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2.octobre.20172.10.2017 // par Olivier Berruyer

Catalogne : quelques rappels et informations pour comprendre la situation

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I. La Catalogne

Je vous renvoie simplement vers l’article Wikipédia sur la Catalogne (ou ici) et vers celui sur son histoire (ou ici ou ).

En résumé, la Catalogne est l’une des 17 “communautés autonomes” qui constituent l’Espagne.

Elle est donc dotée d’un Parlement et d’un gouvernement. Cette région du nord-est de l’Espagne compte 7,5 millions d’habitants, soit environ 16 % de la population espagnole. Elle représente 20 % du PIB espagnol – elle est donc environ 20 % plus riche que la moyenne (ce qui n’est pas négligeable, mais n’est pas énorme non plus).

Province romaine conquise par les Wisigoths (Ve siècle) puis par les Arabes (732), ce qui deviendra la Catalogne est repris par Charlemagne qui en fait une marche de son empire. La région est rattachée par mariage à la Provence (1113) puis à la couronne d’Aragon (1137), sous laquelle la Catalogne jouit d’une réelle autonomie, œuvrant à la conquête des Baléares, de Valence, de la Sicile et de la Sardaigne. On considère généralement que l’Espagne nait en 1479, quand les rois catholiques Ferdinand et Isabelle scellent l’union entre les couronnes de Castille et d’Aragon, dont dépendait la Catalogne.

Elle dispose d’un gouvernement catalan, la Generalitat, instauré une première fois en 1932. Supprimé sous Franco, il est rétabli en 1979 après 40 ans de dictature.

En 2006, la Catalogne fait approuver par son Parlement un nouveau statut d’autonomie : l’Estatut d’Autonomia de Catalunya. Il précise le texte initial, très généraliste, au profit d’un statut détaillé de 223 articles qui détaille l’organisation des compétences. Il laisse essentiellement au gouvernement central les domaines de la Défense, de la Diplomatie et de la fiscalité.. Ce texte a été en partie censuré (14 articles) en 2010 par le Tribunal Constitutionnel, qui a entre autres retoqué l’inscription du concept de « nation catalane » ou la définition du catalan comme langue ayant un caractère préférentiel sur l’espagnol (mais tout en acceptant son caractère obligatoire dans l’enseignement).

Au sein de la population catalane, la réaction est alors vive et massive, et se développe un sentiment de trahison. Le 10 juillet 2010, avec le slogan « Nous sommes une Nation, nous décidons nous-même« , un million de personnes défilent à Barcelone (près d’un habitant sur sept de la région) pour protester. C’est la première d’une série de manifestations en faveur du « droit à décider » des Catalans.

Un scrutin est organisé en novembre 2014. La fermeté menaçante de Madrid et du Tribunal constitutionnel contraignent le gouvernement à lui retirer le nom de « référendum » pour celui de « consultation ». 80 % des votants s’y prononcent pour l’indépendance. Triomphe apparent, brocardé par l’autre camp : un peu plus de 2 millions de Catalans sur près de six millions d’électeurs potentiels se sont déplacés pour un scrutin douteux, sans effet décisif.

II. La Catalogne indépendante ?

Rappelons tout d’abord que l’Indépendance de la République catalane a été proclamée 4 fois au cours des siècles, mais l’expérience a tourné court à chaque fois, comme raconté dans ce billet :

  • 1641 : Établissement de la république et intégration au royaume de France
  • 1873 : Proclamation par les Députations catalanes
  • 1931 : Proclamation de la république et transformation en Généralité
  • 1934 : Révolution d’Octobre, abolition de l’État par l’armée

La Catalogne est dirigée politiquement par les indépendantistes depuis 2015. Ils ont obtenu la majorité des sièges mais pas la majorité absolue des voix (47,8%). Cependant, les partis clairement unionistes ne représentent que 39,5% des suffrages.

Intéressons-nous dès lors à la situation en 2017 en vue du référendum.

La Generalitat des Catalunya commande régulièrement des sondages ; le dernier a été effectué en juin 2017, sur 1 500 Catalans. Les résultats sont les suivants ; à al question : « Souhaitez-vous que la Catalogne soit un État indépendant ? », de 41 à 44 % des Catalans répondent oui :

contre 48-49 % qui répondent Non.

Mais les choses sont plus complexes. À la question « Souhaitez-vous un référendum sur l’indépendance ? » : 48 % répondent « Oui, même contre la volonté du gouvernement espagnol », 23 % répondent « Oui, mais seulement avec l’accord du gouvernement espagnol », et 23 % répondent « Non ».

Mais quand on regarde ce que voteraient les participants à un tel référendum, on arrive à une écrasante victoire du Oui par 62 % contre 38 % (en juin 2017) :

Voici les scores par parti (Indépendantistes unis, Centre droit, Socialistes, Gauche, Droite et Indépendantistes d’extrême-gauche)

Voici les raisons de ceux qui votent Oui :

Pour les 6 premières : Plus d’autonomie (26 %), Amélioration de la situation / meilleure gestion (23 %), être un pays (20 %), votre contre l’Espagne (10 %), sentiment d’incompréhension (8 %) et sentiment identitaire (8 %).

L’écart entre ces chiffres est étonnant, mais s’explique bien grâce à ce tableau croisant le vote au referendum et le désir d’État indépendant :

On note donc chez les 741 personnes indiquant ne pas souhaiter que la Catalogne devienne un État indépendant, 254 indiquant qu’elles s’abstiendraient ou voteraient blanc au référendum – face à seulement 23 catalans sur 616 qui voudraient un État indépendant.

Ceci explique donc la large victoire du oui dans les sondages sur le référendum – les opposants de principe à l’indépendance étant en fait peu préoccupés/inquietés par l’Indépendance du pays.

Mi-septembre, 60 % des Catalans déclarent vouloir aller voter, 60 % pour le Oui et 31 % pour le Non (soit 66 % contre 34 % en exprimés) :

Fin-septembre, 63 % des Catalans déclarent vouloir aller voter, 83 % des Catalans souhaitant pouvoir voter tranquillement lors d’un referendum :

 

Une enquête d’ara.cat indique mi-septembre que 60 % des Catalans iraient voter – en progression :

Que sur l’ensemble du collège électoral, le Oui l’emporte 44 % contre 38 % (54%/46% en exprimés), en progression

Mais sur les seules personnes sûres d’aller voter, le Oui l’emporte 70 % contre 14 % (83 %/17 % en exprimés)

70 % des Catalans sont d’accord avec la tenue d’un referendum :

52 % souhaitant qu’il soit tenu même sans l’accord du gouvernement :

Enfin, le quotidien indépendantiste écossais The National a financé une large enquête auprès de 3 300 Catalans en septembre 2017 (donc robuste), suivant 2 scénarios. Dans le premier, correspondant à la réalité, où le gouvernement espagnol et les principaux partis espagnols appellent à boycotter le référendum, on a ceci : 62 % de participation

 

 

et 83 % pour le Oui :

Dans un scénario où le référendum se tiendrait avec l’accord du gouvernement, on aurait 77 % de participation :

et le Oui obtiendrait 66 % contre 32 % pour le Non :

En conclusion, il semble clair qu’un vote sur l’Indépendance en Catalogne se traduise actuellement par une nette victoire du Oui.

Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 02.10.2017 à 06h07

Le problème des peuples d’Europe est qu’ils se sentent de moins en moins représentés.
Les élus ne sont pas des représentants du peuple mais des gestionnaires qui ne répondent pas à leurs aspirations. Le sentiment grandissant d’être méprisés poussent ces peuples a trouver un moyen d’expression. Les consultations populaires sous forme de référendum sont contournées et bafouées, les élus ne le sont que par défaut et les abstentions en augmentation sont une forme de contestation liée à un sentiment d’impuissance face à une centralisation, sans partage, des pouvoirs.
Pour continuer à exister les peuples d’Europe commencent à chercher un autre moyen d’expression, dont celui de l’indépendantisme qui est une forme de révolte populaire.
La centralisation technocratique dans les mains de « gestionnaires » (qui ne sont pas des chefs d’état) pourrait expliquer le recours à l’indépendantisme face à ce pouvoir qui n’a que faire des aspirations des peuples.

16 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 02.10.2017 à 06h07

    Le problème des peuples d’Europe est qu’ils se sentent de moins en moins représentés.
    Les élus ne sont pas des représentants du peuple mais des gestionnaires qui ne répondent pas à leurs aspirations. Le sentiment grandissant d’être méprisés poussent ces peuples a trouver un moyen d’expression. Les consultations populaires sous forme de référendum sont contournées et bafouées, les élus ne le sont que par défaut et les abstentions en augmentation sont une forme de contestation liée à un sentiment d’impuissance face à une centralisation, sans partage, des pouvoirs.
    Pour continuer à exister les peuples d’Europe commencent à chercher un autre moyen d’expression, dont celui de l’indépendantisme qui est une forme de révolte populaire.
    La centralisation technocratique dans les mains de « gestionnaires » (qui ne sont pas des chefs d’état) pourrait expliquer le recours à l’indépendantisme face à ce pouvoir qui n’a que faire des aspirations des peuples.

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    • DUGUESCLIN // 02.10.2017 à 06h21

      Mais la question est de savoir comment le morcellement sera récupéré et utilisé par le pouvoir des gestionnaires de la finance. L’union fait la force dit-on. Les diverses séparations affaiblissent les nations. Pour être efficaces et plus forts, les indépendantistes doivent s’unir dans des vœux communs pour sauvegarder une vraie souveraineté au niveau de tout le pays.

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      • caroline Porteu // 02.10.2017 à 16h39

        Duguesclin
        Sur le sujet du morcellement , vous avez une très intéressante conférence de Hillard à Berlin en Mai 2014 , dans laquelle le morcellement européen est évoqué avec l’europe des régions.
        A partir de 1h 01 .. surtout bien regarder la carte qui est présentée et qui a été faite en 2002

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        • DUGUESCLIN // 03.10.2017 à 05h25

          Caroline
          C’est bien ce que je pense, la vraie Europe de l’Atlantique à l’Oural est le cauchemar des anglo-saxons et des américains.
          Nous vivons dans une Europe coupée en deux, dont la partie occidentale est soumise aux atlantistes. La partie orientale qui inclut la plus grande puissance européenne, la Russie, est exclue de l’Europe. Cette division artificielle nous pousse à une guerre fratricide, voulue par les anglo-américains.

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  • LBSSO // 02.10.2017 à 06h23

    Extraits choisis :
     » La différence entre la contribution de la Catalogne aux recettes de l’Espagne et les dépenses réalisées par l’Espagne en Catalogne.est estimé à 8 % du PIB catalan. Les indépendantistes estiment qu’il est excessif(..). Dès lors, ils défendent l’idée de rompre le lien « obligatoire » avec l’Espagne, ce qui, affirment-ils, rapporterait 5 milliards d’euros au budget catalan ».

    « Le débat catalan porte aussi principalement sur l’avenir économique de la région. Les adversaires de l’indépendance jugent suicidaire d’isoler la Catalogne en créant des frontières avec l’Espagne (…). Les partisans de l’indépendance estiment que la Catalogne sera plus riche sans le système de solidarité interne à l’Espagne et que les atouts de la région seront renforcés après la sécession.  »

    « Si Madrid refuse de négocier, la Catalogne refusera de reprendre une partie de la dette, laquelle deviendra insoutenable pour l’Espagne… »
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/catalogne-vers-un-nouvel-etat-en-europe-574319.html

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    • LBSSO // 02.10.2017 à 06h26

      Commentaire :
      -Évidemment quand on est riche et pas reconnu dans ses aspirations, on a une tendance naturelle à vouloir « se casser » (cf sondages du billet) pour ne pas payer pour les « fainéants ». Je compte donc je suis.
      -La sortie de la Catalogne, dans les circonstances actuelles, provoquerait, entre autres, une crise financière européenne grave. D’où le discours de Bruxelles.Je conte donc je suis.

      Conter et compter proviennent du latin computare : calculer, compter, prendre en compte, énumérer .Tant du point de vue étymologique que politique , ces deux verbes sont décidément très proches. Je n’ose écrire « ont la même racine » , je vais me faire traiter de réactionnaire.De plus je rédige dans ma langue maternelle et non en espagnol, ce qui est pour cette circonstance une limite.

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    • Genuflex // 02.10.2017 à 08h39

      Combien les regions francaises remontent elles de leur creation de valeur au niveau national ? A priori, et de tout temps, les campagnes sont ponctionees par l’impot pour payer les soldes de l’armee du seigneur, les regions ponctionnees pour construire le palais royal, etc. On peut penser au « grand paris », et puis a la concentration de musées, de théatres présents a paris plutot que dans une autre ville.
      Il me semble meme me souvenir (graeber – dette 5000ans d’histoire) que c’est pour cela qu’ont ete invente les banques et la monnaie papier.
      Et pour finir : combien cela coutera-t-il a la Catalogne de reintegrer l’ensemble des fonctions d’un etat ?

        +5

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      • LBSSO // 02.10.2017 à 14h34

        Je comprends votre approche.Toutefois,la question n’est plus de savoir par qui a été ponctionné l’argent mais par qui il le sera.

        Cela leur coûtera leur souveraineté.Mais c’est leur affaire et de plus nous ne sommes pas un modèle du genre.
        PIB Catalogne en dollars: 230 Mds
        CA Apple+(Amazon+Google+ Facebook+Amazon) : 215+(205) =420 Mds….

          +0

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  • patrickluder // 02.10.2017 à 08h43

    Nous finirons par arriver à :

    1° Des régions (Etats) autonomes et indépendants à forte reconnaissance d’appartenance, et de dimensions humaines, c’est à dire dans les limites de déplacement possibles courants de la population, soit d’un diamètre de 50 à 100 km max.

    2° Des fédérations des ces régions (Etats) au sein de nations qui puisse se reconnaître et se respecter mutuellement dans chacune de ces régions (Etats).

    Un peu comme la confédération helvétique ou chacun de ses cantons (mini-Etats) auraient la dimension d’un département français …

    C’est la logique d’une dimension humanisée pouvant être gérée par ses propres habitants.

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    • Alfred // 02.10.2017 à 11h09

      On est d’accord sur tout sauf sur le temps utilisé: Votre futur me parait un peu présomptueux. Si effectivement ce tableau est celui qu’on pourrait souhaiter il est très fort probable que quelques très gros grains de sable (rappelez vous le pouvoir (de corruption, de manipulation, etc..) dont disposent de fait les plus riches) fassent dérailler la machine. Comme le fait très justement remarquer Dugesclin il est très probable que le mouvement que vous souhaitez engager soit récupéré et détourné par plus forts et plus habiles…

        +4

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    • Madudu // 02.10.2017 à 12h16

      Qui gère la défense, avec les ressources de qui ?

      Qui gère l’investissement dans les infrastructures communes (ponts, routes, services de santé, barrages, production et réseau électriques, …), et avec les ressources de qui ?

      Qui gère les relations avec les intérêts étrangers divergents, au nom de quel périmètre, avec quels moyens ?

      À ces question les petites régions dont vous parlez ne peuvent tout simplement pas répondre sans s’entre-tuer, ce que faisaient très bien les seigneurs du temps où la France était encore balbutiante.

        +11

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      • Genuflex // 02.10.2017 à 18h50

        Cela fait penser au principe de subsidiarité : gérer chaque question au niveau (échelle) la plus adaptée. Cela se rapporte à l’organisation des systèmes vivants en général (holarchie).

        L’aménagement en France par exemple, se fait comme ceci : route nationale, départementale… Les barrages à l’échelle du bassin versant, etc.
        Les autres notions que vous évoquez correspondent plus à une échelle nationale.

        Mais il me semble que cette manière de penser, avec des chevauchements entre les différents ensembles et échelles est de notre époque, en particulier en ce qui concerne la question écologique (biorégion).

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  • léon // 02.10.2017 à 17h10

    Par principe je suis contre les indépendantisme, un peuple à plus de chance de se faire entendre dans une nation que séparer d’elle. Car si les Catalan on des avantages certains, ce n’est pas le cas de tous;

    Alors il est certain que les gouvenrement devraient agir avec intelligence concernant les aspiration régionale.

    Mais aujourd’hui à moins d’être la suisse ou le luxembourg il est très difficile de faire valoir ses droits au niveau international si on est un petit pays. Regarder le moyen orien depuis la fin des Ottomans, les Balkan depuis la fin de l’autriche hongries, des peuples qui avaient plus d’accès aux mers, et bénéficiant d’une loi egale sur tout un territorie, se retrouve du jour au lendemain couper de ces avantages.

    Le choix des catalans posent aussi question. Qu’ils en veuillent au gouvernement est une chose, mais pourquoi faire subir aux espagnole à toute l’espagne leur colère?

    On est vraiment dans des logique d’égoîsme, et Boniface le montre bien avec les kurde irakien, qui ne veulent pas de leur frère kurde sur leur futur territoire.

    Dans tous les cas la division n’est pas une solution, et il est dommage qu’un gouvernement imbécile et des radicaux de l’autre côté aient créer cette situation qui ne profitera à personne.

    Et puis zut, la solidarité dans une nation n’existent pas?

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    • Tine // 02.10.2017 à 18h15

      La solidarité a malheureusement la limite du bien vivre ensemble (économiquement parlant) en temps de crise et de division. …..
      je pense également qu’un peuple ne peux se faire entendre qu’en tant que nation, même si je lui préfère le mot patrie. Mais pour qu’il y ait patrie, il faut une certaine unité qui fait sacrément défaut à nos pays aujourd’hui.
      Le diviser pour mieux régner trouve t’il ses limites ?

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  • Cazimir // 02.10.2017 à 23h12

    Correctif : la Catalogne est donc environ 25 % plus riche que la moyenne espagnole (20%/16% =1,25) et non 20%. Cela ne change pas le jugement d’ensemble.

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  • thmos // 03.10.2017 à 12h57

    On doit évoquer l’opinion d’un espagnol d’ Andalousie refusant qu’on inquiète l’intégrité de son pays. Ces espagnols non catalan doivent absolument être consultés. Ces « indépendantistes » dégoûtés par nos gvts « nationaux » bafouant la volonté des populations. « Régionalisme » qui implique d’abandonner leurs voisins au sort de sujets de sociétés et de politiques transnationales. Un constat désastreux et compréhensible. Ce « repli sur soi » de régions urbanisées et riches ( « forteresses bobos » en français ) qui deviendront forcément plus dépendantes encore de l’UE. Déni du peuple, du bien commun, individualisme déguisé en « liberté », détestation de l’état-nation …Rien de neuf en UE

      +4

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