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2.février.20192.2.2019 // Les Crises

La bourgeoisie est-elle toujours en marche ? Par France culture

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Source : France culture, François Bégaudeau, 28-01-2019

François Bégaudeau, écrivain et scénariste, est l’invité de la Grande table pour « Histoire de ta bêtise » (Fayard, janvier 2019), parole d’un « tu » contre la « bêtise » de la bourgeoisie.

« Le Prêteur et sa femme » (Anvers, 1514)• Crédits : Quentin Metsys

L’écrivain François Bégaudeau, auteur en 2011 chez verticales de La Blessure, la vraie, et l’an passé de En guerre, réalisateur en 2017 d’un film documentaire, N’importe qui, où il s’interrogeait déjà sur le sens de la démocratie. Il publie aujourd’hui Histoire de ta bêtise chez Pauvert.

La politique est un art noble si elle s’articule au réel.
(François Bégaudeau)

Un essai où un  » je » parle à « tu ». Où « je ne viens pas te juger mais te nommer ». Une adresse à la bourgeoisie, à ce « tu » auquel il s’adresse et dans le groupe duquel il semble aussi se ranger par moments pour mieux le critiquer.

Dans ma journée, je suis traversé par des affects bourgeois.
(François Bégaudeau)

En même temps, réflexion sur ces mots « symboliquement chargés » et ceux qui sonnent creux, « Populisme », « post-vérité », « complotisme »…utilisés pour disqualifier, des mots comme populisme, et sur ce peuple que flattent les populismes. Peuple des autres, dans l’inconscient social de ce « tu » que l’essai désigne opposition aux classes populaires.

Un acte sans parole n’est pas un acte politique.
(François Bégaudeau)

François Bégaudeau ne livre pas une approche d’économiste s’exprimant à l’aune des revenus, mais une regard d’écrivain, par ses paroles de parole, et ses réflexes de classe.

Source : France culture, François Bégaudeau, 28-01-2019

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Commentaire recommandé

astap66 // 02.02.2019 à 08h15

Juste, percutant, comme l’interview qu’il a donné sur la 5 (C à vous) ou sur RMC (Les Grandes Gueules). Enfin quelqu’un qui pense passe le filtre de la censure médiatique. Signe des temps ?
C’est vrai, la politique, c’est se confronter au réel. C’est vrai que le pouvoir d’Etat ne fait pas de politique, mais fait la police. C’est vrai que le désir « d’ordre », c’est celui de conserver l’état des choses, les hiérarchies existantes. C’est vrai que le « mérite » est une fable pour justifier les scandaleuses inégalités existantes..Et c’est vrai que la légitimité d’une violence s’évalue à sa cause.
L’avantage de la crise des gilets jaunes est d’avoir permis de faire tomber le masque « cool » de cette classe possédante: prête à tout pour conserver son pouvoir, y compris à recourir aux violences policières, aux arrestations arbitraires, méprisante et haineuse envers le peuple réel (Voir les dernières saillies de Macron sur les « jojo en jaune » qui ne devraient pas être mis sur le même rang qu’un ministre sur les plateaux télé, sur les « gitans » prétendument contrôlés par l’extrême gauche), d’un complotisme antirusse délirant…. Le masque est tombé ET C’EST TANT MIEUX.
Maintenant, à nous de nous organiser…

47 réactions et commentaires

  • Aquitanis // 02.02.2019 à 07h38

    Je connaissais vaguement cet écrivain. Je l’ ai un peu plus découvert sur « Interdit, d’interdir  » ( merci RT 🙂 ) . Je lui trouve quelque chose comme l’ étoffe d’ un Orwel ( même profondeur, même sincérité ).
    Je vous propose de savourer quelques moments dans l’ émission , qui porte très mal son nom  » C à vous « ; qui devrait s’ appeler  » C à nous  » : une bande de vendus qui se s’autoflagornent mutuellement.
    https://www.youtube.com/watch?v=EduR-tk_5EM

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    • Paul // 02.02.2019 à 08h52

      Merci pour le lien…. SUPER .!!!
      Cdlt
      Commentaire trop court ? peut-être,
      ferai-je mieux une autre fois.

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    • Sandrine // 02.02.2019 à 08h53

      Les propos de Macron sur « Jojo en jaune » sont proprement hallucinant.
      Cela rappelle ce que disait Philippe d’Iribarne dans son livre « Vous serez tous des maîtres » . Dans le monde de Macron, il n’y a pas de place pour les « perdants », à part éventuellement une place d’esclave.
      Voir aussi à ce sujet les cours de Alain Soupiot sur les nouvelles formes d’allégeance dans ce nouveau monde du droit « à la carte » qui vient. C’est glaçant.
      https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/les-figures-de-lallegeance-29-le-recul-de-lheteronomie-suite

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      • Gilbert G // 03.02.2019 à 20h23

        le problème, c’est que tout cela n’est absolument pas neuf… ça fait des décennies que c’est comme ça… là, on se réveille parce-que l’eau arrive dans les compartiments de la classe moyenne qui se croyait à l’abri… mieux vaut tard que jamais…
        Mais il se pose la question de savoir si la classe moyenne veut simplement rétablir son petit paradis d’autrefois (dans l’ignorance de la pauvreté des classes populaires). Ou bien si la classe moyenne veut réellement changer de logiciel… A mon avis, ce n’est pas encore clair…

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    • somebulle // 02.02.2019 à 11h44

      Et chez Taddei avec un philosophe , que du bonheur , des individus qui savent discuter.
      https://youtu.be/UVW8oaMzl3o

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  • astap66 // 02.02.2019 à 08h15

    Juste, percutant, comme l’interview qu’il a donné sur la 5 (C à vous) ou sur RMC (Les Grandes Gueules). Enfin quelqu’un qui pense passe le filtre de la censure médiatique. Signe des temps ?
    C’est vrai, la politique, c’est se confronter au réel. C’est vrai que le pouvoir d’Etat ne fait pas de politique, mais fait la police. C’est vrai que le désir « d’ordre », c’est celui de conserver l’état des choses, les hiérarchies existantes. C’est vrai que le « mérite » est une fable pour justifier les scandaleuses inégalités existantes..Et c’est vrai que la légitimité d’une violence s’évalue à sa cause.
    L’avantage de la crise des gilets jaunes est d’avoir permis de faire tomber le masque « cool » de cette classe possédante: prête à tout pour conserver son pouvoir, y compris à recourir aux violences policières, aux arrestations arbitraires, méprisante et haineuse envers le peuple réel (Voir les dernières saillies de Macron sur les « jojo en jaune » qui ne devraient pas être mis sur le même rang qu’un ministre sur les plateaux télé, sur les « gitans » prétendument contrôlés par l’extrême gauche), d’un complotisme antirusse délirant…. Le masque est tombé ET C’EST TANT MIEUX.
    Maintenant, à nous de nous organiser…

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    • Sandrine // 02.02.2019 à 09h40

      La phrase de Macron sur « Jojo en jaune » est proprement hallucinante. Elle témoigne de cette vision du nouveau monde macronien où il n’y a pas de place pour les perdants – ou alors uniquement une place servile. Voir à ce propos ce qu’explique A. soupiot sur les nouveaux liens d’allégeance qui régissent le nouveau monde neo-liberal.
      https://www.franceculture.fr/emissions/les-cours-du-college-de-france/les-figures-de-lallegeance-29-le-recul-de-lheteronomie-suite

      D’ailleurs, avis à ceux qui sont tentés par la grève illimitée à partir de mardi : la cour européenne s’est déjà prononcée par le passé pour une interdiction du droit de grève (c’est détaillé dans le cours mis en lien ci-dessus)

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      • Gilbert G // 03.02.2019 à 20h28

        la désindustrialisation, les fermetures des mines et des usines, ça remonte aux années 1980… et les ouvriers sont parfois morts dans leurs luttes… et leur monde culturel et symbolique s’est écroulé… que faisait la classe moyenne pendant ce temps là ? …hum… on préfère ne pas en parler…
        Peu à peu, et surtout après 2008 en fait, l’eau qui monte a commencé à atteindre les compartiments des classes moyennes… qui subitement ont commencé à se poser des questions… et à se scandaliser de toutes ces injustices et de ces paroles insultantes…

        Mieux vaut tard que jamais. Mais il se pose la question de savoir si la classe moyenne appauvrie qui se met en mouvement, veut simplement retrouver son petit confort douillet et individualiste, ou bien si réellement elle a d’autres ambitions historiques, sociales et culturelles… à mon avis, ce n’est pas encore clair…

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    • Leterrible // 02.02.2019 à 11h48

      @astap66(08h15) écrit :  »  » « Voir les dernières saillies de Macron sur les “jojo en jaune” qui ne devraient pas être mis sur le même rang qu’un ministre sur les plateaux télé… »  »  »
      Ça ne vient pas par hasard cette saillie, car, de manière surprenante, apparaissent sur nos écrans des hommes en jaune bien moins débiles que leurs interlocuteurs pros de la politique. ET ÇA SE VOIT FORT..!!
      J’me lasse pas de redécouvrir cette courte(3′) intervention du futur plus affuté clou dans la chaussure des Zupitériens:
      https://www.youtube.com/watch?v=QqmxLbpBil0 … un régal dans un silence qui se fait quasi respectueux..

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    • Serge F. // 02.02.2019 à 15h22

      « L’avantage de la crise des gilets jaunes est d’avoir permis de faire tomber le masque »

      C’est ce que dit aussi Maître Régis de Castelnau dans cette excellente note de blog :

      http://www.vududroit.com/2019/01/macron-lexecution-de-feuille-de-route-prix-de-nos-libertes/

      Extrait à la fin : « J’avais récemment au téléphone un ami, électeur fidèle du PS à qui j’expliquais le caractère très inquiétant de toutes ces dérives, et qui me répondit : « j’ai été sur un rond-point il n’y avait que des beaufs. Il est normal que l’État se protège contre eux y compris avec ces moyens. Et s’il y a des illégalités comme tu dis, ils n’ont qu’à saisir le juge… ». Excellente idée. »

      Et la réponse à cette question dans les commentaires :

      Marie Eiram : « vous avez raccroché et sans doute, perdu un ami, mais quand on a des amis qui tiennent ce genre de propos, on peut s’en passer, non ? »

      Régis de Castelnau : « Oui. Cette période agit aussi comme un révélateur. Beaucoup jettent le masque et ça clarifie. »

      On comprend maintenant pourquoi tant de personnalités médiatiques, que l’on croyait raisonnables, ont soutenu la candidature d’Emmanuel Macron aux présidentielles.

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  • Actum est de Republica ! // 02.02.2019 à 08h33

    Le triomphe de la bourgeoisie, en réalité celle des pires parmi les bourgeois, c’est celui des Derniers hommes prophétisés par Nietzsche, soit un mélange d’autosatisfaction arrogante, de bêtise abyssale et de mépris condescendant à l’égard de tout ce qui ne fait pas allégeance à la seule valeur qui pour eux compte, l’argent.

    En réalité, rien de bien nouveau sous le soleil, n’était-ce les proportions hallucinantes atteintes par ce mal à notre époque, qu’aucuns diront des Derniers temps.

    Le tout à lego du bourgeois, petit ou prétendument grand, s’est depuis des décennies maintenant déversé dans toutes les couches de la société où péter plus haut que son séant est devenu un sport non pas national, mais veritablement international. La pensée magique de la « Théorie du ruissellement » a très largement contribué à l’abrutissement des masses en la matière.

    Mais soudainement, alors que vers le bas (pas tout en bas, crevant la gueule ouverte, ceux-là, pauvres parmi les pauvres sont invisibles) la colère monte qui s’affiche en jaune, voilà que dans un exercice aussi stupéfiant que révélateur (tellement parlant…), aboient les foulards rouges, chiens de garde de la bien-pensance du régime macronien dans un exercice aussi improbable que grotesque. Eux, l’expression manifeste de cette bourgeoise débile (au sens clinique du terme) en stade terminal, pleine d’une suffisance et d’un mépris que seule leur immense vulgarité a pu, si difficilement d’ailleurs, couvrir.

    Mais le mal est fait, la fin du régime est là.

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    • Chris // 02.02.2019 à 12h56

      Derniers hommes prophétisés par Nietzsche.
      Si je puis me permettre ce jeu de mot : Yupppy ter a bien passé le test nietzschéen !

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      • Actum est de Republica ! // 02.02.2019 à 14h05

        @ Chris, relisez Nietzsche ou lisez-le. Sans salir sa mémoire de génie sombre (mais non obscur) dont je tempère fortement les excès à mon humble niveau de pensée et de catholique « intransigeant », sans trop me tromper, je crois pouvoir affirmer que le jeune vieux fou de Weimar aurait eu un mépris stratosphérique à l’égard de tous ces Untermenschen qui se prétendent les représentants de la Surhumanité 2.0, de tous ces pseudos prétendus héritiers, eux qui en sont l’exact contraire, dont notre neuneu 1er et tous ces dégénérés du gouverne-ment et d’ailleurs.

        Ce qui ne signifie pas pour autant que je cautionne en soi l’idée de Surhumanité dans son acception Nietzschéenne, a fortiori lorsque cette Surhumanité est lue à l’aune de surinterprétations ou plus grave à celle de mésinterprétations, toutes deux aussi pathétiques que pléthoriques…

        Aaaah le Nietzchéisme de certains bobos incultes (je pense au Nietzsche « de gauche » (oxymore toujours) du fautif et somme toute sympathique On fraye, quand il ne se pique pas d’éreinter un Christianisme dont il ignore à peu près tout – lisez Salamito ! -… que dire du grotesque et très prétentiard Enthovène – mes synapses font grève) ou des droitards parvenus de la « startupenation » ou autres écrivaillons du dimanche trop nombreux pour être seulement cités. Bref, il n’y a pas pire Nietzsche que celui qui, génération après génération et ce depuis au moins 1914 se prétend tel, à de très rares exceptions près. Un vrai Nietzschen, par définition, ne l’est que par défaut et jamais par excès. Il a tué le Père, avec son aval, si l’on peut dire. Ultime crise d’humilité de l’orgueilleux déraciné. Bref, je m’égare.

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      • Kiwixar // 02.02.2019 à 22h27

        Youpi-1er (Narkozy), Youpi-bis (Mollande), Youpi-ter (Macron).

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    • Jac // 02.02.2019 à 13h28

      Très intéressant. Je suis d’accord avec vous dans le fond, mais j’ajouterais dans « l’abrutissement des masses » le culte du « gagnant » ( compétiteur sportif ou -amalgamé- compétiteur industriel et financier et -pire- artistique), culte érigé il y a fort longtemps depuis la constitution des républiques démocratiques (peut-être ? pour « casser » la démocratie) et inculqué comme un crédo universel dans tous les domaines – y compris dans la pensée critique – depuis l’enfance de chaque individu, ce qui implique que tous (sauf exception : j’en suis) applaudissent les champions de tous ordres ou rêvent d’en être.

      Merci de préciser : « alors que vers le bas (pas tout en bas, crevant la gueule ouverte, ceux-là, pauvres parmi les pauvres sont invisibles) »

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      • Jac // 02.02.2019 à 13h45

        Je précise : je situe le début du « culte du gagnant » au début des républiques démocratiques ( alors que, j’en conviens, la compétition existe depuis l’ère des temps de l’humanité) parce que selon moi elle n’a été érigée en culte (universel de surcroit) que récemment dans l’Histoire.

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        • Jac // 02.02.2019 à 20h39

          J’ai envie d’ajouter, par rapport à la phrase que je rapporte ci-dessus (« …. ceux-là, pauvres parmi les pauvres sont invisibles »), phrase que j’ai trouvé altruiste et très respectueuse du genre humain dans son ensemble.

          Pourquoi « invisibles » * ?
          En fait, on parle de quoi ? : Des bourgeois .

          * Ils sont invisibles dans ce culte de la compétition que j’évoque plus haut (comme faisant partie de l’ « asservissement des masses »), outre qu’ils dérangent parce que dans le contexte de la compétition généralisée ils font « tache » et renvoient à l’échec que tous compétiteurs redoutent, parce qu’ils n’intéressent pas du fait qu’ils ne peuvent pas – par force- participer à cette âpre compétition généralisé.

          Car en fait, dans le monde, combien font des études longues et difficiles par passion pour une discipline au point d’accepter, à l’issue de ces études avec un diplôme en poche, de ne pas être bien rémunérés ?
          Très peu. Certains enseignants ou médecins (psychiatres ou généralistes) par exemple (mais pas tant que ça) .

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          • Jac // 02.02.2019 à 20h42

            suite

            La grande majorité des jeunes qui entreprennent des études (encouragés par leur famille y compris dans les classes populaires) le font pour pouvoir accéder à une vie confortable (légitime) et changer de ce fait de statut social s’ils sont nés au bas de l’échelle, ou de le maintenir voire l’élever s’ils sont nés dans une classe supérieure ; avec de ce fait l’exigence ou l’espoir de revenus élevés faisant d’eux des « bourgeois » selon l’expression populaire (et selon la « méritocratie » prônée par Macron, Sarkozy , et tant d’ autres ici ou ailleurs) .
            Qui ne rêve pas d’être bourgeois ? Et inversement qui se plait dans la servitude, ou « le servage contemporain » ?

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            Alerter
            • Jac // 03.02.2019 à 01h21

              Encore une dernière précision (je réfléchis toujours plus par rapport à ce que j’écris après l’avoir écrit qu’avant, c’est une manie – ou un doute permanent) :

              « et selon la méritocratie prônée par Macron, Sarkozy… »

              Laquelle méritocratie (qui correspond parfaitement à ce culte de la compétition) signifie dans le concret : « que ceux qui peuvent travailler et font des heures supplémentaires gagnent plus, que les autres qui ne peuvent pas ou plus travailler : oust! »

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  • Caliban // 02.02.2019 à 09h08

    Belle découverte, merci Les Crises.
    A explorer : https://www.youtube.com/results?search_query=fran%C3%A7ois+b%C3%A9gaudeau

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  • Albert Charles // 02.02.2019 à 11h14

    C’est un peu le discours de gauche bobo d’un gavé du capitalisme occidental considérant que le monde…c’est l’Occident ! Ecrivain dont l’âme amère rame contre la vulgarité contemporaine d’un monde devenu essentiellement matérialiste, notre ami peste contre le manque de justice, d’humanité et d’égalité de notre Occident. Il a raison. Mais il a tort de mépriser tous ces gens habitant les pays appelés Tiers-Monde autrefois qui, aujourd’hui, se réjouissent du développement capitaliste, même inégalitaire, de leur région. En Chine, par exemple, personne ne viendra regretter le temps des disettes et des privations, même si, pour cela, il faut regarder en même temps les nouveaux riches se construire de véritables palais en face de petites bicoques misérables. Ces derniers, pour l’instant, l’acceptent, car ils sont, pour l’instant, gagnants (même avec des miettes). Les Mépriser, c’est déjà avoir un discours de militant dignes des apparatchiks communistes d’un temps qui traitaient les ouvriers non encartés de..bourgeois ! Notre sympathique et tendre écrivain moraliste fait pareil: il y a des ouvriers qui votent bourgeois, nous dit-il ! Non, c’est faux ! Ils votent pour eux, selon l’idée qu’ils se font de leurs intérêts futurs d’ouvriers ! S’ils pensent qu’ils auront plus de chances d’avoir du pouvoir d’achat et un emploi (tout simplement) en votant à Droite, c’est peut-être aussi que la Gauche (pas bourgeoise ?) les a trompés depuis des lustres, et qu’ils ne lui font plus confiance. La faute à qui ?

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    • astap66 // 02.02.2019 à 13h18

      @Albert Charles : « La gauche pas bourgeoise » n’a jamais été au pouvoir en France, sauf (et elle a du le partager avec les gaullistes) entre 1944 et 1946 (Ambroise Croizat, Marcel Paul, Thorez…). Il n’y a pas de « mépris » à l’égard des peuples opprimés du « tiers monde » de sa part. Ce n’est pas le sujet.
      Et il est remarquable de relever que la Chine (qui n’est justement pas un pays capitaliste) est à elle seule responsable de 70% de la baisse de la pauvreté au niveau mondial.Les populations de ces pays veulent vivre mieux, mais elles ne veulent pas pour autant du « capitalisme », c’est à dire d’un mode de production où la grande majorité dépend pour vivre d’une petite minorité, où les gens sont aliénés quand ils travaillent (leur temps et leur force ne leur appartiennent plus) et même quand ils ne travaillent pas (flicage des chomeurs, des malades, des handicapés…). Les communistes (les vrais) avaient conscience du fait que le capitalisme avait permis une développement considérable des forces productives mais ils en voyaient les limites. « L’ascétsime universel » (Trotski) c’est le « collectivisme de la misère » (Gramsci), C’est pour tenter d’y échapper que Lénine avait proposé la NEP. Et qu’est ce que le régime chinois actuel sinon une gigantesque NEP, où les capitalistes chinois s’enrichissent, comme les Koulaks du temps de Lénine, mais ne disposent pas du pouvoir politique. L’ennui, c’est que se crée une classe intermédiaire qui défend à son tour ses intérêts propres, et que ce n’est pas encore le prolétariat, au sens large, qui gouverne.

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    • Gaby // 02.02.2019 à 17h25

      Le bonheur matériel de la classe moyenne chinoise sera éphémère et il aura eu un coût immense en terme de dégradation, on peut même parler de destruction, de l’environnement dont patiront probablement plusieurs générations. Générations dont les souffrances seront peut être pire que celle de la paysannerie chinoise post capitalisme (Je parle du capitalisme mondial qui a utilisé la Chine comme son usine à produire des biens qui n’auront servis qu’à accélérer sa chute vers l’avant)

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      • VVR // 03.02.2019 à 01h56

        Si il y a bien un pays pour lequel je ne me fait aucun soucis, c’est bien la Chine. Je me souvient d’un article, glané au détour d’une obscure revue hongkongaise en 2003 (navré pour le manque de précision) qui exposait le point de vue d’un des grand économistes du parti.

        Il exposait clairement que maintenant (il y 16 ans donc) l’objectif prioritaire du plan serait la sécurité économique, qui passe par le développement du marché intérieur pour contre balancer l’effondrement inévitable des économies occidentales, et la sécurisation des importations par la multiplication des accords bilatéraux, de préférence demonétarisé (pour la même raison).

        Pour moi, aussi longtemps que la Chine aura des hommes d’état capables de pauser un diagnostique aussi dur, prendre des mesures sur 20 ans, s’y tenir, et obtenir les resultats escomptés, alors ce pays n’a aucun soucis à se faire. Leur transition écologique ils sont en train de la faire, mais à la chinoise, c’est à dire efficassement, pragmatiquement, et sans effet d’annonce.

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        • Gilbert G // 03.02.2019 à 20h43

          je ne connais que très mal la politique intérieure chinoise… Ce qui est certain, c’est que la Chine fiche une jalousie rageuse (et inavouée) à nombre d’intellos et analystes occidentaux de tous les bords… Car la Chine ne se soumet pas à leurs canevas de pensée préfabriqués.
          D’abord la Chine a refusé l’ouverture politique comme l’URSS (bref, ils ont refusé de se faire piller par l’Occident une seconde fois). Ensuite, la Chine s’est développée économiquement, tout en gardant son régime politique. Ensuite la Chine qu’on pensait exploiter comme des benêts, on s’apperçoit qu’ils nous ont juste piqués nos usines, nos emplois et nos excédents commerciaux, pillés nos brevets (qu’ils ont amélioré au passage), et que maintenant, ils se tournent vers le tiers-monde pour développer leur propre monde.
          Alors c’en est trop, et chaque analyste nous prédit que la Chine va s’effondrer… N’est-ce-pas… c’est vrai quoi, des « jaunes » qui réussissent, ça met à mal nos certitudes de « blancs »…
          On verra où va la Chine… mais je me méfie maintenant des prédictions sans cesse négatives qu’on fait sur elle…

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  • Fred // 02.02.2019 à 11h28

    Il est intéressant Begaudeau mais l’utilisation du terme « fasciste » montre son enfermement intellectuel.
    Le fascisme est une idéologie d’après première guerre mondiale typiquement et uniquement italienne.
    C’est amusant d’ailleurs car le fascisme italien s’est construit en partie sur la détestation de « l’idéologie bourgeoise ».
    Appeler tout et n’importe quoi « fascisme » est idiot, ce serait comme appeler un mafieux corse « yakusa ».
    L’utilisation de ce mot est pour moi « disqualifiant », comme dans la bouche d’un ado gauchiste arrogant.

    De nos jours, toute critique antilibérale est associée au fascisme voir l’antisémitisme (Coralie Delaume en a fait l’expérience récemment), d’ailleurs si Begaudeau continue sur cette voie, il sera lui aussi traité de « fasciste » (comme Chouard dont il a l’air proche sur les idées).

    Sa critique de l’antiracisme est amusante car il en est lui même une victime qui n’a pas encore fait sa complète résilience. Il est encore obligé de trouver l’immigration inter-civilisationnelle formidable (une idée typiquement « bourgeoisie cool » au passage).

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    • Fred // 02.02.2019 à 11h53

      Concernant sa critique de l’enracinement, je serais vraiment intéressé de voir un jour un débat entre François Begaudeau et un « affreux » d’en face, je ne sais pas moi. le « monstrueux » Alain de Benoist par exemple.

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      • Gilbert G // 03.02.2019 à 20h50

        @ Fred
        pendant longtemps, la classe moyenne s’est complue dans l’individualisme consumériste… depuis les année 1980 le mondre ouvrier et populaire meurt à petit feu : les fermetures d’usines et de mines, les luttes avec ds morts, l’effondrement économique et moral du monde ouvfier et populaire… mais la classe moyenne regardait ailleurs… elle regardait les « ouvriers » sortir de leur « arriération » dans la « nécessaire douleur »… Mais depuis 2008, l’eau qui monte est arrivée jusque dans les compartiments de la classe moyenne… Alors subitement, tout cela devient insupportable : le capitalisme et l’arrogance sociale… OK… mieux vaut tard que jamais…
        Reste à savoir si la classe moyenne qui se met aujourd’hui en mouvement, veut simplement rétablir son petit paradis consumériste individualiste, ou bien si elle a d’autres ambitions culturelles et historiques. A mon avis c’est trop tôt pour le savoir…
        Mais on peut en revanche prévoir dans les années à venir, une forte hausse du nationalisme, ou du moins du souverainisme, idéologies qui peut parfaitement convenir à cette couche sociale… Après, difficile de savoir vers où ça va aller…

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    • Jaaz // 02.02.2019 à 13h46

      Il ne m’a pas semblé l’avoir entendu prôner « l’immigration inter-civilisationnelle » et en dire que c’est « formidable ». Par contre je pense qu’il faut arrêter de faire une fixation sur ce sujet, surtout quand on pense que l’immigration est sans limite, alors qu’il suffit d’ouvrir un code de l’entrée et du séjour des étrangers pour prendre conscience de l’existence de conditions tellement restrictives qu’il convient de parler littéralement « d’immigration choisie » en France. Mais comme personne ne prend la peine de faire cela et de savoir réellement de quoi il parle, on continuera à fantasmer sur le sujet. La preuve étant que les étrangers qui viennent en France et qui sont issus de régions en guerre, souhaitent gagner le R-U en réalité, ce que nos autorités les empêchent de faire compte tenu des accords.
      Par ailleurs, le terme « fascisme » est utilisé pas extension, ce qui n’est pas une utilisation impropre, et je crois avoir entendu Begaudeau (sur un autre plateau) invoquer au contraire le fascisme de l’ultra capitalisme actuel, de « l’ultra centre », ce qui est bien pertinent au regard de la maniere dont notre régime traite la problématique sociale.

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      • Jac // 02.02.2019 à 15h10

        Entièrement d’accord.

        Précisions personnelles :

        – « surtout quand on pense que l’immigration est sans limite » :
        J’ajoute : et a permis la création des états et donc des peuples, permettant ainsi que nos ancêtres chasseurs cueilleurs se sédentarisent et s’organisent en sociétés -politiques- (et non plus en ethnies et tributs). Ainsi d’une certaine manière et au cours des temps (temps qui ont constitué ces états) nous sommes tous des immigrés.

        – « je crois avoir entendu Begaudeau (sur un autre plateau) invoquer au contraire le fascisme de l’ultra capitalisme actuel, … » :
        Je parlerais plutôt de totalitarisme (selon définition de Hannah Arendt), ce qui en mon sens est pire que le fascisme/dictature parce que plus insidieux ( et pervers) et donc bien plus difficile à combattre.

        Et selon moi plus encore que « l’ultra capitalisme », je parlerais de « néolibéralisme » plus diffus à l’échelle mondiale que le capitalisme, et qui exclut encore plus les humains – dont leur recherche légitime de liberté- que le capitalisme en soi.
        Cf un exemple parmi tant d’autres pris au hasard de mes recherches tout en étant selon moi assez explicite (mais on peut en trouver bien d’autres) – différenciant le capitalisme du libéralisme :
        http://www.slate.fr/story/96445/liberal-ou-capitaliste

        et idem pour un autre exemple différenciant le libéralisme du néolibéralisme :
        http://www.scienceshumaines.com/du-liberalisme-au-neoliberalisme_fr_23367.html

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        • Alfred // 03.02.2019 à 00h22

          Je vous cite : « L’immigration a permis la création des états et donc des peuples, permettant ainsi que nos ancêtres chasseurs cueilleurs se sédentarisent et s’organisent en sociétés -politiques- (et non plus en ethnies et tributs). Ainsi d’une certaine manière et au cours des temps (temps qui ont constitué ces états) nous sommes tous des immigrés. »

          C’est beau dites donc, si seulement c’était vrai, visiblement vous êtes passé a coté des invasions et conquêtes des différends empires, royaumes et républiques, vous pouvez appeler cela immigration, après tout le sens des mots, hein on en est plus là.

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  • Jac // 02.02.2019 à 12h49

    Formidable interview de F. Bégaudeau !

    En revanche je n’aime pas la présentation qui a été faite par les Crises, qui n’a aucun intérêt et qui ne synthétise pas, à mon avis, ce en quoi il est très intéressant.
    Je relève donc quelques extraits de ses propos ( matière pour moi à réflexion) qui me paraissent essentiels :

    – « La bourgeoisie est pour la légitimité du pouvoir »

    – Le progressisme = synonyme de innovation (interprétation personnelle de son propos)

    –  » la politique est un art noble si elle s’articule sur le réel, à ce qui est et à la situation »

    –  » l’expression française ne tient pas à la francité » (contrairement à ce que pense Zemmour – qu’il cite- et la plupart de la bourgeoisie)

    – (dans le monde contemporain il y a : ) « les intellectuels organiques » et « les intellectuels critiques » ( lesquels « d’une certaine vitalité »)

    – « la bêtise de la bourgeoisie est d’assigner à la pensée le fait de défendre l’ordre existant, ce qui ne mène pas la pensée très haut »

    – (en citant un philosophe qu’il ne nomme pas sciemment)  » le vote dépolitise les gens »… » le vote a une certaine toxicité »…  » la parole étant l’outil de la politique (…) le geste de voter ( dans un isoloir où on est seul et sans parole) est un geste antipolitique »

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    • sauvingnin // 02.02.2019 à 14h30

      Le philosophe qu’il ne cite pas est peut-être Sartre, dont je conseille la lecture de son article  » élections piège à cons » repris dans situations X.

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  • Jac // 02.02.2019 à 12h50

    (suite)
    – (concernant le mouvement des gilets jaunes – qui le réjouit -)  » le mouvement des gilets jaunes n’est pas un mouvement anarchiste : un anarchiste n’attend rien du pouvoir » (…), « les gilets jaunes ont une juste colère très salutaire » (non texto) « mais aussi le sentiment d’avoir été bernés », (ce qui sous-entend) « qu’ils avaient des attentes, donc dont leur socle est une certaine adhésion au système »

    ça c’est de la pensée intéressante ! parce qu’elle fait « réfléchir » et non « réagir » (que l’on soit d’accord ou pas d’accord)

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    • Jac // 02.02.2019 à 13h57

      cf ma critique du RIC (du moins par le R = recourt systématique du Référendum) demandé presque à l’unanimité par les gilets jaunes alors que je suis POUR l’initiative citoyenne (et que j’adhère à la plupart de leurs contestations). Les référendums (je l’ai souvent écrit sur mes commentaires) sont pour moi le système de vote (oui/non) le plus manipulable.

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  • Barbe // 02.02.2019 à 12h58

    Dommage qu’il confonde voter et élire…
    C’est élire qui dépolitise les gens, pas voter : de toutes façons, la dernière fois qu’on nous a demander de voter, je dis bien de voter (i e : pour un texte) en 2005, la caste s’en est mordu les doigts…

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    • Jac // 02.02.2019 à 15h58

      Non je ne crois pas qu’il confonde :

      2005 : référendum sur le traité de Maastricht
      Vous faites allusion à un référendum que nombreux (politiques, gouvernants, commentateurs…) ont interprété (sciemment) par « les Français ont voté non à l’Europe »… alors que parmi ceux qui ont voté non au référendum, nombreux étaient pour l’Europe, mais contre ce traité.

      En quoi « la caste s’en est mordu les doigts » ??? alors que Sarkozy a minimisé le « non » majoritaire par cette interprétation sournoise pour signer (sans référendum) le traité de Lisbonne, quasi copié/collé du précédent…

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    • Gilbert G // 03.02.2019 à 20h58

      @ barbe
      on n’est pas obligé de tourner à la baratte le néo-proudhonisme de l’anarchiste Etienne Chouard… Remarquez, si ça permet à la classe moyenne de se mettre en mouvement sans trop se faire peur…
      Ce qui est rigolo, c’est que le « socialisme français » est une tradition intellectuelle qui fut mise à l’honneur même sous Vichy ! Je dis pas ça pour dire du mal sur le fond de l’anarchisme français… je dis cela juste pour la piquante anecdote…
      Ce que nous vivons, c’est simplement le réveil de la classe moyenne française, atteinte par la montée de l’eau après 2008 (alors qu’elle se fichait éperdument des souffrances de l’effondrement culturel et social ouvrier commencé dans les années 1980). Le nationalisme et l’anarchisme devraient se combiner dans une forme de « souverainisme remixé ».. une idéologie taillée sur mesure pour une classe moyenne en crise.

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  • Cgrotex // 02.02.2019 à 15h09

    Je suis d’accord , se qu’il dit est intéressant , mais le fond me fait penser à un intellectuel bourgeois anarchiste style nuit-debout.
    Débiter des paroles face à des journalistes débile est une chose , mais j’aimerais le voir confronter à des personnes comme Sapir , Todd , De Benoist , Gauchet , Michéa ou Le Goff.

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  • Serge F. // 02.02.2019 à 15h34

    Voici la version de cette émission en vidéo :

    https://www.youtube.com/watch?v=qLjyh2Ec8hY

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  • vlois // 02.02.2019 à 20h00

    « L’affect maître de la bourgeoisie est la peur », le peur de perdre, la peur de la mort, et toute est déterminé à partir de cela comme dit Henri Laborit dans le film Mon Oncle d’Amérique… « quand une seule pierre (de l’inconscient) s’écroule, il découvre l’angoisse, et cette angoisse ne reculera ni devant le meurtre pour l’individu, ni devant le génocide ou la guerre pour les groupes sociaux pour s’exprimer ».

    https://youtu.be/p36Km-6_Kyk

    C’est cette bourgeoisie qui a peur et envoie ses enfants dans les écoles Hattemer, L’alsacienne… La peur de la mort est aussi celle de leur lignée.

    C’est George Sand durant la semaine sanglante contre la Commune « Dieu soit loué, mon mobilier est intact »…

    Je suis d’accord avec lui car je suis étonné que les gilets jaunes attendent quelque chose de l’Etat, mais je sens qu’il y a un début avec le contre-débat du Grand débat. Pour autant pour revenir à ce que je disait un peuple qui s’autonomiserait serait considéré comme séditieux et serait durement frappé.

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  • Pinouille // 02.02.2019 à 21h47

    F Bégaudeau dit beaucoup de choses très justes, mais je ne peux le rejoindre sur sa conception de la bourgeoisie/classe et de ses aspirations. Conception très largement partagée par certains, que je trouve caricaturale.
    Il prétend que la bêtise de la bourgeoisie vient de la restriction de son champ intellectuel à la stricte défense de l’ordre établi, par réflexe de conservation de ses privilèges.
    C’est peut-être vrai pour certains (ceux que l’on voit à la télé), mais ce n’est certainement pas une généralité. Mes échanges avec le bourgeois lambda m’amènent plutôt à croire qu’il est intimement convaincu que l’ordre établi est le bon, tout simplement parce que son environnement personnel le lui confirme: rémunération/niveau de vie/perspectives acceptables (ref: chômage des cadres négatif actuellement) et que les MSM lui renvoient une image du monde en correspondance avec ce qu’il vit et ce qu’il a appris. Tout roule pour lui, dans l’ignorance des difficultés/souffrances d’une partie grandissante du reste de la population. Ignorance entretenue par le fait que les « classes » vivent séparément, que l’information a perdu une grande partie de son objectivité et je ne parle pas des politiques.
    Dans ce contexte, les gilets jaunes sont perçus comme une minorité peu représentative et peu crédible: il en faut beaucoup pour ébranler une conception du monde aboutie.

    Amha F Bégaudeau caricature aussi le libéralisme, mais c’est une autre histoire…

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