– Olivier Berruyer, actuaire – Nathalie Janson, professeur d’économie et de finance
– Ano Kuhanathan, économiste de marché, data-scientist et enseignant
– Jacques Rigaudiat, économiste
Commentaire recommandé
Orhan // 17.11.2021 à 14h36
L’Euro ou les réformes Hartz ? Probablement les deux, l’Euro étant plus un Deutschemark qu’un Franc. Rappelons que ces réformes menées par notre gentil et mignon allié Allemand au milieu des années 2000 n’avaient pas pour but de concurrencer les pays de l’Est ou d’Asie du Sud-Ouest (évidemment le gap est trop colossal), donc qui ? Ce ne serait pas son naïf voisin de l’Ouest qui, par lâcheté de ses dirigeants successifs, fait croire que l’alliance Franco-Allemande est indépassable ? A la guerre militaire s’est substituée la guerre économique (appelons un chat un chat), et si la France gesticule, l’Allemagne domine.
Bon après, nous avions déjà perdu notre industrie bien avant ces deux phénomènes…
Après le sentiment d’insécurité, le sentiment de paupérisation ? Les technocrates vont avoir des difficultés à faire croire à ceux dont le compte en banque est dans le rouge qu’il s’agit d’une illusion. Préparez-vous aux pénuries, le chaos est en marche et il ne fera que s’amplifier.
Pas de pression sur les salaires en France
Inflation en Allemagne !!
L’Euro nous a créé 20% de surcoût par rapport à L’Allemagne , ce qui a plombé notre industrie.
Si on laisse filer l’inflation en Allemagne et en France , sans bouger les salaires français, on a une chance de combler ces 20%.
Pensez-vous que les salariés vont accepter de perdre 20 points de pouvoir d’achat ?
L’augmentation des prix et la stagnation du salaire entraînant un revenu disponible moins important pour rembourser son emprunt ou même en souscrire un nouveau.
Et de plus ne pensez-vous pas que cela va entraîner une crise de l’endettement privée par effet de ciseaux ?
Normalement, la monnaie finit toujours par s’adapter à l’état de l’économie, en particulier en se devaluant.
Avec l’Euro, nous ne pouvons pas adapter la monnaie, c’est donc l’économie qui va s’adapter, donc baisse des salaires et des retraites.
L’Euro ou les réformes Hartz ? Probablement les deux, l’Euro étant plus un Deutschemark qu’un Franc. Rappelons que ces réformes menées par notre gentil et mignon allié Allemand au milieu des années 2000 n’avaient pas pour but de concurrencer les pays de l’Est ou d’Asie du Sud-Ouest (évidemment le gap est trop colossal), donc qui ? Ce ne serait pas son naïf voisin de l’Ouest qui, par lâcheté de ses dirigeants successifs, fait croire que l’alliance Franco-Allemande est indépassable ? A la guerre militaire s’est substituée la guerre économique (appelons un chat un chat), et si la France gesticule, l’Allemagne domine.
Bon après, nous avions déjà perdu notre industrie bien avant ces deux phénomènes…
Oui ,exactement c’est ce que je pense… malgré tout il reste à combler la différence avec les pays du sud. D’autres comme l’Espagne ont un gap avec la France à combler . Car « la France produit des biens à qualité espagnole à prix allemand »
Encore bravo Olivier !!
(même si comme charrie Frédéric Taddéi vous n’êtes pas exactement économiste)
Vos 3/4 interventions ont permis de mettre l’église au milieu du village. J’ai fini par comprendre que les 3 économistes patentés évitaient soigneusement de parler les vrais problèmes (surtout les plus récents). Je pense même qu’ils étaient contents de ne pas avoir eu à le faire !
Pour ceux que ceux qui veulent approfondir, regardez donc le billet ELUCID « Zone euro : La planche à billets et le risque d’hyperinflation » On y retrouve l’envolée des masses monétaires… et beaucoup d’autres explications.
Sur cette histoire de dérive monétaire, je suis d’accord cela risque de très mal finir… il faudra bien refiler le mistigri à quelques uns ou plutôt à quelques états… et comme les chinois et les russes commencent à se déconnecter de cette folie (dernier exemple avec les cryptomonnaies en cours d’exclusion en Chine), ça va devenir chaud !
La discussion sur l’inflation n’a porté que sur les prix apparents au niveau du consommateur final , y compris pour l’énergie.
Il y a une autre inflation , cachée pour l’instant , qui est au niveau des industriels qui ne l’ont pas encore ou pas trop répercutée au niveau du consommateur final , ou en la masquant en diminuant les quantités dans les contenants .
– pagaille dans l’approvisionnement et hausse des prix des composants des machines, ça entraîne des hausses des coûts de la production. Même des pièces détachées courantes commencent à manquer ou avec des prix qui ont augmenté.
– hausse des prix des matières premières ( café +89% en un an , sucre +65% , blé+36% )
Les prix de tous ces produits ne dépendent pas , ou peu, des salaires français. Ils peuvent parfaitement augmenter sans que les salaires français ne bougent.
Donc –> inflation non compensée et perte de pouvoir d’achat
=> Les prix de tous ces produits ne dépendent pas , ou peu, des salaires français. Ils peuvent parfaitement augmenter sans que les salaires français ne bougent.
On parle dans ce cas là de stagflation, qui est une inflation importé, qui court-circuite les ajustements entre l’offre et la demande dans la détermination des prix. Cela implique que nous aurons l’inflation et la récession. Autrement dit, nous n’avons pas finit de voir des gilets jaunes et il faut s’attendre à ce que l’agressivité augmentent dans des proportions équivalentes aux désespoirs dans lequel vont se retrouver plongé les plus défavorisés. Gouverner c’est prévoir mais nous ne sommes plus gouvernés que par des cuistres qui n’ont pour seul soucis que leur propre intérêt.
Pour moi l’important est le niveau, car un peu d’inflation n’est pas un problème (tout comme un peu de déflation)
Le problème est que vu le niveau dette publique, l’inflation risque d’être importante…
=> Pour un système bancaire libre, avec création monétaire libre (voir la monnaie libre (Duniter) et tous les milliers de services crypto dans le monde)). L’Euro peut coexister avec toutes les autres monnaies, qu’elles quelles soient.
C’est toujours étonnant ce genre de débat… et intéressant par l’aspect : « tout le monde a raison »… Mais en réalité tout le monde a tort puisque les contextes dans lesquels les dires sont vrais ne sont jamais expliqués. Ou autrement dit, il faut arrêter de réfléchir avec des théories économiques qui ne fonctionnent plus dans notre cadre mondialisé avec son développement commercial monstrueux, et où la valeur des monnaies est dépendante de leur demande.
Un certain nombre de paramètres a déjà été décrit dans le débat, mais 3 d’importance ont totalement été passés sous silence (un hasard, un impensé ou une forclusion ?) :
– les masses monétaires augmentent avec le développement international du commerce (voir la courbe sur Wikipédia). Le commerce international a été multiplié par plus de 10 fois depuis 1970 ; cela ne me paraît donc pas absurde (ni même forcément inquiétant) que les masses monétaires aient suivi peu ou prou ce développement (en fonction des zones économiques et de leur poids dans le commerce international ; et ce au plus grand bénéfice des USA qui ont pu ainsi faire fonctionner leur planche à billets en continu pour alimenter leur expansionnisme).
– les valeurs d’échange de toutes les monnaies du monde et donc les prix de marché dépendent de la façon dont la valeur du $ varie en fonction de sa demande. Pensez que la BCE ou toute autre BC d’une monnaie indépendante aurait la liberté de faire une autre politique que celle qui consiste à « s’adapter » à celle des USA est donc une vision de l’esprit , comme c’est une illusion de penser qu’en étant dépendant des importations pour nos besoins nous pourrions faire « bande à part ».
– l’augmentation des prix actuels est due pour partie à la surévaluation du $ qui a pris 7 % par rapport à l’€ depuis la forte reprise du commerce international (janvier 2021). Puisque l’€ n’a pas résisté à cette réévaluation, nous payons tout plus cher sur les marchés internationaux et par « effet de cascade » beaucoup plus que ces 7 %. En effet, plus il y a d’intermédiaires et plus ça enfle : 3 intermédiaires et c’est 25 % d’augmentation.
Les dilemmes à résoudre et les choix possibles se sont donc réduits de manière drastique. La question « pour ou contre l’inflation » est donc vraiment une question totalement à côté des vrais problèmes.
Bref, les solutions sont définitivement ailleurs que dans les vieux schémas de pensées économiques, notamment et entre autres en s’attaquant au nom de la « concurrence libre et non faussée » au dumping social, fiscal, environnemental, monétaire, financier… de tous les pays qui ne commercent pas avec les mêmes règles du jeu que nous (cf. : Allais).
Et si, pour un tas de raisons (pénuries, tensions géopolitiques, écologiques..), le commerce international vient à se réduire. Que vont devenir ces masses monétaires?
Votre raisonnement n’explique pas vraiment les bulles, notamment la bulle immobilière en France.
Je n’arrive toujours pas à comprendre comment cette bulle est par ailleurs soutenable.
Ce ne sont pas des raisonnements, mais des constats « oubliés » par les intervenants et aucune bulle n’est jamais soutenable, toutes perdurent tant qu’il y a de la demande.
Oui, si le commerce international se réduit et que donc la demande en $ aussi, en principe le château s’écroule pour tout le monde, puisque c’est une chaîne de Ponzi qui ne tient que par l’augmentation constante de la demande commerciale internationale ET le stockage par les BC des excédents monétaires (réserves de change) en $.
Nous avons été pris en otage en 71 et je n’ai aucune idée de comment ce drame va se résoudre, mais ça ne se fera certainement pas sans douleur, puisqu’il faudra bien un jour (que cela soit volontairement ou contraints et forcés) que les pays renoncent à l’expansion du commerce international pour des raisons « bêtement » écologiques.
J’ai une tout autre vision concernant les causes de la bulle immobilière en France, qui n’est d’ailleurs pas généralisée à tous les pays de l’OCDE. Elle tient à mon sens essentiellement à la façon dont le marché est structuré avec des intermédiaires immobiliers qui se payent à la commission sur tous leurs actes (y compris les banques), et qui donc ont un intérêt certain à faire grimper les prix. Ça serait trop long à expliquer ici, mais ça se démontre facilement.
J’ai fait un calcul rapide sur la création monnaitaire. On parle de balancer de l’argent d’hélicoptère. On est trés très loin du compte. Si on prend le fric crée par la BCE depuis 2010, qu’on le met en billets de 50€, ça représente un bombardement de billets de 50€ par plus de 250 B52.
Imaginez, chaque année, 25 B52 qui larguent des billets de 50€ sur la zone euro. Vu le poids de la France, ça fait 5 B52 sur le pays chaque année pendant dix ans. Vous l’avez vu le pognon vous?
Merci à Olivier d’avoir rappelé quelques vérités premières : l’inflation n’est pas vécue par tout le monde de la même manière ; hantise des rentiers et des riches qui voient leurs liquidités se déprécier d’où la fuite vers les valeurs refuge comme l’immobilier dont la bulle enfle démesurément.
Dans les années 70, l’inflation était à deux chiffres mais l’indexation des salaires sur les prix permettait le maintien du pouvoir d’achat et même son augmentation puisque les mesures catégorielles s’ajoutaient au rattrapage prix/salaires. Au bout de cinq ans, un emprunt à taux fixe pesait moitié moins dans le budget d’un ménage.
C’est bien Jacques Delors qui a décidé de « désintoxiquer les français de l’indexation des salaires sur les prix » et a enclenché un mécanisme mortifère pour le pouvoir d’achat des travailleurs. Aujourd’hui, l’inflation repart à la hausse (2,6%), mais salaires et retraites ne suivent plus, ils sont « gelés » depuis plusieurs années alors que les dépenses contraintes (énergie, alimentation, logement) explosent. La ministre de la fonction publique (plus de cinq millions d’agents) refuse de « dégeler » le point d’indice base commune des rémunérations ; des syndicats ont déjà quitté la table des négociations.
Les travailleurs vont-ils se laisser tondre sans réagir ? C’est tout l’enjeu des prochains mois avec la perspective de l’élection présidentielle.
Le bilan désastreux d’une politique monétaire sans vision d’avenir
Nous payons le fait d’avoir accepté de faire cause commune monétaire avec notre puissant voisin allemand: ce dernier a imposé ses dogmes liés à ses obsessions historiques.
Une BCE officiellement indépendante du politique, dont la seule mission, au contraire de la FED, consiste à assurer la stabilité des prix, le refus de financer directement les dettes d »Etats pour éviter les comportements trop dispendieux (mais elle le fait quand même par la bande sur le second marché pour empêcher les défauts et sauver l’euro), l’avènement d’un euro qui ne fonctionne pas car inadapté à l’état des différentes économies de l’union et par manque de transferts pour corriger les inégalités, des politiques « non conventionnelles » qui divergent des dogmes présentés comme intangibles, des océans de liquidités déversés sur les marchés qui ne vont pas à l’économie réelle mais nourrissent la spéculation et enrichissent toujours plus les mêmes, les marchés financiers, gendarmes du système qui imposent la discipline budgétaire et sanctionnent tout écart de l’orthodoxie néolibérale.
La BCE n’a d’indépendante que le nom, inféodée à la dictature des marchés financiers, elle pourrait au contraire, en tant que prêteur en premier ressort, être au service du financement de politiques économiques nécessaires pour répondre aux défis colossaux qui sont devant nous comme la lutte contre le réchauffement climatique, la transition énergétique, la réindustrialisation.
A cette fin, la repolitisation des structures et des institutions semble incontournable.
Commentaire recommandé
L’Euro ou les réformes Hartz ? Probablement les deux, l’Euro étant plus un Deutschemark qu’un Franc. Rappelons que ces réformes menées par notre gentil et mignon allié Allemand au milieu des années 2000 n’avaient pas pour but de concurrencer les pays de l’Est ou d’Asie du Sud-Ouest (évidemment le gap est trop colossal), donc qui ? Ce ne serait pas son naïf voisin de l’Ouest qui, par lâcheté de ses dirigeants successifs, fait croire que l’alliance Franco-Allemande est indépassable ? A la guerre militaire s’est substituée la guerre économique (appelons un chat un chat), et si la France gesticule, l’Allemagne domine.
Bon après, nous avions déjà perdu notre industrie bien avant ces deux phénomènes…
21 réactions et commentaires
Après le sentiment d’insécurité, le sentiment de paupérisation ? Les technocrates vont avoir des difficultés à faire croire à ceux dont le compte en banque est dans le rouge qu’il s’agit d’une illusion. Préparez-vous aux pénuries, le chaos est en marche et il ne fera que s’amplifier.
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AlerterPas de pression sur les salaires en France
Inflation en Allemagne !!
L’Euro nous a créé 20% de surcoût par rapport à L’Allemagne , ce qui a plombé notre industrie.
Si on laisse filer l’inflation en Allemagne et en France , sans bouger les salaires français, on a une chance de combler ces 20%.
+3
AlerterVous recommandez une dévaluation interne.
Pensez-vous que les salariés vont accepter de perdre 20 points de pouvoir d’achat ?
L’augmentation des prix et la stagnation du salaire entraînant un revenu disponible moins important pour rembourser son emprunt ou même en souscrire un nouveau.
Et de plus ne pensez-vous pas que cela va entraîner une crise de l’endettement privée par effet de ciseaux ?
+1
AlerterNormalement, la monnaie finit toujours par s’adapter à l’état de l’économie, en particulier en se devaluant.
Avec l’Euro, nous ne pouvons pas adapter la monnaie, c’est donc l’économie qui va s’adapter, donc baisse des salaires et des retraites.
+6
AlerterL’Euro ou les réformes Hartz ? Probablement les deux, l’Euro étant plus un Deutschemark qu’un Franc. Rappelons que ces réformes menées par notre gentil et mignon allié Allemand au milieu des années 2000 n’avaient pas pour but de concurrencer les pays de l’Est ou d’Asie du Sud-Ouest (évidemment le gap est trop colossal), donc qui ? Ce ne serait pas son naïf voisin de l’Ouest qui, par lâcheté de ses dirigeants successifs, fait croire que l’alliance Franco-Allemande est indépassable ? A la guerre militaire s’est substituée la guerre économique (appelons un chat un chat), et si la France gesticule, l’Allemagne domine.
Bon après, nous avions déjà perdu notre industrie bien avant ces deux phénomènes…
+12
AlerterOui ,exactement c’est ce que je pense… malgré tout il reste à combler la différence avec les pays du sud. D’autres comme l’Espagne ont un gap avec la France à combler . Car « la France produit des biens à qualité espagnole à prix allemand »
+0
AlerterEncore bravo Olivier !!
(même si comme charrie Frédéric Taddéi vous n’êtes pas exactement économiste)
Vos 3/4 interventions ont permis de mettre l’église au milieu du village. J’ai fini par comprendre que les 3 économistes patentés évitaient soigneusement de parler les vrais problèmes (surtout les plus récents). Je pense même qu’ils étaient contents de ne pas avoir eu à le faire !
Pour ceux que ceux qui veulent approfondir, regardez donc le billet ELUCID « Zone euro : La planche à billets et le risque d’hyperinflation » On y retrouve l’envolée des masses monétaires… et beaucoup d’autres explications.
Sur cette histoire de dérive monétaire, je suis d’accord cela risque de très mal finir… il faudra bien refiler le mistigri à quelques uns ou plutôt à quelques états… et comme les chinois et les russes commencent à se déconnecter de cette folie (dernier exemple avec les cryptomonnaies en cours d’exclusion en Chine), ça va devenir chaud !
+7
Alerterla dérive monétaire !!
Concept largement testé ces 2000 dernières années avec un résultat très net, dans 100% des cas ça s’est très mal terminé.
Certains veulent réessayer sous le nom de TMM ou MMT ( anciennement : panem et circenses ) , le nom ne devrait rien changer à l’affaire.
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AlerterLa discussion sur l’inflation n’a porté que sur les prix apparents au niveau du consommateur final , y compris pour l’énergie.
Il y a une autre inflation , cachée pour l’instant , qui est au niveau des industriels qui ne l’ont pas encore ou pas trop répercutée au niveau du consommateur final , ou en la masquant en diminuant les quantités dans les contenants .
– pagaille dans l’approvisionnement et hausse des prix des composants des machines, ça entraîne des hausses des coûts de la production. Même des pièces détachées courantes commencent à manquer ou avec des prix qui ont augmenté.
– hausse des prix des matières premières ( café +89% en un an , sucre +65% , blé+36% )
Les prix de tous ces produits ne dépendent pas , ou peu, des salaires français. Ils peuvent parfaitement augmenter sans que les salaires français ne bougent.
Donc –> inflation non compensée et perte de pouvoir d’achat
+0
Alerter@Patrick,
=> Les prix de tous ces produits ne dépendent pas , ou peu, des salaires français. Ils peuvent parfaitement augmenter sans que les salaires français ne bougent.
On parle dans ce cas là de stagflation, qui est une inflation importé, qui court-circuite les ajustements entre l’offre et la demande dans la détermination des prix. Cela implique que nous aurons l’inflation et la récession. Autrement dit, nous n’avons pas finit de voir des gilets jaunes et il faut s’attendre à ce que l’agressivité augmentent dans des proportions équivalentes aux désespoirs dans lequel vont se retrouver plongé les plus défavorisés. Gouverner c’est prévoir mais nous ne sommes plus gouvernés que par des cuistres qui n’ont pour seul soucis que leur propre intérêt.
+4
AlerterPour moi l’important est le niveau, car un peu d’inflation n’est pas un problème (tout comme un peu de déflation)
Le problème est que vu le niveau dette publique, l’inflation risque d’être importante…
=> Pour un système bancaire libre, avec création monétaire libre (voir la monnaie libre (Duniter) et tous les milliers de services crypto dans le monde)). L’Euro peut coexister avec toutes les autres monnaies, qu’elles quelles soient.
+0
AlerterC’est toujours étonnant ce genre de débat… et intéressant par l’aspect : « tout le monde a raison »… Mais en réalité tout le monde a tort puisque les contextes dans lesquels les dires sont vrais ne sont jamais expliqués. Ou autrement dit, il faut arrêter de réfléchir avec des théories économiques qui ne fonctionnent plus dans notre cadre mondialisé avec son développement commercial monstrueux, et où la valeur des monnaies est dépendante de leur demande.
Un certain nombre de paramètres a déjà été décrit dans le débat, mais 3 d’importance ont totalement été passés sous silence (un hasard, un impensé ou une forclusion ?) :
– les masses monétaires augmentent avec le développement international du commerce (voir la courbe sur Wikipédia). Le commerce international a été multiplié par plus de 10 fois depuis 1970 ; cela ne me paraît donc pas absurde (ni même forcément inquiétant) que les masses monétaires aient suivi peu ou prou ce développement (en fonction des zones économiques et de leur poids dans le commerce international ; et ce au plus grand bénéfice des USA qui ont pu ainsi faire fonctionner leur planche à billets en continu pour alimenter leur expansionnisme).
– les valeurs d’échange de toutes les monnaies du monde et donc les prix de marché dépendent de la façon dont la valeur du $ varie en fonction de sa demande. Pensez que la BCE ou toute autre BC d’une monnaie indépendante aurait la liberté de faire une autre politique que celle qui consiste à « s’adapter » à celle des USA est donc une vision de l’esprit , comme c’est une illusion de penser qu’en étant dépendant des importations pour nos besoins nous pourrions faire « bande à part ».
– l’augmentation des prix actuels est due pour partie à la surévaluation du $ qui a pris 7 % par rapport à l’€ depuis la forte reprise du commerce international (janvier 2021). Puisque l’€ n’a pas résisté à cette réévaluation, nous payons tout plus cher sur les marchés internationaux et par « effet de cascade » beaucoup plus que ces 7 %. En effet, plus il y a d’intermédiaires et plus ça enfle : 3 intermédiaires et c’est 25 % d’augmentation.
Les dilemmes à résoudre et les choix possibles se sont donc réduits de manière drastique. La question « pour ou contre l’inflation » est donc vraiment une question totalement à côté des vrais problèmes.
Bref, les solutions sont définitivement ailleurs que dans les vieux schémas de pensées économiques, notamment et entre autres en s’attaquant au nom de la « concurrence libre et non faussée » au dumping social, fiscal, environnemental, monétaire, financier… de tous les pays qui ne commercent pas avec les mêmes règles du jeu que nous (cf. : Allais).
+1
AlerterEt si, pour un tas de raisons (pénuries, tensions géopolitiques, écologiques..), le commerce international vient à se réduire. Que vont devenir ces masses monétaires?
Votre raisonnement n’explique pas vraiment les bulles, notamment la bulle immobilière en France.
Je n’arrive toujours pas à comprendre comment cette bulle est par ailleurs soutenable.
+1
AlerterCe ne sont pas des raisonnements, mais des constats « oubliés » par les intervenants et aucune bulle n’est jamais soutenable, toutes perdurent tant qu’il y a de la demande.
Oui, si le commerce international se réduit et que donc la demande en $ aussi, en principe le château s’écroule pour tout le monde, puisque c’est une chaîne de Ponzi qui ne tient que par l’augmentation constante de la demande commerciale internationale ET le stockage par les BC des excédents monétaires (réserves de change) en $.
Nous avons été pris en otage en 71 et je n’ai aucune idée de comment ce drame va se résoudre, mais ça ne se fera certainement pas sans douleur, puisqu’il faudra bien un jour (que cela soit volontairement ou contraints et forcés) que les pays renoncent à l’expansion du commerce international pour des raisons « bêtement » écologiques.
J’ai une tout autre vision concernant les causes de la bulle immobilière en France, qui n’est d’ailleurs pas généralisée à tous les pays de l’OCDE. Elle tient à mon sens essentiellement à la façon dont le marché est structuré avec des intermédiaires immobiliers qui se payent à la commission sur tous leurs actes (y compris les banques), et qui donc ont un intérêt certain à faire grimper les prix. Ça serait trop long à expliquer ici, mais ça se démontre facilement.
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AlerterJ’ai fait un calcul rapide sur la création monnaitaire. On parle de balancer de l’argent d’hélicoptère. On est trés très loin du compte. Si on prend le fric crée par la BCE depuis 2010, qu’on le met en billets de 50€, ça représente un bombardement de billets de 50€ par plus de 250 B52.
Imaginez, chaque année, 25 B52 qui larguent des billets de 50€ sur la zone euro. Vu le poids de la France, ça fait 5 B52 sur le pays chaque année pendant dix ans. Vous l’avez vu le pognon vous?
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AlerterL’intervention d’Olivier est brillante. Il n’est décidément jamais aussi bon que lorsqu’il traite de ces sujets…
+1
AlerterPuisqu’il est aussi question de la dette dans cette émission, je vous propose
https://www.pauljorion.com/blog/2021/11/17/une-crise-mondiale-de-la-dette-est-inevitable-a-terme-que-faire-par-alexis-toulet/
Une crise mondiale de la dette est inévitable à terme. Que faire ?, par Alexis Toulet
+0
AlerterMerci à Olivier d’avoir rappelé quelques vérités premières : l’inflation n’est pas vécue par tout le monde de la même manière ; hantise des rentiers et des riches qui voient leurs liquidités se déprécier d’où la fuite vers les valeurs refuge comme l’immobilier dont la bulle enfle démesurément.
Dans les années 70, l’inflation était à deux chiffres mais l’indexation des salaires sur les prix permettait le maintien du pouvoir d’achat et même son augmentation puisque les mesures catégorielles s’ajoutaient au rattrapage prix/salaires. Au bout de cinq ans, un emprunt à taux fixe pesait moitié moins dans le budget d’un ménage.
C’est bien Jacques Delors qui a décidé de « désintoxiquer les français de l’indexation des salaires sur les prix » et a enclenché un mécanisme mortifère pour le pouvoir d’achat des travailleurs. Aujourd’hui, l’inflation repart à la hausse (2,6%), mais salaires et retraites ne suivent plus, ils sont « gelés » depuis plusieurs années alors que les dépenses contraintes (énergie, alimentation, logement) explosent. La ministre de la fonction publique (plus de cinq millions d’agents) refuse de « dégeler » le point d’indice base commune des rémunérations ; des syndicats ont déjà quitté la table des négociations.
Les travailleurs vont-ils se laisser tondre sans réagir ? C’est tout l’enjeu des prochains mois avec la perspective de l’élection présidentielle.
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AlerterBonjour Olivier,
Le prix de matériaux, comme par exemple le bois, s’envolent. Pourriez vous faire un article sur ce sujet.
Merci.
+1
AlerterLe bilan désastreux d’une politique monétaire sans vision d’avenir
Nous payons le fait d’avoir accepté de faire cause commune monétaire avec notre puissant voisin allemand: ce dernier a imposé ses dogmes liés à ses obsessions historiques.
Une BCE officiellement indépendante du politique, dont la seule mission, au contraire de la FED, consiste à assurer la stabilité des prix, le refus de financer directement les dettes d »Etats pour éviter les comportements trop dispendieux (mais elle le fait quand même par la bande sur le second marché pour empêcher les défauts et sauver l’euro), l’avènement d’un euro qui ne fonctionne pas car inadapté à l’état des différentes économies de l’union et par manque de transferts pour corriger les inégalités, des politiques « non conventionnelles » qui divergent des dogmes présentés comme intangibles, des océans de liquidités déversés sur les marchés qui ne vont pas à l’économie réelle mais nourrissent la spéculation et enrichissent toujours plus les mêmes, les marchés financiers, gendarmes du système qui imposent la discipline budgétaire et sanctionnent tout écart de l’orthodoxie néolibérale.
+0
AlerterLa BCE n’a d’indépendante que le nom, inféodée à la dictature des marchés financiers, elle pourrait au contraire, en tant que prêteur en premier ressort, être au service du financement de politiques économiques nécessaires pour répondre aux défis colossaux qui sont devant nous comme la lutte contre le réchauffement climatique, la transition énergétique, la réindustrialisation.
A cette fin, la repolitisation des structures et des institutions semble incontournable.
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