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25.novembre.202225.11.2022 // Les Crises

Dépendante envers Moscou et déférente envers Washington, l’Allemagne se retrouve paralysée

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La dépendance de Berlin au gaz russe et sa déférence envers la politique américaine la mettent dans une situation difficile, notamment auprès des électeurs.

Source : Responsible Statecraft, Anatol Lieven
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

On craint de plus en plus que les pénuries d’énergie et les hausses de prix résultant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des sanctions de l’Union européenne contre la Russie et des coupures de l’approvisionnement en gaz par cette dernière ne conduisent à quelque chose de proche de la « désindustrialisation » de l’Europe, les usines ayant des besoins énergétiques élevés et inflexibles fermant ou se délocalisant dans d’autres parties du monde.

Les inquiétudes à ce sujet sont particulièrement vives en Allemagne, le moteur industriel de l’Europe, qui a jusqu’à présent réussi à éviter le déclin brutal de la capacité de production qui a touché d’autres pays européens au cours des deux dernières générations. En 2021, la part de l’industrie manufacturière dans le PIB allemand s’élevait à près de 20 %, soit le double de celle de la France.

L’industrie est essentielle non seulement pour l’économie allemande, mais aussi pour l’identité nationale et la stabilité de son système politique. Après la défaite et l’humiliation catastrophiques de la Seconde Guerre mondiale, le « miracle économique » des années 1950, avec sa reconstitution des célèbres industries allemandes, a été essentiel au rétablissement de l’estime de soi de la nation.

La part de l’industrie dans l’économie allemande a diminué ces dernières années, mais ses représentants forment toujours le noyau de la base politique des deux plus grands partis politiques : les travailleurs syndiqués pour les Sociaux-démocrates (SDP) et, pour les Chrétiens-démocrates (CDU/CSU), le « Mittelstand », les classes moyennes allemandes indépendantes, souvent issues de petites et moyennes entreprises industrielles familiales.

La part du vote de la CDU et du SPD a déjà considérablement diminué au cours des deux dernières décennies, en partie – comme ailleurs en Occident – en raison de la conviction des anciennes classes industrielles d’avoir été abandonnées par les élites politiques. Si l’Allemagne devait subir le type de désindustrialisation rapide et radicale qu’a connu la Grande-Bretagne au début des années 1980, il semble probable qu’elle verrait une poussée de soutien aux partis extrémistes : à droite, Alternative fuer Deutchland (AFD) ; à l’autre extrémité du spectre, Die Linke (les gauchistes).

Dans le système allemand de gouvernement parlementaire et de représentation proportionnelle, cela conduirait à une situation de polarisation radicale et risquerait soit de rendre le gouvernement parlementaire effectivement inapplicable, soit de transférer le pouvoir à l’extrême droite, comme cela vient de se produire en Italie. À ce stade, la démocratie libérale en Europe dans son ensemble serait en ruine. Incidemment, cela porterait à son tour un coup fatal aux fondements idéologiques du leadership mondial américain.

Face à ce danger plutôt évident – sans parler de la menace apocalyptique de la guerre nucléaire – il semble probable que les gouvernements allemands précédents auraient fait tout leur possible pour rétablir l’approvisionnement en gaz russe en amenant un règlement de paix ou au moins un cessez-le-feu en Ukraine : en jouant les médiateurs entre Washington, Moscou et Kiev et en présentant les propres propositions de paix de l’Allemagne.

Après tout, dans les années 1970 et 1980, les gouvernements sociaux-démocrates de Willy Brandt et Helmut Schmidt ont lancé l’Ostpolitik (« politique orientale »), la normalisation des relations entre l’Allemagne de l’Ouest et les États communistes d’Europe de l’Est, dont a hérité le gouvernement chrétien-démocrate d’Helmut Kohl. Et les gouvernements SDP et CDU se sont mis d’accord sur la création d’une nouvelle infrastructure fournissant du gaz naturel soviétique à l’Allemagne de l’Ouest et à l’Europe occidentale. Ces mesures ont été prises malgré la forte opposition de nombreuses personnes à Washington.

En revanche, depuis que la menace d’une invasion russe en Ukraine est apparue il y a près d’un an, il n’y a eu aucun effort autonome sérieux de la part de l’Allemagne, que ce soit pour empêcher la guerre ou pour y mettre fin. L’opinion publique allemande est mal à l’aise face aux conséquences économiques de la guerre, mais les médias allemands, les groupes de réflexion et la majeure partie de l’establishment politique semblent complètement acquis à la position des États-Unis et de l’OTAN selon laquelle les pourparlers de paix relèvent entièrement de l’Ukraine.

Sans le leadership allemand, il n’y a aucune possibilité d’initiative de paix de l’Union européenne. Les Français n’agiront pas seuls, et les petits pays sont incapables de le faire. Lors d’une récente visite à Berlin, j’ai rencontré quelques penseurs indépendants qui soutenaient l’idée d’une initiative de paix allemande. Je n’ai rencontré personne qui pensait que cela pouvait se produire à l’heure actuelle. L’opinion générale était que seule la menace imminente d’une guerre nucléaire pourrait ébranler l’establishment allemand et l’amener à agir, mais il pourrait alors être beaucoup trop tard.

Comment expliquer ce changement en Allemagne ? Et l’approche allemande pourrait-elle changer à nouveau ?

Un élément clé de l’explication est bien sûr l’horreur de l’invasion russe, ainsi que les destructions et les atrocités qui en ont résulté. Cela ne peut cependant pas être la seule explication. Après tout, l’Ostpolitik et la construction du réseau d’approvisionnement en gaz soviétique ont eu lieu au plus fort de la Guerre froide, alors que les gardes-frontières est-allemands abattaient leurs compatriotes qui tentaient de fuir vers Berlin-Ouest, et que l’Union soviétique envahissait et occupait l’Afghanistan.

La paralysie de la capacité de l’Allemagne à agir en faveur de la paix s’explique en partie par le fait qu’un discours s’est imposé et a été accepté par la plupart des dirigeants, selon lequel les gouvernements allemands précédents devraient avoir honte de leurs tentatives de promouvoir de bonnes relations avec Moscou, et en particulier de la manière dont ils ont rendu le pays dépendant du gaz russe.

Ce récit a été assidûment promu par Washington, par les Polonais et d’autres Européens de l’Est, et par les Verts allemands, qui n’étaient pas au gouvernement lorsque ces décisions ont été prises et qui trouvent dans cette accusation un bâton commode pour battre les autres parties.

Il y a une réponse facile à cette accusation – mais c’est une réponse que l’establishment allemand (et d’ailleurs l’establishment occidental en général) ne peut pas faire, car cela impliquerait d’accepter le degré auquel ils étaient précédemment engagés dans la tromperie de leurs propres populations.

L’établissement de l’approvisionnement de l’Allemagne en gaz soviétique a évidemment précédé la chute de l’Union soviétique et l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est. D’éminents experts et d’anciens fonctionnaires, dont Helmut Schmidt en Allemagne, ont averti que l’expansion de l’OTAN risquait de conduire à la guerre. Le gouvernement allemand, comme d’autres gouvernements européens, a cependant dit à sa population que l’expansion de l’OTAN était essentiellement sans risque – parce que s’ils avaient abordé ces risques et proposé en conséquence une réduction radicale des approvisionnements en gaz russe, avec les fortes hausses des prix de l’énergie qui en résultent, une majorité d’Allemands se serait très probablement prononcée de manière décisive contre l’expansion de l’OTAN.

Ainsi, après la guerre russo-géorgienne de 2008 (qui a suivi de près la déclaration de l’OTAN d’un engagement à admettre à terme la Géorgie et l’Ukraine), j’ai demandé à un ancien membre du personnel du secrétaire général de l’OTAN si l’OTAN avait un plan d’urgence pour défendre la Géorgie en cas de guerre. Il m’a répondu que non seulement il n’y avait pas de plan, mais qu’aucun plan n’avait même été discuté.

Devant mon incrédulité, il m’a expliqué que, les opinions publiques occidentales ayant été assurées que l’expansion de l’OTAN ne comportait aucun risque de guerre, tout fonctionnaire du siège de l’OTAN qui aurait laissé entendre le contraire aurait été considéré comme un opposant à l’élargissement, et sa carrière en aurait pâti.

Conscients du danger d’une guerre en Ukraine, mais craignant soit d’exiger des sacrifices et d’accepter le risque de la part des électeurs allemands, soit de défier Washington et de diviser l’Europe en défendant fermement un compromis avec la Russie, une succession de gouvernements allemands ont choisi la voie de la moindre résistance : la dépendance continue à l’égard du gaz russe abondant et bon marché, ainsi que l’acquiescement continu aux politiques américaines dont ils avaient été avertis qu’elles étaient extrêmement susceptibles de conduire à un conflit.

Le résultat, amèrement ironique, est qu’une combinaison de politiques allemandes fondées fermement sur la lâcheté politique a maintenant conduit l’Allemagne vers les plus grands dangers auxquels elle a été confrontée depuis la catastrophe de la Seconde Guerre mondiale.

Source : Responsible Statecraft, Anatol Lieven, 25-10-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Marie Colin // 25.11.2022 à 14h31

On « oublie » aussi que pendant 8 ans les bombes (ou autres…) ukrainiennes sont tombées sur le Donbass « russophone » (pour cette seule raison) et que la « reconquête » de la Crimée (dévolue à l’Ukraine en 1954 dans le cadre soviétique) était en ligne de mire à Kiev dès la fin 2021…
On « oublie » le bataillon Azov et les banderistes, activement soutenus par les USA…
On « oublie » les provocations de l’OTAN à l’Est de l’Europe depuis des années, qui bien sûr n’auraient pas dû avoir la moindre conséquence du côté russe…
On « oublie » les accords de Minsk, mis au placard par ceux qui en étaient les garants…

ça en fait des amnésies pour ne rien retenir de l’histoire, non ?

26 réactions et commentaires

  • Jean // 25.11.2022 à 07h45

    Plutôt que : « (…)les médias allemands, les groupes de réflexion et la majeure partie de l’establishment politique semblent complètement acquis à la position des États-Unis et de l’OTAN selon laquelle les pourparlers de paix relèvent entièrement de l’Ukraine. »

    Il faudrait écrire : « (…)les médias allemands, les groupes de réflexion et la majeure partie de l’establishment politique semblent complètement acquis à la position des États-Unis et de l’OTAN selon laquelle les pourparlers de paix sont inacceptables. »

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  • Urko // 25.11.2022 à 07h57

    Les Allemands ont eu un allié indéfectible ces vingt dernières années, la Chine. Le deal semblait simple : les Chinois ouvraient leurs frontières aux produits allemands, et en échange, Berlin s’assurait, via sa vitrine légale de Bruxelles, que les produits chinois pénétreraient sans encombres les marchés de l’Union Européenne, dont la France, l’Italie, l’Espagne etc, par ailleurs tous dotés d’une monnaie artificiellement surévaluée, l’Euro, leur permettant d’importer du made in China à l’envi. Les états membres ainsi trahis par leur « ami » allemand ne protestaient pas tant que les taux d’intérêt bas induits par la monnaie unique les autorisaient à faire du déficit à gogo pour, non pas réinvestir dans des infrastructures, mais subventionner des électeurs friands de « redistribution ». Quant aux États-Unis, ils ne disaient rien non plus car l’Allemagne continuait de leur acheter des matériels militaires et de gérer l’UE pour leur compte, ce qui correspond après tout au rôle qu’ils lui avaient assigné. Mais voilà, l’équilibre ne tient plus : les taux ont monté et même les énarques français, dont les intérêts s’opposent à ceux de leur population, savent que l’Allemagne n’offre plus rien en échange de tous leurs abandons et sacrifices à l’eco-empire germanique, tandis que Washington sait qu’il faut désormais freiner l’ascension chinoise. La duplicité de Berlin trahissant ses voisins de l’UE en faveur de son allié chinois inavoué et de son suzerain américain fâché avec ledit allié inavoué, prend donc fin. Berlin doit choisir son camp. Ce ne sera pas l’Europe.

      +25

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  • Jean // 25.11.2022 à 08h03

    « Un élément clé de l’explication est bien sûr l’horreur de l’invasion russe, ainsi que les destructions et les atrocités qui en ont résulté. »

    A mettre en perspective avec les effroyables conséquences de l’annexion américaine de l’Europe.

    Plutôt que : « La paralysie de la capacité de l’Allemagne à agir en faveur de la paix s’explique en partie par le fait qu’un discours s’est imposé et a été accepté par la plupart des dirigeants (…) »

    Il faudrait écrire : « La paralysie de la capacité de l’Allemagne à agir en faveur de la paix s’explique en partie par le fait qu’un discours est imposé et a été accepté par la plupart des dirigeants (…) »

    L’UE avait le choix entre la soumission à une puissance étrangère conduisant à la ruine et l’indépendance gage de prospérité, elle a choisit la guerre et les poubelles de l’Histoire.

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    • LibEgaFra // 25.11.2022 à 10h34

      « Un élément clé de l’explication est bien sûr l’horreur de l’invasion russe, ainsi que les destructions et les atrocités qui en ont résulté. »

      Bien sûr, on oublie Dresde, Babi Yar et les plus de 25 millions de morts soviétiques. Des détails de l’histoire sans doute…

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Babi_Yar

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      • Velgastriel // 25.11.2022 à 13h34

        Évidemment qu’on « oublie » : La seconde guerre mondiale a pris fin il y a 77 ans ! 3 ou 4 génerations. Les idéologies, les états et les peuples concernés n’ont plus rien à voir. Qu’est ce que votre commentaire signifie au juste ?
        La réalité c’est que des bombes russes tombent sur l’Ukraine aujourd’hui même.

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        • kefran2a // 25.11.2022 à 14h29

          Oubliez ce que vous voulez, l’histoire ne vous apprendra rien …

          « 77 ans plus tard », beaucoup des russes qui étaient enfants à l’époque et qui ont vu leurs familles être massacrées sont encore là, et commémorent MASSIVEMENT le 9 mai, dans la dignité du DEVOIR DE MEMOIRE et de la victoire contre les nazis, pour que « PLUS JAMAIS CA » (vous connaissez ces mots … ?) Enfin pas comme l’ouest qui s’est planqué, a massivement collaboré… (le 8 mai nous sert essentiellement à faire le pont et partir sur la côte quand on a les moyens … … .(tiens quel âge à Vladimir ?…)

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        • Marie Colin // 25.11.2022 à 14h31

          On « oublie » aussi que pendant 8 ans les bombes (ou autres…) ukrainiennes sont tombées sur le Donbass « russophone » (pour cette seule raison) et que la « reconquête » de la Crimée (dévolue à l’Ukraine en 1954 dans le cadre soviétique) était en ligne de mire à Kiev dès la fin 2021…
          On « oublie » le bataillon Azov et les banderistes, activement soutenus par les USA…
          On « oublie » les provocations de l’OTAN à l’Est de l’Europe depuis des années, qui bien sûr n’auraient pas dû avoir la moindre conséquence du côté russe…
          On « oublie » les accords de Minsk, mis au placard par ceux qui en étaient les garants…

          ça en fait des amnésies pour ne rien retenir de l’histoire, non ?

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          • Velgastriel // 25.11.2022 à 15h29

            Je sais tout ça quasiment par coeur. Je ne manque pas de le partager avec ceux qui l’ignorent quand j’en a l’occasion, lorsque le sujet tourne sur l’Ukraine. Ce que vous me répliquez-là fait déjà partie de mon discours.
            Qu’est-ce que les citoyens ukrainiens et russes moyens d’ici et maintenant en ont à faire de Dresde et Babi Yar ?

            « (pour cette seule raison) », les ukrainiens russophones ne sont pas qu’au Donbass, mais seul le Donbass est séparatiste, ça fait quand même au moins deux raisons (sarcasme, je précise).

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            • Larousse // 28.11.2022 à 17h30

              Les peuples sont toujours responsables de leur histoire… Les Ukrainiens vivaient parfois bien, parfois mal à Kiev… beaucoup s’arrangeaient avec la corruption… d’autres partaient travailler en Allemagne et à l’Ouest…. Les faits sont têtus – depuis 1990-91 l’Ukraine a perdu 9 millions d’hb et sans la guerre ! donc visiblement les 7 à 13 000 morts du Donbass (selon la propagande) ils ont montré qu’il n’en avait rien à faire – c’était Peanuts… et ils ont voté pour leurs dirigeants Poroshenko , Zelensky malgré cette perte de 9 millions d’hb….Maintenant…ils ont le choix – poursuivre la guerre pour l’UE et grâce à eux… on aura une Russie affaiblie… et ils auront la chance d’intégrer cette Ue… le seul prix qu’ils doivent payer… c’est la décadence de leur nation originelle pour un espace intégré -ce nouvel ordre européen… Il suffit de regarder le sort de la Yougoslavie… Slovénie, Croatie ne sont plus rien en fait… la Serbie est tellement faible qu’elle se bat quotidiennement pour sa survie…Tout le reste n’est que pure illusion…celui qui dit – situation nouvelle, la guerre aux portes de l’Europe… est menteur imbécile… la guerre avait déjà eu lieu dès les années 90

                +0

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          • Myrkur34 // 27.11.2022 à 04h41

            Tenez voici un petit aperçu de comment on tient un pays et de comment on transforme les gens en zombies et en monstres..

            https://threadreaderapp.com/thread/1513786842398736386.html

              +2

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        • ouvrierpcf // 29.11.2022 à 16h59

          La réalité c’est que les troupes ukrainonazies ont fait 14 000 morts au Donbass depuis 2014 la réalité c’est que François Hollande et la France ont par leur signature garanti un processus de paix aux accords de Minsk II en 2015 ou est Mr Hollande ou est la France ?

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      • RGT // 25.11.2022 à 15h13

        L’horreur de l’invasion russe ainsi que les destructions et les atrocités qui en ont résulté…

        – 1/ Qui a commencé ?

        – 2/ Si les russes s’étaient comporté comme les allemands il n’y aurait sans doute plus d’allemands « natifs » de l’autre côté du Rhin…

        – 3/ Si les russes n’avaient pas mis une branlée mémorable aux troupes nazies les USA ne seraient JAMAIS intervenus en €urope et la majorité de celle-ci désormais partie intégrante du IIIème Reich.

        – 4/ Les polonais, les baltes, les tchécoslovaques, les ukrainiens, les yougoslaves et les autres n’existeraient sans doute plus ayant été remplacés par les « bons aryens » dans un remplacement de population qui effraye actuellement certaines « élites » quand il s’agit de populations musulmanes.

        Qu’on arrête de s’acharner sur les russes. Ils ne sont certes pas des enfants de cœur mais avant l’invasion nazie ils n’avaient aucune velléité de s’étendre à l’extérieur de leurs frontières.

        Et qu’on ne me parle pas de la Finlande, les russes leur ayant proposé un traité de paix pour se protéger contre les nazis, traité qui a été refusé par les « élites » finlandaises qui elles aussi devaient avoir une certaine admiration pour ce qui se passait en Allemagne.

        Les russes ne sont pas des enfants de cœur mais ne sont PAS non plus des anglo-saxons (ou des français) et n’ont JAMAIS construit un empire colonial en envahissant et en massacrant des populations sur toute la planète.

        Par contre, si on tentait de les envahir ils se contentaient de mettre une branlée aux agresseurs et intégraient ces derniers à leur pays en leur permettant de conserver leurs traditions.

        Tout ce qu’ils souhaitent, c’est qu’on leur foute la paix.

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        • gracques // 25.11.2022 à 22h06

          Pas d’impérialisme Russe ?
          Fallait le oser celle là ….. les minorites russes au delà des frontieres rusqes resulten’t du goût des voyages ?
          Qu ils n aient pas massacres leurs ‘indiens’ est une chose….. que l empire des tsars et l URSS ne se soit pas construit sur le glaive en est une autre…..

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          • Urko // 26.11.2022 à 08h30

            Le problème, vous le touchez du doigt, ce sont les « frontières » russes. Quelles frontières pour un pays comme celui-ci ? Ukraine, Pologne, Russie, Prusse orientale : cette « région » n’offre guère de frontières dites naturelles et elles restent mouvantes depuis… ben depuis toujours en fait. Ne s’agit il pas de Catherine Il qui aurait dit que les frontières de l’empire russe allaient jusqu’où les armées russes allaient ? Le Rhin, les Pyrénées, les Alpes, la Manche, ça a du bon (non je ne relance pas la question des Flandres). Quant à savoir ce que Russe signifie quand on sait qu’un sibérien se sent aussi russe qu’un moscovite et qu’un Petersbourgeois ne se considère pas plus russe qu’un Osséte…

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      • Serge Bellemain // 28.11.2022 à 08h44

        Plus près de nous…la guerre d’éclatement de la Yougoslavie, et ses tapis de bombes OTANesques sur les villes!…Mais ces morts là ne comptent pas, c’était pour leur bien que les pays aux valeurs occidentales les ont liquidés, comme ils ont liquidé 500 000 bébés irakiens, plusieurs centaines de milliers de japonais en d’autres temps, des vietnamiens avec des agents chimiques, certes, mais dans la continuité des exactions étatuniennes depuis que ce « pays » existe, en guerre permanente contre qui lui résiste. Quant aux coups d’état, aux révolutions de couleurs, et autres coups tordus de la CIA et de la NED, c’est acceptable par nos « démocrates aux valeurs occidentales »? Il ne faut pas sauver le soldat Ryan…

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  • Thierry Balet // 25.11.2022 à 08h17

    La Russie à toujours respecté et honoré ses contrats. En terme de probité les américains ne peuvent en dire autant. Choisi ton camp……
    Au delà de ça, on achète un bien fondamental là où il se trouve. Habituellement les politiques, quand il font de la politique, ne s’embarrasse pas trop avec la vertu quand il s’agit de leurs intérêts…..
    L’Ukraine et Nordstream resteront un cas d’école en ce qui concerne la soumission des états et des nations.

      +36

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  • José // 25.11.2022 à 09h24

    Voilà un article qui commence bizarrement.
    « On craint de plus en plus que les pénuries d’énergie et les hausses de prix résultant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, des sanctions de l’Union européenne contre la Russie et des coupures de l’approvisionnement en gaz par cette dernière ne conduisent ….  »
    – L’augmentation des prix de l’énergie avait précédé le 24 février 2022 me semble-t-il. La politique de l’UE de privatisation de l’énergie, de l’indexation de l’électricité sur le prix du gaz sont bien sûr à l’origine de cette crise de l’énergie.
    – les pénuries : coupures de l’approvisionnement en gaz par cette dernière… je pensais que l’Europe ne veut plus du gaz russe en mesure de représailles à cette guerre, que déjà auparavant tout a été fait pour retarder Nord-Stream à l’inverse de la Russie qui recherchait des contrats longs de livraison. Aujourd’hui le gazoduc a été saboté…
    Pour le reste le lecteur se fera son opinion. mais quand même « Die Linke (les gauchistes). » ça vaut l’os…..

      +25

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  • RIVIÈRE // 25.11.2022 à 09h44

    Qui vit par l’épée périt par l’épée…. On récolte ce que l’on sème…il n’y a pas de bon vent pour qui ne connaît pas son port … toujours réfléchir avant d’agir…la soumission conduit toujours à la compromission… on paye toujours le tic de ses erreurs … etc,etc,etc….

      +13

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    • vert-de-taire // 25.11.2022 à 10h32

      ça c’est le catéchisme du croyant.

      Et c’est ce que l’on croit aux Etats-Unis, c’est pourquoi l’Empire maintient une force de frappe tous azimuts : la violence armée, la monnaie, Les « services » d’espionnage et d’influence, les médias de masse, …
      … pour se protéger des représailles ..
      On peut dire que pour le moment, la bonne vie des mafieux ne flanche pas.

      Par contre le délabrement autour risque de tout emporter…

        +11

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  • tchoo // 25.11.2022 à 13h26

    Cet article n’explique rien du tout, sur la position allemande clairement suicidaire. La Russie actuelle n’a jamais menacée l’Allemagne, n’a jamais montré de velléités expansionniste et la dépendance allemande au gaz Russe était un équilibre par rapport à la dépendance de l’Allemagne vis à vis de la protection militaire américaine.
    Les Yankees veulent clairement mettre à genou l’Allemagne et tout l’Europe avec par peur de se faire déborder par une trop grande proximité Europe/Russie.
    On ne comprends toujours pas, pourquoi l’Allemagne ( Et la France avec Macron) sacrifient leur propre peuple pour complaire à leur soi disant alliés.

      +30

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    • RGT // 25.11.2022 à 15h34

      « On ne comprends toujours pas, pourquoi l’Allemagne ( Et la France avec Macron) sacrifient leur propre peuple pour complaire à leur soi disant alliés. »

      C’est pourtant facile à comprendre : L’intérêt des dirigeants n’est PAS le bien-être de « leur » population mais leur propre carrière et les profits qu’ils peuvent en retirer.

      Entre la Russie ou la Chine qui ne souhaitent pas intervenir dans les affaires intérieures des autres nations et qui donc ne viennent pas offrir des « plans de carrière » somptueux aux « élites » et les USA qui corrompent tous azimuts, quel est selon vous l’option la plus intéressante pour les dirigeants occidentaux ?

      Et comme bien sûr les « constitutions » des « pays libres et démocratiques » ont gravé dans le marbre le fait que les dirigeants n’ont aucun compte à rendre aux populations et ne risquent strictement rien en cas de haute trahison ne vous étonnez donc pas que tout parte en vrille et qu’à mon avis (qui ne concerne que moi) le bordel semé en Ukraine finira par se traduire par une fièvre (de gilets) jaune qui risque de se propager dans tout l’occident.

      Mais les « élites » s’en foutent, elles pourront demander l’asile politique chez leur corrupteur et pourront vivre dans contrainte des fruits de la corruption qu’elles ont consciencieusement placé dans les paradis fiscaux.

      À mon avis, les citoyens €uropéens vont bientôt vivre ce qu’ont vécu les russes sous le règne du « divin » Eltsine, avec un accroissement exponentiel de la misère, des services sociaux et publics en pleine déliquescence et une chute de l’espérance de vie.

      Les dirigeants actuels russes, chinois, indiens et autres ne sont certes pas idéaux mais au moins il ont sorti les « gueux » de l’égout, ce qui n’est pas le cas des dirigeants occidentaux qui actuellement empêchent les populations de sortir la tête hors de l’eau.

      Camarade, choisis ton camp…

      Perso, je préférerais une vraie démocratie basée sur un système anarchique ÉQUITABLE qui évite qu’une caste ne s’approprie les leviers du pouvoir et toutes les ressources pour son propre profit.

      Équitable veut dire que les plus démunis doivent être favorisés par rapport à ceux qui sont les mieux lotis… Le contraire de ce que nous vivons en ce moment.

        +30

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  • Thierry Balet // 26.11.2022 à 09h32

    L’Allemagne, en bon élève européen a crié avec la meute anti-russe, tout en oubliant qu’on ne crache pas sur celui qui vous nourri. Le gaz russe n’est pas essentiel pour L’Allemagne, il est vital. Le pire, c’est que personne n’a levé le petit doigt après Nordstream ce qui démontre bien la soumission des nations européennes à vous savez qui…..
    Pensez vous vraiment que les USA auraient accepté qu’on leur dicte leur politique énergétique ?
    L’UE à été créé pour que l’on soit plus fort paraît il…..jamais elle n’aura été aussi faible.

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    • Rodler // 26.11.2022 à 11h04

      Très bien dit. Le problème est que les dirigeants européens sont corrompus et les peuples sont résignés. Jusqu’à quand ?

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  • Grd-mère Michelle // 27.11.2022 à 14h11

    Heu… Je pensais que, après 10ans d’agitation intellectuelle, de débats, et d’apport considérable de la part de scientifiques du monde entier, l’idée de se passer des énergies fossiles (d’abord et avant tout en évitant de les consommer « à gogo », stupidement) avait fait son chemin dans la tête des européen-ne-s…
    L’Allemagne (comme le Japon) a perdu la seconde guerre mondiale, et a ensuite été occupée par les vainqueurs, empressés à se faire du blé en la « reconstruisant » à leur manière dispendieuse et insensée et en y « investissant » leurs capitaux tout en tentant de « normaliser » sa manière de vivre en société pour en tirer des bénéfices(notamment en combattant vigoureusement le communisme).
    Son principal problème actuel est aussi celui de tous les pays du monde(comme la Russie, par ex): comment se transformer pour se débarrasser de l’emprise prédatrice du Grand Marché, et pour se consacrer à établir des institutions et des modes de vie qui permettront aux humains qui la peuplent de subsister et se reproduire tout en conservant ses richesses intrinsèques: ses capacités à les nourrir et les abreuver tout-te-s, sa diversité, son « patrimoine » naturel et culturel, et le désir intense de rester une Nation humaine tout en respectant celui des autres (les humains et les vivants de toute sorte).
    Ni l’article, ni la plupart des commentaires, n’évoquent cette impérieuse nécessité.
    Chaque « crise » est aussi une opportunité.

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  • Subotai // 29.11.2022 à 18h39

    Heu… Je m’excuse de vous déranger.
    Quand je lis ça, le titre disant tout : « Dépendante envers Moscou et déférente envers Washington, l’Allemagne se retrouve paralysée »
    je ne peux m’empêcher de me poser des questions.
    Combien de temps-t-elle rester paralysée?
    Réponse: Le temps de dépenser les 100 milliards en armements?
    Ensuite: Contre qui va-t-elle les utiliser?
    Réponse: Revoir l’Histoire depuis Charlemagne…
    De Villiers sur BMFTV : On parle de conscription…

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  • Christian Gedeon // 01.12.2022 à 12h34

    Y a des jours comme ça où on se demande bien ce que les gens ont pu retenir de l’Histoire. La fuhrerin Von der Leyen s’inscrit dans la tendance lourde au drang nach osten obsession germanique depuis…longtemps. Une fois qu’on a compris ça, on a saisi l’essentiel.

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