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Johnny et l’irréalité, par Alain Garrigou

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Source : Le Monde diplomatique, Alain Garrigou, 04-01-2018

La mort de Johnny Hallyday a déclenché une vague médiatique à la hauteur des événements les plus dramatiques. Le 6 décembre 2017, les commentaires en boucle coupés par les directs, les témoignages de proches et les micro-trottoirs des fans se succédèrent sans discontinuer sur toutes les ondes : chaînes d’info… en continu, immédiatement suivies par les chaînes d’info générales puis par la presse écrite. Le déluge continua les jours suivants, relancé par un hommage national retransmis en direct et un « dernier voyage » aux Antilles. Les titres étaient à la hauteur de l’évènement : « France en deuil », « France en larmes ». Les commentateurs redoublaient l’unanimité par leurs explications : la France était en deuil parce que le défunt était une « idole », voire un « héros », etc. On se sentait ainsi un peu seul si l’on ne ressentait aucune tristesse. Était-on même tout à fait français ? Dès le premier jour de ce deuil médiatique, les solitaires découvraient pourtant qu’ils l’étaient moins lorsque, rencontrant des amis, ils partageaient agacement et ironie. Il est probable que ces dissidents étaient socialement proches mais, à l’inverse, les endeuillés n’étaient-ils pas surtout membres du showbiz et les fans plutôt des septuagénaires des milieux populaires ? En tout cas, il n’y avait nulle unanimité.

Comment ce déferlement unanimiste avait-il pu se développer contre la vérité et la raison ? Encore une fois, on se trompait d’objet en croyant que l’information enregistre simplement l’importance des événements et parle forcément des choses qu’elle désigne. Les médias étaient bien en peine de voir qu’ils fabriquaient eux-mêmes cette unanimité d’images et de papier. Était-ce encore de l’information que ces images et commentaires diffusés pendant une semaine, jusqu’à la tombe antillaise ? En attendant les suites du récit funèbre où, « avec du recul », viendront les documentaires sur la carrière du chanteur et les confidences des intimes. Les médias se sont comportés comme des entreprises de mobilisation. Un rôle habituel mais dénié.

L’industrie de l’irréalité

Dans les dystopies les plus classiques, l’ordre totalitaire est notamment assuré par la propagande. Dans Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, la mise en condition totalitaire s’impose par la profusion de l’information et précisément par celle des images diffusées par les murs écrans tandis que, dans 1984 de George Orwell, Big Brother règne par le contrôle strict d’une information unique. George Orwell était sans doute plus réaliste au regard des régimes totalitaires qui avaient occupé le XXe siècle, Aldous Huxley plus prophétique en anticipant l’ère télévisuelle et numérique de l’inflation des canaux et des messages. Le traitement médiatique de la mort de Johnny Hallyday a donné une version hybride de cette tutelle en associant une multiplicité des médiateurs et une uniformité du message. Tous ces médias, chaînes de télévision ou de radio, et même la presse écrite, moyennant quelques variations, titraient sur la mort de Johnny — seul le quotidien La Croix titrait sur l’annonce du déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem par Donald Trump. La communion avec autrui, le bien par excellence disait Emile Durkheim, tel fut le spectacle que donnèrent les médias, quitte à mépriser tout le monde, les spectateurs sommés de clamer leur amour ou rejetés dans le néant. Il fallut attendre plusieurs jours pour entendre quelques voix dissonantes.

George Orwell et Aldous Huxley n’avaient pas fait l’autopsie du régime de conditionnement supposant implicitement qu’il fallait chercher du côté du pouvoir politique totalitaire, une puissante administration tirant les ficelles de la soumission. À commencer par celle des producteurs d’information. Rien de tel ici. Il faut donc expliquer comment les médias ont mis en musique une partition du deuil unanime, sans poste de commandement, en quelque sorte spontanément. Si l’on en croit les justifications professionnelles, la hiérarchie de l’information serait déterminée par l’importance de l’évènement. Tant pis si cet objectivisme de l’information ne résiste pas aux épreuves les plus simples. Rien de plus solide qu’une idéologie professionnelle que les professionnels démentent volontiers en privé mais qui est commode pour se préserver. Comment les médias ont-ils pu être si unanimes face à un événement dont beaucoup de journalistes auraient convenu qu’à titre personnel, ils s’en fichaient ? Cette forme de coordination se trame dans les salles de rédaction où les uns et les autres réagissent selon ce que disent et montrent les uns et les autres. Il faut voir les murs d’écrans diffusant les images de la concurrence dans les studios de télévision et les exemplaires de journaux dans les bureaux des radios et de la presse écrite pour comprendre cette situation d’interdépendance tactique élargie (Thomas Schelling) où la vision que se font les uns dépend non seulement de la vision des autres mais de ce qu’on croit être la vision de l’autre. Et inversement. Contre tout le bon sens libéral du pluralisme de l’information, il faut alors expliquer comment l’information peut être d’autant plus uniforme que se multiplient les moyens de communication.

On n’a même pas entendu les critiques les plus banales de l’instrumentalisation des médias par les pouvoirs politiques et de l’aveuglement de journalistes ne sachant pas ce qu’ils font. En l’occurrence, les journalistes ne sont pas des instruments du pouvoir, ils en sont des acteurs. Et s’ils ne sont pas plus conscients que d’autres de ce qu’ils font, ils ne sont donc pas, ou pas complètement, des « idiots utiles ». Les relations interpersonnelles les associent aux dirigeants politiques qu’ils fréquentent, tutoient et parfois épousent mais par leur action au cœur des mécanismes de pouvoir. Pas seulement un personnel auxiliaire mais un personnel informel de l’État. Et si on reproche parfois la pusillanimité des interviews aux politiques, est-ce parce qu’ils obéissent ou parce qu’ils sont d’accord ? D’accord sur les façons de concevoir la politique et d’ailleurs déjà largement familiers d’un milieu d’interconnaissance. Ce nouveau clergé séculier organise les grandes célébrations d’État comme l’ont été les cérémonies en hommage à Jean d’Ormesson et à Johnny Hallyday. D’autant plus qu’ils ont accédé eux-mêmes à la célébrité comme c’est de plus en plus le cas pour une frange supérieure de la profession. Notamment dans la presse télévisuelle où la quasi ubiquité de certains visages vaut une renommée quasi automatique. L’attraction de la profession pour les jeunes candidats aux écoles de journalisme participe aussi à la quête de cette réussite particulière qu’est la notoriété. La télévision est devenue rapidement cette machine à la produire pour ses propres acteurs autant que pour les politiques, les gens de spectacle et quelques autres. « L’industrie de l’irréalité » a gagné en… réalité. Elle l’est aujourd’hui surtout pour ses personnels qui occupent de plus en plus l’espace médiatique, avec des journalistes invitant des confrères, et réciproquement, et d’autres personnalités du showbiz, du sport et de la politique qui font le tour des studios, en mettant même en scène des querelles intestines.

Cette promotion collective d’une profession dans la hiérarchie sociale se mesure à la place des journalistes en d’autres arènes comme les cercles de puissants : ainsi les diners du Siècle comprenaient 17 journalistes sur 100 membres. De même, la réussite de quelques-uns amène les subordonnés à s’identifier à leur patron, quitte à espérer leur succéder, comme en politique — avec les assistants qui se présentent par leur proximité moins à une émission qu’à son animateur ou producteur inévitablement connu. C’est cette notoriété qui constitue le lien, le crédit, bref ce qui permet la coordination sociale.

Parler d’un clergé séculier n’est pas métaphorique seulement par la fonction d’officiant — ceux qui officient aux cérémonies ordinaires (interviews, invitations) ou exceptionnelles (obsèques) — si on considère que cette économie de la domination fondée sur la célébrité rapproche d’un néo-protestantisme qu’on pourrait dire laïc, car la transcendance n’est pas située dans un dieu identifiable mais suggère une providence indéfinie. Comme le protestantisme et spécialement Calvin avaient rendu un grand service à la bourgeoisie capitaliste en faisant de la réussite matérielle le signe de la grâce divine et l’avait ainsi désinhibée des soupçons chrétiens pesant sur l’argent et le profit, l’économie de la célébrité soude ses bénéficiaires par cet entre-soi où chacun bénéficie du réconfort des autres célébrités rassemblées dans une communauté d’élus. En même temps, la célébrité comme forme de la réussite sociale, signifiée par un nom, opère selon les schèmes de l’individualisme puisqu’il s’agit de la forme la plus personnalisée de la réussite, celle où la célébrité parachève le triomphe de l’individu.

La doxocratie

Comme d’habitude fascinés par l’apparence, en dissertant sur les idoles et les héros, les commentateurs n’ont pas vu que Johnny n’y était pour rien. Il n’y eut guère d’exception sinon pour dénoncer ou bouder. Un peu de temps après, quand même et au titre de la célébrité. Les politiciens furent assurément les plus gênés même s’ils ne partageaient pas les mêmes raisons : il ne fallait pas braquer d’éventuels électeurs. Certains n’évitèrent pas le ridicule en comparant le défunt à Victor Hugo ou à la tour Eiffel. Plus rares furent ceux qui tentèrent de comprendre en s’emparant de l’entreprise de la campagne de presse comme d’un révélateur. Ainsi Régis Debray qui, en retrouvant des souvenirs de vieux marxiste, lisait une configuration de classes où les élites composites rassemblées par la notoriété fondent leur domination sur les classes culturellement les plus modestes. Une « oligarchie populiste » résumait-il non sans quelque pertinence. Oligarchie ? Le terme n’a cependant guère d’autre vertu que de démentir un démocratisme naïf tant tous les régimes politiques sont sociologiquement plus ou moins oligarchiques. Bien des choses changent cependant selon qu’il s’agit d’oligarchie autoritaire ou d’oligarchie pluraliste. Sans que cela interdise de s’interroger sur les apparences. Quant à « populiste », l’emploi est plus flou tant la destination d’une stratégie ne suffit pas à résumer un ordre politique. Il n’est d’ailleurs pas certain que cette stratégie en interdise d’autres selon les circonstances. Et si cette stratégie « populiste » caractérise bien le travail de domination, encore faut-il qu’elle soit efficace et que les dominés soient bien dominés. Derrière le spectacle de douleur unanime donné par les médias, combien de fans endeuillés, de badauds curieux et d’indifférents absents ? Sans oublier qu’on peut endosser les personnages successivement ou simultanément. Assaillie par les messages de condoléances de ses amis, une fan du chanteur réagissait avec un bon sens que d’aucuns jugeraient « populaire » : « Faut pas exagérer, ce n’est tout de même pas mon père ou ma mère qui vient de mourir ». On pourra discuter sur le nom à donner à cet ordre politique nouveau.

Il faut alors regarder du côté des maîtres apparents du jeu, les détenteurs du pouvoir. On comprend aisément que des dirigeants politiques s’emparent des occasions de popularité, s’approchent intimement des personnages publics censés leur donner accès aux bénéfices de leur propre popularité, journalistes et membres du showbiz. Tout cet univers est caricaturé par une mesure annuelle de popularité dont le classement mêle acteurs, chanteurs, journalistes et politiques. Cette année encore, le premier fut un chanteur retraité depuis quinze ans qui a demandé qu’on lui fiche la paix. Cette galéjade, à elle seule une démonstration, n’en est pas moins commentée, sans rire, par la plupart des médias. Il est des indices plus sérieux de cette confusion entre le réel et l’irréel, ils se sont multipliés depuis qu’un acteur de cinéma (Ronald Reagan) est devenu Président des États Unis, avant qu’un autre le devienne à son tour grâce à une fortune bâtie sur la notoriété (Donald Trump). Il ne faut pas omettre les alliances matrimoniales qui amènent des dirigeants politiques à épouser des actrices ou des mannequins. Autant que d’une hypergamie traditionnelle et toujours actuelle où les puissants — des hommes forcément — épousaient des femmes d’un milieu plus modeste mais belles, elle relève d’une endogamie où l’on partage le même milieu, les mêmes situations et donc les mêmes relations. La rubrique matrimoniale mondaine a élargi l’espace de la pipolisation au-delà du cercle des aristocraties et du showbiz au monde politique et, longtemps cantonné aux cérémonies privées, a débordé les frontières des manifestations publiques, réceptions officielles ou hommages funèbres.

De là à se rendre à deux cérémonies d’hommage funèbre à la suite, comme l’a fait le président de la République, il n’y a pas qu’un calcul intuitif sur l’exploitation émotionnelle d’un deuil mais aussi les sondages qui ont mesuré en quasi instantané l’émotion suscitée par ces deux morts dans le public. Dans le public ? Du moins dans ces échantillons de sondés semi-professionnels qui sont régulièrement appelés à donner leur opinion. Difficile d’imaginer qu’ils ne se déclarent pas émus par le décès d’un vieux monsieur au yeux bleus et par celui d’un chanteur populaire dont l’information rapportait la lente agonie. Nous n’aurons pas droit à ces sondages confidentiels rangés dans les archives du Service d’information gouvernemental pour y dormir à l’abri de toute investigation. Les commanditaires s’y fient-ils ? Il est difficile de le croire, et pourtant… La crédulité des politiques est d’autant plus encouragée que la cote de popularité du Président de la république a accusé une hausse forte et inédite. Elle fut immédiatement attribuée à un « effet Johnny ». Peu importe que l’émotion soit initialement réelle ou pas, elle le devient sous l’effet des médias qui la mettent en scène et recrutent des agents d’émotion ponctuels parmi des gens sincères, amis et fans. Peu importe même qu’elle soit durable ou brève. Elle sera entretenue en attendant une autre occasion. Dans le cas de Johnny, la France éplorée le demeure sur les ondes sans faillir. Inventant un peuple de fans inconsolables. En l’occurrence, il est probable que ces fans resteront très minoritaires. Ainsi va ce régime que l’on pourrait appeler doxocratie puisqu’il fonctionne par la fabrication de l’opinion.

Un étrange silence

Pourquoi cette combinaison sociale, cette formule de domination est-elle anti-démocratique ? On se limitera ici à une dimension particulière d’une menace générale sur le pluralisme de idées et des élites. La vague unanimiste opère comme un contrôle social redoutable. Les voix dissonantes sont dissuadées par la vague médiatique qui incite plutôt au silence tant elle paraît inexorable parce qu’elle est immense et ramène les individus à des entités négligeables mais aussi parce qu’elle est décourageante de grégarité. Pour ne pas dire de bêtise. Le mot est lâché. Comment peut-on émettre un point de vue critique qui semble englober tant de gens — même en prenant des précautions et soutenir un raisonnement aux antipodes des émotions brutes sans être déjà coupable de morgue et d’arrogance ? Sur les réseaux sociaux, piloris et potences seront dressés. Aucune précaution ne saurait y suffire. Cela n’est évidemment que métaphore et ne comporte aucun danger réel, c’est-à-dire physique. La prévisibilité n’en souffle pas moins la question : à quoi bon ?

Critiquer les dirigeants politiques, rien de plus facile en démocratie parlementaire. En principe. Et il est vrai qu’ils ont droit à des volées de critiques, parfois injustes. Critiquer les médias est une activité banale mais difficile dans les médias eux-mêmes. Critiquer les journalistes est encore plus ardu, même si tous les journalistes ne sont pas également concernés. Dans une profession qui se sent souvent critiquée, voire mal aimée, les nerfs sont à fleur de peau et les réactions souvent corporatistes. Critiquer les personnages du showbiz est d’autant plus difficile que leur statut de saltimbanque semble les mettre à l’abri puisqu’ils jouent des rôles ou chantent, avec talent ou non. Privilège d’artistes. Et s’ils s’expriment politiquement, s’ils ont des amitiés politiques, comment leur dénierait-on les droits communs des citoyens ? Ces relations se multiplient-elles, s’intensifient-elles jusqu’aux mariages et autres relations d’intimité amoureuse, familiale ou amicale qu’elles sont protégées par le statut de la vie privée, même si la presse people en fait ses colonnes et les conversations mondaines ses rumeurs. Enfin, objecte-t-on, si cela fait les unes c’est bien parce que le peuple apprécie. Ce présupposé a d’ailleurs organisé la coordination de la célébration funèbre. Et si les foules adorent, comment les en priver ? Et quel cuistre se permettrait-il de mettre en cause le mauvais goût des gens simples ? Des vaniteux forcément. Et si, conscients de la difficulté et malgré tout soucieux de porter le regard critique, ils redoublent de rigueur argumentative, de références, ils se dévoileront. Des intellectuels forcément. Ainsi, sentant les vents mauvais, les critiques, les esprits chagrins et les misanthropes se taisent. À quoi bon ? se disent-ils. Moins par crainte des insultes que par lucidité sur l’avenir. Les répliques de la vague médiatique perdurent, à en juger par l’apparition régulière de Johnny sur les écrans et des révélations décalées dans le temps ; l’industrie de l’irréalité a un avenir radieux. À la vitesse où les célébrités meurent, il y aura bien des hommages funèbres à concélébrer.

Alain Garrigou

Source : Le Monde diplomatique, Alain Garrigou, 04-01-2018

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Commentaire recommandé

Fougnard // 09.01.2018 à 07h36

Quand il ne s’agit que de veillées funèbres et prolongées, le mal n’est pas mortel. Il en est tout autrement lorsque ces prétendus journalistes soutiennent mordicus le système libéral profitant à 1% de la population via la soumission, pour quelques prébendes intéressantes, de 30% qui procèdent à l’exploitation des 69% restants (en gros). Il n’y a qu’à voir les plateaux télé du genre « Calvy » où l’on ne croise que des « experts » économiques libéraux . Leur propos sont ensuite répétées par les Apathie, les Lapix, les Delahousse et tous leurs confrères.
Tous ces gens là émargent à plus de 10 000 euros par mois, ce qui les mets dans les 1% (observatoire des inégalités). Ce sont eux qui vous disent à longueur de journées que la France doit enfin faire des réformes structurelles (ie : démonter le code du travail), que le smic est trop fort, que les chômeurs sont des profiteurs, etc.
Je me souviens alors d’une conférence de JC Michéa où il disait qu’il fallait imaginer ces belles personnes comme des nobles de l’ancien régime portant perruques poudrées et coiffures Marie-Antoinette. L’effort d’imagination n’est pas très grand puisque l’on est entièrement dans ce cas.
Vous comprendrez alors pourquoi il faut fermer votre télévision (et autres médias)

54 réactions et commentaires

  • Alain V // 09.01.2018 à 07h26

    Il manque dans cette analyse une autre raison, plus prosaïque : la mort de Johnny a fait vendre.

      +45

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    • Alfred // 09.01.2018 à 07h48

      Au registre des raisons prosaïques on peu ajouter l’âge des « décideurs » imbéciles (épouse de l’Exceptionnelle Exception comprise) qui leur a permis de d’associer le défunt à leurs jeunes années. Bernard Arnault, bhl, apathie et des centaines d’autres ont vu disparaître un arbre habituel du paysage (quoi qu’ils en pensaient). Ça sent le sapin pour tous et personne au fond n’y est insensible. Pour tout une partie du pays (la jeune partie) pour lequel il ne signifiait rien ce ne fut qu’un pathétique étalement de plus de la médiocrité des castes dirigeantes.
      Merci en tous cas pour cette tentative intéressante d’alain garigou de tirer quelque chose de ce consternant Dérisoire. C’est d’ailleurs plutôt bien vu.

        +62

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      • basile // 09.01.2018 à 08h37

        je n’ai pas associé le défunt à mes jeunes années, car elles étaient déjà associées à d’autres, Brassens, Ferrat, Ferré. Et lors de sa sortie (je parle de son entrée en scène), je l’ai perçu comme un contre feu politique aux chanteurs à texte.

        c’était le début de l’abrutissement des masses bien avant la télé réalité.

          +59

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        • Julien // 09.01.2018 à 11h06

          Et de l’envahissement culturel us même si Johnny ne chantait qu’en français.

            +22

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          • basile // 09.01.2018 à 11h27

            et en chargeant le sens des chansons originales, comme le pénitencier, dans laquelle il s’agit en fait des filles perdues.

            https://youtu.be/Bh8iWrPSZUI?t=529

              +8

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            • AlexDeMayotte // 10.01.2018 à 07h33

              Phénomène récurent :
              « I only want to be with you » de Dusty
              qui a donné
              « A présent tu peux t’en aller » de Richard Anthony
              LOL

                +1

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  • Fougnard // 09.01.2018 à 07h36

    Quand il ne s’agit que de veillées funèbres et prolongées, le mal n’est pas mortel. Il en est tout autrement lorsque ces prétendus journalistes soutiennent mordicus le système libéral profitant à 1% de la population via la soumission, pour quelques prébendes intéressantes, de 30% qui procèdent à l’exploitation des 69% restants (en gros). Il n’y a qu’à voir les plateaux télé du genre « Calvy » où l’on ne croise que des « experts » économiques libéraux . Leur propos sont ensuite répétées par les Apathie, les Lapix, les Delahousse et tous leurs confrères.
    Tous ces gens là émargent à plus de 10 000 euros par mois, ce qui les mets dans les 1% (observatoire des inégalités). Ce sont eux qui vous disent à longueur de journées que la France doit enfin faire des réformes structurelles (ie : démonter le code du travail), que le smic est trop fort, que les chômeurs sont des profiteurs, etc.
    Je me souviens alors d’une conférence de JC Michéa où il disait qu’il fallait imaginer ces belles personnes comme des nobles de l’ancien régime portant perruques poudrées et coiffures Marie-Antoinette. L’effort d’imagination n’est pas très grand puisque l’on est entièrement dans ce cas.
    Vous comprendrez alors pourquoi il faut fermer votre télévision (et autres médias)

      +126

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    • vlois // 09.01.2018 à 08h17

      Epoque où l’habit faisait la fonction, mais pas l’homme, chaque classe portait son habit et chaque métier, c’est resté chez les magistrats issus de la noblesse de robe (portant col d’hermine) et des parlements et les militaires. De sorte que l’extériorité laissait présager la fonction et le rôle, mais comme parfois les agents de renseignement et policiers en civil, les tartuffes sont déguisés et infiltrés en civils (journalistes et experts…) comme agents d’influence.

        +13

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    • Yannis // 09.01.2018 à 13h34

      La mort de Johnny est quand même tombée à point pour faire passer en second plan, en France, un événement qui a pourtant choqué une grande partie des populations arabes, mais aussi plus généralement des soutiens à la cause palestinienne : le transfert de l’ambassade étasunienne de Tel-Aviv à Jérusalem.

      La désinformation c’est aussi cet art de transformer ce qui est accessoire en fondamental, comme ce déluge de reportages sur la neige en hivers, les embouteillages en été, etc.. Dans la fabrique du consentement, l’émotionnel est un argument de poids : rappelons-nous les injonctions à être Charlie il y a 3 ans, puisque c’est la célébration de l’anniversaire de ce trauma, et le raz-de-marée sur les réseaux sociaux de profils en deuil, la moindre distance critique impossible pour cause de communion nationale…

        +20

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  • Toff de Aix // 09.01.2018 à 07h39

    À rapprocher du thème à la mode depuis quelques jours : le « complotisme » dont feraient preuve 8 français sur 10, selon un énième sondage.

    Tout le monde sait que les sondages sont là non pas pour informer, mais pour modeler l’opinion. La réalité, pour reprendre un mot cher à notre petit prodige président, est pourtant toute simple : l’économie est en état de mort cérébrale, le prochain domino financier qui tombera fera s’écrouler tout le système, des millions de laissés pour compte vivent à l’intérieur et à l’extérieur du pays(chômeurs, réfugiés…), le climat se dérègle, les ressources naturelles sur lequel est adossé notre système tout entier sont en épuisement… Un seul exemple 10 ans de réserves en lithium, vous savez ce machin indispensable pour fabriquer les smartphones et autres gadgets qui servent à endormir la populace… et tout le monde voudrait continuer à faire comme si de rien n’était ?

    Les nuages s’amoncellent et l’orchestre médiatique à beau redoubler d’efforts, le tapage qu’il s’efforce de maintenir n’empêchera pas le tonnerre de gronder et l’orage de frapper à la fin.

    D’une façon où d’une autre, ça n’est qu’une question de temps, et certainement pas dans longtemps, comme l’espèrent avec lâcheté beaucoup de nos concitoyens. Non, nos enfants ne seront pas là pour essuyer nos bêtises : c’est nous qui serons en première ligne, très bientôt.

    Et le pire, c’est que tous ceux que le système taxe de complotisme l’ont bien compris : dans leur immense majorité, ils ne font juste plus confiance aux serviteurs premiers de celui-ci, les « journalistes ».

    Et ça, quelque part, c’est une sacrée bonne nouvelle au milieu de tout ce bazar !

      +79

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    • Jean // 09.01.2018 à 10h12

      Il s’agit aussi de préparer l’opinion publique aux prochaines lois liberticides qui auront pour justification orwellienne la lutte contre la désinformation.

        +29

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    • Julien // 09.01.2018 à 11h11

      Vous oubliez la superbe intervention de Rudy Reichstadt dont je n’ai toujours pas compris l’intérêt et la finalité.
      Reportage, si nous pouvons appeler ça reportage, d’une bêtise sans nom… Affligeant.
      Il faut préparer les lois liberticides.
      Je repense aux reportages sur le Danemark et sur sa décision d’augmenter la limitation de vitesse, la conclusion du journaliste fut limpide : les français sont des c*** mal élevés incapable de conduire correctement.

        +3

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    • some // 09.01.2018 à 11h25

      totalement d’accord avec vous.

      > Un seul exemple 10 ans de réserves en lithium, vous savez ce machin indispensable pour fabriquer les smartphones et autres gadgets qui servent à endormir la populace… et tout le monde voudrait continuer à faire comme si de rien n’était ?

      Les capitalistes convaincus croient que le système trouvera une solution le temps venu, que d’ici là c’est cette solution qui est la plus optimum. Ils voient le monde comme une suite de problèmes à solutionner pour arriver à leurs fins.

      Là où ils se trompent c’est qu’ils considèrent la difficulté des problèmes à solutionner comme constante, tout au plus linéaire. Ce qu’ils refusent de percevoir c’est l’aspect profondément logarithmique de la situation.

      Si il y a 20 ans imaginer la fin du lithium à 30 ans ne semblait pas problématique pour ce monde d’antan car la dépendance était nulle, ou modérée. Aujourd’hui la situation est bien différente les solutions de remplacements s’amenuisent, les besoins sont croissants si ce n’est structurel, la difficulté explose.

        +7

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  • Perret // 09.01.2018 à 07h53

    Il manque cependant à cet article ne serait-ce qu’une description de ce que les images ont montré : une foule blanche, âgée de 50 à 70 ans et semblant issue des milieux populaires et des classes moyennes (anciens ouvriers, artisans, commerçants, techniciens, agents de maîtrise, commerciaux et jusqu’à la lisière des professions libérales).
    La convocation médiatique n’a donc pas fonctionné au-delà de ceux qui ont adulé Johnny pendant leur jeunesse et les médias n’ont pas osé commenter ce qu’ils montraient car trop politiquement incorrect.
    Johnny avait des fans à l’étranger, africains notamment, mais ils n’étaient pas en France pendant leur jeunesse et les fans africains de Johnny, j’en connais quelques uns, en Côte d’Ivoire, ont entre 50 et 70 ans eux aussi et ne résident pas en France, d’où leur absence très visible.
    Cette foule reflète donc la France telle qu’elle était il y a 50 ans. Le décalage est potentiellement explosif et l’absence de description de ce qui a été montré sous tous les angles l’est aussi : on n’ose plus dire ce que l’on voit car la France que l’on a vu envahir Paris pour les funérailles de Johnny est celle de 1970 pas celle de 2017.

      +78

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  • LBSSO // 09.01.2018 à 08h17

    Comment « faire France » après l’avoir défaite ? Opportunisme et manipulation de la culture populaire .

    « Dites-vous que vous avez quelque chose à faire pour la Nation ». « N’oubliez jamais que nous sommes la Nation française. » Vœux du Président E Macron.
    Comment prendre une posture pseudo gaullienne quand ,depuis des décennies, on a dénigré la « nation » France ?
    -En appelant au « droit de l’homisme » ? Qui veut mourir aujourd’hui en son nom ? Ne sert-il pas à justifier l’injustifiable ?
    -En se souvenant de la tragédie de la première guerre mondiale ? Trop lointains ces casques pointus et uniformes rouges.Depuis, on célèbre le progrès des frappes chirurgicales.
    -En se remémorant la tragédie de la deuxième ? Instrumentalisée malheureusement pas certains. Mais aussi , la collaboration. Clivant.
    Que reste-il, alors, au Président ? Le plus petit dénominateur commun : l’hommage rendu, par deux fois, successivement, « quelle chance » , à des stars des plateaux de télévision. Petit.

      +29

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  • Brigitte // 09.01.2018 à 08h49

    Relire « la société du spectacle ».
    Il y a eu sans aucun doute « grand-messe » médiatique puisque les journalistes sont les prêtres de la religion néo-libérale.
    Dans cette industrie de l’irréalité comme la nomme très justement Garrigou, pour assurer la cohésion sociale, il faut mettre en scène la cohésion sociale, même si ce n’est pas la réalité.
    Cela n’a rien de spontané et tout évènement qui peut jouer ce rôle cohésif/adhésif est avidement recherché par le saint concile. Jonnhy s’est trouvé là par hasard mais il est tombé à pic.
    Pourquoi Johnny et pas Jean (d’Ormesson)? la sémantique parle déjà mais encore?
    Il a été préféré à Jean car il était plus populaire, de cette popularité qui adore les célébrités, formatée à l’américaine. D’Ormesson l’académicien était bien trop « vieille France », encore plus vieille que celle de Johnny, la France éternelle de la littérature et de sa langue, qui n’existe plus.
    Ah que Johnny! Il chantait encore en français mais il incarnait déjà ce glissement progressif vers notre abîme socio-culturel. Les chanteurs français d’aujourd’hui ne s’embarrassent même plus de ce « détail » et chantent en anglais.

      +36

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    • Bruno // 09.01.2018 à 09h16

      100% d’accord. C’est l’histoire de la France black-blanc-beure autour des matchs de foot : c’est parfaitement ridicule.
      Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas encore une vraie solidarité entre français. Solidarité qui se disloque petit à petit avec l’atomisation de notre nation, voulue entre autre par Macron.

      On peut écouter Lordon à ce propos : https://www.youtube.com/watch?v=73v1i6Ca4h4
      minute 5:30.

        +3

      Alerter
    • Toff de Aix // 09.01.2018 à 10h42

      Ouep : ah que le Johnny, c’était un peu la figure rassurante, celle des 30 glorieuses, quand la France avait encore un certain rayonnement… Et qu’on espérait en des lendemains meilleurs, normal, après le cauchemard de 40 et la collaboration passive de la majorité de leurs parents, il fallait oublier et merci Johnny, merci les yéyés, vive l’insouciance.

      J’ai l’impression que c’est plutôt ça qui fût commémoré, et récupéré par un système à bout de souffle et en manque de célébrations en ces temps d’extrême doute.

        +13

      Alerter
      • Sandrine // 09.01.2018 à 12h08

        Dans la culture populaire la figure de Johnny s’opposait à celle de Renaud. Cette opposition avait des sous-bassement politiques , Renaud ayant plus de « crédit » du coté de la gauche radicale et Johnny du coté des neo-libéraux progressistes bon teint

          +4

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        • Alfred // 09.01.2018 à 16h31

          C’est vite dis. Renaud la fausse gauche.
          Tout cela était « à droite » et inintéressant pour moi.

            +7

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      • Frédéric // 09.01.2018 à 19h38

        A mon avis il s’agit tout simplement de l’enterrement de la jeunesse de toute la classe d’âge qui était jeune au temps de Johnnie. Il était temps…

          +3

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    • LBSSO // 09.01.2018 à 12h30

      Clou du spectacle.
      « La société du spectacle » n’est pas un livre sur le « showbiz » .Il est une critique d’une société qui remplace l’être par l’avoir pour aboutir au paraître. Ce dernier sépare l’individu d’avec lui-même, autres termes de l’aliénation qu’il avait été bien facile, pour G Debord, de remplacer par « spectacle »….
      Reste la question de l’irréalité . « Le vrai monde a disparu au profit d’un faux monde » comme écrit M Onfray en reformulant la thèse de G D. Le faux monde , celui de l’apparence, du paraître. A tel point que l’individu qui possède ,se regarde vivre plus qu’il ne vit . Deux univers : un monde réel qui se regarde vivre dans un monde irréel. Le spectacle, cette séparation est le cœur du livre.
      Mais nous sommes sortis de la société du spectacle .Avec les écrans, les deux mondes ne font qu’un.L’individu est à la fois spectateur et acteur .Il n’existe plus de séparation entre acteurs et spectateurs. « Tous en scène ! » (R Debray).
      C’est cela qui est dangereux dans la modernité : il n’y a plus de prise de distance. Sortie des spectateurs, entrée des participants (à quoi ?) . Plus de scène séparée de la salle . Avènement du « cloud ».
      Etre, avoir, paraître. Se dissoudre, clou et… fin du spectacle.

        +18

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      • Brigitte // 09.01.2018 à 13h30

        Nous ne sommes pas sortis du spectacle justement car il n’y a plus ni dehors ni dedans.
        Dans la société du spectacle, écrit G. Debord, la marchandise se contemple elle même dans un monde qu’elle a créé. Oui, c’est bien le monde de l’avoir, la domination de la marchandise, la marchandisation du monde.
        Son aboutissement n’est pas le paraître, qui a toujours été le propre de l’homme et qui peut donner encore une forme de liberté d’être, mais la dissolution de l’être dans la matrice objet réel ou virtuel, qui est devenu l’autre soi-même.
        D’où les manipulations de masse.
        Relire aussi « l’enfer des choses » qui parle du désir mimétique.

        Je pense donc je fuis….

          +5

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    • Emmanuel // 09.01.2018 à 21h57

      Juste une incise indirecte : le « ni-droite, ni-gauche » signifie tout simplement qu’ « il n’y a pas d’alternatives », c’est à dire le TINA triomphant, qui est le cœur et l’aboutissement parfait du projet néolibéral. Dorénavant, il exclut les différences en les qualifiant d »extrêmes », et classe les opposants dans la catégorie des mauvais « populistes ». La grammaire est limpide. Et pour faire « raccord » avec le présent sujet, il ne reste plus qu’à assaisonner le tout par du spectacle et de la distraction aux accents « populaires », et occuper le plus de temps de cerveaux disponible…

        +4

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  • BA // 09.01.2018 à 08h51

    C’est le « tittytainment ».

    Le grand théoricien (un infâme s….d) Zbigniew Brzezinski a inventé ce concept de « tittytainment » en 1995.

    Lisez cet extrait du livre « Le piège de la mondialisation », publié en 1997 :

    https://blogs.mediapart.fr/jocegaly/blog/050615/zibig-et-le-tittytainement-ou-quand-les-cons-se-mettent-penser

      +9

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  • Denis Monod-Broca // 09.01.2018 à 08h55

    Idole ou idole ?

    L’idole des jeunes est morte et ses funérailles furent celles d’une véritable idole. Sa vie fut un sacrifice. Ses adorateurs sont, au sens propre, des idolâtres.
    Il le disait dans la chanson :
    « Les gens m’appellent l’idole des jeunes »
    « Le temps s’en va, le temps m’entraîne, je ne fais que passer »
    « Dans la nuit je file tout seul de ville en ville »
    « Je ne suis qu’une pierre qui roule toujours »
    « Il me faut rire et danser puis, le spectacle terminé, m’en aller ailleurs au lever du jour »
    Il ne s’appartenait pas. Il a joué le personnage qu’ils attendaient qu’il joue. Adoré, il a été la victime de ses adorateurs. Victime consentante mais victime quand même. Ils sont venus communier autour de sa dépouille, par centaines de milliers, de la France entière, poussés par un même besoin irrépressible, encouragés par les pouvoirs publics, pour communier dans la même émotion, pour partager la chaleur communicative d’un même chagrin, pour trouver ensemble l’apaisement, comme jadis, comme toujours, l’apaisement de la foule unanime rassemblée autour de la pierre du sacrifice.
    Propos d’un fan dans la rue : « pour nous il était un dieu ».
    Il y eut ce jour-là une modeste cérémonie catholique à la Madeleine et une immense
    cérémonie païenne dans la rue.
    Et nous nous disons rationnels et raisonnables…

      +10

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    • Sandrine // 09.01.2018 à 09h28

      « Propos d’un fan dans la rue : “pour nous il était un dieu”. »
      Il se vent (très bien à ce qu’il parait) des effigies de Johnny qui le représentent crucifié sur une croix avec sa mandoline en bandoulière…
      Pas mal pour quelqu’un qui passait une partie de ses étés à faire la teuf à Saint-Tropez avec sa jeune épouse…Les catholiques apprécieront (pourtant pas vraiment de réaction de ce coté là, semble-t-il).
      Image d’une société nihiliste pour qui tous les cultes et toutes les cultures se valent. Image d’une société qui adore surtout un dieu par dessus tous les autres, le dieu de la célébrité, le dieu « argent ».

        +17

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      • J // 09.01.2018 à 10h01

        Pour les cathos, ils préfèrent rappeler que Johnny était des leurs, ayant mis le profil très bas après son sulfureux « Jésus-Christ est un hippie » qui avait failli le faire excommunier.

          +2

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  • Bruno // 09.01.2018 à 09h07

    « En l’occurrence, les journalistes ne sont pas des instruments du pouvoir, ils en sont des acteurs ». C’est une forme de servitude plus ou moins volontaire.

    LA LUTTE ÉTAIT TERMINÉE.
    IL AVAIT REMPORTÉ LA VICTOIRE SUR LUI-MÊME.
    IL AIMAIT BIG BROTHER

    G. Orwell, 1984.

      +14

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  • some // 09.01.2018 à 11h10

    Ce texte est très intéressant, gros travail, très apprécié.

    Cpdt, l’auteur semble autiste aux questions économiques latente.
    Si les salles de presse s’observent les unes aux autres pour savoir qui fait quoi c’est bien dans une démarche purement capitalistique. La tentative étant de trouver le sujet média le plus rémunérateur en fonction du temps passé à y travailler.
    Et ce jour là il n ‘y avait aucun sujet média économiquement plus performant que la mort de ce chanteur, non pas tant car il n’y avait pas de place pour un sujet alternatif, bien au contraire, mais parce que ce genre de sujet émotionnel à un pouvoir d’augmentation des ventes mécanique.

    Paris match qui semble se vendre en moyenne à 650K exemplaires mensuels est passé à 1M.
    http://people.bfmtv.com/actualite-people/paris-match-le-numero-consacre-a-la-mort-de-johnny-hallyday-s-est-vendu-a-1-million-d-exemplaires-1342551.html
    http://www.acpm.fr/Support/paris-match

    De la même manière l’auteur ne s’interroge pas sur le pouvoir économique de la popularité, que ce soit sur un plan personnel (être populaire == être riche), que d’un point de vue social (s’associer à quelqu’un de populaire == gagner en crédibilité).

    A rapprocher aussi avec le concept du tytytainment décrit plus haut, des 20/80.

      +8

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  • occitan // 09.01.2018 à 11h16

    Cette nuit, j’ai dû attendre jusqu’après 1 h pour revoir et écouter Barbara… F Gall a tenu les écrans pendant presque 4 heures… et il paraît qu’elle revient ce soir sur l’autre chaîne « publique »… Comme disait Vian « j’suis snob » ?

      +1

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  • Jean // 09.01.2018 à 11h45

    Nous sommes dans la consécration médiatique de l’insignifiant (comme dirait, je crois, Serge Halimi) car il ne faut surtout pas informer, mais divertir. L’infantilisation des masses comme méthode de gouvernance c’est le Tittytainment de Zbigniew Brzezinski (Cf BA plus haut). Amusez-vous mes enfants, ceux qui savent, les adultes, penseront pour vous et les lois à venir vous protégeront de ceux qui veulent vous faire douter que nous sommes la seule vérité.

      +9

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  • theuric // 09.01.2018 à 12h42

    Ce qui fut commémoré ce fut la fin de l’empire américain, ni plus, ni moins, représenté par la mort de son symbole.
    C’est ça qu’ont pressenti les médiats et tant de gens.
    La France revient dans l’histoire, de gré ou de force.

      +6

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    • Paola // 09.01.2018 à 15h50

      ?oui. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Le système tel qu’ il est, pressent sa fin. C’est pour cela qu’ils deviennent de plus en plus nerveux.
      Excellente nouvelle. Même si ça va coincer un peu aux entournures.

        +2

      Alerter
  • Eric83 // 09.01.2018 à 13h54

    La réalité importe peu. Gouverner est devenu l’art de manipuler et de gérer les perceptions.

    Pour y parvenir, il faut notamment susciter et se servir des émotions. « L’hommage » à Johnny était en ce sens une occasion trop belle et ne pouvait être manquée…
    et bingo un sondage montre après que la côte de Macron remonte… alors que dans le même temps, par exemple, l’application des ruptures conventionnelles collectives entrent en vigueur ou que nos libertés vont encore être réduites par plus de censure.

      +6

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  • Eric83 // 09.01.2018 à 14h08

    Dimanche, les mondialistes-globalistes ont perdu leur « Johnny »; Peter Sutherland, « le père de la mondialisation » est décédé.

    Le Point : « Les hommages pleuvaient lundi en l’honneur de l’Irlandais Peter Sutherland,… »

    https://www.ft.com/content/707ec8a8-f3b3-11e7-88f7-5465a6ce1a00
    http://www.lepoint.fr/economie/hommages-a-peter-sutherland-ex-patron-de-l-omc-decede-dimanche-08-01-2018-2184778_28.php

    L »article du Financial Times permet de bien mieux cerner l’ascension et l’influence mondialiste considérable de Peter Sutherland.

      +1

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  • Tardy // 09.01.2018 à 14h12

    À vrai dire un tel déferlement médiatique sur un personnage dont tout le monde avait entendu une
    chanson, me choque beaucoup moins que les centaines de chroniques consacrées à Jean d’Ormesson dont la majorité des francais n’a jamais lu la moindre ligne …
    (Je n’ose pas imaginer le « bruit médiatique » lors de la disparition de BHL …)

      +8

    Alerter
    • Weilan // 09.01.2018 à 16h38

      « Je n’ose pas imaginer le « bruit médiatique » lors de la disparition de BHL ».

      Pour ma part, je l’imagine fort bien: les pleurnicheries seront largement couvertes par le tonnerre des bouchons de champagne et autres mousseux qui sauteront…

        +11

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    • Alfred // 09.01.2018 à 16h38

      Idem. J’ai subi sans trop de dommages cérébraux ni auditifs des centaines de chansons de l’un (à mon corps défendant). Par contre je n’ai jamais pu dépasser deux douzaines de pages de l’autre. Il avait l’air bien gentil le monsieur mais ses livres me tombaient des mains. Vous faites bien d’evoquer le Grand Decoleté car la durée de vie médiatique de d’Ormesson est pour moi aussi mystérieuse que celle de l’entarté. (Voire même davantage tant les réseaux du second s’affichent alors que ceux du premier sont discrets).

        +5

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    • jp // 09.01.2018 à 17h33

      je suis une dévoreuse de livres mais n’ai jamais lu Ormesson. En revanche, « ma » médiathèque a eu la bonne idée de mettre sur une petite table à l’entrée les ouvrages d’un autre auteur décédé à peu près en mm temps, auteur de romans policiers peu connu (je en connaissais pas) : JF Coatmeur https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Coatmeur
      C’est réconfortant de savoir qu’il reste des professionnels de la culture (bibliothécaires) qui font leur boulot.

        +2

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      • christian gedeon // 10.01.2018 à 14h02

        Commencez par lire l’Histoire du juif errant,puis enchaînez sur la Gloire de l’Empire…l’anthologie de la poésie française est super…pour qui aime la poésie française,évidemment.

          +0

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  • christian gedeon // 09.01.2018 à 15h29

    Quel étrange article. Dénué de sentiment. Parce qu’en l’occurrence il s’agit de sentiment.L’émotion soulevée par la mort de Johnny peut être raillée. Sa couverture médiatique vilipendée et moquée.Il n’en demeure pas moins vrai que beaucoup,dont je suis et je le dis sans rougir, ont pleuré ce jour là.Peut-être pleuraient ils au delà de la star,leur jeunesse évanouie en même temps que quelques illusions. Peut-être voulaient ils allumer le feu,encore et encore.Pour ce qui me concerne,profiter de ce départ pour se lancer dans des envolées sur « blabla et bla bla,et comme ils sont bêtes ces français » est juste idiot.Qu’est ce qu’elle a,notre gueule?

      +10

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    • Pierre Tavernier // 09.01.2018 à 18h16

      Je ne partage pas votre gout pour ce chanteur, encore que je reconnaisse objectivement que c’était une bête de scène, ainsi qu’une personne qui m’a semblé très simple (quasiment jamais vu une vedette de son calibre partager la table des techniciens au catering, qui plus est en demandant la permission, véridique), mais je salue l’honnêteté et le courage de votre propos.

        +7

      Alerter
      • Suzanne // 09.01.2018 à 22h01

        Toutes ces histoires d’idole, de chagrin collectif, tout cela évidemment manipulé avec gourmandise par les media qui, oui, détourneront ainsi l’attention des choses importantes (bien sûr !), est pourtant très simple. Comme est simple l’incompréhension de ceux qui ne sont pas dans les émotions de Christian Gédéon.
        La musique, surtout la musique populaire, est une manière pour les hommes de dessiner un monde idéal, leur monde idéal. La musique que les gens créent et aiment ressemblent au monde humain, mais en est une image lissée, belle. Où l’on est aimé, où l’on aime, en gros . Et donc, où l’on est vivant. Les admirateurs de Johnny ne pleurent pas Johnny, ils pleurent le magicien de leur monde, et ils sentent, parce que le magicien est mort, qu’eux aussi vont mourir. On ne pleure pas le musicien, on pleure la chanson qui prouvait qu’on était vivant, jeune, aimant, aimé. On pleure la vie qu’on ne voudrait pas quitter. La musique est faite pour ça.

          +4

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        • christian gedeon // 10.01.2018 à 14h00

          Euh,je n’ai pas du tout l’intention de mourir…et toute la musique que j’aime ne mourra pas non plus de sitôt. Et je ne dessine pas mon monde,il est ce qu’il est,en bien et en mal.Quand John Lennon a été assassiné,j’ai aussi éprouvé un grand chagrin.Essayez de comprendre que ce qui fait de nous des êtres humains,ce sont nos sentiments,notre capacité à éprouver et à inter agir…Ce n’est pas une question de magicien,mais de magie. Le monde est enchanté,ou il n’est pas.

            +1

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    • xavier37 // 09.01.2018 à 21h24

      Vous avez raison, laissons parler le cœur, ça fait le plus grand bien. A chacun ses artistes, ses amours perdus, ses souvenirs…
      Après, il n’en est pas moins vrai que le système médiatique (et au final politique) raffole de ces occasions pour tenter de faire oublier tout le reste. Mais y parvient il ? Croient ils encore que les médias (maintream, comme on dit) sont l’unique vecteur des mauvaises nouvelles qu’on voudrait faire oublier ?
      Chacun est confronté aux « nouvelles vraies » dans sa vie personnelles, familiale et professionnelle sans besoin de médias. Ça donne un panorama sans doute réaliste de la situation générale.
      Alors merci aux artistes passés, présents et futurs, quand, par leur art, ils mettent du baume à l’existence.
      Tiens, j’ai revu les *tontons flingueurs » pour la nième fois, que du plaisir….

        +0

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    • Leclercq Florent // 09.01.2018 à 21h42

      La mort de JH etait une information et meritait d etre mentionnee, ce qui est denonce ici cest so instrumentalisation obscene pour ceux qui ne se sentent pas concernes. Je ne connaissais de lui que la pub Optic 2000 donc jaimerai quon ne me force pas a ressentir quelque chose pour une paire de lunettes.
      P.S excusez l absence d accent

        +1

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    • caliban // 10.01.2018 à 00h26

      @christian gedeon

      Il s’agit d’analyser un phénomène médiatique ponctuel pour essayer ensuite de monter en généralité afin de comprendre comment les foules sont manipulées par les medias.

      Pour les sentiments et leur analyse, c’est moins à un chercheur qu’à un psy qu’il faut se fier. Il vous expliquera pourquoi vous pleuriez sur votre jeunesse perdue.

        +0

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  • Nanker // 09.01.2018 à 22h51

    On a essayé de nous refaire le coup de la « grande communion nationale médiatique » autour de la mort de France Gall avec émissions spéciales et images d’archives mais l’opération a vite capoté.

    Peut-être parce qu’au vu des dites images d’archives on s’est vite rendu compte que la disparue n’était qu’une petite chanteuse de variété et que les textes qu’elles débitait confinaient souvent au débile.
    Vous avez déjà essayé de lire les paroles de « Il jouait du piano debout » sans lever les yeux au ciel?

      +3

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  • caliban // 10.01.2018 à 00h21

    Excellent article, merci pour le partage.

    Concernant juste ce point précis : « il faut alors expliquer comment l’information peut être d’autant plus uniforme que se multiplient les moyens de communication. »

    … Bourdieu avait déjà mis l’accent sur ce phénomène contre-intuitif. Plus la concurrence est acerbe, plus le contenu s’uniformise. Je me permets de re-re-mettre ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=vcc6AEpjdcY

    Il semble qu’il faille désormais ajouter à la composante concurrentielle celle de l’automatisation du duplicate content* que les robots « pute-à-clics » produisent sur la toile.

    * : un peu de technique. Le duplicate content est puni par Google, mais cette règle se détourne assez simplement en modifiant la date, le chapeau introductif, etc. Pour ce faire les portails d’info utilisent un nouveau type de prolétariat, petites mains chargées de rendre la source intraçable … et que l’on repère très facilement (nombreuses fautes d’orthographe, de syntaxe …)

      +1

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    • Eric83 // 10.01.2018 à 08h31

      L’uniformisation des informations des MSM français est notamment une conséquence du fait que ces médias reproduisent quasi à l’identique les même dépêche AFP…donc une seule source et x articles relayant exactement la même information.

        +2

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  • Xavier // 10.01.2018 à 10h39

    Divertir, du latin « divertere », détourner.

      +3

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  • Sam // 10.01.2018 à 22h39

    Johnny a quand même joué dans « l’aventure c’est l’aventure », le plus grand film de tous les temps.

    Il y met en scène son début de carrière comme une sorte de « hold up médiatique » (il paye pour être enlevé et déclenche un délire médiatique qui propulse sa carrière). Il aura finit de la même façon, la mise raflée par d’autres.

      +0

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  • Stratophile // 18.01.2018 à 02h24

    Johnny était un dieu mortel dans un monde moribond qui a tué Dieu. Dans un univers où les dieux meurent et sont vaincus par la mort leurs fidèles pleurent, rien de plus normal! La foi de ces idolâtres se cantonnait à vénérer l’énergie de ce chanteur hors pair sans jamais se demander quelle pouvait être la vérité de son oeuvre ou l’idéal de son art. Leur espérance se fonde sur une résurrection virtuelle de l’homme assurée par la longévité aléatoire de ses succès fracassants. Quant à leur charité, elle s’est traduite lors des cérémonies funèbres dignes du vendredi saint par un simulacre de communion et une ferveur sans objet…
    La leçon que nous donne ce spectacle de masse aussi prévisible que profitable est qu’un monde où les dieux sont mortels voue les hommes au désespoir en leur faisant renier ce qui fait la force de la piété et rejeter ce qui assure le triomphe de la vie sur la mort.

    .

      +0

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