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12.juillet.201812.7.2018 // Les Crises

Bolton tente de convaincre Trump d’abattre l’Iran. Par Gareth Porter

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Source : Gareth Porter, Consortium News, 23-05-2018

John Bolton a peut-être renoncé à vouloir bombarder l’Iran, disant que ce n’est pas lui qui décide, mais il n’a pas vraiment renoncé à essayer de convaincre Trump de remplacer le régime de Téhéran, comme l’explique Gareth Porter.

Maintenant que l’administration Trump a fait dérailler l’accord nucléaire iranien, la vieille question du changement de régime en Iran est de retour. Le conseiller à la sécurité nationale John Bolton est évidemment le principal défenseur du changement de régime au sein de l’administration, et il y a toutes les raisons de croire qu’il a commencé à faire avancer cette politique auprès de Donald Trump au cours de son premier mois à la Maison-Blanche.

Bolton faisait partie de la puissante faction néoconservatrice des responsables de la sécurité nationale dans l’administration de George W. Bush qui avait un plan pour soutenir le changement de régime en Iran, pas très différent de celui que Bolton favoriserait maintenant. Mais il s’agissait d’un stratagème farfelu qui impliquait l’organisation terroriste exilée moudjahidin du peuple iranien [Mujaheddin-e-Khalq ou MEK, NdT] qui n’a jamais eu le soutien de Bush.

Bolton pourrait voir l’histoire se répéter, et Trump résister à son plan de changement de régime, tout comme Bush l’a fait en 2003.

Trump appelle au changement

Trump a semblé flirter avec l’idée d’un changement de régime iranien dans le passé. Lors des manifestations de décembre en Iran, il a déclaré sur Twitter qu’il était temps pour un changement, notant : « Le grand peuple iranien est réprimé depuis des années ».

La liquidation par Trump de l’accord nucléaire, cependant, s’est arrêtée avant que la rhétorique ne signale l’objectif de renverser la République islamique. Au lieu de cela, Trump a suggéré que les « dirigeants iraniens » vont « vouloir conclure un accord nouveau et durable, un accord qui profite à l’ensemble de l’Iran et au peuple iranien ». Il a ajouté : « Quand ils le feront, je suis prêt, disposé et capable ».

Quelques jours après l’annonce de Trump, un fonctionnaire anonyme du Conseil de Sécurité Nationale (NSC) a évité toute allusion à un changement de régime, disant au journal néoconservateur Washington Free Beacon : « Notre politique déclarée est de changer le comportement du régime iranien ».

Maintenant, Bolton a émis un déni encore plus explicite, disant à ABC News : « Ce n’est pas la politique de l’administration. La politique de l’administration est de s’assurer que l’Iran ne se rapproche jamais d’une action nucléaire délivrable ».

Bolton : Pas le « décideur ».

Et dans l’émission L’État de l’Union sur CNN, il a dit : « J’ai écrit et dit beaucoup de choses quand j’étais un agent complètement libre. Je me tiens certes à ce que j’ai dit à l’époque, mais c’était mon opinion à l’époque. Ma situation actuelle est que je suis le conseiller du président en matière de sécurité nationale. Je ne suis pas le décideur en matière de sécurité nationale ».

Il n’est pas difficile de lire entre les lignes : le message implicite est que son point de vue sur le changement de régime n’a pas prévalu avec Trump – jusqu’à présent.

Bolton : Bombarder l’Iran

Bolton a longtemps été l’un des plus ardents partisans d’une telle politique, bien qu’il soit mieux connu comme le principal défenseur des bombardements en Iran. Il a été l’un des membres les plus enthousiastes parmi les anciens fonctionnaires américains qui se sont associés à la MEK, qui cherche à renverser le régime de Téhéran avec le soutien des États-Unis.

Bolton n’est pas seulement apparu aux rassemblements de la MEK à Paris, avec d’autres anciens fonctionnaires américains ayant la mainmise sur cette organisation paramilitaire bien dotée. En juillet 2017, il a déclaré que l’administration Trump devrait adopter l’objectif de changement de régime en Iran, qualifiant la MEK d’alternative « viable » au régime. Et sa dernière phrase, prononcée en haussant dramatiquement le ton, indique que « avant 2019, nous qui sommes ici feront la fête à Téhéran ».

Il semble que Bolton promouvait encore l’idée au sein de l’administration plus tôt ce mois-ci. The Washington Free Beacon a rapporté le 10 mai qu’un document de trois pages décrivant une stratégie de changement de régime d’une petite organisation d’extrême droite appelée le Security Studies Group, avec lequel Bolton aurait des liens étroits, a été distribué aux responsables du NSC. Les citations du journal dans l’article montrent clairement que la stratégie est basée en grande partie sur l’exploitation des conflits ethniques et religieux en Iran.

Le journal ferait valoir que les minorités ethniques – comme les Kurdes, les Azéris, les Arabes Ahwazi et les Baloutches – représentent un tiers de la population iranienne, et soutient que l’oppression du régime iranien à l’égard de ses minorités ethniques et religieuses a créé les conditions d’une campagne efficace pour scinder l’État iranien en plusieurs composantes.

Il ajoute : « Le soutien des États-Unis à leurs mouvements indépendantistes, tant ouvertement que secrètement, pourrait forcer le régime à se concentrer sur eux et limiter sa capacité à mener d’autres activités malveillantes ».

Ces minorités ont toutes des organisations qui ont mené des actions violentes, y compris des attentats à la bombe et des assassinats contre des responsables iraniens, au cours de la dernière décennie, et une telle stratégie impliquerait vraisemblablement de soutenir une intensification de ces activités – en d’autres termes, le soutien des États-Unis aux activités terroristes contre des cibles du gouvernement iranien.

« Pas de bon terroriste »

Mais rien de tout cela n’est nouveau. C’était la ligne officielle de la puissante alliance entre les néoconservateurs et l’axe Cheney-Rumsfeld au sein de l’administration Bush. En 2003, Douglas Feith, l’ancien sous-secrétaire à la défense pour la politique, avait développé un plan pour donner aux MEK, dont l’armée avait été capturée par les troupes américaines en Irak, un nouveau nom et les utiliser pour une opération paramilitaire secrète en Iran.

Pendant ce temps, l’Iran proposait de fournir des noms et d’autres données sur les responsables d’Al-Qaïda qu’il avait capturés en échange d’informations américaines sur la MEK. Lorsque l’ancien secrétaire à la défense Donald Rumsfeld a cherché à protéger la MEK d’un tel accord, la réponse de Bush a été : « Mais nous disons qu’il n’y a pas de bon terroriste ».

Malgré la fixation néoconservatrice sur le soutien à la MEK, la CIA et les Israéliens ont longtemps considéré comme ridicule l’idée qu’elle pourrait être un instrument de changement de régime en Iran. Après que l’organisation a aidé le régime de Saddam Hussein à réprimer les soulèvements chiites et kurdes, elle a perdu tout semblant de légitimité à l’intérieur de l’Iran. Après sa relocalisation en Irak, elle a d’ailleurs été transformée en un culte autoritaire.

L’ancien ambassadeur d’Israël en Iran, Uri Lubrani, à qui on a donné carte blanche pour organiser un programme de déstabilisation de l’Iran, a reconnu il y a longtemps, comme il l’a dit à deux journalistes israéliens, que la MEK n’a aucune capacité à faire quoi que ce soit à l’intérieur du pays.

C’est Lubrani qui a été le premier à avancer l’argument selon lequel environ un tiers de la population iranienne totale était constitué de minorités ethniques et que la promotion de leurs activités anti-Téhéran pourrait contribuer à déstabiliser le gouvernement. Ces groupes ont mené des attentats terroristes à la bombe et d’autres actions armées dans diverses parties de l’Iran au fil des ans, et il est bien documenté qu’Israël soutenait et conseillait l’organisation extrémiste baloutche Jundallah sur de telles opérations. Mais les Israéliens ont surtout utilisé la MEK pour diffuser de la désinformation sur le programme nucléaire iranien.

Le document d’orientation Bolton pousserait explicitement les États à inclure dans la politique de changement de régime le recours à la force militaire contre l’Iran si nécessaire. C’était les prémices du plan Cheney-Bolton pour le changement de régime en Iran, comme l’ancien conseiller du vice-président Dick Cheney pour le Moyen-Orient, David Wurmser, l’a révélé plus tard. Et c’est le jeu auquel Bolton, le passionné de bombardements de l’Iran, semble toujours jouer.

Cet article a été publié à l’origine sur Middle East Eye.

Gareth Porter est un journaliste d’investigation indépendant et lauréat du Prix Gellhorn 2012 pour le journalisme. Il est l’auteur de la nouvelle publication Manufactured Crisis : The Untold Story of the Iran Nuclear Scare. [Les Crises fabriquées : L’histoire inédite de la peur du nucléaire iranien, NdT]

Source : Gareth Porter, Consortium News, 23-05-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fritz // 12.07.2018 à 06h11

Les minorités nationales de l’Iran regroupent une part consistante de la population, à commencer par les Azéris au nord-ouest, et elles ont connu des mouvements autonomistes dès 1979, juste après la révolution islamique. Mais ces mouvements ont toujours été minoritaires. Durant la première guerre du Golfe imposée par l’Irak (1980-1988), les Arabes du Khouzistan (autour d’Ahvaz) sont restés loyaux à l’Iran, malgré la propagande irakienne sur la “libération de cette province arabe”. Il me semble que l’État iranien est “jacobin” (au sens dérivé que nous utilisons en France) mais qu’il n’opprime pas les Azéris, Kurdes, Baloutches, Arabes… en tant que tels.

Ainsi, l’Azéri Mir Hossein Moussavi fut Premier ministre de la république islamique d’Iran de 1981 à 1989, puis candidat à l’élection présidentielle en 2009.

« C’est Lubrani qui a été le premier à avancer l’argument selon lequel environ un tiers de la population iranienne totale était constitué de minorités ethniques et que la promotion de leurs activités anti-Téhéran pourrait contribuer à déstabiliser le gouvernement » : même politique que celle du fameux article d’Oded Yinon qui a été appliquée aux pays arabes…

Et si on changeait le régime de ces pays qui exportent la division et la guerre ?
Qu’en dis-tu, John ? Et toi, Benyamin ?

10 réactions et commentaires

  • Fritz // 12.07.2018 à 06h11

    Les minorités nationales de l’Iran regroupent une part consistante de la population, à commencer par les Azéris au nord-ouest, et elles ont connu des mouvements autonomistes dès 1979, juste après la révolution islamique. Mais ces mouvements ont toujours été minoritaires. Durant la première guerre du Golfe imposée par l’Irak (1980-1988), les Arabes du Khouzistan (autour d’Ahvaz) sont restés loyaux à l’Iran, malgré la propagande irakienne sur la “libération de cette province arabe”. Il me semble que l’État iranien est “jacobin” (au sens dérivé que nous utilisons en France) mais qu’il n’opprime pas les Azéris, Kurdes, Baloutches, Arabes… en tant que tels.

    Ainsi, l’Azéri Mir Hossein Moussavi fut Premier ministre de la république islamique d’Iran de 1981 à 1989, puis candidat à l’élection présidentielle en 2009.

    « C’est Lubrani qui a été le premier à avancer l’argument selon lequel environ un tiers de la population iranienne totale était constitué de minorités ethniques et que la promotion de leurs activités anti-Téhéran pourrait contribuer à déstabiliser le gouvernement » : même politique que celle du fameux article d’Oded Yinon qui a été appliquée aux pays arabes…

    Et si on changeait le régime de ces pays qui exportent la division et la guerre ?
    Qu’en dis-tu, John ? Et toi, Benyamin ?

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  • Emmanuel // 12.07.2018 à 07h26

    Sans en être sur, je pense que Trump est d’abord motivé par une approche essentiellement lucrative. Il lui faut agiter l’épouvantail iranien pour obtenir les subsides saoudiens et ses petro-dollars. Bolton joue le rôle du méchant, mais je doute que Trump entreprenne une attaque de l’Iran. Au passage il fait un sale coup à l’Europe, en particulier l’Allemagne, qu’il a dans le collimateur. Et en attendant, ça a le mérite d’occuper les néoconservateurs, et de maintenir le lien avec Israël, qui joue un rôle de base avancer des USA au moyen orient. Enfin, pouvoir affaiblir l’Iran évite que se ne renforce un bloc concurrenciel, avec en arrière fonds la Russie et d’autres. L’enjeu est que les USA perdent la main dans la Région…..quant à une attaque de l’Iran, elle serait trop aléatoire, et surtout non financable….

      +5

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  • Pierre D // 12.07.2018 à 07h42

    Rien de nouveau depuis 1917 la politique de l’occident reste inchangée.

    Ce qui indispose Bolton (et donc encore un peu nous) et les Arabes ce n’est pas l’oppression des Bretons, des Gaels ou des Basques, mais la stabilité du régime iranien, comme ce fut le cas en Syrie, en Irak et en Afghanistan, etc… et rien d’autre.

      +14

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  • martin // 12.07.2018 à 07h58

    Les milieux néoconservateurs, sectateurs du PNAC, ont l’Iran dans leur ligne de mire. La déstabilisation de l’Iran est le point nodal (le hoshi en termes de Go) qui harmonise les menaces potentielles contre la Russie, la Chine et de plus en plus l’Inde.

    L’option interne, c’est à dire le changement de régime, paraît de moins en moins praticable car les iraniens, certes mécontents de leurs conditions d’existence, ont compris le jeu de l’occident et sont conscients de ses conséquences prévisibles. Il leur suffit en effet de regarder la Syrie, l’Irak ou la Lybie, pour être fixés.

    L’option externe paraît aujourd’hui totalement irréaliste. A titre d’exemple, l’Iran s’est doté ces dernières années de plusieurs régiments de S. 300 , chaque batterie contrôlant un territoire équivalent à celui de la France. En d’autres termes, l’aéronavale américaine sera littéralement hachée dans les bulles A2/DA iraniennes en cas d’agression. Les militaires US le savent pertinemment.

    De façon générale, l’Iran est protégé par « maman ours » et « papa panda ». Il n’y a plus d’option crédible s’agissant de l’Iran. Il est décidément trop tard.

      +20

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  • RGT // 12.07.2018 à 08h14

    Dans 30 ans nous allons découvrir les informations déclassifiées de l’opération « Ajax 2.0 » destinée à « répondre aux attentes du peuple iranien qui réclamait le retour du Shah dans des manifestations monstrueuses »…
    Assorties bien sûr de révélations sur la véritable histoire de la « répression sanglante » du régime communiste théocratique qui massacrait la population dans un bain de sang.

    Demandez simplement à de véritables iraniens ce qu’ils pensent des « moudjahidin du peuple iranien », je suis certain que vous apprendrez de nouvelles insultes d’une variété incroyable.
    Que les USA se rapprochent d’une organisation terroriste composée exclusivement de criminels de droit commun de la pire espèce ne m’étonne pas : Qui se ressemble s’assemble.

    Ensuite, c’est de la « géopolitique » mais surtout la motivation principale est de « récupérer le pétrole iranien qui a été VOLÉ aux USA » lors de la révolution de 1979.
    De toutes façons le peuple iranien ne compte pas pour les occidentaux.
    Si les iraniens pouvaient s’entre-tuer jusqu’au dernier ce serait même un bienfait car ça éviterait de « dératiser » le pays afin d’avoir un accès « libre et non faussé » à toutes ses richesses.

    Seul problème, les iraniens ne l’entendent pas de cette oreille et préfèrent largement leurs « ignobles théocrates » aux « démocrates bienveillants » qui leur sont proposés. En tentant doucement de faire évoluer leur pays dans une voie qui leur conviendrait encore plus, mais sans précipitation.

    Quels ingrats !!! Tous ces grands efforts démocratiques refusés par un peuple au prétexte qu’il souhaite simplement prendre lui-même son propre destin en main…

      +31

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  • aleksandar // 12.07.2018 à 13h45

    Les options sont très limitées.
    1 – Le soulèvement des minorités pour renverser le gouvernement iranien est une lubie d’américains qui ne connaissent rien à l’Iran et surtout pas la cohésion interne du peuple iranien. Cohésion largement renforcée par les déboires des pays voisins, Irak, Syrie. La soi-disant oppression de minorités ferait mourir de rire n’importe quel iranien.
    2 – Le renversement par le MEK. Même conclusion que précédemment, en y a joutant la haine des iraniens pour ceux qu’ils considèrent comme des traitres. Le ralliement du MEK a Saddam Hussein n’a été ni oublié, ni pardonné.
    3 – Les sanctions économiques. Elles auront surement des effets sur l’économie iranienne mais certainement pas assez pour déstabiliser le pays au point de provoquer la chute du gouvernement. C’est la Chine qui a les cartes en mains et elle n’abandonnera pas son premier fournisseur de pétrole et son « pion  » indispensable du projet Eurasien.
    4 – L’option militaire. Une invasion est impossible, l’armée iranienne forte d’un million d’hommes ne peut être battue de manière conventionnelle. Reste la possibilité d’un campagne aérienne façon  » Serbie  » mais les forces anti-aériennes iranienne sont bien équipées en matériels locaux en plus des S300. Le retour en  » Bodybag  » d’une centaine de pilotes américains ne serait pas bon pour l’image de Trump. Sans compter les morts en Afghanistan ou les américains sont une cible facile, en particulier a Bagram (10 000 soldats ) pour les missiles iraniens.
    Donc beaucoup de bruit à venir pour rien.

      +0

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  • cording // 12.07.2018 à 16h06

    Comme cela a été souvent le cas dans le passé une attaque contre un pays et un régime si honni soit-il a le don de fédérer autour de ce dernier toute la population quoiqu’elle en pense. Cela s’appelle le nationalisme et le néocon Bolton a rien appris ni rien oublié de l’action de son pays à travers le monde depuis 1945.
    Pour ma part j’ai toujours pensé que l’Iran devait se doter de l’arme nucléaire militaire pour pouvoir vivre en paix avec ses voisins et surtout l’Oncle Sam. Comme la Corée du Nord l’a fait et de ce fait a droit aux égards de l’Administration Trump.

      +6

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    • RGT // 12.07.2018 à 19h08

      Le problème des iraniens, c’est que l’ayatollah Khomeini avait strictement interdit d’utiliser les armes atomiques, chimiques et toutes les « joyeusetés » de destruction massive.

      Simplement parce que ces armes étaient totalement contraires à l’Islam en tuant sans discernement des populations civiles qui n’avaient rien à voir avec un conflit.
      Ce point de vue ne semble pas gêner outre-mesure ses chers voisins Saoudiens qui commettent dans la joie des massacres de masse au Yémen sans que ça leur pose le moindre problème d’éthique religieuse.

      Par contre, les iraniens ont pu goûter les bienfaits des ADM fournies sans restrictions à Saddam Hussein par les « démocraties » lorsque l’Irak a attaqué son voisin sans la moindre provocation.
      Juste pour faire plaisir à ses « potes » occidentaux et à leur complexe militaro-industriel.

      Eh oui, certaines personnes refusent d’envisager certaines solutions qui pourraient s’avérer efficaces contre leurs adversaires, ne serait-ce qu’en défense vis à vis d’une agression, pour des raisons morales « à la con ».

      Si l’Iran avait quelques « bombinettes » et surtout des vecteurs qui pourraient lui permettre de les envoyer sur n’importe quel endroit de la planète ils n’auraient sans doute plus de problèmes.

      Regardez simplement ce qu’à fait ce pays depuis sa révolution : Les seuls attentats qu’il a commis l’ont été contre des cibles précises et identifiées, et sans « dommages collatéraux ». Surtout les « copains du Shah » ainsi que certaines nations qui avaient refusé de livrer des installations déjà payées sans vouloir les rembourser (coucou Giscard, coucou Mitterrand)…

      Qui vous semble le plus honorable ?
      Un démocrate qui fabrique et utilise des ADM sans état d’âme ou un théocrate qui refuse strictement leur utilisation pour des motifs moraux ?

      Je ne suis ni pro-chiite, ni anti-sunnite. Je n’ai aucune religion (hormis le pastafarisme) mais je m’aperçois simplement que les chiites ne foutent pas le bordel de partout.

      Ils se contentent simplement de se défendre, comme le Hezbollah au Liban qui arrive à tenir tête à son voisin surarmé.

      Sachant de plus que les chiites ont été pourchassés et massacrés sans complexes par les sunnites, les chrétiens et les autres depuis des siècles, on en peut pas dire qu’ils soient particulièrement rancuniers ni assoiffés de vengeance.

        +14

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      • cording // 12.07.2018 à 23h05

        Où l’on voit que le religieux et le temporel ne devrait pas interférer. Si estimables soient les raisons de l’ayatollah Khomeini elles ne sont guère politiques et sont bien embarrassantes à l’heure actuelle.

          +1

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  • Hugo // 13.07.2018 à 17h00

    Bonjour,
    Il semble que ça commence à bien ƒaire…………………..
    Déjà en 1953 la C.I.A. renversa sans aucune vergogne le gouvernement démocratiquement mis en place par le Docteur Mossadegh, parce qu’il reƒusait de vendre le pétrole national pour 6 ou 7 % de sa valeur ;
    Ensuite, les u.s.a. ont armé jusques aux dents les troupes de LEUR CHER AMI INTIME SADDAM HUSSEIN qui, pendant « la guerre Iran-Irak » a ƒait un véritable carnage, égal à celui de Verdun ; y compris le très-célèbre et immortel morceau de bravoure du Grand Ali Hassan al-Majid, resté dans l’Histoire comme « Ali le chimique ». Et il ƒit lancer près de 200 missiles SUR LES VILLES iraniennes.
    Mais, ici, jamais, jamais, la moindre protestation.
    Sans parler du président Bush (le père) déclarant publiquement qu’il « ne s’excuserait jamais » pour l’attaque du vol ((civil)) de l’Airbus d’Iran Air ((« Vol 655 » entre Tehran et Dubai)) qui ƒit 300 morts.
    Sans oublier qu’en 1941 « £es Alliés » avaient déjà déposé Reza Chah Pahlavi et OCCUPÉ LE PAYS PENDANT 4 ANS « pour le protéger contre les appétits pétroliers des nazis »…….
    Sans oublier le ƒinancement de « la ƒilière Eurodiƒ » par le Chah, que la France refusa de rembourser à l’ayatollah Khomeini, son « protégé » à Neauphle-le-château…..
    Ah oui, le 28 juin 1981, NOS AMIS, les moudjahidines du peuple, ont ƒait un carnage, 70 personnes dont la moitié du Gouvernement iranien, bientôt suivi de l’assassinat du Président Mohammad Ali Rejaïe et de son Premier Ministre, Mohammad Javad Bahonar.
    Etc… etc…… etc……… voir « £es mécaniques du chaos » par Pierre Conesa, souvent cité ici. En particulier son chapitre sur « £a Diplomatie du mensonge, l’Iran ou le syndrome de Frankenstein ».
    Alors…
    Alors, cher Monsieur Bolton, vous seriez vraiment charmant si vous alliez calmer votre paranoïa en allant ƒaire des cartons, le dimanche, dans les « Réserves » indiennes, dans la plus belle et plus virile tradition de la Conquête de l’Ouest. Plutôt que de végéter tristement dans les bureaux comme un mollasson bavard et ƒroussard.
    Ou bien,
    Vous pouvez ƒaire peindre sur la cheminée de votre salon un roseau et un chêne brisé, avec la devise « Je romps mais ne plie pas », comme un auteur ƒrançais il y a près de 200 ans. Mais, attention, il est mort ƒou à lier. Vous nous ƒeriez vraiment trop de peine……

      +3

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