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9.juillet.20189.7.2018 // Les Crises

C’est enfin prouvé : pour réussir sa carrière en entreprise, il vaut mieux être stupide

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Source : Vice, Paul Douard, 04-10-2016

Image issue du film « Idiocracy », Mike Judge, 2006.

Tous les ans, des milliers de jeunes Français surdiplômés se pressent vers les plus grandes entreprises de ce pays pour utiliser leur gros cerveau transpirant de business plans afin de modeler le monde à leur image – et gagner un maximum de blé. Ces femmes et ces hommes, prêts à conquérir l’univers grâce à leurs brillantes idées – tel que « Et si on changeait le logo ? » – se retrouvent dans un monde qu’ils pensent connaître, mais surtout dans lequel ils estiment pouvoir faire office de messie. Ce n’est pas vraiment de votre faute, l’école vous a répété pendant toutes vos études à quel point vous étiez important et que les entreprises allaient se battre pour vous. C’est vrai, mais visiblement ce n’est pas vraiment pour votre intelligence qu’elles le feront.

En fait, ce serait même l’inverse, puisqu’il y a de grandes chances que votre évolution dans le monde de l’entreprise soit plus simple si vous êtes stupide. C’est ce que met en évidence un professeur de l’université de Londres, André Spicer, dans le livre The Stupidity Paradox publié cette année. L’étude a porté sur des centaines de jeunes travailleurs – tous intelligents et surdiplômés – et des dizaines d’entreprises. Ce « paradoxe de la stupidité » – qu’il résume dans un article pour le magazine Aeon – consiste à démontrer que dès qu’un jeune diplômé intègre une entreprise, on lui demandera plus ou moins de débrancher son cerveau.

C’est ce que me confirme Spicer, contacté par mail : « Ils embauchent des tas de jeunes surdiplômés, mais ils doivent débrancher leur cerveau pour faire quelque chose d’idiot. » C’est pour cette raison qu’après avoir reçu le calepin, le stylo et le mug de bienvenue de la part de leur happiness manager, beaucoup de jeunes salariés plongent dans une profonde dépression. Alors qu’ils étaient majors de leur promotion, ces jeunes diplômés finissent par croupir sur une chaise de bureau et s’adonnent à des tâches particulièrement rébarbatives tout en touchant un salaire indécent. Certains appelleront ça « une bonne planque », d’autres plus simplement « un enfer » et quelques benêts diront qu’« il faut bien bosser, non ? ». Aujourd’hui, la moitié des salariés français estiment s’emmerder au boulot. Et cet ennui moderne peut bien sûr faire des ravages, comme me le confirme Étienne, un ami qui a parfois été déçu de ce qu’on lui proposait : « Quand on sort de six ans d’études, ça peut faire un peu chier de passer sa journée à répondre à des mails. »

Image issue du film « Idiocracy », Mike Judge, 2006.

Pourquoi recruter des personnes surqualifiées si c’est pour leur donner des tâches qui ne demandent pas de talent ou de connaissance incroyable ? En fait, les entreprises cherchent avant tout à recruter des gens suffisamment intelligents pour perpétrer le business familial, mais pas assez pour pouvoir le remettre en cause. C’est l’une des premières règles d’une grosse entreprise, comme me l’explique Spicer : « Pour réussir, les grandes entreprises ont besoin de conformisme. Mais pour avoir une bonne image dans le monde extérieur, l’entreprise doit aussi paraître intelligente. C’est là où il peut y avoir un conflit, puisque les gens intelligents refusent souvent le conformisme. »

Ne pas trop réfléchir au boulot empêche assurément de se poser des questions – bien que légitimes – comme « Pourquoi je fais ce boulot ? » ou « Pourquoi mon boss arrive toujours à 11h30 ? » Poser trop de questions remettra en cause l’équilibre de l’entreprise, basé sur une omerta. Remettre son travail en question, c’est remettre en cause des règles bien établies, et donc l’entreprise en elle-même. L’entreprise existait avant vous et existera encore bien après vous, comme une vulgaire table basse. C’est d’ailleurs ce qui fait qu’elle est dépourvue de toute humanité. Sous-entendu : ce n’est pas à vous de tout remettre en question. Spicer confirme : « Vous imaginez si tous les cerveaux d’une entreprise étaient comme « libérés » ? Il est certain que ces gens se poseraient trop de questions sur l’entreprise. Et ça, ce n’est pas bon. »

Mais ce système ne fonctionne que par l’acceptation des salariés eux-mêmes. Comment manager des centaines de salariés qui vont rapidement s’ennuyer et devenir aigris ? Deux solutions assez simples : l’argent et l’infantilisation. Les grosses entreprises payent excessivement bien, offrent des plans d’intéressement et un tas d’avantages grâce à leur comité d’entreprise. Vous croyez vraiment qu’ils font ça parce qu’ils sont sympas ou qu’ils vous aiment bien ? Ensuite, il faut considérer le salarié surqualifié comme un enfant. Que fait-on lorsqu’un enfant s’ennuie ? On lui propose de jouer, évidemment. Il n’y a qu’à regarder le Top 10 des bureaux les plus cool du monde fait par le magazine GQ, qui ressemblent tous à des garderies pour enfants pourris gâtés. Spicer le dit très bien : « On donne à ses surdiplômés des cahiers de couleur, on leur organise des journées où ils peuvent venir déguisés en super-héros et ils ont même une chorale. Certaines entreprises ont dessiné leurs espaces de travail comme de véritables aires de jeux pour enfants, comme Google avec ses toboggans et son bateau pirate. »

Faire le choix d’accepter cette fatalité pourrait même être récompensé. « La stupidité peut payer et vous faire grimper les échelons. Personne ne veut être celui qui fait des réunions interminables simplement pour faire le malin », plaisante Spicer. En acceptant de jouer le jeu, vous n’avez donc aucun avis ou volonté. Vous êtes là sans vraiment l’être. Par conséquent, si vous ne vous engueulez avec personne, on va donc vous considérer comme un bon leader. Un type qui ne fait pas de vagues. Voilà le paradoxe de la stupidité. Cette notion de leadership est très importante et aussi symptomatique de ce paradoxe. Dans les grandes entreprises, vos patrons (les leaders) utiliseront souvent – pendant ces réunions interminables où aucune décision n’est prise – des expressions comme « vision », « authenticité » ou encore « valeurs ». Vous pourriez presque croire que vous bossez avec une ONG, mais de droite. Sauf que dans les faits, leur journée consiste en grande partie à répondre à des centaines de mails, à participer à des réunions et à faire un « message de rentrée ». C’est tout simplement de la bureaucratie, comme l’expliquait David Graeber. Ce sont des bureaucrates déguisés en leaders. C’est ce à quoi vous tendez à devenir si vous jouez le jeu de cette stupidité.

Peut-on parler de conséquence des bullshit jobs? Assurément. On découvre maintenant que non seulement ces jobs ne servent à rien si ce n’est faire gagner de l’argent à une assemblée d’actionnaires, mais ils sont en plus totalement déconnectés des valeurs de l’école, qui normalement nous poussent à toujours avoir des idées. Mais le problème est aussi systémique. De plus en plus de jeunes font des études supérieures alors que de moins en moins d’emplois le demandent. Le marché du travail est donc inondé de gens diplômés et cultivés – ce qui est très bien en soi –, mais ils font face à des jobs qui « ne demandent que quelques jours d’apprentissage, rien de plus », conclut Spicer. D’où la frustration des jeunes salariés qui se sentent sous-exploités, mais qui l’acceptent.

Le problème, c’est que les grosses entreprises actuelles sont tellement implantées et mazoutées par la bureaucratie qu’elles ne cherchent que des gens capables de perpétuer leur héritage, comme évoqué plus haut. Pourquoi risquer de tout perdre quand on peut simplement continuer de tirer sur la pompe à fric ? En intégrant une grande entreprise, vous devez accepter le fait de n’être qu’un maillon interchangeable qui ne fera rien d’autre qu’une tâche précise que des gens ont décidé pour vous. Il serait même presque hypocrite d’affirmer vouloir entrer dans un grand groupe pour autre chose que pour l’argent, la sécurité et les possibilités d’évolutions logiques, plus que pour le travail en lui-même. Et ce serait tout à fait compréhensible. Quand vous êtes junior, on vous demandera de ne pas en faire trop, et si vous êtes cadre vous n’aurez jamais le courage – ou tout simplement aucun intérêt – de changer quoi que ce soit. Le véreux monde du travail est comme un casino géant où les gens ne viennent que pour gratter le plus d’argent possible avant de partir. Une sorte de manège pour surdiplômés. Et diriger un casino, « c’est comme voler une banque mais sans qu’il y ait de flics. »

Source : Vice, Paul Douard, 04-10-2016

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jules vallés // 09.07.2018 à 11h57

Donc, j’en conclue qu’être sur diplômé est gage d’intelligence, et par conséquence, sous-diplômé classe dans la catégorie des déficients…
Que fait le super intelligent quand sa voiture est en panne, son toit fuit,son ordi fume, l’électricité n’alimente plus ses innombrables objets connectés, ou simplement quand il a faim?
Il supplie un des crétins sous-diplômé de venir le démerder car sans cette armée d’attardés il est incapable de faire fonctionner le monde qui l’entoure et de réaliser les tâches élémentaires qui vont lui permettre de survivre ou à tout du moins de vivre… confortablement!
Faire du diplôme, donc de la compétition implicite pour son obtention, un critère de qualité humaine c’est le degré zéro du raisonnement sociologique
On voit d’ailleurs où nous en sommes dans nos sociétés technocratiques

88 réactions et commentaires

  • libvert.fr // 09.07.2018 à 05h11

    Un Droit du Travail simplifié comme en Suisse permettrait je pense de régler un certain nombre des problèmes évoqués dans cet article :
    https://www.ch.ch/fr/droit-du-travail/

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    • Renard // 09.07.2018 à 10h07

      « Pour rendre les salariés plus heureux supprimons leurs droits » mais bien sûr.. C’est comme « pour réduire la consommation de cannabis il faut le légaliser » ou « facilitons les licenciements pour réduire le chômage » l’absurdité libérale dans toute sa splendeur !

      Et pourquoi pas « autorisons les homicides pour réduire le nombre de meurtres » tant qu’on y est !

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      • Ananymous // 09.07.2018 à 14h08

        Article très intéressant mais partiel car d inspiration anglo-saxonne.
        Le problème en France c est que nous avons adopté le côté anglo-saxon c à d l individu mobile et nomade considere commun simple numéro mais tout en conservant la lourdeur de l esprit de l administration.
        Nous avons le pire des deux mondes sans les avantages.

        Les avantages dans les pays anglo-saxons étant un marché de travail plus fluide et une vrai facilité à retrouver du travail et un vrai dynamisme interne des entreprises
        Les avantages dans le modèle traditionnel français étant la meritocratie, l accumulation d expérience et un confort paternaliste.

        Aujourd hui en France nous avons les lourdeurs de la mediocratie, le « Pas de vagues » sans le dynamisme. C est affligeant.

        C est sans nul doute aussi lié à la taille de l entreprise.
        Plus l entreprise devient grosse plus il y a tertiarisation de l activité : un tas de gens sans lien direct avec le produit et les services. Dont le travail parcellaire et fragmenté n a plus de sens.
        Cela encourage la féminisation, l esprit grosse moquette, la triangulation politique et l habileté sociale.

        Une société de confort ou le sens du réel et de bien commun à perdu toute valeur. Et ou l individualisme et les chicaneries nauseabondes règnes.

        Une société emasculee. Ou le courage et les convictions n ont pas leur place.

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        • step // 09.07.2018 à 15h49

           » problème en France c est que nous avons adopté le côté anglo-saxon c à d l individu mobile et nomade considere commun simple numéro mais tout en conservant la lourdeur de l esprit de l administration. » L’administration aka bureaucratie, c’est exactement ce dont se plaint l’écrivain. Donc en France, on a pas de comportement spécifique visiblement. Lire le texte avant de commenter !

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          • Ananymous // 09.07.2018 à 16h42

            Exactement ce que je disais sauf que pour ma part je mettais en contrepoint l avantage du modèle anglo saxon.
            Ce que ne met pas en valeur l article.
            Lire les commentaires avant de les commenter.

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            • step // 11.07.2018 à 18h52

              Je lis, je lis..Mais le texte parle du modèle anglo-saxon… et de sa bureaucratie ! (« C’est ce que met en évidence un professeur de l’université de LONDRES… »). A priori il n’est dit nul part que ce chercheur anglais se soit penché sur le modèle français. Il parle donc probablement du modèle qu’il a sous les yeux, soit anglo-saxon.

              A moins que vous vouliez dire que la bureaucratie anglo-saxone n’existe pas et que le texte dit des âneries ? Honnêtement, il y a sur ce sujet bien trop d’affirmations gratuites, le texte de médiocre niveau qu’on nous a donné d’ailleurs en fourmille, comme d’ailleurs affirmer le contraire. Je ne vais pas batailler sur ce genre de stéréotype.

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      • ketsa // 11.07.2018 à 21h30

        “Pour rendre les salariés plus heureux supprimons leurs droits” mais bien sûr.. »

        Je suis a Genève : 100’000 Français viennent travailler ici tout les jours… un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis des décennies. Tu peux leur expliquer que leurs droits ont été supprimés stp ? j’habite un village près de la frontière et le va et vient incessant de tout ces moteurs diesel me casse les bonbons…

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    • Chris // 09.07.2018 à 14h03

      Vous avez raison d’évoquer le droit du travail suisse : les règles sont simples et claires… (et très à droite comparées à la France, mais style « participation », système rhénan qui à l’époque, avait séduit De Gaulle)
      54 pages recto-verso en format A5, publiées sous le terme « Code des Obligations », section Droit du travail, un minima dont sont issues les Conventions collectives par branches. Pas tous les métiers ont leur CC.
      https://www.ch.ch/fr/droit-du-travail/
      Le système éducatif suisse est très souple en ce sens qu’il permet de multiples raccords en cours d’emploi pour ceux qui veulent progresser. Les gens capables et motivés se diplôment en cours de carrière pour valider les connaissances/compétences acquises, validation qui retentira sur leur salaire.
      Un système très pragmatique.
      Les (2) écoles polytechniques, réputées internationalement, sont pour les (très) grosses têtes…
      Il n’y a pas cette idolâtrie française du diplôme déconnecté des réalités économiques des entreprises.
      Mais le tableau se complique avec l’introduction des moeurs anglo-saxonnes qui, pour l’instant, sont confinées aux transnationales. La tentation du copiage est grande, particulièrement avec l’énorme pression des règles européennes qui interfèrent suite à nos accords bilatéraux avec l’UE.

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  • Pierre D // 09.07.2018 à 05h53

    Du temps de la conscription, le citoyen était préparé à ça. Quand un sergent « professionnel » bas du béret entrait dans une chambrée en gueulant « Qui qui connait le calcul intégral là-dedans!!!!! » on savait que c’était pour la corvée de patates.

    Dans le « service » du père Limpimpin, il n’y a pas de sergents… et la plupart passe sa vie « professionnelle » à la pluche; faut bien manger…

    Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes
    Qu’on avait habillés pour un autre destin
    A quoi peut leur servir de ce lever matin
    Eux qu’on retrouve au soir désarmés incertains
    Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
    Il n’y a pas d’amour heureux

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    • Fabrice // 09.07.2018 à 06h55

      Cela me fait penser à une phrase intéressante « quelle est la différence entre savoir et connaissance, savoir c’est avoir appris sans expérimenter alors que connaissance c’est avoir expérimenté avec ou sans savoir » au final savoir grâce à des études n’est que chimère si elle ne débouche pas sur l’expérience car on ne s’approprie pas réellement ce que l’on a bêtement appris des autres sans tirer nos propres conclusions.

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      • RGT // 09.07.2018 à 08h42

        Et si un élève suit un parcours « Bac++++ » il apprendra surtout à se conformer sans hésiter à toutes les « valeurs » qu’il aura apprises durant son cursus.
        Et le seul moyen qu’il a d’obtenir son précieux sésame consiste simplement à ne surtout pas remettre en cause le moindre fait, même le plus insignifiant, sous peine de se voir exclu de cette prestigieuse institution.

        J’appelle ça de la « reproduction institutionnelle », et toutes les « petites têtes blondes » issues de ces organismes sont toutes formatées à une servilité totale.

        Ils ont la tête pleine de savoirs précieux, mais n’ont aucun outil intellectuel pour pouvoir l’exploiter correctement et le développer en fonction de leur expérience personnelle.
        La seconde couche venant lorsqu’ils vont intégrer le monde du travail. Ils ne devront SURTOUT pas faire de vagues ni se faire remarquer par des idées trop « extrémistes » s’ils ne souhaitent pas se retrouver à balayer la cour ou récurer les latrines.

        Nous glissons vers une nullocratie. Il suffit simplement d’observer nos « élites » pour en être convaincus.

        Je vais de ce pas exercer mon apostolat pour préserver mes moyens de subsistance.

        Cordialement

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        • theuric // 09.07.2018 à 15h33

          Ne parleriez-vous pas de Mr. macron, par hasard?

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      • Bibendum // 09.07.2018 à 08h43

        « L’expérience est un peigne que vous donne la vie quand vous êtes devenu chauve. » C’est de Bernard Blier je crois.

        « Si jeunesse savait et vieillesse pouvait »

        En gros, le libéralisme, pour se maintenir et prospérer, a besoin d’atomiser les sociétés humaine et de fonctionnaliser des individus sans savoir ni expérience. Des rouages.

        L’article parle d’intelligence que les entreprises redoutent comme anticonformiste. Il s’agit bien d’expérience, et non d’intelligence, qui s’acquiert au fil du temps long ou par une transmission inter-générationnel séculaire.

        Hier, les anciens transmettaient leurs connaissances empiriques du monde aux jeunes qui partaient armés de ces conseils des anciens pour expérimenter leur propre rêves et confirmer les expériences hérités, expériences qu’ils adaptaient à l’évolution du monde avant de les transmettre à leur tour.

        N’est ce pas là ce que nous appelions jadis une civilisation ?

        Aujourd’hui les anciens sont des adulescents. Pauvre monde.

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        • Charles // 09.07.2018 à 10h04

          Comment une civilisation se gère ailleurs aujourd’hui : http://french.xinhuanet.com/2018-07/06/c_137305705.htm

          Un article – même de propagande – à lire absolument, ne serait-ce que par les idées fécondes qu’il propose au débat. Court et facile à lire.

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          • Bibendum // 09.07.2018 à 10h52

            Merci,

            Cela me rappelle un article de Badia Benjelloud, auteur pas toujours simple à lire, paru sur dedefensa:

            « Erysichton, celui qui se mange lui-même »

            http://www.dedefensa.org/article/erysichton-celui-qui-se-mange-lui-meme

            Extrait wikipédia pour erysichton:
            « Là se trouvait un bosquet planté par les Pélasges consacré à Déméter. Au centre se trouvait un peuplier qu’affectionnait particulièrement les nymphes et qui dominait les environs. Érysichton ordonne à ses hommes d’abattre cet arbre. Déméter ordonne à sa prêtresse Nicippé d’aller raisonner le prince qui la repousse. Il finit par abattre l’arbre. Déméter l’affecte alors d’une faim insatiable. »

            Et

            « Les deux auteurs concluent : selon Ovide, tourmenté par la faim, Érysichthon finit par se dévorer lui-même, alors que pour Callimaque, Triopas chassa ce coûteux fils de chez lui et Érysichthon passa le reste de sa vie à mendier et fouiller les ordures. »

            Sur le site de dedefensa, Philippe Grasset défend la thèse de l’effondrement du système par surpuissance vs autodestruction. L’autophagie pourrait-être un des processus.

            Et nos sages Indiens d’Amérique nous ont prévenu:

            « Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson.
            Alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas.  » Et les diplômes non plus 🙁

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            • vert-de-taire // 11.07.2018 à 19h58

              Cette autodestruction par autophagie est une bonne analogie avec la dette qui nous consume.
              La dette formidable que nos financiers nous ont fait faire est une manière de s’autodétruire en se dévorant.
              On mange le grain avant qu’il ne soit mûr …

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      • sg // 09.07.2018 à 11h24

        Totalement en désaccord, je suis même prêt à parier que la plupart des choses que vous faites au jour le jour, vous les avez initialement appris par une ressource extérieure. C’est le propre de l’homme d’imiter, et c’est un outil evolutionnaire extrêmement important : ça nous évite de faire des mauvais choix potentiellement mortels. Ce discours anti-scolaire est aussi extrême et absurde que les discours plaçant l’école au-dessus de tout: il faut autant de la part d’apprentissage par imitation que de la part d’expérimentation. N’oublions pas que les livres, c’est une forme de transimission de l’expérience de quelqu’un d’autre, et personne n’a assez d’une vie pour tout apprendre et encore moins experimenter, d’où l’utilité de ces formes de transmission. Même le fait de lire ici est une forme de transmission indirecte, en aucun cas de l’expérience directement acquise pas soi-même. Après, il serait bon que l’école promouvoie davantage l’esprit critique mais c’est un autre problème…

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        • Bibendum // 09.07.2018 à 12h06

          Il serait bon que l’école PROMEUVE …(Troisième personne du singulier du présent du subjonctif du verbe promouvoir.) Promouvoie n’existe donc pas 🙂

          Il serait bon d’ailleurs que l’école PROMEUVE en première instance l’étude de la langue, orthographe et conjugaison comprises. Car si ce qui se conçoit bien s’énonce bien et les mots pour le dire viennent aisément, faut il encore connaître et adapter les mots.

          Cela étant dit, certes, l’être humain mime le comportement de ses semblables. Ainsi l’enfant se lève pour marcher. En aucun cas il apprend la marche dans un livre, pas mieux de la bouche des grands. Pour cela il doit expérimenter la chute et maîtriser son équilibre, car la marche, par chaque pas, est une succession de déséquilibres contrôlés.

          Ce que l’on peut transmettre à un enfant c’est que le feu brûle. Est-ce un savoir ? Doit il en faire l’expérience pour valider ce savoir? En voyant moult personne allumer leur clopes, il saisira tôt ou tard, par mimétisme, un briquet ou une boîte d’allumettes et expérimentera la brûlure par lui-même.

          Alors il faut faire un gros ménage dans les confusions, tant de l’article que des commentaires, entre conseil, instruction, savoir, connaissance, expérience, maîtrise.

          Fut un temps où le CAP pour un métier donné été acquis après plusieurs années d’études technologiques et mises en pratique. Soit instructions + expériences pratique. De nos jours un CAP peut-être obtenu en six mois 🙁

          Quant à l’intelligence, c’est certainement l’aptitude à transposer un savoir et/ou une expérience d’un domaine à un autre. Je suis pas convaincu que l’école de nos jour développe cette idée émancipatrice.

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        • Fabrice // 09.07.2018 à 12h50

          Il faut comprendre que l’éducation est une bonne chose quand « elle élève des têtes bien faites plutôt que bien pleines » or tout est fait actuellement pour gaver les étudiants et pas du tout pour leur apprendre à critiquer (dans le sens noble) ou à réfléchir, je ne parle même pas l’amour de la connaissance (car une fois les diplômes acquis beaucoup se figent dans cette gloire en se drapant dans l’attitude « je sais par ce papier bandes d’ignares ») ce qui aboutis à ce que même l’établissement spécialisé dans le formatage en vient à s’en plaindre : https://www.marianne.net/societe/le-jury-de-l-ena-decrit-des-candidats-moutonniers-incapables-de-penser-par-eux-memes

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          • Globule rouge // 09.07.2018 à 17h30

            L’education sert a « produire » des individus pour un systeme donne.
            Notre systeme n’a pas reellement besoin de tete bien faite, mais de tete bien pleine de machin qui te permettent de rester conforme au systeme en place.

            Ca a toujours ete comme ca, autrefois on mettait l’accent sur les etudes litteraires, pour trier, operer cette distinction sociale. Il n’y a qu’a de rares occasions qu’il y’a massivement de l’espace pour de nouvelles personnes avec des idees originales, c’est au moment des crises qui soit balayent cette « elite », une partie de ses valeurs/son modele ou soit la discredite fortement, ex : l’apres 2nd GM.

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          • Steph De Brive // 11.07.2018 à 23h31

            « Il faut comprendre que l’éducation est une bonne chose quand “elle élève des têtes bien faites plutôt que bien pleines” or tout est fait actuellement pour gaver les étudiants et pas du tout pour leur apprendre à critiquer (dans le sens noble) ou à réfléchir »
            Le systeme educatif francais actuel ne produit:
            – ni des tetes bien pleines: le niveau est devenu catastrophique par rapport à ce qu’il etait il y a encore 25 ans
            – ni bien faites: est-il besoin d’argumenter sur ce point ?

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      • Albert Richon // 09.07.2018 à 14h28

        « La connaissance vient de l’expérience, tout le reste n’est que de l’information ».
        Albert Einstein.

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      • Fabrice // 12.07.2018 à 05h42
    • xc // 09.07.2018 à 08h10

      Et la camaraderie était telle que toute la chambrée levait la main.
      En fait, tout le régiment y passait à tour de rôle. En 12 mois, je n’ai épluché les patates qu’une seule fois, à la machine…

        +3

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      • Pierre D // 09.07.2018 à 08h15

        … et récurer les chiottes, c’était l’affaire des femmes de ménages.

        … oh pardon! des « techniciennes de surface ».

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    • Josephine // 09.07.2018 à 21h21

      Des guillemets pour la citation quand même !?
      Mon père m’a appris ce poème quand j’étais au collège.

        +1

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  • bobo1414 // 09.07.2018 à 05h56

    mélanger intelligence, connaissance et diplome démontre déja le niveau général de l auteur de l article

      +18

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    • tchoo // 09.07.2018 à 06h22

      Et s’arrêter à la superficie des choses, la pertinence du lecteur

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      • Bibendum // 09.07.2018 à 09h27

        Mouaich! Si cette article avait une quelconque profondeur. Là, pour dépasser la superficialité il faut gratter…

        J’ai beaucoup aimé l’idée d’étudiants diplômés ET CULTIVÉS! entre autres lieux communs.

        On arrête pas le progrès. France pays des lumières… Faudrait que qunqun appui sur l’interrupteur, nous sommes éblouis 🙂

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    • Maxhno // 09.07.2018 à 07h29

      Ce qui est bien chez Vice c’est qu’ils font la démonstration par l’exemple.

        +5

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    • kriss34 // 09.07.2018 à 08h09

      Vous avez lu l’article, vraiment ? parce que votre commentaire semble un peu à coté de la plaque.
      Ce qui est décrit, je l’ai vécu, dans deux boites anglo-saxonnes (mais aussi une française, de façon un peu moins exagérée). La bureaucratie y est assez terrifiante.

        +13

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      • Pinouille // 09.07.2018 à 08h53

        Le partage de vécus n’est en rien la démonstration d’une généralité.
        Les sociétés qui cultivent à tous les étages le conformisme et/ou la bétise et/ou la passivité ont tout simplement velléité à perdre leur avantage compétitif au détriment de celles qui osent prendre des risques intelligemment maîtrisés.

          +5

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        • vert-de-taire // 11.07.2018 à 20h14

          C’est oublier que les sociétés ne sont plus que des vecteurs de profit. Si elle crève on s’en moque, on va voir ailleurs.
          Vous semblez prendre comme présupposé la compétition sur des marchés comme mesure de la qualité d’une entreprise. Une fable.
          Non, la mesure est le profit. Le conformisme ou le non conformisme, passivité .. ne sont pas liés avec ce profit. Je pique une entreprise, le la dépèce ou la presse comme un citron et je pars. Tant que ça marche, je joue.
          Dans certains domaines, c’est la seule capacité à faire du fric qui maintient l’entreprise. Et faire du fric passe par mille moyens. L’intelligence, le dynamisme servent … parfois. La corruption, l’espionnage, la recherche de failles législatives et normatives est beaucoup plus ‘rentable’.

            +1

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    • Melson Moinfort // 09.07.2018 à 08h50

      Comment peut-on affirmer que beaucoup de salariés perçoivent « des salaires indécents » et qu’ils ne servent pratiquement à rien ? Les progrès spectaculaires que l’on constate dans la technologie et la production de biens de consommation (qu’ils soient utiles ou non, là n’est pas la question) démontrent que de nombreuses entreprises sont dynamiques et performantes. Or, une entreprise ne peut pas être performante si ses salariés ne le sont pas.
      Cet article est médiocre, simpliste et bourré de contre-vérités. Il semble écrit par quelqu’un qui ne cherche qu’à faire le malin en produisant des paradoxes.

        +6

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      • Bibendum // 09.07.2018 à 09h46

        Ou poursuivre le travail de sape, de dévalorisation, de culpabilisation, et conduire à l’autoflagellation.

         » C’est pour cette raison qu’après avoir reçu le calepin, le stylo et le mug de bienvenue de la part de leur happiness manager, beaucoup de jeunes salariés plongent dans une profonde dépression.  »

        Un troupeau de citoyens constamment remis en cause qui finissent par ne plus croire en eux et se soumettent aux injonctions du système.

        Et si d’aventure il subsiste un mouton noir, la surveillance par IA le détectera sur grand écran pour l’extraire du troupeau et l’envoyer chez le teinturier.

        Nous vivons une époque formidable.

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      • Gaby // 09.07.2018 à 09h59

        Ce ne sont pas les métiers « supports » qui créent la valeur, ils ne sont là que pour entretenir la structure dans laquelle la production et la conception a lieu. Ils sont indispensables dans une certaine mesure, ils deviennent inutiles voire nuisibles quand on bascule vers un système bureaucratique, où l’on passe plus de temps à faire vivre des processus qu’à réellement soutenir les opérationnels (et non à les emmerder, excusez moi l’expression).
        Bien sûr, il y a des gens qui bossent « utile » pour que la production tourne, mais quel pourcentage de la masse salariale représentent-ils ? (En nombre de personne mais aussi en rémunération).
        Mon mari travaille à l’usine dans un grand groupe français leader dans son domaine. En 3*8, entre 40 et 48 heures par semaine, à un rythme très soutenu, lui et ses collègues donnent énormément d’énergie pour la production. Ils sont très régulièrement formés sur de nouvelles machines, ils doivent s’adapter rapidement et atteindre des rythmes de production très élevés très peu de temps après leur formation. Alors bien sûr il y a des ingénieurs deux fois mieux payés qui les chronomètrent à leur tâches pour optimiser leur travail (sans jamais avoir toucher à une machine et sans même savoir ce que c’est que de remplir une tâche physique 8 heures par jour), des gars sans doute performant dans des bureaux de conceptions, et toute une ribambelle de fonctions supports grassement payées à soutenir -emmerder – les premières catégories. Oui, il y a des gens qui bossent (trop pour pas assez ?) sinon ça ne fonctionneraient pas, mais ce ne sont surement pas ceux dont parlent l’article.

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        • AerosolKid // 10.07.2018 à 08h44

          Les entrepreneurs sont avides d’argent, je le comprends bien.
          Donc justement, pour quelles mystérieuses raisons qui m’échappent, l entreprise de votre mari payerait des sommes faramineuses à des ingénieurs de la fonction support si ils ne servent à rien et n’apportent aucune valeur au travail de votre époux et à l’entreprise ? ( l’article ne ne donne pas plus de pistes de réponse à ma question )
          Sans votre mari, qui produit, l entreprise s arrête, sans aucun doute.
          Mais ne pensez pas que si d autres fonctions tout aussi indispensables, comme les fonctions supports qui ne produisent pas, arrettent de fonctionner , il n’y aura aucun impact, sur le travail de votre mari.
          Les fonctions support de la boîte de votre mari sont peut être nullisimes, je vous crois volontiers. Mais c est seulement la fonction support de la boîte où travaille votre mari qui est nulle.

          De plus j ignore ce que fabrique votre mari, mais sans des machines conçues par des ingénieurs et payés par des investisseurs ( rentabilisés par la vente du produit si il se vend sinon… ) la productivité, la compétitivité de cette entreprise et le carnet de commande seraient rès différents. Ce serait peut être un bien , et c est souvent de meilleure qualité mais ce serait beaucoup plus chère , cela s appelle l’artisanat et pas l’industrie.

          Je suis peut être très intelligent ( ou l’inverse ) mais je ne sais pas fabriquer un crayon à papier par moi même. Ni personne. J ai besoin d ingénieur, de chimiste, de coupeur de bois, de mineur, de routier, d ingénieurs qui construisent des ponts et des routes, qui conçoivent des machines , de transport , de bûcherons, encore d autres machines, de comptable, de livreurs, de vendeur pour qu enfin je puisse l’acquerir pour un prix dérisoire qui fera la fortune de certains et le moyens de subsistance de millions d autres. C est là qu il faut vomir.
          Pour un crayon ce n est pas gagné de le fabriquer tout seul, imaginez avec le reste des biens de votre vie.

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          • Gaby // 10.07.2018 à 17h27

            Je suis totalement d’accord avec vous et si vous relisez mon message vous verrez que je place la conception du côté des tâches productives, contrairement aux fonctions « supports ». Et je peux vous assurer que des entreprises tout à fait performantes sont capables de payer des gens à ne pas faire grand chose, du moins beaucoup moins que ce que leur temps de travail/ et leur facultés leur permettraient, je l’ai vécu personnellement (du côté fonction support) et on était pourtant très content de moi. Il paraît d’ailleurs que les employés passent plus de 3 heures en moyenne sur internet au boulot. Les témoignages sont très nombreux de gens qui ne font pas grand chose, c’est le principe de la bureaucratie et cela s’est étendu au secteur privé.

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      • sg // 09.07.2018 à 11h29

        La plupart des technologies sont importées ou copiées de recherches issues du secteur publique…

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      • booba // 13.07.2018 à 08h41

        « Or, une entreprise ne peut pas être performante si ses salariés ne le sont pas.
        Cet article est médiocre, »

        Si, les multinationales peuvent s’enrichir en foutant rien. C’est justement ce qui a été fait à partir des années 80 où les chaines de production ont été divisées et séparées de sorte que les multinationales se sont concentrés sur « le cœur de métier » (plus précisément sur leur rêve de liquidité) , soit d’ accroître le profit en pressurisant désormais les sous traitants ainsi créés. Ce système pyramidal permettra désormais un profit maximal pour la multinationale qui a ainsi externalisé tous ses coûts…

        Du coup, apparaissent désormais des surdiplômés infantilisés dans les multinationales et des surdiplômés anxieux à la limite de la dépression dans les entreprises sous traitantes…
        Cette article ne parle que des multinationales, ne l’oubliez pas!

        Deuxième remarque: l’école n’apprend que la rationalité instrumentale, pas la raison raisonnante, ni même le raisonnable avec son concept de limite cher au grecs. Tout est dit: la rationalité instrumentale, c’est apprendre à faire toujours plus, d’où la surévaluation intellectuelle des mathématiques, règne du quantitatif qui permet de maximiser les chaines de production (dont le cache sexe intellectuellement valorisé est de permettre également de répondre aux questions plus passionnantes de la cosmologie…). Or la rationalité instrumentale n’est qu’un aspect de la rationalité (et la pire puisqu’on détruit la planète avec) , qui n’est qu’une sous-dimension de l’intelligence….

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  • Vercoquin // 09.07.2018 à 06h21

    « En fait, les entreprises cherchent avant tout à recruter des gens suffisamment intelligents pour perpétrer le business familial, »
    Lire le Larousse
    Perpétrer: Commettre un acte criminel : Perpétrer un crime.

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    • Alfred // 09.07.2018 à 09h08

      On voit ce genre d’erreur de plus en plus couramment. Je pensais au début qu’il s’agissait de coquilles excusables par l’informatisation et le caractère de plus en plus dégradé du métier de pisse copie. Mais la généralisation sans gêne apparente du « insulté de » ne laisse aucun doute: Les illettrés sont devenus majoritaires et notre langue évolue donc malheureusement en fonction de leurs insuffisances. De manière générale je regrette qu’ il ne soit pas fait  » de beaux enfants » à notre langue, mais le plus grave est, il me semble, qu’une part de rigueur soit partie avec l’eau du bain et qu’il est de plus en plus rare de trouver des discours correctement construits.

        +19

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    • sg // 09.07.2018 à 11h30

      Mauvaise traduction, probablement « perpétuer »

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  • cedric // 09.07.2018 à 07h48

    Le sempiternel syndrome du larbinhttps://m.youtube.com/watch?v=h_krFtUbRns#
    Après avoir bossé 4 ans en école d’ingénieur j’ai aussi pu voir à la fois le niveau affligeant de cette bande de crétin qui partent bosser pour nos transnationales type total ou safran. Mais surtout celui bien plus grave de nos chercheurs payés en sous main par ces même boîtes. Exemple une chimiste qui défend le bisphenol A ces pauvres entreprises comment vont elles faire. Et je vous parle de chercheur chef de labo etc… Pitoyable le larbin est parmi nous. David Vincent les a vu

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    • Emm69 // 09.07.2018 à 18h16

      Précisez  » niveau affligeant de cette bande de crétins « , SVP.

      Charles Gave, un homme à l’idéologie fortement libérale en économie (ce n’est pas un pléonasme) a raconté une anecdote sur ses études aux États-Unis (il y a obtenu un MBA) : un de ses meilleurs enseignants, si ce n’est le meilleur, demanda un jour aux étudiants pourquoi des entreprises voulaient recruter ces jeunes gens. Gave pensa que son professeur était bête et qu’évidemment ces étudiants-là étaient les meilleurs, inutile de chercher plus loin. Mais le professeur dit au contraire que la raison était qu’ils n’avaient aucun caractère sans quoi ils auraient déjà créé leur entreprise à 26 ou 27 ans. Bien sûr, ces étudiants avaient sans doute une intelligence au-dessus de la moyenne, ce qui en soi n’est pas un exploit, il s’agissait surtout d’insister sur le conformisme.

      Nous sommes amenés à obéir à nos parents, aux professeurs d’école, à nous soumettre à d’innombrables obligations légales, auparavant à même l’armée (service national), pourquoi en serait-il autrement en entreprise ? Le pouvoir y passe d’abord et l’efficacité ensuite, ce qui m’amuse beaucoup quand certains puissants cerveaux font de  » l’entreprise  » le paradigme de l’efficacité. Vous pouvez aussi dire  » efficience « , ça sonne encore mieux ces temps-ci.

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    • Pinouille // 09.07.2018 à 19h55

      Le sempiternel syndrome du larbin, ou comment se donner à peu de frais la sensation illusoire de survoler la mêlée en déniant toute intelligence à celui dont on ne partage pas les convictions (trahissant donc son incapacité à les comprendre).
      Je n’ai pas eu la force de regarder cette vidéo plus de 2min20. Cela m’a tout de même suffi pour identifier les termes:
      comportement pathologique, capacité d’analyse diminuée, blocage psychologique, sans discernement, aucun remède, écervelé, pas de conscience politique, vote instinctivement, tare génétique, pathologie mentale.

      « le niveau affligeant de cette bande de crétin »
      Ha… Je vois que ce genre de vidéos en inspirent certains…

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  • Isidor Ducasse // 09.07.2018 à 08h05

    Article très long, subjectif, plein d’à priori, seule une phrase explique les causes du probléme:
    « De plus en plus de jeunes font des études supérieures alors que de moins en moins d’emplois le demandent. Le marché du travail est donc inondé de gens diplômés et cultivés – ce qui est très bien en soi –, mais ils font face à des jobs qui « ne demandent que quelques jours d’apprentissage. »
    Le marché du travail est demandeur de Tourneur-Fraiseur.
    NB: J’émets un doute sur la culture de ces gens, elle est restreinte, conformiste, superficielle. Je le dis parce-que je forme des jeunes diplômés qui écrivent rue Beaumarchais:  » Beau marché ».

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  • Ben // 09.07.2018 à 08h09

    Roland Gori « Faut-il être un imposteur pour réussir? »

    https://www.youtube.com/watch?v=k-jXhXF2tDU

    Roland Gori – La Fabrique des Imposteurs

    https://www.youtube.com/watch?v=2FEtiA18lZU

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  • RGT // 09.07.2018 à 08h30

    Quand j’ai commencé à travailler au début des années 80 on demandait à un ingénieur d’être créatif afin de trouver LA solution à un problème posé à l’entreprise.
    Quelle que soit cette solution, même (et surtout) peu « conventionnelle », ce qui comptait était le résultat.

    Désormais, les solutions « exotiques », même si elles sont très efficaces, sont strictement bannies et le principal travail d’un ingé se résume surtout à remplir des rapports et de la paperasse qui n’ont strictement rien à voir avec son véritable métier mais qui sont destinés à satisfaire les hauts dirigeants de l’entreprise qui peuvent ainsi se faire mousser auprès des comités de direction et des actionnaires.

    Plus aucune inventivité, plus aucune idée « farfelue » sont désormais permises, et ce qui rendait ce métier passionnant s’est évaporé dans les tâches administratives rébarbatives et contre-productives.

    Depuis plus de 10 ans je m’emmerde au travail, devant m’auto-fliquer en indiquant avec précision le temps que je passe sur chaque projet, temps qui pourrait être passé à trouver des solutions inventives qui sont désormais bannies.

    Et les « petits jeunes » qui sortent de l’école ne sont pas mieux lotis. Ils pourraient être beaucoup plus créatifs et il serait judicieux de les « lâcher » pour qu’ils innovent vraiment.
    Mais non, on demande à de jeunes ingés pleins de talents de passer leurs journées à faire des conneries sans nom, du genre changer un logo sur tous les documents de l’entreprise en remontant 15 ans en arrière…

    Monde de merde, je m’ennuie à n’en plus finir car je ne fais pas le boulot pour lequel j’éprouvais une passion sans bornes.
    Désormais je suis, comme tous mes collègues, cantonnés à des tâches de gratte-papier dignes des fonctionnaires les plus désabusés des administrations les plus rébarbatives.

    Et si je change d’entreprise, ce sera pareil. Il ne me reste plus qu’une seule solution : M’enterrer et attendre patiemment la retraite sans faire de vagues pour éviter de me retrouver dans un tombereau de « répudiés » et de devoir faire la manche à la sortie des églises hypermarchés jusqu’à la fin de mon existence.

    C’est moche, et déprimant.
    Heureusement, je me lâche en dehors de mes heures de travail et j’arrive ainsi à préserver les (rares) capacités créatives qui me restent.

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    • Sandrine // 09.07.2018 à 10h07

      Dans certaines boites la quasi-totalité des employés a un diplôme d’ingénieur. Il est évident quer tous ne peuvent pas avoir une fonction d’ingénieur.
      Et j’ajouterais que tous ne peuvent pas être aussi exceptionnels que ceux qui, au XIXe siècle sortaient des quelques écoles d’ingénieurs alors existantes (Polytechnique, centrale, etc.).

        +5

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      • RGT // 10.07.2018 à 08h46

        Quand j’ai passé mon BAC, à la fin des années 70, les taux de réussite étaient très faibles (12,5% en filière scientifique dans l’académie où je résidais)… Sans compter que près de 70% des élèves ne parvenaient pas jusqu’en terminale.
        Ça laissait beaucoup de place pour tous les élèves « inadaptés » qui ne parvenaient pas à obtenir ce « précieux sésame » dont ils n’avaient d’ailleurs strictement rien à faire.
        En parlant « d’inadaptés », j’en faisais aussi partie car je m’ennuyais à mourir en classe, passant mon temps à regarder les petits oiseaux s’ébattre à l’entour. Et c’était pareil en Fac et dans l’école d’ingé plus tard. Sans doute ais-je réussi parce que j’ai eu le « cul bordé de nouilles » ou parce que je comprenais rapidement le cours du prof avant de me dispenser des explications chronophages, lassantes que je trouvais inutile en roupillant au fond de la classe ou de l’amphi.

        Plus le temps passe et plus je suis convaincu que l’impulsion donnée par les « fauxcialistes » à « l’éducation » et la « culture » a été une connerie sans nom.
        Non pas que je sois opposé à ce que mes congénères soient « bêtes », bien au contraire, mais simplement parce que cette « politique » a permis « d’écrémer » les « fouteurs de merde incultes » qui, réfléchissant par eux-mêmes, remettaient en cause la hiérarchie sociale.
        Désormais, tous les « diplômés » ferment leurs gueules car ils font désormais parte de « l’élite » (pauvres idiots, celle dont vous faites partie représente 90% de la population) et sont effarés à l’idée de remettre en cause ce système qui leur a permis de prendre « l’ascenseur social ».
        Bref, de bons petits soldats qui ne risquent pas de remettre en cause le système.
        Plus le temps passe et plus j’ai la certitude que cette stratégie était voulue. L’objectif a d’ailleurs été largement atteint et les seuls qui actuellement se permettent de remettre en cause ce système sont ceux qui n’ont réellement pas réussi à s’intégrer dans le système.
        Que l’on nomme « hooligans », « casseurs », et avec d’autres qualificatifs fleuris.
        Malheureusement ils ne représentent plus aucun danger car ils sont si minoritaires qu’ils seraient très faciles à « annihiler », mais surtout parce qu’ils n’ont même plus une conscience suffisante de leur statut pour pouvoir permettre l’émergence de propositions alternatives cohérentes.

        De toutes façons, le taux réel de « véritables diplômés » n’a pas réellement changé.
        À l’époque, les BAC +n représentaient environ 1 à 2 % de la population totale mais il était encore possible pour une personne issue de milieux modestes d’arriver à poursuivre des études 3 à 5 ans après le BAC.
        Maintenant, il faut passer au moins 5 ans de plus pour avoir le « même statut », avec des financements importants qui sont réservés exclusivement aux descendants de « l’élite » en place.
        Tous les autres n’ont désormais plus de des diplômes qui ont la même valeur qu’un certificat d’études primaires qui a été délivré jusqu’à la fin des années 60.
        Mais au moins, avec ce diplôme, les personnes savaient écrire correctement sans faire une faute d’orthographe à chaque mot.
        Et les « nouveaux diplômés » ont désormais accès à des postes qui ne nécessitaient aucun « sésame » dans le passé…
        Avantage (pour les dirigeants) : Ils sont beaucoup plus serviles et moins enclins à se rebeller car ils risqueraient de perdre leur « statut social » qui ne vaut pas plus qu’une flatulence de lagomorphe.

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        • Sandrine // 11.07.2018 à 10h06

          Entièrement d’accord avec vous.
          L’allongement du temps d’etude a également « l’avantage » de faire payer les parents plus longtemps pour l’entretien des jeunes . Et de laisser aussi plus longtemps les jeunes macérer dans le moule idéologique que représente l’ecole!
          Que d’energie gaspillée! On utilise les années les plus propices à l’apprentissage pour bourrer la tête de la jeune génération avec un savoir scolastique (digne de la théologie d’antan) au lieu de les former à agir dans le monde réel.

            +1

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    • Le Rouméliote // 09.07.2018 à 11h57

      Rassurez-vous, c’est exactement la même chose dans la fonction publique ! Cet article décrit bien l’idéologie du PDV : Pas de vagues ! La soumission aux directives du Parti, pardon aux orientations du patron, du CA, du chef de bureau, de l’eurogroupe (mettez celui que vous voulez) est devenue la règle. C’est pour cela que TOUS ceux qui ont atteint la cinquantaine et que je rencontre, quels que soient leurs métiers et leurs statuts, ne rêvent que de la retraite et que tous les soixantenaires et plus sont ravis d’y être et envoient tout balader de leur vie professionnelle que la plupart, pourtant avait choisie ou, du moins, avait appréciée. Il faut voir aussi le désespoir des profs du secondaire attachés à la culture, à la transmission et à l’esprit critique, quand ils doivent subir les injonctions des crétins qui les administrent et quand ils voient ce que deviennent leurs élèves, ainsi que le monde du « travail » qui les attend.

        +12

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    • Inox // 11.07.2018 à 09h48

      C’est exactement ce que je vis en ce moment. Plus aucune innovation autorisée. Il faut des produits et des solutions « sur étagère »… C’est le nouveau leitmotiv depuis quelques années. Évidemment, quand le produit ou la solution n’existe pas « sur étagère », ça bug. C’est même dangereux pour l’activité, car les produits et solutions déjà en place vieillissent vite dans notre domaine. Mais ça n’a pas l’air de déranger nos managers. Je suis assez dubitatif en ce moment, la situation est étrange. Soit ils sont stupides, soit ils s’en fichent complètement.

        +1

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      • RGT // 14.07.2018 à 10h58

        Nos « Grands Penseurs » ont récemment eu l’idée de génie pour « relancer l’innovation et la créativité »…

        De très nombreux « labs » sont désormais créés dans des entreprises pour avoir un « terreau d’innovations » qui permettrait d’améliorer les « performances » des créatifs.

        Débile : La créativité ne se commande pas, elle est innée et si on a inculqué à un individu de ne surtout pas l’exploiter pendant de nombreuses années sous peine de mesures coercitives il ne l’exprimera plus sur son lieu de travail.

        Les « Labs » ne sont que les jouets des dirigeants des grosses entreprises qui me font penser à des gamins devant un mur qui jouent à celui qui pissera le plus haut.

        Comme les personnes affectées à ces « labs » sont des ingénieurs « compétents et émérites » (qui sont appréciés par leur hiérarchie pour leur absence totale de capacité de sortir des sentiers battus) ils tournent en rond et ne foutent rien de leurs journées hormis discuter devant la machine à café ou réinventent la roue en faisant des « POC » (Proof Of Concept) plus désolants les uns que les autres.

        Pour résumer, c’est la fête du slip à tous les étages, sans aucun résultat, mais au moins les dirigeants sont « dans le vent » et peuvent comparer la longueur de leurs « lab » ce qui leur apporte des satisfactions jouissives.

        Ensuite on s’étonne que les entreprises françaises se portent mal…
        Quand on voit les ânes qui les dirigent en ne pensant qu’à leur propres carrières et les bonus qu’ils pourraient obtenir en récompense de leurs actions « stratégiques » on comprend bien où se situe le problème.

        Et dans la fonction publique c’est exactement pareil : Les énarques se taillent la bourre pour avoir l’idée lumineuse qui leur permettra de se hisser au dessus de leurs « pairs » (concurrents pour obtenir une promotion), même si cette fameuse idée s’avère en réalité catastrophique pour les fonctionnaires et les usagers.

        Prenez par exemple l’ANTS (agence nationale des titres sécurisés).
        L’énarque qui a pondu ça a dû avoir une promotion exceptionnelle (et le retour d’ascenseur des entreprises qui ont pondu cette merde en engrangeant des profits colossaux sur le dos des cons-tribuables).
        Avant, il était possible d’obtenir ces documents officiels en quelques minutes, quelques jours au maximum.
        Désormais il faut attendre plus de 6 mois pour un simple certificat d’immatriculation.
        En attendant ce sont les usagers qui trinquent, et les fonctionnaires de l’accueil qui se font insulter copieusement par des personnes excédées.
        Les énarques à l’origine de ce désastre étant quant à eux bien planqués dans leurs bureaux sécurisés au fin fond des ministères.

          +1

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  • Paul // 09.07.2018 à 09h12

    « Source : Vice, Paul Douard, 04-10-2016 »

    Un peu triste de ressortir des articles de 2016 :/

      +2

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  • Alfred // 09.07.2018 à 09h29

    Je compatis. Ayant fui et trouvé une voie de repli (qui n’est pas moins désespérante à sa manière) pour les mêmes raisons. Au delà des despointements personnels il est encore plus déprimant de réaliser l’étendue du désastre à l’échelle de notre pays au moment même où les contraintes en matières de ressources de toutes sortes appelleraient justement à une créativité explosive.

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  • Renard // 09.07.2018 à 09h43

    Personnellement jeune dîplomé, je fuis les CDI comme la peste car la bureaucratie me donnant des boutons et la nausée je ne m’imagine pas faire plus de six mois dans la même boîte. Mon but est de ne pas m’intégrer plus que ça et de rester extérieur à la boîte.

    Maintenant cet article est typique de cette classe moyenne fragile qui s’imagine être les damnés de la terre alors qu’il y a en dessous d’eux des métiers bien plus merdiques, cela reflète l’ère de la victimisation que l’on vit où chacun souhaite se faire passer pour une victime. J’ai travaillé en tant qu’ouvrier d’usine et franchement le travail de bureau est clairement une planque à côté.

    C’est le capitalisme lui-même qu’il faut remettre en cause si on veut redonner du sens au travail. La caractéristique du capitalisme est de remplacer du travail humain par des machines certes mais surtout de transformer les humains en machine.

      +20

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    • Gaby // 09.07.2018 à 15h50

      Je pense justement que chez beaucoup de gens qui occupent un emploi qui ne mobilisent pas leur créativité et leur facultés mais qui est correctement payé (j’en fais partie) et ce après de « bonnes » études qui laissaient présager autre chose, il y a une certaine culpabilité à ressentir de l’insatisfaction et de la démotivation alors que sur le papier « Il y a bien pire », ce qui est vrai. Et du coup, au lieu d’aller chercher l’explication dans l’organisation du travail, ces gens passent beaucoup de temps à imaginer qu’ils ne sont pas capables de s’adapter/qu’ils sont nuls et à cacher ce ressenti, et notamment auprès des autres collègues de bureau et de leurs supérieurs hiérarchiques. En tous cas ce fût mon cas.
      Je suis d’accord avec la suite de votre constat, mais justement, il faut déjà se rendre compte que le problème est réel et collectif, et pas personnel.

        +8

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      • Renard // 09.07.2018 à 17h24

        Vous avez raison j’ai été dur avec la classe moyenne dans mon précédent message, je voulais rappeler (avec trop de force) que la souffrance morale est toujours inférieure à la souffrance physique. Aucune démotivation au monde ne produira un mal équivalent à celui d’un ouvrier ayant mal au dos et devant rester debout 8h, aucune frustration au travail ne sera aussi terrible que le bras douloureux d’une caissière.

        Ce qui ne veux pas dire qu’il faut balancer d’un revers de la main la souffrance des employés de bureau.

        Mais oui notre ennemi, c’est le Capital.

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        • vert-de-taire // 11.07.2018 à 20h41

          Euh pas tout à fait.
          C’est la possibilité d’accumulation de Capital (privé) qui donne un pouvoir démesuré grâce à l’argent qui (depuis toujours) corrompt tout.
          C’est donc la Propriété comme sacrée qui est l’ennemi.
          Mon gain comme bien, comme propriété inaliénable est sacré (choix de certains «  »révolutionnaires » » contre les robespierristes) devient sujet et non plus moyen de bonne vie.
          Sans propriété, sans fric, tu crèves ou tu te crèves au travail pour en quémander au propriétaire…
          Le Capital non privé, peut être considéré comme la richesse de la communauté, de la Nation, du ‘groupement constitutionnel’. Par contre comme bien privé et libre d’aller s’investir ailleurs, cela devient du vol, la richesse (produite par tous) ne profite plus qu’ailleurs et au propriétaire.
          L’ennemi est le pouvoir privé de capital versus un pouvoir partagé, genre – gros mot – démocratie. On est en république capitaliste pas en démocratie.

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    • Bash Gordon // 09.07.2018 à 17h12

      @Renard « Maintenant cet article est typique de cette classe moyenne fragile qui s’imagine être les damnés de la terre alors qu’il y a en dessous d’eux des métiers bien plus merdiques, cela reflète l’ère de la victimisation que l’on vit où chacun souhaite se faire passer pour une victime.  »

      Oui, tout est relatif…
      Mais ce qui est intéressant ce sont les tendances et évolutions en cours.
      Sinon c’est comme les comparaisons du type: La France vs le régime Nord Coréen (au hasard bien sur) : La question c’est de savoir si on s’en rapproche ou on s’en éloigne, pas uniquement si c’est mieux ou moins bien. Parce que à ce train là, il y a encore bien pire que la classe ouvrière Française. Et même pire que la classe ouvrière chinoise.

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  • Isidor // 09.07.2018 à 09h51

    Diplômés supérieurs plein de talent ou d’imagination qui seraient sous employés, ou sélection ultime de conformistes dociles, destinés à prendre sagement leur place dans un rouage de la société ?
    L’avis d’Emmanuel Todd:
    https://www.facebook.com/PerspicaceInfo/videos/355170878264344/

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  • bm607 // 09.07.2018 à 11h07

    C’est tout à fait ça cet article. Je me suis fait par moi-même il y a quelques années des réflexions du même ordre, ayant vécu 3 décennies ce genre de situation de l’intérieur.

    Ayant moi même subi la formation (ingé) je m’étais déjà étonné à l’école qu’on ne nous laisse qu’une marge de manœuvre limitée (appels des présents, contrôle continu) alors qu’ensuite nous allions avoir à décider, organiser, bref tout repenser, tout refondre. Je le pensais du moins.

    Ensuite, quand après quelques années de métier dans ma très grosse entreprise je suis devenu un « chef » (puis chef de chefs) et ai dû m’occuper de recrutement, de carrières, là j’ai compris avec le temps, c’était « tout pour celui qui est brillamment dans le rang ».
    Quelques personnes très brillantes arrivaient malgré tout à surnager, mais globalement je disais qu’il fallait être un « imbécile brillant » pour réussir, pas quelqu’un qui va changer le système après des réflexions fouillées, le révolutionner, ni même le revoir, mais qui va le lisser, sans vagues.
    Du vent, de belles paroles, c’était le Graal pour réussir (tiens, prenez exemple sur Jupiter maintenant).

    Lors des séminaires de « hiérarchiques » nous avions des exposés… d’endoctrinement. Pas de réflexions ; ou plutôt de réflexion mais sur la doctrine officielle et la manière de la présenter et l’embellir.
    J’en sortais effondré. Parce que les orientations choisies n’étaient pas uniques ni toujours significativement meilleures que d’autres, elles auraient pu être discutées par nous, et au final de toute façon le choix était fait par des personnes au-dessus donc pourquoi pas il faut bien décider à un moment, mais non là c’était présenté comme si c’était LA solution, seule et unique. Jusqu’à une fois suivante ou elle changeait (authentique, vécu).

    Et d’autres choses encore (réunions, embauche d’ingé « techniciens » et pas « brillants managers », etc..), mais la place manque.

    Bref, pas étonnant du tout qu’on plonge dans certains domaines, constat fait sur mon métier sur la manière, et aussi sur les résultats navrants.

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  • jules vallés // 09.07.2018 à 11h57

    Donc, j’en conclue qu’être sur diplômé est gage d’intelligence, et par conséquence, sous-diplômé classe dans la catégorie des déficients…
    Que fait le super intelligent quand sa voiture est en panne, son toit fuit,son ordi fume, l’électricité n’alimente plus ses innombrables objets connectés, ou simplement quand il a faim?
    Il supplie un des crétins sous-diplômé de venir le démerder car sans cette armée d’attardés il est incapable de faire fonctionner le monde qui l’entoure et de réaliser les tâches élémentaires qui vont lui permettre de survivre ou à tout du moins de vivre… confortablement!
    Faire du diplôme, donc de la compétition implicite pour son obtention, un critère de qualité humaine c’est le degré zéro du raisonnement sociologique
    On voit d’ailleurs où nous en sommes dans nos sociétés technocratiques

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    • Nathan // 09.07.2018 à 15h57

      Tout n’est qu’affaire de probabilité, de la loi normale à laquelle vous appartenez. Si vous êtes un abruti situé dans la queue basse de la gaussienne des diplômés, vous serez mieux perçu qu’un génie de la queue haute des non-diplômés. C’est critiquable, mais c’est tellement moins chronophage qu’une évaluation individuelle des individus.

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    • thecis // 09.07.2018 à 19h12

      Ne mélangez pas ingénieurs et commerciaux. L’ingénieur pourra se débrouiller même s’il n’a pas l’expérience de l’artisan. Quant au commercial qui achète son diplôme… Laissons le face à la nature 😉

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      • Fabrice // 10.07.2018 à 08h28

        J’ai déjà vu une ingénieur dans une crèche qui ordonnait presque aux personnes présentes qu’on habille son gamin qui faisait une crise au sol parce qu’elle n’y arrivait pas seule, alors que son attitude en général était méprisante alors pas sur qu’ un ingénieur se débrouille seul en toutes circonstances.

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        • Alfred // 10.07.2018 à 11h53

          Ça s’appelle un ingénieur commercial…
          ?

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  • jacqurocant // 09.07.2018 à 13h06

    « Quand on sort de six ans d’études, ça peut faire un peu chier de passer sa journée à répondre à des mails. ». Tout dépend da la teneur des mails ! Encore une réflexion réactionnaire d’un super diplômé. Pourquoi le mail serait péjoratif ?

      +1

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  • Louis Robert // 09.07.2018 à 13h45

    Voilà qui est tout à fait vrai, mais pas seulement en entreprise… Voilà un fait de société: c’est en effet par la médiocrité que se reproduit tout ce qui a pour mission de se reproduire.

    Il ne reste plus alors aux captifs qu’à rêver d’être libres… que bientôt vienne le moment de la retraite… Vivre, vivre, libre… ENFIN!!!

      +1

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  • Sam // 09.07.2018 à 13h46

    Comme dirait Edouard Philippe, une bonne marée noire, ca relancerait la croissance…

    Pour calculer la richesse, il n’est pris en compte que ce qui rapporte. Le reste : cout humain, cout écologique, …, est laissé à la collectivité. Ainsi, on peut faire de l’argent avec des bombes, avec des marées noires, avec de l’obsolescence, …
    Du coup, il ne reste presque plus que des sots métiers : à la crétinisation des emplois de cadres réponds la crétinisation des emplois ouvriers, obligés de déplacer des tonnes d’objets en plastique et en carton parfaitement inutiles, dans des dépôts poussiéreux.

    Si les couts écologiques et humains étaient comptés, on se rendrait vite compte que nous sommes déjà en décroissance, et depuis longtemps. Et que ce qui croit, ce n’est pas la richesse globale, sinon celle de quelques uns. La richesse globale est hypothéquée pour ceux là, qui perpétuent un système à leur avantage.

    Un tel système ne peut que se crétiniser, devant les ruines d’un monde où nous ne sommes même pas sur d’atteindre le siècle suivant. Pour continuer à parler de « croissance » alors que tout est en train d’être détruit sous nos yeux, il en faudra des crétins…

      +15

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    • ledufakademy // 10.07.2018 à 00h34

      Merci Sam …
      Enfin , décroissance !
      Personne ne semble comprendre : à part, peut être, les animaux, qui eux ne s’entêtent pas , fou non ?

        +2

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  • Laurent K // 09.07.2018 à 16h00

    « Ces jobs ne servent à rien si ce n’est faire gagner de l’argent à une assemblée d’actionnaires ». Ils servent donc à quelque chose…

    S’il est vrai que les grandes entreprises découpent souvent le travail en une successions de tâches pas toujours intéressantes, elles ne font cela que dans un seul but: gagner de l’argent (pardon « créer de la valeur »…) Et une entreprise pas assez rentable n’aura aucun état d’âme à supprimer des postes. Les caricatures de postes décrites dans cet article ont donc une durée limitée.

      +2

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  • wuwei // 09.07.2018 à 16h03

    Toute ressemblance avec le manager arrogant de la start-up France serait bien entendu pur hasard.

      +5

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  • Nathan // 09.07.2018 à 16h07

    « Quand on sort de six ans d’études, ça peut faire un peu chier de passer sa journée à répondre à des mails.  » – Si il ne voulait pas cela, il aurait du suivre l’exemple de tous les étudiants dans les autres pays qui suivent la voie du doctorat. Trois ans payés au lance-pierre, mais beaucoup plus de perspectives dans le long terme.

    Il n’y a qu’en France où les jeunes pensent qu’un MASTER ou un diplôme d’ingénieur, des diplômes distribués en abondance qui auront bientôt autant de valeur que le BAC, suffit à avoir un job intéressant dans une grande entreprise.

      +3

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  • ced // 09.07.2018 à 16h10

    La démocratie n’existe pas dans le monde du travail : le salarié ne vote pas, il ne participe pas aux prises de décisions, de stratégies, de productions…
    Nous vivons dans une société qui fonctionne avec des décisions collégiales (vote, débats…) mais le monde du travail est régi par des principes moyenâgeux…On est tous égaux dans la rue et à la maison MAIS pas dans l’entreprise : le Patron décide tout seul pour ses seuls intérêts et le salarié obéit sans discuter ni décider de quoi que se soit.
    Le salarié est une marchandise comme une autre : une marchandise doit-elle décider? Evidemment non!
    La coopérative ouvrière et les fermes collectives permettent de lier démocratie et entreprise. Ce modèle est la solution pour éviter burn-out, dépressions et suicides dans le monde du travail…Seul cette démarche collective de prise de décision peut réconcilier salariés et travail!

      +3

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  • Pinouille // 09.07.2018 à 17h03

    Libre aux entreprises de s’organiser et de recruter comme elles veulent.
    L’article suivant, en revanche, est plus inquiétant
    https://www.nouvelobs.com/politique/20160315.OBS6513/pauvrete-des-idees-conformisme-les-candidats-a-l-ena-etripes-par-le-jury-du-concours-d-entree.html

      +0

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  • calahan // 09.07.2018 à 17h39

    Alain Deneault en parle très bien dans son livre « la médiocratie ».
    Les médiocres aux responsabilités où qu’ils soient (politiques,administratives, grandes entreprises, pme tpe associations etc…) sont le gage du statu quo pour ceux qui tirent partie du système tel qu’il est.

      +3

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  • ledufakademy // 10.07.2018 à 00h29

    Moi je vois 2 autres pistes :
    1 – Syndrome de Peter,
    2 – Décroissance …

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  • Myrkur34 // 10.07.2018 à 11h29

    Et avez vous pensé au kolkhoze , niveau décroissance ? En repensant un peu la chose, c’est dans l’ordre du possible.
    Juste histoire de ne plus passer par les multinationales de ce secteur qui transforment tous les paysans du monde entier en esclaves.
    Avec toujours une chtite carotte et un gros bâton.

      +0

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  • Christian Gedeon // 10.07.2018 à 17h21

    Article qui traduit bien la dérive du monde actuel…parce que cet article ne parle en fait que des jeunes gens et filles issusde des  » business school » sous toutes leurs variantes. Qui forment à des choses tout à fait inutiles des gens qui savent tres Bien ce qu’ils vont y chercher….du vent,de l’apparence et la morgue qui les caractérise si bien. Pauvres petites victimes très consentantes du « systéme » . Par contre pas un mot des ingénieurs,des techniciens…article critique…et aveugle.

      +0

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  • marc // 10.07.2018 à 17h52

    il y a aussi une culture du court-termisme (lie a la financiarisation court-termiste et mortifere de notre société, elle-meme liée au viellissement et aux 68ards) et donc une non volonté d’investir et de developper (ce qui necessite des changements et des cerveaux pour les piloter). L’entreprise ne developpe plus mais est juste une rente, donc une bureaucratie bien huilée. Les DRH le disent eux-meme, fini la chasse aux talent on veut des clones dociles, des employés interchangeables.
    Quand a des bidules comme FB (invest de 2 millions) mais vaut des milliards, c’est juste une logiciel hyper-simple en ligne ou on met sa photo et qui joue uniquement sur le volume.
    Par ailleurs , je ne crois pas que ceci soit valable en Asie. La chine depose plus de brevets que les US

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  • Louis // 11.07.2018 à 01h30

    Eh bien ils n’ont qu’à passer de vrais diplomes plutot que de se préparer à des bullshit jobs non?

    Je connais effectivement un certain nombre de potes qui sortent de l’EM (Ecole de Management) et qui se font chier maintenant comme des rats morts parce que leur boulot consiste à remplir des fichiers excels que personne n’utilise jamais

    Mais en meme temps quand dans ton cv, malgré qu’on t’ai répété que t’etais super intelligent, la seule chose que tu peux écrire c’est « sait utiliser le pack office » tu t’attends à quoi?

    Commencez par passer un vrai diplome, un truc un peu costaud en science, et là vous verrez qu’une fois arrivés en entreprise on vous demande plutôt d’allumer votre cerveau que l’inverse.

      +2

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  • MG // 12.07.2018 à 10h30

    Article très intéressant. Il semblerait qu’au sortir de nos études une grande entreprise puisse en effet nous apporter une forme de stabilité. Le problème, est que l’on demande trop souvent aux jeunes diplômés de devoir rentrer dans une case qui n’a pas été réalisée pour eux, et qui implique de repondre à des missions assez rébarbatives sans laisser place à l’humain, ni l’expression.
    Je pense que c’est un sujet très serieux qu’il serait bon de prendre en compte car il soulève le problème de tous ces jeunes travailleurs qui tombent en effet bien plus rapidement dans une forme de dépression, à force de se sentir inutiles, et ne jamais être écoutés malgré l’esprit critique et créatif qu’on leur avait appris à développer. À l’aube des 30ans est-ce bien normal?..
    Je suis pour que les générations s’apportent et se complètent, il n’y a que de cette façon que chacun pourra s’épanouir, pour la prospérité de l’entreprise. L’inverse tue la passion à petit feu, et sans passion, je suis de ceux qui pensent que la qualité du travail et de vie qui en découle ne peuvent être complètement satisfaisantes et épanouissantes.

      +0

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  • l’illétré // 12.07.2018 à 19h18

    On sent du vécu, pendant de longues années. Etre trop compétent peut être dangereux, se faire repérer, et se voir empêché d’évoluer, les petits chefs craignant de perdre leur boulot. La peau de banane est l’outil N° 1 de bien des cadres. (supérieurs ou pas)

      +1

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  • Vareniky // 15.07.2018 à 11h17

    La première fois que j’ai vu le film « Idiocraty » dont les images illustrent le texte je croyais que c’était un film comique et bien je me trompais en fait c’était un documentaire bien informé.

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  • yanncd // 18.07.2018 à 09h20

    A lire : Le principe de Peter par Laurence J. Peter et Raymond Hull. Un peu vieux mais tellement d’actualité.

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