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16.mars.202316.3.2023 // Les Crises

L’effet Seymour Hersh : tuer le messager, ignorer le message

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Les grands médias ne tiennent pas compte des questions soulevées par le journaliste chevronné : les États-Unis ont-ils détruit l’oléoduc ? Sinon, qui l’a fait ?

Source : Responsible Statecraft, Kelley Beaucar Vlahos
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le journaliste Seymour M. Hersh à Berlin en 2007. (imago/Engelhardt via Reuters Connect)

Un silence assourdissant. C’est le constat que l’on peut faire à propos des principaux médias grand public – étrangers et nationaux – après les accusations du journaliste d’investigation vétéran Seymour Hersh selon lesquelles les États-Unis ont mené une opération secrète pour faire sauter les pipelines Nord Stream en septembre 2022.

L’histoire, publiée la semaine dernière sur le nouveau Substack de Hersh, a déclenché une guerre sur Twitter entre les défenseurs et les détracteurs de Hersh, mais une simple recherche sur Google révèle un manque de couverture grand public, avec seulement de brefs rapports de Bloomberg, de l’Agence France Presse, du Times (Royaume-Uni) et du New York Post – une holding conservatrice de l’empire médiatique de Rupert Murdoch. Le comité éditorial du Washington Times, lui aussi carrément à droite, a écrit avec sympathie sur le sujet lundi, et Newsweek l’a également couvert.

Tous les autres journaux de référence – le Washington Post, le New York Times, le Wall Street Journal – et les médias européens – la BBC, le Guardian et la plupart des journaux allemands (une interview sur Berliner Zietung a été publiée mercredi en fin de journée) – l’ont ignorée. Tucker Carlson et d’autres animateurs l’ont couvert sur Fox News, une autre institution de Murdoch, mais le reste du circuit de l’information par câble – CNN, MSNBC – semble s’associer à ce qui semble être un black-out total des MSM [MainStream Media, NdT].

Peut-être pas un black-out total : Business Insider a publié un rapport peu flatteur surmonté de ce titre peu élégant : « L’affirmation d’un journaliste discrédité selon laquelle les États-Unis auraient secrètement fait sauter le gazoduc Nord Stream s’avère être un cadeau pour Poutine. »

En dehors de ce vide relatif, dans les médias sociaux et sur Substack, il semble y avoir deux lignes principales d’attaque ouvertes contre le reportage de Hersh, qui détaille l’histoire d’une unité secrète de plongeurs experts de la Marine américaine, dirigée depuis le sommet de l’administration Biden, engagée dans des plans de sabotage qui ont été mis en œuvre « en décembre 2021, deux mois avant que les premiers chars russes n’entrent en Ukraine. »

Tout d’abord, les critiques cherchent à discréditer Hersh, qui a passé les 50 dernières années à mettre le gouvernement américain dans l’embarras avec une myriade de révélations (dont beaucoup ont été publiées dans de grands médias comme le New York Times et le New Yorker). Parmi ses révélations les plus marquantes, citons le massacre de My Lai par les troupes américaines au Viêt Nam, le programme d’espionnage massif de la CIA contre les Américains appelé Operation Chaos (pour lequel le New York Times l’a surnommé « Diseur de la vérité ») en 1974, et les abus commis sur les prisonniers à Abu Ghraib en 2004. Néanmoins, ses détracteurs l’accusent de s’adonner à des théories du complot, à des reportages bâclés et à un mauvais sourçage.

Deuxièmement, ils soulignent ce qui semble être une « source unique » dans l’article publié sur Substack de Hersh (bien qu’il soit beaucoup plus ambigu à ce sujet dans son interview avec Radio War Nerd cette semaine). En outre, les enquêteurs de Twitter et de Substack, utilisant l’OSINT (Open Source INTelligence), disent avoir trouvé des trous dans les détails (comme la classe du navire dragueur de mines impliqué et l’endroit où il se trouvait le jour où Hersh prétend que les explosifs ont été placés) qui jettent un doute sur toute son histoire.

Mais les questions soulevées à propos de Hersh et de son reportage (appropriées ou non) n’expliquent pas l’absence de couverture par le grand public de son article extrêmement détaillé de 5300 mots, qui, en toute autre circonstance, aurait dû déclencher des enquêtes journalistiques. Il reste un mystère extraordinaire : Qui a fait sauter les pipelines Nord Stream, qui relient la Russie à l’Allemagne, sont détenus majoritairement (51 %) par le russe Gazprom, ainsi que par des acteurs allemands, néerlandais et français, et ont représenté à un moment donné 35 % de l’énergie que l’UE importait de Russie (via Nord Stream 1) ?

En outre, Hersh a-t-il raison de souligner les déclarations de responsables américains, de Biden en bas de l’échelle, comme autant de signes révélateurs de leur volonté de démanteler le Nord Stream 2 bien avant l’invasion russe ? Washington avait-il intérêt à le couper, et serait-il allé jusqu’à le saboter pour ensuite rejeter la responsabilité de l’attaque sur la Russie ? Pourquoi Victoria Nuland, haut fonctionnaire du département d’État, a-t-elle déclaré qu’elle était « satisfaite » qu’il s’agisse désormais d’un « morceau de métal au fond de la mer » ?

L’Allemagne, la Suède et le Danemark mèneraient des enquêtes distinctes sur l’explosion des pipelines. L’automne dernier, les Suédois ont confirmé qu’il s’agissait d’un « sabotage grossier » et que l’attaque portait les marques d’un « acteur étatique ». Après qu’une flopée de médias d’élite et de personnalités officielles de Washington aient pointé du doigt la Russie, le Washington Post a publié il y a deux mois un article inhabituellement décalé citant des « responsables européens » affirmant qu’il n’y avait « aucune preuve » que la Russie était derrière l’attaque.

Mais c’était en décembre et, jusqu’aux allégations explosives de Hersh, l’histoire languissait dans le purgatoire du cycle des nouvelles. Aujourd’hui, suite à ses affirmations, l’absence de tout véritable reportage sur le sujet semble encore plus frappante.

« Si quelqu’un a une histoire plus convaincante, qu’il la présente, qu’il nous montre ce qu’il a à offrir », a lancé Mark Ames, co-animateur de la radio War Nerd, qui a accueilli lundi Hersh pour sa première interview depuis la publication de l’article.

Lors d’un échange en direct à l’antenne sur le manque de couverture médiatique, Ames, le co-animateur Gary Brecher et Hersh ont critiqué ce qu’ils considèrent comme une presse complaisante qui soutient inconditionnellement les objectifs du gouvernement américain en ce qui concerne la guerre en Ukraine. C’est cette déférence qui explique le manque apparent de curiosité à l’égard de cette histoire et l’envie d’attaquer le messager plutôt que d’interroger les officiels sur les affirmations de Hersh.

« Les médias dominants ont décidé d’eux-mêmes que nous étions en guerre et par « nous », ils entendent le couloir Acela, les banlieues chères de la côte Est… et cela signifie que les règles (du journalisme) ont changé », a déclaré Brecher.

Ames est allé un peu plus loin. « Je ne suis pas surpris qu’ils soient si peu intéressés par la question de savoir qui a fait sauter les pipelines, mais je suis écoeuré », a-t-il déclaré à Responsible Statecraft lors d’un échange ultérieur.

« Les grands médias ignorent l’histoire de Hersh parce qu’ils sont profondément investis dans l’empire américain et n’aiment pas les histoires qui donnent une mauvaise image de l’empire américain. »

De leur côté, les représentants du gouvernement nient catégoriquement, affirmant que le reportage de Hersh est un mensonge absolu. Contacté, un porte-parole du Conseil national de sécurité a qualifié l’histoire de « totalement fausse et de fiction complète. » Idem pour le service de presse du département d’État : « C’est totalement faux et une fiction complète. Nous pouvons affirmer catégoriquement que les États-Unis n’ont été impliqués d’aucune manière et nous continuons à travailler avec les Alliés et les partenaires pour faire toute la lumière sur ce qui s’est passé. »

Le département d’État a confirmé que les États-Unis n’enquêtaient pas sur l’explosion de l’oléoduc, mais qu’ils aidaient leurs « partenaires européens » à mener leurs propres enquêtes sur l’incident.

« Le rapport de Hersh ne clôt pas l’affaire sur l’identité de ceux qui ont attaqué les pipelines Nord Stream. Mais il souligne la nécessité d’une enquête sérieuse du Congrès sur ce qui s’est passé », déclare George Beebe, ancien analyste chevronné de la CIA et directeur de la grande stratégie à l’Institut Quincy. Il déplore également que la presse ne semble pas s’intéresser aux questions soulevées par le reportage de Hersh.

« Si les États-Unis se sont engagés dans ce que beaucoup considéreraient comme un acte de guerre, en détruisant l’infrastructure critique d’un allié de l’OTAN, sans en informer le Congrès, cela soulève de profondes questions sur les relations entre l’exécutif et le législatif, et sur la gestion au sein de l’alliance, sans parler de ce que cela pourrait signifier pour la possibilité de représailles russes sur l’infrastructure américaine, a déclaré Beebe à Responsible Statecraft.

Robert Wright, critique des médias, auteur et podcasteur, suggère que le black-out médiatique s’inscrit dans une tendance continue de couverture unilatérale et peu sérieuse de la guerre en Ukraine. Il a souligné les affirmations explosives, mais peu rapportées, de l’ancien Premier ministre israélien Neftali Bennett au début du mois, selon lesquelles l’Occident aurait tué un accord de paix provisoire entre la Russie et l’Ukraine en mars dernier.

« D’une certaine manière, je pense que le fait que les médias dominants aient plus ou moins ignoré les commentaires de Naftali Bennett sur les négociations avortées de début mars en Ukraine est encore moins excusable que le fait d’avoir ignoré l’histoire de Hersh », a déclaré Wright dans un échange de courriels avec Responsible Statecraft. « Ces médias peuvent toujours dire que Hersh n’est plus qu’un pigiste et qu’il s’appuyait essentiellement sur une seule source anonyme, etc. – mais Bennett est un témoin oculaire de ce qu’il décrit, et il est l’ancien Premier ministre d’Israël ! »

« Je pense que ces deux points de données réunis – les médias dominants ignorant fondamentalement l’histoire de Bennett et n’utilisant même pas l’histoire de Hersh comme une occasion de revenir sur la question de savoir qui a fait sauter l’oléoduc (ce qu’ils auraient pu faire même en traitant l’histoire de Hersh avec scepticisme) – sont une preuve supplémentaire de l’engagement actuel d’une grande partie des médias de l’élite à servir le récit officiel américain », a déclaré Wright. « Et à long terme, ce genre de journalisme n’est pas bon pour l’Amérique. »

Connor Ecols, reporter à Responsible Statecraft a participé à cet article.

Source : Responsible Statecraft, Kelley Beaucar Vlahos, 16-02-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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POPOV // 16.03.2023 à 08h40

Une version officielle est sortie du pentagone début mars, après la publication de l’article ci-dessus. Selon le NYT qui publie l’info, le sabotage des tuyaux a pour origine l’Ukraine. Six ressortissants ukrainiens auraient loué un voilier de 15 mètres à Rostock en Allemagne pour commettre l’attentat. Ensuite, l’enquête se borne à retracer le parcours du navire courant septembre 2022, le tout au conditionnel.
Pour ces journalistes, transporter plusieurs tonnes d’explosifs, un caisson de décompression pour atteindre la profondeur de – 80 mètres, le matériel de plongée et six personnes sur un voilier de 15 mètres parait plus crédible que les affirmations de M. Hersh.

27 réactions et commentaires

  • gracques // 16.03.2023 à 07h14

    Mais qui nous dira ou en est la presse européenne sur la question ?
    Sur la presse française on a très vite fait le tour.

      +36

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    • Daniel // 16.03.2023 à 09h54

      Le travail de journaliste ne se fait pas de la même façon selon qu’il soit à l’intérieur des murs de l’OTAN ou en dehors :
      Les journalistes soumis à l’OTAN reprennent alégrement la propagande US / GB (au début : ce sont les Russes, puis silence radio, puis finalement une fois les déclaration de Seymour Hersh… ce sont les Ukrainiens !!! point final, plus de débat possible)
      En dehors de l’OTAN, très tôt l’hypothèse Russe a été dégagée car dans tout crime se pose la question de « à qui profite le crime ? ». Ce qui fait que les hypothèses USA / GB / Norvège ont été soulevé mais jamais sous une forme conclusive.
      Depuis l’enquête de Seymour, la recherche de la vérité a fait un pas de géant… sauf chez nous !

        +21

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  • POPOV // 16.03.2023 à 08h40

    Une version officielle est sortie du pentagone début mars, après la publication de l’article ci-dessus. Selon le NYT qui publie l’info, le sabotage des tuyaux a pour origine l’Ukraine. Six ressortissants ukrainiens auraient loué un voilier de 15 mètres à Rostock en Allemagne pour commettre l’attentat. Ensuite, l’enquête se borne à retracer le parcours du navire courant septembre 2022, le tout au conditionnel.
    Pour ces journalistes, transporter plusieurs tonnes d’explosifs, un caisson de décompression pour atteindre la profondeur de – 80 mètres, le matériel de plongée et six personnes sur un voilier de 15 mètres parait plus crédible que les affirmations de M. Hersh.

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    • Danton // 16.03.2023 à 11h38

      Exactement comme la presse trouvaient plus crédible les assertions de GW Bush sur le ADM que les affirmations des inspecteurs de l’ONU.
      Où les assertions du délirant O’Shea en 99 sur l’évacuation de 100 000 civils bosniaques en pleine montagne, en une nuit, par les méchants Serbes plutôt que les officiers spécialistes en logistiques qui en démontraient l’impossibilité.
      Comme elle trouve encore crédible les accusations de viols massifs par les troupes russes en Ukraine malgré les démentis de l’ONU, des chancelleries occidentales et même l’aveu de mensonge de la ministre ukrainienne de la justice a l’origine de cette accusation qui s’est révélée sans fondement.
      Comme elle prefére trouver crédibles les explications de Macron sur les retraites plutôt que celles des spécialistes du sujet, y compris le COR lui même.
      Le journaliste MMS n’est pas un être rationnel et pas forcément intelligent ni honnête.

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      • Vercoquin // 17.03.2023 à 01h38

        « Le journaliste MMS n’est pas un être rationnel et pas forcément intelligent ni honnête. »
        Si, justement. Le journaliste MMS est foncièrement rationnel, intelligent et honnête, car:
        – il a une famille à nourrir et à protéger pendant de nombreuses années.
        – c’est pourquoi il doit garder son travail pendant toutes ces années.
        – c’est pourquoi son travail consiste à transmettre le positionnement politique ou économique de celui qui le paie.
        Et celui qui le paie est un milliardaire lié aux grands trusts américains donc à l’économie américaine, donc à la politique américaine, à l’OTAN, à l’industrie de l’armement étazunien, etc…

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    • RV // 16.03.2023 à 22h50

      Ce récit alternatif officiel qui met en cause l’Ukraine peut s’analyser comme un stratagème permettant de se retirer de ce conflit pour les Nord-états-uniens qui ont remplis leurs principaux objectifs, séparer l’Allemagne de la Russie, affaiblir l’UE et refourguer leur gaz de schiste.
      A long terme, si les frémissements de la dédollarisation se transforment en un mouvement général ils auront provoqué leur propre perte.

        +15

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      • Grd-mère Michelle // 17.03.2023 à 15h56

        « …et refourguer leur gaz de schiste. »
        Oui, sans oublier le gaz du Kazakstan, dont Exxon a acheté des concessions et veut l’acheminer grâce à un gazoduc (en construction) qui passera par la Mer Caspienne, l’Azerbaidjan, la Géorgie et la Mer Noire, pour aboutir sur la côte roumaine…
        Depuis l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’UE (le 1/1/2007), précédée de leur adhésion à l’OTAN, une importante flotte « alliée »(principalement US) croise dans la Mer Noire.
        POURQUOI?

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  • Maxim // 16.03.2023 à 09h24

    Il y a eu un article américain disant là-même chose que M. Hersh mais paru peu après l’explosion, avec photos du bateau Americain et des manœuvres Otan. C’était en lien sur ce site. Si quelqu’un le retrouve ce serait bien de le redonner.

      +4

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  • Snjor // 16.03.2023 à 09h32

    _ Les médias Français ont pas -peu- parlé de l’article de Seymour Hersh sauf pour dire qu’il était vieux et sénile (bizarrement ils ne disent pas la même chose des journalistes/intervenants du même âge mais pro-Ukrainien…).
    _ Aucun n’a parlé des propos de l’ancien 1er ministre Israélien (pourtant de gauche dont les médias -anti Bibi- faisait l’hagiographie matin midi et soir!)
    _ Et encore moins pour les confirmations par Merkel et Holland sur la volonté occidentale de ne pas avoir voulu faire respecter par l’Ukraine les accords de Minsk I et II.

      +32

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    • Lt Briggs // 16.03.2023 à 10h38

      D’accord avec vous sauf quand vous parlez des « (…) propos de l’ancien 1er ministre Israélien (pourtant de gauche) »

      Naftali Bennett de gauche ? Cet ancien ministre de Netanyahou a quitté le parti de droite Likoud en 2012 pour rejoindre le parti Le Foyer juif, qui est nettement classé à l’extrême droite. Il s’oppose à la solution à deux États et à l’égalité des droits entre juifs et non juifs au sein d’Israël, et est ultralibéral sur le plan économique.
      La gauche en Israël est entrée en léthargie depuis un moment déjà. Elle semble se réveiller ces derniers temps mais il est bien tard.

        +5

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  • Savonarole // 16.03.2023 à 10h35

    Certains esprits chaffoins en Allemagne ont commencé à surnommer Olaf Scholz « l’otage Americain ».
    Il est malheureusement necessaire de rapeller qu’au delà du « travail » de la presse , les politiques sont encore plus impliqué dans ce qui devrait ètre qualifié comme une « entrave à la manifestation de la vérité » (Article 434-4 du Code pénal).

      +19

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    • JnnT // 16.03.2023 à 14h59

      On ironise outre-Rhin – les mauvais esprits – sur Olaf (Scholz) qui ne veut pas finir comme Olof (Palme). La blague date d’avant le sabotage des gazoducs.

      Biden a annoncé que Nord Stream serait mis hors service d’une manière ou d’une autre le jour-même où il recevait Scholz et en sa présence. Sans doute Biden a prévenu Scholz des intentions exactes des USA. Mais l’Allemagne arrogante est un pays vassal, ce que la France n’était pas, elle, jadis.

        +16

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  • UBU_53 // 16.03.2023 à 10h45

    Politique et vérité …… un modèle d’oxymore
    Toutes, absolument toutes les déclarations dites officielles n’ont aucun rapport avec la réalité des faits
    Moi, je suis le fils du pape
    Quand vous aurez compris que la très grande majorité des médias radio, télé, journaux sont la propriété de financiers, les mêmes financiers qui financent les politiciens vous comprendrez que ce qu’il est convenu d’appeler « informations » cela n’a rien à voir avec la réalité des faits
    La mascarade du covid aurait dû vous servir de leçon …. sinon c’est à désespérer

      +21

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  • David D // 16.03.2023 à 12h18

    Boah, c’est très simple, on va vers une nouvelle ère inédite de féodalisme d’un monde occidental financier avec une moderne Ligue de Délos où les Etats-Unis asservissent et épuisent leurs alliés. Et on y va avec l’assentiment d’une grande partie de la population, et un assentiment qui mélange tout le spectre politique gauche, droite, extrême-droite et extrême-gauche. La population a délégué le patrimoine et la politique internationale à ce qu’elle croit les premiers venus pour mieux gérer sa popote quotidienne qui seule l’intéresse. Le retour de bâton va être toujours plus terrible.
    En revanche, le reste du monde va détester et mépriser de plus en plus l’occident, tandis que la Russie, déjà en-dehors de l’histoire du colonialisme et des travers américains, va être admirée.
    Merkel et Hollande sur la fausseté des accords Minsk, les versions qui changent sur le gazoduc (c’est les russes, non c’est des pêcheurs incognito), etc., etc., tout cela ruine le crédit de l’occident dans le monde, voire invitera un jour les nouveaux puissants à nous en faire autant.
    C’est une catastrophe planétaire pour l’occident superbement aveugle.

      +24

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    • JnnT // 16.03.2023 à 14h47

      La ligue de Délos, effectivement. Athènes contre Sparte et la ligue de Corinthe. Guerres du Péloponnèse. Ça a très mal fini pour Athènes, ici les USA.

        +8

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    • Grd-mère Michelle // 17.03.2023 à 16h55

      @David D « La population a délégué le patrimoine et la politique internationale… pour mieux gérer sa popote quotidienne qui seule l’intéresse. »
      Oui, et, comme le dit Vercoquin ci-dessus, les journalistes doivent surtout s’occuper, comme tout le monde, de gagner leur croûte… selon la punition biblique et soi-disant divine qui condamne Adam à « gagner son pain à la sueur de son front »(pour avoir croqué dans le « fruit de la connaissance »), sur laquelle s’accordent toutes les religions, pourtant divergentes et compétitives, issues du « Livre » (et que personne ne conteste, même en période de crise financière et de contestation comme celle de la réforme des retraites).

      N’empêche que les services publics de radio-télévision nous appartiennent, à nous les usager-e-s qui les subventionnons, et que nous avons donc le droit et le devoir d’exiger qu’ils nous informent correctement, en dépit des partenariats public-privé(celui-ci concernant la publicité, dans le cas de la RTBF/belge francophone que je connais mieux que les services publics français) qui ont été contractés pour mieux nous « divertir », nous distraire des réalités.
      Remarqué que, depuis l’entrée en vigueur du CETA(pourtant pas encore ratifié par l’ensemble des membres de l’UE), ma tv m’inonde de « séries » américaines, US et canadiennes…

        +2

      Alerter
      • vert-de-taire // 17.03.2023 à 21h01

        Si même les médias d’État sont promafia (pro oligarques)..
        c’est
        Preuves de plus que notre régime est une dictature des riches :
        une ploutocratie.

        Et que nous l’acceptons malgré notre évidente contestation
        mainte fois rappellée (comme l’ « alternance » stérile et autres referendums et opinions majoritaires contre nos mafieux) – des actes sans forces (puisque de fait les mafieux n’ont que gagné du pouvoir et du fric)

        Je m’oppose donc aux propos un peu plus haut qui parlent d’assentiment.
        à part les dominants et oligarques (et qqs larbins) c’est faux.
        Dans l’élite une petite partie (les pièces principales du politique) aide ces mafieux
        alors qu’une grande partie des gueux s’oppose voire rouspète plus ou moins haut.

        Mais presque TOUS acceptent en, par exemple, ne manifestant à peu près pas.
        la manifestation de masse étant la seule possibilité hors la violence
        maintenant que le vote réduit à une farce.
        1 ou 2 millions de gens qui manifestent c’est énorme mais ridiculement insuffisant pour les jeter dehors.
        De fait.

        Fin des années 80, les allemands de l’Est allaient manifester par millions…
        et souvent (chaque semaine?).
        il faut bcp plus que ça maintenant dans ce monde de super-surveillance automatisée et de super-police armée.
        ~10 millions commenceraient à terrifier ces mafieux (GJ++)
        et pourraient suffire pour les renverser..

        Mais sans mettre en marche les corps,
        rien ne se fera JAMAIS.

          +2

        Alerter
      • Grd-mère Michelle // 18.03.2023 à 13h00

        @vert de taire En effet, la plupart des gens qui bénéficient d’une relative prospérité (ceux et celles qui ont un « emploi » ou qui reçoivent de « l’aide sociale » en fonction de leur situation de personnes faibles/défavorisées) sont plus attaché-e-s à la préserver qu’à réclamer plus de liberté (de choisir son devenir) et d’égalité(idem, pour tou-te-s), ce qui range la fraternité, la solidarité au rang de valeurs dépassées…
        L’individualisme est le poison mortel de la société, alors que celle-ci (le fait de « vivre ensemble » selon des règles élaborées et adoptées ensemble) est indispensable à la survivance de l’humanité(et de son biotope, tout le vivant interdépendant).
        « Lorsque l’humanité sera enfin sage,
        nous passerons de la compétition dans l’individualisme
        à l’individualité dans la coopération. »
        Colette Magny en 1963

          +0

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  • JnnT // 16.03.2023 à 14h33

    Sur le sabotage des gazoducs Nord Stream, 3 tubes sur 4 ont sauté mais la charge n’a pas explosé pour un tube. Sans doute un problème de mise à feu. Donc cette charge reste en place, pourrait être récupérées et analysée dans le cadre d’une enquête internationale, par exemple sous supervision de l’ONU.

    De quelle usine provient l’explosif ? Quel système de détonateur ? Etc. Tous ces éléments étant traçables, les fabricants peu nombreux et répertoriés, l’enquête indiquerait presque à coup sûr le responsable de cet acte de guerre qui atteint l’Allemagne et la France outre la Russie.

    Curieusement, cette piste évidente de la charge non explosée n’est pas exploitée. Parce que tous les états « victimes » connaissent déjà l’auteur ? De peur de mettre en cause l’état le plus puissant en Occident ? Lequel a agressé militairement des pays dont il est l’allié militaire au sein du NATO ?

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  • bm607 // 16.03.2023 à 14h52

    Aujourd’hui 16 mars 2023, c’est le 55e anniversaire du massacre perpétré par les Américains dans le village vietnamien de My Lai. De l’ordre de 500 civils selon les estimations les plus crédibles ont été tués de sang-froid, dont 210 enfants, dont 50 nourrissons de moins de trois ans.
    Personne n’a été puni pour cette atrocité. Sur les 80 soldats américains traduits en justice, seul le lieutenant Kelly qui commandait a été inculpé, mais il n’a passé que 3 jours derrière les barreaux, après quoi il a été transféré en résidence surveillée, puis gracié.

    Ce crime de guerre américain a été dévoilé en grande partie grâce au jeune journaliste Seymour Hersh.

    50 ans plus tard, ce même journaliste a dénoncé une autre action criminelle. Et on a toujours autant de sanctions envers les criminels. Et toujours le silence dans la presse occidentale collabo.

    BM

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    • Grd-mère Michelle // 17.03.2023 à 17h20

      Merci de rappeler cet épisode de la guerre d’invasion que les USA mènent sans relâche depuis des décennies, sous différents prétextes. Je possède encore l’affiche qui montrait la malheureuse jeune fille courant en flammes sur un petit chemin vietnamien, qui fut l’une des premières de l’industrie « pop » du « poster »…

      À noter quand même que mon JT belge a eu l’audace de relater le commentaire de l’ambassadeur russe aux USA à propos du drone US précipité dans la Mer Noire avant-hier:
      « Et si un tel drone russe volait à proximité des côtes américaines, que croyez-vous que ferait l’armée US? » (en substance).

        +2

      Alerter
  • auc // 16.03.2023 à 14h59

    Ce n’est pas un oléoduc mais un gazoduc.

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  • Grandazz // 16.03.2023 à 17h09

    Rien ne change, l’Empire océanique (USA + UK) veut coute que coute Empêcher la jonction de l’Empire terrestre (Allemagne + Russie)… Quand à la France, elle aurait pu jouer son rôle de troisième voie entre les deux empires, mais non, nos dirigeants ont abandonné toute idée de destin national depuis De Gaulle et ne font que se soumettre et se laisser corrompre par l’empire océanique. Reste une grande question, quand-est ce que les allemands vont retrouver leur âme et leur honneur ? Peut-être jamais vu leur taux de natalité…

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    • Hiro Masamune // 22.03.2023 à 21h08

      La belle affaire si à la place il y a un Russie + Inde + Chine …
      Il y a des jours
      comme ça,
      le pire hélas.

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