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11.juin.201911.6.2019 // Les Crises

Chelsea Manning et la Nouvelle Inquisition. Par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 18-03-2019

M. Fish

Par Chris Hedges, le 18 mars 2019

Le gouvernement américain, déterminé à extrader et à juger Julian Assange pour espionnage, doit trouver un moyen de séparer ce qu’Assange et WikiLeaks ont fait en publiant le document classé secret défense qui leur a été communiqué par Chelsea Manning de ce que le New York Times et le Washington Post ont fait en publiant le même document. Aucune loi fédérale n’interdit à la presse de publier des secrets d’État. Cependant, c’est un crime de les voler. La longue persécution de Manning, qui a été renvoyée en prison le 8 mars pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury, porte sur cette question.

Si Manning, un ancien soldat de l’armée de terre, admet qu’elle a reçu des instructions de WikiLeaks et Assange sur la façon d’obtenir et de transmettre le matériel divulgué, qui a révélé des crimes de guerre américains en Afghanistan et en Irak, l’éditeur pourrait être jugé pour vol de documents classifiés. Les poursuites du gouvernement contre les lanceurs d’alerte ont été accélérées sous le gouvernement Obama, qui, en vertu de la loi sur l’espionnage, a accusé huit personnes de fuites dans les médias – Thomas Drake, Shamai Leibowitz, Stephen Kim, Manning, Donald Sachtleben, Jeffrey Sterling, John Kiriakou et Edward Snowden. Lorsque Donald Trump est arrivé au pouvoir, le lien vital entre les journalistes d’investigation et les sources au sein du gouvernement avait été rompu.

Manning, qui a travaillé comme analyste du renseignement de l’armée en Irak en 2009, a fourni à WikiLeaks plus de 500 000 documents copiés à partir d’archives militaires et gouvernementales, y compris les images vidéo du « Meurtre collatéral » effectué à partir d’un hélicoptère militaire qui a abattu un groupe de civils non armés, dont deux journalistes de Reuters. Elle a été arrêtée en 2010 et reconnue coupable en 2013.

La campagne visant à criminaliser le lancement d’alertes a, par défaut, exposé ceux qui révèlent les mensonges, la fraude et les crimes du gouvernement et qui ont les compétences ou l’accès, comme Manning et Edward Snowden, nécessaires pour pirater ou obtenir par d’autres moyens électroniques des documents gouvernementaux. C’est pourquoi les pirates informatiques, et ceux qui publient leur matériel comme Assange et WikiLeaks, sont persécutés sans relâche. L’objectif de l’État corporatif est de dissimuler dans le plus grand secret les rouages internes du pouvoir, en particulier les activités qui violent la loi. La progression vers cet objectif est très avancée. La frilosité des organes de presse tels que le New York Times et le Washington Post à défendre avec vigueur Manning et Assange reviendra bientôt les hanter. L’État corporatif n’a pas l’intention de s’arrêter à Manning et Assange. La cible est la presse elle-même.

« Si nous avions réellement un système judiciaire efficace et une presse indépendante, Manning aurait été témoin pour la poursuite contre les criminels de guerre qu’il a aidé à dénoncer », ai-je écrit après que Cornel West et moi-même ayons assisté à la condamnation de Manning en 2013 à Fort Meade, Md. « Il n’aurait pas été conduit, ligoté et enchaîné, à la prison militaire de Fort Leavenworth, Kan. Son témoignage aurait fait en sorte que ceux qui ont mené une guerre illégale, torturé, menti au public, surveillé nos communications électroniques et ordonné le massacre de civils non armés en Irak, en Afghanistan, au Pakistan et au Yémen soient envoyés dans les cellules du fort Leavenworth. Si nous avions un système judiciaire opérationnel, les centaines de viols et de meurtres que Manning a rendus publics feraient l’objet d’une enquête. Les fonctionnaires et généraux qui nous ont menti en nous disant qu’ils ne tenaient pas un registre des civils morts seraient tenus responsables des 109 032 « morts violentes » en Irak, y compris celles de 66 081 civils. Les pilotes de la vidéo « Meurtre collatéral », qui montrait l’attaque par hélicoptère contre des civils non armés à Bagdad qui a fait neuf morts, dont deux journalistes de Reuters, seraient jugés en cour martiale. »

Manning a toujours insisté sur le fait que sa révélation des documents classifiés et des vidéos n’était motivée que par sa propre conscience. Elle a refusé d’impliquer Assange et WikiLeaks. Plus récemment ce mois-ci, bien que le président Barack Obama ait commué sa peine de 35 ans de prison en 2010 après avoir purgé sept ans de prison, elle a de nouveau été emprisonnée pour avoir refusé de répondre à des questions devant un grand jury à huis clos qui enquêtait sur Assange et WikiLeaks. Alors qu’elle était incarcérée auparavant, Manning a enduré de longues périodes d’isolement et de torture. Elle a tenté à deux reprises de se suicider en prison. Elle connaît par une douloureuse expérience les multiples façons dont le système peut vous briser psychologiquement et physiquement. Pourtant, elle refuse catégoriquement de faire de faux témoignages devant les tribunaux au service du gouvernement. Sa probité morale et son courage sont peut-être la dernière ligne de défense pour WikiLeaks et son éditeur, dont la santé se détériore à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il est cloîtré depuis 2012.

Manning – qui s’appelait Bradley Manning dans l’armée – a subi une opération de changement de sexe qui nécessite un suivi médical fréquent. Le juge Claude M. Hilton a toutefois rejeté une demande d’assignation à résidence présentée par ses avocats. Manning a obtenu l’immunité des procureurs du district est de Virginie et, parce qu’elle jouissait de l’immunité, elle n’a pas pu invoquer la protection du cinquième amendement contre l’auto-incrimination ni se faire représenter par son avocat. Le juge l’a déclarée coupable d’outrage au tribunal et l’a envoyée dans un établissement fédéral à Alexandria, en Virginie. Hilton, qui est depuis longtemps au service des organes militaires et du renseignement, a juré de la garder en détention jusqu’à ce qu’elle accepte de témoigner ou que le grand jury soit dissous, ce qui pourrait signifier 18 mois ou plus derrière les barreaux. Manning a dit que tout interrogatoire par le grand jury est une violation des droits du 1er, 4ème et 6ème amendement. Elle a dit qu’elle ne coopérerait pas avec le grand jury.

« Toutes les questions de fond portaient sur mes divulgations d’information au public en 2010 – réponses que j’ai produites lors de mon témoignage détaillé en cour martiale en 2013 », a-t-elle déclaré le 7 mars, la veille de son incarcération.

« Je ne m’y conformerai pas, ni à aucun autre grand jury », a-t-elle déclaré plus tard dans une déclaration publiée en prison. « Le fait de m’emprisonner pour mon refus de répondre aux questions ne fait que me soumettre à une punition supplémentaire pour mes objections éthiques répétées à propos de la procédure du grand jury. »

« Les questions du grand jury portaient sur des révélations d’il y a neuf ans et ont eu lieu six ans après une enquête approfondie de la police scientifique, dans laquelle j’ai témoigné pendant presque une journée entière au sujet de ces événements », a-t-elle poursuivi. « Je m’en tiens à mon précédent témoignage public. »

Manning a réitéré qu’elle « ne participera pas à un processus à huis clos auquel je m’oppose au plan moral, en particulier un processus qui a été utilisé historiquement pour piéger et persécuter des militants pour des propos politiques protégés ».

Le New York Times, le quotidien britannique The Guardian, le quotidien espagnol El País, le quotidien français Le Monde et le quotidien allemand Der Spiegel ont tous publié les fichiers WikiLeaks fournis par Manning. Comment ne le pouvaient-ils pas ? WikiLeaks leur faisait honte de ne pas faire leur travail. Mais une fois qu’ils ont pris le matériel incendiaire de Manning et Assange, ces organisations les ont abandonnés sans pitié. Nul doute qu’ils supposent qu’en se joignant à la mafia de lynchage organisée contre les deux, ils seront épargnés. Ils ne doivent pas lire l’histoire. Ce qui se passe, c’est une série de mesures progressives destinées à étrangler la presse et à mettre en place une version américaine du capitalisme totalitaire chinois. Le président Trump a souvent proclamé sa profonde animosité pour des organes d’information tels que le New York Times et le Washington Post, les qualifiant d’« ennemis du peuple ». Tous les outils légaux donnés à l’administration pour fermer ces organes d’information, ou au moins les vider de leur contenu, seront utilisés avec acharnement par le président.

Les poursuites intentées par le gouvernement contre les lanceurs d’alerte en vertu de la Loi sur l’espionnage, les écoutes téléphoniques sans mandat, la surveillance des communications des américains et la persécution de Manning et Assange font partie d’un processus interdépendant visant à dissuader quiconque de faire des recherches dans les rouages du gouvernement. Le secret qui en résulte est vital pour les systèmes totalitaires. Les élites mondiales, leur idéologie dominante du néolibéralisme étant exposée comme une escroquerie, en ont assez que nous examinions et remettions en question leurs abus, pillage et crimes.

« L’État de sécurité nationale peut tenter de réduire nos activités », m’a dit Assange lors d’une de nos réunions à l’ambassade de Londres. « Il peut tordre le cou un peu plus fort. Mais trois forces s’y opposent. La première est la surveillance massive nécessaire pour protéger ses communications, y compris la nature de sa cryptologie. Dans l’armée, tout le monde a maintenant une carte d’identité avec une petite puce, donc vous savez qui est connecté à quoi. Un système aussi vaste est sujet à la détérioration et à la défaillance. Deuxièmement, il y a une connaissance répandue non seulement de la façon de fuiter, mais aussi de la façon de fuiter sans se faire prendre, et même d’éviter qu’on ne soupçonne que vous êtes en train de fuiter. Les systèmes militaires et de renseignement recueillent une grande quantité d’informations et les transmettent rapidement. Cela signifie que vous pouvez aussi les divulguer rapidement. Il y aura toujours des gens dans le système qui ont un programme pour défier l’autorité. Oui, il existe des moyens de dissuasion généraux, par exemple lorsque le MJ [ministère de la Justice] poursuit et inculpe quelqu’un. Ils peuvent décourager les gens de s’engager dans ce comportement. Mais l’inverse est également vrai. Lorsque ce comportement est couronné de succès, c’est un exemple. Il encourage les autres. C’est pourquoi ils veulent éliminer tous ceux qui génèrent cet encouragement. »

« La perspective à moyen terme est très bonne », a-t-il dit. « L’éducation des jeunes se fait sur Internet. Vous ne pouvez pas embaucher quelqu’un qui est compétent dans n’importe quel domaine sans qu’il n’ait été éduqué sur Internet. Les militaires, la CIA, le FBI, tous n’ont pas d’autre choix que d’embaucher à partir d’un vivier de personnes qui ont été formées sur Internet. Cela signifie qu’ils embauchent nos taupes en grand nombre. Et cela signifie que ces organisations verront leur capacité à contrôler l’information diminuer à mesure que de plus en plus de personnes ayant nos valeurs seront embauchées. »

Le long terme n’est pas aussi optimiste. Assange, ainsi que trois coauteurs – Jacob Appelbaum, Andy Müller-Maguhn et Jérémie Zimmermann – ont écrit un livre intitulé « Cypherpunks : Freedom and the Future of the Internet » [« Menace sur nos libertés », éditions Robert Laffont, NdT]. Il prévient que nous nous « engouffrons dans une nouvelle dystopie transnationale » ». L’Internet est devenu non seulement un outil d’éducation, écrivent-ils, mais aussi un instrument pour créer une « dystopie de surveillance postmoderne » qui est supranationale et dominée par un pouvoir mondial des entreprises. Ce nouveau système de contrôle global va « fusionner l’humanité mondiale en une seule grille géante de surveillance et de contrôle de masse ».

« Toutes les communications seront surveillées, enregistrées en permanence, suivies en permanence, chaque individu dans toutes ses interactions en permanence identifié avec cette nouvelle institution, de sa naissance à sa mort », dit Assange dans son livre. « Je pense que ça ne peut que produire une atmosphère très surveillée. »

« Comment une personne normale peut-elle être libre dans un tel système ? » demande-t-il. « [Il ou elle] ne le peut tout simplement pas, c’est impossible. »

Ce n’est que par le cryptage que nous pouvons nous protéger, affirment les auteurs, et ce n’est qu’en brisant les murs numériques du secret érigés par l’élite du pouvoir que nous pourrons dénoncer les abus de pouvoir. Mais en fin de compte, disent-ils, à mesure que les outils de l’État deviendront plus sophistiqués, même ces mécanismes d’opposition seront difficiles, voire impossibles à utiliser.

« L’Internet, notre plus grand outil d’émancipation », écrit Assange, « s’est transformé en le plus dangereux facilitateur du totalitarisme que nous ayons jamais vu. »

C’est là où nous allons. Quelques-uns résistent. Assange et Manning sont deux. Ceux qui restent passifs pendant qu’ils sont persécutés seront les prochains.

Source : Truthdig, Chris Hedges, 18-03-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Fabrice // 11.06.2019 à 06h24

On en revient toujours au fameux texte de NIEMÖLLER :

« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.

Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »

MARTIN NIEMÖLLER, DACHAU

Les journalistes et plus particulièrement, du moins, éditorialistes se sont complètement alignés sur ceux qui ont la main sur le tiroir caisse (publicitaires, propriétaires,…) que ce soit en France aux USA ou ailleurs (cette chape de plomb est générale ou presque dans le monde) qui fera un vrai travail à contre courant ? En sacrifiant éthique professionnelle et courage d’investigation, le fameux contre-pouvoir n’existe plus que dans de pâles braises agonisantes.

Avant c’était juste contre les politiciens c’était faisable désormais c’est contre l’argent, les collègues et même son propre conditionnement il ne faut pas rêver il vaut mieux hurler avec les loups quitte à se retrouver avec les moutons de panurge guidés vers le précipice par ses mêmes loups enragés .

9 réactions et commentaires

  • Fabrice // 11.06.2019 à 06h24

    On en revient toujours au fameux texte de NIEMÖLLER :

    « Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste.

    Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste.

    Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique.

    Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »

    MARTIN NIEMÖLLER, DACHAU

    Les journalistes et plus particulièrement, du moins, éditorialistes se sont complètement alignés sur ceux qui ont la main sur le tiroir caisse (publicitaires, propriétaires,…) que ce soit en France aux USA ou ailleurs (cette chape de plomb est générale ou presque dans le monde) qui fera un vrai travail à contre courant ? En sacrifiant éthique professionnelle et courage d’investigation, le fameux contre-pouvoir n’existe plus que dans de pâles braises agonisantes.

    Avant c’était juste contre les politiciens c’était faisable désormais c’est contre l’argent, les collègues et même son propre conditionnement il ne faut pas rêver il vaut mieux hurler avec les loups quitte à se retrouver avec les moutons de panurge guidés vers le précipice par ses mêmes loups enragés .

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    • Glbert Gracile // 11.06.2019 à 20h26

      moi je suis surpris et révolté que ce soit seulement maintenant que les dissidents (en tous genres) remettent en question internet en tant que tel. On nous a bassiné, traité de ringards et de pauvres types ignards, parce-qu’on ne célébrait pas en battant des mains l’avènement d’internet et des technologies numériques comme la Terre Promise de la liberté démocratique moderne accomplie. Maintenant, nous sommes tous dépendants de ça.
      Nous n’avions pas de compétences techniques, juste quelques intuitions. Les « geeks » et autres « hackers » prétentieux qui nous ont insulté pourraient peut-être faire leur mea-culpa. (on sera toujours dominé sur le terrain de la lutte technologique, il faut donc choisir prioritairement d’autres champs de bataille contre le système).
      La résistance n’est pas d’abord technologique. La résistance est d’abord humaine, culturelle, spirituelle, intérieure. Et c’est en revenant aux fondamentaux intellectuels -et plus qu’intellectuels, spirituels- de toujours, que la lutte des peuples contre l’oppression retrouvera sa force réelle. Merci.

        +5

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  • aa // 11.06.2019 à 07h32

    « Manning a obtenu l’immunité des procureurs »

    Ce n’est pas un cadeau qui lui était fait, mais une application astucieuse du droit américain.

    Le cinquième amendement donne constitutionnellement à un témoin le droit de se taire, dans le cas où son témoignage l’incriminerait.

    Par le Titre 18, chapitre 601, le procureur peut décider d’accorder l’immunité au témoin qui alors ne sera pas poursuivi.
    Mais alors, selon cette loi, il perd le droit de se taire au nom du cinquième amendement, il s’il refuse de répondre aux questions, il peut être coupable d’outrage au tribunal, hé hé.

    On note donc que Manning n’a pas été jeté en prison par l’arbitraire d’une lettre de cachet, mais en application régulière du droit en vigueur.

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    • JMD // 11.06.2019 à 17h11

      Son témoignage ne pouvant l’incriminer, son refus de témoigner souligne d’autant plus sa haute probité morale.

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      • septique // 11.06.2019 à 20h39

        Il ne s’agit ABSOLUMENT pas de ceci. Le procureur voulait obtenir la collaboration de Manning pour témoigner contre Assange en échange éventuel de l’abandon de poursuites contre lui ou d’une sentence réduite. Dans la Common Law, version américaine, ceci se nomme un ‘plea-bargaining’. Et oui son témoignage devant un grand jury pouvait mener à des inculpations si des faits supplémentaires s’ajoutaient. Pour le moment il est en prison pour ce que l’on nomme ‘comptent of court’ son refus d’obéir aux ordres de la cour.

        Le ‘plea-bargaining’ est un processus souvent utilisé pour faire témoigner un participant à un crime contre ses complices et est régulièrement dénoncé par des nombreux juristes et avocats aux USA (erreurs judiciaires, témoins qui mentent, procédures policières d’enquêtes accélérées, etc..).

        Ce qui se passe, c’est une série de mesures progressives destinées à étrangler la presse et à mettre en place une version américaine du capitalisme totalitaire chinois..difficile de mieux expliquer la situation.

        https://legal-dictionary.thefreedictionary.com/plea+bargaining

        https://legal-dictionary.thefreedictionary.com/contempt+of+court

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        • Boul // 11.06.2019 à 22h16

          oui, la phrase traduite en France donne :

          Ce qui se passe, c’est une série de mesures PROGRESSISTES destinées à étrangler la presse et à mettre en place une version française du capitalisme totalitaire chinois..difficile de mieux expliquer la situation. -RQ : Sarko avait très bien commencé le boulot

            +0

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          • septique // 12.06.2019 à 00h21

            incremental steps designed to strangle the press…(texte d’origine).

            Je lis toujours les textes en anglais jamais les traductions faites ici…et pas cette fois.

            incremental steps veut dire mesures additionnelles étape par étape et non pas progressives

            on pourrait dire en anglais progressing through dans le sens du chemin parcouru..work in progress travail en cours

            progressive en anglais veut dire à l’avant garde…a progressive theater group ou peut évoquer une situation a progressive lost of memory…(perte de mémoire qui s’accentue).

            Bon mais la direction est donnée..comme partout ailleurs.

              +3

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  • RGT // 11.06.2019 à 08h04

    Quand les nazis gouvernements sont venus chercher les communistes lanceurs d’alerte, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste lanceur d’alerte.

    Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates indignés, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate indigné.

    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes journalistes indépendants, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste journaliste indépendant.

    Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.

      +13

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  • cover // 11.06.2019 à 10h34

    « Les journalistes qui écrivent la vérité en paient le prix fort. Si vous respectez et appréciez ce travail, veuillez envisager de soutenir les efforts de Suzie par des dons. Pour soutenir le travail incroyable que WikiLeaks fait, veuillez faire un don à WikiLeaks ici. Pour contribuer au fonds de défense juridique de Julian Assange, cliquez ici. Ou faites un don pour aider Courage Foundation à sauver la vie des dénonciateurs. Je vous remercie ! »

    https://www.legrandsoir.info/liberer-julian-assange-premiere-partie-contraspin.html

      +8

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