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29.mars.202129.3.2021 // Les Crises

Derrière la pandémie, l’ombre du dérèglement climatique – par Chris Hedges

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Source : Consortium News, Chris Hedges

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

Il s’agit du plus grand crime contre l’humanité jamais commis. Il est commis sous nos yeux. Et, à quelques exceptions près, nous sommes volontairement conduits comme des moutons à l’abattoir.

(Illustration de M. Fish)

Les deux millions de morts qui ont résulté de la mauvaise gestion de la pandémie mondiale par les élites dirigeantes seront éclipsés par ce qui va suivre. La catastrophe mondiale qui nous attend, déjà intégrée à l’écosystème par l’incapacité à réduire l’utilisation des combustibles fossiles et de l’agriculture animale, laisse présager de nouvelles pandémies plus mortelles, des migrations massives de milliards de personnes désespérées, l’effondrement des rendements agricoles, des famines massives et l’effondrement des systèmes.

La science qui explique cette mort sociale est connue des élites dirigeantes. La science qui nous a prévenus de cette pandémie, et des autres qui suivront, est connue des élites dirigeantes. La science qui montre que l’incapacité à stopper les émissions de carbone entraînera une crise climatique et, à terme, l’extinction de l’espèce humaine et de la plupart des autres espèces, est connue des élites dirigeantes. Elles ne peuvent pas prétendre à l’ignorance. Seulement l’indifférence.

Les faits sont incontestables. Chacune des quatre dernières décennies a été plus chaude que la précédente. En 2018, le Groupe international d’experts sur le changement climatique des Nations unies a publié un rapport spécial sur les effets systémiques d’une hausse des températures de 1,5 degré Celsius. La lecture de ce rapport est très sombre. La hausse vertigineuse des températures – nous sommes déjà à 1,2 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels – est déjà intégrée au système, ce qui signifie que même si nous arrêtions toute émission de carbone aujourd’hui, nous risquerions quand même une catastrophe.

Toute augmentation de température supérieure à 1,5 degré Celsius rendra la terre inhabitable. On s’attend maintenant à ce que la glace arctique et la calotte glaciaire du Groenland fondent, quelle que soit l’ampleur de la réduction des émissions de carbone. Une élévation du niveau de la mer de 7 mètres est ce qui se produira lorsque la glace aura disparu, ce qui signifie que toutes les villes situées sur une côte au niveau de la mer devront être évacuées.

Roger Hallam, cofondateur d’Extinction Rebellion, dont les actes non violents de désobéissance civile de masse offrent la dernière et meilleure chance de nous sauver, l’explique dans cette vidéo :

À mesure que la crise climatique s’aggravera, les restrcitions politiques se resserreront, rendant la résistance publique difficile. Nous ne vivons pas encore dans l’État orwellien qui se profile à l’horizon, un État où tous les dissidents subiront le sort de Julian Assange. Mais cet État orwellien n’est pas loin. Il est donc impératif que nous agissions maintenant.

Les élites dirigeantes, malgré l’effondrement écologique accéléré et tangible, nous apaisent, soit par des gestes sans importance, soit par le déni. Elles sont les instigatrices du meurtre social.

Engels et la condition ouvrière

Le meurtre social, comme l’a noté Friedrich Engels dans son livre de 1845 intitulé « La condition de la classe ouvrière en Angleterre », l’un des ouvrages les plus importants de l’histoire sociale, est intégré au système capitaliste. Les élites dirigeantes, écrit Engels, celles qui détiennent « le contrôle social et politique », étaient conscientes que les dures conditions de travail et de vie de la révolution industrielle condamnaient les travailleurs à « une mort précoce et non naturelle : »

« Lorsqu’un individu inflige à un autre une blessure corporelle telle qu’il en résulte la mort, nous appelons cet acte homicide involontaire ; lorsque l’agresseur savait d’avance que la blessure serait fatale, nous appelons son acte meurtre. Mais lorsque la société place des centaines de prolétaires dans une situation telle qu’ils connaissent inévitablement une mort trop précoce et non naturelle, une mort tout aussi violente que celle par l’épée ou la balle ; lorsqu’elle prive des milliers de personnes des nécessités de la vie, les place dans des conditions où elles ne peuvent vivre – les oblige, par la force de la loi, à rester dans ces conditions jusqu’à ce que survienne la mort qui en est la conséquence inévitable – sait que ces milliers de victimes doivent périr, et pourtant permet que ces conditions subsistent, son acte est un meurtre aussi sûrement que l’acte de l’individu isolé ; un meurtre déguisé, malveillant, un meurtre contre lequel personne ne peut se défendre, qui n’a pas l’air d’être ce qu’il est, parce que personne ne voit le meurtrier, parce que la mort de la victime semble naturelle, parce que l’infraction est plus une omission qu’une action. Mais le meurtre reste un meurtre. »

La classe dirigeante consacre d’énormes ressources pour masquer ce meurtre social. Elle contrôle le récit dans la presse. Elle falsifie la science et les données, comme le fait l’industrie des combustibles fossiles depuis des décennies. Elle crée des comités, des commissions et des organismes internationaux, tels que les sommets des Nations unies sur le climat, pour faire semblant de s’attaquer au problème. Ou bien ils nient l’existence même du problème, malgré les changements spectaculaires des conditions météorologiques.

Les scientifiques avertissent depuis longtemps qu’avec la hausse des températures mondiales, l’augmentation des précipitations et des vagues de chaleur dans de nombreuses régions du monde, les maladies infectieuses propagées par les animaux vont affecter les populations tout au long de l’année et s’étendre aux régions nordiques.

Des pandémies plus virulentes

Le site funéraire de la Covid-19 à Qom, en Iran, le 15 mars 2020. (Mehr News Agency, CC BY 4.0, Wikimedia Commons)

Les pandémies telles que le VIH/SIDA, qui a tué environ 36 millions de personnes, la grippe asiatique, qui a tué entre 1 et 4 millions de personnes, et la Covid-19, qui a déjà tué plus de 2,5 millions de personnes, se propageront à travers le monde sous la forme de souches toujours plus virulentes, dont les mutations échappent souvent à notre contrôle.

L’utilisation abusive d’antibiotiques dans l’industrie de la viande, qui représente 80 % de l’utilisation totale d’antibiotiques, a produit des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques et mortelles. Une version moderne de la peste noire, qui, au XIVe siècle, a tué entre 75 et 200 millions de personnes, anéantissant peut-être la moitié de la population européenne, est probablement inévitable tant que les industries pharmaceutiques et médicales seront configurées pour faire de l’argent plutôt que pour protéger et sauver des vies.

Même avec les vaccins, nous ne disposons pas de l’infrastructure nationale nécessaire pour les distribuer efficacement, car le profit prime sur la santé. Et le pays du Sud sont, comme d’habitude, abandonnés, comme si les maladies qui les tuent ne nous atteindront jamais. La décision d’Israël de distribuer les vaccins Covid-19 à pas moins de 19 pays, tout en refusant de vacciner les 5 millions de Palestiniens vivant sous son occupation, est emblématique de l’étonnante myopie de l’élite dirigeante, sans parler de son immoralité.

Ce qui se passe n’est pas de la négligence. Ce n’est pas de l’ineptie. Ce n’est pas un échec politique. C’est un meurtre. C’est un meurtre parce qu’il est prémédité. C’est un meurtre parce qu’un choix conscient a été fait par les classes dirigeantes mondiales d’éteindre la vie plutôt que de la protéger. C’est un meurtre parce que le profit, malgré les statistiques, les perturbations climatiques croissantes et la modélisation scientifique, est jugé plus important que la vie et la survie humaines.

Les élites prospèrent dans ce système, tant qu’elles servent les dictats de ce que Lewis Mumford appelait la « mégamachine », la convergence de la science, de l’économie, de la technique et du pouvoir politique unifiés en une structure intégrée et bureaucratique dont le seul but est de se perpétuer.

Cette structure, note Mumford, est contraire aux « valeurs qui favorisent la vie ». Mais défier la mégamachine, nommer et condamner son désir de mort, c’est être expulsé de son sanctuaire. Il y a, sans aucun doute, certains au sein de la mégamachine qui craignent l’avenir, qui sont peut-être même consternés par le meurtre social, mais ils ne veulent pas perdre leur emploi et leur statut social pour devenir des parias.

Folie suicidaire

Sur la base commune de Balad, en Irak, des soldats américains montent à bord d’un avion. (U.S. Air Force/Erik Gudmundson)

Les ressources massives allouées à l’armée, qui, si l’on ajoute les coûts de l’administration des anciens combattants au budget du ministère de la défense, s’élèvent à 826 milliards de dollars par an, sont l’exemple le plus flagrant de notre folie suicidaire, symptomatique de toutes les civilisations en déclin qui gaspillent des ressources croissantes dans des institutions et des projets qui accélèrent leur déclin.

L’armée américaine – qui représente 38 % des dépenses militaires mondiales – est incapable de lutter contre la véritable crise existentielle. Les avions de chasse, les satellites, les porte-avions, les flottes de navires de guerre, les sous-marins nucléaires, les missiles, les chars et les vastes arsenaux d’armement sont inutiles contre les pandémies et la crise climatique. La machine de guerre ne fait rien pour atténuer les souffrances humaines causées par des environnements dégradés qui rendent les populations malades et empoisonnées ou qui rendent la vie insoutenable. La pollution atmosphérique tue déjà environ 200 000 Américains par an, tandis que les enfants des villes délabrées comme Flint, dans le Michigan, sont handicapés à vie par la contamination au plomb de l’eau potable.

La poursuite de guerres sans fin et futiles, qui coûtent entre 5 000 et 7 000 milliards de dollars, le maintien de quelque 800 bases militaires dans plus de 70 pays, ainsi que la fraude, le gaspillage et la mauvaise gestion endémiques du Pentagone à un moment où la survie de l’espèce est en jeu sont autodestructeurs.

Le Pentagone a dépensé plus de 67 milliards de dollars rien que pour un système de défense contre les missiles balistiques dont peu de gens pensent qu’il fonctionnera réellement, et des milliards de plus pour une série de systèmes d’armes ratés, dont le destroyer Zumwalt de 22 milliards de dollars. Et, pour couronner le tout, l’armée américaine a émis 1,2 milliard de tonnes de carbone entre 2001 et 2017, soit deux fois la production annuelle des véhicules de tourisme du pays.

Dans dix ans, nous considérerons la classe dirigeante mondiale actuelle comme la plus criminelle de l’histoire de l’humanité, condamnant délibérément des millions et des millions de personnes à mourir, notamment de cette pandémie, ce qui éclipse les excès meurtriers des tueurs du passé, notamment les Européens qui ont perpétré le génocide des peuples indigènes des Amériques, les nazis qui ont exterminé quelque 12 millions de personnes, les staliniens ou la révolution culturelle de Mao. C’est le plus grand crime contre l’humanité jamais commis. Il se commet sous nos yeux. Et, à quelques exceptions près, nous sommes volontairement conduits comme des moutons à l’abattoir.

Ce n’est pas que la plupart des gens ont confiance dans les élites au pouvoir. Ils savent qu’ils sont trahis. Ils se sentent vulnérables et ont peur. Ils comprennent que leur misère est ignorée et sans importance pour les élites mondiales, qui ont concentré des quantités stupéfiantes de richesses et de pouvoir entre les mains d’une petite cabale d’oligarques rapaces.

La rage que beaucoup ressentent d’être abandonnés s’exprime souvent par une solidarité empoisonnée. Cette solidarité empoisonnée unit les personnes privées de leurs droits autour des crimes de haine, du racisme, des actes de vengeance inavoués contre des boucs émissaires, du chauvinisme religieux et ethnique et de la violence nihiliste. Elle favorise les cultes de crise, tels que ceux construits par les fascistes chrétiens, et favorise des démagogues tels que Donald Trump.

Les divisions sociales profitent à la classe dirigeante, qui a construit des silos médiatiques qui alimentent en haine conditionnée les groupes démographiques concurrents. Plus les antagonismes sociaux sont importants, moins les élites ont à craindre. Si ceux qui sont saisis par une solidarité empoisonnée deviennent numériquement supérieurs – près de la moitié de l’électorat américain rejette la classe dirigeante traditionnelle et embrasse des théories du complot et un démagogue – les élites s’accommoderont de la nouvelle configuration du pouvoir, ce qui accélérera le meurtre social.

L’administration Biden ne mènera pas les réformes économiques, politiques, sociales ou environnementales qui nous sauveront. L’industrie des combustibles fossiles continuera à extraire du pétrole. Les guerres ne prendront pas fin. L’inégalité sociale va s’accroître. Le contrôle du gouvernement, avec ses forces de police militarisées d’occupation interne, sa surveillance générale et la perte des libertés civiles, s’étendra. De nouvelles pandémies, ainsi que des sécheresses, des incendies, des ouragans monstrueux, des vagues de chaleur dévastatrices et des inondations, feront des ravages dans le pays, ainsi qu’une population accablée par un système de soins de santé à but lucratif qui n’est ni conçu ni équipé pour faire face à une crise sanitaire nationale.

Un mal collectif

Janvier 2013 : Graffiti attirant l’attention sur l’expulsion lente et brutale de la Favela do Metrô de Rio de Janeiro en vue des Jeux olympiques de 2016 au Brésil. (Catalytic Communities, Flickr, CC BY-NC-SA 2.0)

Le mal qui rend ce meurtre social possible est collectif. Il est perpétré par les bureaucrates et technocrates incolores qui sortent des écoles de commerce, des facultés de droit, des programmes de gestion et des universités d’élite. Ces gestionnaires de systèmes exécutent les tâches incrémentielles qui font fonctionner des systèmes vastes et compliqués d’exploitation et de mort.

Ils collectent, stockent et manipulent nos données personnelles pour quelques entreprises numériques et pour l’État de sécurité et de surveillance. Ils graissent les rouages pour ExxonMobil, BP et Goldman Sachs. Ils écrivent les lois adoptées par la classe politique achetée. Ils pilotent les drones aériens qui terrorisent les pauvres en Afghanistan, en Irak, en Syrie et au Pakistan.

Ils profitent des guerres sans fin. Ils sont les publicitaires des entreprises, les spécialistes des relations publiques et les experts de la télévision qui inondent les ondes de mensonges. Ils dirigent les banques. Ils supervisent les prisons. Ils émettent les formulaires. Ils traitent les papiers. Ils refusent les bons d’alimentation et la couverture médicale à certains et les allocations de chômage à d’autres.

Ils procèdent aux expulsions. Ils appliquent les lois et les règlements. Ils ne posent pas de questions. Ils vivent dans un vide intellectuel, un monde de minuties abrutissantes. Ils sont « les hommes creux », « les hommes empaillés » de T.S. Eliot. « Forme sans forme, ombre sans couleur », écrit le poète. « Force paralysée, geste sans mouvement. »

Ces gestionnaires de systèmes ont rendu possibles les génocides du passé, de l’extermination des Amérindiens au massacre des Arméniens par les Turcs, en passant par l’holocauste nazi et les liquidations de Staline. Ils ont fait rouler les trains. Ils ont rempli la paperasse. Ils ont saisi les biens et confisqué les comptes bancaires. Ils ont fait le traitement. Ils rationnaient la nourriture. Ils administraient les camps de concentration et les chambres à gaz. Ils appliquaient la loi. Ils ont fait leur travail.

Ces gestionnaires de systèmes, qui n’ont reçu aucune formation autre que leur minuscule spécialité technique, n’ont ni le langage ni l’autonomie morale nécessaires pour remettre en question les hypothèses ou les structures dominantes.

Hannah Arendt, dans Eichmann à Jérusalem, écrit qu’Adolf Eichmann était motivé par « une diligence extraordinaire dans la recherche de son avancement personnel. » Il a rejoint le parti nazi parce que c’était un bon choix de carrière. Arendt poursuit :

« Le problème avec Eichmann était précisément que tant de personnes étaient comme lui, et que ces personnes n’étaient ni perverses ni sadiques, qu’elles étaient, et sont toujours, terriblement et effroyablement normales.

Plus on l’écoutait, plus il était évident que son incapacité à parler était étroitement liée à une incapacité à penser, c’est-à-dire à penser du point de vue de quelqu’un d’autre. Aucune communication n’était possible avec lui, non pas parce qu’il mentait, mais parce qu’il était entouré du plus fiable de tous les remparts contre les mots et la présence d’autrui, et donc contre la réalité en tant que telle. »

Le romancier russe Vassili Grossman, dans son livre Forever Flowing, a observé que « le nouvel État n’avait pas besoin de saints apôtres, de bâtisseurs fanatiques et inspirés, de disciples fidèles et dévoués. Le nouvel État n’avait même pas besoin de serviteurs – seulement de commis. » Cette ignorance métaphysique alimente le meurtre social.

Nous ne pouvons pas assimiler émotionnellement l’ampleur de la catastrophe imminente et n’agissons donc pas.

Dans Shoah, le documentaire de Claude Lanzmann sur l’Holocauste, ce dernier interroge Filip Müller, un Juif tchèque qui a survécu aux liquidations à Auschwitz en tant que membre du « détachement spécial ».

« Un jour de 1943, alors que j’étais déjà au crématorium 5, un train en provenance de Bialystok est arrivé. Un prisonnier du détachement spécial a vu dans la salle de déshabillage une femme qui était l’épouse d’un de ses amis. Il est sorti et lui a dit : « Tu vas être exterminée. Dans trois heures, vous serez en cendres. » La femme l’a cru parce qu’elle le connaissait. Elle a couru partout et a prévenu les autres femmes. « On va nous tuer. On va nous gazer. » Les mères portant leurs enfants sur leurs épaules ne voulaient pas entendre ça.

Ils ont décidé que la femme était folle. Ils l’ont chassée. Alors, elle est allée voir les hommes. En vain. Non pas qu’ils ne l’aient pas crue. Ils avaient entendu des rumeurs dans le ghetto de Bialystok, ou de Grodno, et ailleurs. Mais qui voulait entendre ça ? Quand elle a vu que personne ne voulait l’écouter, elle s’est griffée tout le visage. Par désespoir. Sous le choc. Et elle a commencé à crier.

Comment résistons-nous ? Pourquoi, si ce meurtre social est inévitable, comme je le crois, nous battons-nous même contre lui ? Pourquoi ne pas céder au cynisme et au désespoir ? Pourquoi ne pas nous retirer et passer nos vies à tenter de satisfaire nos besoins et nos désirs personnels ? Nous sommes tous complices, paralysés par la force écrasante de la mégamachine et liés à son énergie destructrice par les créneaux qui nous sont attribués dans sa machinerie massive.

Pourtant, ne pas agir, et cela signifie mener des actions massives et soutenues de désobéissance civile non violente pour tenter de briser la mégamachine, c’est la mort spirituelle. C’est succomber au cynisme, à l’hédonisme et à l’engourdissement qui ont transformé les gestionnaires de systèmes et les technocrates qui orchestrent ce meurtre social en rouages humains. C’est renoncer à notre humanité. C’est devenir un complice.

Albert Camus écrit que « l’une des seules positions philosophiques cohérentes est la révolte. C’est une confrontation constante entre l’homme et son obscurité. Elle n’est pas une aspiration, car elle est dépourvue d’espoir. Cette révolte est la certitude d’un destin écrasant, sans la résignation qui devrait l’accompagner. »

« Un homme vivant peut être asservi et réduit à la condition historique d’objet, prévient Camus. Mais s’il meurt en refusant d’être asservi, il réaffirme l’existence d’un autre type de nature humaine qui refuse d’être classé comme objet. »

La capacité d’exercer une autonomie morale, de refuser de coopérer, de détruire la méga-machine, nous offre la seule possibilité qu’il nous reste d’accéder à la liberté personnelle et à une vie qui ait un sens. La rébellion est sa propre justification. Elle érode, même imperceptiblement, les structures de l’oppression. Elle entretient les braises de l’empathie et de la compassion, ainsi que de la justice. Ces braises ne sont pas insignifiantes.

Elles maintiennent en vie la capacité d’être humain. Elles maintiennent en vie la possibilité, aussi faible soit-elle, que les forces qui orchestrent notre meurtre social puissent être arrêtées. La rébellion doit être embrassée, enfin, non seulement pour ce qu’elle accomplira, mais pour ce qu’elle nous permettra de devenir. C’est dans ce devenir que nous trouvons l’espoir.

Chris Hedges est un journaliste lauréat du prix Pulitzer qui a été correspondant à l’étranger pendant 15 ans pour le New York Times, où il a occupé les postes de correspondant en chef du Moyen-Orient et des Balkans. Il a auparavant travaillé à l’étranger pour le Dallas Morning News, le Christian Science Monitor et NPR. Il est l’hôte de l’émission « On Contact » de RT America, nominée aux Emmy Awards.

Source : Consortium News, Chris Hedges- 03/03/2021

Traduit par les lecteurs du site Les Crises

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Commentaire recommandé

Darras // 29.03.2021 à 08h07

Je pourrais facilement démonter point par point ce pamphlet fiévreux.
Quand des gens qu’on a connu raisonnables et cartésiens tombent dans le délire mystique.
Comme le parent inquiet qui voit son enfant se radicaliser, nous voyons nos amis de l’esprit prendre des chemins inquiétants. Onfray le décrit trés bien.
Pas de démonstration, pas de faits et preuves indiscutables. Des éléments non consensuels, des glissements sémantiques, des mises en relation douteuses, des causes à effets stupefiants de liberté, et surtout ce ton, fiévreux, exalté, péremptoire.
Cette époque m’inquiète, enfermisme, réchauffisme(on remarque que ce sont souvent les mêmes) , veganisme, wokenisme, anti-trumpisme pathologique( on remarquera que ce sont encore souvent les même), indigenisme, racialisme, islamisme, il n’y a plus de réflexion, de discussion, d’argumentation, il y a les professions de fois indiscutables, les fatwas, les impératifs et les interdits.
Besoin d’un nouveau sacré?
Encore un peu et bientôt tout ce petit monde va rêver fagots et autodafés.
Quel créve cœur.
Préparons nous où nous serons encore emportés dans un de ces spasmes(pets?) de l’Histoire.

41 réactions et commentaires

  • Sandrine // 29.03.2021 à 07h31

    La rébellion ne commence-t-elle pas pas le refus d’aider les dirigeants à « aplanir les courbes », pour que ça passe inaperçu ou presque ? Aplanir la courbe en soit est une stratégie criminelle : ne pas le voir c’est refuser de voir la vérité en face.
    Car aplanir la courbe, c’est en réalité augmenter le nombre de morts, le nombre de morts collatéraux, ceux qui mourront plus tard, d’une cause mal définie et que donc on ne verra pas, on ne comptabilisera pas.

      +9

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    • LibEgaFra // 29.03.2021 à 07h59

      Nous sommes en guerre a dit l’autre. Le seul problème, c’est que la guerre qui est menée l’est contre la population et pas contre le virus. La guerre contre la Russie est aussi plus importante que la guerre contre le virus.

        +14

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  • LibEgaFra // 29.03.2021 à 07h36

    « Les deux millions de morts qui ont résulté de la mauvaise gestion de la pandémie mondiale par les élites dirigeantes seront éclipsés par ce qui va suivre. »

    Les deux millions de morts de la pandémie ont déjà éclipsé les millions de morts des guerres de l’impérialisme occidental en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Ukraine, Yémen. Pas grave, ce sont des « bougnoules », n’est-ce pas, et ces pays sont loin, très loin des pays de l’ « Occidant ».

      +9

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  • Darras // 29.03.2021 à 08h07

    Je pourrais facilement démonter point par point ce pamphlet fiévreux.
    Quand des gens qu’on a connu raisonnables et cartésiens tombent dans le délire mystique.
    Comme le parent inquiet qui voit son enfant se radicaliser, nous voyons nos amis de l’esprit prendre des chemins inquiétants. Onfray le décrit trés bien.
    Pas de démonstration, pas de faits et preuves indiscutables. Des éléments non consensuels, des glissements sémantiques, des mises en relation douteuses, des causes à effets stupefiants de liberté, et surtout ce ton, fiévreux, exalté, péremptoire.
    Cette époque m’inquiète, enfermisme, réchauffisme(on remarque que ce sont souvent les mêmes) , veganisme, wokenisme, anti-trumpisme pathologique( on remarquera que ce sont encore souvent les même), indigenisme, racialisme, islamisme, il n’y a plus de réflexion, de discussion, d’argumentation, il y a les professions de fois indiscutables, les fatwas, les impératifs et les interdits.
    Besoin d’un nouveau sacré?
    Encore un peu et bientôt tout ce petit monde va rêver fagots et autodafés.
    Quel créve cœur.
    Préparons nous où nous serons encore emportés dans un de ces spasmes(pets?) de l’Histoire.

      +32

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    • Brigitte // 29.03.2021 à 10h33

      Darras, votre critique est juste mais attention à ne pas tomber dans le panneau inverse.
      Il est clair qu’une mouvance idéologique plutôt à gauche, cherche et d’ailleurs a trouvé son nouveau cheval de bataille: l’écologisme. C’est le « jackpot » puisque par définition toutes (ou presque) les activités humaines touchent la nature. Cette dernière n’aimant pas le vide, l’écologisme la remplit d’une série de commandements en « isme » qui définissent les contours de cette nouvelle idéologie.
      Pour autant, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et la laisser s’approprier des valeurs que d’autres peuvent défendre tout aussi bien, voire mieux.
      Ne pas perdre de vue que quand la nature souffre c’est nous qui souffrons.
      Il ne faut pas non plus voir des « isme » là où il n’y en a pas. L’ enfermisme par exemple, c’est quoi?
      Les adeptes de l’écologisme devraient être satisfaits que la nature reprenne ses droits et éclaircisse nos rangs….
      L’enfermisme n’est-il pas la résultante de notre individualisme forcené, qui nous empêche de gérer cette crise sanitaire efficacement de façon collective?
      Le problème avec les « isme » c’est qu’on en arrive toujours aux extrémismes qui s’affrontent. Ce processus est en général mortifère comme chacun sait.

        +7

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      • Darras // 29.03.2021 à 13h01

        Désolé, mais ma réponse, laborieuse et chronophage a été modérée. Pourquoi? Je ne sais pas. Sic transit…

          +5

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      • Hippocampe // 29.03.2021 à 20h08

        Autrefois, la droite défendait le revenu et les privilèges, la gauche la culture et la connaissance, éventuellement contre soi (le doute). Tout s’est inversé: la gauche ne défend plus que qu’un universalisme de pacotille, coupé de toutes racines, et une science « au service » (sanitaire, climat etc.), rigide. La droite aussi a changé de cheval de bataille; elle défend la culture (incroyable!) et une certaine attention aux classes pauvres (Trumpisme, Fordisme? ). Quant à l’écologisme, loin de « défendre » la nature ou le milieu, il ne défend plus que la réaction la plus extrême. Qui va dénoncer le caractère super réactionnaire des écolos.

          +9

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        • gracques // 31.03.2021 à 06h38

          Bien sur !
          Lle changement climatique d’origine anthropique , comme la 6 eme extinction d’origine tout aussi anthropique sont de gauche .
          Et tous ces les scientifiques qui décrivent tout ceci sont devoyes , mais heureusement que nous avons ici des esprits éclairés et forts qui rétablissent la raison …. sans blague ?

          Que l’article soit aproximatif et apocalyptique , soit , un style littéraire comme un autre et pas celui qui me paraît le’plus efficace en l’occurrence . Mais en gros , ce qu’il, dit est parfaitement valide par nos connaissances les plus objectives et admises par les millieux scientifiques….. après comme tout bénéficiaire du monde tel qu’il va on peut nier l’évidence au nom du ‘doute’ , de la ‘raison’ qui habillent si’bien l’aveuglement …. mais votre inertie conduirà vos enfants à se conduire en loups pour survivre .

            +3

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          • Hippocampe // 31.03.2021 à 09h50

            Un constat ne contient pas sa réponse, automatique et obligatoire, en dépit de la propagande écologiste.

              +0

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    • Bats0 // 29.03.2021 à 10h47

      @Darras : « inch’Allah » ; c’est ce que vous aviez exprimez l’autre jour, face à une probable contagion de la Covid-19.
      Il est bien là le réel problème, c’est que vous comme beaucoup de vos semblables, soit, s’en remettent en un Dieu, soit au destin, mais surtout ne pas toucher à mon petit confort, ma petite liberté, et mes croyances.

      Je vais faire court : c’est trop tard en effet pour changer radicalement, la tendance climatique, le comportement des virus présents et à venir, mais ce qui est possible, enfin si nous le désirons vraiment, en changeant juste un tout petit peu nos comportements, nous pouvons changer les tendances de ces catastrophes naturelles qui touchent notre vie de tous les jours; mais voilà, contrairement au libéralisme, qui promeut plus de liberté personnelle, il faut penser à respecter la liberté pour tous ceux qui nous entourent et qui dans son ensemble constitue l’humanité.

      Mais peut-être que même ce petit geste est trop difficile à effectuer, car on est trop absorber à la préservation de nos acquis…

        +9

      Alerter
      • Darras // 29.03.2021 à 12h01

        Qu’est ce qui vous permet d’affirmer que je suis mu par mon  » petit confort »? Par mes « petites habitudes »? Et mon « petit » égoïsme tant qu’à faire?
        Et en quoi VOTRE croyance devrait m’obliger à agir selon VOS exigences?
        Vous trouvez ça raisonnable? Vraiment?

          +10

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        • Hippocampe // 29.03.2021 à 20h18

          De toutes façons, ce n’est pas en ajoutant « petit » partout qu’on arrivera à dénigrer ces valeurs. Le confort peut être généreux, quant à l’habitude, Chateaubriand disait à la fin de sa vie « si je devais choisir une seconde vie, je choisirais l’habitude ». Ce n’est donc pas rien. Il faudrait inventer des expressions comme: votre « petite tolérance », votre « petit progrès », vos « mesquins changements », votre « minuscule absence de croyance » pour décrire en réalité le bas-du-frontisme des soi-disant progressistes

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          • gracques // 31.03.2021 à 06h45

            Écoutez , et sans insulte
            Changement climatique d’origine humaine , il y a !
            Extonction massive des especes il ya
            Le nier , c’est faire passer ses croyances au dessus du savoir de ceux qui étudient la chose …. réfléchissez deux seconde à ça , avant de brandir ‘la raison’ .
            Le pire c’est que ces deux phénomènes sont actuellement visible par tout un chacun , comment encore le nier ou nier sont origine ?

            Maintenant deux choses , pourquoi certains freinent des 4 fers ces évidences et que faire face à ces deux conséquences de notre mode de vie.
            Le reste est vain.

              +2

            Alerter
            • Darras // 31.03.2021 à 13h54

              Croyance, croyance.
              J’ai entendu sur la tête au carré de France Inter un des plus grands spécialistes français de biologie et zoologie et il niait catégoriquement qu’on soit déjà dans une extinction de masse, il dit qu’on là risque, pas qu’on y est.
              Il en va de même sur le réchauffement et l’aspect anthropique de celui ci.
              Ce que vous dites indiscutable est tout à fait discutable.
              Il y a un peu plus d’un siècle, il y avait des gens qui garantissaient scientifiquement que l’homme blanc était supérieur aux noirs. Indiscutable.
              Arago affirmait scientifiquement que passer dans un tunnel en train allait tuer les passagers.
              Il y avait aussi l’inulectabilite scientifique du communisme.
              Affirmer péremptoirement ne fait pas une vérité.

                +1

              Alerter
    • Morne Butor // 29.03.2021 à 18h26

      Répondre à un pamphlet par un autre pamphlet, le votre ci-dessus, ne va pas permettre la discussion et une réflexion très indispensable.
      Le pamphlet de Chris Hedges a au moins le mérite de rappeler des faits bien connus et réels. Et ces faits vous ne pourrez pas les « démonter » comme vous le dites. Ce pamphlet nous questionne et il le fait plutôt bien. L’hystérie sous-jacent est, il me semble, très justifiée. Je pourrais moi-même y joindre d’autres interrogations. Par exemple, pourquoi une action concertée (quasi) mondiale fut possible pour « réparer » le trou dans la couche d’ozone, alors que rien ne bouge pour atténuer le réchauffement global en cours, réchauffement scientifiquement démontré quoi que certains prétendent. Et Chris Hedges apporte un début de réponse, même s’il ne fut pas le premier à l’évoquer : la menace est telle qu’elle nous paralyse et empêche toute action sérieuse. Les Cassandre alertent, mais qui est prêt à les entendre ? pas encore suffisamment de monde malheureusement. Et plus le temps passe, et moins il sera possible d’agir efficacement. Il nous faudrait donc plus de Cassandre, beaucoup plus…

        +8

      Alerter
      • Bouddha Vert // 29.03.2021 à 23h31

        Pourquoi? Parce que remplacer les CFC pour leur usage ne comportait aucune difficulté technique et financière, donc on l’a fait!
        Concernant le réchauffement par les GES, il est le fait de pas moins de 80% de nos usages énergétiques et nous ne disposons pas d’alternatives techniques offrant les mêmes services, loin s’en faut… et pas suffisamment d’humains prêts à accepter les conséquences sur leur propre vie.
        Hedges, à mon sens, jette trop exclusivement la pierre sur la technostructure alors qu’avec un pourcentage de la population suffisamment motivée pour organiser les changements, les politiques finiraient par suivre.
        Son discours, en creux, laisse entendre que la population serait comme un troupeau de moutons mal dirigé du fait de son berger!
        La situation est évidemment plus tragique.

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        Alerter
    • Lois-economiques // 31.03.2021 à 11h18

      « Je pourrais facilement démonter point par point ce pamphlet fiévreux. »
      Je ne le pense pas.
      Ce que dit cet article est conforme à la réalité et le nier est simplement un déni de la réalité.
      Déni qui fait de vous un complice objectif du désastre qui s’annonce.
      Terrible constat mais que dire d’autre devant le déni ?

        +3

      Alerter
    • lois-economiques // 31.03.2021 à 16h48

      « Je pourrais facilement démonter point par point ce pamphlet fiévreux. »
      Je ne le pense pas.
      Ce que dit cet article est conforme à la réalité et le nier est simplement un déni de la réalité.
      Déni qui fait de vous un complice objectif du désastre qui s’annonce.
      Vous ne citez aucune référence donnez au moins votre référence de l’émission de France Inter, je serais curieux de recouper les dires de cet « éminent » biologiste qui est en contradiction avec tout ce que l’on peut lire et entendre de sources fiables.

      Il y a des personnes lucides dans notre Monde, dont Chris Hedges fait incontestablement parti tout comme Philippe Bihouix, Frédéric Lordon ou Yves Cochet.
      Vous en n’êtes pas.

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      Alerter
    • Fabrice // 03.04.2021 à 16h59

      Hum pas de preuve vous dites ? que le dérèglement climatique ne posera pas des problèmes de santé, je suppose que vous douterez des éléments publiés par le CNRS comme des affirmations non scientifiques ?

      https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-changement-climatique-mauvais-pour-la-sante

      ou autres articles :

      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/question-de-la-semaine-la-fonte-du-permafrost-est-elle-une-menace-pour-l-humanite_142207

      vous même vous tombez dans le confusionnisme, mélangeant tout et son contraire pour faire oublier que vous affirmez sans rien prouver ni argumenter.

        +0

      Alerter
  • LibEgaFra // 29.03.2021 à 08h14

    « Nous ne pouvons pas assimiler émotionnellement l’ampleur de la catastrophe imminente et n’agissons donc pas. »

    Tout ça parce que des occidentaux sont frappés par la pandémie, les pauvres chéris. Parce que les catastrophes qui frappent les autres, elles, elles sont parfaitement « assimilées émotionnellement » que ce soient les guerres ou d’autres maladies qui n’intéressent pas les labos parce que les pauvres ne peuvent pas payer (malaria par exemple).

      +6

    Alerter
    • Maurice Sachs // 29.03.2021 à 14h51

      que les pauvres ne peuvent pas payer (malaria par exemple)….Et bien non. Le meilleur spécialiste de la malaria est un Camerounais.

      Le problème de la malaria est très complexe et contrairement a ce qu vous affirmez il y a des sommes considérables dépensées pour tenter de trouver un vaccin, bon marché. Oui je vous l’accorde l’essentiel provient de la Fondation de Bill Gates, un affreux capitaliste qui sur ce sujet ne ménage pas ses efforts.

      Vous n’êtes pas un Occidental ?

        +2

      Alerter
  • Darras // 29.03.2021 à 08h30

    Caractéristique de cet état d’esprit, l’apothéose du terrible exemple des chambres à gaz. Tout y est.
    Le sujet horrible et dramatique à même de secouer tout être émotionnellement constitué est fait pour en appeler à l’émotion, pas à la raison.
    Ce sujet , la mort dans les chambres à gaz, est moralement en béton, le discuter même vous met invariablement dans la catégorie des sal…ps. Diabolisation du contradicteur.
    Et encore, il est question de foi pas de raison. On a dit à cette dame une chose qu’elle répéte, et ces gens terrifiés, responsables de leurs enfants dans leur bras, devraient la croire sur parole et affronter la mort immédiate des mitraillettes des gardes et des dents de leurs chiens. Pilger le dit bien, il aurait fallu la croire sur parole. La croire.
    La foi, pas la raison.
    Émotion, diabolisation, foi.
    Pilger, Pilger, reprends toi.

      +7

    Alerter
    • Sandrine // 29.03.2021 à 10h03

      Oui, évidemment, le parallèle avec les chambres à gaz peu sembler un peu « éculé »…
      Et pourtant….quand je vois que le vol et le recel de vol d’œuvre d’art sont maintenant considérés comme des crimes contre l’humanité (imprescriptibles du coup et se transmettent de génération en génération…)…. je me dit que l’incurie pour le réchauffement climatique pourrait quand même a minima être qualifiée comme tel, lui aussi.
      Et de même la stratégie du confinement-déconfinement-re confinement (car celle-ci ne vise nullement à protéger la santé des populations ni à épargner les plus faibles -contrairement à ce que cherche à nous faire croire le théâtre médiatique- mais plutôt à faire en sorte que la « casse » ne se voie pas trop… un peu ce qu’ont fait les nazis avec leurs camps planqués à l’est, loins des yeux occidentaux, tiens, d’ailleurs)

        +2

      Alerter
      • Bouddha Vert // 29.03.2021 à 23h38

        « le vol et le recel de vol d’œuvre d’art sont maintenant considérés comme des crimes contre l’humanité »?

        C’est une image, une impression ou un fait?

          +1

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        • Sandrine // 30.03.2021 à 12h28

          Un fait évidemment ( c’est assez récent ça date de quelques années)
          https://www.revueconflits.com/afrique-terrorisme-crime-contre-l-humanite/

          En soi l’idée de criminaliser le recel de crime contre l’humanité est intéressante. Mais limiter cela aux vol d’œuvre d’art est un peu bizarre, je trouve.
          https://www.liberation.fr/france/2009/10/13/recel-de-crime-contre-l-humanite_587331/

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          • Bouddha Vert // 30.03.2021 à 21h55

            Grand merci pour vos liens.
            Je n’ai pas eut accès à l’entièreté du premier et avec le second je n’ai pas plus trouvé matière à entendre votre affirmation, je reste donc dubitatif!!

            Si cela s’avérait quand même être le cas, alors j’admets volontiers que criminaliser de manière imprescriptible le recel d’œuvre d’art sans condamner les écocides semble pour le moins incompréhensible.
            Cordialement

              +2

            Alerter
    • sergeat // 29.03.2021 à 11h14

      Il est vrai que le million de mort à Leningrad n’intéresse personne hors la Russie,même chose pour les massacres japonais en Chine,pareil pour la destruction de nos industries par les allemands et les américains en 39-45,sans parler de nos jours la destruction par Macron de notre économie au nom du Covid pour le transformer en province de l’UE sous leadership allemand.

        +10

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      • Darras // 29.03.2021 à 11h32

        D’ailleurs si vous parcourez un peu YouTube, vous verrez que la mode est aux « pauvres héroïques SS qui défendaient vaillamment l’Occident contre la horde barbare soviétique »
        Ou encore au « martyr des pauvres prisonniers Allemands des barbares soviétiques »( 300 000 mort contre 5 millions de prisonniers soviétiques assassinés par les civilisés Allemands » ou encore  » les horribles viols systematiques des Allemandes par les barbares sovietiques » ( en oubliant les millions de viols commis en URSS par les Allemands et les 10000000 et plus de civils assassinés. Or les témoins oculaires neutres de l’époque, prisonniers ou STO Français, décrivent la mise en place extrêmement rapide de police militaire féminine Russe pour éviter ça.

          +9

        Alerter
        • gracques // 31.03.2021 à 06h52

          Un point pour vous ! La mémoire flanche c’est vrai.
          Mais elle trahi aussi parfois , je suis d’une génération ou on se souvenait que Katyn était une horreur nazi …..
          Avant d’être detrompes.

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  • pseudo // 29.03.2021 à 09h53

    je refuse de croire à la promesse des systèmes croissantistes qui nous vendent monts et merveilles sans fin renouvelée. Je ne crois pas à leurs lendemain chantant, ni à leurs plaisirs d’un moment. Je sais car je vois de mes yeux qu’ils n’hésitent pas à tuer, empoisonner, emprisonner, exploiter, voler, mentir pour satisfaire à leurs désirs, leurs impératifs, leurs dissonances cognitives. Je sais que je ne veux pas de leurs plaisirs éphémère car je comprends qu’ils ne cherchent pas à me combler mais à susciter en moi le manque et le vide d’une expérience à renouveler. Je sais qu’ils ne sont pas le malin mais qu’ils font le mal, emprisonnés dans leurs propres turpitudes, incapable de de prendre la décision de faire ce qu’il faut, l’individu préfère se réfugier dans la perpétuation de pratique dont ils connaissent mieux que moi les conséquences. Je ne crains pas leurs sanctions car je sais déjà le sort qu’ils me réservent. Je n’hésites plus, j’ose affirmer l’urgence car je sais que chaque jour qui passe est une occasion manquée de prévenir la catastrophe qui s’annonce.

      +12

    Alerter
    • Darras // 29.03.2021 à 11h17

      Et voilà, je crois, je crois, je sais, je sais, je ne crois pas, je ne crains pas.
      On est carrément dans le Credo.
      Pour faire bonne mesure, vous auriez dû rajouter » et dans l’ombre de la vallée… ».

        +3

      Alerter
      • El Hierro // 29.03.2021 à 23h02

        @Darras , vous avez mal lu …
        Il fallait lire le texte de @pseudo : « je ne crois pas, et je sais car je vois »

        Et si je suis d’accord sur votre énoncé  » il n’y a plus de réflexion, de discussion, d’argumentation, il y a les professions de fois indiscutables, les fatwas, les impératifs et les interdits », je ne suis pas sûr de qui vous visez.

        Il fallait éliminer Khadafi, El Assad, Hussein, Milosevitch, il faut sauver Skripal et Navalny, mais pas Assange. Et j’en passe pour éviter la censure.

          +2

        Alerter
  • Dominique Gagnot // 29.03.2021 à 11h24

    Comprendre l’Arnaque capitaliste, Imaginer le système d’Après ! : http://bit.ly/capitalisme
    Extrait :
    « Après le risque que les peuples prennent le pouvoir, il y a celui des perturbations de la nature, et de la raréfaction de ses ressources :
    Les plus riches sont maintenant confrontés aux désastres écologiques, conséquence de cette financiarisation qui a poussé à faire n’importe quoi pour « faire de l’argent ».
    La disparition d’un grand nombre des habitants de la planète leur permettrait de limiter l’empreinte écologique et de disposer de l’ensemble des ressources.
    Nous étrangler économiquement, détruire nos moyens d’existence, nous pousser au désespoir, et déclencher des conflits mortifères pourraient offrir une solution. (ndlr : écrit bien avant la covid 19)
    Il ne s’agit pas là de procès d’intention, mais de constater une logique implacable… »
    __________________________
    Le pouvoir est dans la propriété des ressources premières.
    La question qui se pose alors est :
    Qui doit les détenir et pour en faire quoi ?… »

      +6

    Alerter
  • BOURGIN // 29.03.2021 à 11h49

    La terre perd la boule
    Et fait sauter ses foules
    Voici finalement
    Le grand le grand
    Voici finalement
    Le grand chambardement

    Un grain de sable explose
    Un grain c’est peu de choses
    Mais deux mais dix mais cent
    Ça c’est intéressant

    Voyez messieurs mesdames
    Dans l’univers en flammes
    Entre les hommes-troncs
    La danse des neutrons

    C’est l’atome en goguette
    Le ping-pong des planètes
    La lune fait joujou
    Et met la terre en joue

    C’est la grande escalade
    Les monts en marmelade
    Sous le rayonnement
    Du grand du grand
    Sous le rayonnement
    Du grand chambardement

    Place pour le quadrille
    Des fusées des torpilles
    Ce soir c’est le grand bal
    La « der des der » globale
    Oyez les belles phrases
    La Chine table rase
    Se crêpant le chignon
    A coups de champignons

    Sur les montagnes russes
    Passées au bleu de Prusse
    Les bons gars du Far-West
    Ont bien tombé la veste

    Regardez qui décide
    Ce joyeux génocide
    Qui dirige vraiment
    Le grand chambardement

    Ciel ! Ce sont les machines
    Les machines divines
    Qui nous crient en avant
    En langue de savant

    Que les calculatrices
    Sur le feu d’artifice
    Alignent leurs zéros
    Comme des généraux

    Elles ont fait merveille
    Bravo pour ces abeilles !
    Qu’on décore à cette heure
    Le grand ordinateur !

    Nous finirons la guerre
    Avec des lance-pierres
    Si nous vivons demain
    Nous en viendrons aux mains

    Si nous vivons demain
    Nous en viendrons aux mains
    (Paroles de la chanson Le Grand Chambardement par Guy Béart)

      +7

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  • Paul // 29.03.2021 à 19h15

    dans quel monde vit-on ?
    allez, j’ose, même si la sans c’est sur; passera facilement par là.
    Excellent rappel BOURGIN
    aujourd’hui, comme dans « 1984 » l’histoire est réécrite chaque jour qui passe. On ne peut plus écrire de simple constat ou réalité. Comme dans 1984, c’est éffacé, instantannément ou dans les heures, semaines qui suivent.
    Le sang contaminé a existé ? Le nuage de tchernobil a existé ? Les scandales médiator / prothèses, etc ont existé ?
    Aujourd’hui, on a ; et on laisse mourir les gens. Restez chez vous, prenez du doliprane et attendez que ça se passe. Hier, on disait même (veran) ne prenez pas d’anti inflamatoire, c’est dangeureux. creuvez tranquillement sans bruit chez vous.
    Demain, il sera répété que tout cela n’a jamais existé.
    Quand je vois Irène Frachon qui se bat depuis des années devant cette vérité « scientifique » pourrie jusqu’à la moelle.  » un laboratoire pharmaceutique qui promeut sciement des poisons » condamné à 300000 euro….

    Révoltant ? Non. IGNOBLE !
    et c’est ça notre société

    Oui, l’article ci dessus va loin, c’est grave de dire que nous serions dans la douche de l’holocoste.
    Mais nous y sommes. On attend tranquillement la douche qui va nous nettoyer.

      +5

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  • Paul // 29.03.2021 à 20h19

    pour completer,

    ils l’ont même écrit dans les années 80
    faites une recherche « Georgia Guidestones »
    « (1) Maintenez l’humanité en dessous de 500 millions d’individus
    (2) Guidez la reproduction intelligemment
    (3) Unissez l’humanité avec une nouvelle langue mondiale.

    ce fameux « gouvernement mondial » annoncé dont on se fait traiter de compl…. alors que toutes nos vedettes y font référence.
    aujourd’hui la france se gere avec mc kinsey , ce cabinet qui a fait la campagne presidentielle de macron… https://www.consultancy.uk/news/2419/cia-pays-mckinsey-10-million-in-fees-for-reorganisation

    qui gouverne la France ?

      +4

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  • Paul // 29.03.2021 à 20h29

    attali, mitomane ou imposteur, celui cité dans le film H_U, celui dont on n’a pas le droit de parle et qui a menti effrontément dans un reportage style reystat

    voir les détail sur un site tiers, car supprimer ayeurs
    https://crowdbunker.com/7UMO9p0c6Cg

      +2

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  • Paul // 30.03.2021 à 08h14

    qui gouverne la France
    qui gouverne le monde ?

    qui ne veut pas que l’on utilise un va x in russe ?
    qui ne veut pas soigner ?

    non, non, ça n’est pas un complot

    «En raison de violations répétées de nos réglementations, nous avons bloqué la page pendant 30 jours pendant lesquels elle ne sera qu’en mode lecture», a indiqué un porte-parole de Facebook à l’AFP, au sujet de la page sur le réseau social du président du Venezuela, Nicolas Maduro.
    En cause : une vidéo dans laquelle le président socialiste faisait l’éloge du médicament Carvativir, dont l’efficacité contre le Covid-19 n’a pas encore été démontrée par des études médicales, indique Facebook. »

    tiens, ailleurs , on soigne et beaucoup ne veulent pas que ça se sache ?

    mais ne vous inquietez, ils travaillent pour notre bien :
    Réunis en commission mixte paritaire, députés et sénateurs ont trouvé un accord en vue d’adopter sous peu la controversée proposition de loi sur la Sécurité globale portée par le gouvernement. L’article 24 qui a cristallisé les débats a été réécrit.

    Députés et sénateurs sont parvenus le 29 mars à un accord sur la proposition de loi LREM controversée sur la Sécurité globale, qui va pouvoir être adoptée définitivement sous peu, selon sources parlementaires citées par l’AFP.

      +2

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  • pascal // 31.03.2021 à 18h28

    l effondrement climatique qui vient…..donc l effondrement agricole donc l effondrement alimentaire….donc l effondrement politique…..
    deja commencé ….dans la bande Sahelienne…..
    aussi une des causes de la guerre en Syrie
    ecrire sur Google
    guerre Syrie climat ….pour les articles…..

      +1

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  • toto // 02.04.2021 à 11h56

    Article trop émotionnel qui tente de regroupé tous les péchés de l’occident.
    Sur le fond l’auteur n’a pas vraiment tord, le constat tout le monde le fait, le climat, l’économie, la situation sanitaire et sécuritaire se dégradent depuis plusieurs années.
    Les élites gouvernementales répondent par de la communication à outrance sur des sujet (des lois hommes/femmes, sur la laïcité et l’ insécurité dans les banlieue etc.) qui bien qu’importants ne sont pas la priorité des Français.
    (Le tout bien aidé par BFMTV, et les différentes assos et personnalité du showbiz #balancetonporc)
    J’en veux pour preuve le manque d’intérêt du publique pour les élections qui récoltent de moins de moins de votes..
    Bref tout ca pour dire ca ne sert a rien de ressortir les Palestiniens/Holocauste/GuerreIllegale(Afgan/Irak) etc je trouve que cela dessert plus qu’autre chose.
    Concernant la solution ce n’est pas très compliqué La puissance des élites s’oppose au bien êtres des populations et la France avec tous les défauts qu’elle a peu être leader dans ce domaine.

      +0

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    • toto // 02.04.2021 à 11h56

      1-La révolution est inévitable (par le vote biensur) il faut virer tous le monde au gouvernement.
      2-On sort de l’OTAN
      3- Retrait d’Afrique et du MO
      4-Arret de subvention à toutes les assos et comité obscure (cela représente 42Milliards ASKIP)
      5-Embauche massive de douanier un pays c’est des frontières.
      6-Delocaliser les ministères en province pour désengorger Paris et repeupler les campagnes
      7-investissement massif dans le nucléaire
      8-Investissement dans l’électrique (voiture) et amélioration du réseau ferré
      9-Loi sur l’alimentation (viande poissons) qui doit être pérenne, local et sans monopole le prix augmentera mais la viande a un cout .
      10-On casse toute les cité et interdiction d’habitation de plus de 5 étages. On plante des arbres et des potager dans toutes les villes (pour renouer avec la nature)
      Rien que ca ca sera déjà un bon début

        +2

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