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6.août.20226.8.2022 // Les Crises

Gaël Giraud sur la guerre en Ukraine : solution négociée ou destruction totale

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Entretien avec l’économiste jésuite après les paroles du Pape François lors de l’Angélus du dimanche 3 juillet: «Précisément pour éviter cette issue désastreuse, qui pourrait nous conduire à un nouveau conflit mondial, il est absolument nécessaire de négocier, de parvenir à une trêve, puis à la paix».

Lire l’entretien complet sur le site de Vatican News

Source : Vatican News, Andrea Tornielli , Gaël Giraud

Un bâtiment de Lyssytchansk en Ukraine, endommagé par les bombardements.

Andrea Tornielli – Cité du Vatican

« Je lance un appel aux chefs des nations et des organisations internationales pour qu’ils réagissent à la tendance à accentuer les conflits et les oppositions. Le monde a besoin de paix. Pas une paix basée sur l’équilibre des armes, sur la peur réciproque». La crise ukrainienne «peut encore devenir un défi pour des hommes d’État sages, capables de construire dans le dialogue un monde meilleur pour les nouvelles générations». C’est ainsi que le Pape François, lors de l’angélus du dimanche 3 juillet, est revenu sur la paix en Ukraine, souhaitant que l’on passe «des stratégies de puissance politique, économique et militaire à un projet de paix globale: non à un monde divisé entre des puissances en conflit; oui à un monde uni entre des peuples et des civilisations qui se respectent ». La voix de l’évêque de Rome, en ces derniers mois de combats et d’absence d’initiatives diplomatiques efficaces, a été l’une des rares à s’élever en faveur de la paix et de la négociation. Une négociation qui semble impossible. Nous en parlons avec le jésuite français Gaël Giraud, économiste, directeur de l’Environmental Justice Program à l’université de Georgetown et chercheur au CNRS à Paris.

Père Gaël Giraud, pourquoi est-il si difficile de parvenir à une négociation?

Nous voyons l’escalade militaire et verbale de cette guerre, les massacres qui ont eu lieu, la destruction des villes en Ukraine. Mais il faut aussi voir l’existence de lobbies belliqueux qui ne veulent pas la fin du conflit, qui ne veulent pas d’une négociation qui amènerait les gouvernements russe et ukrainien à la même table pour négocier sur un projet concret, parce que ce sont des lobbies intéressés par le réarmement et le changement de régime à Moscou, c’est-à-dire qu’ils veulent la fin de Vladimir Poutine. Mais Dieu merci, le nombre de personnes appelant à la paix et croyant en la nécessité absolue d’une solution négociée augmente. Aux États-Unis, un universitaire comme Jeffrey Sachs a publiquement soutenu une trêve négociée.

Qui veut cette guerre ?

Disons que c’est avant tout la Russie qui la veut, elle qui a attaqué l’Ukraine et commis des crimes de guerre. Mais elle a été préparée depuis 2014 par ceux qui veulent utiliser cette guerre pour renverser Poutine et mettre la Russie à genoux, même au prix de transformer l’Ukraine en un nouveau Vietnam et de la conduire à la destruction totale. C’est précisément pour éviter cette issue désastreuse, qui pourrait nous conduire à un nouveau conflit mondial, qu’il est absolument nécessaire de négocier, de parvenir à une trêve, puis à la paix.

Lire la suite sur le site de Vatican News – 06-07-2022

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Rodler // 06.08.2022 à 09h41

Disons que c’est la Russie qui veut la guerre. Mais elle y a été préparée. Donc ce n’est pas la Russie qui veut la guerre. Les accords de Minsk voulus par Poutine allaient dans le sens de la paix. Etrange pour quelqu’un qui veut faire la guerre. Les vrais responsables sont les Etats-Unis avec l’avancée de l’OTAN, l’installation d’armes et de labos bactériologiques en Ukraine, l’encerclement de la Russie avec des bases américaines, la révolte de Maïdan.

38 réactions et commentaires

  • Guadet // 06.08.2022 à 07h38

    Il ne faut pas oublier la position stratégique de l’Ukraine au cœur le l’Eurasia. Il s’agit d’une nouvelle guerre de Crimée entre la Russie qui veut conserver sa puissance et Oceania qui veut qu’elle la perde et qui veut dominer le monde. L’histoire se répète et la France se laisse bêtement entraîner à chaque fois.

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    • jo // 06.08.2022 à 09h03

      Non la France se laisse bêtement entraîner à chaque fois, vous oubliez la période de l’après guerre avec De Gaule. Vous oubliez Chirac avec de Villepin et l’Irac etc….
      Depuis Sarkozy, qui nous à fait de nouveau entrer dans le commandement intégré de l’Otan, nous sommes devenu les valets des USA.

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      • Fritz // 06.08.2022 à 15h54

        C’est CHIRAC qui a fait rentrer la France dans l’OTAN, fin 1995. Et c’est alors que s’est répandu le discours faussaire « sous de Gaulle, la France n’a pas quitté l’OTAN, gna gna gna, elle s’est seulement retirée du commandement intégré de l’OTAN gna gna gna ». Deux mises au point :

        1) L’OTAN est précisément l’organisation militaire intégrée, commandée par les Américains, qui s’est ajoutée après 1949 au Pacte atlantique. De Gaulle n’a pas dénoncé ce pacte et la France est restée partenaire de l’Alliance Atlantique. Mais il a clairement et vigoureusement dénoncé l’organisation militaire intégrée, dont le QG a dû déménager de France en Belgique, en même temps que les militaires américains ont dû évacuer leurs bases en France. Dès 1959, de Gaulle avait retiré la flotte française de la Méditerranée de l’OTAN. À partir de 1966, la France n’a mis plus aucune force « à la disposition de l’OTAN », comme l’a notifié de Gaulle à Lyndon Johnson.

        2) Dans les années 1970 et 1980, il était clair pour tous que la France ne faisait pas partie de l’OTAN, comme il était clair que la guerre froide appartenait au passé. C’est au cours des années 1990, alors que la France se rapprochait de l’OTAN, que l’on a repris le concept américain d’une guerre froide s’étendant de 1947 à 1989 ou 1991. Cet alignement historiographique a accompagné le réalignement militaire de la France, esquissé par Mitterrand, accompli par Chirac (qui a bombardé la Serbie au côté de l’OTAN), et parfait par Sarkozy.

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    • JnnT // 07.08.2022 à 09h04

      Une alliance franco-russe est conforme aux intérêts des deux pays. Elle devrait être notre objectif primordial, bien plus important que la « construction européenne » qui aboutit à déconstruire la France à un tel point que cela semble son objectif principal.

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      • Larousse // 08.08.2022 à 18h20

        Arrêtez de rêver de l’alliance franco-russe, pour les Russes cette alliance nous a sauvé sur la Marne et a provoqué pour eux après la révolution bolchévique – marxiste…un concept occidental…On a vu l’effet dans une société russe paysanne… Heureusement entre 80 – 90 % des Français sont anti-russes sinon -phobes, et les médias l’ont compris et nourrissent avec justesse cet état d’esprit. Ils font le travail nécessaire, pour inviter les Ukrainiens officiels… Ce qui est dommage , c’est que l’on ne va pas au bout en engageant massivement des militaires, comme pour la Guerre de Crimée… Les médias doivent tout faire pour arriver à ceci… Le destin de la France deviendra plus clair…

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  • Hiro Masamune // 06.08.2022 à 09h31

    Est on en train de revoir la charge de la brigade légère ? « C’est magnifique mais c’est pas la guerre. » comme dirait l’autre.
    Sérieux, c’était déjà pas propre comme conflit mais plus le temps passe et plus c’est en train de devenir une de ces peinture de Jérôme Bosch aux milliers de petits détails horribles… et ça ne refroidit les ardeurs de personne bien au contraire.
    On risque de voir la guerre économique se relâcher pour permettre aux armes de continuer à parler … on en est là. Triste histoire !

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  • Rodler // 06.08.2022 à 09h41

    Disons que c’est la Russie qui veut la guerre. Mais elle y a été préparée. Donc ce n’est pas la Russie qui veut la guerre. Les accords de Minsk voulus par Poutine allaient dans le sens de la paix. Etrange pour quelqu’un qui veut faire la guerre. Les vrais responsables sont les Etats-Unis avec l’avancée de l’OTAN, l’installation d’armes et de labos bactériologiques en Ukraine, l’encerclement de la Russie avec des bases américaines, la révolte de Maïdan.

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  • David D // 06.08.2022 à 09h58

    J’en ai ras-le-bol de ce « narratif » (ou de cette narrative pour parler la novlangue de 2014), « narratif » servi par ceux mêmes qui sont plus désireux de dénoncer l’Otan dans cette affaire, « narratif » selon lequel il faut mettre en premier l’attaque russe de février 2022 dans la balance et selon lequel il faut envisager que nous sommes face à deux impérialismes en pontifiant de manière universitaire sur les intérêts stratégiques de la Russie. Ne faisant pas partie des gens quêtant une représentation dans un gotha de respectables élites qui jugent le Mal partout, ce discours d’universitaire qui trouve nécessaire de mettre du tort dans les deux camps pour être neutre, je vois bien qu’il ne tient pas la route. Il y a un truc qui ne va pas. En 2014, je rappelle que la Russie n’est pas intervenue (sauf à la marge, mais ça c’est pas le débat), elle n’a pas enclenché une guerre pour sauver le Donbass, où les gens l’attendaient. La Russie aurait lancé la guerre en 2014, j’aurais trouvé cela normal, donc en février 2022 je suis incapable d’argumenter contre la décision russe. Au contraire ! Et les crimes de guerre, sans parler des « faux drapeaux », la zone de conflit ce n’est pas celle où vivent le plus de russophiles, et parfois quasi que des russophiles ? Et vu qu’ils sont clairement d’origine russes pour une bonne part, depuis quand le droit permet-il d’exclure une intervention russe, puisqu’il y a une continuité nationale dans l’affaire complexe du tissu ukrainien ? La Révolution française doit-elle être condamnée car illégale ?

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    • Marie // 06.08.2022 à 11h08

      Votre message soulève de nombreuses questions.
      L’attaque de l’Ukraine que dénonce le Jésuite Gaël Giraud, est pour la Russie une opération de survie. Prise dans le piège de l’encerclement de l’OTAN , la seule option possible est d’obtenir par les armes la neutralisation de l’Ukraine.
      Cela se fait au prix des vies de jeunes hommes Russes et Ukrainiens.
      Et cela doit être un joyeux spectacle pour tous les ennemis du monde slave!
      Selon des médias américains (voir Popular Resistance) 30% des terres ukrainiennes sont déjà d’hypothéquées en échange des armes et des prêts américains.
      Voilà pourquoi cette guerre risque de devenir totale puisque l’Union européenne veut (ou est dans l’obligation ?) de rester la vassale des intérêts des USA.
      La Révolution française est d’une autre nature puisqu’elle a mis fin à une royauté de droit divin protectrice de l’évêque de Rome depuis le sacre de Pépin le Bref.
      Cette Révolution des philosophes fut temporairement mise en échec par l’empereur Napoléon.
      Mais nous pouvons considérer qu’elle a atteint son objectif de déchristianisation de la France et même de l’Occident depuis une bonne centaine d’années.
      Même si le Patriarche Cyrille parle d’une guerre de civilisation, et même si le président Poutine parvennait à créer un monde multi polaire, il n’y a là aucun parallèle possible entre la Révolution française et l’opération de survie menée par la Russie.

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      • curlyinfrance // 06.08.2022 à 13h53

        Tout à fait,

        Par contre de fait le monde est déjà multipolaire mais en bons occidentaux on ne le voit pas.
        1/4 des terres agricoles n’appartiennent même plus aux ukrainiens mais aux big companies US qui investissent ds l’alimentaire (pas fous les financiers)

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      • RGT // 09.08.2022 à 10h55

        « 30% des terres ukrainiennes sont déjà d’hypothéquées en échange des armes et des prêts américains »…

        Erreur : 30% de terres ukrainiennes sont désormais la propriété de Dupont, Cargill et Monsanto.
        Si elles sont dans les zones russophones actuellement encore contrôlées par Kiev et que les russes parviennent à libérer/occuper ces zones leurs propriétaires risquent fort de voir leur bien leur échapper.

        Ce qui motive encore plus les oligarques occidentaux à tordre le bras des gouvernements pour continuer le conflit et à envoyer des soldats ukrainiens se faire massacrer à leur place.

        On ne lâche pas la poule aux œufs d’or comme ça…

        Ce qui me gêne le plus, c’est que les dirigeants français imposent à la population (du moins les simples gueux) de prendre parti dans un conflit qui ne nous regarde pas alors qu’ils n’ont pas dénoncé fermement les opérations US passées.

        Deux poids, deux mesures.

        De plus, dans le cas de l’Ukraine, les russes auraient une plus grande « légitimité » (si l’on accepte leur point de vue) à aller libérer/envahir une partie du territoire de leur voisin comme le fait chaque jour l’état d’Israël applaudi par les dirigeants occidentaux.

        Dernier point : Amnesty International a diffusé des informations vérifiables sur « l’humanisme » de l’armée ukrainienne envers les populations civiles.

        Diffusion qui a immédiatement entraîné une levée de boucliers des médias occidentaux.

        Cette ONG est entièrement financée par l’empire US et l’a sans doute fait pour éviter d’être décrédibilisée pour l’éternité une fois le conflit terminé et que des infos vérifiables seront enfin diffusées.
        Comme visiblement le vent tourne, même si les populations occidentales ne le savent pas, Amnesty International joue son va-tout pour préserver un peu de crédibilité.

        Quand diffusera-t-elle enfin des infos sur les crimes de guerre quotidiens des USA et de leurs alliés ?

        Mystère…

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        • Grd-mère Michelle // 09.08.2022 à 13h18

          « Cette ONG est entièrement financée par l’empire US… »
          Affirmation entièrement supputatoire, probablement…?!
          Avez-vous des chiffres, issus de source sûre, qui la corroborent?
          Sans doute, seul-e-s ses membres y ont-ils-elles accès?

          La question de la « publicité » du financement des ONG(et autres ASBL en tout genre) est essentielle car elles peuvent réellement constituer un contre-pouvoir efficace, et un soutien certain à la population « civile » malmenée par le politique, le militaire et l’économique… à condition que leur discours corresponde à leurs convictions affichées(quelles qu’elles soient).
          Mais… comment éviter les « dessous de table », la corruption généralisée qui gangrène la société?

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    • Dominique65 // 06.08.2022 à 11h37

      « En 2014, je rappelle que la Russie n’est pas intervenue »
      Elle a quand même réintégré la Crimée.

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      • Fritz // 06.08.2022 à 12h40

        Certes, mais Vladimir Poutine avait demandé aux habitants de Donetsk et de Lougansk de reporter leur référendum d’auto-détermination. Ce qui n’empêche pas notre discours occidental de répéter impunément qu’en 2014, les « séparatistes pro-russes armés, discrètement pilotés par Moscou » ont pris le pouvoir dans le Donbass.

        Ils oublient ou taisent un fait incontestable : c’est le régime de Kiev qui a déclenché la guerre du Donbass, en envoyant son armée le 13 avril 2014 (après la visite à Kiev de John Brennan, directeur de la CIA), puis le 22 avril 2014 (après la visite à Kiev de John Biden lui-même).

        Petit point de vocabulaire : en 1999, à propos des Albanais du Kosovo, les médias disaient « les Kosovars », comme s’ils étaient les seuls habitants légitimes du Kosovo. Ils ne disaient pas « les séparatistes pro-albanais armés discrètement pilotés par Washington ».

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    • Yakafokon // 06.08.2022 à 17h44

      C’est bien la mère Victoria Nuland qui a organisé la  » révolution orange  » du Maïdan à Kiev, appuyée par les Black Waters américains, les milices nazies ukrainiennes Pravy Sektor, Svoboda, le bataillon Azov, et j’en passe !
      Ces évènements ont été démontrés par des experts en balistique allemands qui se sont rendus sur les lieux, quelques temps après le putsch.
      Les arbres de la place du Maïdan étant nombreux, il leur a suffi de placer leurs lasers au bout des nombreuses perforations laissées par les balles, pour trouver d’où les tirs provenaient.
      Tous désignaient le 9ème étage de l’hôtel Ukrainia, situé de l’autre côté de la place, à l’opposé des bâtiments gouvernementaux.
      Ce jour-là, l’hôtel avait été réquisitionné par la milice nazie ukrainienne Pravy Sektor, qui en avait fait son quartier général, ce qui leur a permis de tirer indistinctement sur les manifestants et sur les Berkuts ( police fédérale qui protégeait les bâtiments gouvernementaux !
      Interrogé par les enquêteurs allemands, le ministre de l’Intérieur de la Rada…a affirmé sans rire qu’une enquête était en cours ( le résultat de cette enquête n’est toujours pas connu ).
      Après, ça a été le tour d’Odessa, de Marioupol, de Debalsevo, puis de tout le Donbass russophone qui a pris les armes pour ne pas se faire massacrer !
      Comme maintenant, beaucoup de citoyens du Donbass ont un passeport russe, la Russie, au bout de 8 ans de discussions stériles avec les nazis ukrainiens sur les accords de Minsk, jamais respectés par Kiev, a décidé d’intervenir pour défendre ses concitoyens contre les nazis, conformément au Droit International.

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    • Jeremia // 08.08.2022 à 13h31

      En dehors de cette question est-ce que la Russie est impérialiste, les buts de la Russie dans ce conflit ne sont pas impérialistes (côté USA par contre ça ne fait aucun doute). L’Ukraine n’est pas un État-nation mais un État aux frontières artificielles et comprenant plusieurs peuples.
      Tant qu’elle restait dans l’orbite russe il n’y avait pas de problème. Mais les USA se sont servis de Maïdan pour faire basculer l’Ukraine, y compris la Crimée et le Donbass peuplés de russes vers l’Occident pour les offrir à l’OTAN.
      C’est ça qui est inacceptable pour la Russie et elle est dans son droit. Il fallait que le question nationale soit résolue d’une façon ou d’une autre, et vu l’absence d’une solution pacifique la guerre était inévitable.

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    • Nicole de Nicomaque // 09.08.2022 à 03h11

      @ David B –

      En Ukraine, tout le monde parle russe en plus de la langue ukrainienne. Je doute que mettre en avant la langue russe dans le Dombass suffise à légitimer l’invasion russe de l’Ukraine entière.

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      • Grd-mère Michelle // 09.08.2022 à 15h40

        Quand je suis allée pour la première fois en Roumanie en 1993, tous les adultes qui avaient fréquenté l’école secondaire avaient appris le russe mais refusaient de le parler car « c’était la langue de l’envahisseur ».
        Pour ma part, je l’avais appris avant 1990 car je sentais que « le mur » qui nous séparait de nos frères et sœurs européen-ne-s de l’Est allait tomber, et j’espérais me servir de cette langue pour faire leur connaissance(en tant que simple citoyenne curieuse).
        Par contre, je suis immédiatement devenue l’amie de beaucoup de jeunes gens qui souhaitaient parler anglais (qu’ils-elles venaient d’apprendre mais n’avaient pas l’occasion -en province- de pratiquer), avec moi qui le considère, depuis mon adolescence et jusqu’à présent, comme la « langue de l’envahisseur »(surtout économique).
        Donc, j’ai vite appris le roumain, facile car proche du français/du wallon, résidus de l’influence de l’empire romain/latin qui a conditionné nos destinées communes.

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  • bm607 // 06.08.2022 à 10h16

    J’ai un peu de mal avec la fin de la phrase :
    « Qui veut cette guerre ?
    Disons que c’est avant tout la Russie qui la veut, elle qui a attaqué l’Ukraine et commis des crimes de guerre. »
    C’est la Russie qui a commis des crimes de guerre ? Pas l’Ukraine ? C’est ce que laisse penser la tournure de la phrase.
    Ca serait une grande première qu’un pays attaqué ne commette pas de crimes de guerre.
    Même Amnesty International, pourtant pas susceptible d’être étiqueté pro-Russe (financement par Soros et la NED) a récemment pondu un rapport (qui a incommodé zelensky) :
    https://www.amnesty.fr/actualites/ukraine-les-tactiques-de-combats-ukrainiennes-mettent-en-danger-la-population-civile
    Ou encore France Info, pourtant bien aligné à l’ouest :
    https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-dans-le-donbass-la-colere-rentree-des-habitants-de-bakhmut-qui-contestent-la-strategie-ukrainienne_5197834.html

    Sans même parler pour prendre un exemple récent fin juillet et début août des bombardements par des armes à sous-munitions sur le centre de la ville de Donetsk (donc loin du front et des cibles militaires) avec des centaines de PFM1, ces petites mines antipersonnelles appelées aussi « tulipes » ou « pétales » et destinées à estropier (elles tuent assez peu) les populations civiles, et difficiles à voir car se confondant au sol avec la terre et les feuilles (on trouve facilement sur le net des photos et vidéos de ces mines tombées à Donetsk).

    Donc on peut discuter le « qui voulait réellement cette guerre »,
    « La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. »
    Baruch Spinoza
    Mais, pour moi, on ne peut discuter du fait que des crimes de guerres existent côté ukrainien.

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  • Morne Butor // 06.08.2022 à 11h34

    Il devient désormais certain que la hausse des températures dépassera 3 degrés au siècle prochain. Les guerres territoriales seront alors la nouvelle norme. Survivre ou périr, le nouveau mantra. Et la démocratie, l’exception.

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  • petitjean // 06.08.2022 à 11h43

    Il y a ceux qui font la guerre, ET il y a ceux qui ont tout fait pour qu’elle advienne. Qui faut-il le plus blâmer ? (Montesquieu)

    les USA sont à la manœuvre depuis des décennies : « Tout faire pour que jamais l’Europe de l’ouest ne s’allie avec la Russie. Ce bloc constitué deviendrait un redoutable rival à l’hégémonie américaine

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    • Coucou // 10.08.2022 à 19h46

      Allez dire ça aux polonais, aux baltes et autre pays d’Europe centrale et d’Europe de l’est ceux qui connaissent mieux la Russie que vous que « gneu gneu c’est les Etats-Unis ».

      Ce sont eux qui ne veulent pas de rapprochement Russie – EU, parce qu’ils voient très bien ce qu’est la Russie de Poutine contrairement à ceux qui rêvent de « l’alliance de l’ouest et de la Russie ». Continuez à rêver parce qu’elle n’arrivera JAMAIS.

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      • Brigitte // 14.08.2022 à 09h45

        L’empire soviétique a laissé des traces certes mais cela n’empêche pas d’affirmer que l’autre empire, celui des USA, joue parfaitement sa partition, sans aucune fausse note. Question d’oreille musicale peut-être….
        Difficile à dire quel est l’avenir de l’UE pour les prochaines décennies. L’UE a été vassalisée par les USA, on l’a vu avec la crise du Covid, puis de l’Ukraine. L’UE est un peu la Constantinople de l’empire US. Peu de chance de libération prochaine à l’Ouest donc mais ailleurs, ça bouge…

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  • Fritz // 06.08.2022 à 12h45

    Le point de vue modéré de ce Jésuite est intéressant, quand on connaît la lourde responsabilité de l’église romaine dans l’oppression qui a détaché l’Ukraine de la Russie, sous la férule polonaise (XVIe-XVIIIe siècle).

    Aujourd’hui, un journal catholique comme La Croix se montre abject dans sa couverture de la guerre d’Ukraine.

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    • petitjean // 06.08.2022 à 17h33

      Le journal La Croix a viré de bord. Il suffit d’analyser sa ligne éditoriale et s’intéresser à son propriétaire
      en 2017 et 2022 ce journal a appelé à voter pour Emmanuel Macron !

      savoir qui nous lisons……………….

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  • JnnT // 06.08.2022 à 14h15

    -L’avis d’un prêtre et jésuite ne peut dissoner de celui du Vatican – avec quelques coquetteries cosmétiques.

    Les Russes sont orthodoxes donc schismatiques, les Ukrainiens de l’ouest sont uniates, acceptant donc l’autorité du pape, et les USA avec l’Allemagne baillent l’essentiel des fonds du Vatican. Tout cela crée des liens d’intérêts et des dépendances.

    Nous, les Français, depuis la Révolution et la séparation de l’église et de l’état, on a causé de tels torts aux finances vaticanes que nous voilà tricards à vie. Heureusement qu’on nous noie dans l’eau bénite européenne !

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    • Anne de Kiev // 08.08.2022 à 12h23

      Les russes ne sont pas schismatique . La rupture entre Rome et Byzance en 1054 , a éér engagée par la brute germanique Humbert , lequel a voulu « excommunier » le patriarche de Byzance Michel Cérullaire , lequel avait des torts aussi , nous somme d’accord . Mais l’Eglise de Byzance et les églises qui y étaient rattachée , donc l’Eglise russe , sont restées dans l’orthodoxie (en n’acceptant pas le fameux « filoque du credo) . l’Eglise romaine , elle , en le maintenant , contre la volonté du pape de Rome en poste sous Charlemagne , j’ai oubié son nom , elle , s’est séparée . Tout cela est très triste , d’autant plus que le « filioque » (auquel j’adhère en toute logique bien que je me considère comlme « orthodoxe » ) , c’est de la sodomosation des diptères …

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      • JnnT // 08.08.2022 à 13h59

        La question n’est pas de savoir si les orthodoxes de Russie sont ou non schismatiques mais comment le Vatican voit la chose. Et la reconquête de la Russie est un projet ancien du Vatican. Les Uniates d’Ukraine de l’ouest devant contribuer à sa réalisation. Quelle religion est pratiquée parmi les nationalistes ukrainiens, ce serait une information intéressante. Mais personne n’en parle.

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      • Grd-mère Michelle // 08.08.2022 à 14h47

        C’est bien ce qu’il me semblait me souvenir, par rapport à mon passé d’ex-croyante catholique révoltée: c’est l’Eglise catholique qui a créé la division des chrétiens.
        Il ne manquait plus que le « protestantisme » (lui-même divisé) pour perpétuer la compétition des croyances, qu’il semble pouvoir gagner grâce à ses « nouveaux évangélistes ».

        À noter que les catholiques ont eu l’intelligence (ou la malignité?) de s’unifier sous l’autorité d’un « saint » père, un pape qui a ainsi pu dominer les esprits des diverses « gouvernances » en tous genres… et collaborer efficacement à « l’œuvre » de colonisation…
        Alors que les chrétiens orthodoxes se sont répartis dans une multitude d’Églises directement liées aux pouvoirs/frontières politiques(ce que le communisme a combattu au moins autant que l’impérialisme « occidental »).

        Vu dans le nord de la Roumanie(contigu à l’Ukraine), les admirables petites églises en bois, vieilles de centaines d’années, peintes de ravissantes fresques « miraculeusement » préservées qui racontent l’histoire des péripéties de la foi naïve et bucolique dans ces régions pastorales, véritable paradis sur terre, boisé et gorgé de sources vives.
        À côté d’elles, dans chaque village, se construisent de nouvelles églises « en dur », « évangéliques », qui pratiquent une « charité » bien ordonnée, source de leur succès par ces temps difficiles…
        Anne, qu’en est-il en Ukraine? Que veut préserver Poutine(et son copain le « Patriarche » Cyrille) quand il parle de « traditions »?

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        • Nicole de Nicomaque // 09.08.2022 à 03h47

          Grd-mère Michelle

          Vous interrogez :  » Anne, qu’en est-il en Ukraine? Que veut préserver Poutine (et son copain le
          «Patriarche» Cyrille) quand il parle de « traditions »  » …

          Au vu du refus du  » Saint-esprit partagé entre le père et le fils  » , il semblerait que le patriarcat et toutes les tyrannies hiératiques qui en découlent soient le bien le plus précieux que Poutine veut conserver et tous ses clones à travers la planète.

          Pas de dialogue entre égaux, pas de questionnements impertinents & audacieux, juste un impérium qui s’exerce par essence du haut vers le bas et basta !

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        • Grd-mère Michelle // 09.08.2022 à 14h43

          Oui, Nicole, je veux bien vous croire(étant donné que le premier soutien connu,publié en « Occident », de Poutine à l’Église orthodoxe de Russie s’est manifesté contre les « Fémen » qui envahissaient les églises, seins nus…).
          Néanmoins, il me semble que cette alliance entre l’État et l’Eglise(passée de mode au temps du communisme, du moins en Russie) relève plutôt d’un opportunisme politique habile(voir les capacités de « conversion » spirituelle des religieux) qui cache sans doute des intentions plus pragmatiques…(économiques, commerciales, financières).
          Mais surtout, nous ne connaissons pas assez l’influence des « évangélistes » (probablement les pires ennemis de toutes les Eglises chrétiennes, et autres pareillement issues du « Livre »), qui prolifèrent extraordinairement en Afrique(et jusque dans les communautés congolaises de Belgique, par ex, pour ce que j’en sais) sur la situation géo-politique mondiale actuelle.
          Pas encore de réponse à la question de JnnT ci-dessus…

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  • petitjean // 06.08.2022 à 17h23

    Nous n’avons aucun intérêt en Ukraine et en Mer Noire

    Charles De Gaulle 1959 :

    « Il faut que la défense de la France soit française(….) Un pays comme la France, s’il lui arrive de faire la guerre, il faut que ce soit sa guerre »

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    • Grd-mère Michelle // 08.08.2022 à 13h32

      Qui a « intérêt » à la guerre, en Ukraine ou ailleurs, sur les terres, les mers ou dans les airs de tous les « pays » de notre pauvre planète malmenée par une humanité complètement déboussolée, mentalement détraquée, déséquilibrée, dominée par la « peur de manquer »?
      « L’argent est le nerf de la guerre »… et de la volonté de Pouvoir de « dirigeant-e-s » auto-proclamé-e-s(en réalité, nos représentant-e-s).

      Oui, si les armées étaient strictement de « défense », cela correspondrait aux accords établis après la seconde guerre mondiale(et l’invention des armes atomiques), de respect de territoires vitaux « constitués », gérés par des Nations responsables des habitants qui les occupent…(des humains ainsi que de la faune et de la flore dont ils/elles dépendent).
      Et les Unions de régions/de pays sont sensées renforcer leur capacité à assurer la santé et la prospérité, la liberté de choix et l’égalité de droits, de leurs habitants dans toute leur diversité.

      Sauf que… avec l’emprise du « Grand Marché », les guerres sont devenues « commerciales » et les intérêts financiers ont pris le pas sur les intérêts vitaux(voir mon intervention du 6/8 à 19h22).

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  • Aurioliste // 06.08.2022 à 19h28

    Merci de m’indiquer quel media reprend ces propos : le pape souhaite un projet de paix globale.
    Qui soutient JLMélenchon : une paix globale passera par la Chine, comme a eu dit C. de Gaulle.

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  • Guy Gadebois // 08.08.2022 à 11h30

    Curieux cet article, ce jésuite proclame que c’est bien la Russie qui est l’agresseur et le condamne, mais justifie l’agression et l’impérialisme Poutinien, bien evidement cet « expert  » ne mentionne absolument pas le non respect par la Russie du Mémorandum de Budapest.
    Quand à cette fameuse expansion de l’OTAN, la Suede et la Finlande demande officiellement d’en faire partie sans que cela dérange notre jésuite, alors que les pays du pacte de Varsovie n’y ont pas le droit.
    Magnifique justification de l’impérialisme Russe.
    En résumé l’Ukraine n’est pas un état souverain, n’a pas le droit de choisir ces alliés, de défendre son territoire et doit se soumettre à l’impérialisme Poutinien, mais attention : la guerre c’est pas bien, mais ce pauvre Poutine y est obligé.

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    • Orhan // 12.08.2022 à 09h35

      Pour le moment le seul impérialisme concret qu’on voit c’est celui des EUA et de leurs alliés. La Russie protège ses frontières immédiates, cette protection prenant la forme de création d’états tampons via des agressions militaires, qu’on peut condamner si on veut (ça leur fera les pieds). Mais quand nous verrons des bases Russes sur le Rio Grande ou sur l’île de Cuba avec installation de missiles de défense, on en reparlera effectivement.
      De la même manière les EUA ont de nombreuses troupes stationnées en Corée du Sud et au Japon. J’attends de voir des bases Chinoises au Canada.

      Ça me fait toujours rire. Admettons que la Belgique rejoigne demain une alliance militaire anti-française, avec des exercices conjoints sur la frontière, on va laisser faire ?

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