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8.novembre.20178.11.2017 // Les Crises

L’ Afrique de l’Ouest dans l’œil du cyclone US, par Leslie Varenne

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Source : IVERIS, Leslie Varenne, 01-11-2017

Depuis la mort de quatre soldats des Etats-Unis au Niger, tombés dans une embuscade le 4 octobre dernier, les citoyens américains découvrent l’Afrique et la présence de leur armée sur ce continent. Cet engagement n’est pourtant pas nouveau. Sous les deux mandats de Barack Obama, leur présence militaire n’a cessé de croître. SOFRICA, le commandement des opérations spéciales en Afrique dont le siège est à Tampa en Floride, et Africom, le commandement des USA pour l’Afrique, basé à Stuttgart en Allemagne, ont multiplié leurs bases et leurs opérations (1). Selon Vice News : « En 2006, seulement 1% de tous les commandos américains déployés à l’étranger se trouvaient en Afrique. En 2010, ils étaient 3% ; en 2016, ce nombre avait bondi à plus de 17%.» (2). Le Pentagone reste très discret, secret sur son engagement dans cette partie du monde. Officiellement, ils seraient 6000 G.I. dispatchés sur tout le continent, mais ce chiffre est, sans aucun doute, fort éloigné de la réalité (3). En effet, la base de Djibouti héberge 4000 soldats, le Niger en compte, à lui seul, 1000 et les militaires américains sont présents dans au moins vingt pays (4-5). Le compte n’y est pas….

Signe que la politique de Donald Trump s’inscrit dans la continuité de celle de son prédécesseur en la matière, le 23 octobre dernier, le chef d’Etat-major, le général Dunford a annoncé une nouvelle augmentation de ses troupes en Afrique qu’il justifie par la présence accrue de l’organisation de l’Etat islamique (EI) dans cette zone (6). Ce général a également déclaré : « La guerre est en train de se déplacer. Je ne suis pas sûr qu’on puisse dire qu’elle se déplace vers l’Afrique seulement. Nous sommes confrontés à un défi qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest à l’Asie du Sud-Est » (7). Trois jours plus tard, les sénateurs américains, membres du Comité des armées du Sénat, avec à leur tête John McCain, lui emboîtaient le pas en annonçant que l’EI pivotait vers l’Afrique : « Plus nous réussirons au Moyen-Orient, plus nous verrons les serpents se diriger vers l’Afrique et nous devrons être prêts à conseiller et à aider les nations qui sont disposées à travailler avec nous ». Et le sénateur McCain de réclamer un financement accru « pour mieux équiper les forces là-bas » (8) …

Comment expliquer ce brusque « pivot africain » de l’EI dénoncé par le Sénat et le Pentagone ? Ces soudaines déclarations alarmistes étonnent d’autant plus que les groupes d’Afrique de l’Ouest affiliés à cette organisation, comme Boko Haram, sont en perte de vitesse et qu’al-Qaïda s’est renforcé depuis la création au Mali, en mars 2017, de JNIM (Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin), une alliance qui regroupe plusieurs chefs de guerre [9]. Par ailleurs, l’activité des Shebabs de Somalie, également affiliés à al-Qaïda, n’est pas nouvelle.

Si le général Dunford et John McCain sont si affirmatifs, c’est parce qu’ils détiennent des informations précises sur les mouvements opérés par les djihadistes qui occupaient la ville syrienne de Raqqa, capitale de l’EI en Syrie, récemment reprise par la coalition et les groupes arabo-kurdes (FDS). Lors de son récent voyage à Damas, l’IVERIS a appris auprès de diverses sources que ces terroristes ont migré en plusieurs endroits du globe notamment au Myanmar et à la frontière de l’Égypte et de la Libye (10). Les premiers signes de l’émergence d’un nouveau front confirment ces informations.

 

Les signes précurseurs

En août 2017, selon les USA, 2000 combattants de l’EI se trouvaient encore à Raqqa (11). Le plus grand flou a entouré le sort de ces djihadistes : des combattants syriens se seraient rendus aux forces arabo-kurdes (FDS) et des combattants étrangers aux services de renseignements de leurs pays respectifs ; d’autres auraient pu fuir Raqqa pour aller guerroyer dans la province de Deir ez-Zor ; enfin, selon le journal libanais l’Orient le Jour « Les hauts commandants de l’EI auraient quitté Raqqa avant l’entrée des FDS dans la ville. » (12)

Deux événements récents confirment l’arrivée de ces terroristes en Afrique, notamment à la frontière entre l’Egypte et la Libye, une zone majoritairement désertique et incontrôlable de plus de 1000 km. Selon les personnes rencontrées en Syrie, le premier signe de cette présence serait l’attentat survenu le 20 octobre en Egypte dans la zone de l’oasis de Bahariya tuant 16 policiers. Il est vrai que, même si l’attaque n’a pas été revendiquée par l’EI, les découvertes de la sureté nationale égyptienne inquiètent. Dans le désert occidental, près de la zone où a eu lieu l’affrontement, a été repéré un camp d’entrainement d’une centaine d’hommes particulièrement aguerris et bien équipés, disposant d’armes anti-blindés (13). Dans le cas libyen, deux soldats du général Haftar ont été tués, dont l’un par décapitation. Cette attaque, revendiquée par l’EI, a eu lieu à 60 km d’Ajdabya, alors que l’organisation ne disposait plus dans ce pays que d’une enclave près de la ville de Derna (14). Tout laisse à penser que l’organisation terroriste s’apprête donc à se renforcer dans la zone, engendrant de facto la poursuite et l’aggravation, si c’est encore possible, du chaos libyen.

 

L’Afrique de l’Ouest dans la ligne de mire…

Une vaste région de l’Afrique de l’Ouest au Tchad risque de s’embraser traversant des pays déjà très affaiblis tant du point de vue sécuritaire que politique et social. Après la guerre de 2011 en Libye, des groupes armés ont trouvé refuge au Mali qui a été la première victime collatérale de ce conflit ; ce pays ne s’en est toujours pas remis. L’intervention française Serval en 2013 a réussi à repousser momentanément les djihadistes mais n’a résolu aucun problème de fond. Ce pays peut être considéré aujourd’hui comme un Etat failli. L’opération militaire française Barkhane, qui intervient sur cinq Etats dans toute la zone sahélo-saharienne – Mali, Niger, Tchad, Burkina-Faso et Mauritanie – a échoué à contenir les groupes terroristes par manque de moyens et de stratégie politique. En prime, Barkhane ne bénéficie plus de la confiance des populations (15). A la mi-octobre, une délégation d’un mouvement de la jeunesse malienne nommée « Trop c’est trop » s’est rendue à Kidal et a rapporté les faits suivants : « dès votre entrée à Kidal, vous percevez chez les habitants un très net sentiment anti-français grandissant. Depuis plusieurs mois, les manifestations populaires contre la force Barkhane ne cessent de prendre de l’ampleur – des hangars de la base militaire ont été incendiés – les soldats français ne sortent plus de leurs camps » (16). En outre, ce pays comme le Burkina-Faso, sont aujourd’hui la proie d’attentats terroristes qu’ils ne connaissaient pas avant l’intervention française. A cela, il faut ajouter également une islamisation rampante de la sous-région. A titre d’exemple, au cours de ces dernières années, la Côte d’Ivoire, pays majoritairement catholique, a construit plus de mosquées et d’écoles coraniques, financées indirectement par l’Arabie Saoudite, que d’églises et d’écoles laïques, selon des informations recueillies auprès des services du Premier ministre de cet Etat.

Si, comme l’anticipent les stratèges du Pentagone, les serpents de Syrie établissaient leurs nids dans cette zone, la sous-région ne manquerait pas de s’enflammer, tous ces Etats connaissant des problèmes politiques et sociaux graves. Si l’EI, comme il l’a fait au Proche-Orient, débarquait avec des armes sophistiquées, des véhicules flambants neufs et des salaires pour leurs éléments, la main d’œuvre ne manquerait pas. En prime, aucun pays hormis le Tchad et le Niger, a une armée capable de faire face. Enfin, les combattants de l’EI se retrouveraient en face de ceux du JNIM (al-Qaïda), engendrant des bagarres de leadership mais également de modes opératoires, les groupes armés du Sahel ne s’attaquant jamais aux autochtones, contrairement à ceux de Syrie ou d’Irak qui ont commis les pires atrocités contre les populations civiles.

 

La France hors-jeu

Que pourrait faire la France avec laquelle tous les Etats francophones de cette région ont signé des accords de défense ? En l’état de ses forces, du budget des armées et du ressentiment anti-français en Afrique, rien, sinon de jouer comme en Syrie et en Irak les supplétifs de l’armée américaine. Consciente de l’échec de l’opération Barkhane, Paris souhaite se désengager de ce bourbier. Prétextant que la France n’a pas vocation à devenir « la garde prétorienne de pays africains souverains » selon les termes de la ministre de la Défense, Emmanuel Macron a initié la mise en place d’une force africaine autonome appelée G5 Sahel qui comprend cinq Etats : Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina-Faso (17). Problème, cette force, dont le budget s’élève à 423 millions d’euros, n’est pas financée et malgré les nombreux appels du pied de la France à l’ami américain, ce dernier bloque depuis des mois la résolution sous le chapitre 7 des Nations Unies qui permettrait un financement onusien. Le 30 octobre, Nikki Haley, l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, a une nouvelle fois refusé de voter la résolution et a justifié sa position ainsi : « Nous comptons sur les pays du G5 pour prendre pleinement les commandes de la force d’ici trois à six ans avec l’aide continue des Etats-Unis ». La position du Pentagone semble paradoxale : d’une part, il s’inquiète du danger imminent, s’apprête à augmenter ses troupes et ses moyens ; d’autre part, il peut attendre trois à six ans avant que cette force ne soit opérationnelle. En réalité, la stratégie américaine est limpide. En refusant que cette armée africaine soit mandatée par l’ONU, le Pentagone s’octroie la haute main militaire, sans supervision internationale, sur la région sahélo-saharienne et sur l’ancienne zone d’influence française. Dans leur grande bonté, les USA ont, tout de même, concédé une aide de 60 millions de dollars, l’Union européenne s’est déjà engagée à verser 50 millions d’euros et la France 8 millions d’euros. Le compte n’y est pas…

 

Le double pivot

Si le pivot asiatique instauré par Barack Obama, qui visait essentiellement à contrecarrer la montée en puissance de la Chine, a été public et largement commenté, le pivot africain, dessiné dès le début du mandat de l’ex-président en 2008, a, lui, été occulté. Pourtant, l’administration américaine n’a pas ménagé ses efforts tant dans le soft power en finançant de nombreuses associations de la société civile africaine que dans le hard power en déployant des troupes sur le continent (18). Là encore, il s’agissait de faire obstruction à la Chine dans le cadre de la guerre économique féroce que se livrent ces deux États. En août 2017, Steve Bannon, qui à cette époque était encore conseiller stratégique de Donald Trump, résumait l’angoisse américaine « Selon moi, la guerre économique avec la Chine, c’est la question numéro 1. Nous devons nous concentrer sur cette question, de façon maniaque (…) Et si nous continuons à perdre cette guerre, nous sommes à cinq ans, dix ans au maximum, du point de non-retour » (19). En Asie comme en Afrique, les États-Unis ont déjà perdu cette guerre, ils ont été incapables de contenir l’expansion de l’empire du Milieu (20). Mieux au lieu de s’affaiblir, la Chine s’est renforcée tant sur son volet asiatique avec son projet « One Belt, one Road », qu’en Afrique où les échanges commerciaux sont passés de 10 milliards de dollars en 2009 à 300 milliards de dollars en 2015 (21). Et ils ne cessent d’augmenter, plus 16% pour le premier trimestre 2017 (22). Compte tenu des conditions particulièrement attrayantes offertes par les Chinois en matière d’investissements, notamment dans les infrastructures, ces échanges ne sont pas prêts de se tarir. C’est à l’aune de cette guerre économique qu’il faut lire les récentes sanctions infligées par l’administration américaine à plusieurs Etats africains : Tchad, Erythrée, Sierra Léone et Guinée Conakry. Cette dernière ayant même eu l’outrecuidance de s’afficher, en septembre dernier, au sommet des BRICS qui se tenait à Xiamen (23). Dans le même mouvement, Washington a levé les sanctions qui pesaient sur le Soudan, alors que son Président Omar el-Béchir est toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale. Mais si ce pays a toujours des relations économiques importantes avec la Chine, il a opéré récemment un changement d’alliances et s’est aligné sur le camp américain et saoudien (24).

 

L’œuf et la poule

Est-ce également à l’aune de cette guerre économique qu’il faut interpréter la phrase du général Dunford ? : « La guerre est en train de se déplacer. Je ne suis pas sûr qu’on puisse dire qu’elle se déplace vers l’Afrique seulement. Nous sommes confrontés à un défi qui s’étend de l’Afrique de l’Ouest à l’Asie du Sud-Est ». Qui pivote ? L’EI ou les Etats-Unis ?

 

Leslie Varenne
Directrice de l’IVERIS

www.iveris.eu

(1) https://www.iveris.eu/list/notes_danalyse/281-tendance_automnehiver_2017__french_bashing_en_afrique

(2) https://news.vice.com/story/the-u-s-is-waging-a-massive-shadow-war-in-africa-exclusive-documents-reveal

(3) Officiellement, il n’y aurait qu’une seule base de drone à Djibouti alors que le journaliste, Nick Turse, a en dénombré 60, dont une très importante au Niger. http://www.truth-out.org/news/item/42385-the-us-africa-and-a-new-century-of-war

(4) http://www.bbc.com/afrique/region/2015/06/150619_djibouti_base

(6) https://www.rt.com/usa/407588-niger-dunford-africa-troops/

(7) http://www.africa1.com/spip.php?article81992

(8) http://www.washingtonexaminer.com/isis-is-pivoting-to-africa-senators-say/article/2638711

(9) Jamaat Nusrat al-Islam wal-Muslimin ou Groupe des partisans de l’islam et des musulmans. https://jamestown.org/program/aqims-alliance-mali-prospects-jihadist-preeminence-west-africa/

(10) Avec le député honoraire, Gérard Bapt, l’IVERIS a accompagné une délégation de médecins invités au congrès de la Société syrienne de radiologie qui se tenait du 20 au 23 octobre à Damas et Alep. La délégation française était composée de trois médecins radiologues Anas Alexis Chebib, et Véronique Bouté, également présidente de l’association Astarte, ainsi que la gynécologue obstétricienne et radiologue Jocelyne Chopier, praticienne à l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris.

(11)http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/08/05/97001-20170805FILWWW00026-2000-combattants-de-l-ei-retranches-a-raqqa.php

(12)https://www.lorientlejour.com/article/1079089/lei-a-perdu-son-bastion-de-raqqa-mais-ou-sont-passes-les-jihadistes.html

(13)http://hebdo.ahram.org.eg/NewsContent/0/10/124/26064/La-riposte.aspx

(14)http://koaci.com/libye-deux-soldats-marechal-haftar-tues-dans-attaque-daech-deux-decapite-114323.html

(15)https://www.iveris.eu/list/entretiens/268deux_ans_apres_laccord_dalger_le_mali_en_danger

https://www.iveris.eu/list/articles_dactualite/84-lafrique_de_louest_dans_loeil_du_cyclone

(16) http://togouna.mondoblog.org/trop-mali-kidal/

(17)http://www.boursorama.com/actualites/les-etats-unis-promettent-60-millions-de-dollars-au-g5-sahel-b952653a15a7a3acd0e0a01ca46509b4

(18)https://www.iveris.eu/list/notes_danalyse/281-tendance_automnehiver_2017__french_bashing_en_afrique

(19)http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/08/17/97002-20170817FILWWW00013-les-etats-unis-sont-en-guerre-economique-avec-la-chine-soutient-bannon.php

(20) http://www.iris-france.org/82973-quel-bilan-pour-le-pivot-asiatique-de-barack-obama/

(21)http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/la-chine/articles-scientifiques/les-chinois-en-afrique

(22)http://www.jeuneafrique.com/436887/economie/forte-reprise-echanges-commerciaux-sino-africains-premier-trimestre-2017/

(23)http://afrique.latribune.fr/politique/leadership/2017-09-04/sommet-des-brics-alpha-conde-vante-le-potentiel-economique-de-l-afrique-748942.html

(24) http://orientxxi.info/magazine/le-soudan-s-aligne-sur-le-camp-saoudien,2060

Source : IVERIS, Leslie Varenne, 01-11-2017

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Commentaire recommandé

Philippe30 // 08.11.2017 à 09h02

Hum ça sent bon le pétrole …….

Combattre l’EI que les USA ont créé afin de pouvoir agir où les ressources sont importantes dans le monde pour nous sauver du terrorisme.

Qu’est ce que l’on serait tranquille et en paix sans les USA impérialiste

28 réactions et commentaires

  • Catalina // 08.11.2017 à 07h14

    A mon avis c’est encore de l’enfumage, les usa sont en Afrique par que One Belt One Road s’y développent rapidement. Une fois encore, ils utilisent leurs « rebelles modérés » pour freiner cet avancement.
    *La Chine a également travaillé au niveau bilatéral pour convenir de politiques bilatérales de fond avec des pays africains. Elle a par exemple conclu des conventions en matière de double imposition avec l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, Maurice, le Maroc, le Nigeria, les Seychelles, la Tunisie et la Zambie, ainsi que des traités bilatéraux d’investissement avec un certain nombre d’autres pays. De la même manière, dans sa volonté d’internationalisation de sa monnaie, le renminbi (RMB), la Chine est en train de signer des accords de règlement en monnaie étrangère avec un nombre croissant d’organisations et de pays africains. Le COMESA (Marché commun de l’Afrique australe et orientale) a ainsi récemment accepté de faire figurer le RMB parmi ses devises officielles de règlement. »
    http://endacacid.org/latest/index.php?option=com_content&view=article&id=1607&catid=544&Itemid=1927

      +15

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    • Chris // 08.11.2017 à 12h48

      A l’évidence, les jihadistes Al Qaïda/Deach (interchangeables !) exfiltrés ou que la Coalition a laissé fuir de Syrak sont réutilisés en Afrique, car le « péril jaune » devient prégnant…
      Sont en ligne de mire non seulement l’accaparement des ressources minières et fossiles africaines gigantesques, mais aussi la dédollarisation et l’abandon du CFA qui menacent la suprématie occidentale déjà mise à mal.

        +11

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      • Raphaël // 08.11.2017 à 22h00

        Sauf que le péril jaune sait traiter les cancrelats. Pas sûr que la pieuvre islamiste y survive.

          +0

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  • isidor ducasse // 08.11.2017 à 07h46

    Bonjour,

    Bon, s’appuyer sur une intervention américaine pour combattre l’EI en Afrique, je ne sais pas qui va y croire: cela rend cet article particuliérement douteux.
    Le plus simple aurait été de dire que les US veulent en chasser la France, tout comme au Rwanda.
    Pour moi aucune crédibilité dans cet article qui habille la France d’un piteux pardessus et les US d’une cape de sauveur.
    Du reste un rapide coup d’oeil sur les livres de cette dame démontre, par les sujets traités, tout l’amour qu’elle a pour la France.

      +16

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    • DocteurGroDois // 08.11.2017 à 11h25

      @Isidore

      Je ne vois pas trop où l’auteur élèverait les US en sauveurs.

      Les opérations Françaises en Afrique (Licorne et Barkhane, en passant par Serval) sont largement en sous-effectifs, et sous-équipées. Le gouvernement français refuse d’assumer ces missions et s’est défaussé sur les US qui ne se sont pas fait prier.
      D’ailleurs, j’imagine que les Américains ne doivent pas être mécontents d’espérer mettre la main sur certains gisements d’uranium pendant que la France s’occupe à réduire encore plus sa présence..

        +5

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      • isidor ducasse // 08.11.2017 à 13h07

        @DocteurGroDois

        Les méchants de l’EI attaque l’Afrique centrale, les Français sont nuls puisque c’est un échec, mais les Américains arrivent pour nous sauver de l’EI.

        Je note le commentaire de Tapia qui va dans le sens de mon propos.

        Si il n’y plus d’argent pour nos armées pourquoi en verse t-on autant pour l’Europe ?

          +2

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        • Louis Robert // 08.11.2017 à 13h56

          Pourquoi?

          « La proposition d’Emmanuel Macron de créer une armée européenne « vise à redonner à l’Europe sa souveraineté » »?

          Franceinfo, 27 septembre 2017

            +0

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        • DocteurGroDois // 08.11.2017 à 15h30

          @Isidore

          Le gouvernement Hollande a engagé nos forces armées en Afrique avec l’intention explicite d’y entraîner les US. L’engagement US dans la région est la conséquence de cette politique.

          Nos élites ne veulent pas que la France soit une puissance militaire, ni une puissance tout court. Et justement la fameuse armée Européenne est aussi une façon de se défausser, mais sur l’UE, donc sur l’Allemagne qui réarme à l’insu de son plein gré.

            +5

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  • Tapia // 08.11.2017 à 08h50

     » les groupes armés du Sahel ne s’attaquant jamais aux autochtones, contrairement à ceux de Syrie ou d’Irak qui ont commis les pires atrocités contre les populations civiles. »

    Boko Haram a assassiné des hameaux entiers autour du lac Tchad, provoqué des attentats suicides (marché de N’djamena (Tchad), marché de Diffa (Niger…)) sans compter les enlèvements dont le très connu des lycéennes de Chibok…

      +16

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    • Leslie Varenne // 08.11.2017 à 17h43

      @ Tapia, vous avez raison de dire que Boko Haram s’en prend aux populations locales, mais Boko Haram n’est pas considéré comme un groupe armé du Sahel. Il opère à l’extrême sud du Niger et du Tchad et ces zones frontalières avec le Nigéria et le Cameroun n’ont jamais fait partie du Sahel. D’ailleurs, vous noterez que le Nigeria ne figure pas dans le G5 Sahel.

        +6

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  • Philippe30 // 08.11.2017 à 09h02

    Hum ça sent bon le pétrole …….

    Combattre l’EI que les USA ont créé afin de pouvoir agir où les ressources sont importantes dans le monde pour nous sauver du terrorisme.

    Qu’est ce que l’on serait tranquille et en paix sans les USA impérialiste

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  • christian gedeon // 08.11.2017 à 09h16

    Bon,mon post était un peu ironique,Certes. Mais plus sérieusement,opposer Al Qaïda à l’EI par exemple,est quand même incroyablement bête. Et faire remonter la nouvelle prégnance islamiste qui frappe l’Afrique,et pas que de l’Ouest loin s’en faut,à la chute de Rakka,on croit rêver..Depuis les années FIS en Algérie a commencé la grande offensive islamiste « africaine  » qui s’est étendue tout tranquillement,jusqu’à émerger brutalement dans la première décennie 2000… actuellement même le Mozambique et…Madagascar ,sont frappés. le nouvel intérêt américain pour l’Afrique reste marginal,parce que les américains sont en quelque sorte ,perdus,en Afrique.Et les problèmes africains,et çà j’en suis persuadé,ne pourront être réglés que par les Africains eux même.

      +0

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  • Haricophile // 08.11.2017 à 09h25

    « Dans le désert occidental, près de la zone où a eu lieu l’affrontement, a été repéré un camp d’entrainement d’une centaine d’hommes particulièrement aguerris et bien équipés, disposant d’armes anti-blindés (13). »

    Quels abrutis ces américains, il suffit de bombarder les usines qui fabriquent ces armes…. …. … oooooppssssssss!!!!!

      +5

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  • Igor // 08.11.2017 à 09h47

    C’est curieux la ligne de troubles semble correspondre à l’avancée du désert..

      +0

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  • LBSSO // 08.11.2017 à 10h01

    Pour compléter : impossible de parler de l’Afrique de l’Ouest sans évoquer la Chine.
    En lien cette thèse  » Géopolitique de la Chine en Côte d’Ivoire : La puissance chinoise à l’école ivoirienne et africaine  » de Xavier Aurégan (qui a d’ailleurs un site)
    https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01190744/document

    Troisième partie:: La Chine dans le(s) jeu(x) économique(s)et politique(s) africain(s)
    p 208 et suivantes, de nombreuses cartes et graphiques.

    La première partie ,issue de travaux de terrain est passionnante.
    Le document fait 550 pages….

      +12

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    • Louis Robert // 08.11.2017 à 15h43

      Grand merci, LBSSO.

      Il y a longtemps que je veux lire une analyse passionnante de ce type (terrain!), et portant sur la Chine en Afrique. Je la conserve précieusement en réserve et ferai suivre… Parcouru la table des matières et, en diagonale, la conclusion. Ça promet. Il y a bien, semble-t-il – dans cette thèse de doctorat!!! -, quelques «… cette Chine, en partie schizophrène et bipolaire…» dispersés négligemment et à la volée mais enfin, un peu d’eau dans un vin légèrement acide (cela se comprend) suffit parfois à le rendre acceptable. On verra bien.

      Mille fois merci.

        +2

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      • Louis Robert // 09.11.2017 à 15h32

        @LBSSO, SUITE:

        Document fascinant sur COMMENT la Chine prend sa place à l’étranger. Cela dépasse tout ce que j’avais imaginé, seul et avec d’autres… Peuple pratique, flexible, extrêmement courageux, de durs travailleurs, pleins d’imagination, des concurrents redoutables. À des années-lumière des clichés occidentaux sur la Chine.

        J’ai déjà commencé à partager. C’est contagieux; on m’en redemande, on veut étudier le document en question.

        Salutations cordiales.

          +1

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        • LBSSO // 10.11.2017 à 05h37

          Merci @Louis Robert
          N’hésitez pas surtout à remercier et prendre contact avec Xavier Aurégan, pour lui faire part de vos remarques,et de votre satisfaction;peut-être l’avez-vous déjà fait d’ailleurs .
          http://www.auregan.pro/contacts/ .
          Bonne journée

            +0

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  • Louis Robert // 08.11.2017 à 10h31

    Bref,

    1. « En Asie comme en Afrique, les États-Unis ont déjà perdu cette guerre (économique), ils ont été incapables de contenir l’expansion de l’empire du Milieu. »

    2. L’Empire maintient néanmoins le cap annoncé sur « full spectrum dominance ». Politique rétrograde: rejet de la diplomatie, sanctions, subversion et actes de guerre.

    3. Ne faisant plus le poids, privée de moyens, la France est hors-jeu… mais retenue pour contributions marginales à l’Empire littéralement en faillite.

    4. Un monde nouveau et un nouvel ordre mondial se mettent en place, à la vitesse grand V.

    5. Temps d’extrême turbulence. Grandiose partie de Go.

    Sun Tse, « L’art de la guerre »:

    « Les guerriers vaincus s’empressent de faire la guerre, cherchent ensuite à la gagner. Les guerriers victorieux commencent par gagner. Seulement déjà victorieux acceptent-ils de faire la guerre… L’ultime savoir-faire n’est pas de gagner cent batailles, mais bien de vaincre l’ennemi sans combattre. »

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    • Christian Gedeon // 08.11.2017 à 11h21

      Bref,le Go fait decidemment référence…et Sun Tzu et patin et couffin et la socca aussi. Dites,ce n’est pas un jeu,ni de Go,ni de rôles ,n’est ce pas? Et franchement.,ce serait bien, à propos de l’Afrique,de parler des africains,en fait. Je constate qu’à chaque fois que l’Afrique est évoquée,on parle des Chinois,des français,des usiens,et de Dieu sait qui encore…mais jamais des Africains…et pourtant,nous ici,nous avons à apprendre et pas qu’un peu,de ce que j’appelle le génie africain. De cette capacité complètement hors normes a s’adapter, à contourner,à régler des problèmes de façon totalement inattendue et bien souvent géniale…ce qui serait bien quand on parle d’Afrique,ce ‘ serait d’abord de parler des Africains.

        +14

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      • Louis Robert // 08.11.2017 à 14h51

        Christian,

        J’ai vécu de nombreuses années dans des organisations multinationales de pointe et d’une envergure exceptionnelle. Jusqu’au sommet de la pyramide on n’y partage malheureusement pas votre point de vue. D’où ces exclamations quotidiennes qui favorisent une détente sereine: « It’s just a game, Louis. Politics, business, they’re just games! ». En français, on parle et écrit constamment du «jeu politique» qui a cours, du « jeu auquel on se livre dans le domaine des affaires et celui de la finance ». Et c’est du sérieux, pas seulement une façon de parler. Cela s’enseigne et on le fait minutieusement, avec application même. Demandez à un Varoufakis… Oublions le Go.

        Quant à l’Afrique et aux Africains, Jean Ziegler en à traité de la « Destruction massive (géopolitique de la faim) », jusqu’à «La haine de l’Occident ». Il y a là de quoi se mettre sous la dent, qui éclaire sur l’accueil réservé à la Chine.

        Précision: je ne reçois pas de dividendes sur la vente de jeux de Go… non plus que sur celle des œuvres du courageux Ziegler.

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        • christian gedeon // 08.11.2017 à 15h13

          OK Louis Roger that…juste un langage,donc. mais quand même. Cordialement

            +2

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    • Kiwixar // 09.11.2017 à 02h47

      « full spectrum dominance »

      Je pense que pour l’armée US, « full spectrum » fait désormais référence au drapeau LGBT multicolore (toutes les couleurs du spectre lumineux), avec de la promotion sélective à l’efficacité douteuse, et un impact sur l’inattention des soldats (plusieurs collisions en mer). C’est de la tactique guerrière Sun-Zu 3.0 : « vaincre un faisant mourir de rire l’adversaire ».

        +5

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  • Zevengeur // 08.11.2017 à 11h27

    « Plus nous réussirons au moyen orient… »
    Finalement Mc Cain ne serait il pas le BHL américain ?

      +8

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  • michael // 08.11.2017 à 15h23

    Pourquoi quatre soldats américains sont-ils morts au Niger ? Interview de Moussa Ag Acharatoumane , homme politique malien touarègue sur Radio Sputnik le 6 Novembre :
    https://www.youtube.com/watch?v=1BvQyczAuNY&t=1085s

      +6

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  • Spartel // 08.11.2017 à 22h03

    Les Américains s’implantent-ils en Afrique par le biais du djihadisme international allègrement boosté depuis le début du XXI ème siècle ? Peut-on s’attendre au pire en Afrique de l’Ouest, et comment anticiper le chaos généralisé et organisé qui en sortira ?
    La France dans le cadre de ses accords de défense devrait alerter les pays du Sahel sur les conséquences de l’intervention armée US à l’instar des derniers résultats dans tout le Moyen-Orient. Seules les forces US profiteraient d’un développement des conflits sahéliens.  » Le profit » n’est pas dans la bataille et la victoire contre les groupes djihadistes ou dans la conquête de terres ou de richesses minières ( quoique), mais d’abord dans le maintien de tensions mondiales seules capables de maintenir le complexe militaro-industriel en l’état ; les propos de Mc Cain sont éloquents
    De plus, si Barkhane et la Force militaire africaine G5 Sahel sont en mesure de contrer et d’affronter les groupes djihadistes, Il reste à réaffirmer que les analyses de Paul Collier sur les phénomènes mafieux des activités djihadistes demeurent pertinentes et complémentaires, d’où la nécessité de la mise en place d’une police sous l’égide des Nations Unies pour contrer cette criminalité et ses financements.

      +1

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  • christian gedeon // 09.11.2017 à 09h36

    Xi et Donald n’ont pas du manquer d’évoquer le partage des rôles en Afrique aussi…et il ne m’étonnerait absolument pas que les compères aient décodé d’une joint venture africaine,en quelque sorte.

      +1

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  • Krystyna Hawrot // 13.11.2017 à 02h06

    Bof, article médiocre. Je m’insurge contre la facilité avec laquelle l’auteure déclare le Mali, le Burkina Faso et le Niger Etats faillis! Certes, pour y etre allés très récemment, la population ne fait aucunement confiance aux militaires ni français ni américains. Elle a plutôt l’impression que plus les armées occidentales s’incrustent, plus comme par hasard les djihadistes se multiplient; Oui, les élites de ces pays sont corrompus, mais les citoyens sont organisés – en syndicats, associations, coopératives, partis, mouvements de jeunes radicaux comme au Burkina Faso… et ils savent ce qu’ils veulent! Voici par exemple l’opinion d’un important leader de la gauche malienne, Oumar Marikou, leader du parti SADI
    https://www.youtube.com/watch?v=lCxvLpmAHfg

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