Les Crises Les Crises
9.novembre.20199.11.2019 // Les Crises

Entretien: Kévin Victoire “Le juridisme néolibéral contre l’autonomie citoyenne”

Merci 170
J'envoie

Source :L’Inactuelle, Kévin Victoire, Thibault Isabel, 09-09-2019

Karl Marx, en son temps, avait déjà abondamment critiqué la tendance des Etats libéraux à s’imposer par le biais du droit : ces régimes établissent en effet des organes de gouvernance internationaux qui assoient leur domination ou adoptent une charte des Droits de l’homme conforme à l’idéologie individualiste. Cette critique a été reprise entre-temps par de nombreux auteurs, parmi lesquels Jean-Claude Michéa. Kévin Victoire, qui a publié tout récemment Mystère Michéa aux éditions de l’Escargot, revient pour nous sur cette question.


 

Thibault Isabel : Dans quelle mesure le système capitaliste en place, derrière son apologie formelle de la liberté, est-il en réalité négateur des libertés, sous l’angle de l’autonomie ?

Kévin Victoire : Il l’est déjà d’un point de vue anthropologique et sociétal. La société libérale ne repose sur aucune valeur commune, mais plutôt sur la régulation par le Droit et le Marché. « Il n’y a d’autre solution, à l’intérieur du cadre mis en place, que de tenter de régulariser tous les comportements possibles au seul motif qu’ils ne nuisent en apparence pas à autrui », explique Jean-Claude Michéa. Or, ce que nous pouvons constater, c’est qu’« il se trouvera toujours d’autres individus – associations d’individus – pour estimer que chacune de ces nouvelles “avancées du Droit” porte atteinte à leur propre liberté dans la mesure où elle sera supposée nuire à leur sensibilité et à leur “estime de soi” (qui constituent, de l’avis désormais général, une partie intégrante de cette liberté). » Arrive donc un paradoxe : le libéralisme politique conduit à une société liberticide, puisque sur les mêmes bases idéologiques la consommation de tabac peut être autorisée, limitée ou interdite, la procréation médicale assistée (PMA) ou la gestation pour autrui (GPA) peuvent être libéralisées ou non, etc. Ce phénomène risque de nous conduire à une nouvelle guerre de tous contre tous.

En refusant de se donner une définition positive de la liberté, le libéralisme s’oppose à l’idée d’autonomie, comme auto-institution de la société. Au contraire, elle laisse prospérer des formes de dépendances extrêmes, vis-à-vis des technologies par exemple.

Mais en-dehors de cela, en refusant de se donner une définition positive de la liberté, le libéralisme s’oppose à l’idée d’autonomie, comme auto-institution de la société. Au contraire, il laisse prospérer des formes de dépendances extrêmes, vis-à-vis des technologies par exemple. Le problème est que la société ne se dote d’aucun outil pour évaluer cette société. Dans le même temps, traiter les gens comme égaux, sur des bases purement juridiques, c’est refuser de voir les formes de servitude économique. Comme le dit souvent Michéa, « le libéralisme, c’est le renard libre dans le poulailler libre. » Pourtant, comme l’avaient déjà remarqué Rousseau ou Camus, il n’y a de liberté quand on doit servir un autre, ni quand on est servi par autrui. De fait, le « libre-marché » a pour conséquence de déposséder les gens de leurs vies, ce qui est la définition de l’aliénation.

Thibault Isabel : Michéa a montré que l’ordre juridique joue également un rôle crucial dans la mainmise du néolibéralisme sur la direction politique actuelle des peuples et la conformation des mentalités au régime individualiste. Marx, au XIXe siècle, s’opposait déjà lui aussi à l’hégémonie des « droits de l’homme bourgeois », pour leur préférer la Magna Carta traditionnelle. Qu’est-ce qui pose problème dans la manière bourgeoise d’envisager les droits de l’homme ? Et faut-il renoncer du même coup à l’Etat de droit (respect de la Constitution et de la Cour constitutionnelle, justice à charge et à décharge, indépendance des juges à l’égard du politique, etc.), ou vaudrait-il mieux simplement le concevoir d’une façon différente ?

Kévin Victoire : D’après Michéa, le principe du libéralisme est que « seule la liberté peut limiter la liberté. Elle n’a d’autre limite qu’elle-même. » Mais, très vite, cette liberté se révèle rapidement n’être qu’une servitude, tant pour les dominants que pour les dominés. En effet, le mode de production capitaliste, justifié par l’idéologie libérale, s’organise autour d’un indispensable rapport juridique entre le bourgeois et le prolétaire. « Ils passent contrat ensemble en qualité de personnes libres et possédant les mêmes droits. Le contrat est le libre produit dans lequel leurs volontés se donnent une expression juridique commune », constate Karl Marx dans Le Capital. Voilà pourquoi, il estime que la devise de la société bourgeoise est « Liberté, Egalité, Propriété et Bentham ».

Le Capital apparaît donc comme un rapport social qui se pare des manteaux de l’égalité et de la liberté pour mettre en place une exploitation féroce. Dans ce contexte, le discours juridique a pour fonction de masquer l’organisation en classe de la société libérale. L’idéologie des droits de l’homme permet à la fois de réduire la politique en simples méthodes procédurales – la substitution du « gouvernement des hommes » par l’« administration des choses » étant au cœur du libéralisme – et d’atomiser les individus, les rendant vulnérables aux structures impersonnelles que sont le marché et l’Etat. Voilà pourquoi Michéa estime avec Marx que les droits de l’homme représentent « les droits du membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire de l’homme égoïste, de l’homme séparé de l’homme et de la communauté ».

Le Capital apparaît donc comme un rapport social qui se pare des manteaux de l’égalité et de la liberté pour mettre en place une exploitation féroce. Dans ce contexte, le discours juridique a pour fonction de masquer l’organisation en classe de la société libérale.

Le philosophe ne jette néanmoins pas le bébé avec l’eau du bain. Selon lui, il est important de se souvenir que « les combats populaires en faveur des libertés individuelles, collectives et communautaires ont connu bien d’autres formes et bien d’autres “chartes” (…), que le “pompeux catalogue des droits de l’homme” ». De même, des « formes d’autonomie et de liberté » existaient déjà dans « les communautés traditionnelles avant que le rouleau compresseur libéral […] n’entre en action ». C’est pour cela que, comme Marx avant lui, l’ex-Montpelliérain plaide pour l’adoption d’une simple Magna Carta, en lieu et place des Droits de l’homme. L’objectif de Michéa n’est néanmoins pas de défendre simplement des libertés fondamentales mais de promouvoir ce que Castoriadis appelait l’« autonomie ». Cela doit donc conduire à appréhender d’une autre manière les droits.

Thibault Isabel : La domination du néolibéralisme s’exerce aussi par l’entremise de structures de gouvernance européennes ou internationales, en grande partie technocratiques et non démocratiques. Le système du droit, au lieu de partir de la base en s’appuyant sur le travail fondateur d’assemblées constituantes, et en laissant une marge d’autonomie suffisante aux entités politiques locales, devient du même coup un système d’oppression de classe, très largement pyramidal. Quel regard faut-il porter aujourd’hui sur l’Union européenne, l’OMC, le FMI, etc. ? Comment analyser l’émergence de cette technocratie planétaire « cool » et « branchée » que Christopher Lasch désignait sous le terme de « Nouvelle Classe » ?

Kévin Victoire : Pour Michéa, ces institutions participent évidement au système capitaliste. Pire, elles en sont aujourd’hui les piliers. Le libéralisme repose en grande partie sur la mondialisation et donc la liberté de circulation (capitaux, marchandises et personnes), même si elle n’est pas nécessairement complète. Une certaine gauche est alors devenue l’idiote utile du capitalisme, en refusant de les remettre en question par internationalisme mal compris. Michéa trouve d’ailleurs très révélateur que deux « socialistes », Pascal Lamy et Dominique Strauss-Kahn aient présidé au milieu des années 2000 l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Fonds monétaire international (FMI), les deux institutions emblématiques de la mondialisation néolibérale. De même, en 2014, Pierre Moscovici, ancien ministre de l’Economie de François Hollande, devient commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière. Dans ce contexte, les classes dominantes sont vouées à se déterritorialiser et à adopter un style de vie « nomade », « multiculturel » et « progressiste ». Jacques Attali, qui se plait à raconter qu’il passe sa vie dans les aéroports, avec un ordinateur portable pour seule patrie, est une figure de cette « Nouvelle Classe ». Voilà pourquoi il pense que la « gauche caviar » est d’abord une « gauche kérosène ».

Source :L’Inactuelle, Kévin Victoire, Thibault Isabel, 09-09-2019

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Anouchka // 09.11.2019 à 08h21

Peut-on proclamer que tous les hommes sont libres et égaux dans un monde où certains ont la mainmise sur ce qui conditionne la survie des autres : les outils de production, la terre, les ressources naturelles?
Les hommes peuvent bien se concéder les uns aux autres des « droits » et des « dignités » comme on s’échange des politesses. S’ils n’abordent pas avant ça la question de l’accès aux biens de subsistance, cela n’a pas beaucoup de sens. Pire, ça relève de l’enfumage.

42 réactions et commentaires

  • Vercoquin // 09.11.2019 à 07h49

    « Le libéralisme repose en grande partie sur la mondialisation et donc la liberté de circulation , même si elle n’est pas nécessairement complète. Une certaine gauche est alors devenue l’idiote utile du capitalisme, en refusant de les remettre en question par internationalisme mal compris. »

    Quelques réflexions, comme ça.

    Il faudra bien un jour que les « observateurs » ou les « experts » cessent de considérer le PS (officiel) comme étant un « parti de gauche ». Je parle de gauche économique.
    « l’idiote utile du capitalisme »

    Il y a bien longtemps que la vraie gauche s’est dispersée façon puzzle et est incapable de se regrouper et de se reconstituer tel un phénix défendant le peuple fort et souverain.
    – 1983 Politique de rigueur économique.
    – 1985, Le congrès de Toulouse introduit la notion de culture de gouvernement.
    – Reagan, Thatcher, TINA.
    – Déroute du PC depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et la désintégration de l’URSS
    – 2008, Mélenchon quitte le PS, il fait 20% au premier tour en 2017. Hamon 6%.
    – Les frondeurs sous Hollande, dès le 9 octobre 2012.
    – 2018, les gilets jaunes, que faut-il en attendre ?

      +15

    Alerter
  • Anouchka // 09.11.2019 à 08h07

    La liberté du libéralisme est un égotisme. Elle est définie de manière négative : la toute puissance de ma liberté n’a de limites que parce qu’il existe d’autres libertés concurrentes autour de moi.
    La liberté de l’anarchisme est une liberté sociale. Bakounine disait qu’on ne pouvait être libre si ceux qui nous entourent ne le sont pas aussi.
    Peut-on être libre si l’on est environné d’esclaves? Le droit, depuis l’empire romain nous a persuadé que oui. Pourtant les maîtres, dans l’antiquité, vivaient tous dans la terreur de se faire assassiner par leurs esclaves (ce qui arrivait parfois). Les premiers étaient -ils plus libres que les deuxièmes ? Non, ils se tenaient tous par la barbichette.

      +6

    Alerter
    • calal // 09.11.2019 à 08h47

      « Peut-on être libre si l’on est environné d’esclaves? »

      Les « esclaves actuels » ne sont esclaves uniquement parce qu’ils ont choisi ce chemin: c’est du bottom up.
      Vous voudriez leur imposer votre « liberté »: c’est du top down.
      Bien sur qu’il y a des mecanismes crees par notre systeme pour pousser les gens a se conformer au modele dominant et a consommer la ou on leur dit de consommer.Mais il y a aussi des mecanismes de « resistance » au systeme : religions,modele de pensee communiste etc

      L’apprentissage de la liberté c’est de laisser les gens se bruler s’ils choisissent de ne pas vous ecouter.Il n’y a que vous que vous pouvez et devez changer.

      Dans l’evangile,il y a la parabole de l’enfant prodige: un des fils a choisi d’explorer d’autres valeurs que les valeurs du pere. Le pere estime qu’il se goure mais le laisse faire son experience. Le pere continue sa marche propre, fidele a ses valeurs,ne va pas chercher le fils la ou il s’aventure,mais l’accueille a nouveau si le fils revient vers les valeurs du pere.Est ce que la demarche premiere de rejet du fils a fait plaisir au pere,surement pas…

        +7

      Alerter
      • Anouchka // 09.11.2019 à 09h38

        Oui mais la liberté dans le christianisme, c’est la liberté de reconnaître que Dieu est le maître (ou plutôt le« seigneur« ).
        Ça n’a rien à voir avec la liberté « libérale » qui confère une toute puissance à l’homme pour autant qu’il ne rencontre pas sur son chemin d’autres libertés tout autant toute puissante.

          +5

        Alerter
        • Je me marre // 09.11.2019 à 10h37

          Les animistes placent le sacré dans la nature, le judaïsme dans la tribu, le christianisme dans l’individu et l’islam dans la soumission. Cette dégringolade des valeurs nous amènent à l’état actuel de l’éclatement des sociétés et à la guerre de tous contre tous. Adieu la conscience de classe, adieu le respect de la vie et de la nature. Le principe et de jouir au jour le jour, le « sauvetage » est individuel, hédoniste (n’est-ce pas Onfray?);;. ou dans l’au-delà. Le marché et le spectacle sont les nouvelles valeurs. Les drogues en font partie.

            +8

          Alerter
          • Je me marre // 09.11.2019 à 10h57

            PS: l’animisme est la seule de ces idéologies qui n’institue pas une hiérarchie entre les êtres humains et au-delà.

              +4

            Alerter
            • Anouchka // 09.11.2019 à 11h52

              L’animisme n’institue pas de hiérarchie ? Et les castes en Inde, ça vient d’où à votre avis?
              Ah oui, c’est vrai j’oubliais, des colons britanniques…
              Oui mais dans ce cas là pourquoi y a-t-il aussi des castes dans certaines sociétés africaines traditionnelles ?

                +3

              Alerter
            • Loxosceles // 09.11.2019 à 14h16

              L’hindouisme n’est pas animiste… C’est un polythéisme tout à fait classique, où les préceptes sont assez différents de l’animisme. Peut-être dans certains temples mineurs trouve-t-on encore un peu d’animisme, tout au plus.

                +3

              Alerter
            • Anouchka // 09.11.2019 à 15h49

              Oui mais la séparation en castes est antérieure à l’indouisme sous sa forme contemporaine que les Indous d’ailleurs considèrent comme un monothéisme et non pas comme un polythéisme

                +1

              Alerter
      • linder // 09.11.2019 à 09h38

        le fils prodigue plutôt que le fils prodige

          +7

        Alerter
  • LBSSO // 09.11.2019 à 08h14

    Autodiagnostic

     » S’est ainsi génialement tracé le sillon du préfixe « auto » promis au meilleur avenir -de la Charte des droits individuels aux prestations du samedi soir.Entre  » l’autodétermination  » en alibi et « l’autocratie » en repoussoir, nous courons tous après « l’autonomie » en politique, « l’autoentreprise » en économie, » l’autobiographie » en librairie, « l’autofiction » en fin du fin, « l’autogestion » à gauche (solution de l’énigme enfin trouvée), « l’autopromotion » à droite (ôte toi de là que je m’y mette), « l’automobile » à la campagne (« my car is my castle), l »autoérotisme » à demeure (il est sain de se masturber), « l’autopartage en ville, « l’autoprotection de l’institution (voir la sainte ‘église catholique), « l’autorégulation » (du système bancaire) sans oublier « l’automédication du malade (on soigne tout sur internet), « l’autocritique » des scrupuleux et « l’autoflagellation » du masochiste. »

    Régis Debray, « Du génie français », Gallimard, 2019, p.52

    Autonomie citoyenne.Belle formule. Pièges à éviter.Ceux tendus par la modernité et la technique .Qu’en pense les individus ?

      +6

    Alerter
    • Brigitte // 09.11.2019 à 17h11

      Bel inventaire à la Debray! Oui en France on se gargarise de mots et on va même en chercher ailleurs (globiche) pour s’écouter parler.
      Que veut dire autonomie citoyenne?
      Etre autonome, c’est pouvoir fonctionner sans aide extérieure. A ne pas confondre avec la liberté. On peut être autonome pour faire quelque chose que l’on est obligé de faire.
      Citoyen veut dire participer à la vie de la société, en gros; travailler, payer des impôts, voter mais aussi tisser des liens de solidarité.
      L’autonomie citoyenne reviendrait à organiser tout ou partie de la vie en société sans dépendre de systèmes extérieurs. Reprendre le contrôle des grands centres décisionnels. Vu la complexité du monde dans lequel on vit, c’est très difficile à concevoir. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de s’en rapprocher. Les circuits courts de la ferme à la fourchette, le RIC, les SCOP, relocaliser beaucoup de fonctionnalités, à contrario de la mondialisation (maillage énergétique, gestion de l’eau, du foncier).
      Mais il y a des pièges. Par exemple, celui de croire que l’on a plus besoin de nation en privilégiant le local. Sur le plan administratif, on a vu aussi qu’autonomie revient à dire désengagement de la tutelle de l’état donc privatisation (autonomie des universités, des hôpitaux, etc…).
      Du coup l’autonomie est-elle forcément vertueuse et ne peut-elle pas au contraire engendrer de nouveaux rapports de force?
      De la théorie à la pratique, le chemin est encore long.

        +4

      Alerter
      • Undefined // 09.11.2019 à 18h55

        être autonome, c’est plutôt étymologiquement être capable de se donner à soi-même sa propre loi.
        C’est ent effet différent de la liberté qui n’implique pas la notion de loi, mais l’autonomie n’implique pas forcément la notion d’indépendance financière. On peut être autonome tout en reconnaissant que l’on dépend du reste de la communauté pour sa survie en cas de guerre ou en matière d’accès aux biens de première nécessité.

        Parler d’autonomie des universités relève en ce sens d’une sorte de novlangue. On utilise autonomie pour ne pas dire marchandisation de l’enseignement supérieur

          +4

        Alerter
      • LBSSO // 09.11.2019 à 22h34

        Merci d’avoir bien vu là où je voulais en venir en suscitant et partageant, je l’esperais, une réflexion à partir de cet extrait.

        « Les individus  » qui penseNT au pluriel font moins de fautes. 😉

          +0

        Alerter
  • aladin0248 // 09.11.2019 à 08h19

    Il y a autre chose chez Michéa. Pour les libéraux, la société fonctionne d’autant mieux que chaque individu renonce de lui-même à toute perfection morale. Les individus sont dissuadés de toute tentation morale [source comme on sait de toute s les utopies et de tous les maux]. La morale chrétienne ou même communiste doit être intégralement replacée par le droit procédural. Ref. L’empire du moindre mal’ chap. 4, p.97. … mais ça ne marche pas. C’est ainsi que les petites racailles peuvent pourrir en permanence la vie de la population sans être inquiétées. Autres incohérences, l’impossible arbitrage entre les intérêts contradictoires des « minorités ».

      +7

    Alerter
  • Anouchka // 09.11.2019 à 08h21

    Peut-on proclamer que tous les hommes sont libres et égaux dans un monde où certains ont la mainmise sur ce qui conditionne la survie des autres : les outils de production, la terre, les ressources naturelles?
    Les hommes peuvent bien se concéder les uns aux autres des « droits » et des « dignités » comme on s’échange des politesses. S’ils n’abordent pas avant ça la question de l’accès aux biens de subsistance, cela n’a pas beaucoup de sens. Pire, ça relève de l’enfumage.

      +16

    Alerter
  • calal // 09.11.2019 à 08h21

    C’est une vision « victimaire » du schmilblick.
     » le libéralisme, c’est le renard libre dans le poulailler libre »: si vous vous identifiez a une poule,et que vous vous comportez comme un mouton en adherant a la societe du spectacle de la consommation comme ma niece de 13 ans qui regarde sur instagram un jeune c… vanter une barre proteinée achetee chez machin chose tout en streamant sa seance de muscu alors qu’elle pourrait faire autre chose et que ses parents devraient la pousser a faire quelque chose de « productif ».

    « ’atomiser les individus »: personne ne vous force a divorcer si vous etes au smic comme personne ne vous a forcé a vous marier et a avoir 2 enfants. Faut arreter de croire au pere noel et a disney et commencer a se projeter plus loin que le prochain week-end…

    Ooh, resister aux effets pervers du capitalisme c’est dur,c’est long et fatiguant,si seulement le pere noel pouvait descendre du ciel et faire que ma situation s’ameliore en meme temps que celle des autres et de la planete d’un coup de baguette magique rapide…
    les premieres decorations de noel apparaissent dans les supermarches,on commence a faire nos listes pour le pere noel…

    ps:dieu que je n’aime pas des phrases comme « L’idéologie des droits de l’homme permet à la fois de réduire la politique en simples méthodes procédurales « .Qu’est ce qu’elle vous a fait cette declaration?laissez la tranquille svp…ca irrite le conservateur que je suis

      +6

    Alerter
    • Anouchka // 09.11.2019 à 08h27

      « Personne ne vous a forcé à vous marier ». Argument du même ordre que « l’homosexualité est un choix ».
      Avec des arguments comme ça on l’aurait pas dépassé le stade des maisons de correction pour les filles mères.

        +9

      Alerter
    • Anouchka // 09.11.2019 à 08h39

      En réalité quand vous souhaitez responsabiliser les smicardes qui divorcent vous voulez adapter l’humain au capitalisme parce que le capitalisme est dans l’intérêt de la « bourgeoisie ».
      Il est dans la nature humaine d’être sujette à des passions diverses, d’ordre sexuel notamment- les scientifiques ne disent-ils pas que l’amour (passionnel) dure 3 ans?
      Oui mais voilà, ça ne colle pas avec « l’agenda » du capitalisme qui préfère que les salariés se mettent en couple stable pour économiser leurs frais de logement et permettre l’élevage des enfants à moindre coût .

        +7

      Alerter
      • calal // 09.11.2019 à 08h59

         » les scientifiques ne disent-ils pas que l’amour (passionnel) dure 3 ans? »

        ben oui,pres de 20 ans apres l’an deux mille, en france,un pays encore « developpé », on attend des citoyens qu’ils soient capables,apres 16 ans d’ecole obligatoire, de se projeter plus de 3 ans en avance dans leur futur afin de faire des choix judicieux…

        Personnellement, je serai pour la diffusion des theories « red pill » masculinistes lors des cours obligatoires d’education sexuelle et pour le remboursement par la secu des preservatifs mais ca c’est juste pour vous taquiner 😉

          +4

        Alerter
        • Anouchka // 09.11.2019 à 09h31

          Avant, quand le divorce n’était pas à la mode (ou tout simplement interdit), vous preniez votre mal en patience lorsque votre conjoint vous battait ou vous trompait. Maintenant on vous incite à vous comporter en personne libérée et responsable donc à divorcer si les cas sus-nommés se présentent…
          La plupart des divorces se font au nom de l’autonomie et de la responsabilité (ne pas faire subir aux enfants la violence des disputes quotidiennes des parents par exemple).

            +4

          Alerter
        • Anouchka // 09.11.2019 à 09h53

          L’école obligatoire jusqu’à 16 ans qui enseigne la sagesse aux futurs citoyens… Comment dire…
          En fait je crois que j’ai compris le sens de de tous ces arguments que vous déployez dans vos commentaires depuis ce matin : c’est du second degré… un panégyrique de tous les poncifs libéraux auxquels nous sommes biberonnés depuis notre plus tendre enfance – à l’école notamment.

            +7

          Alerter
    • Jean-Do // 09.11.2019 à 08h43

      Je ne me vois pas comme une poule ou un renard mais je ne me sens pas libre ni heureux dans un groupe social où d’autres sont opprimés et malheureux voire détruits par mon laisser-faire ou mon impossibilité de changer cet état de fait. Et ça, c’est le monde « libéral » où nous vivons où la production culturelle et matérielle est dans les mains de renards pas très malins mais assoiffés de sang.

        +11

      Alerter
    • Chris // 09.11.2019 à 10h42

      D’accord jusqu’au post-scriptum.
      Résister aux effets pervers du capitalisme qui s’épanouit dans l’avoir au détriment de l’être, est particulièrement épuisant, car les facettes des « tentations » sont multiples et renouvelées par le marketing qui affine constamment ses modèles selon les produits ou l’idéologies à « vendre ».
      C’est particulièrement pervers depuis l’usage des neurosciences.
      Qui a envie de s’interroger chaque minute sur le bienfondé et pertinence de ses pensées et de ses actes ? Panurge est tellement plus confortable.
      Perso, les Droits de l’Homme brandis à chaque désobéissance, ne sont plus qu’un instrument de coercition, un Cheval de Troie, pour justifier n’importe quelle tyrannie contre les récalcitrants à un modèle qu’il soit économique et/ou géopolitique.
      Au nom des DDH, les « puissants » attaquent, affament, torturent et tuent les gêneurs, outsiders ou « révionistes » (ceux qui contestent une suprématie impériale), soit l’exact opposé de leur utilité première proclamée !
      Ils remplacent l’axiome des Croisades, elles aussi au service des puissants : Eglise et S(a)eigneurs. La mondialisation néolibérale nous ramène à la féodalité sous des oripeaux différents.
      Il faut que tout changer pour que rien ne change (Lampedusa)…

        +5

      Alerter
    • Je me marre // 09.11.2019 à 11h06

      « Qu’est ce qu’elle vous a fait cette declaration? »

      A moi, rien, mais à d’autres beaucoup: guerres, massacres, néo-colonisations, etc.

      « personne ne vous force a divorcer si vous etes au smic comme personne ne vous a forcé a vous marier et a avoir 2 enfants. »

      Si! La soumission à une idéologie dominante (croissez et multipliez, il en va du « rang » du pays qui a besoin de chair à canon). Ces propos sont abjects. Julie Graziani sort de ce corps!

        +4

      Alerter
      • calal // 09.11.2019 à 13h40

        C’est vrai qu’il y a confusion entre la declaration des droits de l’homme et l’ideologie occidentale recente des droits de l’homme.On s’est fait abuser naivement et ce d’autant plus facilement que les credits des banques nous rendaient bien gras dans le meme temps.
        Il y a crise du capitalisme en occident et je trouve dommage que « les rouges » veulent en profiter pour jeter le bebe avec l’eau du bain (aka prendre le pouvoir par une revolution et remplacer un top down des ploutocrates par un topdown d’une nomemklatura) alors qu’il serait peut etre plus productif pour le peuple a court terme de veiller a ce que le renouvellement du capital ne se fasse pas sur le dos des libertes ( une societe capitaliste a la pinochet rendu possible et rentable grace a la baisse des couts des technologies de surveillance)

        « Si! La soumission à une idéologie dominante »: vous croyez que vous allez faire une revolution avec des gens incapables de resister a la moindre pression sociale? 5 minutes de pub 200e d’alloc supplementaire voir de credit gratuit et la moitie de vos partisans sont partis aux soldes…

        « besoin de chair a canon »: vous n’avez pas vu les evolutions des guerres modernes…une crise de surproduction du capital en 2020 avec 9milliards d’habitants sur la planete est quelque chose de tres dangereux.Beaucoup de gens peuvent disparaitre sans que le capital ne moufte….

          +3

        Alerter
        • Marie Pan-Pan // 09.11.2019 à 14h52

          Calal,
          plutôt d’accord pour ce qui est des décérébrés cathodiques et/ou allocataires pantouflant.
          Au début de l’année pour avoir malheureusement participé à une usine à gaz de Pôle Emploi ( formation ), sur 10 quidam présents 6 étaient allocataires rsa sans autres revenus, 2 handicapés, 2 bossant à mi-temps (dont moi). Qui donc enfilait son gilet jaune?…les deux dernières…les 8 autres suivaient le « match » devant la boîte à cons.

            +5

          Alerter
    • Marie Pan-Pan // 09.11.2019 à 14h31

      Calal,
      « qu’est-ce qu’elle vous a fait cette Déclaration? »
      Je ne pense pas qu’il cible la Déclaration originelle, celle qui est à la base des libertés publiques des citoyens des Etats-Nations démocratiques.
      Mais plutôt l’idéologie de Droits de l’Homme comme conception des droits individuels profondément différente car bien plus inspirée aujourd’hui par une compassion cosmique indifférente aux Etats et aux Nations voire opposée.
      Comme vous le savez en anglais on distingue les Rights of man que sont les droits individuels reconnus aux citoyens en 1776 et 1789; et les droits de l’Homme actuels appelés Human Rights apparus au milieu du XXe siècle.
      En France, la distinction se fait entre les libertés publiques qui concernent les nationaux, et les droits fondamentaux ( depuis les années 70) qui concernent tout le(s) (petits) monde(s) qu’ils atomisent jusqu’à évaporation totale de tout bien/lien/unité commun(e).
      C’est bien de cette idéologie mortifère dont il est question.
      (bon ben le temps que je rédige, votre dernier commentaire m’ ôte les doigts des touches)

        +3

      Alerter
    • vert-de-taire // 12.11.2019 à 20h51

      @Calal
      Cette réaction fut la mienne un temps.
      Cela venait que je ne comprenais pas par exemple les modes, cette ahurissante manière de se mettre à se copier les uns les autres avec des chiffons des chaussures ou des téléphones et même !! des voitures ceci ou cela. Ce moutonisme qui relève plus de la crétinerie que de la raison, de l’abrutissement que du libre-arbitre. Bref je ne comprenais pas mes voisins, copains, passants, personne, …
      Et puis j’ai muri (un peu trop d’ailleurs mais rien à faire) et je me sens obligé de faire l’effort de comprendre ce comportement, car il est durable dans le temps et l’espace, humain quoi. En fait non, reptilien et conservé jusqu’à nous. Mon explication primaire et partielle (simplifiée).
      Nous sommes des copieurs, imitateurs, des champions copieurs. C’est une question de survie.
      Plus maintenant mais c’est gravé. Cela dépasse la raison. Je simplifie ; des savants racontent cela bien mieux que moi.
      Si des scorpions, pardon, des salauds, laissons les scorpions, nous poussent à la bêtise et qu’on y plonge, c’est donc aussi bien leur fait que de nos restes ataviques primaires.
      Si l’éducation ne parvient pas, ou ne veut pas nous émanciper de notre cerveau reptilien c’est pour beaucoup le choix de nos dominants.
      Qui a l’insigne chance de s’émanciper, ou mieux qui a la possibilité de le faire ?
      De s’exclure du/des groupe primaire, constitutif de l’identité sociale (et donc son intégration/travail..) ?
      Il faut de puissants motifs ou moyens pour prendre le risque de se pourrir la vie …
      La vie n’est pas facile.

        +0

      Alerter
  • astap66 // 09.11.2019 à 09h35

    Marx avait parfaitement expliqué comment le concept des libertés individuelles était né au sein de la bourgeoisie, quand elle était encore soumise à des institutions féodales, pour pouvoir s’affranchir de la domination de la noblesse qui réservait certaines privilèges à la naissance et l’empêchait de s’approprier la terre, ou encore d’exercer certains commerces.
    Par la suite, lorsqu’elle a fait sa révolution et qu’elle est devenue la classe dominante, elle s’est progressivement rendu compte de ce qu’impliquait réellement la liberté individuelle, si l’on devait aller jusqu’au bout de cette notion: c’est à dire l’impossibilité de s’approprier le travail d’autrui, de faire de l’autre un esclave temporaire.
    Alors, de progressiste, elle est devenue réactionnaire et a mis en place un ordre juridique (plein de contradictions) pour légitimer sa domination.
    Parmis les piliers de cet ordre juridique : la propriété, la liberté d’entreprendre.
    Mais une propriété biaisée, qui n’en est plus vraiment une au sens classique, puisque normalement la propriété implique la responsabilité, et qu’aujourd’hui la forme sociale d’appropriétion des moyens de production et d’échange est la société à responsabillité limitée (SA, SARL, SAS…).
    Et une liberté d’entreprendre conditionnée par la possession du capital.
    Et une déclaration des droits de l’homme qui, quoi qu’elle prétende, entre de plus en plus en contradiction avec les moyens réels de maintenir sa domination.
    Son jurdisme, de plus en plus complexe, n’arrive plus à masquer cette réalité.
    Pour valider le plafonnement des indemnités prud’homale en cas de licenciement abusif, le Conseil constitutionnel est allé jusqu’à prétendre que la « prévisibilité » des charges des entreprises relevait de l’intérêt général. Et la Cour de cassation a considéré que cette loi respectait le traité de l’OIT imposant que les Etats permettent aux tribunaux d’accorder une « réparation adéquate » aux travailleurs abusivement licenciés parce que ce traité laissait aux Etats le droit de définir ce qui est « adéquat »…
    Même un adolescent peut rire à la lecture de tels sophismes.

      +7

    Alerter
    • Je me marre // 09.11.2019 à 10h53

      Le principal problème est qu’au nom de « droits de l’homme » on n’a jamais tant continué à massacrer et à néo-coloniser. Un cache-sexe pour s’assurer le contrôle des ressources. Et une formidable hypocrisie.

      Quand on voit comment les manifestations sont réprimées en France, on constate comment les « droits de l’homme » sont appliqués.

        +8

      Alerter
      • vert-de-taire // 12.11.2019 à 21h03

        Les quoi ?

        Quand on voit les comparutions immédiates (un abattage), on voit comment on réprime la racaille, les gueux, les sans-dents, …
        Cette violence de la classe bourgeoise ne peut que se retourner contre elle – sous peu – avec brutalité, intérêt et principal.

          +1

        Alerter
    • vert-de-taire // 12.11.2019 à 20h59

      Très juste.
      Alain Supiot raconte très bien cette aporie ahurissante qui plonge notre société dans une violence coupable.

      Mais alors on fait quoi ?

      Arrive le contrôle au faciès, les retraites réduites aux gentils bien soumis aux entreprises, la sécurité sociale croupion, les transports publics privés, les écoles/universités publiques en déshérence et/ou privatisées, un système judiciaire aux ordres, …
      Que fait on ?

      manif le 5 et puis ?

        +0

      Alerter
  • Jefresi // 09.11.2019 à 09h53

    Il est intéressant de voir Marx revenir par une fenêtre. Il avait parfaitement vu, avec d’autres, que le capitalisme n’est que la négation de la liberté par la liberté, ou la nécessité, d’exploiter le travail humain pour le capitaliste et la liberté, ou la nécessité, d’être exploité pour fournir le travail.
    Cet échange d’exploitation se réalise au travers du contrat d’achat par le capitaliste ou de vente par l’exploité de la force de travail. Contrat qui sous entend le vol d’une partie du temps de travail fourni par l’exploité au capitaliste. Temps de travail payé sous la forme du salaire qui ne représente pas la totalité du temps de travail fourni par l’exploité.
    Ce vol, légal, étant la source du profit capitaliste.
    D’où Marx, et d’autres comme lui, en on déduit les contradictions de la société capitaliste et de son sort à terme.

      +7

    Alerter
  • Pie vert // 09.11.2019 à 11h19

    Là où ça devient comique, c’est que de nos jours il s’agit bien de la gauche kérosène qui nous delivre ces discours moralisateurs sur le climat.
    Mais, dans le fond, une grande partie de nos problèmes : criminalités, écologie, perte du sens, desinstruction de la jeunesse… ne seraient-ils pas mieux résolus à l’échelle locale ? Et donc avec un retour à une forme de souveraineté ?
    Mais evidemment pour la gauche Kérosène la souveraineté est le mal absolu.

      +11

    Alerter
  • calal // 09.11.2019 à 13h56

    « Or, ce que nous pouvons constater, c’est qu’« il se trouvera toujours d’autres individus – associations d’individus – pour estimer que chacune de ces nouvelles “avancées du Droit” porte atteinte à leur propre liberté dans la mesure où elle sera supposée nuire à leur sensibilité et à leur “estime de soi” (qui constituent, de l’avis désormais général, une partie intégrante de cette liberté).  »

    Certains liberaux interpreteraient cela tres facilement comme une volonte des technostructures etatiques d’augmenter a moindre cout leur chiffre d’affaire,nombre de clients,pib: plus il y a de conflits plus il y a besoin d’arbitres…

    C’est aux payeurs de dire stop. Perso,j ‘aurai pu reclamer « des droits » et exiger a plusieurs occasions mais je ne le fais pas pour ne pas « justifier » le besoin d’etat…la aussi joue la « liberté » ou l’autonomie du citoyen…et c’est un moyen de limiter l’etat par une action individuelle peut etre plus efficace que le vote tel qu’il est actuellement

      +2

    Alerter
    • vert-de-taire // 12.11.2019 à 21h10

      Cela va plus loin.
      Rien ne nous oblige à passer par le droit officiel, je veux dire par l’administration judiciaire pour obtenir réparation.
      Il est possible de chercher conciliation, seul ou avec des arbitres ET sans devoir nécessairement payer sinon par de la reconnaissance.

      Cela risque de ne pas fonctionner avec certaines entreprises qui, de fait, se savent protégées par le ‘système’. C’est un cas possible qu’il faut écarter en les boycottant.

        +0

      Alerter
  • till // 09.11.2019 à 19h19

    C’est une vision écornée des droits de l’homme.
    Ce que les ONG appellent « droits de l’homme » et qu’elles défendent pied à pied incluent les droits économiques et sociaux, et notamment le fait de disposer d’un travail décent (travail utile et rémunéré avec un salaire décent).
    La définition du salaire décent, inclus dans les « droits de l’homme », intègre la possibilité de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille : logement, transport, nourriture, santé… ainsi qu’une enveloppe discrétionnaire (épargne, loisirs) d’au moins 10% du total.
    Michea ferait mieux de se renseigner avant de sabrer les efforts d’autrui.

      +0

    Alerter
    • astap66 // 10.11.2019 à 00h54

      Sauf que ces droits économiques et sociaux, ou « droits créances », passent, dans l’ordre juridique, bien après les « droits-liberté »….qui en dernière instance passent après le droit de propriété privée, ou plus exactement le droit d’appropriation lucratif.
      Et ces « droits créances » sont interprétés de manière restrictives par les tribunaux,
      D’ailleurs, si ces droits étaient respectés, il n’y aurait pas de SDF, pas, de chômage, tous les logements seraient décents…
      Le préambule de 1946 ne dit-il pas :
      – Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. (donc pas de demandeur d’emploi en instance)
      – Tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises. (oui oui, c’est bien écrit participe à la gestion, pas une simple consultation formelle où on ne lui dit rien).
      -Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité (Microsoft, google, Vinci, on fait quoi ?)
      -La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. (Pas la peine d’en rajouter, il suffit d’aller dans certains quartiers)
      -Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs (oui: le repos et les loisirs)
      Michéa ne parle pas des ONG qui luttent concrètement contre la misère matérielle, mais de celles mises en valeur médiatiquement, qui sont de nature plus sociétales.

        +5

      Alerter
      • til // 14.11.2019 à 19h04

        Le droit à un salaire décent fait partie des « droits humains » fondamentaux. Il ne s’agit pas d’un droit créance, il s’agit d’un droit à percevoir un salaire décent quand on travaille. De nombreuses ONG cherchent à faire avancer le statut des « droits humains » au niveau international, notamment via le salaire décent. Elles savent pertinemment que ce droit au « salaire décent » dépend notamment des droits civiques et politiques fondamentaux (droit d’association, droit à la négociation collective, droits politiques, absence de corruption, etc.) et recherchent à faire avancer EN MEME TEMPS les droits économiques et les droits civiques car les uns dépendent des autres.
        Les mêmes qui ne veulent pas payer correctement tout en empochant de grosses marges sont dans la plupart des cas également opposés aux droits politiques et syndicaux voire même favorables à la corruption.
        Il faut lutter POUR tous ces droits car c’est le seul moyen dont on dispose aujourd’hui pour avancer CONCRETEMENT dans l’amélioration de la situation des gens, au lieu de débiner « l’idéologie des droits de l’homme ».

          +0

        Alerter
  • IMBERT // 10.11.2019 à 11h42

    Il me semble important de noter qu’il ne s’agit que de la sphère de l’échange ou du marché comme eden des droits de l’homme, pris de manière seulement ironique et donc non dans le monde de la production. Mais tout de même le droit qu’il s’agisse selon une école historique matérialiste et de classe qu’il soit magna charta ou qu’il soit un code civil ou du commerce etc…fait partie des superstructures et est disons en moindre méconnaissance des réalités de la production et de ses rapports en échanges inégaux que les superstructures rigoureusement idéologiques; en conséquence il y a même dans le droit des retour des institutions juridiques et législatrices sur le bases de production, ainsi Marx voit-il dans les documents issus des parlements britanniques et des ministères comme dans le rôle des inspecteurs des fabriques un bien exceptionnel fait à la classe ouvrière, mais en effet sous la pression des luttes de classes elles-toujours illégales quoique juste d’un point de vue de classe exclusif ou utile aux travailleurs seulement et pas à la bourgeoisie.

      +0

    Alerter
    • IMBERT // 10.11.2019 à 11h43

      https://www.facebook.com/notes/olivier-imbert/libert%C3%A9-%C3%A9galit%C3%A9-fraternit%C3%A9-versus-propri%C3%A9t%C3%A9-utilit%C3%A9-%C3%A9goiste-et-bentham/10216351378849747/
      « En réalité, la sphère de la circulation ou de l’échange de marchandises, entre les bornes de laquelle se meuvent l’achat et la vente de la force de travail, était un véritable Eden des droits innés de l’homme. Ne règnent ici que la Liberté, l’Egalité, la Propriété et Bentham. Liberté ! (…) Au moment où nous prenons congé de cette sphère de la circulation simple et de l’échange des marchandises, à laquelle le libre-échangiste vulgaris emprunte les conceptions, les notions et les normes du jugement qu’il porte sur la société du capital et du travail salarié, il semble que la physionomie de nos dramatis personae se transforme déjà quelque peu. L’ancien d’argent marche devant, dans le rôle du capitaliste, le possesseur de force de travail le suit, dans celui de l’ouvrier ; l’un a aux lèvres le sourire des gens importants et brûle d’ardeur affairiste, l’autre est craintif, rétif comme quelqu’un qui a porté sa propre peau au marché et qui, maintenant, n’a plus rien à attendre…que le tannage. »
      K.Marx, Le Capital, Chapitre IV, page 197 trad. PUF.

        +1

      Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications