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4.décembre.20174.12.2017 // Les Crises

Jupiter fait la cour à Strasbourg, par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 13-11-2017

« C’est la première fois que j’utilisais l’imagination comme arme de défense et rien ne devait m’être plus salutaire » (Les cerfs-volants, Romain Gary). Première fois pour un président de la République française, Emmanuel Macron qui se rend le 31 octobre 2017 à Strasbourg pour y discourir devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) du Conseil de l’Europe que certains ont tendance à confondre avec la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) dont le siège est à Luxembourg. Avant sa prestation devant ces 47 magistrats, on nous explique doctement que le chef de l’État est venu s’y expliquer sur les mesures prises pour lutter contre le terrorisme islamique (état d’urgence vivement critiqué par le Conseil de l’Europe dont il a été mis fin le 30 octobre 2017 et dont les principales mesures ont été intégrées dans la loi du 31 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme1.

Avant d’aborder le contenu stricto sensu de l’intervention du chef de l’État devant la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg, il importe de fournir quelques informations sur la genèse du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’Homme. Il conviendra ensuite d’analyser les tenants et aboutissants de ce discours.

DE QUELQUES RAPPELS INDIPSENSABLES SUR LE CONSEIL DE L’EUROPE ET DE LA CONVENTION EUROPÉENE DES DROITS DE L’HOMME

L’histoire du Conseil de l’Europe et de la Cour européenne des droits de l’homme mérite que l’on s’y arrête quelques instants compte tenu de la spécificité de cette institution européenne créée en 1949, l’une des premières à traduire dans les faits l’idée d’une construction politique à l’échelle du continent.

Le Conseil de l’Europe victime de l’Union européenne

À la fin des années 1950, le général de Gaulle compare le Conseil de l’Europe à « une belle endormie au bord du Rhin ». Quelle est cette institution européenne originale peu connue du grand public ? Première tentative de regroupement des États européens à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil de l’Europe naît en 1949 et son siège est installé à Strasbourg. L’organisation compte aujourd’hui 47 États membres, tous les pays d’Europe (Union européenne, Russie Turquie, Suisse, Norvège, Balkans…) à l’exception de ceux de l’Asie centrale, États qui adhérent à un certain nombre de valeurs édictées par sa charte constitutive, un socle d’environ 200 conventions et, surtout, la Convention européenne des droits de l’homme signée en 1950 qualifiée de « bijou de famille ».

La France ne la ratifiera qu’en 1974 en raison des fortes réticences du Conseil d’État qui estimait incongrue qu’une juridiction internationale puisse censurer ses décisions marquées au sceau de la perfection. Le Conseil de l’Europe représente la première tentative de « paix par le droit » après 1945 (on connaît les limites de cette approche par la SDN). Elle repose sur le triptyque suivant : norme, contrôle de la mise en œuvre de la norme et sanction en cas de violation de la norme acceptée volontairement par l’État coupable. On doit y rajouter un volet coopération destiné à aider les États (ce fut particulièrement le cas après l’adhésion des anciens PECO dans les années 1990). Organisation interétatique, son organe délibérant est le comité des ministres (dans la pratique, les délégués des ministres, à savoir les ambassadeurs).

Une assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) se réunit une semaine quatre fois par an et délibère des principaux sujets inscrits à l’ordre du jour du Conseil. Avec l’élargissement de ses membres et de ses compétences (adoption d’une charge des droits fondamentaux), l’Union européenne concurrence fortement le Conseil de l’Europe dont elle assure le financement d’une grande partie de ses programmes de coopération. Est envisagée l’adhésion de l’Union européenne à la convention européenne des droits de l’homme. Si le problème est réglé en théorie, il soulève d’immenses problèmes pratiques qui ne sont toujours pas réglés (mode de désignation du ou des juges européens, prééminence entre les deux cours, celle de Strasbourg et celle de Luxembourg, États membres du Conseil de l’Europe non membres de l’Union européenne…). L’affaire est loin d’avoir trouvé son épilogue juridique et politique.

La Cour européenne des droits de l’homme victime de son succès

La principale caractéristique du Conseil de l’Europe tient à l’existence d’une Cour qui peut être saisie directement (dans le passé existait le filtre du comité des ministres) par tout citoyen membre d’un des 47 États s’il s’estime coupable d’une violation d’un des principes fondamentaux édictés par la Convention européenne des droits de l’homme ou par ses protocoles annexes. La seule condition exigée pour ce citoyen est l’épuisement des voies de recours internes. Aujourd’hui, la Cour accumule un retard de plus de 65 000 dossiers en instance de traitement, dépassant l’exigence d’un délai raisonnable de jugement qu’elle impose aux États. En France, on ne peut porter une affaire à Strasbourg que si l’on attaque une décision définitive du Conseil d’État ou de la Cour de cassation.

C’est dire le parcours du combattant que doit suivre le citoyen sans parler – une fois que sa requête a été déclarée recevable par la Cour – des délais d’attente de jugement par la dite cour, environ trois ans. Les décisions sont rendues par un juge unique, une chambre ou la grande chambre. Il peut s’agir d’une décision de rejet, de non violation ou de violation. Dans cette dernière hypothèse, le comité des ministres est chargé de l’exécution de l’arrêt de condamnation. Patrie autoproclamée des droits de l’homme, la France ne figure pas parmi les meilleurs élèves de la classe2, quoi qu’on en dise à Paris dans les milieux bien informés, si l’on examine de près la jurisprudence de la Cour3. La France a fait l’objet, en 2010, de deux condamnations de son système judiciaire, motif que le parquet n’était pas un juge indépendant et impartial au sens de l’article 6 de la convention européenne (droit à un procès équitable).

Depuis, notre pays n’a toujours pas procédé aux réformes constitutionnelles indispensables pour se mettre en conformité avec ces décisions. Plus récemment, les mesures prises en application de l’état d’urgence ont valu à la France quelques sévères remontrances en raison de leur caractère pérenne et attentatoire aux grands principes auxquels notre pays a souscrit dans les conventions les plus importantes au cours des dernières années. Dans ce contexte, la visite à Strasbourg d’Emmanuel Macron était attendue par les experts juridiques européens, moins par ceux de la politique internationale tant elle dérogeait aux canons traditionnels en termes de justice internationale.

DE QUELQUES ÉLÉMENTS À RETENIR DE L’INTERVENTION D’EMMANUEL MACRON À STRASBOURG

De cette intervention interminable (plus d’une heure), marque de fabrique jupitérienne et en faisant preuve de beaucoup de logique, on peut organiser la pensée du président de la République autour des principaux axes suivants4.

La France, patrie des droits de l’homme

Emmanuel Macron ne déroge pas à la règle en se livrant à Strasbourg à un vibrant plaidoyer sur la France patrie des droits de l’homme. Retenons ses propos in extenso : « Les Droits de l’Homme énoncés lors de la Révolution française, puis plusieurs fois réaffirmés, réinterprétés par les grands penseurs et les grands hommes d’État de notre pays sont indissociables de cette identité profonde qui commence bien avant. Il n’est pas indifférent que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ait été faite à Paris en 1948 ; et il n’est pas anodin qu’une ville française, Strasbourg, soit aujourd’hui votre port d’attache. Soyez assurés que pour nous, Français, cela revêt un sens très fort ». Tout y passe : René Cassin, le général de Gaulle, Winston Churchill… Cette présentation est complétée par un exercice d’auto-satisfaction de Jupiter sur la France à Strasbourg même s’il rappelle tous les sujets sur lesquels la jurisprudence de la Cour a fait évoluer la législation française (procédure pénale, interception téléphonique…).

Preuve que la France n’était pas si parfaite que cela en matière de protection des droits de l’homme ! Mais le président de la République s’empresse de souligner que la France est attachée à l’exécution des arrêts de la Cour. Revenant aux activités de la juridiction strasbourgeoise qualifiée de « repère majeur pour les Européens », Emmanuel Macron souligne les trois défis que doit relever la Cour : relation entre souveraineté juridique et souveraineté de la Cour, menaces croissantes auxquelles notre époque doit répondre en inventant des équilibres juridiques et politiques nouveaux pour que soit garanti le respect des droits de l’homme et remises en cause de la protection des droit fondamentaux et de l’état de droit par des phénomènes contemporains au premier rang desquels le président de la République cite les évolutions scientifiques.

Les défis actuels : le professeur de droit et de relations internationales

Alors que la démocratie semblait être un bien acquis, l’actualité la plus récente démontre qu’elle est menacée, y compris dans un certain nombre de pays européens. Il est donc important que les États membres du Conseil de l’Europe se saisissent du problème pour tenter de lui donner les réponses idoines sans quoi l’édifice pourrait un jour se fissurer. Le président de la République souligne, évoluant en permanence entre les problématiques des 47 États membres et celles de la France, les trois défis que l’Europe doit relever aujourd’hui : le terrorisme (qui ne doit pas déboucher sur une remise en cause de l’état de droit et qui a conduit la France à demander des dérogations aux règles habituelles), les flux migratoires (si la France ne souhaite pas remettre en cause le droit d’asile, elle entend combiner efficacité et justice dans le renvoi de ceux qui ne sont pas éligibles à ce statut) et les prisons (Emmanuel Macron rappelle que la France est loin d’être exemplaire mais qu’elle s’engage à faire mieux). Il insiste sur la dialogue indispensable entre juges nationaux et européens dont la clef réside dans la marge d’appréciation nationale laissée à chacun des États membres dans sa gestion interne des problèmes auxquels ils sont confrontés. La ratification prochaine du protocole 16 permettra à la France de parfaire ce dialogue en recourant à la possibilité de solliciter des avis de la Cour.

Les défis futurs : la leçon faite aux juges

En homme de prescience, Emmanuel Macron conclut son prêche (encore un nouveau) en explicitant aux 47 juges et à l’assistance nombreuse venue faire la claque au bord du Rhin, les défis futurs qui nous attendent. Les changements internationaux mettent en cause les équilibres antérieurs et le régime des droits de l’homme. Le président de la République critique ouvertement la Russie et la Turquie tout en prônant le dialogue avec ces deux pays devant une Cour dont le rôle n’est pas de juger le système politique d’un pays mais de juger des cas précis qui sont portées à son attention par un citoyen voire par un autre État. Il se croit obligé de citer la Syrie, la Libye et la Birmanie qui sont hors champ géographique du Conseil de l’Europe. Jupiter ne saurait s’imposer de quelconques limites géographiques à son action universelle et transcendante, pour ne pas dire omnipotente et omnisciente.

DE QUELQUES REMARQUES SUR LE PLAIDOYER DE JUPITER FACE À SES JUGES

Par simplicité, nous les regrouperons autour des deux principales rubriques suivantes : la forme et la substance.

La forme : la cassure des codes

Comme à l’accoutumée, le président de la République est incapable de résumer sa « pensée complexe » en une vingtaine ou une trentaine de minutes. Il inflige à l’assistance un discours interminable d’une heure. Il n’est qu’à lire la lassitude des magistrats de la Cour sur leur visage pour s’en convaincre. Le chef de l’État est pontifiant, répétitif, arrogant, prédicateur, donnant des leçons d’histoire, de philosophie, de droit à la terre entière sans se rendre compte un seul instant de sa fatuité. Le professeur Macron éduque les juges comme s’ils étaient des demeurés, peu informés du monde qui les entoure. Il leur explique ce que sont les droits de l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Tel le roi qui ne peut se déplacer sans ses courtisans au grand complet, Emmanuel Macron est accompagné à Strasbourg d’une cohorte impressionnante de ministres, responsables de grandes institutions françaises, représentants des juridictions judiciaires et administratives, de parlementaires, de conseillers en tous genres (Garde des sceaux, ministre chargée des Affaires européennes, président du Conseil constitutionnel, premier président de la Cour de cassation, Procureur général près de la Cour de Cassation, président de la section du contentieux du Conseil d’État qui préside le conseil d’administration de l’Opéra de Paris…).

Tout cela fait sourire nos interlocuteurs étrangers qui y voient la preuve d’une France, monarchie républicaine ou République bananière selon ce que l’on voudra. Au passage, on vient vendre la candidature de Pierre-Yves Le Borgn’ au poste de commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe tel un vulgaire bateleur de foires. Est-ce du niveau d’un président de la République que d’agir ainsi alors que ceci relève du ministre des Affaires étrangères et de ses ambassadeurs ? Mais, nos folliculaires préférés, adeptes de la société de connivence, ne se permettent pas la moindre critique contre Dieu réincarné sous les traits d’Emmanuel Macron.

La substance : la leçon de morale

C’est là que le bât blesse pour l’observateur attentif qui ne se contente pas des résumés partiels et partiaux des journalistes qui se bornent à reprendre les éléments de langage (EDL) des communicants du Prince, se refusant à reprendre ligne par ligne le texte de l’intervention pour en analyser la structure générale et les principales orientations juridiques et politiques. Est-raisonnable qu’un président de la République s’adresse à une Cour en raison de la séparation des pouvoirs ? N’aurait-il pas été plus judicieux comme l’ont fait certains de ses prédécesseurs de s’adresser soit au comité des ministres, soit aux parlementaires de l’APCE pour leur apporter le message politique de la France tout en consacrant un développement substantiel au rôle de la Cour européenne des droits de l’homme ? Pourquoi se présenter en parangon de vertu en matière de droits de l’homme alors même que la France n’a toujours pas appliqué les deux arrêts structurels lui intimant l’ordre de rendre le parquet indépendant, ce qui n’est pas une question secondaire en termes d’organisation de la Justice dans notre pays ? Sept ans après, rien n’a encore été fait…

Que d’arrogance insupportable sur la scène européenne alors même que l’on a dérogé aux principes fondamentaux posés par la Convention européenne pendant deux années en raison de l’état d’urgence ! Pourquoi venir stigmatiser les évolutions autoritaires en Russie et en Turquie devant une Cour ? Est-ce le rôle du président de la République de se transformer en procureur indépendant dans une enceinte qui juge en droit, en principe et non en opportunité ? Comment peut-on citer la Syrie, la Libye et la Birmanie (tous pays qui ne sont pas membres du Conseil de l’Europe) sans parler de l’Arabie saoudite, du Yémen où se passent des choses épouvantables sur le plan des droits de l’homme et où la France y a sa part ?5 Après la catastrophe libyenne, la France gagnerait à mettre la pédale douce sur le sujet des droits de l’homme alors que l’on parle de viols des opposants6.

Comment peut-on dire qu’on ne croit pas dans l’opposition entre valeurs et intérêts lorsque l’on fait de la diplomatie économique sa priorité au mépris des droits de l’homme (Cf. la visite du maréchal Al-Sissi à Paris) ?7 Pourquoi ne pas évoquer l’enquête que va lancer la procureure de la CPI sur les hauts faits d’armes de l’OTAN et des Américains en Afghanistan, en particulier quelques crimes contre l’humanité ? Le décalage entre les paroles et les actes est une fois encore abyssal et aurait dû conduire le chef de l’État à adopter un ton plus mesuré, plus équilibré. La balance n’est-elle pas le symbole de la Justice ?

Si le président de la République pensait tenir le haut du pavé médiatique par cette prestation inhabituelle devant la Cour européenne des droits de l’homme, il n’en est rien. Son intervention passe presqu’inaperçue en raison d’une actualité plus attractive pour les médias, à savoir la conférence de presse bruxelloise du leader catalan, Carles Puigdemont et l’attentat commis quelques heures plus tard à New-York par un terroriste d’origine ouzbek. Ainsi va la politique de l’essuie-glaces, un sujet en effaçant un autre à la vitesse de l’éclair et du buzz surtout à la veille du pont de la Toussaint. Pas la moindre trace dans les journaux, y compris les plus sérieux (du moins qui le prétendent) de la déclaration conjointe d’Emmanuel Macron et du secrétaire général du Conseil de l’Europe, le norvégien Thorbjorn Jagland (qu’il avait déjà rencontré à Paris le 31 août 2017) ! Il faut se rendre sur le site internet de l’Élysée pour y trouver la référence noyée dans un flot d’informations qui ne sont pas hiérarchisées8.

Le président de la République est prisonnier du temps médiatique qu’il impose volontairement à son quinquennat comme l’a fait François Hollande en son temps avec le succès que l’on sait9. L’important est plus dans l’annonce que dans le contenu. Qui trop embrasse mal étreint. Mais, tout ceci ne change strictement rien à la popularité d’Emmanuel Macron qui stagne à 35% de Français satisfaits. Finalement, nos compatriotes ont encore du bon sens populaire qui fait défaut à notre élite arrogante qui vit dans sa bulle et dans les dîners en ville. Nouvel, et non ultime, épisode en date du feuilleton présidentiel, celui que nous pourrions intituler Jupiter fait sa cour à Strasbourg.

Guillaume Berlat
13 novembre 2017

1 Loi n° 2017-1510 du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, JORF n° 0255 du 31 octobre 2017, texte n° 1.
2 Jean-Paul Costa, La cour européenne des droits de l’homme. Des juges pour la liberté, Dalloz, 2013.
3 Vincent Berger, Jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, Sirey, 11ème édition, 2009.
4 Transcription du discours du président de la République, Emmanuel Macron devant la Cour européenne des droits de l’homme, Strasbourg, www.elysee.fr , 1er novembre 2017.
5 Claude Angeli, Les clients de la France saccagent le Yémen, Le Canard enchaîné, 1er novembre 2017, p. 3.
6 Cécile Allegra, Libye. Sur la piste des violeurs, Le Monde, 4 novembre 2017, pp. 12-13.
7 Le général pas épinglé, Le Canard enchaîné, 1er novembre 2017, p. 8.
8 Déclaration conjointe du président de la République, Emmanuel Macron avec le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, www.elysee.fr , 31 octobre 2017.
9 Solenn de Royer, Hollande, un mandat « chaotique » vu de l’intérieur, Le Monde, 3 novembre 2017, p. 10.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 13-11-2017

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Commentaire recommandé

Brigitte // 04.12.2017 à 09h08

De plus en plus diluée dans l’UE élargie, la France s’échine à faire de la figuration et de la pantomime pour être visible sur la scène européenne, un peu comme ceux qui se pressent derrière un homme célèbre en agitant la main pour être vus sur la photo.
La France à travers le président Macron alias Jupiter, n’est plus qu’un astéroïde dans la nébuleuse des instances dirigeantes européennes, conseil, commission, parlement, cour et eurogroupe. Je m’arrête aux officielles….
Les médias autorisés français entretiennent ce mythe mensonger du rôle de la France et de ses valeurs et les français sont assez naïfs pour le croire. C’est triste, surtout quand on voit comment les vraies valeurs françaises (agricoles, industrielles et sociales) sont dépecées et bradées.
Ce délire schizophrène doit bien faire rire nos voisins, particulièrement les anglais j’imagine, qui malgré tout ce que l’on peut dire et entendre, ont fini par comprendre que l’UE n’était pas l’Europe.

23 réactions et commentaires

  • Fabrice // 04.12.2017 à 05h55

    Ce qui est inquiétant est – il qu’un président de la république (qu’il soit légitime ou pas importe peu) fasse la morale à un organe européen ou qu’il y ait besoin d’un organe européen qui se mêle d’affaire interne à un état sapant d’autant l’autorité des états ? Cet organe ne devrait il pas régler les litiges entre juridictions de plusieurs États ? Mais qui se préoccupe de la subsidiarite ?

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    • Bruno Kord // 04.12.2017 à 09h06

      La subsidiarité est un principe inscrit dans les traités de l’Union Européenne. La Cour Européenne des Droits de l’Homme n’a aucun lien avec l’Union Européenne. Sa création est antérieure. Elle n’est pas là pour régler des litiges de juridictions entre plusieurs Etats. Elle ne « se mêle » d’affaires internes à un Etat que du fait que ce dernier a ratifié le traité instituant cette Cour.

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      • Fabrice // 04.12.2017 à 09h29

        Exact j’ai confondu avec l’autre cour de justice comme évoqué dans le texte d’ailleurs ?

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  • Nicolas // 04.12.2017 à 07h46

    Moi pas comprendre « tous les pays d’Europe à l’exception de ceux de l’Asie centrale »
    Un peu comme l’Union Africaine qui inclut tous les pays d’Afrique sauf la Chine et la Norvège.

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    • Kiwixar // 04.12.2017 à 09h15

      A mon avis, ça fait partie de la propagande pour qualifier d’ « européens » les pays entre la mer Noire et la Caspienne (Géorgie, Azerbaidjian, Arménie). Evidemment, il y a du pétrole (Bakou), et l »Otanie (une sorte de 4e Reich mais en plus sournois) cherche à s’y étendre en continuant à encercler la Russie, pour nous protéger de l’ « agression russe ». Il y aurait des hydrocarbures en Russie que ça m’étonnerait pas…

      Et compte tenu des troubles précédents contre la Russie pendant les jeux olympiques de 2008 (Géorgie) et 2014 (Ukraine), ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait d’autres troubles anti-russes pendant la coupe du monde de foot en juin-juillet 2018…. Biélorussie? Moldavie?

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      • Vincent P. // 04.12.2017 à 16h15

        Bien vu !
        Bakou pourrait bien subir des pressions après avoir accepté un tube trans-Azéri entre la Russie et L’Iran !
        Que nous soyons de « type caucasien » nous montre bien la frontière Sud de l’Europe.
        Nul doute qu’en déclarant (à Varsovie) la mer Noire et la Baltique « territoires de l’Otan », le petit jeu expansionniste de cette dernière est clair: Pologne+Ukraine permettent la liaison entre les deux mers, et coupent l’Europe de la Russie.
        Mais l’Otanie reste dépendante du corridor caucasien ( soit Géorgie +Azerbaïdjan), pour ses tubes vers l’Est de la Caspienne.
        Pas étonnant donc que Macron y fasse finement référence.

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      • K // 04.12.2017 à 20h49

        Ca me fait rigoler ces gens qui se disent democrates mais qui disqualifient du debat ceux qui ne pensent pas comme eux en les qualifiant de propagandistes ou autres aimabilites.

        La limite orientale de l’Europe est l’Oural et la Mer Noire. Or, les 3 pays du Caucase (Georgie, Armenie, Azerbaidjan) sont au milieu de la ligne imaginaire qui separe l’Europe de l’Asie. Donc on peut considerer au choix ces 3 pays comme europeens ou asiatiques. Et si on fait intervenir le critere culturel, alors la Georgie et l’Armenie (pays chretiens) apparaissent clairement comme europeens. Desole.

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        • Seraphim // 05.12.2017 à 03h27

          L’Asie Centrale, c’est, géographiquement: Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan et Turkménistan:
          Y’a même pas l’Azerbaidjan.
          Bon c’est vrai qu’avec les critères de maintenant, la Tchétchénie c’est les droits de l’homme par excellence, la courageuse résistance aux affreux Russes, l’europe au coeur de la barbarie…

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    • Koui // 06.12.2017 à 16h12

      Pourquoi le Kazakstan ne serait il pas aussi européen que Mellila, Tahiti, Kerguelen ou la Guyane? Le drapeau européen flotte sur tous les continents sauf peut être l’Asie, mais celui du conseil de l’Europe devrait éviter le sommet du Pamir? Nous sommes tous des iouropéens, même les kanaks et les kazaks. D’ailleurs qui t’a demandé de comprendre ce miracle?

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  • Brigitte // 04.12.2017 à 09h08

    De plus en plus diluée dans l’UE élargie, la France s’échine à faire de la figuration et de la pantomime pour être visible sur la scène européenne, un peu comme ceux qui se pressent derrière un homme célèbre en agitant la main pour être vus sur la photo.
    La France à travers le président Macron alias Jupiter, n’est plus qu’un astéroïde dans la nébuleuse des instances dirigeantes européennes, conseil, commission, parlement, cour et eurogroupe. Je m’arrête aux officielles….
    Les médias autorisés français entretiennent ce mythe mensonger du rôle de la France et de ses valeurs et les français sont assez naïfs pour le croire. C’est triste, surtout quand on voit comment les vraies valeurs françaises (agricoles, industrielles et sociales) sont dépecées et bradées.
    Ce délire schizophrène doit bien faire rire nos voisins, particulièrement les anglais j’imagine, qui malgré tout ce que l’on peut dire et entendre, ont fini par comprendre que l’UE n’était pas l’Europe.

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  • christian BERNARD // 04.12.2017 à 10h01

    Il serait bon de cesser d’idéaliser les Droits de l’Homme et de prendre conscience du fait qu’il s’agit d’une vision sociale et politique toute entière centrée sur l’individu, contre l’Etat (qui paradoxalement, est l’outil par lequel s’exercent concrètement ces droits de l’homme) : jamais l’individu, ou sa collectivité, contre Google, Uber, telle banque…

    Les droits de l’Homme me paraissent ainsi être en cheville avec l’ultralibéralisme, spécialement lorsque ces droits de l’homme trouvent à s’appliquer en matière fiscale, comme c’est de plus en plus souvent le cas (notamment par le relais des institutions européennes proprement dites –dont la cour de justice de Luxembourg, promue gardienne des droits de l’homme par le TFUE).

    Il faut aussi prendre conscience que la Convention Européenne des Droits de l’Homme n’énonce que des principes très généraux et que leur détail (donc, finalement, la vraie norme, primant la norme votée par les Parlements) est la création de juges surpayés, sous-taxés, sur-idéalisés… : le gouvernement des juges en somme !

      +18

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  • Louis Robert // 04.12.2017 à 12h00

    Dans la « patrie des droits de l’homme », l’état d’urgence permanent inscrit dans le droit commun, Orwell avait-il seulement pensé à ça?

      +12

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    • christian BERNARD // 04.12.2017 à 13h28

      Orwell était obsédé par le danger du communisme, vu comme un conformisme collectif, institué par l’Etat, avec usage de la violence.

      A ce titre, comme bien d’autres, à force de diaboliser ce qui est collectif, il a contribué à ouvrir la porte au totalitarisme financier et marchand actuel qui est né en dehors de l’Etat (et même contre l’Etat, conçu comme richesse et outil collectifs) et n’en garde que les « fonctions régaliennes », chères aux libéraux et propices à servir ce totalitarisme d’origine privée.

      Ce tropisme anti-collectif a aussi favorisé notre culture du « Moi », ou pour ceux que cela désempare, notre culture communautariste (autour de l’islam, de l’identité, de la féminité ou de l’homosexualité, etc.)

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      • Tassin // 04.12.2017 à 14h55

        Mouais… On ne peut pas dire qu’Orwell avait pour objectif de diaboliser le collectif bien au contraire, il était socialiste, et même selon ses propres termes un « anarchiste de droite ».
        Relire Michéa pour bien saisir la pensée d’Orwell et de son apport à la lutte contre le capitalisme.

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        • christian BERNARD // 04.12.2017 à 15h21

          Socialiste et anarchiste de droite non méfiant à l’égard du ‘collectif’ ?
          Soit il était pire que je ne crois, soit vous vous expliquez mal …
          (;-)

          Quant à Michea, j’ai lu son « Empire du Moindre Mal » qui m’a assez convaincu (sauf la pirouette finale, en fuite vers la culture du don..), mais ce genre d’écrits me paraît souvent trop focalisé sur le monde des idée que l’on confronte les unes aux autres, sans être assez soucieux de rester en lien concret avec les données de la réalité.

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  • Chris // 04.12.2017 à 13h13

    Une brochettes de chiens savants, rejouant les Précieuses ridicules.
    Nos sociétés deviennent horribles de vacuité et de corruption généralisées et roulent en mode autodestruction.

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  • DUGUESCLIN // 04.12.2017 à 17h41

    Pourquoi ce surnom de Jupiter ou Zeus grec?

    Il y a aussi Mercure ou Hermès grec, qui est le dieu du mouvement, des voleurs, du commerce et des voyageurs. Il est aussi messager des dieux , celui des dieux de la finance par exemple.

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  • Galvan // 05.12.2017 à 00h23

    Moi j’aime bien « Ali Baba » … Cela me parait beaucoup plus approprié. Et puis Jupiter (ou Zeus selon ses affinités plutôt latines ou grecques) est un Dieu. Macron est un homme et il pourra essayer de faire tout ce qu’il veut, il restera un homme et finira comme tel : dans l’oubli et souvent dans un trou …

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  • Seraphim // 05.12.2017 à 03h53

    Jupiter par association, à cause d’une attitude, d’un comportement, d’une image, « jupitériens » (le masculin l’emporte sur le féminin oblige). Pour: « qui a le caractère impérieux et dominateur de Jupiter » (Larousse), donc pas pour le caractère majestueux.
    C’est vrai pour les coups de menton, la première partie de ses harangues (la deuxième finissant en voix de fausset), le mépris affiché de la contradiction. Maintenant, c’est de la pacotille, comme Louis de Funès dans le Grand Restaurant avec la recette du soufflé aux pommes de terre…

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  • Raphaël // 05.12.2017 à 05h37

    Ce Jupiter n’est même pas Tartuffe, trop transparent. Je ne connais pas d’allégorie qui lui irait pour dire homme de paille. On se demande juste ce qu’il fait là. Lui aussi peut-être, vu qu’il n’a pas l’air d’y croire.

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  • rolland // 05.12.2017 à 21h42

    Tout ce que fait Macron, que ce soit avec la politique intérieure comme extérieure du pays, me prouve que cet homme n’a été élu par le médias puis par les français que pour accélérer la destruction de l’image de la France et celle de l’état nation lui même.
    Une chose n’est jamais relatée, qui est que notre président est un jésuite….pourquoi cette omission, je me le demande.

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  • vinel // 05.12.2017 à 23h29

    Au de la des leçons données à d’autres pays,il est un » ridicule »bien français qui s’exonère en majesté de la situation de la justice en France.Il s’agit à mon sens des moyens matériels de la justice,de l’indépendance des procureurs et de celle de la police judiciaire.
    Cette situation que la cour de justice européenne a réprouvé depuis prés de 10 ans place notre pays a un rang plus que médiocre.
    Les procureurs dont il est dit qu’ils sont dépendants administrativement et THÉORIQUEMENT indépendants au plan judiciaire…Qui en Europe peut croit encore que ces fonctionnaires assurent la meilleures justice,quand des affaires très sensibles ne trouvent aucune issue.
    Quant à la police judiciaire,elle est dans la hiérarchie du ministère de l’intérieur à qui elle rend des comptes régulièrement,court circuitant le juge sans aucune sanctions.
    L’état des prisons et le traitement des gens sont l’objet de dénonciation par la commission des droits de l’homme.
    Malgré cette situation,Jupiter fait des remontrances!

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  • Paul J Chenevier // 06.12.2017 à 19h53

    Remarquable et impitoyable réquisitoire contre la fatuité qui, depuis la nouvelle olympe macronique, inonde et déferle sur le peuple des fainéants et des gens qui ne sont rien (puisqu’il parait que c’est ce que nous sommes). Il est stupéfiant, dans les moments actuels, que les enquêtes d’opinion indiquent une remontée (certes modeste) de la popularité du grand chef d’orchestre : le pays n’est il pas entré dans une sorte de logique pétainiste, avec des classes moyennes qui rêvent confusément que le grand mamamouchi les protègera des cataclysmes qu’il pressentent quand même comme inéluctables en raison même de ce qu’il incarne? Sombres perspectives…

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