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5.janvier.20215.1.2021 // Les Crises

Journalisme : Pourquoi Suzanne Moore a-t-elle démissionné du Guardian ?

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Source : Unherd, Suzanne Moore,
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Si vous étiez persécutée par 338 collègues, que feriez-vous ?

Suzanne Moore est chroniqueuse et journaliste primée. Elle a reçu le prix Orwell en 2019.

Nous sommes en mars 2020. Depuis plusieurs mois maintenant, j’essaie d’écrire quelque chose – n’importe quoi – sur le pseudo « débat trans » dans ma rubrique du Guardian. Mais si toutefois je tente de glisser une ligne sur l’expérience féminine des personnes ayant un corps de femme, et sur la signification de cette expérience, elle est toujours supprimée. Elle disparaît. D’une manière ou d’une autre, cette idée est bloquée, pas explicitement, mais c’est un fait, elle n’est pas publiée. Mes rédacteurs disent des choses comme : « Cela n’apporte rien au débat », ou c’est une « distorsion » du débat.

La diversion a toujours été un mot provocateur pour moi. Dans le bon sens du terme. Ma directrice de thèse m’a dit que j’étais « une femme de trop de distractions, dispersée ». C’était parce que je m’aventurais dans le journalisme, frustrée par la langue morte du monde universitaire. Elle m’a également demandé si le fait d’avoir une bourse faisait une différence. Il se trouve que mes distractions payaient le loyer, comme elles le font depuis lors.

Bien que j’écrive pour eux depuis des décennies, les rédacteurs essaient constamment de m’orienter pour ma chronique vers des sujets « style de vie ». L’un d’eux suggère même que je ne devrais pas du tout toucher à la politique. Et pourtant, j’ai remporté le prix Orwell pour le journalisme politique l’année précédente. C’était entre autres pour des articles sur le Brexit et les souvenirs de guerre.

Peut-être qu’ils me dissuadaient d’aborder certains sujets parce qu’ils pensaient avoir affaire à une vieille folle, ou peut-être qu’ils avaient peur et avaient été endoctrinés dans le culte de la vertu qu’incarne le Guardian. Dans le meilleur des cas, le journal a le mérite de se considérer comme un phare de la gauche, mais ces derniers temps, il a été difficile de définir ce qu’est la gauche au-delà d’une affirmation prétentieuse. Pendant les années Corbyn, le journal avait une tâche difficile à accomplir : soutenir le Parti travailliste mais aussi, pour être honnête, parler des monstrueux échecs de Corbyn et ses copains.

Bien sûr, tous les rédacteurs en chef ne sont pas inquiets, mais l’anxiété suscitée par certaines questions reste tangible. Il en a souvent été ainsi et rien de tout cela n’est nouveau pour moi. Les mauvaises chroniques ne sont pas dues à de mauvaises opinions, mais à un manque de conviction. Les lecteurs le savent instinctivement, et il est donc étrange pour un rédacteur en chef de dissuader les auteurs de traiter de ce qu’ils veulent écrire.

Mais le journalisme se trouve ces derniers temps dans une situation étrange, peu sûr de lui et de ce qu’il devrait faire et se donnant gratuitement. Un cas de manque d’estime de soi, pourrait-on dire, mais pas dans mon journal qui rendrait les journalistes redondants tout en payant des modérateurs pour supprimer les commentaires me traitant de connasse sous une de mes chroniques sur l’indépendance de l’Écosse. J’ai des problèmes ? Plus qu’il n’en faut pour en faire le tour.

Ma relation avec le journal a toujours été un peu étrange, je suppose.

J’ai donc enfin pu écrire un article sur les problèmes des trans. Et 338 « collègues » adressent une lettre de réclamation au rédacteur en chef, en faisant allusion à cette rubrique.

Défoncée à en pleurer

Aujourd’hui, six mois plus tard, j’ai démissionné. Et j’essaie encore de comprendre pourquoi j’ai été traitée de façon si odieuse.

Ma souffrance est évidemment insignifiante par rapport à tout ce qui s’est passé dans le monde. C’est une blessure superficielle et je ne devrais pas en faire tout un plat. Mais est-ce que j’ai l’air d’un paillasson sur lequel est écrit « Bienvenue » ?

Il n’y a pas eu de lettres de mécontentement de ce style envoyées à propos des différentes prises de position controversées des conservateurs (Tory) sur des sujets difficiles que nous publions parfois. Seumas Milne a même reproduit un sermon d’Oussama Ben Laden. Quelle réaction ? Pas un mot. Alors qu’ai-je fait de si terrible ? Je suis sortie de l’orthodoxie.

Sans doute devrais-je replacer la démarche de ma dénonciation dans un contexte plus large. La fin de l’année est le bon moment pour réfléchir, non ?

Lorsque j’ai commencé à travailler au journal, dans les années 1990, il n’y avait pas aucune femme dans la rubrique Billet d’humeur. Ma chronique figurait dans les « pages féminines », qui étaient considérées comme des « Chroniques ». Le rédacteur en chef de l’époque, Peter Preston, m’a invitée à un déjeuner bizarre après que j’eus remporté le titre de chroniqueuse de l’année aux British Press Awards et il m’a déclaré : « Ça doit être agréable d’être une chroniqueuse femme. Il vous est loisible d’écrire sur la manière de poser du vernis à ongles sur vos orteils. »

Mon intention était de soulever la question d’une éventuelle hausse de salaire, mais je ne savais absolument pas comment aborder la question. Je ne comprends pas le rapport à l’argent des gens de la classe moyenne (non pas que Preston fasse partie de la classe moyenne, mais son environnement était certainement totalement bourgeois). Alors quand il m’a demandé s’il pouvait faire quoi que ce soit pour me rendre plus heureuse, j’ai tout bonnement laissé tomber : « Donne-moi plus d’argent. »

Chez Preston, le silence était la clef du pouvoir. Il avait, après tout, passé du temps dans un poumon d’acier. Sa capacité à ne pas parler était quelque chose, et j’admirais son refus de mettre les autres à l’aise. D’une certaine manière. Mais j’aurais tout aussi bien pu péter bruyamment. J’avais fait un terrible faux pas : demander à être payée à égalité avec des hommes qui n’étaient pas aussi doués que moi. Ça a sonné la fin de mon repas.

Le fait est que j’avais découvert que je gagnais moins de la moitié du salaire de mes homologues masculins. Alors j’ai pris un agent. Elle portait des jupes très courtes et avait une façon de faire cliqueter ses clés de BMW qui semblait décontenancer les hommes. La seule et unique fois où Preston m’a appelée, a été pour me supplier fiévreusement – pas de silence inconfortable cette fois – de ne plus jamais avoir à la revoir. Voilà le résultat.

Le fait de ne pas connaître ma place m’a également fait demander à être déplacée des pages « Féminines » aux pages « Billets d’humeur ». Ils m’ont proposé un créneau pour le lundi, ce qui signifiait que je devais travailler le dimanche. En tant que seule femme de la section, et parent isolée en outre, je leur ai demandé s’ils avaient déjà entendu parler de l’égalité des chances. Là encore, j’étais non seulement maladroite, mais en plus inacceptable. Il était impossible de faire quoique ce soit. Furieuse, j’ai suggéré qu’Hugo Young soit déplacé. Je n’avais même pas réalisé qu’il était Jésus dans la hiérarchie, planant au-dessus de nous tous.

La vérité était, et c’est toujours le cas, que je n’ai jamais réussi à me fondre au Guardian. Ce qui est privé devient du politique quand on ne se sent jamais assez propre. D’une certaine manière, j’ai toujours été inadéquate. Comme l’a dit l’anthropologue Mary Douglas, la saleté n’est « pas quelque chose de pertinent. » La question n’est pas à sa place. Je connais ce sentiment. Je le décrirais comme une partie essentielle de ma formation politique, cette certitude que je pourrais me récurer jusqu’au sang et que cela ne serait jamais suffisant.

À l’époque, je passais un peu de temps au bureau, mais on ne m’a jamais donné mon propre bureau et je m’ennuyais alors que je devais subir des conversations sur le cricket et supporter que des mecs m’envoient à la figure les noms de différents collèges d’Oxbridge que je n’avais pas fréquentés. Leur dire que j’étais allée dans une école polytechnique était une information que certains d’entre eux ne pouvaient pas enregistrer.

Les seuls qui étaient sympas avec moi étaient Will Hutton et Richard Gott, que j’aimais beaucoup, bien qu’il se soit révélé qu’il avait accepté « l’or rouge » du KGB et qu’il ait dû démissionner. [Dans les années 70, le KGB recrutait des personnalités de la gauche britannique et se montrait généreux, c’était l’or rouge, NdT] C’est vraiment regrettable, mais c’est quelque chose que je connaissais, car j’avais travaillé à Marxism Today, qui s’est avéré avoir des « problèmes de financement » similaires. N’abordons pas cette question aujourd’hui. J’aimais bien Richard parce qu’il me racontait des histoires fabuleuses sur la découverte du corps de Che Guevara un jour et le lendemain, il me parlait d’un grand couturier espagnol. Les mecs de la section politique étaient d’un ennui mortel, vivant sur la planète Westminster. De plus ça change [en français dans le texte].

Quand on quitte la maison

Mais la harpie inconstante et folle de pouvoir que j’étais s’est fait débaucher. J’adore ce mot. Je suis allé voir The Independent, attirée par la fascinante idée d’Andrew Marr, qui veut qu’aucune nouvelle ne fasse la une des journaux. Il n’y avait aucun doute non plus que je ne serais pas sur la page des billets d’humeur. C’était génial de travailler là-bas, j’ai adoré, même si tout ça allait foirer.

Pourquoi je vous raconte ça ? Cela a été mon péché originel. On ne quitte pas le Guardian. J’avais quitté la secte.

Cela allait encore empirer, car lorsque j’ai quitté l’Independent, je suis allé au Mail on Sunday [The Mail on Sunday est un journal hebdomadaire britannique conservateur. Le premier numéro est paru en 1982. Le journal auquel il est affilié et avec lequel il partage sa ligne éditoriale, le Daily Mail est paru pour la première fois en 1896, NdT]. L’Indy (The Independent) s’effondrait et le Mail on Sunday m’a offert un peu plus d’argent et beaucoup plus de lecteurs. Je pensais qu’il serait intéressant de parler aux gens qui décidaient de l’avenir du pays et j’en avais ras le bol de prêcher des convertis.

De plus, écrire une chronique dans un tabloïd était un défi. C’est beaucoup plus difficile que de longs articles de fond : c’est ce que m’a dit Matthew Parris du Times, qu’il en soit remercié. Les grands et les brillants m’ont dit et redit que je faisais une terrible erreur et que je perdrais ma liberté de parole. Encore une sorte de condamnation. Je me retrouvais de nouveau dans le bureau de la directrice, mâchant mon chewing-gum, et disant à mes professeurs que je n’avais pas besoin d’eux. J’ai quitté l’école à 16 ans parce que je n’en avais rien à faire des règlements. Seule la lecture m’intéressait.

Cette nouvelle idée, cependant, qui consistait à parler aux électeurs indécis a séduit. Sur le plan politique. La grande idée ! Et pourtant, ils étaient ceux qui décidaient de qui était au pouvoir. Ils sont ceux que la gauche méprise encore aujourd’hui alors qu’elle a besoin de gagner. La gauche ne pouvait pas et ne peut toujours pas représenter ceux dont la « fausse conscience » les empêche de voir le chemin juste et légitime.

Je ne peux pas dire à quel point je méprise cette façon de penser, ayant grandi dans un foyer ouvrier conservateur. Ne me demandez pas, au nom du socialisme, de haïr ceux que j’aime.

Remarquez qu’à un moment donné, c’est clairement ce que j’ai pensé. Je voulais qu’ils soient tous exécutés et c’est dans cet espoir que j’ai rejoint le Parti révolutionnaire des travailleurs.

Puis j’ai mûri. Pas tellement, il faut le dire.

Et donc j’étais alors au Mail on Sunday, ma pureté m’avait quittée. Le côté obscur m’avait réclamée. C’était complètement des conneries, mais c’est comme ça qu’une grande partie de la gauche pense, en termes binaires. La politique électorale, qui pourrait être une question de persuasion, devient au contraire une série de jeux guerriers.

Le philosophe marxiste Eric Hobsbawm, notamment, a pensé que ce serait une bonne idée que je parle à la « Middle England ». Ce qu’est la Middle England ? c’est un fantasme dans mon livre. Une communauté que j’ai imaginée. Néanmoins, mon contrat stipulait que je pouvais écrire ce qui me plaisait et cela a été honoré. Quoi qu’il en soit, j’ai supposé que c’était un travail temporaire, comme tous les emplois dans le journalisme. Je n’ai même pas commencé le piratage informatique avant mes 30 ans. J’ai eu une vie avant cela. Dieu merci.

J’ai tenu plusieurs années au Mail on Sunday, même si j’avais envie d’écrire des articles plus longs, ce que je faisais ailleurs. La leçon que j’en ai retenu c’est que je pouvais atteindre les lecteurs du journal pour presque toutes les questions sociales, à l’exception de celle de l’immigration, où là je ne pouvais rien changer. Cela allait devenir la clé d’une grande partie de ce qui a suivi depuis. Les faits ne sont pas des sentiments.

Comme je vis au nord de Londres, lorsque j’ai rejoint le Mail on Sunday, la plupart des gens que je connaissais et qui m’avaient lue régulièrement dans le Guardian ou l’Indy pensaient que je venais de mourir. En fait, je suis passée d’un lectorat de 300 000 personnes à deux millions. Certains d’entre nous n’ont pas eu besoin de l’arrivée des médias sociaux pour tout connaître des bulles. Certains d’entre nous ne pouvaient pas voir une bulle sans vouloir la faire éclater. C’est un truc de classe.

À un moment donné, j’écrivais des articles tant pour le Mail on Sunday que pour le Guardian (en fait, aucun des deux lectorats ne l’a remarqué) et finalement un nouveau rédacteur en chef est arrivé au Mail on Sunday et a voulu des changements. C’était de bonne guerre, alors je me suis consacrée au Guardian.

Retour au bercail

Nous voilà de retour dans le monde des vertueux. Dorénavant, dans le terrain de jeu du nord de Londres, d’autres parents me parlaient – je suis redevenue une « écrivaine du Guardian ». Ressuscitée en quelque sorte, absoute, je prenais de plus en plus conscience de la montée des conservatismes, tant politiquement que culturellement.

Nous étions baignés dans un environnement beigeasse. Surtout nous, les femmes. Du temps où j’emmenais mes enfants plus âgés à l’école à la fin des années 1980 et dans les années 1990, nous nous contentions de les déposer et de filer en vitesse pour aller travailler. En 2010, les mères traînaient dans la cour de récréation : « Lattes ou pilates ? » [Façon de socialiser soit devant un café, soit en suivant un cours de Pilate, NdT]. Elles ne travaillaient pas à l’extérieur et s’occupaient en faisant des coussins. Elles avaient des maris, des chiens et des camping-cars. Les leçons de violon c’était une chose et personne ne semblait avoir remarqué que l’école avait connu un nettoyage ethnique. C’était le résultat des prix de l’immobilier. Ils trouvaient que David Cameron avait l’air gentil. C’est, il est vrai, un problème de classe, et c’est quelque chose qu’on ressent tout particulièrement dans mon coin du nord de Londres. Mais il y avait sans aucun doute un courant plus général vers le conservatisme moderne qui poussait les femmes à retrouver le rôle de femmes au foyer.

La coalition électorale qui avait porté le Parti travailliste au pouvoir était en train de s’effondrer. Ce n’est pas de la planète Westminster que je l’ai appris – de toutes mes transgressions, j’ai rencontré et déjeuné avec Cameron – mais c’est du terrain de jeu. Il sera premier ministre, voilà ce que j’ai dit aux politologues du Mail. De façon détestable ils ont mis ça sur le fait qu’il me plaisait bien. Sinon, comment une femme aurait-elle pu savoir ça ?

Pendant le temps que j’ai passé au Mail on Sunday, il n’y avait pas un seul politicien auquel nous n’avions pas accès. Ils savaient qu’ils avaient besoin du soutien du journal. J’ai dîné avec toutes les canailles de la droite et tous les travaillistes chiants que vous pouvez imaginer.

Retourner au Guardian a constitué un autre défi. Qu’étais-je supposée faire ? Je décrirais mon approche comme suit : lancer quelques cocktails Molotov, quelques analyses culturelles et des blagues. Ne pas adhérer à la pensée de groupe et, au final… faire du divertissement. Les gens doivent avoir envie de lire ce que vous écrivez. Je sais que c’est verboten : prendre du plaisir. J’ai choisi de ne pas aller au bureau. Je n’étais toujours pas à ma place, m’étant écartée de la voie véritable et légitime.

Certains débats sont restés les mêmes, d’autres ont changé. Le parti travailliste semblait imploser. Une fois de plus. Je suis donc revenue à ma véritable passion : la politique culturelle et le bon vieux féminisme.

« Il m’arrive même moins souvent qu’avant d’envoyer chier ».

De la nécessité de voir rouge

En 2012, j’ai contribué à une anthologie d’essais éditée par la grande poétesse et journaliste Cathy Galvin. Le thème en était le rouge. Ma contribution portait sur la nécessaire colère féminine et s’intitulait Seeing Red (voir rouge). Le féminisme était devenu beaucoup trop poli et nous étions en recul. Et ça allait vite.

L’essai montrait comment et pourquoi les femmes devraient être en colère. J’y citais la lauréate libérienne du prix Nobel de la paix Leymah Gbowee : « La colère est comme l’eau ; la forme qu’elle prend vient du récipient dans lequel vous la mettez. » Laissez-la couler, avais-je écrit. Comme j’en savais peu.

Le livre a été publié, sans marquer et l’année suivante en 2013, mon essai a été réimprimé dans le New Statesman. On y lisait cette ligne : « Nous nous en voulons de ne pas être plus heureuses, de ne pas être aimées comme nous le devrions et de ne pas avoir le corps idéal – celui d’un transsexuel brésilien. »

C’était une erreur – en ce sens que cette phrase datait de son époque. Aujourd’hui, la forme du corps est différente : nichons côtes effacées et cul de Kardashian. Mais bon, il faut vivre avec son temps.

Et d’un seul coup, j’ai été inondée de tweets sur le taux de meurtres de transsexuels brésiliens qui est effroyablement élevé. Beaucoup d’entre eux sont contraints de se prostituer (je préfère le terme de prostitution, mais le nouveau féminisme aime à prétendre que tous les emplois sont égaux alors qu’ils ne le sont clairement pas. « Phoebe a obtenu quatre A à ses exams, mais espère devenir travailleuse du sexe » n’est pas quelque chose que l’on entend souvent). Mais il est exact que j’avais été imprudente en utilisant une certaine expression pour parler des formes alors à la mode pour les femmes : des hanches étroites et des gros seins. Et en effet, on voyait des mannequins transsexuels dans les défilés de mode.

Alors que j’essayais de souligner l’impossibilité pour les femmes de se conformer à des idéaux, j’ai peut-être été irréfléchie. En fait, je n’avais tué personne. Pourtant, le contrecoup qui m’a frappée, en ligne et hors ligne, n’a rien eu de comparable. Et vous devez comprendre que j’ai pourtant été menacée dans le passé par le groupe fasciste Combat 18 pour mes rubriques – sur le multiculturalisme, l’immigration, le fait d’être pour l’avortement et en faveur des droits des homosexuels… Mes crimes, à l’époque, étaient « lécheuse de nègres, lécheuse de pakos et pute.» Parfois, on me traitait de « Juive ». J’ai fait installer une alarme chez moi. Je recevais des menaces téléphoniques à la maison disant qu’ils savaient que j’avais des enfants et donc qu’ils ne me tueraient pas, me rendraient simplement invalide. Comme d’habitude, j’ai simplement continué. Qu’est-ce qu’on peut faire d’autre ?

Mais cette fois-ci, après l’épisode Seeing Red, la violence est venue de la gauche. C’était un avant-goût de ce qui allait se passer quelques années plus tard au sein du parti travailliste concernant l’antisémitisme.

Quand il y a eu tout le pataquès au sujet de l’antisémitisme, curieusement, ça n’a pas été une surprise ; tout venait finalement de faire surface. J’avais passé assez de temps à étudier l’extrême gauche pour savoir comment les bien-pensants réagissaient. Et ce n’était pas si différent de l’extrême-droite. Au nom des droits des Palestiniens, ce racisme le plus élémentaire était à nouveau permis. La direction travailliste n’a pas démenti cette théorie géante du complot qui se place sur le plan moral. Cela me dégoûte.

Pourtant, les insultes que j’ai reçues à propos de la question des trans étaient différentes et pires que tout ce qui s’était passé auparavant. Les médias sociaux commençaient à faire entendre leur force. C’était un coup de semonce. Twitter était plein de gens m’expliquant comment ils allaient me violer, me décapiter, éjaculer à l’intérieur de mon cerveau, me brûler. Tout cela était en quelque sorte lié à la remarque sur le transsexuel brésilien. La police est venue, mais elle n’a pas vraiment compris ce qu’était Twitter. Ils ont dit des choses comme : « Ne leur réponds pas par e-mail, trésor. » Les pires menaces venaient de gens qui savaient où j’habitais et qui disaient qu’ils allaient tabasser ma fille de 11 ans.

L’égout s’ouvrait, un torrent de haine se déversait contre les femmes, personne ne semblait pouvoir le contrôler. (Cela aidait-il les transgenres ? Cela venait-il d’eux ? En grande partie, je pense que non.) J’ai fait l’erreur de perdre mon sang-froid et j’ai insulté mes détracteurs en retour. On n’allait quand même pas me donner des leçons de féminisme ou de féminité.

Il y avait un nouveau mot. TERF. Il se présentait comme un acronyme – trans exclusionary radical feminist [Inventé en 2008, il est appliqué par des militantes trans à des féministes qui estiment que les luttes trans invisibilisent les luttes pour les droits des femmes, et adhèrent à des positionnements considérés par certaines comme essentialistes et transphobes, NdT] – mais il était utilisé comme une insulte. Et ça a continué sur cette ligne. L’étiquette « transphobe » aurait tout aussi bien pu être tatouée sur mon front. Ma propre histoire et mon activisme n’avaient aucune importance : mes années avec Act Up, ma campagne autour de la Section 28 [Amendement controversé de 1988 interdisant la promotion de l’homosexualité qui fut abrogé en 2003, NdT], mon engagement de toute une vie à faire campagne pour l’avortement. Nada !

J’ai vu femme après femme dénoncée comme étant TERF. Les femmes comme moi étions rendues responsables des tentatives de suicide de jeunes transsexuels. Le meurtre de trans par des hommes était en quelque sorte imputé aux féministes. La masculinité n’est jamais le problème, voyez-vous. C’est la masculinité qui fixe les règles. Les femmes sont toujours l’autre, les outsiders. Pourtant, les pensées suicidaires sont un problème croissant chez tous les jeunes – j’ai étudié le conseil et la psychothérapie pendant deux ans à cette époque – et le taux de suicide des jeunes femmes augmente également.

Le bon côté de l’histoire

Pourquoi ai-je pris la parole ? Je n’éprouve ni haine ni peur vis à vis des trans. En tant que féministe, je dirais que le genre est une construction sociale, et qu’il peut être déconstruit et reconstruit.

Mais sous les apparences du radicalisme, du vitriol et de la stupidité, j’assistais à un nouveau conservatisme, la revanche des stéréotypes de genre. Le rose et le bleu. Des jouets de filles et des jouets de garçons. Les modèles féminins, tels que Sam Cameron et Kate Middleton, étaient muets. La nostalgie était partout, habillée d’ironie.

Pendant la crise du sida, j’étais impliquée dans la politique queer, où les différences étaient débattues à l’infini. Mais nous étions du même côté contre un monde hétéro qui détestait l’homosexualité et les femmes qui voulaient l’égalité. Puis ce monde s’est fragmenté. L’alliance queer était fragile et la théorie a commencé à devenir plus importante que la pratique. Quand le monde universitaire s’installe, l’activisme s’en va.

Dans le même temps, les femmes progressaient dans le monde du travail en imitant les hommes et en prétendant que les enfants n’interféraient pas avec leur esclavage salarial, désormais défini comme « tout obtenir ». Certaines agissent pour s’en sortir. J’ai essayé et j’ai échoué. J’ai eu trois enfants et j’ai travaillé tout le temps. De toute ma vie, j’ai eu huit semaines de congé de maternité.

Les rôles genrés se sont de plus en plus figés alors même que les militants des droits homosexuels remportaient la « victoire » du mariage pour tous. J’étais d’accord avec David Cameron pour dire que c’était une initiative fondamentalement conservatrice, qui ne coûtait rien et qui donnait aux gens le sentiment que le parti était quelque peu moderne. Les militants des droits des homosexuels et les militantes féministes n’étaient plus les alliés naturels qu’ils avaient été autrefois.

Avec le recul, je constate qu’à la fin des années 80 et au début des années 90, j’avais déjà repéré quelque chose qui me perturbait. Un déni de la biologie féminine, de notre capacité à nommer et à définir notre expérience. Une partie de cela venait de certains courants de la théorie postmoderne qui estime que la réalité objective ne cède le pas qu’à de multiples subjectivités. Une sorte de tourisme de genre est devenu possible. Tout le monde pouvait être tout. Un nouveau type de féminisme est apparu, par lequel les femmes de chair et de sang ainsi que nos désirs sont devenus un peu ternes. Un féminisme sans femmes. Faites grandir un enfant en vous, poussez-le hors de votre corps et dites-moi que c’est une construction. (NB : personne n’est obligé d’avoir des enfants)

Je crois tout simplement que le corps existe. J’étais là quand les bébés sont nés. Et j’étais là quand les gens sont morts. Je sais ce qui se passe quand les corps arrêtent de fonctionner… quel nom allons nous donner à mon point de vue ? Le matérialisme ?

Lorsque l’idéologie trans est apparue, la remettre en question revenait à remettre en question le « droit d’exister » des trans. Comment cela est-il seulement possible ? Ils existent, c’est évident ! Alors qu’en réalité ce qui nous posait question c’était la façon dont nous pensons le genre, et l’oppression, et la complexité de tout ça.

Et ça reste comme ça. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, la morale est entrée dans le débat. Pour être à la hauteur – ie, moderne – on n’interrogeait pas la nouvelle orthodoxie trans. Le sexe n’était plus binaire, mais devenait un éventail, et les gens n’avaient pas besoin de changer de corps pour revendiquer une nouvelle identité. Tout cela ne vous regardait pas et n’avait aucun effet sur votre vie.

Je n’étais pas d’accord. En 2018, l’atmosphère était toxique. Un collègue chroniqueur du Guardian a répondu à un message que j’avais envoyé sur le fait d’être courtois au moment des fêtes de Noël : « Vous avez provoqué la transphobie la plus ignoble, vous ne vous en êtes jamais excusée, vous avez qualifié l’islamophobie de mythe, et vous abusez publiquement des gens de gauche. » Cette personne a poursuivi en disant que je manquais d’assurance « parce que dans l’opinion publique, une nouvelle génération de jeunes gauchistes a pris le dessus. » Je n’ai même pas compris l’accusation d’islamophobie. Plus largement, je comprenais que la possibilité d’un gouvernement de gauche était stimulante, mais contrairement à la moitié du journal, je ne pensais pas que Corbyn avait en fait gagné en 2017. Je n’aimais pas non plus la culture machiste et brutale qui l’entourait, et était soutenue par les journalistes sur mon lieu de travail.

À l’époque je me suis plainte à mon rédacteur en chef au sujet de cette personne, mais on m’a dit que, comme aucun de nous ne faisait partie du personnel, rien d’officiel ne pouvait être fait. Vraiment ?

Et voilà, on y est. Voici la « nouvelle génération » : la nouvelle Gauche, la même que l’ancienne Gauche. Pétrie de misogynie, de vrais connards et de gens qui ont l’intelligence émotionnelle d’un bovin. La misogynie au nom du socialisme. Encore une fois.

Les dames qui vacillent

À cette époque, j’étais en Arménie pour couvrir un reportage sur la sélection du sexe des fœtus. Les femmes avortaient des fœtus féminins parce qu’elles voulaient des garçons. Le Fonds des Nations unies pour la population y faisait un travail fantastique, sachant qu’à mesure que le taux de fertilité baisse, la sélection du sexe devient de plus en plus répandue. Ce monde était loin, bien loin de ces gens qui pensent que le sexe est juste une question de choix personnel. La conséquence des échographies fœtales à 12 semaines est que des générations de filles « manquent ». En Arménie rurale, j’ai visité des classes qui comptaient 27 petits garçons et 5 filles, alors qu’ici, chez moi, on m’a dit que le sexe est simplement « assigné à la naissance ».

D’autres femmes commençaient à être mal à l’aise à l’idée que des femmes transsexuelles dotées d’organes génitaux masculins en état de fonctionnement se retrouvaient dans les espaces réservés aux femmes. L’idée qu’une personne trans soit prédatrice n’est pas une idée qui me préoccupe particulièrement, vraiment. Nous ne parlons que d’un minuscule pourcentage d’un minuscule pourcentage de la population. Je ne m’inquiète pas tant que ça des toilettes ou des vestiaires. J’ai passé ma jeunesse dans des clubs gays et avec de merveilleux trans qui s’occupaient de moi à la Nouvelle-Orléans. Des refuges, cependant ? Des prisons ? Cela va sans dire, tout cela peut et doit être régulé.

Non, ce que je détestais et déteste le plus, c’est l’effacement des corps et des voix féminines, de l’expérience féminine et de notre capacité à la nommer.

Ce qui m’importe fondamentalement, c’est le droit des femmes à se réunir dans des espaces réservés à un seul sexe et à s’affirmer en tant que classe, une classe sexuelle – une classe opprimée par un système patriarcal. Par les hommes, même parfois par les hommes bien. Quant aux mauvais, ce sont ceux là qui violent et tuent aussi les transsexuels.

Le féminisme doit pouvoir parler des corps. Nombre des progrès réalisés par les femmes au cours de ma vie – droits relatifs à la procréation, plus de choix sur la façon dont nous donnons naissance, discussions sur les menstruations et la ménopause – dépendent de la biologie, la biologie dont on nous disait maintenant qu’elle n’avait plus d’importance.

Lorsque, l’an dernier, je suis passée devant le lieu de réunion de Woman’s Place à Brighton, lors de la conférence du parti travailliste, les gens frappaient aux fenêtres. Encore des chasseurs de TERF. Cela m’a à peine affectée, j’étais dans un brouillard dû à la détresse causée par l’antisémitisme, et à une de mes amies qui était en train de mourir. Son cancer du poumon et des os n’avait pas été diagnostiqué, on lui avait dit de faire plus de yoga. Les corps nous lâchent à la fin.

Mais pourtant, quel genre de personnes empêcherait les autres de se rencontrer ? Quel bien cela a-t-il fait à la cause des trans, dont certains étaient présents à l’événement ? Pourquoi les féministes ne peuvent-elles pas s’organiser ?

Le climat moral était passé de « nous devons discuter des droits des trans et les soutenir de toutes les manières possibles » à un déni de ces droits qui peuvent, à certains moments, entrer en concurrence avec les droits des femmes. Des amies étaient menacées, interdites de débat dans les écoles et les universités si elles remettaient en question ce qui était devenu un ensemble de dogmes inamovibles.

On a dit aux femmes qui disaient être victimes de menaces de violence qu’elles devaient faire avec, et garder le silence. Toute discussion sur les droits des transgenres s’est transformée en un déni de l’existence de ces personnes et donc en véritable violence.

Le débat est devenu synonyme de meurtre.

Ainsi, alors que moi et beaucoup d’autres étions victimes d’ignobles menaces, nous étions en quelque sorte également responsables de la terrible violence qui est infligée aux transgenres. Les médias sociaux ont brouillé les pistes : très peu de personnes trans sont assassinées en Grande-Bretagne (environ une par an) mais les statistiques américaines sont pires, donc ce sont celles-là qui sont utilisées. En Grande-Bretagne, au moins deux femmes par semaine sont tuées – le chiffre est passé à 3,5 pendant le confinement – mais les femmes ne constituent jamais un groupe marginalisé. Tout est là !

Aux États-Unis, les soins de santé des trans ne sont pas non plus gratuits. Alors, quand les féministes américaines nous disent que nous sommes « en retard » concernant les droits des trans, ça fait un peu grincer des dents. Mettez d’abord de l’ordre chez vous. Nous vivons dans un pays où l’avortement est gratuit et légal et où les soins de santé pour les transgenres, bien qu’imparfaits, sont gratuits ; et nous avons un congé de maternité. Aucun des deux pays n’est parfait.

Diverses personnes qui n’avaient pas participé à la lutte à propos de la Section 28 nous ont dit qu’il s’agissait d’une réédition de cette époque, les trans étant décrits comme des pédophiles et des prédateurs, prenant ainsi la place des hommes gays. (Comme toujours, les lesbiennes étaient quelque peu invisibles. Sauf celles qui voulaient entamer une transition). C’est du révisionnisme. On n’a demandé à personne de renoncer à quoi que ce soit pour que l’article 28 soit abandonné.

Les hommes gays ont choisi la façon dont ils devaient être désignés. Dans le débat sur les trans, cependant, on n’a pas consulté les femmes concernant leur dénomination. Elles sont « Cis ». Et les femmes « Cis » sont plus haut placées dans l’échelle des privilèges que les femmes trans. Nous étions devenues des oppresseuses – un sous-ensemble des hommes.

Et puis est arrivée la montée du « non-binaire ». Ouf ! Enfin ! Selon toutes les définitions du non-binaire, c’est ce que je suis. Le fait de savoir que depuis ma toute petite enfance, mon moi intérieur et mon moi extérieur ne correspondaient en rien. J’avais sciemment renforcé les signifiants de la féminité pour pouvoir utiliser le pouvoir de mon esprit. C’est en cela que j’ai eu des problèmes avec Germaine Greer [Universitaire australienne, figure majeure d’un courant féministe dit de deuxième vague, NdT] : cheveux, talons, nichons. Pour moi, juste une corvée. C’est sans doute pareil pour tout le monde.

La mauvaise chronique

Ce qui nous amène à mars 2020. Finalement, j’ai été autorisée par un grand éditeur à écrire sur la façon dont les femmes critiques à l’égard du genre voulaient faire valoir leurs droits fondamentaux. Selina Todd, professeur d’histoire de la classe ouvrière à Oxford, a été désinvitée d’un événement. J’ai noté, en me référant à cet incident, que ce sont les femmes à nouveau, jamais les hommes, qui perdaient leur emploi, leurs revenus et leurs tribunes publiques si elles élevaient la voix. Beaucoup d’entre elles m’ont envoyé des courriels : pas d’un camp ou d’un autre, mais généralement inquiètes. J’ai écrit que je croyais que le sexe biologique était une réalité et que comprendre la science fondamentale n’était pas transphobe. À mon avis, la chronique était assez modérée.

Elle a été publiée. Et puis, d’un seul coup, il y a plein de gens sur les réseaux sociaux qui me remercient d’avoir dit ce qui devait être dit. Et puis il y a l’autre côté, ceux qui disent : « va crever dans un fossé TERF», me disant bizarrement de crever dans un fossé. Encore une fois.

Sept ans de ce genre d’abus à ce jour, et personne du Guardian ne m’en avait jamais parlé. Je n’ai fait que continuer. Est-ce qu’ils s’en soucient ? Pourquoi le devraient-ils ? Eh bien ils devraient s’en préoccuper, s’ils veulent vraiment plus de « diversité » dans le journalisme, mais ça, c’est un mensonge que se racontent les libéraux. Comment pouvez-vous faire appel à des écrivains de la classe ouvrière si vous les vouez aux gémonies parce qu’ils ne connaissent pas les codes qui régissent les médias ? Si vous ne tolérez pas les hérésies des outsiders ? Si – excusez du peu – ils ne sont pas allés à Oxbridge ?

Dans la nouvelle orthodoxie, quelle est mon rôle ? Quelle est ma place dans la série de cases à cocher des croyances de gauche ? J’ai été Brexiter, bien que j’aie voté Remain. Je veux l’indépendance de l’Écosse et une Irlande réunie. Je veux que l’Angleterre soit l’Angleterre. Je ne crois ni à la monarchie ni au Royaume-Uni. Je suis convaincue que le sexe biologique est une réalité … Je n’ai jamais celé quelqu’une de ces convictions.

D’après mon expérience, j’ai été plus souvent censurée par la gauche que par la droite et cela ne me procure aucun plaisir de l’avouer. La paresse intellectuelle est ma grande crainte, cette adhésion irréfléchie à quelque orthodoxie simpliste. Existent des valeurs, existe l’expérience et existent des gens. Des connards compliqués, tous autant que nous sommes. Le Guardian. Soutien au Labour, sauf pour son Lib Dem Blip en 2010. [Allusion à l’épisode du Parlement suspendu, où les Libéraux-Démocrates ont soutenu les Conservateurs alors qu’ils avaient promis de soutenir Blair, NdT]. Infiniment « bien ». Oui, c’est vrai.

On a parlé de moi lors de la « conférence », la réunion matinale du journal ouverte à tous : rédaction, numérique, publicité, tout le monde. (Cela ressemble à l’égalité, mais certaines personnes s’assoient par terre tandis que d’autres ont des sièges). Je ne vais jamais au bureau, ni n’assiste à la conférence, mais il a été rapporté qu’une développeuse trans, qui avait déjà démissionné quelques semaines auparavant, a de nouveau démissionné ce matin-là, parce que mes paroles, ma chronique, l’avaient mise en danger. D’après le flash info : la colonne était « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a déclaré l’employée trans, après une série de déclarations qui dressaient les trans contre les femmes et contre les droits des femmes ».

Il semble bien que mon collègue chroniqueur Hadley Freeman m’ait défendue et je lui en suis reconnaissante. Il semble aussi que cela ait été un incident extrêmement perturbant pour toutes les parties concernées. Je suis désolée que cela se soit produit. Personne ne le croira, mais c’est pourtant le cas.

La lettre

Et puis est venue la lettre au rédacteur en chef, exprimant la consternation que le Guardian soit une publication « hostile aux droits des trans et aux employés trans », puisque trois personnes trans avaient apparemment démissionné au cours de l’année précédente. C’était quelque chose que j’apprenais. Bien que je n’aie pas été nommée dans la lettre, c’était très clairement une réponse à mon billet. Trois cent trente-huit personnes l’ont signée.

La lettre au rédacteur en chef. Crédit : Buzzfeed

En tant qu’employés du Guardian, nous sommes profondément bouleversés par la démission d’un autre collègue trans au Royaume-Uni, le troisième en moins d’un an.

Nous pensons qu’il est essentiel que le Guardian fasse davantage pour devenir un lieu de travail sûr et accueillant pour les personnes trans et non-binaires.

Nous sommes également déçus par la décision répétée du Guardian de publier des points de vue anti-trans. Nous sommes fiers de travailler dans un journal qui soutient les droits humains et donne la parole aux personnes sous-représentées dans les médias. Mais la publication de contenus transphobes a entravé notre travail et a confirmé notre réputation de publication hostile aux droits des trans et aux employés trans.

Nous soutenons fermement l’égalité des trans et nous voulons que le Guardian se montre à la hauteur de ses valeurs et en fasse de même.

Nous sommes impatients de travailler avec les dirigeants du Guardian pour trouver une réponse à ces préoccupations urgentes et nous demandons une réponse avant le 11 mars.

Vous trouverez ci-dessous la liste des 338 employés du Guardian dans le monde, premiers signataires de cette lettre au moment de sa rédaction.

Aucun d’entre eux n’a eu la courtoisie de me téléphoner. Le Guardian devrait-il être un lieu de travail accueillant pour les transgenres ? Oui, bien sûr, il devrait sacrément l’être. Devrait-il être un lieu où l’on discute de questions compliquées ? De nouveau, oui.

La lettre m’a fait comprendre de façon évidente que ce n’étaient pas seulement les activistes des réseaux sociaux qui voulaient me voir expulsée du journal. Mes collègues m’ont poignardée dans le dos : il est temps de passer le relais à la jeune équipe de Corbyn, qui passe sa vie à se moquer des grands médias institutionnels, mais qui rêve d’en faire partie. Seraient-il capables de rédiger une phrase correcte ? De dire quelque chose qui vient du cœur ? Est-ce que cela compte ? Apparemment non, il s’agit seulement de penser juste.

Une fuite a ensuite permis de transmettre la lettre à Buzzfeed, et puis les noms ont été rendus publics. J’ai été anéantie de découvrir ce qu’avaient fait des gens que j’aimais bien et avec qui j’avais travaillé. En 30 ans de journalisme, j’ai souvent été en désaccord et eu des querelles avec des personnes, mais aucune ne s’est jamais montrée sournoise au point d’essayer de faire virer quelqu’un à cause d’une unique chronique.

J’ai posté sur Twitter la liste des noms de mes dénonciateurs. J’ai lu que l’un d’entre eux disait que je les avais doxés [Le doxing, ou doxxing, est une pratique consistant à rechercher et à divulguer sur l’Internet des informations sur l’identité et la vie privée d’un individu dans le dessein de lui nuire, NdT], ce qui n’est pas le cas puisque les noms étaient déjà du domaine public. J’ai écrit une lettre désespérée et chargée d’émotion aux personnes que je connaissais, leur demandant comment elles avaient pu faire cela. Quel genre de victoire avaient-elles remportée ?

Je me sentais sacrément mal. Comment vous sentiriez-vous si 338 collègues vous malmenaient ? Mais je suis allée à Amsterdam pour faire une pause champignons parce que la vie continue.

Par erreur, je pensais que mes rédacteurs en chef me défendraient parce que ça avait été le cas dans d’autres journaux ; ou bien ils pourraient faire une déclaration publique. Ils ne l’ont pas fait. Il y a eu un vague courriel interne, et j’ai entendu dire que ça avait été discuté au Scott Trust, qui est à la tête du journal. Ce que cela veut dire, je n’en ai strictement aucune idée. Pas plus que je ne comprends ce que veut dire aujourd’hui indépendance éditoriale. Le comprennent-ils ? Selon moi, non.

Pour moi, c’était d’une lâcheté totale. Ne devriez-vous pas soutenir vos auteurs ? Mais sur cette question, le Guardian a pris peur. Je soupçonne que c’est en partie dû aux sensibilités du Guardian américain et en partie au fait que le journal reçoit le parrainage de la fondation Open Society, qui promeut les droits des transgenres.

Cela pourrait aussi expliquer l’absolu charabia de genre que nous avons lancé sur la façon dont la HRT [Hormone Replacement Therapy, NdT] a appris à quelqu’un à pleurer et que toutes les catégories sont poreuses. Peu importe.

En tant que féministe, je n’ai qu’un intérêt limité pour tout ça, pour les failles dans lesquelles d’autres personnes mettent ou ne veulent pas mettre leur grain de sel. Désolée, c’est plutôt ennuyeux. Je suis en phase avec Foucault dans la mesure où je ne crois pas que la sexualité soit l’âme ou la vérité essentielle d’un individu. Je ne m’intéresse à cette question que pour les droits des femmes et le bien-être des enfants.

Une si grande partie de la discussion porte sur les femmes transgenres, mais le mal être des adolescentes doit nous interroger. Nous savons depuis 2017 – même avant en fait – qu’il y a eu une énorme augmentation du nombre d’adolescentes qui veulent entreprendre une transition. Se présentant au Tavistock [Institut divisé en plusieurs branches qui étudient le comportement, NdT] avec des problèmes d’automutilation, des troubles alimentaires ou des idées suicidaires, ces jeunes filles peuvent se retrouver sous traitement hormonal bloquant la puberté, puis subir une opération. Et pour certaines d’entre elles, c’est peut-être la bonne chose à faire. Pour d’autres, en revanche, ce n’est manifestement pas le cas, et se poser la question ce n’est pas être phobique de quoi que ce soit, c’est se soucier de l’autre.

Pourquoi, en tant que féministes, ne pouvons-nous pas parler de cette épidémie de jeunes femmes qui ne peuvent plus supporter leur corps et l’idée même de ce qui leur arrive : les seins, les règles, la sexualité non désirée, les organes ? Pourquoi ne peut-on pas être une jeune lesbienne butch [d’allure masculine, NdT] de nos jours ?

Dans un monde idéal, les sentiments de masculinité ou de féminité pourraient être atteints sans chirurgie ou hormones susceptibles de provoquer l’infertilité. Nous sommes loin d’un tel monde et je respecte les décisions des adultes qui entreprennent ce long et difficile processus dans des circonstances souvent impossibles. Des gens courageux, très courageux.

Mon argument vis à vis de mon journal, cependant, a toujours été que si nous n’avions pas cette discussion, alors la droite l’aurait, ce qui a été le cas. Le Spectator et le Times ont couvert des sujets que nous n’avons pas abordés, et c’est dans le Telegraph que j’ai dû écrire ce que je voulais. Le journalisme d’investigation signifie aller dans des zones interdites. Pourquoi ne pouvons-nous pas le faire ? La gauche libérale n’a rien de vertueux ici, elle semble bien naïve.

Des sujets moins sexy comme le taux étonnamment bas de condamnations pour viol, la pandémie de Covid qui fait que les femmes perdent leur emploi et sont contraintes de retourner à la maison, l’absence totale de services de garde d’enfants… tous ces sujets sont laissés de côté lorsque les principales discussions concernant le féminisme semblent être menées par des hommes qui nous disent qu’ils peuvent simplement se déclarer femmes, et que si nous disons le contraire, nous méritons de subir toutes les menaces de viol qui nous sont faites.

Il n’y a pas de véritable interrogation sur le genre et je dis cela en tant que personne qui a écrit et étudié ce sujet pendant des décennies. Il y a simplement un système de croyances.

Les sorcières qu’ils ne peuvent pas brûler

Pour avoir eu de telles pensées, j’ai été dénoncée, aux côtés de personnes plus nobles et meilleures comme JK Rowling. Les mots « compassion » et « gentillesse » sont souvent utilisés par les militants trans. Ne pouvons-nous tous être plus gentils ? Eh bien, oui… Je n’ai jamais été et ne serai jamais méchante avec quelqu’un à cause de son identité de genre. Je me réserve cependant le droit de ne pas me prosterner devant certains mecs. Ce que j’aimerais, c’est un peu de gentillesse envers les femmes, un peu d’empathie en ce qui concerne nos peurs et nos préoccupations, mais je n’en vois guère. Qu’avez-vous fait pour nous récemment ?

Depuis que j’ai été dénoncée, en privé et venant de toutes parts, y compris de beaucoup d’employés du journal qui ont maintenant peur de perdre leur emploi, je n’ai reçu que soutien. Je n’ai pas arrêté d’écrire, j’ai continué. « Ne parle pas de la guerre, Suzanne. » C’était assez schizophrène, l’écart entre la vague de fond des femmes qui pensent comme moi et le manque de soutien de l’institution pour laquelle je travaille.

La censure continue et c’est quelque chose que je ne peux pas supporter. Chaque jour que dieu fait, des femmes perdent leur emploi et on brûle une sorcière sur Twitter. Ce ne sont pas les trans qui me font peur mais cette idéologie qui signifie la négation des femmes – pas seulement le mot, mais notre capacité à nommer et à décrire notre expérience. On nous appelle maintenant personne ayant un col de l’utérus, parent accoucheur, personne à menstrues. Sur les dernières affiches d’Amnesty en soutien à la grève des femmes en Pologne, la traduction littérale du polonais parlant des milliers de femmes qui manifestaient contre le terrible durcissement des lois sur l’avortement était : « Je soutiens le peuple polonais. » Quel peuple ? Des femmes contraintes de donner naissance sur une bâche de plastique à un enfant mort né ayant des déficiences fœtales ? Alors bon sang, dites-le.

Pas plus ne puis-je souscrire à l’idée que tout est une question purement générationnelle. C’est en partie vrai, mais il peut parfois s’agir d’une question de misogynie assumée et d’une incapacité à comprendre que nombre de droits des femmes sont des acquis assez récents et qui continuent d’être contestés.

La gauche – enfin, je suppose que je veux dire le parti travailliste avec sa folle exigence de conformisme – a tout simplement cessé d’écouter. Lorsque le projet Corbyn s’effondrait, la bataille culturelle autour des questions trans devenait une guerre par procuration aux dimensions démentielles. Les candidats à la direction du parti travailliste ont reçu l’ordre de signer un engagement qui qualifiait Woman’s Place de « groupuscule de haine ». À l’exception de Keir Starmer, ils l’ont signé. « Transphobe » était désormais une insulte à balancer à quiconque ne respectait pas la ligne. Vous perdez votre électorat, et alors que se passe-t-il ? Est-ce que vous y réfléchissez ?

Non, apparemment muni d’un Gramsci mal interprété et d’un soupçon de Chomsky, vous décidez de redéfinir le sens commun sans pour autant convaincre les gens qui sont dans votre camp. Traiter tous ceux qui ne sont pas convaincus par votre politique d’homophobes racistes comme stratégie électorale n’a jamais été ma tasse de thé. Appelez-moi mignonne. L’échec total du vote populaire nous l’a dit, assurément ? Le haut score des Remain a surtout été dû au fait de dire aux électeurs du Leave qu’ils étaient des crétins.

De même, le fait de s’aliéner les femmes qui ont toujours soutenu le Parti travailliste, en raison de leur refus de renoncer à ce qu’elles estiment être leurs droits durement acquis, est un geste théâtral dont je doute qu’il apporte quelque « gain » réel à qui que ce soit.

Pourtant, cette question insignifiante en est venue à dominer tous les débats actuels sur le féminisme. C’est barbant. Il y a quelque chose ici qui a terriblement dérapé. On a perdu quelque chose et je m’y suis perdue.

Il y a évidemment des problèmes plus importants que la libération des femmes. Il y en a toujours. Ma tristesse d’avoir été expulsée de communautés auxquelles je n’ai jamais appartenu n’est pas de l’apitoiement sur mon propre sort. Cela disparaît dès que j’ai la liberté de dire ma vérité.

Les choses dont je veux parler – la profonde insatisfaction des femmes, le corset étouffant de la masculinité, les inégalités toujours croissantes et inquiétantes, la baisse des taux de fertilité qui fera que les filles ne viendront pas au monde, le viol comme arme de guerre, les mutilations génitales féminines – ces choses sont déjà assez difficiles à traiter de toute façon. Comprendre que les corps des femmes sont utilisés et abusés, quelle que soit la manière dont celles-ci sont perçues, n’est pas chose aisée. Notre relation avec notre corps n’est pas évidente. Je suis convaincue que c’est la même chose pour bien des hommes.

Maintenant que j’ai personnellement fait ma transition – mon utérus ne fonctionne plus, mon taux d’œstrogènes a chuté – J’envoie même moins chier qu’avant. Vous pouvez me dénoncer autant que vous voulez, mais vous ne pouvez pas nier le fait que j’ai passé ma vie à vivre comme j’ai pu, enfermée dans ce corps de femme. Vous ne pouvez pas me dire que ce n’est pas réel. Ça ne pourrait pas être plus réel.

Il s’agit donc de l’histoire d’une femme journaliste qui a « réussi », qui n’a jamais pensé que ce serait facile.

C’est l’histoire d’une féministe qui a commencé à voir les choses régresser et a voulu le dire au monde. Ce n’est pas du tout une histoire de trans. Vraiment pas. C’est une histoire de non appartenance. De ne pas savoir où je me situe.

Bien sûr, je comprends le cliché qui voudrait qu’en politique, en vieillissant, on passe de la gauche à la droite. En fait, je dirais que pour moi, ce n’est pas le cas : la politique de classe devient de plus en plus pertinente pour moi, et pas le contraire. En ces temps réactionnaires effrayants, je n’aurai pas peur, je ne serai pas réactionnaire, mais je placerai toujours les femmes, les enfants et les perspectives de liberté, comme je l’ai toujours fait, au cœur de mon travail.

Les retombées de cette situation ont été pénibles dans une année éprouvante. Le soutien, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du journal pour lequel j’écris, a été immense et j’en suis reconnaissante. Je reste ininflammable.

Alors tout ça ne serait qu’une petite histoire sur le fait d’avoir reçu un avertissement pour la fermer. Et de mon refus de me taire. Toute ma vie j’ai reçu de tels avertissements. L’histoire sera connue. C’est juste une chose que je voulais vous raconter au sujet d’une femme qui a dit non. Et des différentes façons dont nous disons non.

Ce n’est que ça. Voilà le hic.

Il n’en faut quelques fois pas plus.

Source : Unherd, Suzanne Moore, 25-11-2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

jjd // 05.01.2021 à 09h48

Admirablement bien écrit, bien décrit même.Percutant au final..une remise en question salutaire et basique d’une certaine facilité à penser les débats sur le féminisme et LGBT..

91 réactions et commentaires

  • calal // 05.01.2021 à 09h16

    le feminisme a il ete « l’idiot utile » du grand capital? Les feministes n’ont elles gagne que ce que le grand capital avait interet a leur ceder? Lorsque ces memes feministes veulent obtenir maintenant quelque chose hors des limites de l’interet du grand capital,elles recevraient des coups des « trans »,groupe qui serait plus profitable actuellement a ce meme grand capital? « Jusqu’ici mais pas plus loin » serait le message a destination des feministes?

      +21

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    • LibEgaFra // 05.01.2021 à 09h36

      Désolé, mais je trouve votre commentaire très petit, et parfaitement dégueulasse.

      Oups, si dégueulasse qu’il a été supprimé…

      Reste ce second commentaire qui ne vaut guère mieux.

        +5

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    • Totote // 05.01.2021 à 12h01

      Moi cet article m’intéresse sans doute parce que je suis un femme, féministe.
      Un peu long cependant.
      La folie trans et la cancel culture sont des phénomènes sociaux qui se déchainent dans le monde anglosaxon mais, la France étant en voie d’américanisation cela arrivera chez nous tôt ou tard.
      On a eu un bel exemple avec
      https://www.youtube.com/watch?v=aJoMZ0p2t_4
      « je ne suis pas un homme monsieur » et « je ne suis pas blanc »…
      Il y aurait beaucoup de choses à dire sur la stérilisation de générations d’adolescents qui « transitionnent » et l’invisibilisation de la « détransition ».
      Sur la persécution des féministes radicales et la distorsion de la réalité.
      Sur les situations ubuesques auxquelles conduisent cette idéologie ;
      https://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/emprisonnee-dans-une-prison-pour-femmes-la-transgenre-viole-ses-codetenues

      Calal, m’est avis que vous ne connaissez rien au sujet et que votre commentaire est dispensable. Il y a là un fait de société, en lien avec le climat culturel et idéologique de nos sociétés. Qui gagnerait à être analyser.

        +9

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  • RGT // 05.01.2021 à 09h33

    Je modérerais quand-même vos propos…

    Il y a largement plus de femmes en souffrance (mais pas que) que de « covideux ».

    N’oublions pas qu’il n’y a pas si longtemps que ça, en France, une femme était OBLIGÉE par la loi de demander une autorisation écrite à son mari pour avoir le droit de travailler et acquérir une relative indépendance financière (avoir un peu d’argent de poche en échange d’un job pénible et sous-payé).

    Vos propres mères et grands-mère ont connu cette époque et à mois qu’elles n’aient un compagnon « d’extrême gauche » elles pouvaient toujours se brosser pour acquérir un peu de liberté.

    Quand bien même elles pouvaient légalement passer leur permis de conduire, encore fallait-il qu’elles en aient les moyens financiers, ce qui était loin d’être gagné.

    Quant aux inégalités salariales, elles sont toujours « justifiées » par le fait que la société occidentale (je ne parle même pas des musulmans sunnites « traditionalistes ») n’a toujours pas accepté que le mâle dominant ne soit pas le « protecteur » du « foyer » et la seule source de revenus de la famille.
    Ce qui convient d’ailleurs très bien aux « libéraux » qui approuvent cette vision délirante car elle leur permet de profiter d’une main d’œuvre corvéable à merci et largement sous-payée.

    Sans cet écart de rémunérations indécent, j’aurais pris un congé parental pour m’occuper de nos enfants car mon épouse aurait dû avoir un salaire plus élevé que le mien si l’égalité salariale avait été réelle.

    Sans parler bien sûr des critiques acerbes que j’ai entendu sur les « femmes stupides » dans le monde du travail pendant que les « mâles alpha virils » largement incompétents étaient encensés.

    Qu’on foute la paix aux femmes et qu’on les considère de manière équitable.

    Et il en va de même pour tous les « déviants invertis » (je en vous parle pas des lesbiennes qui cristallisent la rage des machos), ce sont de simples humains qui ne demandent qu’à vivre en paix.

      +19

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    • calal // 05.01.2021 à 13h12

      « avoir un peu d’argent de poche en échange d’un job pénible et sous-payé). »

      il semble que cela etait le but recherche. Grosso merdo,les hommes blancs ne voulaient plus faire ce genre de travail a CE SALAIRE LA. Donc le grand capital a cherche une armee de remplacement. Ce fut les immigres pour les travaux necessitant encore de la force physique et les femmes pour le tertiaire. Mais le point commun etait le bas salaire. Ce qui expliquerait que la part des salaires dans le pib n’augmente presque plus depuis les annees 80.puis vint la mondialisation et la delocalisation…

      « Qu’on foute la paix aux femmes et qu’on les considère de manière équitable. » oui,l’egalite est la :tous ensemble sur les ronds points avec un gilet jaune puis tabasse.es et defigure.es par un tir de LBD…

        +10

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    • Casimir Ioulianov // 05.01.2021 à 14h21

      La loi se devrait d’être sexuellement neutre, c’est pas toujours le cas , mais c’est pas le quidam qui écrit ou ré-ecrit les lois c’est des bâtards d’oxbridge biberonné au pognon et à la violence sociale. Le quidam s’en bat les … enfin il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a de toutes façon il y peut rien.
      Ceci dit, on se rend compte à la lecture de l’article que le plus gros problème qu’elle affronte, c’est la concentration de crétins dans sa hiérarchie. Et je ne vais pas pouvoir lui donner de leçons en la matière , ayant moi même beaucoup de problème à convaincre mes contemporains de ne pas filer le pouvoir à des gros cons …

        +2

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    • Basile // 05.01.2021 à 15h07

      @ RGT

      vous avez quand même une vision un peu misérabiliste des choses. C’est vrai qu’il est de bonne guerre de noircir le tableau pour soulever les luttes. Ma mère a connu mon père dans l’entreprise où ils travaillaient tous deux, avant 1930. De qui donc avait-elle l’autorisation de travailler ?

      « elles pouvaient toujours se brosser pour acquérir un peu de liberté ». Cela dépend des caractères, et probablement, du choix de l’époux. Si on vise la classe sociale du dessus car on a déjà, la télé et ses pubs n’étant pas encore inventée, la folie des grandeurs, sûr que le bonhomme est en position de force vis à vis de sa femme. Cela ne se pose pas à mon avis dans un mariage ouvrier.

      Côté caractère de la femme qui fait qu’elle sera dominée ou non, ma mère était surnommée Louise Michel par son grand père, communard. Elle ne risquait donc pas de se laisser dominer par un bonhomme. Dans la ceinture rouge, toutes les mères de mes copains étaient des ouvrières d’usines, étaient de grandes gueules. Elles n’ont donc pas eu à attendre la compassion d’un mari d’extrême gauche : elles l’étaient elles mêmes.

      « écart de rémunérations indécent » ? Ma femme gagnant plus que moi, c’est moi qui ai pris le congé parental. Et sans prise en compte pour la retraite, à mon grand dam, car ce n’était pas encore à la mode

        +15

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      • RGT // 07.01.2021 à 12h39

        Cher Basile.

        Vous avez eu la chance d’avoir une mère hors du commun.

        Malheureusement, ce ne fut pas le cas pour la majorité des femmes de ce pays, et d’occident en général d’ailleurs.

        N’oubliez JAMAIS que les femmes, comme encore actuellement dans les pays « amis » salafistes, étaient sous la « protection » de leur tuteur légal (leur père, leur époux, etc…) et qu’elles n’avaient que le droit légal de la fermer et de suivre les injonctions de leur maître.

        Et le premier grand pays de l’époque « moderne » qui ait (sous la pression des événements d’ailleurs) permis aux femmes de réellement s’émanciper et d’avoir les mêmes droits que les hommes était, n’en déplaise à beaucoup, l’URSS…

        Si l’on remonte dans le temps, le « moyen-âge très sombre » permettait aussi aux femmes d’avoir des droits étendus mais ces « traditions nauséabondes » ont vite été balayées à la « renaissance ».

        Les femmes (hétéros), les « pédés », les « gouines » sont des humains comme les autres et il n’y a AUCUNE raison de les traiter différemment des « mâles hétéros dominants » ni de les asservir (socialement, économiquement, etc.).

        Ce qui ne veut pas dire que ces personnes doivent aussi imposer aux autres leurs propres modes de vie sinon il n’y aura qu’une simple inversion du rôle de bourreau.

        Je rêve d’un monde dans lequel chaque individu se foute totalement des choix des autres et qu’il les respecte de manière équitable pour ce qu’ils sont vraiment : Des êtres humains.

        Vision anarcho-idéaliste de la société qui malheureusement ne sera pas d’actualité tant que l’espèce humaine actuelle existera.

          +1

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        • Yanka // 08.01.2021 à 07h25

          « Je rêve d’un monde dans lequel chaque individu se foute totalement des choix des autres et qu’il les respecte de manière équitable pour ce qu’ils sont vraiment : Des êtres humains. »

          Sauf que ce que vous dites, vous ne l’appliquez évidemment pas (ça se sent) aux idées. Vous écrivez comme une grande âme, mais vous détestez comme tout le monde les gens qui ne pensent pas comme vous (« ils pensent mal », « Complotistes ! » « Fachos ! »), surtout s’ils sont de droite (« De droite, donc sous-homme ».) Si je vous dis que Marraine Le Pine, Godgiven ou Allah Sarol sont des humains comme les autres, vous allez monter dans les tours et vous insurger : « Les porcs ne sont pas des humains ! »

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  • jjd // 05.01.2021 à 09h48

    Admirablement bien écrit, bien décrit même.Percutant au final..une remise en question salutaire et basique d’une certaine facilité à penser les débats sur le féminisme et LGBT..

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    • Alfred // 06.01.2021 à 17h29

      Amen (and a a women) comme on dit au congres des etats unis.

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  • roseceslamort // 05.01.2021 à 10h06

    vais quand même avoir du mal à pleurer sur une des responsables de l’assassinat mediatique de Corbyn, avec l’antisemitisme imaginaire utilisé comme arme de destruction massive à coups de milliers d’articles en boucle pendant 4 ans.

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    • ellilou // 06.01.2021 à 16h01

      Tout à fait et leur sale boulot sur Assange après avoir largement profité (dans tous les sens du terme) de son fantastique travail avec Wikileaks, leur petit changement de cap de ces dernières semaines n’absolvant rien 🙁

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  • lemoine001 // 05.01.2021 à 11h20

    J’avoue que je comprends pas bien ce que peut signifier l’expression  » glisser une ligne sur l’expérience féminine des personnes ayant un corps de femme, et la signification de cette expérience « . Il y a évidemment des choses (des expériences) qui sont spécifiques aux femmes (les personnes qui ont un corps de femmes mais pas que cela). Avoir ses règles peut être un exemple. Mais la question qui se pose est effectivement celle de la place que cela peut avoir dans un journal. A qui cela va-t-il apprendre quelque chose ? Ne faut-il pas qu’un article dans un journal ait un intérêt pour tous les lecteurs. S’il n’a d’intérêt que pour très peu de lecteurs et si en plus il ne leur apprend rien, il n’est pas utile. Il occupe de la place pour rien. C’est au rédacteur en chef de juger de cela.

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    • paul // 05.01.2021 à 13h43

      eh bien pour une fois, les « minorité » n’ont pas été mises en avant.
      Et la critique pour contestée pour cette non mise en avant d’article est mise sur le compte d’une discrimination.

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    • Nicole de Nicomaque // 06.01.2021 à 01h11

      @lemoine001

      Vous dites :  » Ne faut-il pas qu’un article dans un journal ait un intérêt pour tous les lecteurs.  »

      Si je vous lis bien, la majorité féminine qui constitue le dit « peuple » n’a pas la légitimité d’un droit de réponse argumenté, brillantissime et conséquent au vu de tous les problèmes soulevés par Madame Moore ?

      J’ai pour ma part était scotché par l’article de Madame Suzanne Moore. N’avez-vous pas vu la formidable radiographie qu’elle fait d’un demi siècle de luttes pour le droits des femmes et des minorités ? Un article certes long mais si riche si vif et si piquant !

      Comment pouvez-vous juger cet excellentissime article plein d’esprit et relatant bien d’épreuves pour exister en femme en tant que femme dans une société, avec un telle morgue paroissiale ?

      Et puis franchement, Lemoine001, pensez- vous que tous les articles écrits par des hommes débouchent à tous les coups sur  » un grand intérêt indubitablement partagé pour tous les lecteurs  » ?

      Cordialement.

        +4

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      • paul // 10.01.2021 à 00h45

        « si vous étiez persécutée par 338 collègues, que feriez-vous ? »

        jolie histoire, mais un peu abusée quand même,non ?

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  • Alfred // 05.01.2021 à 14h43

    J’ai essayé de m’intéresser. j’ai essayé de lire le plus loin possible. Mais désolé j’ai pas réussi. D’une part c’est écrit (ou traduit) en charabia; d’autre part cela semble parler de problèmes anecdotiques au regard de la marche du monde. On parle sans doutes d’une vraie souffrance mais que vaut elle de plus que toutes les autres passées sous silence dans le grand rouleau compresseur? Y a t il un caractère d’urgence particulier? Je ne comprend pas ce que cela fait ici. Certes pourquoi pas? Mais simplement pourquoi?

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    • Guise // 05.01.2021 à 15h29

      @Alfred : si vous étiez blanc dans l’Amérique esclavagiste, vous poseriez-vous aussi cette question, par rapport aux revendications des esclaves noirs pour leur liberté ?
      Voilà pourquoi les questions féministes sont importantes (l’égalité salariale, au moins), et pourquoi dire que c’est anecdotique montre que, si vous ne souffrez pas du problème, votre cas n’est pas une généralité.
      Pour rappel : 49% d’hommes dans le monde, 51% de femmes : la question du statut des femmes n’est pas une question de minorités.

      Je suis d’accord avec vous sur la forme de l’article : il mélange vie personnelle et arguments politiques, ce qui en complique la compréhension. Certaines références ne sont vraiment claires que quand on connaît un peu le débat (par exemple cette histoire de féminisme « universitaire » versus féminisme de terrain, renvoie à une opposition plus large, entre féministes blanches, riches et « protégées », qui rêvent de prostitution-choix-volontaire par exemple, et les féministes marxistes dirons-nous, plus conscientes du poids des déterminismes sociaux). Évidemment toutes les féministes universitaires ne sont pas comme ça : Christine Delphy par exemple est tout à fait sérieuse, et elle aussi demande à ce que la question trans soit posée.
      https://www.franceculture.fr/emissions/series/christine-delphy

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    • X // 05.01.2021 à 16h02

      D’accord avec vous sur le charabia. Quand je lis plus haut un commentaire disant que c’est « magnifiquement écrit »… je me dis que je dois avoir des neurone en moins… parce que franchement, je n’arrive pas à voir quel est exactement le sujet de cet article.
      J’ai compris que les trans n’étaient pas des féministes et que leurs revendications pouvaient être la source d’extrêmes violences. Bon ok, ça c’était intéressant. Que le mouvement trans pouvait cacher une forme de fondamentalisme masculiniste de gauche. Bon ça aussi, ok – je suis d’ailleurs assez d’accord.
      J’ai relevé en outre une phrase qui m’a fait bondir et que j’aurais bien aimé un peu plus détaillée : « Nous savons depuis 2017 – même avant en fait – qu’il y a eu une énorme augmentation du nombre d’adolescentes qui veulent entreprendre une transition. Se présentant au Tavistock [Institut divisé en plusieurs branches qui étudient le comportement, NdT]« 

      Mais dans l’ensemble, rien capté ( j’ai lu un peu vite, certes)

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      • ellilou // 06.01.2021 à 16h05

        J’avoue également que la lecture était…comment rester polie?….difficile et vraiment pas agréable. Le fond, la forme…je me dis également que je dois être bien bête au vu des critiques encensant cet article?!

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  • Guise // 05.01.2021 à 15h18

    Merci pour cette traduction et cette découverte.
    Le mouvement trans est en train de tuer les avancées féministes, et sa violence est véritablement inquiétante.
    Ce mouvement ressemble à une religion, parce qu’il repose sur la foi (le fameux « ressenti » des personnes trans, valable contre tout) et l’anathème : la déshumanisation des TERF, ennemies à abattre, qui sont, quelle surprise, des femmes. Taper sur un homme serait plus risqué sans doute. Non, aimer le rose et la danse ne fait pas une femme, et être un homme n’est pas aimer bricoler et le foot. « On ne naît pas femme, on le devient » (Beauvoir). Et on le devient dès le berceau, par l’action conjuguée de toute la société.
    Les femmes et les enfants sont mis en danger par cette idéologie : par exemple au Canada, un agresseur sexuel se disant « femme » a pu choisir d’être incarcéré dans une prison pour femmes, où il a donc… violé des femmes sans défense. Moins dramatique (encore que), des hommes se disant femmes peuvent s’inscrire comme « femme » lors des élections, et contourner ainsi les quotas réservés aux femmes.
    Des enfants subissent des produits bloqueurs de puberté, cobayes (et clients à vie) pour l’industrie pharmaceutique, alors qu’on sait déjà que ces bloqueurs augmentent les risques de cancer en tout genre.
    Pour ceux et celles que le sujet intéresse, ce documentaire de la BBC permet de compléter le sujet (et de nuancer le documentaire partial que nous a servi Arte, Petite fille) :
    https://www.partage-le.com/2017/12/16/8516/

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    • Brigitte // 05.01.2021 à 16h41

      Le docu-fiction « petite fille » est très perturbant et très ambigu. Présenté comme étant dans l’intérêt de l’enfant, les parents vont l’accompagner vers ce choix irréversible du changement de sexe alors qu’il n’a pas encore l’âge de raison. C’est même la pédopsychiatre, une femme d’ailleurs, qui va les guider vers ce choix. Les étapes sont déjà programmées. C’est assez vertigineux.
      Cet enfant a indéniablement envie de se comporter en fille, avec tous les clichés de la féminité que cela véhicule, la danse classique, les robes, etc…on peut se demander quelle est la réalité de ce désir?
      ll est tout à fait possible de vivre une ambivalence sexuelle dans l’homosexualité sans pour autant subir une transformation biologique.
      L’enfance n’est-elle pas prise en otage une fois de plus par les adultes pour des raisons idéologiques?

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      • Guise // 05.01.2021 à 19h34

        Le documentaire de la BBC que j’ai mis en lien plus haut donne des pistes de réponses : un enfant peut avoir envie d’être de l’autre sexe, et adopter pour cela les codes du genre visé, pour des raisons différentes (et qui le font souffrir) : par exemple un enfant éloigné physiquement de sa mère peut se sentir féminin, parce que pour lui le féminin le rapprochera de sa maman. Une petite fille qui a vu sa mère subir des violences de la part d’hommes pourra se sentir masculine, pour se protéger elle-même à l’avenir (pense-t-elle).

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      • Dominique65 // 06.01.2021 à 01h08

        J’ai connu une fille née dans un corps de garçon.
        J’en suis témoin, ça existe bien. Ce n’est pas une fabrication sociétale. On a du mal à le comprendre, puisque ce n’est pas notre expérience. Elle est maintenant dans un corps de femme et magnifique. Les chirurgie qu’elle a
        reçues sont en fait des chirurgies réparatrices mais non remboursées

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        • Brigitte // 06.01.2021 à 07h07

          Il ne s’agit pas de nier l’existence du transsexualisme mais ici c’est l’aspect sociétal dont il est question. L’aspect individuel est bien sur aussi intéressant mais reste pour l’instant mystérieux.
          De même que l’on parle d’un deuxième cerveau au niveau viscéral, terme un peu provocateur s’il en est, on peut parler inversement d’un deuxième sexe au niveau du cerveau.
          Quand vous dites « une fille dans un corps de garçon » vous dissociez le cerveau et le corps, comme si la connection était brouillée. Même si les relations entre les gonades et l’hypothalamus sont bien connues, la chimie du cerveau est complexe et recèle bien des mystères. Il n’y a donc aucun mal à imaginer un « problème » à ce niveau là.
          La bisexualité, le transsexualisme et l’hermaphrodisme sont des phénomènes naturels, partagés plus ou moins dans tout le règne vivant, de la règle à l’exception. L’hermaphrodisme chez l’humain est d’ailleurs encore tabou, contrairement au « trans » à la mode. Les deux sont parfois liés mais pas toujours.
          Il y a indéniablement un aspect sociétal dans le « trans » car le cerveau baigne dans le sociétal dès la naissance, voire même avant. Ce qui me dérange, c’est que l’on « répare » comme vous dites, le corps à coup d’hormones et de bistouri sans comprendre le rôle du cerveau. Vous parlez d’un corps de femme magnifique, soit, mais à quel prix….

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          • X // 06.01.2021 à 12h12

            Tout à fait. Et il y aurait beaucoup à dire aussi sur ces corps de femmes trans « Magnifiques »… effectivement, les trans se présentent très souvent comme « très apprêtées », avec des coiffures impeccables, des maquillages très sophistiqués, des vêtements très « féminins » et très sexys… Très sexy d’un point de vue masculin particulièrement genre et particulièrement traditionnel aussi…
            Quand on sait ce que ça coûte ( tant en termes d’argent qu’en termes d’effort) d’obtenir un tel résultat esthétique, on se dit que l’on n’est finalement pas très loin des stratégies archaïques de modelage du corps féminin, tel que les colliers de cou ou même, à l’extrême, de l’excision
            On est là , en tout cas à des années lumières des luttes féministes

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          • Dominique65 // 06.01.2021 à 13h02

            « Il ne s’agit pas de nier l’existence du transsexualisme mais ici c’est l’aspect sociétal dont il est question »
            Et c’est bien à ça que j’ai répondu, certes sommairement. J’ai connu ce petit garçon dans son environnement disons « normal ». Il est apparu très vite que c’était une fille dans un corps de garçon. c’était plutôt troublant (pour moi qui n’avait pas l’habitude de telle problématique – je n’ai pas dit problème) et ça n’avait rien à voir avec le contexte sociétal.

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        • Totote // 06.01.2021 à 10h39

          C’est compliqué, vous pouvez constater que « certains » représentants de transgenres, et ici je fais références aux parents qui adhèrent à l’association anglaise « mermaids » traine en justice un transexuel pour des raisons de désaccords politiques. Ici vous avez le témoignage du transexuel en question :
          https://uncommongroundmedia.com/miranda-yardley-transsexual-prosecuted-transgender-hate-crime/

          Il ne s’agit pas d’empêcher les transexuels de transitionner s’ils le souhaitent, mais bien de sauvegarder la catégorie femme, comme une catégorie à part de celle de « transfemme ».
          Certains transgenre réclament d’être appelés madame (pourquoi pas (!) mais si vous ne le faîtes pas, ils exigent de pouvoir vous poursuivre en justice), et de tenir des positions professionnelles réservées aux femmes : Lily Madigan est un exemple, mais il y en a d’autres.
          https://www.spiked-online.com/2017/11/22/lily-madigan-is-not-a-woman/
          Dans le sport cela pose également problème.
          https://www.washingtontimes.com/news/2019/nov/10/transgender-athletes-womens-sports-opposed-most-am/

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        • Guise // 06.01.2021 à 11h22

          Vous n’avez pas connu une fille née dans un corps de garçon. Vous avez connu un humain né avec des organes sexuels masculin, qui n’a pas été d’accord avec le genre social que la société veut lui voir suivre. Cela n’en reste pas moins un dominant social, par rapport aux femmes.
          Qu’il soit un cliché de féminité (« magnifique ») n’en fait pas une femme, parce qu’être une femme n’est pas être un cliché de genre (maquillage, talon, s’effacer, être moins payée).
          Le cas inverse le montre mieux : une femme ne peut pas devenir un homme, parce qu’une dominée ne peut pas changer de classe de genre librement. Elle finira toujours dans un bordel en cas de guerre.
          Imaginez un peu un blanc grimé en noir dans l’Amérique esclavagiste, qui dirait adorer travailler dans un champ de coton : les autres esclaves le verraient-ils comme un Noir ? Et les esclavagistes le verraient-ils comme un Noir ? Vous voyez bien les limites de la théorie trans.
          D’ailleurs je remarque que les trans ne disent jamais : « je suis une femme » sans vouloir de transformation physique pour coller aux clichés. Je ne connais aucun transhomme qui se grime en lesbienne butch (lesbienne qui s’habille selon le genre masculin, chemise de bûcheron..). Non, ils s’attachent aux clichés à chaque fois : mais une femme n’est pas un cliché genré sur pattes, c’est un humain. La théorie trans confond cliché de genres et sexe biologique.
          Un homme dans un refuge pour femmes violentées ne sera jamais vu avec le même apaisement qu’une autre femme par les victimes.

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          • X // 06.01.2021 à 13h03

            Le cas des trans hommes est à mon sens beaucoup plus intéressant que celui des trans femmes:
            D’une part, les trans hommes sont beaucoup plus rare dans les sociétés traditionnelles (alors que les cas d’Eunuques ou d’hommes habillés en femmes et traités comme tels sont légions , dans les sociétés non chrétiennes, notamment). Cela s’explique par le fait qu’il est en réalité beaucoup plus transgressif que son contraire.
            Sur le plan chirurgical, d’autres part, il pose de gros problèmes à la technologie car l’organe genital transformé n’arrive pas (pas encore ?) à fonctionner comme un organe naturel. De ce fait, il renforce ce qui est probablement le cœur anthropologique de la domination masculine : le phallus à la fois synonyme de pouvoir et du sexe masculin, s’hérite à la naissance et ne peut s’obtenir par le simple effort de la volonté. Le pouvoir d’engendrements peut se conquérir ( il est en train de l’être), mais pour le « pur » phallus, c’est autre chose…
            Le transgenrisme, d’une certaine façon fait éclater au grand jour ce point d’achoppement indépassable de la sexualité humaine (qui conditionne l’organisation des sociétés humaines depuis la préhistoire). Mais il n’aide en aucune façon à dépasser l’antagonisme, il le rend simplement visible – et personnellement, je pense qu’il le renforce.
            Le retour de bâton sera très rude.

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            • Totote // 07.01.2021 à 08h17

              Je vous rassure, la « construction » chirurgicale d’un sexe féminin est tout aussi impossible que celle d’un pénis.

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  • calal // 05.01.2021 à 15h50

    Une des question qui me vient egalement a l’esprit a la lecture de l’article est la suivante:
    -est ce que le sergent.e Yvonne Huynh qui vient de mourir au mali dans l’explosion d’une bombe gagnait la meme solde que les autres engages?
    Je pourrais elargir cette question sur les rapports entre les « trans » et l’armee mais je me contenterai d’en sourire interieurement en rappelant ce proverbe chinois « mefiez vous de ce que vous souhaitez car parfois vous risquez de l’obtenir »…

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    • Fernet Branca // 05.01.2021 à 22h17

      Ce qui est pas mal c’est que l’armée engage maintenant des personnes en l’occurrence une femme, d’origine Viet. Quand j’étais à l’armée, il y avait pas mal d’anciens harkis avec la croix de guerre des TOE à rallonge vu le nombre de palmes .Mais des d’origine Viet c’était impensable.
      Toutefois j’ai vu dans les detmiers reportages sur les opérations au Mali, que les femmes s’enfuient en voyant arriver nos soldats ou font une gueule de 100 pieds de long en les voyant.

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  • Brigitte // 05.01.2021 à 15h56

    C’est un sujet assez intéressant bien que l’article soit confus.
    Une hypothèse est que le guardian n’a pas voulu soutenir la journaliste par peur de déplaire aux sponsors américains, qui soutiennent les « trans ». Ce phénomène « trans » né aux USA et plus largement LGBTQ+ est en train d’occulter le féminisme. On en arrive à un délire du genre. Les vraies femmes sont appelées « cis » pour les distinguer des « trans »….comme en chimie organique, alors que le transsexualisme est quand même très minoritaire. Cependant, il prend une place démesurée aux USA et maintenant au RU pour deux raisons: Il est devenu le fer de lance d’une gauche radicale en panne d’idée émancipatrice et il participe à la déconstruction du biologique pour assoir la doctrine transhumanisme…. un autre « trans » plus ambitieux sur le plan économique.

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    • X // 05.01.2021 à 16h10

      Il n’y a pas que aux US et en UK. Parlez un peu aux ados de ce qu’ils pensent des trans, de l’homosexualité (sur son caractère « biologique ») etc.
      C’est un vrai basculement generationnel.

      En général ça va de pair avec les préoccupations pour le climat

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    • calal // 05.01.2021 à 17h02

      recemment dans mon quotidien regional un fait divers tragique m’a fait sourire: un.e adolescent.e « trans » de 17 ans,Fouad,s’est suicide en decembre de l’annee derniere,en pleine epidemie de coronavirus. Ce qui m’a fait sourire c’est le fait que personne n’a dit a cette personne qu’ils avaient d’autres chats a fouetter de plus important que ses problemes d’identite sexuelle en cette periode d’incertitude « epidemiologique,sociale et economique ».
      https://www.20minutes.fr/societe/2935443-20201218-lille-lyceenne-transgenre-suicidee-apres-altercation-surveillante

      « alors que le transsexualisme est quand même très minoritaire »
      a priori c’est un phenomene qui va se developper puisqu’il est « soutenu », »parraine » et qu’il semble que beaucoup de gens se laissent endoctriner par des idees « venues d’en haut »:la tele l’a dit alors c’est vrai,c’est beau,c’est bien,il faut le faire. La tele dit qu’il faut acheter une voiture diesel,j’en achete donc (ah,non,maintenant c’est electrique qu’il faut acheter). La tele dit qu’on a le droit d’etre transexuel, une partie de la jeunesse le devient…

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      • Guise // 05.01.2021 à 19h49

        Attention, la souffrance des personnes trans est réelle. C’est une vraie souffrance psychique.
        Le problème est que les labo pharmaceutiques s’appuient sur cette souffrance pour vendre des pilules à des jeunes (ou des moins jeunes), les chirurgiens voient qu’ils ont un nouveau public pour de nouvelles opérations (ablation des seins, ou au contraire construction d’une poitrine, ou modification du sexe de naissance).
        La solution a la souffrance psychique ne doit pas être de se charcuter ou prendre un traitement chimique à vie pour des enfants incapables d’y consentir avec discernement. Et la souffrance psychique des uns ne doit pas permettre de rogner sur les droits des femmes non plus.

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        Alerter
  • christian gedeon // 05.01.2021 à 17h20

    J’en ai encore les larmes aux yeux.Dans un monde en grande partie à feu et à sang,et où la situation des femmes est extraordinairement pénible,cet article est vraiment,mais alors vraiment fou! çà m’a fait beaucoup rire,mais je me demande si je n’aurais pas du pleurer. De chagrin. Devant une telle loghorrée . Je suis définitivement dépassé,probablement d’un autre âge.Obsolète.Où est l’échelle des souffrances,où est celles de ce qu’on n’ose plus appeller des valeurs? Non que j’aie le moidre mépris pour la diversité des moeurs,l’idée générale,en termes simples,étant que chacun fait ce qu’il veut de son cul. Mais quoi?! Tout serait égal à tout? la souffrance de ceux qui meurent de mille façons épouvantables,la faim,la misère,les terf et un but de Neymar?Ô tempora,ô mores!et je dirais même plus,vanité des vanités.

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    • X // 05.01.2021 à 22h08

      Non Christian, vous n’êtes pas obsolète. Vous êtes juste dissident ( dissident mais pas forcément minoritaire).
      Cette vague « trans » à laquelle nous assistons est à mon avis la confirmation de ce que disait Pierre Legendre dans les années 2000 au moment du Pacs ( et il s’était fait incendié pour cela à l’époque). Il parlait de nos sociétés occidentales comme de sociétés « post-hitlerienne » ayant prolongé le totalitarisme sur le mode festif, libéral-libertaire, caractérisées par une « débâcle normative » (qui s’apparenterait en termes psychanalytiques à la psychose). Selon lui il y avait une « la nécessité absolue de poser la norme, d’instaurer l’interdit ou le droit pour contenir le fantasme, cette voie royale qui peut aboutir au meurtre ».
      Évidemment c’est le contraire qui s’est produit. Le fantasme a été de plus en plus érigé en seule norme tolérable. Or ce qui le caractérise est la volonté de puissance. Et on s’étonne après de la violence qu’il génère

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      • Brigitte // 06.01.2021 à 08h28

        à Christian: le diable se cache parfois dans les détails.
        à X: le fantasme érigé en norme, cela commence avec Sade, poursuivi avec la psychanalyse, l’art avec le surréalisme, les années folles, mai 68, la libération sexuelle et depuis ça ne s’arrête plus, bref, à ce rythme là et avec le courant anti-spéciste qui irrigue aussi la jeunesse, on en arrivera un jour à banaliser la zoophilie et le mariage inter-espèces…attention je ne suis ni homophobe ni transphobe, j’utilise l’hyperbole.
        Il y a quelque chose à voir avec la perte du religieux et du sacré. Le corps s’est libéré du carcans religieux mais du même coup, se désacralise, devient un objet de consommation, en pièces détachées, en kit. On est passé d’un extrême à l’autre, comme s’il n’y avait pas de juste milieu. On le voit aussi avec l’islam qui pousse en sens inverse.
        Tout ces mouvements sont minoritaires mais mus par des forces telluriques, dont je persiste à penser qu’elles sont utilisées par des groupes de pouvoir à leur profit. C’est la raison pour laquelle cela vient toujours des états-unis.

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        • Christian Gedeon // 06.01.2021 à 10h22

          Chère Brigitte. Chère sophiste. Le diable est certainement plus present dans le traitement fait aux femmes dans nombre de pays, excisions,infinulation, mariage de gamines, violences « normales » que dans les discussions byzantino-kafkaiennes entre scissions de scissions entre tergiversations et autres tendances . Je dis ça…

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          • Guise // 06.01.2021 à 11h36

            Vous omettez les dominations occidentales pour vous focaliser sur les dominations exotiques : et que pensez-vous des talons (mal de dos, lenteur pour se déplacer, oignons à long terme), de l’obligation de s’effacer face aux hommes (donc de nier son humanité et le respect qu’on a pour soi), des viols et des violences diverses, du maquillage (pleins de produits toxique quotidiennement appliqués), des salaires réduits, j’en passe et des meilleures ?
            Le patriarcat n’est pas réservé à « nombre de pays », il se porte tout à fait bien en France, sans aller chercher les boucs-émissaires habituels de certaines chaînes TV.

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            • X // 06.01.2021 à 12h36

              @Guise,
              Faut pas exagérer non plus: les talons, le maquillage, vous n’êtes pas obligée de les porter. S’effacer devant un homme non plus.
              La question salariale, c’est différent; néanmoins on peut être « moins riche» mais pas moins libre pour autant.

              La vraie difficulté se situe au niveau de la « compétition » sexuelle. Les femmes qui ne se conforment pas aux standards du désir masculin (talons, maquillage, douceur, etc) risquent de rester célibataire, voir de se sentir frustrées sexuellement. Et les nouveaux standards de la rencontre (Tinder, etc.) aggravent encore le risque.
              Et en ce sens, les nouvelles dénomination dites « non-binaire » aggravent aussi cette situation en ce sens qu’elle tendent à « naturaliser », à « biologiser » les identités de genre et à stéréotyper les apparences. Plus que jamais les femmes se voient assigner à « lisser » leur apparences pour rentrer dans des cases pre-definies (voir à ce niveau le « délire » du site « ok Cupid »
              Pour les hommes, il n’y a moins ce risque, car de toute façon, la virilité étant un « idéal-type » que personne n’incarne vraiment, mais dont on ne peut que se rapprocher… les trans hommes seront toujours très très loin derrière les « vrais » hommes naturellement hommes…

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            • Guise // 06.01.2021 à 13h53

              @X Malheureusement, je n’exagère pas, il faut écouter les femmes et lire les études menées sur ces questions si vous ne me croyez pas. Si une femme ne se plie pas aux rôles genrés, elle sera sanctionnée socialement : moins d’opportunité sur le plan amical et professionnel, ce qui aura des répercussions ensuite sur sa vie amoureuse.
              Il y a des études là-dessus : une femme qui « sort de son genre » sera mal vue. Les femmes n’ont pas la liberté de s’extirper de leur genre, sauf à subir une sanction sociale forte, des discriminations diverses.

              Mais d’accord avec vous sur l’idée que la théorie trans « naturalise » les stéréotypes de genre. Donc les renforce.

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            • X // 06.01.2021 à 14h50

              La bioligisation est à mon avis très dangereuse. Dangereuse pour la liberté des femmes et dangereuse pour la liberté sexuelle.
              Beaucoup de vidéos circulent sur internet (relayées par les adolescents, notamment) où de doctes blogueurs vous expliquent que « les études scientifiques ont maintenant démontré « , que l’homosexualité, c’était «  naturel », biologique donc… et que voilà, youpi, vous les jeunes, grâce à cette connaissance -là , vous allez éclairer le monde, le rendre meilleur… empêcher que de malheureux homosexuels-nés ne soient persécutés. Et même chose pour les transgenre…Ah! mais alors?.. si les trans-genres doivent changer de sexe à cause de leur biologie mais que en parallèle il y a aussi des homosexuels-nés… qu’est-ce qu’on considère comme naturel ? La sexualité homosexuelle ou le fait que certains soient homosexuels parce qu’ils sont des transgenre contrariés ? Ou quoi?
              Ne va-t-on pas finir par donner raison à l’Iran qui favorise le changement de sexe en cas d’homosexualité avérée?.

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            • Guise // 06.01.2021 à 15h25

              @X Vous mettez le doigt sur quelque chose : le transgenrisme est une idéologie homophobe, quand on creuse un peu.

              Car une partie des hommes qui se disent femmes veulent avoir accès au corps d’une catégorie de femmes : les lesbiennes (en tant que homme-hétéro devenu femme-lesbienne). Et les lesbiennes qui refusent d’entrer en relation avec des hommes transidentifiés femmes sont désignées comme TERF et transphobes, sous prétexte qu’une femme trans (un homme, donc) serait une femme comme une autre. J’ai déjà vu ça sur twitter. Des agressions verbales homophobes sous prétexte de transphobie.

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            • christian gedeon // 06.01.2021 à 15h27

              Polémique inutile,la réalité est là pour nous le rappeller.Mais vous avez raison sur au moins deux pôints. J’aime les femmes bien maquillées,et en talon hauts,c’est le pied. je suis donc,sur ces points et selon votre définition,un affreux dominateur occidental patriarcal. Une abomination. Sérieusement vous comparez excision et talons hauts?j’ai du mal à y croire.

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            • Guise // 06.01.2021 à 18h16

              @christian gedeon Je vous conseille la lecture de Women hating, d’Andréa Dworkin (non traduit).
              Petite citation (traduction personnelle) : « La douleur est une partie essentielle du processus de toilettage (des femmes), et ce n’est pas un hasard. S’épiler les sourcils, se raser sous les bras, porter une gaine, apprendre à marcher avec des talons hauts, se faire arranger le nez, se lisser ou se friser les cheveux, tout cela fait mal. Le douleur, bien sûr, donne une leçon importante : aucun prix n’est trop éleé, aucun procédé n’est trop répugnant, aucune opération trop douloureuse pour la femme qui serait belle. (…) la tolérance à la douleur…sert à préparer les femmes à une vie de procréation, d’abnégation, pour le plaisir du mari. L’expérience adolescente de la « douleur d’être une femme » jette la psyché féminine dans un moule masochiste et force l’adolescente à se conformer à une image de soi qui se fonde sur la mutilation du corps, la douleur heureusement subie et la mobilité physique restreinte. Elle crée les personnalités masochiste que l’on trouve généralement chez les femmes adultes : serviles, matérialistes (puisque toute valeur est accordée au corps et à son ornement), intellectuellement restreintes, créativement appauvries. Elle oblige les femmes a être un sexe moins performant, plus faible, aussi sous-développé qu’une nation arriérée. »

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            • X // 06.01.2021 à 22h49

              @Guise,
              Il ne faut pas voir les talons haute uniquement sous l’angle de la souffrance. Le talon haut est relativement récent dans l’histoire de la mode et coïncide avec le raccourcissement des jupes ( à l’époque de Louis XIV, Les hommes portaient aussi des talons hauts pour se grandir). Le talon haut peut aussi être une image de la puissance de la femme qui porte à ses pieds un substitut phallique. L’aspect pointu de certains talons peuvent aussi être quelque chose qui rappelle les épées ou les couteaux ( et donc une image de la domination de femme sur l’homme – certains hommes paraît-il, aimeraient les talons car cela leur rappellerait ce qui pour eux est l’image de la puissance)
              Le maquillage est aussi quelque chose d’ambigu. Dans les milieux conservateurs où la femme est dominée, elle se doit d’être discrète et donc surtout pas maquillée. Au XVII-XVIIIe, les hommes étaient d’ailleurs tout autant maquillés que les femmes.

              Le masochisme féminin n’est à mon avis pas lié à des facteurs conjoncturels comme l’habillement. Il a à voir à des choses beaucoup plus profondes relatives à la réalité du rapport sexuel entre hommes et femmes.

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            • X // 06.01.2021 à 22h59

              @Guise, il faut aussi souligner que l’école de la virilité est aussi une école de la souffrance. Le confort que l’on accorde aux filles (avoir chaud, pouvoir se laver, dormir suffisamment, etc.) est (était) souvent dénié aux garçons pour les endurcir (et les préparer à la dure vie d’un “cochon de tranchée” à la guerre, par exemple ). Tout est très complexe. Les choses sont rarement blanches ou noires.

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            • Guise // 07.01.2021 à 14h49

              @X (réponse aux deux messages du 07.01.2021 à 12h03, plus bas) : Le problème de votre raisonnement est que vous voulez absolument isoler le port des talons hauts du reste des violences, qu’on peut appeler oppressions, que subissent les femmes.
              Les femmes occidentales ne subissent pas que le port des talons hauts, c’est un élément parmi d’autres de leur oppression.

              En revanche je refuse l’adjectif manichéen. Diriez-vous aux ouvriers opposés à la fermeture de leur usine pour délocalisation que leur point de vue est manichéen, qu’il manque de nuance, et que tout n’est pas noir ou blanc, et qu’il faut aussi penser au patron et à ses finances ? Non, je l’espère.
              Bien sûr que tous les esclavages noirs n’étaient pas traités exactement de la même manière par leurs propriétaires blancs. Cela n’enlève rien au fait que leur oppression présentait des points communs, et la même nature, au fond. Il en est de même pour les femmes sous le régime du patriarcat.

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          • Guise // 06.01.2021 à 23h35

            @X Le confort que l’on accorderait aux filles est un mythe. Les filles sont moins bien traitées que les hommes, partout ou presque. Les études ont montré que les parents répondaient plus vite aux cris des bébés masculins, dans nombre de pays les filles sont nourries après les hommes et se développent physiquement moins bien, elles sont aussi plus analphabètes car leur éducation est jugée secondaire, elles sont mariées plus jeunes, et dans certains endroits elles ne naissent jamais car avortées dès le ventre de leur mère.

            Les hommes ne vivent pas protégés de toute violence, qui le nie ? mais on ne leur apprend pas que leur meilleure défense face à la violence est la passivité. Les conséquences sont faciles à tirer : un humain passif sera plus facilement exploité et violenté qu’un humain à qui la société a appris à se battre.

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            • Guise // 07.01.2021 à 00h16

              @X Louis XIV ne mettait pas des talons pour plaire aux femmes, mais bien pour montrer aux autres hommes (les seuls dont l’avis compte) sa supériorité.
              Et surtout, votre théorie ne permet pas d’expliquer les autres outils limitant les mouvements des femmes, comme la coutume des pieds bandés, qui était bien réservée aux femmes. Ou pour notre société, le corset (qui revient de nos jours, sous la forme des « gaines amincissantes »). Les talons actuels répondent à la même logique : marquer socialement la faiblesse des femmes, leur soumission à l’idéologie patriarcale dominante.

              Pour ce qui est de la sexualité, vous naturalisez le masochisme (« réalité du rapport sexuel »). Le problème de cette théorie est que toutes les femmes ne sont pas masochistes. Ensuite, le masochisme est une construction sociale, et pas une donnée naturelle : dans une société égalitaire, la sexualité prendrait-elle une forme violente ? Question rhétorique. Les comportements sexuels sont influencés par les rapports sociaux.

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            • X // 07.01.2021 à 12h03

              @Guise, je ne crois pas que je « naturalise » le masochisme féminin en écrivant ce que j’ai écrit plus haut.
              Le fait qu’il (le masochisme) puisse découler de l’expérience du rapport sexuel ( et surtout du spectacle de la sexualité des autres espèces, mammifères notamment ) n’est pas dire que les femmes doivent se complaire dans un masochisme qui correspondrait à leur « nature ». L’être humain est un être de culture, capable de faire évoluer sa condition grâce à la puissance de son esprit. Le masochisme féminin n’est pas une fatalité . Et je pense pour ma part qu’une société parfaitement égalitaire pourrait effectivement transformer cet « atavisme «  ( mais on en est loin, et pire, j’ai plutôt l’impression qu’on ne va pas vraiment dans ce sens).
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            • X // 07.01.2021 à 12h03

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              Pour autant, je ne suis pas d’accord avec l’équivalence que vous faites entre toutes les cultures sur le plan de la condition féminine. L’excision n’est pas l’équivalent du port de talons hauts. C’est même extrêmement grave et dangereux de laisser passer cette idée car cela contribue à réduire à néant tous les efforts pour lutter contre l’excision ( car les gens qui la pratiquent vont rejeter toute critique à ce niveau en disant « commencez par lutter contre le port de talons haut avant de nous reprocher nos coutumes»).
              Je suis également contre votre approche car je la trouve manichéenne : vous mettez d’un côté les femmes, éternelles victimes empêchées de s’épanouir et de l’autre les hommes oppresseurs à la recherche perpétuelle de leur unique jouissance. Ça pour le coup, c’est une « naturalisation » de la condition féminine. En réalité, la condition féminine dépend beaucoup de l’époque, de la culture, de la classe sociale. Et surtout, c’est parfois très inconfortable de devoir assumer le rôle du dominant (dans un système hiérarchisé qui s’impose à vous et que vous n’avez pas choisi ); cela peut générer beaucoup de souffrance . Le dominant est d’ailleurs parfois aussi dans une attitude mentale masochiste ( Sacher-Masosch etait un homme…)

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          • Brigitte // 07.01.2021 à 08h08

            Cher Christian, oui bien sur dans un sens vous avez raison, il y a pire. Mais nous ne vivons pas en Afrique ni au Moyen-Orient et les violences « normales ?? » existent aussi chez nous. Je ne vais pas citer les statistiques ni faire un long discours, vous n’aimez pas trop les débats d’idées semble t-il…
            Bref, ce que pointe ce papier, assez subtilement, c’est le retour de la « lutte des sexes » là où on ne l’attendait pas.
            Voyez-vous cher monsieur, il y a plusieurs façons de s’approprier le corps des femmes…..

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          • Grd-mère Michelle // 07.01.2021 à 11h20

            Oui, en effet, « Il faut souffrir pour être belle » (dicton populaire).
            Mais la question de l’aspect physique ne concerne pas que les femmes, c’est une valeur « marchande » qui révèle le dévergondage généralisé, la superficialité et la manipulation à grande échelle des mentalités.
            Et c’est sans doute ce qui pousse les « inverti-e-s » à des extrémités (très couteuses) dont ils/elles pourraient très bien se passer pour s’épanouir et se réaliser selon leurs envies et capacités…
            Il faut aussi considérer la question de « l’identité », cette manie de « classer » les gens dans des catégories pour mieux les contrôler, les diviser, les enfermer dans des rôles « utiles » à la société.

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  • Dark shamrock // 06.01.2021 à 07h24

    Désolée de le dire mais la très mauvaise qualité de la traduction m’a empêché d’aller jusqu’au bout…

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    • Ben // 06.01.2021 à 09h28

      Si vous jugez une traduction, c’est que vous savez lire l’original, alors faites le.

      Sinon vous pouvez aider les traducteurs bénévoles ^^

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      • Alfred // 06.01.2021 à 09h50

        Puisque vous le prenez pour vous mème, êtes vous capable de dire ce qui a présidé à la sélection de cet article là. Je m’interroge car c’est effectivement un véritable effort de la part des crises mai je ne comprends pas comment un texte très mauvais selon moi sur la forme et anecdotique sur le fond a pu passer sur le « dessus de la pile ». Vraie question et vraie curiosité.

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      • Nicole de Nicomaque // 06.01.2021 à 19h52

        Personnellement, j’ai beaucoup apprécié la traduction et je félicite celles et ceux qui l’ont fait comme pour les autres articles sur le blog de M.Berruyer. Pour celui-ci cela a dû être difficile et pourtant l’humour, l’esprit, l’ironie sont conservés.

        Chapeau !

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  • METZGER // 06.01.2021 à 19h12

    Moore n’est pas Assange. Loin s’en faut. Mais le nombrilisme LBGT centré, confusément ou stratégiquement provocateur fournit un échange animé autour de la souffrance des trans et des petits chiens.

    La passion qui entoure l’activisme acharné des minorités sexuelles autour de la somme de micro-phénomènes et petites misères personnelles élevées au rang de priorité internationale ne cesse de m’étonner.

    Pourquoi Suzanne claque la porte du Gardian ?
    Eh ben, je m’en fout.

    Pourquoi se faire l’écho des problèmes d’une ( femme ?) à l’égo surdimensionné, journaliste, qui a les moyens de s’étaler, et qui ne s’en prive pas, aux remugles de discrimination sexiste ?

    Et tout le monde y va de son petit couplet larmoyant. Comme c’est attendrissant…

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    • Nicole de Nicomaque // 06.01.2021 à 20h01

      @Metzger

      Visiblement, vous n’avez vu dans cet article que des micro-phénomènes tandis qu’à travers le propre témoignage vécu de Madame Moore, c’est toute l’histoire culturelle et politique britannique de trois décennies qui y est radiographiée. Loin d’une pensée binaire, précisément, l’auteure ouvre une brèche psychique et sensible pour dépasser toutes une gamme d’ornières idéologiques présentes et passées.

      A proprement parler, elle signale ici son propre  » Brexit intérieur « .

      Avec l’ironie toute britannique en prime. Oui, c’est stylé et savoureux.

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  • Grd-mère Michelle // 06.01.2021 à 19h42

    Le principal reproche que je ferai à ce témoignage, c’est qu’il se situe dans la société britannique, et que je ne peux donc pas bien le comprendre, ni y répondre, ne connaissant pas suffisamment son contexte(social, politique et journalistique).
    N’existe-t-il pas, sur le même sujet, l’un ou l’autre article en français?

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    • Brigitte // 07.01.2021 à 07h40

      Bientôt grand-mère Michelle, ne soyez pas si pressée….ça arrive toujours des USA , transite par l’Angleterre et débarque ensuite sur le continent. Le site Les Crises, à l’insu de son plein gré, sert de passeur, ou de vigie, c’est selon. Il est important de savoir ce qui va arriver avant même de le côtoyer de près. Et là, c’est une lame de fond.

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      • calal // 07.01.2021 à 07h56

        « Et là, c’est une lame de fond. »
        pas si sur que cela. Aux us,les masculinistes « red pill » ont deja popularisé la notion de « simp » (homme pret a toutes les concessions dans l’espoir de plaire a une femme) , »white knight » (homme qui veut intervient pour « aider » une femme dans l’espoir que cela lui donnera des bons points et l’aidera a la conquerir) et ont redonne un but a de nombreux hommes desorientes par les evolutions societales (produire et s’ameliorer pour soi plutot que pour partager avec une femme et des enfants).

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        • Brigitte // 07.01.2021 à 08h25

          Bref….un homme, peu importe la couleur de la pilule. Je comprends qu’elle soit un peu amère pour certains. Quelle dinguerie cette culture américaine. Ils passent leur temps à détruire et réinventer la roue….Ils font la même chose avec l’écologie.

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        • X // 07.01.2021 à 12h29

          Vous avez raison de rappeler qu’il n’y a pas que les femmes qui soient « empêtrées » dans leur désir (besoin ?) de plaire aux hommes. Les hommes ont également besoin de plaire aux femmes. (À part les homosexuels)
          C’est le principe même de la reproduction sexuée. Est-ce que c’est cela qu’on rêverait d’abolir, au final, avec toutes ces polémiques ?

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      • Guise // 07.01.2021 à 15h02

        Ce n’est pas au Canada que le mouvement trans s’est développé d’abord ? Il me semblait l’avoir lu mais je ne retrouve pas la source.

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  • Eugeniegrandet // 07.01.2021 à 08h39

    Rarement lu sur un sujet un peu « hors norme » autant d’échanges et commentaires respectueux, documentés et responsables.
    Ça me change des polémiques stériles, vindictes voire insultes hélas beaucoup plus fréquentes.
    Merci à tous (je ne suis pas personnellement concernée par le sujet trans ! )

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  • METZGER // 07.01.2021 à 12h32

    Il y a un côté jouissif à la complaisance chouineuse du pathos : « Pourquoi ne peut-on pas être une jeune lesbienne butch » Voilà bien le luxe de cette société hors sol. Le suicide des agriculteurs, la destruction des pères par un système judiciaire inféodé à une idéologie discriminatoire a de bien plus lourdes conséquences sociologiques et humaines. Toutes ces expressions anglo-saxonnes destinées à catégoriser les variantes de groupes à insulter sont le résultat des groupements par affinités provoqués par les réseaux sociaux. Trump ne procède pas autrement.

    La politique est une course au pouvoir. Une salle de rédaction n’est qu’un panier de crabes. Les clivages sur les questions sexuelles ne sont qu’un prétexte. Mme Moore semble le découvrir à un âge bien avancé. Naïveté ou stupidité ? Cette pauvre femme aux goûts douteux a perdu son temps. Quant à lire trois décennies de culture anglaise dans ces vagissements, il y a un abîme ! La presse de caniveau ne peut se plaindre d’être insultée car ils ont mis eux-même le débat à ce niveau.

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    • Guise // 07.01.2021 à 15h29

      @Metzger : vous parlez des pères, des agriculteurs, mais que vous ne dites rien des mères célibataires qui s’occupent seules des enfants après une séparation, et qui sont, plus souvent que les pères, appauvries.
      Insee (https://www.insee.fr/fr/statistiques/1285832)  » En Languedoc-Roussillon comme au niveau national, être parent et vivre seul avec au moins un enfant de moins de 18 ans est une situation de plus en plus fréquente. Comparés aux parents d’enfants mineurs vivant en couple, les monoparents, dont la plupart sont des femmes, constituent la seule source potentielle de revenus du ménage et se portent de fait plus sur le marché du travail. Mais, les monoparents sont deux fois plus touchés par le chômage et sont plus employés à temps partiel. Aussi, et en dépit des prestations qui leur sont dédiées, le niveau de vie médian de ces familles est nettement plus faible que celui des autres familles, traditionnelles ou recomposées. Près de quatre familles monoparentales sur dix vivent en dessous du seuil de pauvreté ».
      Le système judiciaire: il n’est pas responsable du fait que les pères ne demandent pas la garde des enfants. Les parents sont souvent d’accord pour une résidence chez la mère (71%)
      10% de cas où les parents ne sont pas d’accord, là c’est du 60-30. http://www.justice.gouv.fr/art_pix/1_rapportresidence_11_2013.pdf
      À mettre aussi en rapport avec le fait que certains hommes violents utilisent les enfants comme prétexte pour continuer à maintenir un lien avec la mère après séparation.

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  • METZGER // 08.01.2021 à 14h24

    @Guise ( je crois que l’on dépasse ici le cadre, mais doit-on laisser une imposture sociétale perdurer ? )
    Rapport du HCF sur les Ruptures Familiales, ( engagées à 85% par les femmes ) 350 000 couples dont 50% avec enfants mineurs se séparent chaque année. Le nombre moyen d’enfants mineurs par couple séparé est de 1,7. Donc 300 000 enfants de plus chaque année impliqués Selon l’INSEE 7 millions d’enfants mineurs subiront la séparation de leurs parents. L’INED a aussi fait le constat que 20% des enfants de la séparation finissent par ne plus du tout voir leurs pères 40% si l’on ajoute «rarement» : soit 2,5 millions.
    Enfin, si l’on se place du côté des 25 millions d’hommes dont 86 % selon l’INSEE a un jour ou l’autre des enfants), c’est donc la quasi-totalité de la population qui est exposée (pères + entourage paternel (2 grand parents, soeurs ou compagnes ): 25x 0,86×3= 65 millions ). Les femmes ne sont jamais condamnés pour non présentation. Les moyens de rétorsion/chantage contre les pères sont nombreux.
    Le ministère de la justice pond régulièrement des statistiques tronquées pour faire pleurer sur le sort des femmes.( c’est une question d’idéologie manichéenne : d’un côté la victime de l’autre le mal )
    Les hommes qui répondent à cette violence par de la violence sont des « forcenés ».
    85% de la population répond dans divers sondages que les pères sont désavantagés par les juges en matière de garde d’enfants : un déni d’humanité organisé par les magistrats dont les conséquences sociologiques se feront sentir encore pendant des générations…
    Les pères divorcés savent…

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    • Guise // 09.01.2021 à 18h46

      Je n’y peux rien si les pères ne demandent pas la garde la plupart du temps.

      Et que pensez-vous des études qui montrent que les femmes voient leur appauvrissement organisé par les professionnels du droit, au profit des hommes, en cas de séparation ou de succession ?
      https://www.contretemps.eu/genre-capital-bessiere-gollac/

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  • Grd-mère Michelle // 08.01.2021 à 15h53

    Le vrai problème, c’est l’impréparation à la parentalité.
    Alors que, dans le domaine professionnel, il est convenu de préparer chaque adolescent-e à sa future fonction(qu’elle soit librement choisie ou imposée, tenant compte des discriminations, de classe ou/et de genre, persistantes dans ce domaine), le mariage demeure LE moyen ordinaire de contribuer à la démographie de son pays (et de perpétuer les relations dominant-e-s/dominé-e-s par le truchement de « l’héritage », matériel et culturel, qui consolide des dynasties opprimantes).
    Le désir (de mettre au monde et/ou « d’élever ») d’enfant (aussi bien des hommes comme des femmes, comme des autres genres intermédiaires) devrait être examiné sous tous ses angles par une personne intéressée avant qu’une décision soit prise à ce sujet, car le destin(de bonheur ou de malheur- « heur » signifiant « chance ») d’un bébé, son équilibre/sa santé physique et mentale dépendra évidemment de l’attitude plus ou moins responsable de ses parents.
    Les multiples moyens de contraception modernes permettent, depuis plusieurs décennies déjà, d’envisager un autre type de contrat qui lierait des gens (2parents et tuteurs/tutrices qui s’engageraient à les remplacer en cas de disparition) dans ce projet de parentalité, un des plus nobles et humanistes qui soient, tout en leur permettant de s’épanouir en même temps dans d’autres domaines, grâce à la responsabilité partagée.

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  • Grd-mère Michelle // 08.01.2021 à 16h03

    Suite
    Car nous savons tou-te-s que le mariage s’est révélé, dans un immense pourcentage, être un échec à la mesure des espérances/illusions qu’on y a placées (que cet échec soit consigné dans des statistiques ou pas).
    Alors que nous bénéficions d’avancées scientifiques considérables (qui osent déboucher sur des expériences monstrueuses, inhumaines), nous continuons de fonctionner « à l’instinct » dans le domaine de la procréation…
    Encore une fois, l’enseignement ne remplit pas son rôle.
    À noter que mon correcteur automatique ne connait pas le mot « parentalité ».
    Significatif, non?

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  • Dissonance // 08.01.2021 à 23h28

    A quel point cette traduction a-t-elle été correctement faite? Personne ne le saura jamais parce que personne ne vérifiera jamais. Et on ira encore moins chercher les sources contradictoires comme « celle ci ». Et quand bien même, peu importe, l’attention sur un article ne dépasse jamais 48h quoi qu’il arrive.

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  • METZGER // 09.01.2021 à 10h51

    @Grd-mère Michelle
    Le désir de maternité, ainsi que le désir de paternité me semblent légitimes. Les rôles différents des parents ne peuvent se fondre dans une notion commune de parentalité, c’est une des grandes avancées de l’ontologie moderne. ( ce qui contrarie à juste titre les mouvements LGBT )

    S’il est vrai que l’éducation ne prépare ni au mariage, ni à avoir des enfants, c’est l’inégalité de traitement des pères et des mères dans les séparations par un système judiciaire discriminatoire sexuel systématique, ( identifié comme idéologie raciste ), dont les effets massiques ne peuvent plus raisonnablement être cachés.

    Le vrai problème est bien l’impunité des magistrats français qui doivent être dénoncés dans leurs pratiques habituelles.

    Coupables jamais responsables.

    Le ministère de la justice s’oppose à toute évaluation des décisions judiciaires par un organisme indépendant, et opacifie toute statistique sur ce sujet depuis les années 90…

    En quoi le boucher ou le médecin est-il empêché de travailler alors qu’il est responsable civilement et pénalement ?
    Ils devraient rendre des comptes devant des jury populaires présidés par un magistrat consulaire en cas d’acte ou arrêt discriminatoire. Le recours à la CEDH est dilatoire, les enfants ont le temps de devenir adultes avant que les délais d’Appel soient épuisés.

    Un immense gâchis sociétal organisé par des liquidateurs idéologiques champions d’autosatisfaction.

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    • Grd-mère Michelle // 09.01.2021 à 13h00

      « Les rôles différents des parents… » Pouvez-vous développer?
      La vie n’est pas un jeu de rôles, quoi que veuille nous faire croire « la société » obsédée de catégoriser les gens pour mieux organiser et réaliser ses projets dans des « systèmes » politiques et/ou économiques qui tendent à exclure ou contraindre/effacer les différences et les particularités. Plutôt que de définir des rôles, il s’agirait surtout de cerner (et d’expliquer aux futurs éventuels parents) ce dont un bébé a forcément besoin pour grandir et s’épanouir afin de devenir lui/elle-même un-e adulte responsable(de soi-même et de petits enfants), capable de se trouver une place satisfaisante et contributive dans la société.
      Dans la relative paix que les européens connaissent depuis 75ans, les gens ont pu prendre le temps de s’interroger sur les erreurs/les fautes traditionnelles faites au cours des siècles dans des sociétés essentiellement organisées, dirigées par des hommes, qui ont produit malheureusement beaucoup de désastres: des injustices cruelles, de la violence et des guerres à répétition(sans parler de la pollution épouvantable de notre biotope).
      Ne connaissez-vous pas le phénomène « moderne » des couples où la femme travaille(assume les rentrées financières) et où l’homme s’occupe du foyer et des enfants?
      Tout est affaire de caractère, de tempérament, et non de genre sexuel…

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    • Grd-mère Michelle // 09.01.2021 à 13h15

      J’ajouterai que je suis d’accord avec vous sur les erreurs de la justice(qui devrait être remplacée, dans ces cas, par des équipes de médiation).

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  • METZGER // 10.01.2021 à 10h34

    La médiation existe. C’est un outil de plus dans l’arsenal d’élimination des pères mais présenté hypocritement comme un mode de règlement des conflits. Le prolégomène de ces conflits réside dans l’impunité des mères dans leur pervers chantage à l’enfant lors des séparations.

    Si la vie n’est pas un jeux de rôle, le bombardement des hormones que subit le fœtus nous fait naître homme ou femme : l’accepter ou le refuser est un autre problème. Et il me semble abusif de confondre le rôle légitime du père au foyer avec sa façon très différente d’une mère, de bâtir une relation avec l’enfant et c’est bien cette différence qui enrichit l’enfant.
    Mais il y a une telle volonté de faire porter la faute sur l’homme : blabla sur les siècles passés, même discours pour l’esclavagisme, le colonialisme. Allez-y, à ce rythme vous pouvez peut-être demander que le petits enfants des nazis soient punis ?
    Le phénomène moderne est que l’homme travaille, s’occupe de ses enfants, fait le ménage, bricole et ne geint pas sur sa condition. C’est en tout cas ma pratique. Et je ne comprends pas pourquoi je dois être un citoyen de seconde zone devant une magistrate, sans droit, méprisé, honni, avili, déclassé, à cause de mon genre sexuel.

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    • Grd-mère Michelle // 11.01.2021 à 18h04

      Ce que vous décrivez (et qui peut s’appliquer autant à des mères qu’à des pères), c’est le phénomène moderne de la famille mono-parentale.
      Vous semblez particulièrement touché par une situation personnelle injuste, et vous avez bien raison de dénoncer cette injustice.
      Le nœud du problème réside dans vos mots « lors des séparations »: alors qu’il est devenu évident qu’un couple ne peut « tenir » à tout prix, en dépit des vagues espoirs que 2individus y investissent et de traditions cruelles heureusement révoquées, rien n’est prévu pour prévenir les souffrances des enfants à venir, qui auront besoin, sous de multiples formes, pendant au moins 18ans, de l’amour de leur père et de leur mère (biologiques ou pas) pour s’épanouir et devenir à leur tour des adultes responsables, que leurs parents continuent ou pas de s’entendre pour vivre et les élever ensemble…
      Je n’ai pas parlé de poser des questions aux bébés! (comment lisez-vous?!)

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  • METZGER // 10.01.2021 à 12h07

    Et il y a longtemps que je ne réponds plus à l’imposture banale : « si les pères n’ont pas les enfants c’est parce qu’ils ne les demandent pas » . C’est le même problème que le viol il y a 40 ans :  » elle avait une jupe trop courte »
    Ils savent que s’ils demandent, ils seront victimes du chantage au droit de visite saboté et toutes sortes d’accusations disqualifiantes. Les avocats les dissuadent donc logiquement.
    Il n’y a pas « d’erreur » de la « justice ». Juste un vaste système discriminatoire à casser du père, parfaitement huilé.
    Quant à accuser le paternalisme de tous les maux, c’est l’histoire vue par le gros bout de la lorgnette.
    Les « droits à » des minorités sexuelles ressemblent de plus en plus à un terrorisme qui dépasse le verbe, cerner les besoins d’un bébé en lui posant des questions dont il n’a pas la réponse est un abus de faiblesse. Laissez son père et sa mère s’en charger. J’ai la faiblesse de croire que la diversité des sexes parentaux sont une manière enrichissante d’élever un enfant, sans aucune phobie pour d’autres manières de voir.
    Comme quelques millions, je ne réclame pas autre chose que l’égalité de traitement devant la loi et la parentalité.

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    • Guise // 10.01.2021 à 16h10

      Vos impressions sur la situation valent plus que les études de l’Insee (« imposture banale ») ?
      L’Insee participerait donc à un complot contre les hommes ? Alors que notre société est organisée patriarcalement ?
      Pourquoi, si les pères sont opprimés par les juges (votre idée si j’ai bien compris), ceux-ci ne se font-ils pas entendre par les politiques ? L’assemblée nationale est constituée d’hommes à 80% depuis des décennies, et le gouvernement est aussi constitué d’hommes en majorité, et notamment sur les postes essentiels intérieur, défense, finances. Si le problème était réel, ne pensez-vous pas que tous ces hommes, qui sont au pouvoir, l’auraient réglé ?
      Après un passage confus qui parle de l’éducation parentale, vous revenez à la question de la parentalité, en demandant l’égalité de traitement devant la loi et la parentalité. Donc demandez-vous aussi à ce que des moyens soient débloqués pour que les pères payent les pensions alimentaires qu’ils ne payent pas, en grande majorité, abandonnant leur progéniture ? Si la justice vous soucie.
      Si vous voulez défendre l’égalité de traitement devant la loi, que dites-vous du lien que j’ai mis plus haut ?
      L’étude qui montre que les femmes voient leur appauvrissement organisé par les professionnels du droit, au profit des hommes, en cas de séparation ou de succession ?
      https://www.contretemps.eu/genre-capital-bessiere-gollac/

      L’égalité de traitement doit-être réalisée, là-dessus nous sommes d’accord.

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  • METZGER // 11.01.2021 à 03h53

    Les statistiques affichées ne démontrent pas autre chose que ce dont se font l’écho les nombreuses associations paternelles, moquées, rabaissées à un masculinisme de façade. Société patriarcale : je pense que vous devez parler d’un pays du Golfe persique ? Les hommes politiques sont plus sensibles à l’agit-prop féministe, autrement vigoureuse.
    Allez sur le site de la CAF et vous verrez les moyens mis en œuvre pour le paiement des pensions alimentaires ( autre légende urbaine à la Thenardier, comme les pères qui abandonnent qui sont des exceptions élevés en généralités …)
    Depuis le film de Nicole Garcia « un week-end sur deux » où la problématique du parent majoritairement exclu est simplement renversé, la doxa est à sens unique et les contre-vérités sont légion.
    Il n’est pas question de nier ni l’appauvrissement des femmes, ni les violences dont elles sont l’objet.
    Là aussi, on a cassé le thermomètre statistique afin d’en cacher les causes culturelles. ( pardon d’être aussi elliptique ici que sur l’éducation parentale, le dictionnaire des phobies et le reductio ad hitlerum font rage… )
    Navré d’être caricatural, il faudrait un article entier pour démonter tous les ressorts de l’écrasante idéologie dominante.
    Et encore une fois, j’ai le sentiment que ce n’est pas le sujet principal, qui semble porter sur le sort des minorités sexuelles. Là, comme ailleurs, il serait souhaitable d’arriver à l’égalité de traitement.
    Cela ne reste, hélas, qu’une déclaration de principe.

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    • Guise // 11.01.2021 à 15h29

      @Metzger Le patriarcat est plus marqué dans certains pays. Cela ne le rend pas plus acceptable en France.
      Je ne vais pas vous faire le tableau de la situation française, elle est connue et les données sont sur internet : le pouvoir est majoritairement masculin, la richesse est majoritairement détenue par les hommes, les travailleurs pauvres sont majoritairement féminins. Qu’est-ce qui pourrait vous faire comprendre que le système occidental est un patriarcat, si ces faits là ne vous suffisent pas ?

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  • METZGER // 13.01.2021 à 04h07

    Si le fait de constater qu’hormis Marie Curie, la plupart des inventions, des techniques, des avancées scientifiques, sont le fait des hommes constitue le patriarcat, je partage votre avis.
    Si le fait de constater qu’une majorité de femmes décrochent les diplômes universitaires dans la plupart des domaines, qu’une politique des quotas vise à remplacer la compétence par le sexe, je serais plus mesuré.
    En fait, la posture a remplacé l’observation des statistiques, des faits, des chiffres qui démentent formellement une doxa dépassée, un dogme, sorte de prêt à porter intellectuel qui est la base de l’humanisme bobo actuel.
    Le même problème se pose en économie, et sur la gestion et le futur de l’énergie et les mantras écologiques des anti-nucléaires. Pour mettre à plat ce système, il faudrait d’abord admettre pouvoir avoir tort, et parler de façon dépassionnée. C’est probablement trop demander…

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    • Guise // 13.01.2021 à 05h51

      @Metzger : pour ce qui est des inventions majoritairement masculines, que pensez-vous de la piste d’explication de Dworkin (dans mon message de 06.01.2021 à 18h16) ?
      Les sociétés maintiennent les femmes dans l’ignorance (les filles vont moins à l’école). Préposées aux soins du ménage et des enfants, elles n’avaient pas le temps qu’avaient les hommes pour découvrir et faire la publicité de leurs inventions. Les femmes n’avaient pas accès à l’université, elles se faisaient voler leurs créations quand elles créaient : vous connaissez peut-être l’histoire de Colette et Willy, son mari qui se fit passer pour l’auteur de la série à succès des « Claudine », publiée sous son nom ?
      Encore aujourd’hui, à cause du le covid, les épreuves orales ont été remplacées par des écrites à Normale Sup : résultat, les femmes ont été plus largement admises, une fois le concours rendu anonyme de A à Z https://www.challenges.fr/femmes/a-normale-sup-l-annulation-des-epreuves-orales-a-fait-bondir-la-part-des-femmes-admises_724816

      Et malgré tout ça, les femmes ont créées : pour la période récente, vous citez Marie Curie. N’oubliez pas les créatrices de l’informatique, car c’est grâce à des femmes, et notamment une femme du XIXe siècle, Ada Lovelace, que nous pouvons aujourd’hui échanger. Thésée sans Ariane n’aurait pas été bien loin. Je m’arrête là pour ce fil, nous avons complètement changé de sujet, mais votre message appelait une dernière réponse.

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  • METZGER // 13.01.2021 à 11h38

    « Les sociétés maintiennent les femmes dans l’ignorance (les filles vont moins à l’école) » c’est totalement faux, tout au moins en France et dans les démocraties occidentales. Elles sont majoritaires dans tous les cursus et décrochent les meilleurs diplômes.

    J’ai évité de signaler que les femmes sont les écrasantes bénéficiaires du système de santé et que leur espérance de vie dépasse de 8 ans celle des hommes, que les rentières disposent de la plus large rente capitalistique.

    Ronald Dworkin est un spécialiste du droit anglo-saxon dont les thèses datent terriblement. Pour faire court, il s’est aussi lourdement et profondément trompé que le couple infernal Sartre Beauvoir sur un modèle qui n’existe plus. Ada Lovelace, qui a redécouvert Pascal, est morte en 1852…

    Les seules femmes célèbres sont femme ou fille de, ou alors ont des caractéristiques physiques qui les distinguent.
    Anne Lauvergeon, Edith Cresson sont plutôt synonymes de catastrophe, corruption, magouilles et idéologie.
    Passons sur une Garde des sceaux [modéré] et une ministre de l’éducation qui n’en avait aucune, Simone Veil au panthéon, il ne nous reste plus que les dégâts issus des quotas : arrogantes, ignorantes, imbues de leur petite personne, et surtout récriminatrices et victimaires, je ne vois rien en quoi l’humanité puisse leur être redevable.

    Le monde a changé. Il est temps de faire progresser l’idée que vous vous en faites. (ou non, cela ne regarde que vous)

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