Myret ZAKI est journaliste économique. Elle a été responsable des suppléments financiers du quotidien Le Temps et rédactrice en chef du magazine économique suisse Bilan. Elle a publié plusieurs best-sellers liés à l’actualité financière dont elle est une spécialiste. Dans son excellent et récent livre « Désinformation économique : Repérer les stratégies marketing qui enjolivent les chiffres officiels » elle propose une synthèse accessible à tous des nombreuses désinformations économiques qui parcourent l’actualité au quotidien, et qui concourent à la propagande néolibérale que nous subissons depuis des années.
Avec Olivier Berruyer, elle revient sur les principaux éléments manipulatoires du discours officiel (inflation, PIB, taux de pauvreté, chômage, etc) tout en dénonçant la responsabilité des médias complaisants envers un système que l’on pourrait qualifier d’oligarchique…
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Commentaire recommandé
Je suis étonné par la façon de présenter les faits… du moins ce n’est pas ainsi que personnellement je le ferais, alors même que je suis d’accord sur le fond.
Les chiffres ne mentent pas, ils ne sont que des indicateurs en principe toujours vrais dans le strict cadre contextuel de leur élaboration, ce qui évidemment n’est jamais précisé par ceux qui les diffusent sans jamais rappeler ce qu’ils ne disent pas. En fait, ce sont ceux qui les interprètent et les présentent qui se trompent (en leur faisant dire ce qu’ils ne disent pas), qui les faussent ou qui mentent ; c’est très différent que d’envoyer le message qu’il ne faut pas faire confiance aux chiffres.
Tous les économistes « sérieux » savent par exemple que pour de nombreuses raisons le PIB est un indicateur éminemment contestable, ou encore que le taux d’inflation est une moyenne pondérée qui ne dit absolument rien sur la façon dont il impacte les différents déciles de rémunération des populations. Pire pour ce dernier, il a été totalement politisé :
– l’augmentation du tabac a été retirée (par Chirac) du panier ce qui fausse grandement la réalité des conséquences de son augmentation, quand on sait entre autres qu’un addict smicard voit presque 1/3 de sa rémunération partir en fumée et en impôts indirects (du moins s’il achète encore dans les réseaux officiels en ne participant pas à l’extension exponentielle d’une nouvelle criminalité créée de toute pièce par cette prohibition qui ne dit pas son nom).
– ou encore, l’augmentation des loyers n’est prise en compte que pour 6,1 % du panier, ce qui est totalement absurde puisque pour une majorité dé ménages locataires ce poste représente 1/3 à la moitié de leur budget.
Bref l’indication d’une inflation n’aurait de sens que si elle était présentée par décile de rémunération et structure budgétaire à l’intérieur de ces déciles ; et on peut prendre tous les indicateurs économiques et leur adjoindre des précisions qui changeraient tout au niveau de la compréhension du plus grand nombre.
Il y aurait une véritable mission de service public à mettre en place qui dirait en quoi les indicateurs économiques ne sont pas pertinents pour connaître certaines réalités et qui présenterait les éléments pour comprendre ce qui se passe vraiment.
Élucid et les Crises le font en partie, mais je pense que ça serait vraiment utile que cela soit systématisé pour tous les grands indicateurs. À mon sens, il est beaucoup plus utile de présenter ce qu’on ne nous dit pas en présentant des chiffres, plutôt que de dire que ceux qui nous sont présentés mentent, alors que ce sont les politiques et les journalistes (pour ceux qui répètent comme des ânes la propagande gouvernementale) qui disent n’importe quoi. Cela donnerait des billes à tout le monde pour pratiquer l’autodéfense intellectuelle.
3 réactions et commentaires
Je suis étonné par la façon de présenter les faits… du moins ce n’est pas ainsi que personnellement je le ferais, alors même que je suis d’accord sur le fond.
Les chiffres ne mentent pas, ils ne sont que des indicateurs en principe toujours vrais dans le strict cadre contextuel de leur élaboration, ce qui évidemment n’est jamais précisé par ceux qui les diffusent sans jamais rappeler ce qu’ils ne disent pas. En fait, ce sont ceux qui les interprètent et les présentent qui se trompent (en leur faisant dire ce qu’ils ne disent pas), qui les faussent ou qui mentent ; c’est très différent que d’envoyer le message qu’il ne faut pas faire confiance aux chiffres.
Tous les économistes « sérieux » savent par exemple que pour de nombreuses raisons le PIB est un indicateur éminemment contestable, ou encore que le taux d’inflation est une moyenne pondérée qui ne dit absolument rien sur la façon dont il impacte les différents déciles de rémunération des populations. Pire pour ce dernier, il a été totalement politisé :
– l’augmentation du tabac a été retirée (par Chirac) du panier ce qui fausse grandement la réalité des conséquences de son augmentation, quand on sait entre autres qu’un addict smicard voit presque 1/3 de sa rémunération partir en fumée et en impôts indirects (du moins s’il achète encore dans les réseaux officiels en ne participant pas à l’extension exponentielle d’une nouvelle criminalité créée de toute pièce par cette prohibition qui ne dit pas son nom).
– ou encore, l’augmentation des loyers n’est prise en compte que pour 6,1 % du panier, ce qui est totalement absurde puisque pour une majorité dé ménages locataires ce poste représente 1/3 à la moitié de leur budget.
Bref l’indication d’une inflation n’aurait de sens que si elle était présentée par décile de rémunération et structure budgétaire à l’intérieur de ces déciles ; et on peut prendre tous les indicateurs économiques et leur adjoindre des précisions qui changeraient tout au niveau de la compréhension du plus grand nombre.
Il y aurait une véritable mission de service public à mettre en place qui dirait en quoi les indicateurs économiques ne sont pas pertinents pour connaître certaines réalités et qui présenterait les éléments pour comprendre ce qui se passe vraiment.
Élucid et les Crises le font en partie, mais je pense que ça serait vraiment utile que cela soit systématisé pour tous les grands indicateurs. À mon sens, il est beaucoup plus utile de présenter ce qu’on ne nous dit pas en présentant des chiffres, plutôt que de dire que ceux qui nous sont présentés mentent, alors que ce sont les politiques et les journalistes (pour ceux qui répètent comme des ânes la propagande gouvernementale) qui disent n’importe quoi. Cela donnerait des billes à tout le monde pour pratiquer l’autodéfense intellectuelle.
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AlerterComme disait Gabin dans le president « les chiffres on ça de commun avec le langage des fleurs c’est qu’on peut leur faire dire tout et son contraire ».
j’ajouterais qu’il n’existe pas de nobel de l’économie car ce n’est pas une science mais une approximation de théories qui se sont toutes un jour écroulées face à la réalité.
+1
AlerterEn effet, les chiffres ne mentent pas; c’est bien ça le génie ! Et cela illustre bien la sortie de Mark Twain : “Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques.” Ensuite on peut s’en préserver à la manière Churchill : « Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées » !o)
+4
AlerterLes commentaires sont fermés.