1994. Les auteurs du crime, dont Alexandre Revazishvili, ont été arrêtés. Une photo de l’homme peut être vue dans une vidéo du ministère de l’Intérieur. Il ressemble à l’homme nommé Revazishvili dans le reportage télévisé:

Capture d’écran d’une vidéo sur la page web du reportage TV : Revazishvili raconte sa mission à Kiev.

Capture d’écran d’une vidéo de la police géorgienne: Revazishvili a été arrêté (2011)

A la demande de l’enquêteur de l’ARD (1ère chaîne allemande) et de la chaîne géorgienne « First Channel », le Ministère des services pénitentiaires de Tbilissi a déclaré que Revazishvili n’avait été condamné qu’à trois ans de prison dans l’affaire en question en raison de sa coopération avec les autorités. Donc, il n’aurait pas été libéré de prison avant le 14 août 2014, soit six mois après les événements de la place Maidan à Kiev.

Vidéo douteuse de la Place Maidan

Comme preuve de sa présence sur la place Maidan, Revazishivli montre une vidéo sur un smartphone dans le documentaire télévisé: « C’est moi », dit-il au journaliste italien Micalessin. On peut voir trois hommes dans une tente. Celui qui lui ressemble le plus est un homme avec une casquette sur le visage, ainsi qu’un gobelet et une cigarette dans ses mains.

Capture d’écran du reportage TV : « C’est moi », dit Revazishvili

Comme l’a découvert un journaliste de la BBC, cette vidéo provient de la chaîne de télévision proche du Kremlin « Life » datant du 1er décembre 2016, qui affirme également que des tireurs d’élite géorgiens se trouvaient sur la place Maidan. Son auteur, Semyon Pegov, affirme avoir tourné ces images à Kiev en 2014. L’homme à la casquette serait Giorgi Svaridze, qui aurait participé à la guerre pour la région séparatiste d’Abkhazie dans les années 1990.

Dans ce reportage de Pegov, Svaridze ne peut être vu que sur cette seule photo. Mais dans un autre reportage de Pegov à Kiev, on peut également le voir, et cette fois il dit s’appeler Svaridze. Il apparaît également qu’il n’ a aucune ressemblance avec Revazishvili.

Pour les deux autres géorgiens mentionnés dans le reportage de la télévision italienne, il n’ y a pas d’images pour prouver qu’ils étaient effectivement à Kiev pendant les manifestations de Maidan.

Membre du « Security Service of Defend »

On peut également se demander si les trois géorgiens qui prétendent être des mercenaires ont réellement travaillé pour les forces de sécurité géorgiennes: à titre de preuve, Nergadze montre au journaliste italien un document qui l’identifie comme membre d’un « service de sécurité de la défense » géorgien. En plus de ce nom anglais linguistiquement incorrect, le même document utilise deux orthographes différentes pour le même mot : « Certifikate » et « Certificate ».

Capture d’écran du reportage « Matrix » : On peut voir de supposés documents d’identité militaires géorgiens.

Il n’ a pas encore été répondu aux questions posées au Ministère de l’intérieur et au Ministère de la défense de Géorgie sur l’existence éventuelle d’une telle autorité et à d’autres questions sur les trois hommes.

Il y a peu de choses sur Nergadze et Kvaratskhelia dans les sources géorgiennes accessibles au public : le nom de Kvaratskhelia figure dans le registre public et dans les listes de la Commission électorale centrale géorgienne de 2012, mais pas dans les listes électorales géorgiennes actualisées depuis.

Mamulashvili parle de « propagande russe ».

Le documentaire ne présente pas non plus d’éléments de preuve à l’appui des informations sur Mamulashvili et l'(es commandants) américain Boyenger. A la demande de l’enquêteur de l’ARD et du « premier canal » géorgien, Mamulashvili a expliqué qu’il n’avait rien à voir avec ces trois hommes. Il s’agirait de propagande russe.

Mamulashvili affirme qu’il n’est pas venu en Ukraine avant avril 2014 pour combattre dans la Donbass en tant que chef de la « Légion géorgienne ». On peut le voir dans le reportage télévisé avec Boyenger, mais il s’agit d’une conférence de presse le 24 février 2016, comme l’a découvert l’organisation ukrainienne StopFake.

StopFake souligne que cette conférence de presse portait sur l’adhésion officielle de Boyenger à la « Légion géorgienne » en Ukraine. Les déclarations de Mamulashvili et Boyenger lors de cette conférence de presse montrent qu’ils ne sont tous les deux venus en Ukraine qu’après les événements de Maidan, ce qui est en contradiction avec les allégations contenues dans le reportage de la télévision italienne.

Saakachvili plus en fonction depuis longtemps

Le lien avec l’ex-président géorgien Mikheil Saakashvili établi dans le documentaire télévisé ne peut pas non plus être correct. Nergadze déclare que lui et ses camarades d’armes auraient dû se rendre en Ukraine en janvier 2014 : « Nous n’avions pas le choix. C’était l’ordre des dirigeants. C’était l’ordre du président Saakashvili ». Mais à cette époque, Saakashvili n’était déjà plus le Président de la Géorgie.

Il avait cédé son poste à son successeur Giorgi Margvelashvili de la coalition « Rêve géorgien » le 17 novembre 2013. Un an plus tôt, celle-ci avait déjà pris le contrôle du gouvernement et donc des ministères et des autorités.

Saakashvili a repoussé toutes les allégations du journaliste italien dans un post sur Facebook et, pour sa part, a parlé d’une conspiration russe contre lui impliquant ses opposants politiques en Géorgie et en Ukraine.

En l’absence de preuves fiables, il n’est pas certain que les trois géorgiens se trouvaient à Kiev pendant les manifestations de Maidan et que leurs allégations soient fondées. Cependant, de nombreux médias ont diffusé ces affirmations sans les réexaminer eux-mêmes ni mener d’autres recherches. Cela n’aide pas à clarifier les événements sur le Maidan.

Collaboration: Dato Parulava et Irakli Absandze

Source : Tagesschau Faktenfinder, Silvia Stöber, 01-12-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.


A contrario :

Interview de Telepolis concernant le documentaire italien sur le massacre du Maidan en Ukraine

Le 19 novembre 2017 (en allemand) Ivan Katchanovski, Docteur de l’Université d’Ottawa.

L’information fournie par les prétendus snipers géorgiens dans le documentaire italien semble généralement compatible avec divers éléments de preuve accessibles au public que j’ai examinés dans mes recherches et qui ont été révélés lors du procès du massacre du Maidan. Cela comprend les positions de nombreux tireurs d’élite à l’hôtel Ukraina et au Conservatoire de musique, les calibres exacts des armes à feu utilisées pour massacrer les manifestants, l’implication de la section armée spéciale Maidan liée à Secteur droit sous le commandement de Parasiuk, et une vidéo bien connue d’un leader de Maidan qui a été filmé en train d’évacuer un manifestant de Maidan avec un fusil. Mon rapport présenté à la réunion annuelle de l’American Political Science Association et un nouveau document récemment présenté à la Convention mondiale de l’Association pour l’étude des nationalités à l’Université Columbia font état des déclarations d’anciens hauts fonctionnaires et commandants ukrainiens et géorgiens. Ils ont mentionné les responsables politiques du Maidan en tant qu’organisateurs du massacre et ont déclaré que les tireurs d’élite comprenaient des Géorgiens et des Lituaniens, ainsi que le commandant et le membre de la compagnie armée spéciale du Maidan, et ont nommé certains d’entre eux ou déclaré que leurs noms étaient connus :

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2658245 ;

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2994347

Mon étude a également relevé que l’un des tireurs d’élite, dont la communication a été brièvement enregistrée au moment du tournage, avait un accent apparemment caucasien. Cet enregistrement est inclu dans mon nouvel appendice vidéo de 55 minutes, qui contient de brefs segments synchronisés de différentes vidéos et des témoignages du procès du massacre du Maïdan qui tous évoquent des tireurs d’élite dans les lieux contrôlés par le Maïdan : https://youtu.be/z9o-XTOVDgA?t=47m34s

Mais je n’ai pas la possibilité de vérifier d’une façon définitive si les Géorgiens qui ont fait des aveux dans le documentaire italien étaient les tireurs d’élite du Maïdan. Cela peut être fait par des enquêteurs, des fonctionnaires du gouvernement et des journalistes de l’Ouest, d’Ukraine et de Géorgie. Dans mon étude académique, je n’analyse que les éléments de preuve publiquement accessibles et je m’intéresse à la question de savoir quel côté du conflit a été impliqué dans le massacre, et non pas à l’implication de personnes spécifiques ni aux identités de tireurs d’élite et d’organisateurs de massacres spécifiques. Mais il est frappant de constater que les gouvernements et la quasi-totalité des médias occidentaux et ukrainiens négligent ces confessions publiques fracassantes qui identifient les soit-disant tireurs d’élite et les organisateurs du massacre du Maïdan, contrairement aux réactions face aux déclarations de harcèlement et d’abus sexuels de politiciens occidentaux et d’autres personnalités publiques. De même, plus d’une centaine de témoignages de manifestants blessés révélés par le procès et les enquêtes sur le massacre du Maïdan et près d’une centaine de témoignages de témoins oculaires publiquement accessibles indiquent que des tireurs d’élite se trouvaient à l’hôtel Ukraina et dans d’autres lieux sous contrôle de Maidan.

Commentaire recommandé

Charles Michael // 06.12.2017 à 04h28

Seraphim,

Victoria Nuland l’a clairement demandé: changement de régime et pas de mollasserie

la provoc par tir anonyme est une vieille méthode de Gladio et services dit d’Intelligence.
J’ai un fort soupçon que c’est ainsi que les manifs anti-Bachar Al Hassad de Deraa et Homs devinrent violentes.

La BBC depuis Tony Blair est un outil de propagande, inlassablement anti-russe, interventioniste, belliciste, à ranger dans le sac poubelle des non-recyclables

48 réactions et commentaires

  • Seraphim // 06.12.2017 à 01h36

    Et voilà ! Comme il fallait s’y attendre: le bébé va être jeté avec l’eau du bain. Quelle aubaine! Les Géorgiens sont des faux. Il suffit même qu’ils soient peut-être des faux. Dans la guerre des allégations, un zeste de soupçon est déjà une victoire. D’où tout le problème de cette confiance dans les preuves, dans la vérité des faits, brandies toutes deux par les opposants à « la théorie officielle ». Cela est vrai dans tous les domaines, de Galilée à la guerre d’Irak. « Et pourtant elle tourne » ne vaut rien (au moins pendant suffisamment longtemps), une fiole de sucre en poudre vaut tout: les faits, les preuves, n’ont pas la même valeur du côté du pouvoir et de l’autre. Le ‘debunking’ arrive toujours trop tard.
    Les « preuves » d’un complot sont très nombreuses, convergentes, avouées même! Un sniper de plus ou de moins n’y changera rien.

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    • David D // 06.12.2017 à 13h36

      Ahahah ! Auriez-vous annoncé à tout votre entourage un important reportage italien sur la vérité du Maidan ? Moi aussi, je manifeste parfois mon enthousiasme trop tôt pour des choses fragiles vite démenties, c’est humain. Il faut rester zen. Premièrement, le reportage allemand sur le Maidan demeure, ce qui est bien le principal. Deuxièmement, même si les médias veulent exploiter comme complotiste le reportage italien, qu’est-ce que ça changera à la situation sur le terrain, là-bas, qu’ici les gens pensent ceci ou cela ? Et est-ce que les gens vont avoir un fort engouement pour les péripéties autour de ce reportage italien ? Non et non. C’est du non événement, il faut passer à autre chose.

        +4

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  • Charles Michael // 06.12.2017 à 04h28

    Seraphim,

    Victoria Nuland l’a clairement demandé: changement de régime et pas de mollasserie

    la provoc par tir anonyme est une vieille méthode de Gladio et services dit d’Intelligence.
    J’ai un fort soupçon que c’est ainsi que les manifs anti-Bachar Al Hassad de Deraa et Homs devinrent violentes.

    La BBC depuis Tony Blair est un outil de propagande, inlassablement anti-russe, interventioniste, belliciste, à ranger dans le sac poubelle des non-recyclables

      +84

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    • Seraphim // 06.12.2017 à 14h56

      « La vraie connaissance du bien et du mal, en tant que vraie, ne peut empêcher aucune passion ; elle ne le peut qu’en tant qu’on la considère comme une passion. » Spinoza

        +2

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  • Catalina // 06.12.2017 à 06h07

    provenant de la m^me BBC, le 13 février 2015 :
    https://histoireetsociete.wordpress.com/2015/02/13/bbc-lhistoire-inracontable-du-massacre-maidan/

    http://www.bbc.com/news/av/world-europe-31435719/ukraine-maidan-deaths-who-fired-shots

    « At the time, riot police were blamed for the deaths, but they were not the only ones shooting that day. « 

      +15

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  • Fritz // 06.12.2017 à 07h25

    Ah, si la BBC avait montré la même exigence quand elle révélait des « charniers » découverts au Kosovo… Hum… Quelques mois plus tard, en octobre 1999, le médecin-légiste espagnol Emilio Pérez Pujol déclarait qu’il n’avait trouvé aucun charnier au Kosovo.

      +49

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  • François Marquet // 06.12.2017 à 09h08

    Que la BBC enquête sur la mort de David Kelly, il y a du travail et ça s’est passé. «  à domicile »!

      +19

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    • Fritz // 06.12.2017 à 10h37

      Déjà que la BBC avait refusé de diffuser un documentaire explosif sur Jimmy Savile, quelques semaines après sa mort… C’est ITV qui a révélé la face cachée du personnage.

        +11

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    • Chris // 06.12.2017 à 13h27

      Une affaire qui rappelle l’affaire « Boulin »…

        +4

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  • Crapaud Rouge // 06.12.2017 à 09h35

    En attendant l’ouverture des archives (occidentales), l’on retient que Ianoukovitch avait été obligé de fuir juste après avoir signé des accords avec les Occidentaux : cela suffit à « prouver » que Maidan n’était pas un mouvement démocratique, contrairement à « notre » propagande. Et puisqu’il était « pro-russe » et qu’il a trouvé refuge en Russie, cela suffit à « prouver » que ce ne sont pas les Russes qui l’on chassé du pouvoir. Les « snipers » ne sont qu’une affaire dans l’affaire.

      +21

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  • BOURDEAUX // 06.12.2017 à 09h42

    Je salue la démarche d’Olivier, qui démontre encore l’honnêteté intellectuelle du bonhomme. Ceci dit, je n’ai pas cru une seconde à la fiabilité du reportage italien publié ici il y a quelques semaines, pour une raison toute bête : des types qui participent à une opération cachée et illégale, et qui en témoignent à visage découvert, cela relève de la fiction.

      +11

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    • PierreH // 06.12.2017 à 14h49

      Ouais bof, les préjugés sont de mauvais juges dans des situations complexes avec de tels enjeux, que vous ayez un a priori sur la réalité ne vous permet pas de gagner contre elle, en l’occurence les preuves résistent à l’analyse et sont solides ou elles ne le sont pas. Il est important de les soumettre à une analyse rigoureuse avec le moins d’a priori possibles.
      Pour le coup je suis aussi très content de l’honnêteté intellectuelle, vu la jubilation contenue à la publication du précédent article. C’est assez sain de la part du blog et ça vaut le coup d’être salué !

        +10

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      • Prométhée Enchaîné // 10.12.2017 à 10h36

        Oui c’est très juste. Moi-même j’avais le même à priori que Bourdeaux. Mais j’ai un principe que je tiens du Gal Desportes et que j’applique non pas à l’adversaire mais à toute personne que je ne connais pas : ne jamais croire qu’on pense comme l’adversaire ou qu’on raisonne de la même façon que lui.

        Oui, félicitations à l’auteur du blog d’avoir publié ceci. Il aurait pu également publier l’article de StopFake, et se référer au post Facebook de Benoît Vitkine. Il aurait pu également éviter de renvoyer dos à dos deux propagandes. Car dans le cas de la Russie, la pseudo-presse est clairement un outil de propagande (cf. la quantité effarante de Fakes débunkés par StopFake). En France ou aux Etats-Unis par ex., les médias sont relativement indépendants mais ça ne les empêche pas de commettre des erreurs. Qu’ils aient des biais et des orientations, oui ça arrive. Mais pas toujours en faveur de ceux que vous croyez. Seulement il faut suivre les activistes et être abonné à ne serait-ce qu’un quotidien pour s’en rendre compte.

          +1

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        • Prométhée Enchaîné // 10.12.2017 à 10h48

          Benoît Vitkine du Monde : https://twitter.com/benvtk/status/936174513313771520

          M. l’administrateur du blog les-crises.fr, vous me demandiez ce que je pensais des propos de P. Smolar ? Eh bien il me semble avoir déjà donné mon avis par ici. Smolar a dit n’avoir pas vu d’armes lorsqu’il était à Maïdan, « de visu » donc. Et je le crois tout à fait. Il s’avère qu’il y avait des armes, au moins à partir du 20 janvier si je ne me mélange pas les pinceaux dans les dates. Les photos que vous avez publiées sont tout à fait crédibles (puisque publiées par un « vrai » photojournaliste pour un « vrai » média). Il est bien dommage pour vous que vous en ignoriez la provenance lors de votre débat avec M. Smolar. Et ça illustre bien la légèreté dont vous faites preuve à l’égard des faits et des sources.

          Dans ce billet, vous mettez en garde contre les propagandes en spécifiant de se méfier. Avez-vous conscience que vous renvoyez le reportage italien et l’article de la BBC dos à dos ?

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          • Prométhée Enchaîné // 10.12.2017 à 12h40

            Voilà, si, je me suis planté, c’est le 20 février qu’on voit clairement des armes, mêmes si très peu nombreuses, aux mains des manifestants. Je ne connais pas de vidéos antérieures où on les verrait également.

            Qu’importe. Vous misez tout sur la présence de ces armes pour délégitimer les journalistes du Monde à qui vous reprochez de ne pas faire le boulot. Sauf qu’ils ont décrit assez objectivement l’escalade de la violence, qu’ils ont parlé de cette fraction violente de l’opposition, n’acceptant aucun compromis. Ils sont même allés chez les Berkouts… Et il apparaît qu’il était inévitable qu’on atteigne un point de non-retour même de leur côté bien avant l’escalade finale. Ils n’ont pas vus les uzis ? Est-ce fondamental pour comprendre ce qui s’est passé ? C’est important, mais pas fondamental. La logique fondamentale est celle-ci : Manifestations pro-européennes de jeunes -> répression violente à coup de matraques ->Soutien populaire et massif suite à cette répression->gradation progressive de la répression et de manœuvres d’intimidation de l’opposition->Opiniâtreté des manifestants et auto-défense->Morts->Résistance->Armes pour certains…

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  • Boris N. // 06.12.2017 à 10h00

    Ce qui étonnait, c’est que les tireurs témoignent à visage découvert, aussi facilement…

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  • Scrib // 06.12.2017 à 10h09

    De toutes façons, il est désormais impossible d’avoir des articles impartiales. Il faut toujours que ca penche dans un sens ou dans l’autre.
    Il suffit de voir comment est traité certaines info, faisant l’impasse sur d’autre
    Par ex : « …48 militants ont été abattus … » au début du 1er article.
    ==> et combien de policier tué par balle ? on oublie d’en parler => ca oriente le lecteur

    Ensuite, on a un autre procédé, que je saurai pas nommé, mais qui consiste à détruire un argument mais en donnant une info toute aussi importante :
    Par ex : « Ce reportage identifie l’homme au visage (obscurci) dans l’ombre comme Giorgi Svaridze, un ancien combattant de la guerre séparatiste d’Abkhazie au début des années 1990  »
    => le georgien ment, ce n’est pas lui. Donc ce n’est pas un mercenaire Georgien. Mais on présente noir sur blanc un autre mercenaire d’Abkhazie… une province de Georgie pas ou peu reconnue (voir wiki)

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    • Scrib // 06.12.2017 à 10h10

      On ajoute une pincée de confusion pour perdre le lecteur et lui enlever l’esprit critique (je cite dans l’ordre de lecture) :
      « On le voit en train de regarder un smartphone qui affiche un reportage télévisé russe sur les manifestations du Maidan. »
      « Il s’agit en fait d’un reportage publié par la chaîne télévisée pro-Kremlin Life le 1er décembre 2016 »
      Ce qui laisse croire que la scène est de 2016.

      « les images montrées ici et dans le film de Micalessin, font partie d’un autre reportage qu’il avait tourné alors qu’il était à Kiev pour couvrir les manifestation du Maïdan de 2014 »
      Ah… bon… alors finallement ca date de 2014 ?!? (faut croire que oui, selon le 2ieme article)

      Et comme vu précédemment, on avait donc des anciens combattant Georgiens sur place… mais pas celui qui s’y prétends etre… donc tout est faux ! Sauf la présence de mercenaire Georgiens en Ukraine…

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      • Scrib // 06.12.2017 à 10h11

        Dans le deuxième, il font encore mieux :
        « Mamulashvili affirme qu’il n’est pas venu en Ukraine avant avril 2014 pour combattre dans la Donbass en tant que chef de la « Légion géorgienne ». … « il s’agit d’une conférence de presse le 24 février 2016, »… »portait sur l’adhésion officielle de Boyenger à la « Légion géorgienne » en Ukraine. »

        Voila… des mercenaires américains en plein conflit « civil » Ukrainien… mais peu importe cette info… il n’y était pas en 2014. (ok ca debunk mais ca donne d’autres infos quand on change la grille de lecture)

        Désolé ca me démangeait…

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      • Scrib // 06.12.2017 à 10h32

        Pour finir, dans le 2ieme article et les dates d’incarcération :
        Communiqué du 15/09/2011
        condamné à 3 ans de prison
        « Donc, il n’aurait pas été libéré de prison avant le 14 août 2014 »

        J’espère qu’ils ont vérifié les dates de sortie… parceque si il a fait 1 an de prison avant la condamnation, en France (en tout cas), c’est compter dans ta peine…

        Au passage, j’adore le « donc » qui indique une conséquence, et l’utilisation du conditionnel… qui indique une hypothèse (en gros)… ce qui reviens à dire que c’est une conséquence hypothétique, donc (en conséquence) pas sur et certaine

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  • jean-luc // 06.12.2017 à 10h24

    donc vous avez relayer « à chaud » un reportage italien qui a repiqué de la propagande russe ?

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    • Scrib // 06.12.2017 à 10h38

      Et en invitant les lecteurs à avoir un esprit critique, faire preuve de recule, et de discernement. (ne pas oublier les passages surlignés en jaune au début des sujets)

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    • PierreH // 06.12.2017 à 14h53

      Ben apparemment, sauf quand c’est remis en question il informe ses lecteurs immédiatement du coup… C’est un peu comme ça qu’on peut se faire une idée sur l’actualité du moment. Après on peut attendre des années pour faire une étude béton mais entre temps on aura peut-être pris des décisions sur des bases (des a priori du coup) erronées… Donc à moins que vous ayez une solution miracle…

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  • step // 06.12.2017 à 10h46

    une remarque qui ne porte que sur un seul argument (le dernier du post). On parle bien du « président hollande » ou du « président sarkozy ». Le titre de président ne s’accole pas que quand on est en fonction. C’est un titre conservé après sa fin de fonction. Au delà de montrer toute la fascination pour l’ancien régime de nos dirigeants, cela explique aussi peut être l’expression « president sakachvili ») de la part de cette barbouze.

    Pour le reste, il est clair que ce reportage italien méritait vérifications. Entre des criminels bien trop détendus et les faits gravissimes portés à connaissance, il fallait bétonner. Ce que l’on peut regretter, c’est que les zélés journalistes qui dénoncent les lacunes se comportent comme l’industrie de tabac: On instille le doute (possiblement à raison) sur une version disruptive par rapport à la « vérité » mais on ne prouve rien « positivement ». Qui a tiré sur les manifestants et les forces de l’ordre ? Répondre à cette question est quand même plus courageux que dénoncer un article branlant. La palme de la veulerie, revenant à notre presse nationale et son silence bien embarassé.

      +14

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  • LEVACHER // 06.12.2017 à 10h51

    Grâce à l’aide d’universitaires d’historiens du même acabit que le professeur Daniele Ganser nous saurons la vérité des faits et des acteurs dans une chronologie précise dans un contexte éclairé d’ici cinquante ans.

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  • Bordron Georges // 06.12.2017 à 11h41

    La vérité toute nue sera toujours beaucoup plus vulnérable qu’une vérité bien maquillée, bien habillée, blindée quoi! Discréditer le témoin dans sa personnalité et ses défauts, c’est une pratique courante dans tous les procès d’intention ou non.

      +7

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  • wesson // 06.12.2017 à 11h52

    Au final, il est clair que les Ukrainiens et Géorgiens ont clairement décidés de passer à l’attaque contre Poutine, en le faisant mourir … de rire.

    Les rocambolesques aventure de Micha sont effectivement propre à causer cet effet: La perquisition chez Saakahvili qui veut sauter du toit. Son arrestation musclée. Sa libération par la foule de ses obligés. On imagine que a Kremlin, on se soit roulé par terre de rire en voyant cela.

    et aussi les commentaires laborieux de nos journalistes: et oui, c’est eux la « révolution de la dignité », la « démocratie », leur affliction face à la disqualification de celui qu’ils voyaient comme le trait d’union crédible et acceptable entre les néo-nazis que finalement on commencer à apercevoir et les autres qui seraient euro-compatibles (bon, Micha était quand même à 2% d’intention de vote, mais ça ne semblait pas gêner pour qu’il « rassemble »). Là aussi, il y a de quoi à rire.

    Bref, le cirque Ukrainien est encore et toujours en représentation

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  • thmos // 06.12.2017 à 11h56

    Quand bien même : le reportage serait (partiellement?) bidonné (exagéré ou totalement fabriqué…?) le silence ahurissant de nos média français est très significatif… Ces no-news pourraient constituer un journal vraiment « nouveau » et riche pour ne reprendre que ce que notre presse ne couvre pas.( Pas cette fake indépendance du nouveau produit de l’entre soi que lance Gérard Miller par exemple – annoncé par Le Monde et France Télé … )

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  • La Source // 06.12.2017 à 12h04

    Rappel : Reportage de la chaine allemande ARD le 11 avril 2014 :On y voit les manifestants se faire tirer dans le dos depuis l’hôtel Ukraina. (à 3:34)

    https://www.youtube.com/watch?v=YdgVzgq64Ps

    Un légiste déclare que les même balles ont été tirées sur les manifestants et sur les policiers.
    On y apprend également que l’enquête menée par le nouveau pouvoir n’est qu’une vaste farce puis qu’aucune étude balistique n’a été menée, les douilles sont encore sur place, ramassées par des enquêteurs indépendants…

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    • L’aieuil // 06.12.2017 à 13h11

      Y a quelque part dans les archives de la BBC une vidéo d’un envoyé special de la BBC se faire allumer par les tireurs de l’Hôtel Maidan (QG des manifestants).

      Un tel niveau de déni c’est pas du déni, c’est de la complicité.

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  • Duracuir // 06.12.2017 à 12h56

    Hahaha, ces médias mainstream sont impayables: un pauvre type tout seul dans sa petite maison à Birmingham avec un téléphone, se renomme pompeusement Observatoire Syrien des Droits de l’Homme et balance des « faits » et des « chiffres » à tire larigo, quotidiennement et il est repris pendant des années par la BBC(entre autre) comme argent comptant. Mais là, on ne reconnait pas le type sur la photo, méfiance.
    Pitoyable.

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    • Nicolas // 07.12.2017 à 13h49

      Coventry, pas Birmigham. Ça fait 20 km plus près de la Syrie, il y voit beaucoup mieux 🙂

        +9

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  • L’aieuil // 06.12.2017 à 13h07

    « La version ukrainienne officielle de l’apogée sanglante des manifestations d’Euromaidan à Kiev le 20 février 2014 est que 48 militants ont été abattus par des membres de la police anti-émeute des Berkut. »
    C’est faux. La version officielle c’est que personne ne sait qui a tué ces gens, l’enquête à été classé sans suite et il n’y a aucune procédure en cours en Ukraine concernant cette affaire (au grand dam des gens du premier collectif maidan).
    Y a des Berkut en prison comme il y a des quantités de gens plus ou moins affiliés au gouvernement précédent (députés et fonctionnaires de l’ancienne majorité, rebelles, ancien des services, militaires, journalistes…) qui sont en prison sans charges réelles et régulièrement torturés, voire disparus façon nacht and nebel ou condor…

      +8

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  • christian gedeon // 06.12.2017 à 13h16

    Aucun esprit sérieux ne peut avoir de doute sur la manipulation de Maïdan. mais à vouloir trop prouver,on risque d’aboutir au résultat contraire. Et si ce témoignage,qui m’a laissé dubitatif,était lui même une manipulation destinée à discréditer,in fine,la vérité? Tous les coups sont permis,n’est ce pas?

      +9

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    • step // 06.12.2017 à 18h37

      un false flag pro-russe fait pour masquer le false flag anti-russe de meidan…

      Le pire, c’est que ce n’est pas absurde.

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  • bluerider // 06.12.2017 à 13h47

    > aucun des 2 articles ne conclu à la validité de la version officielle.
    > aucun des 2 articles n’apporte de preuves « a contrario »
    > aucun des 2 articles ne tente de relier les faits avec ce qui a été établi pourtant par cette même ARD par exemple, qui a montré que les tirs venaient du 9ème étage de l’hotel UKRAINA.
    > aucun des 2 articles ne fait le point sur les procès de Berkouts en cours.
    > alors doute pour doute : le fait d’avoir maquillé les faits exclu-t-il d’office la possibilité que des faits similaires se soient déroulés ? Autant le BBC que ARD ne se hâtent pas de conclure là-dessus non plus… surtout ARD qui a déjà travaillé sur le sujet… petit malaise latent quand même en Allemagne non ?
    > Conclusion : ces 2 articles constituent le DEBUT de leur propre enquête, et non la fin.
    Au boulot ? En France ?

      +8

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  • moshedayan // 06.12.2017 à 15h36

    Si la BBC dit vrai alors sa conclusion :
    « Moscou espère sans doute que le film de Micalessin augmentera la pression pour que les sanctions soient assouplies ou abandonnées. » est remarquable. Bravo, pour ce travail !
    Mais , moi, en raisonnant comme un Russe de la rue (et peut-être du Kremlin) j’en redemanderai des « Sanctions ! sanctions ! Un peu plus s’il vous plaît ! »
    Merci à vous les Européens occidentalistes ! ça sauve notre agriculture ! Nous nous serrons la ceinture, c’est vrai, mais ça nous oblige à trouver nos propres solutions ! Dans l’industrie, dans l’aéronautique aussi. Donc merci encore ! Continuez.
    Ce n’est qu’un avis. Et comme vous nous excluez des prochains J-O sous le drapeau russe. « Eh bien autant ne pas y aller du tout ! Merci encore  »  » Bon c’est vrai on aimerait que nos amis chinois nous soutiennent dans cette exclusion des J.O… On verra qui rira le dernier ! » Ras-le-bol des russophobes ! (ah, en aparte : à quand le boycott de la Coupe du Monde?)

      +16

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    • 20-100 // 07.12.2017 à 10h47

      Vous avez raison, in fine les européens se tirent une balle dans le pied et ils ne remarcheront jamais de la même façon. Comme aucun occidental les russes savent ce que se sacrifier pour leur pays veut dire, à la fin ils ont la victoire et les européen la honte. N’est-ce pas Poutine qui disait : les russes ne commencent pas les guerres, ils les terminent! Haha nous occidentaux on les commence en grande pompe et on capitule à la vue du sang, après on attend les russes pour nous libérer et les américains pour de vanter de la victoire.
      Quant aux athlètes russes, si j’étais eux je ferais semblant de participer sous drapeau libre, ensuite ceux qui monteront sur des podiums se préparent à manifester comme les noirs américains Smith et Carlos à Mexico. Ils pourraient par exemple prendre un petit autocollant avec le drapeau russe et se le coller sur la bouche une fois les caméras bien pointées sur eux! Et toc!

        +6

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      • Nicolas // 07.12.2017 à 14h19

        Mexico 1968: l’Histoire est injuste avec l’Australien Peter Norman, médaillé d’argent, qui portait le même badge. C’est aussi Peter Norman qui a rattrapé le coup quand ils ont paniqué parce que Carlos avait oublié ses gants. Sur la photo de ce podium, ils sont 3 à manifester, et l’injustice tient surtout au fait que Norman a été oublié alors qu’il a été privé de jeux de 1972 pour son geste. Oublié mais pas de tous : Smith et Carlos ont porté son cercueil.

          +4

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    • Nicolas // 07.12.2017 à 14h11

      Quelles sanctions ? nouvelle pêchée hier : l’industrie ferroviaire américaine a donné son feu vert pour des importations illimitées de roues de trains russes de l’usine NTMK « Lénine » du groupe EVRAZ (bon d’accord elle ne s’appelle peut-être plus « Lénine » dans les documents officiels). Il y a quelques années Siemens a créé une usine de roues de trains près de Saint-Pétersbourg, pour les trains rapides. L’industrie ferroviaire russe devient maintenant un nouvel atout de la Russie. Et c’est la même histoire dans tous les domaines à divers niveaux.
      Vous me direz, les sanctions c’est surtout contre la Crimée. OK, nouvelle pêchée il y a 2-3 jours : La Crimée a exporté cette année 600 000 tonnes de blé (vers l’Inde, l’Arabie Saoudite et la Syrie… espérons que dès l’an prochain la Syrie se passe d’importations de blé). Sous l’occupation ukrainienne la Crimée n’en exportait que des dizaines de milliers de tonnes par an.
      Coupe du Monde : il ne vous a pas échappé que l’équipe US boycotte 🙂

        +6

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    • fanfan // 08.12.2017 à 13h06

      J.O. 2018 « le président du Parti communiste Gennady Zyuganov a avancé cette idée. « Si vous voulez avoir un vrai drapeau aux Jeux Olympiques, mettez dans le mains de nos athlètes un drapeau de la Victoire ! – Il s’agit de notre relique et de notre fierté nationale. Et nous y enverrons trois mille de nos fans, nous inviterons chaque république, dans toutes les régions, avec le drapeau rouge de la Victoire. Et laissez-les chanter l’hymne pour que tout le monde soit ému. Je suis sûr que le drapeau rouge de la victoire sera soutenu par les Biélorusses, le Caucase, l’Asie centrale et nos alliés des BRICS. Ensuite, nous montrerons au peuple américain ce qu’est le caractère russe et notre capacité à résister à cette meute libérale. »
      https://histoireetsociete.wordpress.com/2017/12/08/le-parti-communiste-a-propose-de-prendre-la-parole-pour-lequipe-nationale-russe-sur-les-jeux-olympiques-de-2018-sous-le-drapeau-de-lurss/

        +2

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  • Lysbeth Levy // 06.12.2017 à 17h43

    Et oui merci comme quoi soyons prudent mais toutefois ce film italien a déjà été accusé d’être pro-Poutine par nos bons décodeurs de complotistes a la mode depuis quelques années mais seulement sur facebook ! reste le prof Ivan Katchanovski qui lui ne conclue pas complètement . Donc des deux côtés prudence est mère de sureté. Quand donc aura t’on la vérité sur ces faits importants ? A la Saint-Glingin ? C’est énervant d’apprendre qu’on nous a menti il y a 25 ou 30 ans (voir plus pour d’autres morts suspectes) après comme sur l’ex Yougoslavie, Roumanie, ou enfin là encore on voit que les « snipers » étaient bien au service des organisateurs du coups d’état déguisé en « révolution pacifique ». Tony Cartalucci spécialiste de ces pseudo-révolutions vrais coups d’état parlent de ces « mystérieux snipers » qui sortent soudain pour pousser à la « guerre civile » au chaos : http://www.informationclearinghouse.inf/article27949.html au fait StopFake est une officine de désinformation financée par Soros l’avez vous pris en compte ? Merci

      +8

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  • Ando // 06.12.2017 à 21h20

    La BBC d’antan a bien changé. C’est devenu un média partisan et ses causes ne sont pas forcément honorables. Il est amusant de constater à quel point les médias main stream qui se croyaient il y a quelques années (années 70 plutôt…) l’incarnation d’un n-ième pouvoir équilibrant se révèlent les défenseurs obstinés de vulgaires intérêts économiques et géopolitiques.

      +7

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  • André Petitfils // 06.12.2017 à 22h37

    Les sceptiques qui doutent encore que le massacre du Maidan n’a
    pas été réalisé par les services secrets occidentaux n’ont qu’à consulter les documents suivants:
    Ministre Estonien qui déclare à Catherine Ashton que les snipers travaillaient pour la nouvelle coalition et qui tiraient aussi bien sur la police que sur les manifestants.
    https://youtu.be/equgXlRLePs
    Confirmation de cet appel par le ministre Estonien
    https://maailm.postimees.ee/2718110/paet-ja-ashton-langesid-salateenistuse-pealtkuulamise-ohvriks
    Confirmation dans The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2014/mar/05/ukraine-bugged-call-catherine-ashton-urmas-paet

      +8

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  • 20-100 // 07.12.2017 à 10h34

    Pour qui travaille la BBC, se poser la question c’est rejeter le contre-documentaire autant que l’on rejette le documentaire!

    Si le journaliste italien avait soutenu la thèse officielle occidentale personne ne se serait attelé à démonter son reportage, voire il aurait été relayé dans tous les médias mainstream urbi et orbi.

    Mais au fait à quoi bon perdre son temps à contester un reportage qui, même s’il était objectivement invalidé, ne ferait que confirmer une thèse que des officiels américains -comme Mme Nuland- ont divulgué volontairement ou accidentellement?

      +3

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  • André Petitfils // 07.12.2017 à 11h39

    [modéré]
    Si l’on rajoute la déclaration de L. Fabius devant les députés français au cours de laquelle il se vante d’avoir fait tomber Yanoukovitch et son gouvernement, après son voyage en Ukraine, et le « Fuck EU » de Olivia Nuland, je pense qu’il faut être aveugle et sourd pour croire encore à la culpabilité des russes ou pro-russes.
    https://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-silence-genant-de-fabius-187591

    http://discours.vie-publique.fr/notices/143000509.html

    https://youtu.be/CL_GShyGv3o

      +4

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  • Krystyna Hawrot // 07.12.2017 à 15h08

    Ces critiques du reportage italien sèment le doute mais n’apportent aucune preuve non plus. En gros, on ne sait pas qui sont exactement ces hommes et si ce qu’ils disent est vrai. Le fait que le mec sur une photo du Maidan ne soit pas le mec qui parle ne prouve pas qu’il n’était pas en Ukraine. La seule façon de savoir serait de les traduire en justice pour assassinat et mener une véritable enquête policière. Mais personne visiblement ne veut le faire. Pour les pays concernés c’est circulez il n’y a rien à voir. Le jour ou des bolchéviques reprendront les rènes de l’Ukraine j’espère que l’Europe réagira avec ce meme magnifique détachement.

      +3

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  • Bourdin // 07.12.2017 à 23h57

    Les information venant de la BBC sont fausses. C’est courant sur les documents dans les pays de l’est que l’on puisse avoir un « C » ou un « K » sur le même mot et sur le même document car le « C » se promonce differement en cyrillique. De plus le document extrait d’une vidéo qui dit que ce snipers était en prison est un faux document qui a bien fait rire un ami Georgien. Autre élément le sniper à aucun moment ne dit en Russe( car il parle en Russe ) que c’est lui sur la photo que la BBC présente

      +2

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