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11.août.201511.8.2015 // Les Crises

Jack Dion : L’oligarchie et le mépris du peuple

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Excellent livre, que je vous recommande !

Chronique de Marianne pour vous le présenter

L’oligarchie et le mépris du peuple

Notre collaborateur Jack Dion publie « Le Mépris du peuple ». Dans notre numéro de la semaine dernière, nous diffusions de larges extraits consacrés à l’Europe et comment celle-ci elle a perdu les citoyens. Marianne.net publie aujourd’hui, en exclusivité, deux nouveaux passages portant cette fois sur le FN et le monde de l’entreprise.

Notre ami Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de Marianne, prend le risque de se faire traiter de passéiste, en publiant son salubre petit essai : il préfère le temps d’avant, celui où le Parti socialiste voulait « changer la vie » plutôt que de « changer d’avis au gré des foucades de conseillers en communication interchangeables, tous convaincus que l’on ne peut rien faire d’autre que de s’adapter aux « contraintes » du marché ».

Son réquisitoire est chargé, mais argumenté et politiquement engagé. Il préfère la hiérarchie des salaires de 1 à 30 des années 80, à celle d’aujourd’hui de 1 à 400. Il regrette la tranche d’imposition sur le revenu à 65 % de ces années 70 où un salarié travaillait quatorze jours de l’année pour les actionnaires, contre quarante-cinq maintenant. Il préfère, au « My government is pro-business » de Manuel Valls, la consigne du général de Gaulle : « La politique ne se fait pas à la Corbeille. » Il se souvient de l’époque du plein-emploi et relève que la formule du chancelier allemand Helmut Schmidt, « Les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain », a laissé la place à un autre théorème : « Les profits d’aujourd’hui font les dividendes de demain et les chômeurs d’après-demain. »

La force de son livre vient de l’association de la colère du militant de gauche qu’a toujours été Jack Dion à une synthèse édifiante des renoncements qui, en trente ans, ont livré le peuple à la « guerre des pauvres contre les pauvres » dont se repaît le néolibéralisme auquel se sont soumis Bruxelles et Paris. Car, contrairement à beaucoup de commentateurs et de responsables politiques, Jack Dion analyse bien l’origine de cette grande régression : la trahison de l’espérance européenne. Il préfère l’Europe régulée et protégée du traité de Rome à ce terrain de jeu ouvert au capital, désormais libre d’organiser au nom de la « compétitivité » la mise en concurrence des prolétariats, principales victimes de la désindustrialisation qui a laminé des régions entières. Les salariés au chômage, ceux qui le redoutent ou ne voient que déclassement programmé pour leurs enfants se sont lassés des discours sur l’« adaptation » à une modernité qui les marginalise. Ils voient bien à qui reviennent les bénéfices de la mondialisation tandis qu’eux n’ont droit qu’aux discours d’énarques pensionnés à vie leur expliquant qu’il faut « bouger » et « changer de métier plusieurs fois dans sa vie » et qui les chapitrent pour « populisme ».

C’est à la gauche que s’adresse Dion. Il ne supporte pas qu’il ait « fallu attendre son accession au pouvoir suprême pour que les forces de l’argent assurent leur emprise sur la société ». Ni que ses dirigeants, de plus en plus proches de cette « caste politico-économique » confisquant richesses et pouvoirs, aient perdu de vue le peuple, prisonniers de leur sociologie de professionnels de la politique ancrés dans les métropoles bobos et de plus en plus ignorants de la vie de leurs compatriotes. Il ne pensait pas qu’un jour être de gauche consisterait à oser « dire tout haut ce que même un responsable de la droite décomplexée n’oserait suggérer ». Pour lui, il ne sert donc à rien pour la gauche de se donner bonne conscience en condamnant la sécession du peuple (le FN attire cinq fois plus les ouvriers que le PS) si elle ne comprend pas que celle-ci s’explique par le bilan de sa politique : les catégories populaires ne cessent de la fuir parce qu’elle ne les défend plus.

Eric Conan

Le mépris du peuple. Comment l’oligarchie a pris la société en otage, de Jack Dion, Les Liens qui libèrent, 152 p., 15,50 €. En librairies le 14 janvier.

>>> EXTRAITS

>>> Sur le Front national

“Quand le peuple fait sécession, inévitablement, il finit soit par ne plus voter, soit par mal voter. Dans un cas, il s’abstient ou vote blanc. Dans l’autre, il choisit de moins en moins souvent les partis présentables, propres sur eux, consensuels, ceux avec lesquels on est sûr que rien ne changera, sauf l’apparence des choses – bref, les partis adorés par le clergé médiatique. Pour les bien-pensants, c’est-à-dire les gens qui pensent que ceux qui ne pensent pas comme eux pensent mal, c’est un crime. Tout individu qui ne glisse pas dans l’urne un bulletin estampillé droite classique ou gauche molle est donc suspect. Quiconque prétend se situer à la gauche du PS (exercice au demeurant assez facile, vu le positionnement de ce dernier) relève de la catégorie des utopistes irréalistes, des dogmatiques incapables de comprendre les contraintes du monde moderne ou des nostalgiques de l’URSS. Quant à ceux qui votent FN, ils constituent pour les esprits supérieurs une engeance d’individus irrécupérables, quasiment des nazis en herbe. D’ailleurs, les uns et les autres sont regroupés d’office dans la cellule infâme des « extrêmes ». C’est pratique, les « extrêmes ». On peut y mettre tout et n’importe quoi. On peut y mélanger la gauche alternative et la droite ultra, le Front de gauche et le Front national, les communistes héritiers des résistants et les descendants des collabos, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Alors que leurs histoires et leurs valeurs se situent aux antipodes, les médias, les commentateurs, les dirigeants politiques et les spécialistes de tout et de rien les renvoient dos à dos, quand ils ne les associent pas dans le même sac à opprobre.

AU FIL DU TEMPS, LA DIABOLISATION DU FN EST DEVENUE SA PRINCIPALE ARME

[…] Mélanger les choux et les carottes, les révoltés et les apprentis sorciers, les militants de la gauche radicale et les affidés de l’extrême droite, c’est un must de la pensée caoutchouc et de l’intelligentsia fatiguée. […] Jamais on ne pose la question qui fâche : pourquoi un nombre si important de Français se tournent-ils vers un parti qui a su adapter son langage tout en restant assez ambigu pour susciter autant d’interrogations sur sa finalité et de doutes sur ses orientations fondamentales ? Pourquoi autant d’électeurs des milieux populaires succombent-ils à l’attrait d’un parti honni par l’élite, quasiment absent de l’Assemblée nationale, considéré comme non fréquentable au point de susciter régulièrement de vains appels au « front républicain » ? Bref, pourquoi considèrent-ils que le seul vote antisystème est le vote FN ? La réponse est dans la question. Au fil du temps, la diabolisation du FN est devenue sa principale arme. Être considéré comme un électeur FN, ce fut d’abord la honte. Ce fut ensuite le choix que l’on n’osait avouer. C’est devenu le cri que l’on pousse et le bulletin que l’on jette à la figure des notables, ne serait-ce que pour ne pas faire comme tout le monde dans une société qui vous interdit de l’être.

Nombre de salariés humbles, oubliés, déclassés, humiliés, abandonnés, ont fini par se dire que, si la caste politico-médiatique – celle qui fait l’unanimité contre elle – tape sur le FN, c’est que ce dernier n’est peut-être pas si pourri que ça. D’une certaine manière, le phénomène Eric Zemmour répond à la même logique. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. À force de présenter le FN comme ce qu’il n’est pas – l’enfant d’un couple formé par Hitler et Mussolini –, on finit par ne plus voir ce qu’il est encore, et surtout par ne pas comprendre pourquoi il séduit tant les couches populaires. Dans ces conditions, il n’est nul besoin d’être devin pour imaginer que le FN se prépare à l’échéance présidentielle de 2017 avec une confiance certaine.

Par simple correction, Marine Le Pen serait bien inspirée d’envoyer un message de remerciement à tous les idiots utiles qui lui ont fait la courte échelle, de la gauche qui l’a fustigée à la droite qui l’a confortée, de BHL à Harlem Désir et à Jean-Christophe Cambadélis – les parrains de SOS Racisme –, en passant par quelques autres étoiles de moindre éclat. Dans une interview au Monde, le nouveau premier secrétaire du PS a fait un constat d’évidence : « Le FN n’est pas un parti fasciste, voire nazi » On aurait pu croire qu’il allait esquisser un bilan autocritique et réviser son logiciel. Erreur. Sortant de la naphtaline une formule d’une colossale finesse, il l’a affublée de l’étiquette « national-populiste », renvoyant ainsi au national-socialisme d’Hitler et abandonnant au FN deux terrains : celui de la nation et celui du peuple. D’une formule, deux bévues. Qui dit mieux ? D’ailleurs, quelle a été la conclusion de l’éditorial du Monde au lendemain de la victoire du FN aux élections européennes du 25 mai 2014 ? La dénonciation du « national-populisme ». Circulez, il n’y a rien à voir et aucune leçon à tirer.

QUAND SOPHIA ARAM TRAITE LES ÉLECTEURS DU FN DE « GROS CONS », C’EST UN DON DU CIEL

La condamnation droit-de-l’hommiste a tellement bien fonctionné qu’elle a produit le contraire de l’effet recherché : la promotion sans précédent d’un parti qui a fait sa pub en expliquant qu’il n’était pas « comme les autres ». Ne pas être « comme les autres » quand les « autres » provoquent un phénomène de rejet, c’est une garantie tous risques. Lire dans Libération, organe central de la gauche libérale-libertaire, que le FN n’est « pas un parti comme un autre », qu’il est désormais « sous la loupe de Libé », qui entend organiser l’« observation régulière et minutieuse » de son action municipale, c’est un cadeau inespéré pour Marine Le Pen. Quand l’humoriste Sophia Aram traite les électeurs séduits par le FN de « gros cons » sur les antennes de France Inter – un peu comme Bernard Tapie les avait assimilés à des « salauds »–, c’est un don du ciel.

Le procédé a été inauguré sous son premier septennat par François Mitterrand, celui qui osa offrir un poste de ministre à Bernard Tapie, un homme qui ferait passer Jérôme Cahuzac pour un apôtre de la lutte contre la fraude fiscale. Disciple de Machiavel, le premier président socialiste de la Ve République a vu dans l’installation du FN dans le paysage politique de l’après-1981 un moyen de diviser la droite et de concurrencer la vocation tribunicienne de l’un de ses alliés encombrants, le PCF, qu’il rêvait de plumer comme de la volaille. Résultat : comme dans l’histoire du savant fou dépassé par la mécanique diabolique qu’il a inventée, Marine Le Pen est sortie de sa boîte pour occuper la scène politique de manière ostentatoire. Bien qu’elle appartienne à l’élite, elle en symbolise le rejet. Bien qu’elle soit née dans une famille fortunée, elle se revendique de la veuve et de l’orphelin. Bien qu’elle soit devenue une vedette médiatique, parfaitement intégrée dans la mécanique de l’information, elle apparaît anti système en tirant à vue sur les codes de la gauche de salon : l’hédonisme et le marché ; l’esprit de Mai 68 (dans sa version caricaturale) et l’hymne à Davos ; le culte de l’individualisme et la sanctification de l’Europe des affaires ; l’esprit Canal + et le règne du business.

[…] L’arrivée de Marine Le Pen a permis de ranger au vestiaire les aspects les plus scabreux du parti créé par son père en 1972, et qui était longtemps demeuré un groupuscule sans influence. Une fois la caricature ambulante de la pire droite extrême renvoyée en coulisse, le feuilleton de la diabolisation ne pouvait que tourner à la mauvaise farce. Secondée par des recrues venues de franges plus présentables, tel Florian Philippot, soldat perdu du chevénementisme, l’héritière a réussi à amalgamer les courants contraires d’une famille disparate. Elle a progressivement développé un discours attrape-tout qui lui permet de ratisser au plus large. Dans la foulée, elle a pu faire entendre sa petite musique si désagréable soit-elle aux oreilles fragiles, sur des sujets enfouis dans le tiroir des bons sentiments par la gauche compassionnelle.

Du coup, le FN a opéré une triple mue : il est devenu un parti protestataire, comme l’était le PCF du temps de sa splendeur (avec la xénophobie en paquet cadeau) ; un parti positionné sur des terrains sociaux naguère délaissés par l’extrême droite ; enfin, un parti apportant ses réponses (aussi détestables soient-elles) à des enjeux républicains que les formations traditionnelles ne veulent plus aborder. C’est le grand art de la « triangulation », qui consiste à reprendre certaines des propositions de ses adversaires à des fins purement tactiques. Nicolas Sarkozy avait testé la formule. Marine Le Pen la reprend à son compte. Elle peut tout à la fois dénoncer la mondialisation avec des envolées dignes d’Arnaud Montebourg ; critiquer l’Europe à la manière de Nicolas Dupont-Aignan ; fustiger les multinationales avec un ton inspiré de Jean-Luc Mélenchon ; foudroyer les actionnaires avec les accents de Pierre Laurent ; dénoncer le communautarisme avec la rhétorique de Jean-Pierre Chevènement ; donner des leçons de laïcité en se réclamant d’Élisabeth Badinter ; tonner contre l’insécurité à l’instar de tous les ministres de l’Intérieur qui se sont succédé à ce poste sans parvenir le moins du monde à enrayer la délinquance.

[…] En effet, le discours du FN marche d’autant mieux qu’il s’appuie sur le bilan catastrophique des partis qui se relaient au pouvoir depuis une trentaine d’années et qui mènent des politiques où la quête de la différence nécessite le recours au microscope. Si la dénonciation de l’« UMPS » trouve des oreilles attentives, c’est que la gestion Hollande ressemble à la gestion Sarkozy, laquelle était déjà inspirée de celle de Chirac, qui rappelait étrangement la période Mitterrand d’après 1983. Mine de rien, la chose dure depuis plus d’un quart de siècle et se résume à un constat simple : la France courbe l’échine et le peuple est à genoux.”

>>> Sur l’entreprise

“Si le peuple est réduit à la plus simple expression dans l’espace politique, il est carrément marginalisé dans le monde de l’entreprise. Désormais, le travail est un boulet. D’ailleurs, dans la novlangue qui tient lieu de prêt-à-penser, la « valeur travail » a disparu. Elle a été balayée par le vocabulaire managérial importé des pays anglo-saxons et mis à la mode après un passage rapide mais efficace dans les instituts patronaux. Ce vocabulaire a envahi toutes les sphères du pouvoir, où l’on ne parle plus d’art de gouverner, mais de « gouvernance », comme si l’on pouvait diriger un pays comme on dirige une multinationale ayant son siège social dans le Far West.

La « valeur travail » avait été mise à rude épreuve et déjà détournée de son sens sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Par un de ces contre-pieds propres à la vie politique, il a fallu la victoire de la social-démocratie pour faire du travail un « coût » à réduire au maximum (ou au minimum, comme on voudra) afin d’augmenter la « compétitivité » de l’entreprise, une structure qui aurait la capacité magique de créer de la richesse sans intervention de la force de travail.

Droit dans ses bottes, François Hollande a expliqué que son objectif principal était « d’alléger le coût du travail des entreprises, car s’il n’y a pas cette baisse, il n’y aura pas le redressement de la compétitivité française ». Ce jour-là, en une heure d’entretien, le président ne parla pas une seule fois de l’exorbitant coût du capital, à croire que ce dernier se régénère par l’opération du Saint-Esprit de la finance. Une histoire fantasmée de l’entreprise Pourtant, il n’est nul besoin d’être féru de marxisme pour savoir que l’unique source de création de richesse est le travail, manuel ou intellectuel. Sans intervention humaine, l’entreprise n’est rien. On s’en aperçoit par l’absurde avec les grèves – que l’on appelle pudiquement « arrêts de travail ». Dans ce cas, tout s’arrête, à commencer par la « création de valeur », aujourd’hui synonyme de la bonne volonté des « investisseurs » et des actionnaires. Et l’on n’hésite pas à chiffrer le« coût de la grève ». Mais s’il y a un coût du non-travail, c’est bien la preuve par l’absurde que le travail lui-même n’en est pas un, car il est producteur de richesses.

LES SALARIÉS, DE L’OUVRIER À L’INGÉNIEUR, N’EXISTENT PLUS

L’entreprise, si sophistiquée soit-elle, grande ou petite, multinationale ou pas, n’est qu’un espace vide incapable de générer la moindre valeur supplémentaire sans l’esprit et la main de ceux qui forment le collectif de travail. Si l’élément salarié fait défaut, l’entreprise est une coquille vide, un bureau sans mobilier, une voiture sans moteur, un avion sans carburant, une équipe de foot sans joueurs, un orchestre sans musiciens. Or la version qui a droit de cité dans les livres d’école nous raconte une autre histoire, féérique. Les entreprises se réduiraient à des actionnaires ayant la bonté d’y placer leurs économies afin de participer à l’effort national – et demandant en retour une modeste gratification – et à des PDG propres sur eux, formés dans des écoles prestigieuses, à l’esprit affûté, des guerriers modernes, risquophiles, cultivés, décidés à affronter les défis de la mondialisation en échange d’un salaire certes conséquent mais sans rapport avec leurs immenses mérites.

Les salariés, de l’ouvrier à l’ingénieur, n’existent plus, sauf pour poser des problèmes revendicatifs insurmontables. Ils sont corporatistes, bornés, archaïques, ringards, en décalage total avec les exigences du monde moderne – surtout s’ils ont l’idée saugrenue de se regrouper dans des syndicats afin de défendre des droits, alors qu’il est si simple de s’entendre entre bons amis.

En somme, l’entreprise idéale serait celle où il n’y aurait que des actionnaires et des directions, avec des robots pour effectuer les tâches requises dans l’équivalent d’un Metropolis industriel. C’est ce que Serge Tchuruk, alors président d’un des fleurons français des télécoms, Alcatel, a appelé l’« entreprise sans usines ». Il a réalisé en partie son rêve en 2006 en bradant Alcatel à l’américain Lucent, ce qui s’est révélé un fiasco pour l’industrie nationale et pour l’emploi (la moitié des postes ont disparu). En revanche, le PDG a eu droit au passage à un parachute doré de 6 millions d’euros en remerciement des sévices rendus. Progrès ou pas, révolution technologique ou pas, l’entreprise sans usines relève du fantasme. Les travailleurs, quelles que soient les appellations exotiques dont on les affuble, sont la clé de voûte du processus de production. Sauf qu’ils n’y sont pas à leur place. On pourrait reprendre à l’égard du salariat la célèbre formule de l’abbé Sieyès à propos du Tiers-État pendant la Révolution française : « Qu’est-ce que le Tiers-État ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose. »

DES MÉDIAS BISOUNOURS CHEZ LES OLIGARQUES DU CAC 40

Or les médias nous servent une version quotidienne inspirée des Bisounours chez nos amis les oligarques du CAC 40, ces gentils dirigeants tellement incompris, alors qu’ils veulent faire le bonheur de leurs employés, tout comme Xi Jinping dit vouloir faire celui des habitants de la Chine éternelle. On mélange petites et grandes entreprises, PME et casinos du business, jeunes entrepreneurs en mal de financement et accros des paradis fiscaux, pour défendre le seul point de vue des géants qui font la pluie et le beau temps. On nous assure que la tendance est aux petites structures, que le temps des conglomérats est révolu, alors que le grand patronat règne en seigneur et maître, secondé par ses serviteurs attitrés. Les oligarques tiennent les rênes du Medef, pourtant bien peu représentatif du patronat réel. Ils disposent également d’une structure moins connue, mais dotée d’un pouvoir de nuisance redoutable, qui regroupe le gratin du gratin : l’AFEP (Association française des entreprises privées). Créée en 1982 en riposte à la vague de nationalisations, cette organisation est dirigée par Pierre Pringuet, directeur général de Pernod-Ricard, qui a succédé à Jean- Martin Folz (ex-PDG de PSA) et à Maurice Lévy (Publicis). On est dans la catégorie poids lourds.

Ce n’est pas tout. Les oligarques tiennent également les banques et les circuits financiers. Ils ont leurs lobbyistes à Bruxelles, là où tout se joue, là où est le vrai pouvoir. Ils organisent les réseaux d’influence, y compris parmi les journalistes. Ils animent les clubs de réflexion où le débat d’idées tourne à sens unique – celui de la pensée du même acabit. Ils ont leur rond de serviette à Davos, ce rendez-vous annuel où les chefs d’État sont flattés d’être reçus par les grands de ce monde, illustrant ainsi la confusion ambiante sur les véritables maîtres de la planète. Ils ont table ouverte aux dîners du Siècle, ce club très select dirigé par Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT, où se croisent hommes d’affaires et journalistes bien en cour, banquiers et politiques, barons des finances et petits marquis de l’intelligentsia. Ils organisent des universités d’été où l’on vient prendre de bons conseils. Ils fournissent les armadas d’experts qui portent la bonne parole sur les plateaux télévisés ou dans de multiples colloques. Ils entretiennent des relations particulières avec les syndicats amis, susceptibles d’accepter des compromis au rabais, quitte à mettre en scène des pseudo-crises pour ne pas leur faire perdre la face.

[…] Charles Péguy proposait de « faire entrer la République dans les entreprises ». Pour l’heure, c’est l’oligarchie qui est entrée dans la République. Au nom de la « concurrence », devenue l’invariant de la pensée obligatoire, le périmètre des entreprises publiques – où les salariés ont des droits limités, mais réels – s’est réduit à sa plus simple expression. Du coup, l’État stratège est privé de moyens d’action réels, et les salariés ont perdu des points d’appui précieux. La dernière grande vague de nationalisations date de 1981, avec la victoire de François Mitterrand à la présidentielle et l’arrivée de la gauche au gouvernement. L’expérience fut menée dans de telles conditions, et sous de telles pressions, qu’elle déboucha sur un échec. Les années suivantes furent celles du retour au privé et de la reprise en main progressive par les oligarques. On entérina le fait que les monopoles publics étaient par principe des vestiges d’une époque révolue, mais que leurs homologues privés constituaient le nec plus ultra de la modernité. Résultat : la France se retrouve avec un appareil économique et financier contrôlé par des intouchables, un aréopage de drogués de la mondialisation qui refusent tout partage de leurs pouvoirs et toute remise en cause de leurs privilèges, telle l’aristocratie de l’Ancien Régime.

Il ne se passe pas un jour sans qu’on lise, graphiques à l’appui, que les salaires constituent un poids insoutenable, qu’il faut consentir des « efforts », que le pays ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens, que les fonctionnaires sont des privilégiés, que le smic est un handicap, et le RSA un encouragement à l’« assistanat »… Dans ces conditions, on pourrait s’attendre à ce que les puissants, ceux d’en haut, offrent une partie de leurs émoluments princiers à la cause nationale, ne serait-ce que pour donner le bon exemple. Dans un pays où l’on prêche l’héritage chrétien, pourquoi ne pas entendre les exhortations du pape François au partage ?

BONUS, HAUTS SALAIRES ET STOCK-OPTIONS NE SERAIENT PAS RESPONSABLES DE LA CRISE !

Il n’en est rien. Toute évocation d’une loi visant à « encadrer » les salaires des patrons du privé déclenche une bronca chez les intéressés, ainsi que chez ceux pour qui toute référence à la justice est un appel à la subversion. Pourtant, chacun sait que seuls les très gros seraient concernés, puisque les petits patrons, la plupart du temps, ont un salaire proche de celui d’un cadre supérieur. Mais, faute de pression politique, le Medef s’est contenté de mettre en place un « code de déontologie » destiné à permettre une forme d’« autorégulation » (sic). Autant demander à un drogué de gérer sa propre consommation.

À en croire les bonnes âmes, bonus, hauts salaires et stock-options ne seraient pas responsables de la crise. Tiens donc. Et le « coût du travail » prétendument exorbitant, il y est pour quelque chose ? Comment expliquer que des ouvriers payés 1 200 euros par mois mettent l’économie en péril, alors que les patrons du CAC 40 sont rétribués en moyenne 350 000 euros par mois, soit 290 fois le smic ? Est-il normal que l’écart entre les salaires les plus bas et les salaires les plus hauts, qui était de 1 à 30 dans les années 1980, soit passé de 1 à 400 ? Est-il justifié que les actionnaires prélèvent une véritable dîme sur les entreprises ? Que sont les banquiers fautifs devenus ? Est-il logique que les PDG de banques qui ont été sauvées par les fonds publics gagnent des sommes qui sont un défi au bon sens ?

[…] La justification de cette échelle de salaires hors norme tient de la morgue de classe du seigneur vis-à-vis du serf. Dans les entreprises publiques, où l’écart est de 1 à 20, nul n’a assisté à un exil en masse des cadres ni à une pénurie subite d’aspirants PDG. Personne n’a noté une crise des vocations ni une inefficacité soudaine des directions. Pourquoi ne pas s’en inspirer dans le secteur privé ? Si l’on ne veut pas en passer par la toise salariale, l’arme fiscale peut régler le problème, comme l’avait compris Roosevelt en son temps, de l’autre côté de l’Atlantique, sans pour autant instaurer le pouvoir des soviets. Il est tout de même étonnant de signifier aux citoyens ordinaires qu’ils ont des droits et des devoirs, tout en considérant que d’autres, moins ordinaires, ont peu de devoirs et beaucoup de droits.

« La France a la passion de l’égalité », disait Tocqueville. C’est aussi un pays où l’oligarchie a la passion des injustices. Sinon, on ne comprendrait pas comment des PDG payés comme des nababs peuvent relayer sans état d’âme les attaques contre le smic, allant jusqu’à prôner un smic au rabais pour les jeunes. L’idée a été avancée par Pierre Gattaz, le patron du Medef, ce qui ne surprendra personne. Elle a été évoquée sous d’autres formes par Pascal Lamy, socialiste et libre-échangiste convaincu, grand défenseur de la mondialisation sans rivage, ancien membre de la Commission européenne, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Elle est également prônée par Henri de Castries, PDG d’AXA, qui sait de quoi il parle, puisqu’il gagne environ 370 fois le smic. À propos du principe républicain selon lequel tous les hommes naissent libres et égaux en droits, Pierre Desproges disait : « Qu’on me pardonne, mais c’est une phrase que j’ai beaucoup de mal à dire sans rire. » Henri de Castries, lui, ne rit pas. Il considère sans doute que les smicards ne sont pas des êtres humains comme les autres.

DANS LES JOURNAUX, LES RUBRIQUES CONSACRÉES AUX QUESTIONS SOCIALES ONT DISPARU

Mais qui se soucie des gens de peu, comme on disait naguère ? La presse a pris acte de leur disparition des radars. Quand on suspecte un rapt d’enfant, l’opération « Alerte enlèvement » s’affiche sur tous les écrans de télévision. Mais quand le monde salarial disparaît des radars de l’info, personne ne s’émeut. Dans les journaux, à part dans L’Humanité, les rubriques consacrées aux questions sociales ont quasiment disparu. On trouve des rubriques sur l’économie, l’emploi, l’argent (évidemment), la Bourse, mais pas sur l’univers du travail, comme s’il n’y avait rien à en dire. Chaque quotidien, ou presque, a son supplément économique, dont le contenu est peu ou prou interchangeable tant on y retrouve le discours consensuel formaté. Mais, sur le social, pratiquement rien. Pourtant, dans les rédactions, on trouve encore d’anciens gauchistes ayant participé à la révolte de mai-juin 1968. Certains d’entre eux, à l’époque, n’avaient pas hésité à passer de l’autre côté et à s’engager en usine, fût-ce pour une expérience sans lendemain.

Aujourd’hui, il faut accepter que l’entreprise soit un bunker inaccessible, à moins de montrer patte blanche à un service de communication qui transformera chaque demande de visite en voyage touristique à l’intérieur d’un monde enchanté. Rencontrer des ouvriers sur leur lieu de travail est devenu aussi difficile que visiter un lieu de commandement de l’armée de terre.

[…] Parfois, cependant, [un travailleur] apparaît à l’écran lors d’un débat avec une personnalité politique. C’est alors la surprise, le clash de deux mondes, le choc de deux civilisations, la rencontre de deux univers qui s’ignorent. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Jean- François Copé, François Hollande ont vécu cette curieuse expérience in vivo qui met à mal le notable avec sa langue de bois, ce discours convenu qui passe très bien avec les journalistes (c’est le même monde), mais ne fonctionne plus du tout lorsqu’il se heurte à un être réel, si l’on ose dire. C’est un peu le syndrome de François Hollande en visite à Carmaux pour rendre hommage à Jean Jaurès. Le 23 avril 2014, dans une ville qui a voté pour lui à 72 % lors de la présidentielle de mai 2012, il est apostrophé par une femme en colère. Terrible choc, que l’on avait déjà connu avec Lionel Jospin, alors Premier ministre, face aux ouvriers de Lu qui manifestaient contre la fermeture de leur entreprise.

À la télévision, dans ces émissions où d’ordinaire le ronron est de rigueur, le contraste est encore plus saisissant. Il suffit que la voix d’un non-professionnel de la politique ou du monde médiatique vienne troubler le jeu pour que s’écroule aussitôt le bel ordonnancement prévu à l’origine, comme si un intrus était monté sur la scène pendant une représentation de théâtre. À cette différence près que la vie politique, a priori, ne relève pas du spectacle.”

Source : Marianne, le 17 Janvier 2015.


Jack Dion : « Nul ne proteste contre l’expulsion méthodique des couches populaires »

Directeur adjoint de la rédaction de l’hebdomadaire « Marianne », Jack Dion vient de sortir son quatrième ouvrage : « Le mépris du peuple – Comment l’oligarchie a pris la société en otage » (éditions Les liens qui libèrent). Un pamphlet qui énumère les trahisons des élites françaises – de droite comme de gauche – depuis une trentaine d’années.

Le Comptoir : En français, le mot « peuple » reste ambigu et peut, tour à tour, prendre un sens sociologique (la « plebs » romaine ou les classes populaires), politique (le « demos » grec ou l’ensemble des citoyens) ou culturel (l’« ethnos » grec ou le peuple identitaire). Cette ambiguïté n’expliquerait-elle pas la méfiance à l’égard de ce mot et des connotations identitaires qu’il peut emmener ?

DION Jack

Jack Dion : Quel que soit le sens (les trois se mélangent, d’ailleurs), le fait est que le mot « peuple » fait peur aux élites, toutes tendances confondues. La preuve en est que le peuple, au sens large du terme, a disparu de toutes les sphères de pouvoir, qu’il s’agisse des instances politiques, du monde du travail ou des médias. Dans ces différentes structures, il est soit ignoré, soit méprisé, voire les deux à la fois. Comme je le rappelais dans mon livre, à deux exceptions près, les députés issus du monde ouvrier ont disparu de l’Assemblée nationale. Au pays de la Commune de Paris, c’est un sacré retournement de situation. Le plus étonnant, c’est que cette forme d’éradication de classe s’opère dans une totale indifférence. On nous abreuve de débats sur les vertus de la « mixité », mais nul ne s’émeut de la disparition de la mixité sociale alors que cette dernière, si elle était mise en œuvre, ouvrirait la porte à toutes les autres. Mais c’est une question taboue. Nul n’en parle. Nul ne proteste contre l’expulsion méthodique des couches populaires. Désormais, quand on les évoque, on les associe d’office au Front national, sans se demander pourquoi et comment il y a plus d’ouvriers qui votent FN plutôt que PS. On les caricature, on les insulte, on les traite de racistes ou de xénophobes, comme si le peuple, dès lors qu’il échappait à l’emprise idéologique des élites, avait vocation inéluctable à tomber dans les bras de Marine Le Pen.

La perte du peuple par la gauche est aujourd’hui analysée depuis de très longues années par de nombreux intellectuels comme Jean-Claude Michéa, Jacques Julliard, Laurent Bouvet, Christophe Guilluy, ou encore votre collègue Éric Conan. Depuis quelques mois, Jean-Luc Mélenchon tente également un « retour au peuple ». La gauche est-elle encore en mesure de mobiliser les classes populaires ?

Je l’espère, car dans l’hypothèse inverse, le pire est à venir. Mais il y a du pain sur la planche. En effet, la coupure est profonde. Elle tend même à devenir une plaie béante. Plusieurs éléments doivent être pris en compte. Il y a d’abord (c’est dans le désordre) l’échec du communisme, qui a fait perdre au Parti communiste français son rôle de force de protestation, aujourd’hui récupéré par le FN, avec une note de xénophobie et de rejet des autres, pour le moins inquiétante. Quoi qu’on ait pu penser de l’utopie communiste, la marginalisation du PCF explique bien des dérives contemporaines. Il y a ensuite le virage du PS dans le domaine économique et social, qui l’a conduit à mener une politique guère différente de celle de la droite. Résultat : la droite décomplexée cohabite avec une gauche complexée. Il y a enfin les coupables hésitations de la gauche, toutes tendances confondues, à aborder sans tergiverser certaines questions sociétales longtemps ignorées ou abordées de façon caricaturale, comme l’immigration, la sécurité, la laïcité, la nation. De ce point de vue, la réaction populaire après l’attaque de Charlie Hebdo et l’attentat antisémite de la Porte de Vincennes prouve que le peuple est en attente d’initiatives courageuses sur tous ces sujets, dans un esprit de fraternité républicaine et de courage politique. Mais c’est une question qu’il faut prendre à bras le corps, de toute urgence.

En écrivant que « le problème en France, c’est sa caste politico-économique (…) une aristocratie interchangeable qui a pour les gens ordinaires le respect du maître pour son majordome », ne tombez-vous pas dans ce que Pierre-André Taguieff nomme l’« illusion populiste », c’est-à-dire la « croyance naïve que le peuple est fondamentalement bon » ?

Jack_Dion

Non, le peuple n’est pas fondamentalement bon, mais il n’est pas davantage fondamentalement mauvais, ou con, pour parler comme les gens de Charlie Hebdo. Un pays qui n’est pas à l’écoute de son peuple est un pays qui se meurt et qui illustre la fameuse formule de Bertold Brecht, évoquant avec humour la nécessité de changer de peuple au cas où il serait trop rétif. Quand il y a une telle fracture entre la France d’en haut et celle d’en bas, entre les élites et les milieux populaires, le ver est dans le fruit. Or, c’est bien ce qui se passe dans la France d’aujourd’hui. Les élites ont les mêmes origines, fréquentent les mêmes lieux, assistent aux mêmes spectacles, fréquentent les mêmes cercles, et surtout pensent à peu près la même chose sur tout, puisque seuls les sujets sociétaux font débat, désormais. C’est ça, la démocratie ? C’est ça, la République ? Dans quel régime vit-on quand on bafoue la volonté majoritaire du peuple évoquée par référendum comme cela s’est produit à propos du Traité constitutionnel européen de 2005, sorti par les urnes et revenu par la voie parlementaire ? C’est Poutine, le modèle ? Alors, il faut le dire et l’assumer, plutôt que d’en faire l’ennemi public numéro 1.

« Je ne mettrai jamais sur le même plan ceux qui décident et ceux qui subissent, les exploiteurs et les exploités, les patrons du CAC 40 et leurs salariés, les tortionnaires et les torturés, les maîtres de maison et les serviteurs. »

George Orwell écrivait : « un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice. » Le peuple ne serait pas en quelque sorte complice de la trahison constante des élites depuis trente ans ?

C’est une vision un peu mécanique. Je ne mettrai jamais sur le même plan ceux qui décident et ceux qui subissent, les exploiteurs et les exploités, les patrons du CAC 40 et leurs salariés, les tortionnaires et les torturés, les maîtres de maison et les serviteurs. Sans tomber dans la victimisation, je considère que tout le monde n’est pas sur le même plan. Comme disaitElsa Triolet, « les barricades n’ont que deux côtés », et l’on ne choisit pas toujours son côté.

La difficulté de mobiliser l’électorat populaire ne vient-elle pas du fait que celui-ci soit fragmenté comme jamais, notamment à cause de questions identitaires ? Et dans ces conditions, la classe politique ne s’est-elle pas adaptée à cette complexité ?

L’électorat populaire est en effet fragmenté, mais pas seulement à propos des questions identitaires, lesquelles il faut affronter, aussi complexes soient-elles. On peut débattre de la nation sans verser dans le nationalisme, de l’immigration sans tomber dans la diabolisation de l’étranger, de l’islam sans considérer les musulmans comme des ennemis de l’intérieur, ou de la place des femmes sans faire du port du foulard un signe extérieur d’émancipation féminine. Mais le pire serait de laisser ces questions derrière le rideau sous prétexte de ne pas faire le jeu du FN. Au contraire, c’est en les ignorant que le FN en profite pour apporter ses propres réponses, aussi dangereuses soient-elles. Mais il y a aussi des fragmentations sociales entre les salariés ayant un emploi et ceux qui n’en ont pas, des fragmentations géographiques, ou des fragmentations culturelles. Toutes minent le tissu social à des degrés divers.

« Mais l’important est moins de diaboliser le FN (en la matière, l’échec est patent) que de s’emparer des questions qui taraudent les milieux populaires pour leur apporter des réponses révolutionnaires et émancipatrices. »

DION Jack2

Selon vous, le Front national n’est pas national-populisme, comme l’avanceraient Pierre-André Taguieff et, à sa suite, de nombreux commentateurs. Pourtant, dans son discours le FN semble bel et bien souhaiter être le porte-voix du « peuple français », même si c’est sur une base ethnico-identitaire. N’existerait-il pas un populisme de droite et d’extrême-droite ?

Je récuse la formule de « national-populisme » car elle est le pendant du « national-socialisme ». C’est un vieux truc consistant à fasciser le FN afin de pousser au vote utile en faveur du PS et qui se retourne contre ses inventeurs avec l’installation durable du FN dans le paysage politique, à un haut niveau d’influence. Certes, il existe bien un courant d’extrême droite fonctionnant sur une base ethnico-identitaire. Certes, on peut lui accoler l’étiquette de « populisme », vu que Marine Le Pen fait le grand écart permanent en reprenant à son compte toutes les formes de protestation sans s’inquiéter de la moindre cohérence dans son propos. Mais l’important est moins de diaboliser le FN (en la matière, l’échec est patent) que de s’emparer des questions qui taraudent les milieux populaires pour leur apporter des réponses révolutionnaires et émancipatrices.

Plaidoyer pour un retour au peuple

Alors que tous les analystes se focalisent sur la méfiance du peuple à l’égard de nos élites, Jack Dion renverse l’accusation. Dans son ouvrage, le journaliste de Marianne se propose d’analyser trente ans de mépris des élites françaises vis-à-vis des classes populaires. Or, comme l’expliquait Victor Hugo : « Ne pas croire au peuple, c’est être un athée en politique. » Du pouvoir exorbitant du président au sein de la Ve République – qui poussait François Mitterrand à qualifier ce régime de « coup d’État permanent » – à la construction technocratique européenne, en passant par le néolibéralisme ou la faible représentativité politique des ouvriers et des employés, l’auteur analyse comment ce mépris du peuple se manifeste aujourd’hui. Afin d’enrayer la montée du Front national, Jack Dion exhorte la gauche à redevenir populaire et à se saisir de questions comme la souveraineté, la nation, ou la laïcité, qu’elle a abandonnées à tort, en y apportant des réponses réellement révolutionnaires. Un livre salutaire dans le marasme politique que la gauche devrait lire.

Source : Kevin l’Impertinent, pour Le Comptoir, le 26 Janvier 2015.

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Commentaire recommandé

Alain C // 11.08.2015 à 08h41

Oui, au delà d’un discours semblant plein de bon sens et de promesses, on se rend compte au final qu’il ne fait que partie de cette engeance intellectuelle qui se gargarise de bons mots en attendant quoi ? … son heure ?

Alors que je lisais avec une certaine satisfaction ses différents constats et accusations, il lâche quatre petits mots qui ont fait s’écrouler le château de carte :

« C’est Poutine le modèle? »

Je ne m’attendais sûrement pas à ce que Poutine vienne s’immiscer dans cette analyse.

Mais que voulez-vous, aujourd’hui aucun discours ne peut avoir la moindre crédibilité sans un petit coup de Poutine bashing, n’est-ce pas ?

Par ces quatre petits mots, il démontre plusieurs choses :

– qu’il est lui-même sous le joug de la bien pensance opportuniste
– qu’il parle de choses qu’il ne connait pas
– que s’il le faut et si l’occasion se présente, il est prêt à dire n’importe quoi
– que si l’occasion ne se présente pas, il le dira quand même

Bref, finalement, tout ce qu’il reproche à ceux qui font l’objet de ses critiques

Très décevant

75 réactions et commentaires

  • K // 11.08.2015 à 01h56

    Même si le livre semble enfoncer pas mal de portes ouvertes, Jack Dion trouve des formules choc qui éclairent le débat, là où d’autres auteurs écriraient de longs paragraphes pour dire la même chose, laborieusement.
    Après, Jack Dion s’inscrit dans la tradition de l' »essai contemplatif », art typiquement français depuis 150 ans qui consiste pour un intellectuel (profession typiquement française, elle aussi) à décrire la société de son temps sans rien proposer. Un peu comme au bistrot, où tout le monde est d’accord pour dire que ça ne va pas, mais où personne n’ose proposer des changements concrets. L’explication de cette tradition française de la contemplation dans l’inaction tient peut être dans l’extraordinaire diversité anthropologique de la France (diversité unique en Europe d’après Todd). En France, la variété des systèmes familiaux (et donc la variété des projections politiques) rend l’action politique compliquée, à moins de mettre le pays à feux et à sang. Donc à défaut de pouvoir agir, on se lamente sur le présent.

    Pour en revenir au FN, ça me parait très naïf d’accuser Cambadélis, Désir, BHL, d’être des idiot utiles qui promouvraient le FN involontairement. Au contraire, le FN est leur outil, et il a 2 fonctions :
    – Aider à gagner les élections en perturbant le grand parti de droite (enfin maintenant que PS est le 3e parti de France, c’est l’UMP qui peut profiter du FN pour battre le PS).
    -Salir les idées nobles (mais dangereuses pour ces élites) telles que la sortie de l’euro ou de l’UE en les associant à des idées d’extrême droite.

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    • Alain C // 11.08.2015 à 08h41

      Oui, au delà d’un discours semblant plein de bon sens et de promesses, on se rend compte au final qu’il ne fait que partie de cette engeance intellectuelle qui se gargarise de bons mots en attendant quoi ? … son heure ?

      Alors que je lisais avec une certaine satisfaction ses différents constats et accusations, il lâche quatre petits mots qui ont fait s’écrouler le château de carte :

      « C’est Poutine le modèle? »

      Je ne m’attendais sûrement pas à ce que Poutine vienne s’immiscer dans cette analyse.

      Mais que voulez-vous, aujourd’hui aucun discours ne peut avoir la moindre crédibilité sans un petit coup de Poutine bashing, n’est-ce pas ?

      Par ces quatre petits mots, il démontre plusieurs choses :

      – qu’il est lui-même sous le joug de la bien pensance opportuniste
      – qu’il parle de choses qu’il ne connait pas
      – que s’il le faut et si l’occasion se présente, il est prêt à dire n’importe quoi
      – que si l’occasion ne se présente pas, il le dira quand même

      Bref, finalement, tout ce qu’il reproche à ceux qui font l’objet de ses critiques

      Très décevant

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      • jules // 11.08.2015 à 11h39

        « Je viens de lire un livre de 1824 pages (52 lignes de 65 caractères par page). À la page 1237, ligne 42, entre les 26e et 28e caractères, il manque une virgule suivie d’un espace… Donc, TOUT le livre est mauvais, TOUT le livre est idiot, TOUT le livre est une erreur ! » — C’est très à la monde ce genre de raisonnement…

        Son invocation de Poutine n’est certes pas des plus heureuses ; m’enfin, bon, pas de quoi foutre en l’air la pertinence de son développement, non ? — Quant à prétendre avec une certitude qui laisse pantois qu’en vertu de cette faute de goût, ce monsieur ne sait pas de quoi il parle et qu’en toutes circonstances il est prêt, lui, pour dire n’importe quoi…

        Je flanquerai bien volontiers ma paluche sur la tronche d’Emmanuel Todd à chaque fois qu’il la ramène avec « les Allemands » par-ci, « les Allemands » par-là, tant cela me tarabuste ; mais je n’aurai pas la morgue de garantir qu’il a pour principe de balancer à tout bout de champ des sornettes.

          +20

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        • Vladimir K // 11.08.2015 à 15h04

          Ce n’est pas le discours qui est remis en question par Alain C, mais l’auteur.

          C’est là une grande différence avec l’exemple que vous donnez.

          En clair, même si l’auteur a été capable de sortir un texte plein de bon sens,

          1- il n’est malheureusement pas si différent des autres (des gens qu’il critique) que cela
          2- les mots, s’ils ne sont pas assortis d’actes ne valent pas tant que cela.

            +8

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        • luc // 11.08.2015 à 18h18

          voilà la situation : jack dion dit ici qu’il trouve en gros que la politique appliquée par poutine est très mauvaise = méprise le peuple (anti-démocratique) et favorise l’oligarchie…

          seulement, à moi, il me semble pourtant bien que cette politique qu’applique poutine, elle respecte le peuple et la démocratie, et s’oppose à l’oligarchie

          il est possible que jack dion ne connaisse pas bien la politique de poutine

          il est possible qu’il la connaisse mais mente pour paraître russophobe

          il est possible qu’il mente « même sur ses intentions » car ce paradoxe est troublant (facile à imaginer si on se méfie des médias de masse, dont fait partie marianne, comme de la peste)

          il est enfin possible que poutine applique une politique méprisant le peuple et favorisant l’oligarchie, auquel cas c’est moi qui suit mal renseigné…?

            +7

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        • Jocegaly // 11.08.2015 à 19h20

          Saine remarque – à mon sens – car je pense que cette phrase – « Dans quel régime vit-on quand on bafoue la volonté majoritaire du peuple évoquée par référendum comme cela s’est produit à propos du Traité constitutionnel européen de 2005, sorti par les urnes et revenu par la voie parlementaire ? C’est Poutine, le modèle ? Alors, il faut le dire et l’assumer, plutôt que d’en faire l’ennemi public numéro 1. » – est une manière de pointer les contradictions d’un pouvoir qui abuse la crédulité des « gens », par leurs mensonges contradictoire.
          Si l’on suit les interventions de Jack Dion sur twitter, cela aide à se faire une idée de la personne, qui est claire et cohérente, et … pointe sans cesse les incohérences.

          Ne pas foncer, beurre dans les yeux, en prenant pour égarement ce qui est de l’ironie, ou même de l’humour noir…

            +7

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      • Escoe // 11.08.2015 à 12h23

        Très juste. Comme quoi il est extrêmement difficile pour nos gens des des médias de se départir d’une russophobie congénitale.

          +5

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    • Macarel // 11.08.2015 à 16h00

      le FN est leur outil, et il a 2 fonctions :
      – Aider à gagner les élections en perturbant le grand parti de droite (enfin maintenant que PS est le 3e parti de France, c’est l’UMP qui peut profiter du FN pour battre le PS).
      -Salir les idées nobles (mais dangereuses pour ces élites) telles que la sortie de l’euro ou de l’UE en les associant à des idées d’extrême droite.

      Tout à fait d’accord, le FN c’est l’assurance pour le système bi-partisan de se perpétuer à l’infini.

      C’est bien pour cela qu’il lui font une pub d’enfer dans les médias.

      Entendons nous bien, le système bi-partisan, ne signifie pas qu’il y ait d’alternance politique possible, encore moins économique. Le système bi-partisan, est lui, l’assurance pour le capital qu’une seule politique économique sera menée malgré les alternances de guignols de gauche ou de droite au pouvoir. Une seule politique, celle du TINA, celle qui est conforme aux intérêts des classes dominantes et possédantes.
      Tout cela est bien rôdé, bien huilé, 2017 va encore être l’occasion de nous jouer cette farce électorale, farce dont le peuple sera le dindon comme d’habitude.

      Tiens je vais faire une digression sur l’actualité, l’affaire des producteurs de cochons français, qui vendent leur cochons trop cher depuis que le gouvernement suite à leurs manifestations récentes, les a autorisés à vendre leurs porcs plus chers de quelques centimes.
      Eh bien figurez vous que les industriels du porc, ne veulent pas payer ce prix « made in France », trop cher, le teutons vendent leurs porcs 20 centimes de moins le kilo !
      Il n’est pas patriote l’industriel de la charcuterie française, pourtant Flamby à exhorté les français à acheter (plus cher), et à manger du porc français.
      Mais voilà, Flamby est aussi celui qui adhère sans restriction aux règles de l’UE, et à la « concurrence libre et non faussée », donc il devrait trouver normal que nos industriels achètent du porc germanique. Oui mais les électeurs sont français, aie, aie, aie, quel casse tête.
      L’on ne peut contenter tout le monde, à certains moment dans la vie , il faut choisir…
      Décidément l’UE, c’est le bordel !

        +19

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      • luc // 11.08.2015 à 18h25

        si je te suis, tu es persuadé que le FN ne gagnera pas en 2017?

        tu n’as pas tord… je me rappelle des manif monstre quand le pen est passé au deuxième tour, il n’y a pas de raison que ça ne se reproduise pas, c’est clair que marine est maudite

        ce qui me fait rire (triste) c’est qu’à l’époque les gens réclamaient en conséquence chirac, qui pourtant avait fait ses essais nucléaires et représentait donc un danger mortel potentiel… mais c’est une autre histoire

        pour ce qui est de la production française de porc, et oui, elle finira bientôt entièrement délocalisée à l’étranger elle aussi

          +3

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        • FifiBrind_acier // 12.08.2015 à 06h58

          luc,
          Le FN se tire lui même une balle dans le pied, en tenant des discours qui divisent au lieu de rassembler.

          Ses diatribes anti-islam et anti immigration ne s’attaquent jamais aux causes, mais aux effets, et alimentent  » le choc des civilisations ».

            +3

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  • Serge // 11.08.2015 à 03h12

    J’ai beaucoup de choses à dire à ce monsieur .
    D’abord Florian Philippot n’a jamais été chevénementiste .Il est et a toujours été gaulliste .Et c’est à ce titre qu’il a soutenu la candidature du Che en 2002 ,parce que celui-ci était alors sorti du PS pour se présenter comme gaulliste au dessus des partis.Il représentait alors une alternative souverainiste hors de celle du père LP .
    Paul Marie Couteaux et Zemmour avaient fait de même .Les qualifieriez « d’enfants perdus du chevénementisme » ?
    Si je souligne cela ,c’est que curieusement (enfin pas tant que ça …) on entend les mêmes propos de la part de la vraie extrême-droite,traitant Philippot de « philipette de gauche » …

      +5

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    • jp // 11.08.2015 à 06h45

      « Florian Philippot n’a jamais été chevénementiste »
      alors il vous faudra corriger ou faire corriger sa page widipédia car pour l’instant il n’y a pas de controverse en cours sur ce point à son sujet

      hors sujet : quelqu’un peut-il m’indiquer comment mettre en italique ou en gras pour des citations?

        +2

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      • ploi // 11.08.2015 à 16h08

        @jp

        Jean-Pierre Chevènement a peut-être quand même son mot à dire sur l’appellation « chevènementiste ». Donc dire « il n’y a pas de controverse » n’est certainement pas exact.

        Par exemple : « Florian Philippot m’utilise comme caution républicaine. Moi je ne le connais pas. Il y a plus de 1,5 millions de gens qui ont voté pour moi en 2002, et il m’a, paraît-il, soutenu. Il dit que je suis son mentor, mais j’ai sûrement eu sur lui une influence très faible, à en juger par son parcours ultérieur. » (http://www.chevenement.fr/Nous-avons-fait-en-Libye-tres-exactement-ce-que-nous-reprochons-aux-Americains-d-avoir-fait-en-Irak-en-2003_a1708.html)

        ou

        « Je vois que M. Burelle se réclame d’un courant de pensée très répandu aujourd’hui, le « chevènementisme », dont il n’y a pas d’appellation contrôlée, sauf celle que je pourrais donner le cas échéant. » (http://www.fondation-res-publica.org/Tour-de-table-conduit-par-M-Jean-Pierre-Chevenement_a896.html)

        ou

        « (Des anciens chevènementistes, comment Florian Philippot ou Paul-Marie Couteaux, se retrouvent au FN. Comment vous l’expliquez?) Je vous interdis de parler d’anciens chevènementistes, parce que j’ai eu 1 520 000 électeurs, et forcément parmi ceux-là, il y en a quelques uns qui peuvent avoir rejoint le FN. C’est le cas d’un monsieur que je connais pas, Florian Philippot, quand à Paul-Marie Couteaux il a en effet été très jeune au CERES, mais ensuite il est passé chez Pasqua, chez de Villiers, et s’il m’a apporté un soutien en 2002, finalement je m’en serai bien passé. » (http://www.chevenement.fr/Centrafrique-L-impotence-strategique-de-l-Europe-est-demontree_a1566.html)

          +3

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      • Serge // 11.08.2015 à 17h16

        @jp .“Florian Philippot enfant perdu du gaullisme”aurait été plus juste .
        Vous ne comprenez pas ?
        J’en suis ,comme un certain nombre .
        Mais aujourd’hui ,se dire gaulliste n’a plus de sens car celui qui l’incarnait est décédé,et ceux qui s’en réclament depuis Pompidou et encore plus Chirac ,l’ont trahi .Quant à la clique à Sarko,ce n’est même pas risible.
        De Gaulle lui-même aurait ajusté sa politique car le monde a changé profondément .
        Je pense donc qu’aujourd’hui l’adjectif gaullien est plus honnête .

          +3

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        • Julian // 11.08.2015 à 18h43

          @Serge,

          « De Gaulle aurait ajusté sa politique car le monde a changé profondément ».

          Ah certes ! (Vulgairement, on pourrait ajouter : encore heureux !)

          Mais le voyez-vous, sérieusement, « changer » sur la souveraineté populaire et nationale ? Sur l’indépendance ? Sur l’autonomie de notre Défense ? Sur la maitrise d’une monnaie nationale ?

          Au reste, se dire gaullien aujourd’hui est la grande coquetterie de nombreux intellectuels et hommes politiques ( Debray, Gallo, Chevènement, Védrine etc etc les diners en ville sont remplis de néo-gaulliens !) qui, en leur temps, ont méthodiquement, et souvent malhonnêtement sur le plan intellectuel, combattu la ligne politique de de Gaulle.

          L’adjectif « gaullien » permet d’ailleurs de trier opportunément les bons morceaux du repas en se donnant la possibilité de faire la fine bouche sur des plats (réputés, surtout à gauche) plus douteux.

          Ah les belles âmes !

          Eh bien j’affirme que les gaullistes n’ont aucunement à rougir du bilan politique, économique, social et culturel de de Gaulle en sa qualité de président de la République.

          Et je pense particulièrement à ceux qui, ayant eu 16 ou 18 ans à la fin des années 60, en rupture totale avec la bienpensance politique du temps, ont milité dans les mouvements de jeunes gaullistes, singulièrement à l’UJP, dont le progressisme -alors- devrait faire rougir -aujourd’hui- les plus frondeurs militants actuels du PS !

          Ce qu’on peut, par contre, reprocher à de trop nombreux gaullistes c’est d’avoir succombé aux sirènes des Chirac, Juppé, Toubon, Balladur et autres opportunistes sans convictions qui ont fait leur longue carrière sur la bête, sans scrupules !

            +12

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          • anne jordan // 12.08.2015 à 23h12

            aux 5 précédents commentateurs :
            vous n’avez pas un peu l’impression de nous emmerder avec vos discussions sur Philipot et cie ?
            Non ?
            c’est le papier de Dion qui , me semble t’il est à discuter , et , à ce sujet , lisez ou relisez  » LA MISERE DU MONDE  » de Bourdieu et ses collègues ( ah , un livre collectif… )
            en 1990 tout était déjà là , ce que Dion appelle le mépris , je le nommerai volontiers LA HAINE DU PEUPLE ;

              +2

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  • Jusdorange // 11.08.2015 à 03h35

    Il me semble que Jack Dion fait une erreur d’analyse. Comme beaucoup, y compris moi il fut un temps, il croit que si la gauche perd des points sur le terrain des idées c’est un problème de présentation et de sentiment : le peuple est méprisé, donc le peuple est vexé, donc le peuple se tourne vers les idées que l’on présente comme de droite. De plus la gauche abandonnerait des pans du débat à l’extrême droite.

    Si cela est peut être vrai pour des sujets comme la souveraineté nationale, pour tous le reste le « problème » est plus profond. Il y a un réel désaccord idéologique que la présentation et la comm ne changeront pas. Il s’agit d’une véritable renaissance conservatrice ( je suis obligé de simplifier ) qui se prépare dans tous l’Occident et qui trouve sa cause principale ( mais pas unique ) dans la démographie.

    Les baby-boomers constituent encore aujourd’hui le segment de la population le plus influent car le plus nombreux. Ils sont les électeurs que l’on charme, ils tiennent les positions d’influence dans les médias et la politique. Mais ils ne sont pas éternels, et leur nombre commencent à décroître.

    Parmi les baby-boomers il y en a qui sont progressistes, et d’autres conservateurs. Mais poser vous la question : qui parmi les baby-boomers a fait le plus d’enfants ? Ils me semblent que depuis que les progressistes ont intégré l’hédonisme, l’individualisme etc… comme critère de distinction d’avec la droite, ils se sont tirés une balle dans le pied. Ils ont moins fait d’enfants car c’est une entrave à leur liberté individuelle. Donc les enfants des baby-boomers conservateurs sont plus nombreux que les enfants des baby-boomers progressistes. Et ces enfants viennent tous juste d’avoir entre 20 et 30 ans. Et ils prennent la parole désormais. Et eux-mêmes feront plus d’enfants que les enfants des baby-boomers progressistes. Le phénomène d’accroissement de la part de la population élevée dans des familles conservatrices ne peut que aller en augmentant.

    Or je suis convaincu que l’influence des parents est plus importante que toute autre. Que les valeurs de la société de demain sont les valeurs des familles nombreuses d’aujourd’hui.
    Petit à petit les « irresponsables », les individualistes, les hédonistes, seront naturellement remplacés par leur antithèse conservatrices. Tout simplement parce que dans leur course au plaisir, ils ont oublié de se reproduire , et donc de reproduire leurs valeurs, leurs visions du monde.

    Le processus vient tout juste de commencer car les baby-boomers commencent désormais à mourir. C’est essentiellement pour cette raison que l’on parle de  » droitisation » de la société française.

    Un démographe du nom de Phillip Longman a développé la thèse d’un retour des valeurs conservatrices dans un article « le retour du patriarcat » ( taper « return of patriarchy »).
    C’est en lisant ce article que je me suis rendu compte qu’autour de moi, les familles  » traditionnelles » faisaient plus d’enfants que les autres.
    Par contre je n’ai pas de sondage montrant une corrélation entre votes à gauche, valeurs progressistes, et famille faisant peu d’enfant.
    Je n’ai pas réellement de données statistiques prouvant ma thèse.
    Mais le fait que les familles à valeurs progressistes fassent moins d’enfants que les familles à valeurs conservatrices me semblent aller de soi. Et le fait que les valeurs reçues par les parents sont plus influentes que celles reçues ailleurs me semblent aussi aller de soi.

    Conséquence : les débats sur le féminisme, l’individualisme, l’autorité morale etc… Seront tranchés non pas par la délibération, mais bien par la démographie. Et le camp progressiste sera obligé, à terme, d’abandonner ses positions individualistes et libertaires, car ces positions seront devenues minoritaires.

    Qu’en pensez-vous ?

      +22

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    • Georges Clounaud // 11.08.2015 à 09h25

      Tout en la respectant je ne partage pas votre analyse. Votre opposition entre progressiste et conservateur me gène. Comment définir un progressiste et un conservateur ? Si vous partez sur ce paradigme vous tombez dans le piège de la gauche institutionnelle ou plutôt la gôche depuis sa conversion au libéralisme en 1983. Depuis cette date en effet rien ne sépare droite et gauche institutionnelles au niveau social et économique. Toutes deux sont libérales au sens économique et sociale, européistes. Pour se distinguer de la droite la gôche a investi le terrain sociétal. Comme on ne peut pas (ou veut pas diront les mauvaises langues) réduire les inégalités sociales et économiques on va déplacer le débat politique sur d’autres sujets. Ce que Jean-Paul le Goff appelle le gauchisme culturel est né.
      Ainsi on va instrumentaliser les populations immigrées avec le mouvement progressiste « touche pas à mon pote » avant de les abandonner à leur triste sort une fois que la mayonnaise FN aura monté.
      Ainsi on va instituer le « mariage pour tous » grand mouvement progressiste alors qu’auparavant pour la gauche le mariage symbolisait le conservatisme. Ainsi on va glorifier le pédagogisme, « l’éducation nationale » qui va supplanter l’instruction publique. On ne va plus apprendre aux élèves à se doter des moyens de devenir de réels citoyens capables de réfléchir par eux-mêmes. On va leur apprendre ce qu’il faut penser et leur inculquer les valeurs progressistes. Sus au latin à l’école (trop ringard et certainement très conservateur) et vive les cours d’improvisation ! (très cools et très progressistes !).
      Ainsi on va glorifier le devoir de mémoire. Tout va y passer, Vichy, Pétain et la collaboration, le colonialisme, traite négrière, la Guerre d’Algérie. Cette vision progressiste est d’ailleurs très efficace à tel point qu’on est incapable de voir la montée des nazis en Ukraine ! La flagellation historique, très progressiste, va être institutionnalisée. Il ne faut surtout pas glorifier les riches heures de notre histoire. Le Général de Gaulle ? Sa vision de l’Europe, du monde anglo-saxon, de la Russie, de la souveraineté de la France, de la financiarisation de l’économie (la corbeille) ? dépassée et conservatrice.

      Dans ce contexte, si on ne souscrit pas à ce gauchisme culturel qui coupe moins la droite et la gauche que les élites de droite et de gauche et le peuple de droite et de gauche on est conservateur. Pire, comme le dit avec justesse Michel Onfray (dont je m’inspire fortement pour rédiger ce post) , « dès que l’on veut faire le lien entre le passé et le présent on est réactionnaire, donc on est réac, donc on est facho, donc on est vichyste, on est Pétainiste et donc c’est Adolf Hitler, la shoah et on est à l’origine des 6 millions de morts ». Car la gôche est également inquisitrice et justicière.

      Il faut s’échapper de ce carcan idéologique si l’on veut s’en sortir avec le moins de dommage possible et revenir à certaines évidences. Oui, qu’on le veuille ou non tout ne se vaut pas. Le nihilisme ambiant ne sied pas à un peuple en quête de repères, de valeurs, d’être capable de s’inscrire dans un présent en cohérence avec son passé et donc son futur. Je sais, dire cela c’est être conservateur mais j’aspire à vivre dans une société consciente de son identité (remarquez au passage comme ce terme a été dévoyé ces dernières années tout comme celui de nation ou d’autres…) mais qui soit capable de se projeter dans l’avenir. Des racines et des ailes comme on dirait sur France 3….

        +18

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    • Balthazar // 11.08.2015 à 10h10

      Bonjour, je citerai Karl Marx :  » la religion est l’opium du peuple « .
      Depuis l’arrivée de la télé et la publicité, la religion a cédé sa place.
      S’il faut être plus clair : aujourd’hui, la « société » ce ne sont plus des valeurs (vous mettez progressiste, traditionnelle, etc…), c’est l’organisation commerciale du monde. La fameuse mondialisation, heureuse pour les oligarques, malheureuses pour nous.

        +9

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      • Jusdorange // 11.08.2015 à 14h30

        A Balthazar,

        Je souscris à votre propos. L’organisation capitaliste implique un individu-roi-consommateur. Isolé, il ne peut s’organiser, il est un agent économique pure. Une sorte de porc se complaisant devant sa nourriture, sans but glorieux et seulement avec des objectifs médiocres.

        Cela s’accompagne d’une modification de la culture qui elle-même sacralise l’individu. Au point de briser toute possibilité de construire des liens quels qu’ils soient ( nation, famille, religion, syndicat, etc… ). Même si cette culture est une culture de non-valeurs, voire nihiliste, il n’empêche que c’est un choix culturel. Cette culture, ces non-valeurs, existent bel et bien.

        Par ailleurs est-ce cette culture de l’individu-roi qui crée le système économique de l’individu-roi ? Ou bien est-ce la réciproque qui est vrai ( comme vous semblez le sous-entendre ) ?
        Je n’en sais rien, c’est un peu la poule et l’oeuf. Les deux se fortifient mutuellement.

        A Georges Clounaud,

        Vous contestez la pertinence de l’alternative progressiste\conservateur. Cela va vous étonner mais moi aussi je trouve qu’une telle opposition binaire est stupide.
        Le problème c’est que vous et moi sommes minoritaires ( de moins en moins je vous le concède ). Beaucoup de gens se positionnent encore en fonction d’une opposition binaire. Les noms varient : gauche\droite ; progressiste\conservateur ; révolutionnaire\réactionnaire. Mais le principe est le même.

        Vous voulez dépasser cette opposition ? Alors serrons-nous la pince, et de concert nous irons batailler ferme sur chaque forum sur la stupidité de l’alternative gauche\droite, progressiste\conservateur etc…

        Mais ce n’était pas le sens de mon propos. Je ne cherchais pas à justifier cette bipolarisation, je constate seulement son existence.

        Quelqu’un peut ne pas apprécier un trou dans son toit. Mais cet homme serait bien mal avisé de dire qu’il n’existe pas.
        Autrement dit : je suis d’accord pour dire que l’alternative progressiste\conservateur est très limitée. Mais je serais bien mal avisé de dire qu’elle n’existe pas. Je suis convaincu que la majorité des Français fonctionnent comme ça. Ils pensent que cette opposition est légitime, et par conséquent elle existe. Une sorte d’opinion collective auto-réalisatrice.

        Vous n’y croyez pas ? Prenons un exemple.
        Je demande à Monsieur Dupont ce qu’il pense du mariage des couples de même sexe. Il me répond qu’il y est favorable.
        Ensuite je lui demande ce qu’il pense de l’euthanasie. Quel sera sa réponse à votre avis ? Les deux sujets n’ont aucun rapport et pourtant vous savez qu’en fonction de la première réponse vous pouvez deviner si M. Dupont a plus ou moins de chance de répondre favorablement ou pas sur le deuxième sujet.
        Autrement dit : je suis prêt à prendre les paris que parmi les citoyens favorables au mariage gay, il y a une surreprésentation ( par rapport à la population générale ) de gens favorables à l’euthanasie, ou au féminisme, ou à la gratuité de la fac.

        Comment expliquer que sur des sujets pourtant sans rapport on trouve des citoyens qui tombent d’accord sur tous ces sujets ? La raison est, me semble t-il, que ces citoyens ont intégré un programme politique exhaustif et qu’ils n’ont pas analysé si les propositions étaient justes ou injustes mais seulement cherché à savoir si ces propositions se situaient bien sur la position du spectre politique qu’ils affirment être la leur.
        Autrement dit : ils cherchent d’abord à savoir si tels opinions est bien de gauche ou de droite avant même de savoir si elle est vrai ou juste.

        A partir de là vous avez la création d’une opposition binaire.
        Comme vous j’aimerais qu’elle disparaisse, c’est pourquoi dans chacune de mes interventions ( internet ou en dehors ), j’essaie d’abord de défendre mes opinions en essayant de démontrer leur véracité et leur justesse. Lorsque l’auditoire est réceptif, tant mieux. Mais souvent je tombe sur des gens qui préfère d’abord savoir d’où je parle. Savoir si je suis bien de leur camp. Force est de constater que c’est essentiellement les citoyens de gauche qui réagissent ainsi ( pas seulement, mais tout de même ), qui cherchent d’abord à savoir si c’est bien une opinion de gauche avant même de savoir si elle est juste ou vrai.

        Dans ce cas il faut d’abord leur rappeler que cette opinion est bien de gauche, avant d’essayer de la prouver rationnellement. C’est ce que fait Lordon par exemple en expliquant que la souveraineté nationale est compatible avec la gauche. Il utilise un subterfuge en disant souveraineté populaire ( c’est un adjectif qui fonctionne bien pour un progressiste ), mais chacun sait de quoi il retourne ( sauf son auditoire manifestement ).

        Utiliser un paradigme que l’on trouve injustifié pour défendre une position c’est un peu malhonnête. Mais on est bien obligé de travailler avec l’auditoire qu’on a, et pas celui qu’on aimerait avoir.
        Je défendrais toujours ( sauf si je suis convaincu du contraire ) l’idée selon laquelle une vision bipolaire de la politique ne saurait être justifiée. Mais si on parle d’un sujet tout autre je peux me retrouver face à un auditoire qui est convaincu que la bipolarité politique est justifiée. Que faire ? Si j’utilise un paradigme binaire, je prends le risque de le renforcer. Si je ne l’utilise pas je risque d’être ignoré et un autre, moins scrupuleux, sera écouté et suivi. Si mon opinion est vraie et juste je dois chercher à convaincre mes concitoyens. Le dilemne est grand. Alors je vous pose sérieusement la question : que faites-vous dans ce cas ?

        En tout cas je vous remercie de votre réponse, mais je ne peux m’empêcher de constater que vous ne répondez pas au sujet que j’ai abordé. Ce n’était pas votre but sans doute mais je vous repose la question que j’ai posé à la fin de mon premier commentaire.

        Que pensez – vous de l’idée de Longman consistant à dire que les valeurs de l’Occident de demain seront des valeurs favorables à l’autorité morale du simple fait d’une démographie supérieure dans les familles que je qualifie de conservatrices ? ( et elles ont peut être tort de se penser conservatrice car la bipolarité politique est injustifiée, mais c’est ainsi qu’elles se pensent ).

          +5

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        • Georges Clounaud // 11.08.2015 à 19h53

          Cher jus d’orange,

          Effectivement j’en suis également convaincu nos points de vue ne sont pas si éloignés et c’est avec plaisir que je vous serre la pince en retour. A mon avis, mais je peux être dans l’erreur, une opposition dominant/dominé à toujours existé dans toute société. En ce sens j’ai une conception marxiste de l’histoire. Mais cette opposition a toujours évolué et évolue sans cesse et je pense qu’on est arrivé à un point dans l’histoire de l’humanité où les dominants s’affirment tout en restant le plus possible cachés ou tout du moins en cherchant le plus possible à brouiller les pistes. C’est sans doute la meilleure façon d’assoir son autorité. Pas vu, pas pris ! Mais la ficelle est de plus en plus grosse et on s’en rend compte tous les jours sur ce site. C’est pour cela que je me suis permis d’apporter un commentaire à votre post en remettant en cause cette opposition conservateur/progressiste qui n’est de mon point de vue qu’un grossier contre-feu destiné à brouiller les pistes et magistralement mis en évidence par Onfray dans ses travaux.

          Dans ce contexte et puisque vous reconnaissez l’existence de cette escroquerie pourquoi ne pas redoubler d’efforts pour la combattre – dans la mesure où c’est un paramètre incontournable de notre problématique : le réel rapport dominé/dominant n’est pas celui que l’on nous présente -. Si vous échafaudez votre raisonnement sur un postulat erroné il ne manquera tôt ou tard de s’effondrer. Un habile argumenteur ne manquera pas de vous mettre face à vos contradictions. Si vous souhaitez voir disparaitre les oppositions binaires infondées acharnez-vous à les combattre par une solide argumentation.
          Je reprends le problème tel que vous le posez : « Mais si on parle d’un sujet tout autre je peux me retrouver face à un auditoire qui est convaincu que la bipolarité politique est justifiée. Que faire ? Si j’utilise un paradigme binaire, je prends le risque de le renforcer. Si je ne l’utilise pas je risque d’être ignoré et un autre, moins scrupuleux, sera écouté et suivi. Si mon opinion est vraie et juste je dois chercher à convaincre mes concitoyens. Le dilemme est grand. Alors je vous pose sérieusement la question : que faites-vous dans ce cas ? » Et bien je reste fidèle à mes convictions et je défends mes idées quitte à passer pour un gros con, un facho et j’en passe et des meilleures. J’ai souvent été traité de comploteur ou de poutiniste (j’imagine comme Olivier Berruryer et de nombreux fidèles de ce site) lorsque j’ai pointé la responsabilité des Etats-Unis dans la crise ukrainienne. Et alors ? Dans toute joute verbale ou épistolaire, il faut partir des faits pour développer son argumentation et essayer d’avoir un raisonnement cohérent. On le sait bien ici, les faits sont têtus. Olivier Berruyer travaille de la sorte Onfray aussi et peu importe qu’on ait à faire à des gens qui se disent de gauche ou de droite. Onfray l’a dit récemment et il a été malmené pour cela par la gôche : « Je préfère une analyse juste d’Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL et je préfére une analyse qui me paraisse juste de BHL à une analyse que je trouverais injuste d’Alain de Benoist ».

          http://mo.michelonfray.fr/entretiens/cette-mafia-qui-se-reclame-de-la-gauche-le-point-fevrier-2015/

          En ce qui concerne l’argumentaire de Longman, je viens de faire une rapide recherche. Il me semble que ses travaux concernent surtout les Etats-Unis même si son raisonnement peut-être transposé dans un contexte différent. Il a procédé comme Emmanuel Todd chez nous en analysant par le biais de la démographie les élections présidentielles étatsuniennes de 2004. Il a ainsi constaté que parmi les États qui ont voté pour le président George W. Bush en 2004, les taux de fécondité sont 12 pour cent plus élevé que dans les Etats qui ont voté pour le sénateur John Kerry d’où ses conclusions. D’après ce que j’ai compris, pour lui, les hommes sont beaucoup plus susceptibles d’assumer et de remplir leurs responsabilités et leur paternité et donc de se reproduire si la société valorise le rôle des pères en tant que leader dans le ménage et en tant que protecteur de la structure de la familiale. En conséquence les sociétés qui suivent un modèle patriarcal ont tendance à se reproduire et à croitre, tandis que celles qui dévalorisent le rôle et les responsabilités des hommes en tant que pères se retrouvent en déclin. Cette une argumentation qui d’une certaine façon, à première vue condamnerait ce que Zemmour appelle la féminisation de la société. En arrière plan semble se profiler également une certaine perception de l’Islam mais je n’ai pas suffisamment de recul pour avoir un avis définitif.

          Bien à vous.

            +6

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    • Jocegaly // 11.08.2015 à 19h23

      … »le domaine des idées » (des discours, c’est bien ça?) .. Grrrrrrrrrr… et si nous passions à l’analyse des actes ! Des actes depuis plus de 30 ans!

        +2

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    • Georges // 11.08.2015 à 23h42

      @ Jusdorange

      J’en pense que la reproduction des schémas familiaux à une large échelle se fait lorsqu’il n’y a pas d’idée alternative motivante pour « changer de schéma ». C’est la situation actuelle avec une grande défiance pour tout ce qui vient des politiques (la trahison du référendum de 2005 étant l’acte justifiant pleinement cette défiance qui n’est pas du tout irrationnelle).

      Plus ou moins d’accord avec votre analyse que je trouve beaucoup trop déterministe et laissant peu de place à la capacité de réflexion de l’individu.

      Surtout que la solution que suggère indirectement votre analyse c’est de procréer !!!! S’il n’existe pas d’autre voie, alors c’est pas la peine de s’inquiéter pour une solution ou l’autre.

        +2

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  • Serge // 11.08.2015 à 03h50

    Sur la sempiternelle antienne : refus de l’immigration massive= xénophobie .

    De même qu’il n’existe pas de droit à l’invasion ,il n’y a pas plus de devoir moral à l’accepter .

    Jeanne d’Arc répondant à la question perfide de l’évêque Cauchon : »Dieu n’aime-t-il point les Anglais? « , »Si mais chez eux » .Etait-elle xénophobe ?
    On peut aimer les étrangers chez eux ,et ne pas vouloir être envahis par eux .C’est légitime .
    Il est dit ds l’article que le père LP a servi Mitterrand pour battre la droite .Certes ,mais moi je considère qu’il a surtout servi à na/zifier ce sentiment légitime .
    Dans ce sens oui ,il a servi d’idiot utile à ceux qui souhaitent l’invasion .Lustrer en public le buste de Pétain ,faire des petites phrases provocatrices sans pédagogie etc …Tout ça parce que le tribun vénal n’a jamais voulu la responsabilité du pouvoir …Quand son parti montait trop en voix,hop une petite phrase !
    Conséquence : quarante ans de culpabilisation des français ,invention du »‘beauf » et du « Dupont la joie » par la gôche bien pensante ,et immigration de peuplement .
    Aujourd’hui encore,faut voir comment les merdias s’empressent de lui tendre les micros .
    Quelle aubaine pour eux, d’amalgamer ceux qui s’inquiètent et refusent la dissolution des peuples européens avec le moustachu à la mèche !
    Personnellement si j’ai changé,c’est parce que la France a changé .
    Si par miracle je retrouvais la France des années 50-60 avec le même taux d’altérité,c’est à dire à la marge,je serais ravi !

      +24

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    • jp // 11.08.2015 à 07h06

      pour moi, l’invasion, c’est des gens armés à cheval ou chars selon l’époque. Là ce sont des pauvres fuyant des pays pauvres et en guerre, qu’on appelle « migrants » mais qui sont surtout des réfugiés. Donc rien à voir avec les Anglois et la guerre de cent ans.

      J’ai beau être pauvre et devoir vivre avec des gens de toutes les couleurs bien qu’étant « de souche » dans ce que vous appelez « la marge », je me garde bien de confondre envahisseurs et fuyards

        +21

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      • appere // 11.08.2015 à 07h41

        pas d’accord.
        une invasion armée c’est pour piller une région et repartir chez soit après. les invasions de peuplements c’est toujours des réfugiés que fuient une menace, armée ou naturelle (accroissement de la population, problème d’accès à la nourriture).
        voir les invasions barbares qui nous ont amenées les germains ou les celtes. ils fuyaient eux mêmes l’invasion de leurs territoires en Asie.
        yann

          +10

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      • Harry Stokrat // 11.08.2015 à 11h31

        @ jp

        L’invasion des immigrants n’est pas voulue par lesdits immigrants, ce sont des victimes qui se sauvent comme elles peuvent. Des victimes de qui ? en général de puissances à gros pouvoir financier, qui déstabilisent des pays et des continents entiers pour leur propre profit et provoquent des tragédies qui obligent des peuples à fuir.

        Ces tragédies provoquent les migrations, et ces migrations à leur tour provoquent des déséquilibres chez nous, pour le plus grand bénéfices de ces mêmes puissances et intérêts privés : détricotage du droit du travail et de tous les droits sociaux, en profitant
        – de la concurrence de fait (faut tous gagner de quoi manger) entre locaux et immigrés
        – de la division psychologique des populations devant cet afflux de population extérieure, division alimentée par la propagande médiatique. La preuve : ceux qui refusent l’immigration de masse, contre ceux qui comme vous refusent ce refus, et refusent de voir qu’encore une fois, tout le monde trinque. La division est là et voilà.

        Les envahisseurs sont des victimes au même tire que les envahis. C’est le même procédé que faire la guerre par procuration, par exemple à la Russie en déstabilisant l’Ukraine – un exemple parmi des dizaines, l’histoire récente en est remplie.

        De plus, ce que vous dites relève de la même logique que : « la guerre, c’est des soldats et des tanks et des canons et des bombes ». Alors, renverser un gouvernement par corruption et manipulation de foules, ou par assassinats de dirigeants, ça n’est pas la guerre. Des sanctions économiques qui détruisent un pays, ce n’est pas la guerre. Détruire les relations entre divers pays à l’aide de propagande et de mensonges, ce n’est pas la guerre.

        Autre exemple, l’invasion culturelle américaine en Europe, massive, flagrante et de longue haleine, dont on voit tous les jours les effets dévastateurs sur les sociétés. On a été en état de siège jusqu’à ce qu’on capitule et qu’on soit occupés, mais ce n’est probablement pas une invasion, y a pas de tank.

          +6

        Alerter
    • Philippe, le belge // 11.08.2015 à 09h06

      Comme le mentionne très bien JP, il n’y a pas d’invasion au sens propre du terme mais bien une importante fuite des populations pauvres des conditions de vie catastrophiques depuis les pays soumis à NOS politiques occidentales (certes avec la complicité des bourgeoisies compradores), économiques, guerrières et géostratégiques.

      Alors, OUI, il y a, dans la situation relative actuelle d’exploitation et de massacre capitaliste, un DEVOIR MORAL, humaniste, à accepter ces fuyards!

      Seules de bonnes conditions de vie dans les pays d’origine (pas juste décentes comme on entend trop souvent!) stopperont la migration massive et surtout forcée, pour le bien de tous mais avant tout des migrants eux-même.
      Il y a donc aussi le DEVOIR COMPLÉMENTAIRE de tout faire dans NOS pays pour empêcher la situation socio économique mondiale actuelle de persister. A commencer par arrêter de voter pour des partis complices qui se contentent de dévoyer les esprits par l’utilisation de boucs émissaires…

      Mais ça, le parti que vous défendez ne l’évoquera jamais! Et pour cause…

        +14

      Alerter
      • appere // 11.08.2015 à 10h28

        et pour cause de quoi ? les bouc émissaires c’est pas MLP qui les à mit en avant. la situation actuelle a été engendrer par 100 ans de pillages des ressources de leurs pays. les migrants sont les victimes expiatoires de nos turpitudes. c’est pas MLP qui est en cause.
        va falloir trouver un autre responsable mais qui ?
        ben nous.
        yann

          +5

        Alerter
      • Vincent // 11.08.2015 à 14h43

        On peut se référer au dictionnaire de l’académie française : http://www.cnrtl.fr/definition/academie9/invasion en autres : « Pénétration massive, migration de peuples en quête de territoires nouveaux. »
        Que ces populations fuient la misère ou la guerre plus qu’elles ne désirent piller ou annexer un territoire ne change rien à l’affaire.
        Une invasion armée est armée, une invasion pacifique est pacifique.
        Il reste légitime de prendre en compte l’avis des autochtones sur l’arrivée massive de migrants (légaux ou non). Je suis fils d’immigré et ça ne me pose pas de problème que ce sujet soit soulevé.

          +7

        Alerter
    • stephp // 11.08.2015 à 13h57

      @Serge

      Parce que vous pensez vraiment que nos problèmes viennent des immigrés ?

      Vous savez ce qui réjouit le plus l’oligarchie ? Ben justement que les pauvres (les 99%, dont vous et moi faisons partie, ainsi que les immigrés) se détestent, mieux même, se tapent sur la gueule entre-eux ! Bah oui les entreprises peuvent, grâce à cette « immigration massive », avoir accès à une main d’oeuvre sous-payée et corvéable à merci, et donc de voir les chômeurs et travailleurs pauvres « de souche » s’en prendre aux méchants immigrés venu leur piquer leur travail. Génial non ?

      Le FN se charge donc de cette besogne, qui consiste donc à désigner aux pauvres « de souche » d’autres pauvres (les immigrés) comme responsables de leur problème, pour le plus grand délice donc du 1%. En ce sens MLP est parfaitement intégrée au « système » qu’elle prétend dénoncer.

      S’il est effectivement un devoir moral à accueillir des gens qui fuient la guerre et la misère, il est un plus grand devoir encore: celui de faire en sorte que ces pauvres-là n’éprouvent plus le besoin de risquer leur vie pour parvenir jusqu’à nos côtes. Comment ? En arrêtant de mettre leur pays d’origine à feu et à sang pour pomper à loisir les ressources naturelles (exemple: La Libye). C’est comme cela que l’immigration massive que vous dénoncez s’arrêtera, pas en rejetant ces gens à la mer comme le FN le préconise…

        +11

      Alerter
  • Serge // 11.08.2015 à 04h28

    Sans vouloir abuser ,une dernière chose à propos du parti qui serait « attrape tout » ,et donc sans cohérence .
    D’abord ,les idées n’appartiennent à personne .Un exemple : en tant qu’enseignant,je n’ai pas attendu madame Polony ou Brighelli pour faire la même analyse qu’eux sur les désastres de l’école ,peut-même avant eux ,sauf que je n’en ai pas fait un bouquin .Ils sont bien mal venus d’accuser les membres du collectif Racine de leur voler leurs idées ,d’autant qu’ils sont eux,encore les mains dans le cambouis .
    Ensuite ,je m’amuse de tous ceux qui ne voient pas la « cohérence » .Parce que précisément cette cohérence établit le lien entre ce qui semble déconnecté : perte de souveraineté /UE,vassalisation otanesque de l’Europe de l’ouest,déstabilisation de certaines parties du monde par la politique des EU,pb de l’immigration de peuplement , la libre circulation et l’éclatement des frontières,ultra-libéralisme financier globalisé,les conséquences sociales et économiques et j’en passe …Vous ne voyez pas la cohérence monsieur Dion ?
    Moi c’est parce que l’avais en tête que j’ai fait un pas vers le parti qui l’avait faite aussi ,suite au changement de direction,et non l’inverse .
    Alors si vous ne la voyez pas ,je pense que vous ne comprenez pas plus le monde nouveau que ceux de la gauche à qui vous adressez vos critiques .Tant pis pour vous .

      +16

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    • philbrasov // 11.08.2015 à 10h38

      a vous lire fifi brin d;acier on comprend pourquoi votre mentor , ne fait que 0.5 % des électeurs….
      la politique ma chère consiste a en fâcher le minimum…. pour ratisser le maximum…
      bien que je porte en haute estime les conférences de Asselineau..

      être europhile ne veut certainement pas dire être pro-UE….
      et avouez franchement une sortie concertée aurait plus de gueule que de claquer la porte..
      Faut quand même pas effrayer les retraités lors du bulletin de vote dans l’urne.

      A un moment fait choisir… qui est le plus a même dans une dynamique de porter les couleurs de la revolte contre l’UE….

        +11

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      • Escoe // 11.08.2015 à 12h33

        « être europhile ne veut certainement pas dire être pro-UE…. »

        Quand je vais au conservatoire de Moscou je suis très europhile. Et pourtant je hais cette saloperie économique et morale qu’est l’Union Euroéenne.

        http://www.mosconsv.ru/

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        • Plim // 11.08.2015 à 13h58

          Pour moi, si on aime l’Europe, ses peuples et sa diversité culturelle, il est nécessaire de sortir de l’Union Européenne…

            +15

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      • Jusdorange // 11.08.2015 à 15h10

        A philbrasov,

        « la politique ma chère consiste a en fâcher le minimum…. pour ratisser le maximum… »

        C’est cette vision là de la politique qui fait que nous avons des discours creux, ou chacun croit y trouver son compte.
        Et le FN est très mauvais à ce jeu. Je vous rappelle qu’il est justement le parti qui fâche le maximum, à dessein manifestement.

        « être europhile ne veut certainement pas dire être pro-UE…. »

        C’est juste, mais cela ne veut pas dire grand chose de toute façon. J’aime bien l’Italie , la Russie et l’Allemagne, mais je ne connais rien de la Suède ni de la Croatie. Suis-je europhile ?

        « et avouez franchement une sortie concertée aurait plus de gueule que de claquer la porte.. »

        Non , c’est l’inverse je crois. Une sortie unilatérale braque les projecteurs sur la France. C’est beaucoup plus glorieux de l’emporter seul contre tous. Les soldats de l’an 2 ne se sont pas concertés avec les coalisés pour qu’ils autorisent la France à choisir sa destinée.

        « A un moment fait choisir… qui est le plus a même dans une dynamique de porter les couleurs de la revolte contre l’UE…. »

        Pas le FN en tous cas. Celui-ci est médiatisé depuis 1983 ( tiens , pourquoi d’ailleurs…. après tout ce n’était qu’un groupuscule à l’époque ) et n’a jamais obtenu le pouvoir. De plus il a réussi à s’aliéner la majorité de la population du fait de ses dérapages ( contrôlés ). Non le FN a prouvé maints fois qu’il était incapable d’obtenir le pouvoir. Car il ne le veut pas.

        Quand un parti dit tout et son contraire, ne sait manifestement pas établir des priorités, et semble provoquer sciemment sa propre défaite, il faut en tirer les conclusion logiques : ce n’est pas un parti allié.

          +5

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        • philbrasov // 11.08.2015 à 16h09

          Ils sont ou les braves soldats de l’an II 20 ans après?
          c’est la politique qui l’a emporte… sur la guerre..
          et faire de la politique, c;est pas donne a tout le monde….
          ça demande une bonne dose de mauvaise foi, un talent certain en tribune, et une foi inébranlable dans ce que l’on dit… en étant certain d’avoir raison sur les autres…

          Demandez a Philippot si il veut pas le pouvoir?
          je suis loin d;être un bea du FN, mais le pragmatisme impose de choisir , chez tous ces bateleurs en passe de gagner, celui ou celle qui pense rejeter Bruxelles et l’euro.non pas par dogme, mais par nécessité impérieuse.

          Apres tout en 2002 , la gauche a bien vote chirac… pour éviter le pen père…
          Apres tout en 2017 on peut aussi inverser la chose en votant le pen fille pour éviter encore PLUS de leur Europe.
          Car c’est le SUJET essentiel des 10 prochaines annees…( avec l’immigration…)

            +7

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          • Jusdorange // 12.08.2015 à 00h35

            A philbrasov,

            Pourquoi en 2012 MLP est allé au fameux bal à Vienne ?

            Elle a saboté sa campagne, même un authentique néo-nazi n’y serait pas allé s’il cherchait à se faire à se faire élire en France.

            En 2017 nous aurons de nouveau des dérapages, et un FN qui ne dépassera toujours pas son plafond de verre électoral.
            Le FN ne veut pas le pouvoir.

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      • isary // 11.08.2015 à 18h55

        bonsoir,

        lorsque vous répondez à un post d’ un éventuel électeur du FN,vous leur parlez aussi de leur MENTOR?
        C’est comme lorsque le mainstream évoque Poutine,il rajoute toujours (ou très,trop souvent) un « ancien du KGB »

        Curieusement,lorsque ceux ci évoquent les responsables américains,on n’ évoque pas systématiquement leur accointance avec le CIA…

        C ‘est bizarre…

          +3

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      • FifiBrind_acier // 12.08.2015 à 06h48

        ‘En fâcher le minimum pour ratisser le maximum.. », c’est la définition de la démagogie.
        Quant à ratisser le maximum, c’est pour le FN: 14 % depuis 1983.

          +2

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    • Alae // 11.08.2015 à 12h13

      Je ne connais pas les positions exactes du FN sur la question de l’euro/UE et à vous lire, j’ai l’impression que personne n’en sait plus que moi, mais il me semble que nous tombons tous dans le même piège : nous confondons Europe et UE/euro.
      La confusion est entretenue à dessein parce qu’elle autorise tous les simplismes. Si vous êtes contre l’UE/euro, vous êtes immédiatement catalogué, selon les éléments de langage abrutissants en vogue dans les médias, « europhobe », « isolationniste », « xénophobe » ou pire, le fond du fond : électeur du FN.
      Mais l’Europe n’est pas l’UE et encore moins l’euro. L’Europe, tout d’abord, est un continent, un lieu géographique et ensuite, une mosaïque de cultures. Or, je ne vois pas en quoi l’UE ou l’euro ont amélioré en quoi que ce soit nos échanges avec, par exemple, les Lapons, les Baltes, les Italiens ou même les Grecs. D’aucuns parlent des États-Unis d’Europe, mais jusqu’ici, nous n’avons même pas un seul média commun à toute l’EU, et si nous en avions un, gageons que ce serait un modèle de propagande atlantiste sans le moindre rapport avec nous, les peuples des pays d’Europe.
      N’en déplaise aux libéraux de droite comme de gauche, les échanges entre peuples ne se développeront jamais via un moyen de paiement commun comme l’euro, ou a fortiori des personnages parachutés à la tête d’une entité opaque, vassalisée à l’Allemagne, aux USA, à une armada de lobbies et à la finance comme Jean-Claude Juncker, Donald Tusk ou Mario Draghi.

      En 2014, l’économiste russe Serguei Glaziev a exposé un plan d’échanges économiques, culturels, scientifiques, etc, entre pays d’Europe, qui a une toute autre allure que notre lamentable UE néolibérale, corrompue et déclinante.
      L’Europe, de Lisbonne à Vladivostok… Le bonheur.
      https://www.youtube.com/watch?v=cikvqdMRTTA

        +11

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      • Ignotus // 11.08.2015 à 15h37

        Merci Alae,

        J’avais écrit ce qui suit dans un commentaire d’il y a quelques jours :

        Je ne sais pour vous, mais moi, je suis particulièrement agacé par l’emploi du mot Europe à la place d’UE.
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Europe
        « L’Europe est un continent ou une partie des supercontinents de l’Eurasie et de l’Afro-Eurasie. »
        On parle bien de géographie.
        En revanche
        L’UE
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_europ%C3%A9enne
        « L’Union européenne (UE) est une association politico-économique »
        On parle de politico-économie.
        D’après mes lectures, il semble que cet amalgamme soit voulu par les européistes.

        Je serais donc très heureux que sur ce site chacun comprenne la difference et emploie le mot adéquat en particulier les plus impliqués(ées), les plus épistoliers(ières).

        Un grand merci.

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      • L. A. // 11.08.2015 à 16h43

        @Alae
        « Je ne connais pas les positions exactes du FN sur la question de l’euro/UE et à vous lire, j’ai l’impression que personne n’en sait plus que moi »
        Il n’est pas si difficile que ça de combler cette lacune avant d’en discuter plus avant.
        Aussi, voici quelques extraits à la date du 11/8/2015 du document « Le Projet du Front national » consultable sur le site officiel du FN. Il n’est pas inutile de préciser la date car le programme de ce parti, suivant les époques, est assez sujet à des modifications qui peuvent être radicales (qui a dit opportunistes ?).

        Sur l’Union européenne (pp 48-49) :
        « […] dans le cadre de l’article 50 du Traité de l’Union Européenne, il convient d’initier une renégociation des traités afin de rompre avec la construction européenne dogmatique en total échec. Il faut désormais jeter les bases d’une Europe respectueuse des souverainetés populaires, des identités nationales, des langues et des cultures, et qui soit réellement au service des peuples par des actions concrètes.
        […] Un ministère des Souverainetés coordonnera la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans l’ensemble des domaines où elle a disparu. […] »

        Sur l’euro (p. 69) :
        « […] la France doit préparer, avec ses partenaires européens, l’arrêt de l’expérience malheureuse de l’euro, et le retour bénéfique aux monnaies nationales
        […]. la fin ordonnée de l’euro est la condition de la re-naissance économique de la France. Rester dans l’euro, c’est se condamner à « mourir à petit feu », selon l’expression de l’économiste Alain Cotta.
        […] afin d’accompagner la sortie de l’euro, un ministère chargé des Souverainetés devra prendre en charge techniquement et juridiquement la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans l’ensemble des domaines où elle a disparu, notamment monétaire. […] »

        Avec beaucoup de langue de bois, la position est donc de rester dans l’UE et de tout renégocier, y compris la sortie de l’euro, avec ses « partenaires européens » : en bref on ne change rien, contrairement à ce qui est proclamé. On ne cite l’article 50 que pour ratisser chez Asselineau (c’est son cheval de bataille).

        Quant à votre formule « il me semble que nous tombons tous dans le même piège : nous confondons Europe et UE/euro », il me semble, moi, que vous avez des pluriels bien singuliers. Pour ma part, je ne suis pas dupe de ces abus de langage, comme par exemple « libéraux de gauche » que vous employez.

        P. S. : et qu’on n’aille pas me faire passer pour un thuriféraire de ces pro-nazis parce que je cite leur programme, mais je préfère me renseigner à la source.

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        • Serge // 11.08.2015 à 19h46

          @L.A .
          La sortie concertée de l’euro,c’est ce que préconise J.Sapir.

          Quant à la renégociation des traités pour l’avènement d’une Europe des Nations, libres et souveraines.
          -Pour que la France retrouve la maîtrise de sa monnaie et de sa politique monétaire ;
          -que la contribution nette de la France au budget européen soit nulle..
          -Primauté du droit national sur le droit européen ;
          -une sortie du commandement intégré de l’OTAN et l’offre faite à la Russie d’une alliance stratégique poussée, fondée sur un partenariat militaire et énergétique approfondi …
          Si ce n’est pas la fin de l’UE,c’est que je dois être complètement crétin …

            +3

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          • BEYER Michel // 11.08.2015 à 19h59

            Il ne me semble pas que Jacques Sapir appelle à une sortie concertée de l’Euro. Il vient d’appeler à « L’Insurrection contre l’Euro »….

              +0

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          • Serge // 11.08.2015 à 20h05

            C’était écrit noir sur blanc dans un de ses articles publié ici.

              +0

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          • BEYER Michel // 11.08.2015 à 22h47

            Je ne retrouve pas l’article en question sur le site de J.Sapir. Mais voici l’analyse qu’en fait le site « dedefensa.org »

            http://www.dedefensa.org/article-une_insurrection_contre_l_euro__05_08_2015.html

              +0

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          • Serge // 11.08.2015 à 23h35

            Je cite Sapir :

            « Il faut aujourd’hui admettre que l’Euro n’est pas viable dans le cadre actuel, et que changer de cadre, passer au « fédéralisme » comme l’invoquent certains, est impossible. Dès lors, il faut en tirer les conséquences et procéder à un démontage coordonné de la zone Euro. Réfléchissons-y bien ; ce démontage, s’il est réalisé de manière coordonnée, sera un acte d’union. Il n’y a aucune honte à reconnaître que les conditions nécessaires n’ayant pas été remplies, la monnaie unique ne peut être viable. Il n’y a aucune honte à cela, sauf à faire de l’euro un fétiche, une nouvelle idole, une religion. Et c’est bien ce qui est inquiétant. Pour de nombreux dirigeants dans les pays de l’union européenne l’Euro n’est pas un instrument, c’est une religion, avec ses grands prêtres et ses excommunications.  »
            C’est ici (entre autres)
            http://russeurope.hypotheses.org/4095

              +0

            Alerter
          • L. A. // 12.08.2015 à 10h49

            @Serge
            Sur l’UE, le texte que vous citez (approximativement) est exactement celui-ci :
            « […]Un ministère des Souverainetés coordonnera la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans l’ensemble des domaines où elle a disparu.
            Aux termes de ce processus, il faudra : »

            N. B. : il est écrit « Aux termes » (= selon les mots) et non « au terme » (= à la fin). Ce qui signifie simplement que ce sera écrit dans le « processus » . Quel est ce processus ? C’est la « coordination de la renégociation des Traités ». Si ça c’est pas de langue de bois.
            Ensuite ? Eh bien, comme d’hab’ : « il faudra » . On entre donc dans le vaste domaine des « yaka focon ifo ifaupâ ifaudra» :
            « — que la France retrouve la maitrise de ses frontières, de préférence au sein d’une association libre d’Etats européens partageant la même vision et les mêmes intérêts sur des sujets tels que l’immigration ou les règles devant régir les échanges extérieurs et la circulation des capitaux ;
            — que la France rétablisse la primauté du droit national sur le droit européen ;
            — que la France retrouve la maîtrise de sa monnaie et de sa politique monétaire ;
            […] »

            Ce qui revient à écrire qu’il faudra écrire ce qu’il faudrait. Et à la fin du processus, comme on peut le voir, il existerait donc toujours un « droit européen » (même s’il n’a pas « la primauté » ).
            Quant à l’Otan, la Russie, la mer, l’article 50, le tiers monde, etc., c’est l’habituel chapardage et détournement des programmes des concurrents. Tout le monde n’a pas oublié qu’il n’y a pas si longtemps ce même « parti » se pâmait devant les Reagan, Tatcher et Pinochet (en plus de l’OAS et des SS) et que l’Otan et le libéralisme lui allaient très bien (et la Russie pas du tout, bien sûr). Tout le monde n’a pas la mémoire courte.

              +4

            Alerter
  • georges glise // 11.08.2015 à 07h03

    je lis toujours avec plaisir la chronique de jack dion dans marianne, toujours très juste.

      +2

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  • Macarel // 11.08.2015 à 08h04

    Patriciens, plébéiens c’est une vieille histoire. Du pain et des jeux voilà ce qu’il faut pour que le peuple se tienne tranquille.

      +2

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    • jp // 11.08.2015 à 10h50

      mais le pain se fait si rare que les restos du coeur (entre autres assos) doivent augmenter chaque année le nombre de distributions de repas.

        +1

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  • FifiBrind_acier // 11.08.2015 à 08h12

    Dion ne doit pas avoir regardé les résultats électoraux de près..
    Il confond % des voix exprimées et % des inscrits.

    Le Parti le plus en progression, c’est celui des abstentionnistes: 50% au moins, aucun autre Parti n’atteint un tel score !! Ce qui exprime une rejet massif des citoyens de cette classe politique, FN compris.

    Quand le FN fait 25% des voix exprimées, avec 50% d’abstentions, le résultat, la popularité réelle du FN, c’est 12,5% de l’ensemble des électeurs. C’est le score que fait le FN depuis toujours.

    Si Mitterrand a bien propulsé le FN dans les médias et dans la classe politique à partir de 1983, depuis le FN plafonne à 14% de l’ensemble des inscrits. C’est son plafond de verre.
    Il ne progresse pas, comme se plaisent à le croire certains.
    http://www.slate.fr/story/99391/graphique-evolution-scores-fn

      +9

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    • Vincent // 11.08.2015 à 14h50

      Peut être qu’au niveau macro ça ne progresse pas. Mais à mon humble niveau, il y a 10 ans je ne connaissais pas grand monde susceptible de voter FN tandis que maintenant, sans chercher, des collègues ou des membres de ma famille revendiquent le fait qu’ils le font. Du coup, j’ai un peu de mal à croire à votre démonstration.

        +6

      Alerter
    • Léa // 11.08.2015 à 16h58

      « Quand le FN fait 25% des voix exprimées, avec 50% d’abstentions, le résultat, la popularité réelle du FN, c’est 12,5% de l’ensemble des électeurs. C’est le score que fait le FN depuis toujours. »

      On peut appliquer ce raisonnement à tous les partis.

        +5

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      • FifiBrind_acier // 12.08.2015 à 07h11

        Mais bien sûr, et si vous le faites, vous verrez que les 20% du PS, cela fait 10% de l’ensemble des inscrits, et les 30% de l’ UMP, cela fait 15% des inscrits.
        Cela veut dire un rejet massif de cette classe politique, que les médias camouflent.

          +1

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  • philbrasov // 11.08.2015 à 08h43

    Le FN, l’obsession de toute cette nouvelle gauche , (qui n’a cesse de nous dire depuis 30 ans que le FN c’est le mal absolu , le contraire de la démocratie, l’inverse de la république etc etc, ) et qui se rend compte un peu tard, que le FN pose les bonnes questions, MAIS finalement n’apporte pas les bonnes réponses…. (formule fabusienne datant des annees 80)….afin de justifier le fosse qui les sépare du FN….
    ET sans JAMAIS du reste, nous dire quelles sont les bonnes réponses?
    Ça pourrait faire très mal au crane de voir que les réponses du FN sont très proches des leurs…

    Tout le monde parle de laïcité, mais cette nouvelle gauche se garde bien d’avoir un avis sur les prières de rue, et sur le financement de mosquées par de l’argent public par exemple..?

    C’est tellement hypocrite, aujourd’hui de nous dire que les réponses, sont « détestables », sans nous faire part en quoi , les réponses du FN sont « détestables »…
    Lorsque l’auteur pour appuyer sa démonstration nous affirme « il est devenu un parti protestataire, comme l’était le PCF du temps de sa splendeur (avec la xénophobie en paquet cadeau) », celui-ci ne peut s’empêcher de rajouter le petit PLUS bien marqueur de l’extrême droite , la xénophobie, afin de bien montrer le fosse qui les sépare du FN,,,,,

    Sauf que du temps de sa « splendeur » , le PCF ne s’embarrassait pas de ce genre de subtilités.
    Il faut réécouter le discours de Georges Marchais a propos de l’immigration
    https://www.youtube.com/watch?v=LG2BA9SxClM

    Cette nouvelle gauche intellectuelle, est nationaliste, AH… mais pas comme le FN, cette nouvelle gauche est laique, AH mais pas comme le FN, Cette nouvelle gauche est populiste .. Ah mais pas comme le FN, etc etc…..
    J’attends donc avec IMPATIENTE, le leader de cette nouvelle gauche, qui viendra nous expliquer, ce qu’est le nationalisme de gauche, ce qu’est la laïcité de gauche, ce qu’est le populisme de gauche…

    Ce jour la je serais de gauche….

    Je crois que je peux attendre longtemps.

      +15

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    • isary // 11.08.2015 à 19h06

      et si dans cette liste,vous rajoutiez le MENTOR de Fifi(cl le post de Philbrazov de 10h38)

      Il n’ y a pas que Todd,Sapir et Mme Garaud qui disent des choses pertinentes sur l ‘ origine de la

      construction européenne.

        +4

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  • Nouréiev // 11.08.2015 à 08h45

    Excellente peinture de notre France politique actuelle. Avec d’autres couleurs mais toujours les mêmes dégradés et contrastes on la retrouve dans tous les pays occidentaux d’Europe et d’Amérique. Mais la raison n’est pas explicitée alors que je croyais qu’il allait en parler avec la référence à une époque dite des 30 glorieuses. On est en train depuis une à deux décennies d’atterrir vers une croissance zéro et là je crois qu’on ne sait pas faire. On se retrouve un peu comme des animaux de laboratoire vivant ensemble avec une raréfaction de la nourriture et là, plus de règles ni de respect ni de lois sauf la loi de la jungle. Les entreprises et leurs réseaux s’étendant au tiers monde donnent encore un peu de nourriture mais surtout à ceux qui sont bien placés et il ne s’agit pas que des actionnaires, il y a aussi ceux qui peuvent s’allouer des hauts salaires, en toute légalité, par ce biais. Et en dessous il y a les moyennes entreprises qui les servent puis les petites entreprises et qui bossent de plus en plus bien au-delà des 35 heures.

      +4

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  • Odile // 11.08.2015 à 08h57

    Interessant. Cela dit, Il me semble que Dion botte en touche à propos de l’observation très pertinente de Orwell concernant notre responsabilité quand nous élisons cette caste qui nous gouverne. C’est Le problème à réfléchir, il me semble.
    Quand il reste à choisir entre la peste et le choléra et que les médias dominés expliquent que si tu ne vas pas voter, c’est que tu es un inculte qui n’a pas conscience de sa chance de vivre en démocratie…et tralala…alors tu vas voter blanc ou nul et là, le système se frotte les mains parce que ces bulletins ne comptent pas. Les pourcentages se faisant sur les votes EXPRIMÉS ! Biensur Hollande avait promis de compter les votes blancs, mais une promesse fondamentale oubliée, on comprend pourquoi. Quant à l’élan « populaire » du 11 janvier, là Dion je crois qu’il se trompe. Mais c’est une autre question.

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  • ARDUS // 11.08.2015 à 08h59

    La victoire des libéraux s’explique en grande partie par le fait qu’ils ont su rallier en leur faveur des forces sociales qui auparavant étaient alliés à ce qu’on appelait la gauche. C’est davantage ce ralliement que la trahison concomitante des élites qui explique la situation actuelle. On a tort de dire que le système profite à 1% de riches et ne tient en l’air que par l’action des médias, même si ceux-ci jouent évidemment leur rôle. Les sociétés développées comportent des classes moyennes / supérieures nombreuses et convaincues que leur intérêt réside dans la destruction du modèle social ancien et les abandons de souveraineté. La financiarisation de l’économie leur a donné des opportunités de valorisation de leur épargne qui dépasse tout ce que le système précédent avait pu leur proposer jusqu’alors. Le virage à droite de la société et l’évolution du PS s’expliquent par ce substrat socio-économique et non pas sur le seul terrain des idées qui n’en sont que le reflet.

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    • Macarel // 11.08.2015 à 09h53

      Effectivement, il y a tout un peuple qui vit bien dans le contexte néo-libéral actuel, et c’est lui qui
      constitue le socle du système bi-partisan, qui est fait pour que chaque alternance ne change fondamentalement pas grand chose à l’ordre des choses.
      Le « Changement c’est maintenant », ne fait que changer les acteurs de la pièce dans les palais de la République, mais la pièce qui est jouée est toujours la même.
      Le vote contestataire s’exprime plutôt à l’extrême-droite en France, mais le système électoral, en particulier scrutin majoritaire à deux tours, fait que cette contestation est éliminée de la représentation nationale.
      Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour les classes moyennes, et la « upper middle class » en particulier.
      Dans cette optique 2017, est une simple formalité, on aura droit au psychodrame de la montée du FN dans les urnes, mais au final l’on aura une chambre bleu horizon, et la politique austéritaire allemande sera amplifiée, et vogue la galère…

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    • FifiBrind_acier // 12.08.2015 à 07h20

      « Les Evangélistes du marché » de Keith Dixon, on fait le travail de propagande TINA qu’il fallait.
      https://teratoblog.wordpress.com/2008/04/29/keith-dixon-les-evangelistes-du-marche/

      Ils ont embrigadé tous les « leaders d’opinion », les universitaires, les économistes, les journalistes, les dirigeants de journaux et de médias etc, en leur faisant croire qu’en enrichissant les riches, la richesse coulerait jusqu’en bas… Les économistes de l’école de Chicago ne sont pas des économistes, ce sont des politiques.

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  • Radon // 11.08.2015 à 11h32

    Merci à Jack Dion pour ce rappel d’une vérité fondamentale, qui constitue le socle vivant du marxisme :
    « Seul le travail vivant crée de la valeur »
    Vous pourrez installer tous les robots que vous voulez : ceux-ci seront toujours, soumis, d’une manière ou l’autre, à l’entropie, même quand ils seront programmés pour fonctionner mille ans. Et, en définitive, il faudra toujours l’intervention d’un être vivant pour qu’ils se mettent en route, et c’est là qu’est la création de valeur.
    Nous avons, avec la narrative anti-travailleurs, la plus colossale opération de déni du réel jamais mise en branle. Et cette narrative exclut tant le Peuple que l’ensemble du monde vivant.
    Travail mort contre travail vivant. Le choix de l’entropie contre le choix de la vie.

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    • Wilmotte Karim // 11.08.2015 à 12h02

      De valeur économique.
      Toute valeur n’étant pas économique.

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      • Radon // 11.08.2015 à 13h53

        Il est bien sûr evident, pour qui a des yeux « en-dedans », que le travail est AUSSI une valeur spirituelle. Et crée donc, aussi, des valeurs non-matérielles, opposes au Système.

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  • Wilmotte Karim // 11.08.2015 à 11h59

    « Il n’y a qu’une classe qui lutte par tous ses moyens impressionnants »

    Oui, puisque (et en ce compris grâce au FN dont s’est une fonction essentielle), l’autre classe n’a plus conscience d’elle-même!

    Et penser qu’on peut reprendre la main dans la lutte de classe sans faire de la lutte de classe est assez drôle. Enfin drôle…

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  • samuel // 11.08.2015 à 13h32

    Si l’Europe marche c’est qu’elle reste intéressante pour 20 à 30% de la population (des retraités qualifiés, aux présentateurs télés le tout entourés de quelques winners).
    Parfois je me dis que au fond l’Europe ils s’en moquent (faite un test sur les pays de la zone Euro et combien seront que la Pologne n’en fait pas partie, qui s’intéresse à l’histoire de ces pays, de la grande digue Hollandaise à l’empire Portugais ou la notion de frontière est un peu abstraite, etc..?), l’important ce n’est pas ça.
    L’important c’est peut-être simplement New York, l’Europe c’est juste espérer que Paris, Bruges, Berlin soit des proto-New-Yorks, parce qu’on aimerait vivre dans ce melting-pot (un peu en carton), mais qu’on est trop faignant pour déménager.

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  • olivier imbert // 11.08.2015 à 16h28

    jack dion a été journaliste communiste un bon bout de temps; comme une 15 d’autres responsables communiste, c’est à l’occasion de la guerre chiraco-jospinienne contre le reste de la yougoslavie que comme la direction de Marianne ils ont choisi de ne pas se taire devant cette nouvelle guerre européenne; d’autres ont été copieusement insultés et virés de certaines revues. Et en effet le peuple est absent des préoccupations de l’île de France en tous les cas, la nouvelle provocation avec tel aviv sur seine en est une preuve.

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  • Charlie Bermude // 11.08.2015 à 19h01

    Ersatz , me vient à l’esprit que tout le monde n’est pas familier avec l’Allemand , et que la guerre de 40/45 c’est loin . L’ersatz servait a désigner , tout ce qui remplaçait ce dont on était privé , les topinambours , les pommes de terre , la teinture les bas , etc … en moins bien évidemment .
    Synthétiquement le nationalisme est un ersatz au patriotisme . Le nationalisme veut prendre aux autres , le patriotisme est à l’opposé , nous sommes les meilleurs donc nous pouvons donner aux autres .

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  • Renaud // 11.08.2015 à 23h54

    En ce creux de l’été, période que je trouve adorable et délectable, je suis cependant pas mal pris.
    Aussi comme commentaire, je m’en tiendrai, ci-après, à ces propos tenus par Hervé Juvin à Radio Courtoisie le 27 juillet 2015 où il est question de son livre dernièrement paru -le mur de l’Ouest-. Hervé Juvin est invité par Henry de Lesquen.

    Pour aller au plus vite, les propos de Hervé Juvin auxquels je me réfère durent les 6 dernières minutes et 18 secondes de la partie 2 de cette émission, donc : 2ème partie —> à partir de la minute 34 et 47 secondes à la fin de l’émission.
    (audio seulement).

    http://www.dailymotion.com/video/x2zs2vh_le-marche-va-t-il-detruire-le-monde-partie-2_news

    Mais l’ensemble des deux parties sont intéressantes à plus d’un titre (44 minutes 28 secondes partie 1, et 41 minutes 05 secondes partie 2, au total 1h25) elles mettent en relief des éléments ‘lourds’ du monde contemporain qui sont très mal élucidés par les média.

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  • Georges // 12.08.2015 à 00h06

    Effectivement, pour moi aussi, la remarque sur Poutine discrédite la totalité du discours.

    Car c’est une remarque en passant, sans argumentation, comme quelqu’un qui affirme que la terre est ronde.

    Sa présence dans un texte argumenté me porte à douter du reste.

    Avec des connaissances plus poussées et à découvrir en psychologie, ça serait intéressant de vraiment se poser la question de savoir pourquoi ce cheveu sur la soupe apparaît dans ce contexte à cette place !
    ———–
    Une grande avancée des mathématiques, c’est aussi les fractales, « la globalité est aussi dans le détail » et la théorie des catastrophes « un phénomène en apparence anodin, peut faire basculer tout un système si celui-ci se trouve dans une situation de tension (non perçue) ».

    Le fait de dire que « ce n’est qu’une seule phrase », c’est de la pensée scientifique du XIX ème siècle « un système important n’est pas influencé par une petite perturbation (ce qui est vrai sauf si le système est dans un état de tension) ».

    Bref, chacun le voit comme il veut, comme toujours d’ailleurs.

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  • FifiBrind_acier // 12.08.2015 à 07h26

    Léa,
    Les citoyens ne sont pas des abrutis, quand on leur explique clairement les choses, ils comprennent très bien.

    La servitude n’est pas volontaire, elle est organisée scientifiquement par les médias et les agences de com. Ouvrez les yeux et cessez de rendre les gens responsables, alors qu’ils sont sans cesse manipulés.

    PSYWAR- La guerre psychologique
    https://www.youtube.com/watch?v=2xuoa7tF-x8

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