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5.janvier.20185.1.2018 // Les Crises

Emmanuel Macron, Président « Néo-illibéral » ? Par Régis de Castelnau

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Le retour des ciseaux d’Anastasie.

Lors de la présentation de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron en ciblant de façon transparente la chaîne d’information continue RT France a montré la conception assez effarante qu’il a de la liberté d’expression. Son intervention est très menaçante, puisqu’au-delà du fait qu’elle fait sienne les délires russophobes qui ont actuellement cours aux États-Unis, elle constitue un sévère rappel à l’ordre des journalistes eux-mêmes. Invités non seulement à respecter la stratégie éditoriale des médias nationaux, tous inféodés aux grands groupes, mais à éviter aussi d’exercer leurs compétences dans les organes de presse situés en dehors de ce périmètre étroit. Au détour de certaines phrases, les menaces deviennent plus précises vis-à-vis de ceux qui ne resteraient pas dans la ligne. Et le président d’ajouter qu’il envisage la création de procédures visant à carrément interdire les organes qui ne seraient pas dans la ligne. Emmanuel Macron prévient que les contrevenants pourraient se voir retirer leur autorisation d’émettre par un CSA « repensé ». On peut pourtant le savoir déjà inféodé à la Doxa, avec un service public devenu, en violation de la loi qui fait du pluralisme une obligation, un outil de propagande monolithique digne de la Pravda soviétique. Ou sa complaisance vis-à-vis du déferlement de propagande dont a bénéficié Emmanuel Macron avant, pendant et après l’élection présidentielle. Il faudrait donc « repenser » le CSA ? On peut légitimement être très inquiet.

Pour justifier ce retour des ciseaux d’Anastasie, le Président de la République, prétend vouloir lutter contre les «fake news », concept commode qui permet de disqualifier la contradiction. Car, on sait bien que cette prétention à la « vérité objective » n’est que le masque d’une volonté de stériliser le débat et d’éviter surtout qu’il soit contradictoire. Comme on l’a vu avec les ridicules tentatives de flicage de décodeurs autoproclamés.

« Marmite qui dit cul noir à chaudron ».

Certains commentateurs disent que le Président souhaiterait protéger les médias, appartenant à ses amis, et en difficulté malgré les aides massives de l’État. Et qu’il aurait été maladroit, avec cette intervention en cédant aux penchants bonapartistes que d’aucuns lui prêtent. C’est plutôt le terme aplomb, voire culot qui vient spontanément à l’esprit et que c’est « marmite qui dit cul noir à chaudron». Il a bénéficié d’une complaisance massive des grands médias, poussée parfois jusqu’au ridicule, notamment pendant la campagne officielle des élections présidentielles. On ne reviendra pas sur le recensement des espaces consacrés à chanter ses louanges. Mais on rappellera quand même que la blitzkrieg judiciaire menée pour disqualifier son principal adversaire a quand même été conduite par des magistrats militants en liaison étroite avec une presse qui l’a relayée avec gourmandise. Il est clair aussi que dans un État de droit respectant ses propres règles, en application des règles impératives du code électoral, une bonne partie du coût de cette propagande aurait dû être réintégré à son compte de campagne. Aboutissant à pulvériser le plafond des dépenses avec toutes les conséquences de droit. Nicolas Sarkozy en sait quelque chose.

Alors techniquement, que nous a annoncé Emmanuel Macron du projet de loi de censure dont il entend saisir le Parlement dès 2018 ? Visant RT France qualifiée d’outil de propagande d’un gouvernement étranger, il nous dit que : «cette propagande articulée avec des milliers de comptes sur les réseaux sociaux qui, en un instant, répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste ». Outre que cette soudaine conversion fera probablement plaisir à Nicolas Sarkozy, encore lui, qui a eu droit au pilori plus souvent qu’à son tour, force est de constater que cette accusation qui relaie les délires américains, ne repose factuellement sur rien de concret. On relèvera cette russophobie de circonstance, et cette hostilité infondée, vis-à-vis d’un pays avec lequel nous devrions entretenir de bonnes relations. Et surtout le caractère absurde de cette focalisation sur ce média et ce pays, saute aux yeux, puisque de nombreux pays étrangers disposent dans notre pays de chaînes de télévisions qui desservent notre territoire. Et c’est à cette occasion que l’on voit bien que les cibles principales, ce sont les réseaux Internet et la liberté d’expression qui s’y déploie. Tous les états, illibéraux ou pas, la détestent et souhaitent la restreindre et la contrôler. Le Président de la République française n’y échappe pas, que l’on pourra peut être bientôt qualifier de «néo-illibéral».

Emmanuel Macron et ses ruses.

Ce qui n’empêche pas de faire preuve de ruse, puisque le nouveau dispositif de censure serait (dans un premier temps ?) réservé aux campagnes électorales. C’est astucieux, puisque que la communication pendant ces périodes dispose déjà de règles particulières distinctes de celles du droit commun. En matière de diffamations et injures, les procédures font l’objet d’un traitement beaucoup plus rapide en période électorale. La communication est enfermée dans des périodes précises, comme par exemple la clôture du vendredi soir qui interdit toute propagande le samedi et le jour du scrutin. Pour la bonne raison que le temps manquerait alors pour répondre. Ce qui montre bien que le principe à défendre est celui du contradictoire. Les fausses nouvelles, les mensonges, les diffamations, peuvent également être prises en compte si elles ont porté atteinte « à la sincérité du scrutin » et aboutir à une éventuelle annulation de celui-ci avec le retour devant les électeurs. Il y a également la réglementation relative au financement des campagnes électorales. La loi de 1990 a fixé pour des raisons d’égalité devant le suffrage universel des plafonds de dépenses. Le compte de campagne va contenir celles exposées par le candidat, mais également celles que la Commission Nationale des Comptes de Campagne va y réintégrer en considérant qu’elles ont été dépensées pour des actions en faveur de ce candidat. C’est l’application de cette règle très rigoureuse qui a abouti à l’invalidation du compte de Nicolas Sarkozy en 2012. De la même façon, les actions de communication électorale financées par les entreprises privées sont interdites. Mais l’examen très rapide de ces quelques règles démontre que le principe fondamental qui gouverne toujours la liberté d’expression et ses éventuelles limites (qui doivent être restreintes) est que le contrôle doit être judiciaire et à posteriori.

Comment ne pas être atterré lorsque l’on entend Emmanuel Macron nous dire que « En cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge à travers une nouvelle action en référé, permettant, le cas échéant, de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site Internet ».

En droit français, le « juge des référés est le juge de l’évidence » et ne peut donc prendre que des mesures provisoires à charge pour les plaignants de poursuivre ensuite devant le juge du fond. Eh bien, avec ce que nous promet Emmanuel Macron, ce juge de l’évidence saisi en urgence pourra condamner à mort un média sur la simple accusation de « propagation d’une fausse nouvelle » ! Cela ne pourra donc être autre chose que du contrôle a priori. Et de quoi donc ? De la véracité de ce qui aura été exprimé ? Mais comment ?

Prétendre que Jacques Chirac était mort comme l’avait fait imprudemment Christine Boutin dans un tweet, était à l’évidence une Fake news. Dont elle s’est excusée. Mais, sans remonter aux faux charniers de Timisoara, avoir prétendu que Kadhafi commettait un génocide contre son peuple, pour justifier une intervention militaire illégale, était-ce une fake news ? Était-ce la propagation de fausses nouvelles que de se répandre sur tous les plateaux complaisamment ouverts, comme le firent Glukcksmann, Goupil et autres Bruckner pour, relayant les mensonges de George Bush, affirmer l’existence d’armes de destruction massive en Irak dans le but de justifier une guerre d’agression avec le résultat que l’on connaît ? Comment définir ce que sont la « fausse nouvelle » et la « propagation » de façon suffisamment claire, pour justifier une telle atteinte dans l’urgence, à la liberté d’expression? Et puis, quelle est cette désinvolture à vouloir trancher d’un trait de plume la complexité de la question des liens qu’entretiennent « les faits » et « la vérité » ? À propos de la vérité historique, les plus grands historiens eux-mêmes disent qu’il faut distinguer factualité et vérité, cette dernière étant changeante. Ne parlons même pas de la « vérité judiciaire » toujours relative et si complexe à élaborer.

Non, ce qui est en jeu, au travers de cette opération de diabolisation d’un média étranger et de l’utilisation d’un concept fourre-tout, au caractère volontairement flou, c’est une tentative d’imposer une vérité politique. Et de lui donner un statut irréfragable en en sanctionnant lourdement la contestation.

Il est indispensable que cette manœuvre soit combattue pour ce qu’elle est : une atteinte inacceptable à la liberté d’expression.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

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Jean // 05.01.2018 à 05h40

Il faut lutter contre ce mensonge qui consiste à associer néolibéralisme et liberté. La seule liberté que permet le néolibéralisme c’est celle du loup dans la bergerie. De la même façon que la suppression des forces de police ne nous rendrait pas plus libre mais ferait de nous les victimes de la lois du plus fort, la dérégulation inhérente au néolibéralisme produit un chaos qui ne profite qu’aux criminels et aux malades mentaux que sont les toxicomanes de l’enrichissement personnel.

Platon disait que, puisque nous ne pouvions faire en sorte que ce qui soit fort soit juste, les lois permettaient que ce qui soit juste soit fort. En supprimant les lois le néolibéralisme n’apporte pas la liberté mais il supprime au contraire la justice sans laquelle la liberté devient le luxe d’une minorité.

Macron est néolibérale c’est donc un adversaire de la justice et de la liberté… et il n’a pas finit de nous le montrer.

76 réactions et commentaires

  • numaroumestan // 05.01.2018 à 05h39

    Une fois de plus, il convient de rappeler que ce petit monde de castrats et autres éclopés qui tient le haut du pavé en France, est au service de l’inhumanité depuis 1972.
    Le crime contre les humains qui pensent au lieu de croire à des niaiseries révélées a été instauré à cette époque et tous les cloportes ont applaudi l’inquisition.
    Bien sûr, le processus est en train d’échapper au contrôle, comme toujours, et la tyrannie va cogner de partout et sur tout le monde, en faveur de la race supérieure des purs criminels en col blanc.
    L’inhumanité est en fête. Applaudissons, car personne ne se lèvera contre « l’infâme », ainsi que le désignait si bien le grand Voltaire.

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  • Jean // 05.01.2018 à 05h40

    Il faut lutter contre ce mensonge qui consiste à associer néolibéralisme et liberté. La seule liberté que permet le néolibéralisme c’est celle du loup dans la bergerie. De la même façon que la suppression des forces de police ne nous rendrait pas plus libre mais ferait de nous les victimes de la lois du plus fort, la dérégulation inhérente au néolibéralisme produit un chaos qui ne profite qu’aux criminels et aux malades mentaux que sont les toxicomanes de l’enrichissement personnel.

    Platon disait que, puisque nous ne pouvions faire en sorte que ce qui soit fort soit juste, les lois permettaient que ce qui soit juste soit fort. En supprimant les lois le néolibéralisme n’apporte pas la liberté mais il supprime au contraire la justice sans laquelle la liberté devient le luxe d’une minorité.

    Macron est néolibérale c’est donc un adversaire de la justice et de la liberté… et il n’a pas finit de nous le montrer.

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    • patrick // 05.01.2018 à 09h55

      ne pas confondre néolibéralisme et libéralisme.

      Néo est utilisé pour désigner un système totalement étatiste de type capitalisme de connivence. L’état et le gouvernement travaillent contre les citoyens pour le profit de quelques grosses corp.

      La particularité de ce système est justement de détruire les missions régaliennes pour s’occuper de tout et n’importe quoi pour acheter la paix sociale.

      ça fait rire ( jaune ) les libéraux !! vous voulez plus d’état ? vous en avez de quoi vous vous plaignez ?

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      • Loxosceles // 05.01.2018 à 12h33

        Si je suis vos propos, ce ne serait donc « étatiste » que par détournement de l’état puisque, tout au contraire, la logique néolibérale s’exprime par la privatisation des administrations et des biens publics (autoroutes, énergie, etc.). Il y a donc, dans les faits, affaiblissement de l’état. Et dans ce cas il semble abusif de parler d’étatisme. Il y a, tout au plus, instrumentalisation de l’état par cooptation, collusion, corruption, détournement, etc.

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        • Sandrine // 05.01.2018 à 18h02

          Privatisation de l’état. Un phénomène déjà décrit par Marx a propos des régimes libéraux de son époque.

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      • Jean // 06.01.2018 à 03h33

        Concernant la destruction de l’État comme représentant et défenseur de l’intérêt général il n’y a donc aucune différence entre néolibéraux et libéraux. Le sujet n’est pas de débattre sur les querelles de clochers qui animent les sympathisants de cette idéologie mortifère.

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        • patrick // 06.01.2018 à 10h29

          l’état représente-t-il vraiment l’intérêt général ?
          ça fait 50 ans que nous avons de plus en plus d’état , de lois, de normes , de réglements .. je n’ai pas vraiment l’impression que c’est dans notre intérêt.

          et puis , qui pourrait définir l’intérêt général ?
          les lignes LGV construites en dépit du bon sens mais pour faire plaisir à des élus locaux ?
          des aéroports coûteux , surdimensionnés ?
          le surdéveloppement des grandes métropoles ?
          des plans d’urbanisme qui ont pour première conséquence de faire flamber les prix
          ?

          Tout ça en endettant les futures générations ?

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          • Jean // 06.01.2018 à 12h07

            L’Etat n’est pas parfait surtout quand il est vérolé par les intérêts particuliers de la classe des 0,01% mais sa fonction est bien de représenter et de défendre l’intérêt général.

            Qu’est-ce que l’intérêt général ? Une répartition équitable des richesses produites, un système de santé et éducatif efficient, une émission monétaire qui se fait sans endettement auprès d’acteurs privé.. etc

            Nous sommes d’accord sur un point, l’Etat est corrompu mais nos problèmes ne s’arrangeront qu’en supprimant la corruption alors que vous pensez naïvement qu’en limitant le pouvoir de l’État ce pouvoir ne se retrouvera pas instantanément entre les mains de puissant acteurs privés qui n’auront même plus à faire semblant de se préoccuper de l’intérêt général. Votre remède est pire que le mal.

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        • J’écris ton nom // 06.01.2018 à 11h15

          Il y a une différence, de taille.
          L’état libéral se concentre sur ses missions régaliennes, soit police, armée et diplomatie, et peut faciliter a minima quelques autres missions (filet de protection sociales, …). Il est frugal et prudent par nature.
          L’état neo-libéral entérine le périmètre d’intervention de l’état obèse et ses obsessions interventionnistes, et agit à l’initiative et pour le bénéfice de quelques oligarques, personnes physiques ou morales. Il est coercitif et prédateur par nature. Son modèle est étasunien, le pays post moderne qui a su recréer l’esclavage en criminalisant lourdement les péchés véniels des pauvres, avant de les enfermer.
          L’URSS savait créer un corpus législatif qui garantissait que tous, toujours, étaient en faute, à des fins de contrôle de la population, et disposait du goulag pour les éléments socialement indésirables. L’état neo-libéral fait plus et mieux.

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          • Jean // 06.01.2018 à 12h31

            Ce que les libéraux, néo ou pas, ne veulent pas comprendre c’est qu’en affaiblissant l’État ils accroissent le pouvoir de puissants acteurs privés au détriment de l’intérêt général.
            Nous ne vivons plus à une époque où le pouvoir se repartissait entre une multitudes d’acteurs privés se concurrençant mutuellement pour le plus grand bien de tous. Notre époque est celle d’entreprises plus puissantes que certains États qui s’entendent pour se partager le monde et qui n’attendent qu’un affaiblissement du pouvoir des États pour accaparer ses prérogatives. Libéralisme ou néolibéralisme la finalité est la même : la fin de la démocratie et la généralisation de l’esclavage.

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            • patrick // 06.01.2018 à 14h19

              mais non!!! on ne veut pas « affaiblir » l’état.

              Nous définissons seulement des missions de base pour l’état ( police , justice , sécurité ) + quelques missions de type gestion des infrastructures.
              L’état doit être fort dans ces missions pour protéger les droits des citoyens et leur liberté.

              L’état actuel fait l’inverse , il veut s’occuper de tout , gaspille du fric, le distribue à toute la clientèle électorale et finalement ne peut plus assurer ses missions de base ( justice en faillite , armée dans un état déplorable, police au bord du suicide ).

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            • PierreH // 06.01.2018 à 15h05

              « mais non!!! on ne veut pas “affaiblir” l’état.
              […]L’état doit être fort dans ces missions pour protéger les droits des citoyens et leur liberté. »

              Ca veut dire que vous souhaitez que l’Etat arbitre au profit de certains citoyens et au détriment d’autres en fait, vu que les citoyens ont des intérêts divergents (vous niez vous-même l’existence d’un intérêt général).
              Ce qui me lourde avec les libéraux c’est cette obsession de naturaliser tout et n’importe quoi en ignorant sciemment que l’intérêt général ça se construit et qu’en éliminant tout lien entre les gens à grande échelle on finit par se coltiner bien ennuis, y compris la montée de tensions entre différentes parties de la population…

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    • hédouin // 05.01.2018 à 14h41

      Restons en au libéralisme qui connait des variantes.Dont Macron est une expression ni plus néo ou archéo qu’une autre .Si le libéralisme peut ne pas négliger un ordre humain ou social « naturel « ou spontané ,le libéralisme (merci Montesquieu ) a largement intégré un ordre légal qui résulte de l’interventionnisme de l’Etat.

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      • Galvan // 06.01.2018 à 00h36

        Le néolibéralisme c’est la privatisation des gains et la nationalisation des pertes. Un système dictatorial au bénéfice de l’oligarchie.C’est très simple en fait.

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      • PierreH // 06.01.2018 à 15h08

        Il n’y a pas d’ordre social « naturel », tout ordre social se construit. Les êtres humains ne se mettent même pas naturellement debout s’il ne grandissent pas au contact d’autres humains en position debout (cf les enfants sauvages perdus très petits et retrouvés ensuite, il y en avait même un en France dans ce cas), alors l’ordre social…

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    • Duracuir // 05.01.2018 à 16h30

      Quand on fait une citation, on évite de se planter. Ce n’est pas Platon qui disait ça, c’est Pascal dans la « Pensées » « Justice et Force.

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      • Sandrine // 05.01.2018 à 20h59

        Il me semble que Pascal dit l’inverse (comme on ne peut pas faire que ce qui est juste soit fort, on a fait en sorte que ce qui est fort soit juste).
        Socrate, par la bouche de Platon,en revanche, dit que même si les lois sont parfois injustes, elles sont nécessaires et il faut les respecter car sinon tout se deregle (pour cette raison, il accepte de boire la cigue)
        Il me semble que c’est ça que veut dire Jean

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        • Duracuir // 05.01.2018 à 21h31

          Vous avez tout à fait raison, le final, si ma mémoire est bonne est  » et n’ayant pu faire que ce qui fut juste fut fort, on fit que ce qui fut fort fut juste ».
          Mais, ce que je veux dire, c’est qu’on évite de citer, en plus en inversant le propos.
          Et le néoliberalisme ne supprime nullement les lois. Tout ce qui est de la protection du big bizness, du big pognon, des droits intellectuels, non seulement le néolibéralisme souhaite une inflation de lois, mais en plus, il souhaite décharger les états de leur prérogative régalienne de justice en la transférant vers des arbitrages.
          Le néoliberalisme n’est qu’un pas de plus du capitalisme vers son aboutissement logique: le fascisme.

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          • Jean // 06.01.2018 à 04h05

            Vous avez raison pour la citation, je pensais bien à celle de Pascal et j’en ai effectivement inversé les termes. Vous m’en voyez désolé, mal réveillé à 5h30, j’espère que vous êtes plus indulgent avec vos propres erreurs.
            Concernant néolibéralisme et son corolaire la dérégulation, qui est la destruction des lois qui encadrent les activités humaines, je pense par contre que vous vous laissez emporter par votre esprit de contradiction. En outre le néolibéralisme, ou le libéralisme, ne représente pas plus le capitalisme que le keynésianisme par exemple. Si l’évolution naturelle du néolibéralisme et du libéralisme est effectivement le fascisme, on ne peut pas en dire autant de toutes les formes que peut prendre le capitalisme. Le modèle français avait justement démontré, à l’époque où nous avions encore le meilleur système de santé publique au monde selon l’OMS, que l’on pouvait réconcilier le capitalisme avec quelques principes du socialisme.

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            • Duracuir // 06.01.2018 à 09h53

              Je suis juste hargneux. Indulgent, mais hargneux. L’âge sans doute 🙂

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            • PierreH // 06.01.2018 à 15h10

              C’est avec ses propres erreurs qu’il faut être moins indulgent, pas avec celles des autres… (ceci dit sans hargne ;-P)

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    • Jean // 06.01.2018 à 04h31

      Erratum : La véritable citation de Pascal est la suivante.

      « Il est juste que ce qui est juste soit suivi. Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi.

      La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique.

      La justice sans force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste.

      La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste.

      Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. »

      Blaise Pascal, Les pensées.

      Source : http://www.penseesdepascal.fr/Raisons/Raisons20-moderne.php

      Le néolibéralisme, en détruisant la force représenté par l’Etat, détruit la justice.

        +5

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    • ARISTOMÉNIS // 07.01.2018 à 18h21

      Ce que vous dites me fait plutôt penser à Pascal, bien qu’il conclut sur une idée opposée à la vôtre :

      « Il est juste que ce qui est juste soit suivi. Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi.
      La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique.
      La justice sans force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste.
      La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste.
      Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste »
      Fragment Raisons des effets n° 20 / 2.

        +0

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  • Stef1304 // 05.01.2018 à 06h25

    Depuis un certain temps déjà, j’ai grand plaisir à suivre RT, dans sa version anglophone. Et dans l’immédiat, je n’ai pas l’intention d’en changer. Et quoi ? En 2018, un président français, mal élu, dans un élection où le débat était au mieux médiocre, veut se donner la possibilité de m’interdire ce que j’ai le droit de lire ou ne pas lire ? Sérieux ? Après 25 ans de développement du World « wild » web, c’est la conclusion intellectuelle à laquelle est arrivé Monsieur Emmanuel Macron, notre fringant président de la République Française ? C’est con-fondant.

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    • Stef1304 // 05.01.2018 à 06h36

      Ps – E.Macron a-t-il vraiment l’intention d’encourager et de promouvoir le développement de RT France ? Au détriment d’une presse dite française qui se porte déjà très mal…
      Je veux dire, la leçon de l’affaire Valls contre Dieudonné, qui est désormais le seul comique français à remplir de façon systématique les Zéniths de France, n’a t’elle toujours pas été comprise et intégrée par ceux qui nous gouvernent ?

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    • Fougnard // 05.01.2018 à 10h44

      Mal élu ou bien élu, relisons ce que disait ce cher Élisée Reclus : « Voter, c’est abdiquer ; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c’est renoncer à sa propre souveraineté. Qu’il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d’une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois, puisqu’ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous faire obéir. Voter, c’est être dupe. »
      Ceci dit, j’ai l’impression que le sieur Macron se prend pour un (petit) Napoléon et défend bec et ongles la clique des oligarques et parmi eux, les patrons des médias officiels.
      À l’allure où vont les choses, seule une jacquerie de la France périphérique pourra stopper cet apprenti dictateur. En effet, les marchiens se recrutent essentiellement dans les grandes villes et ne changeront pas d’avis car ils profitent du système ‘macron’ à des niveaux plus ou moins hauts. Coup de chance : ils sont en fait minoritaires dans le pays.

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      • Franck // 05.01.2018 à 14h39

        Abdiquer, c’est voter ce qu’on vous à forcé à voter dans le cas de l’élection de 2017…

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      • Galvan // 06.01.2018 à 00h42

        Le problème n’est pas l’élection mais plutôt le fait que les élus ne représentent pas le peuple. Un représentant ne devrait pas avoir de pouvoirs, il devrait être au service de l’ordre mais ce doit être au peuple de décider.

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    • hédouin // 05.01.2018 à 14h53

      RT c’est Poutine et Poutine ce n’est pas un perdreau de l’année.C’est un grand dirigeant du monde qui a donc un projet à l’échelle du Monde et en particulier de l’Europe .Ce projet c’est la reconstruction de L’Eurasie.Il est possible que tous ceux qui ici ont des sympathies pour Poutine ,l’ont en connaissance de cause ,de ce qu’est l’histoire et le présent de l’idéologie de l’Eurasie ,Si ce n’est pas le cas je vous invite à lire les écrits de Marlène Laruelle ,c’est de la Science politique de bon niveau .Avis aux amateurs éclairés!

        +3

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      • René Sigrist // 05.01.2018 à 15h17

        Hédouin, votre procès d’intention me paraît assez effarant. C’est exactement le genre d’arguments qu’utilise le pouvoir pour restreindre les libertés, et il ne s’en prive pas. Par ailleurs, cette notion géopolitique d’Eurasie ne vous rappelle rien ? Cherchez bien… mais pas du côté des amateurs éclairés assurément.

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        • Albert // 05.01.2018 à 19h11

          René, on peut consilier vos points de vues: on peut etre pour la liberté d’expression (et l’alternative de point de vue proposé par RT) ET se méfier de tout le monde, en particulier des empires qui jouent naturellement leur cartes/intérêts.
          Vaut-il mieux faire alliance avec les Russes plutot qu’avec les américains ? Un choix a été fait il y a 70 ans, on peut le remettre en cause, mais on ne parle pas de marque de lessive là, on ne pourra pas changer 2 fois d’avis. Alors oui, bien comprendre les objectifs long terme de la russie me parait etre un travail primordiale.

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      • Jean // 06.01.2018 à 05h00

        Le sujet n’est pas d’être pro ou anti Poutine mais d’avoir une diplomatie équilibrée, comme celle du Général de Gaulle, pour ne pas perdre notre souveraineté et ne pas souffrir de ce dont nous souffrons aujourd’hui en devenant la colonie d’un Empire.

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        • Albert // 06.01.2018 à 10h54

          La diplomatie équilibrée ne saurait remettre en cause nos alliances. Defendons nos interets, oui, dans les limites du possible, on n’ira pas marcher sur les platebandes de nos amis américains.
          Autrement dit, c’est qui le patron du bloc occidentale? La France éternelle du general de gaulle ou les américains ? D’ailleurs, Ca fait bien longtemps qu’on a arrêté la course a la puissance, pn fait avec nos moyens et notre volonté limités.

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          • Fritz // 06.01.2018 à 11h09

            Raison de plus pour quitter le bloc occidental. Un bloc qui n’a plus de raison d’être depuis 1989. Et la France avait quitté partiellement ce bloc en 1966.

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          • Jean // 06.01.2018 à 13h02

            La géopolitique est changeante et les alliances doivent évoluer en fonction de l’évolution des besoins de ceux qui les ratifient. Notre souveraineté est aujourd’hui menacée par l’empire américain et nous aurions tout à gagner à mettre en concurrence l’appétit des ogres en nous rapprochant de la Russie.

            Le problème c’est que les platebandes américaines s’élargissent jusqu’à l’infinie et qu’à vouloir les ménager nous finirons ruinés. Pensez-vous qu’un pays ami soit capable de nous voler Alstom ? Doit-on aussi leur donner Airbus en témoignage de notre amitié ? Pensez-vous qu’ils s’arrêteront d’eux-mêmes si nous n’y mettons pas un terme ?

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  • Perso // 05.01.2018 à 07h14

    Qui peut dire ce qu’est ou pas une « fake news »? Sachant qu’il faut des mois voire des annees pour reconstiter des faits et degager une verite toujours mouvante? On nous prend pour des gogos. Avec un tel systeme repressif, seuls auront la verite ceux qui sont du cote du pouvoir et des puissances d’argent, a savoir les medias dominants du moment.

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  • vert-de-taire // 05.01.2018 à 07h36

    Si ce ciblage anti RT se révélait juste et actif, on pourrait sans mentir, sans diffamer que notre pays aura fait un bon vers le totalitarisme, c’est à dire la pensée unique.

    car enfin si la propagande mensongère était réprimée que resterait-il des discours du pouvoir depuis 40 ans ?

    Comment évaluer la véracité d’un propos sans remettre en cause chaque mot, le langage, ses ambiguïtés ..
    Bien des lois devraient être remises en cause pour mensonge caché, pour intention possible donc tromperie ..
    Bref, tenter de museler l’expression c’est détruire le plus grand principe démocratique, la libre expression qui permet de confronter les idées, toutes, mêmes les plus folles.

    Ce comportement démontre une fois de plus combien tous les pouvoirs a-démocratiques considèrent les gens comme des crétins voire des ennemis … une injure de l’élite au pouvoir envers ses électeurs, les citoyens.

    Un affaiblissement et injure de plus à la démocratie.

    C’est peut-être le but ?
    Afin de faciliter la dictature des ultra-riches ?

      +26

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  • Helene // 05.01.2018 à 07h46

    Les Fakenews sont la propriété de ceux qui les combattent.

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  • libraire // 05.01.2018 à 08h18

    Je suis curieux de voir le contenu de la loi ridicule qu’ils vont essayer d’accoucher.
    S’il est possible qu’un collectif citoyen l’utilise contre certain média étranger genre CNN ou al-Jazeeraa dont on connait la capacité à divulguer des fausses nouvelles, alors nous citoyens ne devrions pas nous en priver. Certes le bâton aura été créé, mais ne risque-t-il pas d’être utile à rouer qui nous voudrons?

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    • patrick // 05.01.2018 à 09h47

      non, parce que comme pour le parquet national financier , ce sera in fine la justice qui décidera d’attaquer ou pas, en fonction de ses propres critères.

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  • Gier13 // 05.01.2018 à 08h45

    Nous sommes bien En Marche, en marche vers une censure omniprésente pesant sur la presse, sur le corps, sur la liberté d’expression, vers des libertés limitées au nom de l’ordre social et de la sécurité, vers des conditions de travail d’un autre temps, et un recours à la morale pour justifier ces lois liberticides. C’est le retour du vieil ordre du XIX° siècle.
    Et on nous présente ce conservatisme comme le comble du progrès et de la modernité !
    Incontestablement, Jupiter est l’homme du passé.

      +11

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  • Dugue // 05.01.2018 à 08h45

    La liberté sur le web, malgré la censure GAFA ne permet plus de contrôler le story telling en place depuis des décennies voir des siècles. Il faut à présent des lois permettant de couper plus vite les voix/voies alternatives : il en va de la survie même du système de contrôle en place. Sinon, le chaos ainsi généré permettra au moins de justifier un renforcement du contrôle. La liberté de penser et d’Être n’est pas la priorité de notre cadet national, au ordres des intérêts supérieurs qui l’ont imposé.

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  • christian gedeon // 05.01.2018 à 08h59

    Moi,je veux bien que Macron soit considéré comme un président libéral,et peut être se veut il tel.mais la vérité est que la France est l’exact inverse d’un pays libéral au plans économique et social. les dizaines de milliers de lois,de décrets,de règlements,et j’en passe,souvent contradictoires,et toujours en mille feuille,le poids essentiel du secteur dit public,la structure administrative ubuesque,communes,communes de communes,communautés urbaines,départements,régions et j’en oublie,font de la France un pays structurellement illibéral…quant à cette hsitoire de lutte contre les fake news,et çà vaut pour partisans et contradicteurs,c’est juste un nuage de fumée qui va occuper le landernau politico médiatique pendant un bout de temps.pendant qu’on ne s’occupe pas des vrais problèmes.Il faut arrêter de se raconter des histoires,internet est incontrôlable. Il y a toujours une porte par derrière,toujours.

      +9

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    • Kilsan Aïtous // 06.01.2018 à 14h35

      Le millefeuille territoriale est apparu pour satisfaire Bruxelles. Avant il y avait l’Etat, les départements et les communes.

        +2

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  • Toff de Aix // 05.01.2018 à 09h11

    Ils vont le faire, c’est certain. Et seule une saine et grande colère démocratique (=des millions de personnes dans la rue) pourra l’empêcher. Il n’est jamais trop tard, surtout dans un pays qui a connu 4 épisodes révolutionnaires, et où bien des roitelets qui se croyaient intouchables furent raccourcis…

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  • some // 05.01.2018 à 10h16

    j’interprète cela comme une nécessité du pouvoir pour faire barrage à l’écart grandissant que nous allons connaître entre la réalité et ce qu’ils veulent nous faire croire.

    Plus l’on va avancer dans l’exploration de la grande inconnue destructrice, réchauffement climatique && 6ieme extinction && déficit d’emploi && déficit de matières rare && finance folle && surpopulation && gestion des énergies, plus le pouvoir mentira pour continuer de justifier d’une base démocratique nécessaire aux apparences.

    Pour prendre un exemple bien documenté, on a déjà passé 60 ans à se mentir sur la valeur du PIB, les perspectives, et son utilité réel, je n’oses pas douter que l’on va se mentir pour toutes les bombes à venir car elles n’ont d’autres solutions que la mise à mort, à tout jamais, de ce pouvoir ci.

    Ceci dit, même après plusieurs décennies sous le dictat de la liberté d’expression, je ne peux m’empêcher de penser que de toutes les manières, monsanto gagne, bfm gagne, tafta gagne, malgré le mécontentement des libres de la parole… ne sommes nous pas entrain de courir après le mauvais cheval ?

      +10

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    • Theoltd // 05.01.2018 à 11h40

      D’accord avec vous. C’est une loi pour protéger les mensonges futurs, qui au vu de la dureté des propos de Macron, seront sans doute hallucinants. Attachons nos ceintures!

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    • moshedayan // 05.01.2018 à 14h33

      100% d’accord avec Régis de Castelnau et avec vous.
      La manoeuvre de ce président Emmanuel Macron est, selon moi, destinée à prévenir son échec futur possible de toute sa politique lancée avec l’aval de Berlin. Ainsi comme vous le dites : il faudra masquer la réalité et taire les oppositions.
      Je parie sur cet échec parce qu’un certain Karl Marx disait à peu près ceci : la bourgeoisie est prête à tresser la corde pour se faire pendre. A savoir, qu’elle prendra toutes les dividendes mais ne compte pas en redistribuer une partie dans la valeur travail, donc les pauvres resteront pauvres et chômeurs ou plus précaires. Il faudra dire : merci Monsieur le Président.
      Le pire dans cette affaire c’est qu’en visant RT France, le président Macron pense « faire manger dans sa main » la Russie et Poutine – avec le discours traditionnel et stupide : avec l’ours russe, il faut être ferme. ça c’est des balivernes ! Je connais les Russes, quand vous leur parlez mal, ils sont comme les autres : ils vous ignorent ou ils cognent.
      Régis de Castelnau a raison de prévenir sur l’idiotie russophobe. Et la Russie n’aura d’autres choix que d’ignorer les hommes d’affaires français, voire de les mettre à la porte ! (coup pour coup)

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      • christian gedeon // 05.01.2018 à 18h16

        Karl Marx donc…ce riche bourgeois qui s’est trompé sur à peu près tout reste votre référence? C’est vraiment étonnant de voir à quel point aux deux extrêmes de l’échiquier des idées politiques,les vieux barbons et barbonnes (je pense à Rand pour les barbonnes) continuent à polluer la pensée… Juste pour info,nous sommes au XXIème siècle,la moitié de la planète connaît des conflits ouverts ou larvés,l’exploitation de l’homme par l’homme trouve un exemple incroyable… en Chine communiste,et on en est encore à Marx! Ou pire à Reclus ou à l’école de Chicago…c’est grave quand même…

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        • Roger // 05.01.2018 à 22h24

          C’est à se demander si vous avez bien lu Marx comme un Philosophe qui a fait la seule analyse d’économie Politique qui ait dévoilé les mécanismes du Capitalisme…Il est tout de même, malgré des erreurs inévitables (humain trop humain), passablement plus éclairant qu’un Adam Smith, la référence /révérente des idéologues du tout marché et de la théorie du ruissellement.
          Quant à la Chine après l’URSS comme argument contre Marx, c’est digne de la propagande la plus éculée, pas d’un débat sérieux.

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          • Christian Gedeon // 11.01.2018 à 05h40

            Mais qu’y a t il de plus éculé que l’argument qui consiste à dire le marxisme ou le communisme n’ont été réalisés nulle part,et que donc on ne peut pas les critiquer? Marx n’avait absolument rien prévu de l’ultraliberalisme, de la destruction des classes ouvrières,de la prévalence de la finance etc… Il n’avait surtout pas prévu que les masses ne seraient pas les masses,en quelque sorte…

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    • Kilsan Aïtous // 06.01.2018 à 14h45

      N’est-on pas en train d’entrer ouvertement dans une propagande de guerre ?

        +3

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  • Fritz // 05.01.2018 à 10h20

    Le projet de Macron résumé par M. de Castelnau : un juge « saisi en urgence pourra condamner à mort un média sur la simple accusation de « propagation d’une fausse nouvelle » ! Cela ne pourra donc être autre chose que du contrôle a priori. Et de quoi donc ? De la véracité de ce qui aura été exprimé ? Mais comment ? » Facile à deviner : le contrôle est assuré par le Décodex…

    Premier temps : début 2017, le Décodex marque les sites dissidents du rouge d’infamie. Deuxième temps : début 2018, Macron annonce une loi pour exécuter les sites dissidents.

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  • Macarel // 05.01.2018 à 10h47

    Le ministère de la Vérité, c’est pour quand ?

    Il semble, que ce soit en bonne voie dans la sphère macroniste.

    Voilà des libéraux sur le plan économique, qui n’aiment pas la concurrence dès lors qu’elle s’exerce dans le domaine de l’information. Car sous couvert de faire la chasse aux « fake news », il s’agit de faire taire des voix dissonantes.

    Et puis même, si RT est un organe d’influence russe, Al Djazeera n’est-il pas un organe d’influence quatari, CNN et Foxnews des organes d’influence US, CCTV un organe d’influence chinois, France 24 un organe d’influence français ?

    Cette fébrilité à limiter la liberté d’expression est la marque d’un pouvoir sans aucun doute légal, mais dont la légitimité est fragile, si l’on se réfère à sa base électorale du premier tour de la présidentielle, et au taux d’abstention des législatives. Cette fébrilité est une marque de faiblesse.

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    • Marc Michel Bouchard // 06.01.2018 à 08h06

      France 24 est l’organe d’information officiel de l’État français, ce n’est pas la même chose.
      Donc si France 24 est lié à l’État français, pourquoi sonner la chasse contre RT en tant qu’organe de l’État russe? Sinon, parce que l’État russe protège encore la souveraineté de l’État en toute indépendance ce qui déplaît à Paris. Paris courbé dans les dépendances à L’OTAN, Berlin, Bruxelles.

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      • karine // 07.01.2018 à 22h52

        Tout à fait ma pensée! et Fox News est l’organe du parti républicain, et Al-Jazheera celui du Qatar, etc… ça s’appelle une ligne éditoriale.
        Si les lecteurs/spectateurs ne savent plus qu’un média n’a qu’une ligne éditoriale et non LA vérité, c’est que tous ceux dont l’accès est facile aujourd’hui suivent la même ligne…

        Peut-être que les premières applications de cette loi vont leur ouvrir les yeux?

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  • Bordron Georges // 05.01.2018 à 11h48

    Macron est un produit chimiquement pur du libéralisme mondialiste américain. Il s’en montre le serviteur fidèle dans chacune de ses interventions.
    Quand il intervient au Moyen-Orient c’est pour cela. Quand il s’adresse à Poutine c’est pour cela. Quand il agit sur la Presse et l’Information c’est pour cela. Chacune de ses décisions, chacune de ses actions vont dans le sens de la politique US et UE et non pas celui de l’intérêt des français.
    Tout cela était prévisible dès son apparition.

      +20

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    • basile // 05.01.2018 à 13h04

      pas besoin d’aller chercher si loin ce qu’est la « créature » Macron. C’est un Kerviel bien de chez nous, mais qui a réussi. Il me fait tout simplement penser à un ado qui joue des coudes dans la cour de récréation, piétine tout le monde (potes, parents), parce qu’il rentre dans une grande école. Je suis le meilleur, j’ai réussi par mon travail.

      Les autres, les sans dents (Hollande), les illettrés (Macron), voire les cons (Sarko parlant des militaires du sémaphore du rail d’Ouessant), vous n’aviez qu’a bosser plus.

      ils sont comme ça des milliers en France, on les reconnaît à leur chemise blanche et cravate, ceux qu’à une époque on appelaient jeunes cadres dynamique aux dents longues. Le genre DRH d’Air France, qui fait des charrettes. Plus bas dans l’échelle, c’est le commercial qui vendrait une m**** à ses propres parents, rien que pour la prime.

      En fait, ils ne sont pas des milliers, mais peut-être 100 fois plus. C’est la « France qui gagne ».

        +12

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  • Patrique // 05.01.2018 à 14h02

    Et toujours aucun projet de loi pour lutter contre ces riches officines dont l’objet est d’acheter des politiques, journalistes, dirigeants, intellectuels pour servir une puissance étrangère d’outre atlantique (Club B, FAFoundation, Institut A, Tri…)

      +8

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  • occitan // 05.01.2018 à 14h08

    Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n »est pas que vous croyez ces mensonges, mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu’il vous plaît.

    Hannah Arendt.

    Notre quotidien, et celui du monde entier, sont là pour en faire la démonstration non ?

      +18

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  • Yul // 05.01.2018 à 14h12

    Commençons peut-être par signer la pétition sur change.org

      +2

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  • hédouin // 05.01.2018 à 14h26

    Comme toute vraie liberté,la liberté d’expression n’existe pas sans limites,qui la font exister concrètement ;L’injure ,la diffamation,l’appel au vol ,au meurtre,aux actes de terrorisme,la discrimination raciale ,sexuelle,ethnique etc ….sont poursuivies .A noter d’ailleurs qu’elles le sont de moins en moins par l’Etat lui même et de plus en plus par la société civile,en l’occurrence des particuliers et des associations .Les assignations en justice qui s’en suivent peuvent dès lors être difficilement tenues pour des actes de censure,mais comme un renforcement de la liberté d’expression ,d’une souffrance identitaire.Jusque là tue par les victimes ,craignant l’opprobre des intellectuels moralistes brandissant des principes sans s’interroger sur leurs abus.Gageons que les propositions du Président de la République encourageront des citoyens qui se sentent écrasés par les dits moralisateurs ,ne votant plus ,reprendrons confiance dans la démocratie égalitaire.

      +1

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  • Maud // 05.01.2018 à 17h01

    De mémoire, comme le disait Guy Debord : Que les gens ne croient pas ce qu’ils lisent n’a pas d’importance. L’important c’est qu’ils ne lisent pas autre chose. C’est bien de cela qu’il s’agit : une version et une seule afin de stériliser l’esprit critique, le recul, le débat. Si nous ne reconnaissons pas être sur la voie d’un régime autoritaire qui avance masqué c’est que l’esprit critique est déjà stérilisé. Tout véritable démocrate quelque soit sa position politique devrait être vent debout en train de protester, de défiler.

      +9

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  • Denis // 05.01.2018 à 18h03

    Avec un peu de cynisme, on peut remercier notre cher
    premier de cordée pour la publicité à cette chaîne de TV
    qu’est Russia TV.
    Ainsi ceux qui sont lassés de TF1,2,3,4,5,6,X auront,
    pour le moment, le loisir de voir (regarder) autre chose.
    Quant aux mensonges et fausses nouvelles: rien de nouveau
    sous le soleil!

    Bonjour chez vous!

      +4

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  • Bruno // 05.01.2018 à 19h24

    Relire Lafontaine, encore et encore, pour comprendre que la vérité et la justice n’appartiennent qu’aux puissants.

      +2

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  • Michel Ickx // 05.01.2018 à 19h40

    On écoutait Londres chez-moi pendant la guerre. Mon père, jeune étudiant avait rejoint la Belgique libre en passant les lignes électriques vers la Hollande en 14. Il savait en 40, qu’écouter radio Londres méritait la déportation et la mort. Cela ne l’a pas empêché d’écouter les messages de la résistance.

    S’ils croient qu’une loi va nous priver de suivre RT ils ignorent l’effet Steisand.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Streisan

    En mode panique, ils obtiennent le contraire de ce qu’ils désirent. Plus ils mentent moins ils seront crédibles. Même les moutons commenceront à douter. Inconsciement ils sont nos meilleurs alliés.

      +7

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  • Ando // 05.01.2018 à 22h27

    Certes, comme 85% des Français je n’ai pas voté pour M. Macron. J’ai cependant la pénible impression de m’être ‘fait avoir’ dans la mesure où j’attendais de sa part au moins le service minimum a savoir gouverner au nom d’un intérêt général de base et non selon des partis pris inutilement clivants. D’un côté M. Macron prend la posture d’un évêque noyant ses ouailles sous des tombereaux de platitudes lenifiantes, de l’autre il promeut la precarisation du travail, semble menacer la liberté de penser tout en développant dans le discours des perspectives d’action internationales devenues caduques à peine prononcees. Je comprends que la vie politique française était marquée par un grand vide depuis quelques années. Le vide est toujours là.

      +8

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  • Ando // 05.01.2018 à 22h37

    Enfin, s’agissant de la fonction présidentielle je ne me satisfaits pas de cette cour (les marcheurs) pantelante d’emois a l’évocation du nom du grand homme, tels les groupies du chanteur de variétés. Ces elans un peu infantiles et regressifs pouvaient avoir une allure charmante a l’été 2017, ils finissent aujourd’hui par laisser une impression de lourdeur désagréable.

      +4

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  • julya // 06.01.2018 à 06h34

    M Macron a été accusé, en pleine campagne électorale, de possèder un compte aux Bahamas, « information » reprise par la candidate lors du débat, et d’entretenir une relation homosexuelle avec un homme en vue sans en apporter la moindre preuve.
    Je peux comprendre qu’il veuille que de telles saloperies ne se renouvellent plus.

      +1

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    • Theoltd // 06.01.2018 à 13h12

      Faudrait alors interdire Gala, Closer, The sun et autres.
      D’ailleurs, combien d’articles de Libe, le Monde et autres, n’ont ils pas associe dans leurs titres le nom de Poutine a des comptes offshore? Vous voulez la liste et les liens? C’est pas du fake pur et dur?

        +3

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      • Theoltd // 06.01.2018 à 14h27

        Et puis tapez aussi Poutine Autiste sur Google et vous aurez un feu d’artifice de vraies fausses nouvelles et de qui?
        De Charlie, de Minute ou Fluide Glacial? Que nenni! Vous aurez de la bonne Fake news bien de chez nous, signée par les suspects habituels,(je vous epargne les noms, c’est toujours les memes) les seuls vrais bons, les seuls vrais de vrais, la vraie info du vrai faux, de la vraie Fake, authentique, de la bonne, de la super qualité, fourguée a notre bon peuple qui en redemande!

          +2

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    • joe billy // 06.01.2018 à 15h07

      Hier mon coiffeur a raté ma frange. A cet effet, dès que je serai Président, je créerai une instance qui définira ce qu’est ou n’est pas une belle frange propre et je ferai fermer les coiffeurs récalcitrants. Vive la République et vive la Frange.

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  • Marc Michel Bouchard // 06.01.2018 à 07h57

    Macron est un président qui croit avoir trouvé la -vérité- pour l’humanité par le néolibéralisme et il fait voter ses conditions d’application dans le travail et possédant la vérité tel qu’il se croit ose défier la liberté d’expression qui est un acquis du libéralisme politique classique qui a toujours été plus démocratique que le libéralisme économique par exemple d’un A.Smith. Le néolibéralisme utilise l’État éducatif pour susciter un individu qui ne serait que de la fibre d’entrepreneur et qui autrement ne mériterait selon l’idéologie que la survie, au mieux dans un revenu de base commun bric à brac qui compenserait une trop grande robotisation de l’économie y compris en partie dans des services. Et là, l’idéologie néo se protège en prétendant ne pas larguer vraiment la garantie de l’État social. Les USA nous enseignent eux le -vrai libéralisme-! Le bien commun, le président l’évacue pour l’individu fétiche plutôt massifié qui masque l’oligarchie grasse et qui veut le rester.

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  • Henri Tanson // 08.01.2018 à 09h19

    Régis de Castelnau nous dit quelque chose d’intéressant, surtout à la lumière de la démission d’un des rapporteurs de la cnccfp, JG de Chalvron :
    « Il est clair aussi que dans un État de droit respectant ses propres règles, en application des règles impératives du code électoral, une bonne partie du coût de cette propagande (= les publi-reportages télé dont a bénéficié Macron) aurait dû être réintégré à son compte de campagne. Aboutissant à pulvériser le plafond des dépenses avec toutes les conséquences de droit ».
    Si la Commission prenait en compte cela, les comptes de campagne de Macron seraient rejetés en bloc; pour des montants stratosphériques…

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