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30.juillet.201830.7.2018 // Les Crises

La Chine étudie la tactique syrienne de la Russie. Par Lyle J. Goldstein

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Source : The National Interest, Lyle J. Goldstein, 26-03-2018

Un char de combat russe tire lors d’une démonstration au forum militaro-technique international « ARMY-2016 » dans la région de Moscou, Russie, le 6 septembre 2016. REUTERS/Maxim Zmeyev

Pékin pourrait tirer les leçons du nouveau paradigme d’intervention militaire du Kremlin.

Lyle J. Goldstein

26 mars 2018

Il est reconnu depuis longtemps que l’alignement plus étroit entre Moscou et Pékin, qui remonte à près de trois décennies, offre à chacun d’amples avantages politiques et diplomatiques. Un aspect moins bien exploré de la relation pourrait examiner comment ces partenaires apprennent les uns des autres dans divers domaines, y compris dans le domaine crucial de la stratégie. J’ai déjà souligné dans cette enceinte que les stratèges chinois ont examiné attentivement la guerre en Ukraine et l’annexion de la Crimée. Cette édition de Dragon Eye examine de près une évaluation chinoise de l’intervention militaire de la Russie en Syrie.

L’interprétation de la guerre de Syrie par la Chine pourrait s’avérer très importante. J’ai récemment soutenu que Pékin pourrait jouer un rôle majeur parmi plusieurs grandes puissances désintéressées (et donc neutres) en aidant à trouver une solution diplomatique au nœud gordien qu’est la situation actuelle de la Syrie. Un tel rôle serait tout à fait conforme à ses ambitions d’être une véritable puissance mondiale, fournissant des biens publics mondiaux pour la sécurité internationale et facilitant simultanément l’ouverture de vastes corridors commerciaux traversant l’Eurasie. Pourtant, il y a un aspect potentiellement plus sombre de l’examen de la guerre de Syrie par la Chine. En effet, un danger est révélé dans cette étude publiée fin 2017 dans la revue Russian, East European and Central Asian Studies[俄罗斯东欧中亚研究] de la prestigieuse Académie chinoise des sciences sociales. En termes simples, ce danger est que les stratèges chinois pourraient conclure que la guerre russe en Syrie fournit un paradigme précieux pour les utilisations futures possibles de la force chinoise sur des théâtres éloignés comme « opérations militaires antiterroristes[反恐军事行动] ».

Ce traitement de la guerre de la Russie en Syrie évalue l’intervention comme offrant « de nombreux avantages[多红利] », en plus d’accélérer la destruction de l’État islamique. L’intervention, selon cette interprétation a également augmenté de manière significative la position de la Russie dans le monde, a modifié le système international, a augmenté la confiance en soi des Russes, et a également « pris l’initiative dans la lutte avec l’Occident [Russians’] ». L’auteur qualifie les actions du Kremlin contre l’Ukraine en 2014 de « résolues [毅然决定] », mais note également que la Russie a subi de graves conséquences économiques lorsque son commerce a chuté précipitamment, de sorte que le niveau de pauvreté a dépassé 15 pour cent de la population russe, comme l’indique cette étude chinoise. Ainsi, il est reconnu que le Président Vladimir Poutine a pris la décision d’intervenir avec vigueur en Syrie « … dans le contexte complexe de la Russie, confrontée à des circonstances externes et internes relativement difficiles. [面临内外交困的复杂背景] »

Il est à noter que la guerre de Syrie a permis à Moscou de « tester les résultats de son programme de construction militaire au cours des dernières années et les résultats des réformes [检验了今年来军队建设与改革的成果] ». Au niveau stratégique, le stratège chinois suggère que le Kremlin considère la Syrie comme son « poste avancé [前哨] » près de la porte de la Méditerranée orientale. Ainsi, l’intervention est également interprétée comme une confrontation dirigée contre les pressions de l’OTAN qui s’exercent sur le flanc sud de la Russie. L’article, en outre, expose les raisons pour lesquelles l’intervention de la Russie pourrait être légale, alors que la coalition dirigée par les États-Unis « n’a reçu ni l’accord du Conseil de sécurité de l’ONU, ni la bénédiction du gouvernement syrien ». L’évaluation chinoise semble également un peu naïve en embrassant de tout cœur l’explication du Kremlin selon laquelle la Russie « … ne fait que combattre le terrorisme et ne soutient aucune force politique particulière… »

Abordant momentanément les arguments des sceptiques, cette analyse explique que « … pour la Russie, il est important qu’elle ne soit pas entraînée dans une longue guerre… » Il est noté que l’Occident a commencé à parler du « deuxième Afghanistan [第二个阿富汗] » de la Russie. Mais l’auteur voit Moscou exécuter un « nouveau type de guerre [新型战争] », en s’appuyant sur des méthodes telles que les frappes de précision à longue distance, les véhicules aériens sans pilote (UAV), la surprise et le renseignement électronique. Poutine est cité avec approbation comme soulignant l’importance d’une attaque préventive contre les terroristes internationaux [普京表示先发制人是打击国际恐怖主义唯一正确的途径]. L’article suggère que Poutine a le soutien d’un large consensus interne en Russie pour lutter contre le terrorisme, peut-être en raison du fait cité par l’auteur que la Russie est un pays qui a beaucoup souffert aux mains des terroristes. En luttant sans relâche contre le terrorisme, explique l’auteur, Moscou a pu se présenter comme « le véritable ami du monde arabe ». [阿拉伯世界的真朋友] « De plus, la guerre syrienne de la Russie a, selon cette évaluation chinoise, « brisé la position hégémonique de l’Occident dans la région. »

L’une des sections les plus intéressantes de ce document est une évaluation de la guerre de l’information sur la Syrie qui est en cours entre la Russie et l’Occident. L’auteur note que l’Occident dirigé par les États-Unis a utilisé « tous les moyens disponibles » pour déclencher des attaques de propagande « pour salir la Russie au plus haut degré [最大程度地抹黑俄] » avec l’espoir de déclencher une « révolution colorée » qui renverse Poutine… [颜色革命, 推翻普京] ». L’article va même jusqu’à tabuler (littéralement dans un tableau) près d’une douzaine d’efforts discrets pour peindre la Russie comme une « puissance impérialiste méchante 邪恶帝国] » dans le cadre de la « guerre de l’information [信息战]. »

Source : The National Interest, Lyle J. Goldstein, 26-03-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 30.07.2018 à 08h21

L’empire anglo-américain des financiers ne cesse de se dévoiler. Ses méthodes de propagande et de guerre sous de faux motifs sont de plus en plus connues et étudiées et deviendront de plus en plus inefficaces et même contreproductives.
Il en est de même dans le domaine de l’armement. En se dévoilant l’OTAN permet à ceux qui sont menacés de développer des systèmes de neutralisation et de riposte.
A trop en faire, cet empire se fait du tort à lui-même et au monde entier en rejetant les propositions de paix, d’équilibre, d’échanges et de respect que lui offrent des pays tel que la Russie et les brics.
Il suffirait que cet ex-empire renonce à vouloir diriger et exploiter le monde pour qu’il puisse rester un pays développé économiquement, socialement, mais aussi être respecté. En économisant les sommes astronomiques qu’il consacre à son armée et sa propagande, il aurait les moyens de tirer ses propres populations de leur misère grandissante. Ne plus laisser les financiers décider de leur sort.
C’est ce qu’attendent, semble-t-il, ceux qui ont voté Trump et explique qu’il soit autant combattu, à coup et coût de propagande.

42 réactions et commentaires

  • calal // 30.07.2018 à 08h11

    Je vois de plus en plus de film de guerre chinois ou le heros,membre actif ou veteran de l’armee populaire de chine,intervient a grands renforts de gestes « vigoureux » et de rafales d’armes automatiques, pour sauver des compatriotes ou des collaborateurs d’entreprises ou d’ong chinoises. cela se passe essentiellement en afrique et sous un pretexte humanitaire.Signe de l’emergence d’un soft power chinois?

      +6

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    • Le Minotaure // 30.07.2018 à 08h36

      Ca a l’air super ! Vous avez des références ?

      J’ai vu un film russe assez récent où des pirates somaliens (et islamistes) attaquent un tanker russe et prennent l’équipage en otage. Puis des forces spéciales russes viennent les délivrer. Ca reprend tous les codes du film d’action « patriotique » américain mais avec des Russes dans le rôle des gentils.

        +3

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      • Kallas // 30.07.2018 à 18h43

        Je pense qu’il parle du 2em film « Wolf Warrior » qui se passe en Afrique. Vous pouvez donc regardez Wolf warrior 1 et 2, j’ai pris beaucoup de plaisir en les voyants. C’est du bon film d’action avec un héro sur burné (version chinoise)
        Je n’ai pas vue le film dont vous parlez, pourriez vous me donner le titre ?

        Belle soirée

          +2

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        • Le Minotaure // 31.07.2018 à 13h57

          Après recherche il s’agit du film « 22 minutes » de Vasily Serikov.

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  • RGT // 30.07.2018 à 08h15

    Propagande chinoise certes, mais qui nous permet surtout d’avoir le point de vue de « l’ennemi » afin de (tenter) de démêler l’écheveau des relations internationales.

    Même si c’est de la propagande, c’est toujours intéressant à lire car ça nous change de la propagande de nos « états démocratiques » qui partent en guerre sans demander l’avis de leurs peuples (et qui passent par le biais d’ordonnances dictatoriales des lois qui sont contraires aux intérêts de leurs peuples).

    Tout n’est que propagande quand on est gouverné par des « élites » qui se foutent royalement des intérêts de ceux qu’ils sont censés « protéger ».

    Bonne journée.

      +13

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    • Le Minotaure // 30.07.2018 à 08h37

      Ca ne nous change pas beaucoup de la « propagande démocratique ». Ca montre justement que les ressorts de la propagande sont toujours les mêmes.

        +6

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  • Fritz // 30.07.2018 à 08h17

    Ce texte américain présente objectivement un point de vue chinois, en citant les expressions chinoises. Voici la fin de l’article, qui n’a pas été traduite :

    Yet, this appraisal suggests that Russia has been winning this information war and reaping diplomatic benefits. It notes that the Syria operation has by now “successfully split the NATO camp [成功分化了北约阵营]” in that Turkey has gone from being an enemy to becoming a close friend of Russia. Coordination has been undertaken with countries, such as Israel, according to this analysis. Examples of Arab leaders thanking Putin are described. Moreover, the piece asserts that the Ukraine situation has taken on a much less urgent priority, as well. [乌克兰议题逐步谈话 不再重要].

    In the end this Chinese assessment concludes without reservations that Russia’s “international position and influence has increased” in the wake of the Syria intervention. Syria is on a path toward stabilization, so it is claimed, and the Kremlin has also vanquished the opposition forces supported by the United States, to boot. The intervention amounts to a “great achievement” [重大贡献]. Credit is even given to Russia for “alleviating the European refugee crisis.”

      +9

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  • DUGUESCLIN // 30.07.2018 à 08h21

    L’empire anglo-américain des financiers ne cesse de se dévoiler. Ses méthodes de propagande et de guerre sous de faux motifs sont de plus en plus connues et étudiées et deviendront de plus en plus inefficaces et même contreproductives.
    Il en est de même dans le domaine de l’armement. En se dévoilant l’OTAN permet à ceux qui sont menacés de développer des systèmes de neutralisation et de riposte.
    A trop en faire, cet empire se fait du tort à lui-même et au monde entier en rejetant les propositions de paix, d’équilibre, d’échanges et de respect que lui offrent des pays tel que la Russie et les brics.
    Il suffirait que cet ex-empire renonce à vouloir diriger et exploiter le monde pour qu’il puisse rester un pays développé économiquement, socialement, mais aussi être respecté. En économisant les sommes astronomiques qu’il consacre à son armée et sa propagande, il aurait les moyens de tirer ses propres populations de leur misère grandissante. Ne plus laisser les financiers décider de leur sort.
    C’est ce qu’attendent, semble-t-il, ceux qui ont voté Trump et explique qu’il soit autant combattu, à coup et coût de propagande.

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  • relc // 30.07.2018 à 08h29

    Il manque la moitié de l’article. Page 2 :

    De fait, cette évaluation suggère que dans cette guerre de l’information la Russie s’est trouvée gagnante et a moissoné les avantages diplomatiques. Elle note que l’opération en Syrie a maintenant « divisé avec succès le camp de l’OTAN [成功分化了北约阵营]”, en ce que la Turquie est passée de l’état d’ennemi à celui d’ami proche de la Russie. Une coordination a été entreprise avec certains pays, comme Israël, selon cette analyse. Sont décrits des exemples de dirigeants arabes remerciant Poutine. De plus, l’article affirme que la situation en Ukraine est aussi devenue d’une priorité moins urgente.

    Pour finir, cette évaluation chinoise conclut sans réserve qu’ à la suite de son intervention en Syrie, « la position internationale et l’influence de la Russie se sont accrues ». La Syrie est en marche vers la stabilisation, est-il affirmé, et à côté de ça le Kremlin a aussi défait les forces d’opposition soutenues par les Etats-Unis. L’intervention peut être considérée comme « une grande réussite [重大贡献] ». Il est même donné crédit à la Russie « d’alléger la crise européenne des réfugiés ».

    Beaucoup de lecteurs s’offusqueront des conclusions évidemment impudentes de cet analyste chinois. Sans aucun doute, c’est le reflet d’une appréciation partiale, et aussi de la nature des media chinois sous contrôle. La Syrie ne semble pas le moins du monde sur le point d’être en paix, et l’intervention en Syrie semble avoir eu de nombreux problèmes, en particulier le nombre de victimes civiles évidemment excessif. Et n’oublions pas les coûts économiques et humains pour la Russie elle-même qui n’ont rien de négligeables. Après les deux dernières décennies de guerre au Moyen-Orient qui semble seulement de plus en plus chaotique, c’est frôler l’absurdité que de croire qu’une quelconque puissance extérieure puisse convaincre la région de prendre une direction pacifique. L’alternative du « désengagement » pourrait bien être la meilleure permettant aux acteurs locaux de régler par eux-mêmes leurs désaccords en toute autonomie.

    Mais cette évaluation chinoise pourrait bien être plus significative pour ce qu’elle dit de la future politique étrangère chinoise que tout ce qu’elle peut dire sur la Syrie. Comme Pékin s’applique fermement à définir son nouveau rôle dans le monde, elle aura beaucoup de tentations d’employer sa nouvelle puissance militaire partout sur la planète, spécialement dans cette aire vaste et instable où elle contribue à créer « une Ceinture et une Route ». Le paradigme adoptée de l’intervention russe en Syrie, « combattre le terrorisme » et simultanément se construire un soutien intérieur et une confiance en soi, peut devenir presque irrésistible pour les dirigeants chinois. Mais déployer sa brillante armée dans des situations partout dans le monde est la voie de la perdition et pourrait même mettre significativement en péril le « rêve chinois » de régénération nationale. Il serait bien plus sage pour Pékin de limiter le champ d’action de ses forces expéditionnaires à l’étranger et de les garder prudemment sous les « casques bleus ».

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    • Fritz // 30.07.2018 à 09h02

      Merci pour votre traduction, @relc. Les deux paragraphes de commentaires américains me semblent plus discutables que l’étude chinoise, en particulier l’assertion sur les « conclusions évidemment impudentes de cet analyste chinois. Sans aucun doute, c’est le reflet d’une appréciation partiale, et aussi de la nature des media chinois sous contrôle. »
      Et aussi une erreur d’optique due aux yeux bridés ?

      La paille chinoise et la poutre américaine. Une poutre de séquoia, vu la taille.

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    • Isidor // 30.07.2018 à 09h57

      Rien de vaut la confrontation réelle pour juger de la l’efficacité d’une armée…

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      • Myrkur349 // 01.08.2018 à 16h35

        Rien de bien nouveau, on écrabouille tout avec une intense préparation d’artillerie et autres bombes air-sol. Du katouichisme amélioré niveau précision en quelque sorte.

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    • DUGUESCLIN // 30.07.2018 à 10h09

      « Elle note que l’opération en Syrie a maintenant “divisé avec succès le camp de l’OTAN [成功分化了北约阵营] »
      Diviser n’est pas le but premier de la Russie.
      La division du camp atlantiste est la conséquence de la ligne claire et légaliste de la Russie, elle est intervenue légalement et avec fidélité envers ses alliés. Le but de sauvegarder la souveraineté de la Syrie fait naturellement barrage aux forces de l’OTAN. Le camp russe ne combat pas les atlantistes, il défend les souverainetés, empêchant, de ce fait, le camp atlantiste d’imposer sa domination, la soumission et l’exploitation du monde.
      La division du camp atlantiste n’est pas un but stratégique mais une conséquence.
      Le combat pour le respect des souverainetés de la Russie et la fidélité à ses engagements expliquent son succès diplomatique. Plus les pays gagnent en souveraineté plus les forces de l’OTAN reculent et plus la Russie apparaît comme un allié fiable et respectueux des autres.
      Si le camp atlantiste avait la même vision, il n’y aurait plus de guerres du moins à court terme. Il n’y aurait pas de guerre ni en Syrie ni en Ukraine.

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    • Manant // 30.07.2018 à 15h16

      Pour ne pas faire de projections fausses, il convient de ne pas perdre de vue les préoccupations stratégiques des dirigeants chinois. Quel est l’ennemi (pour Pékin, comme pour Moscou ?): ce n’est pas évidemment le ‘terrorisme’international’, mais ses manipulateurs et fournisseurs en armes, logistique et renseignements (l’OTAN, ou l’Occident global).
      Ce qui se produit en Syrie (après la Libye et la tentative égyptienne), peut, demain, se produire dans le Caucase ou le Xinjiang. D’où l’intérêt d’étudier l’intervention russe en Syrie.
      Dugulinglin s’étonne que l’OTAN se découvre. Il a été obligé d’abattre ses dernières cartes : progression rampante dans l’Europe orientale jusqu’à la Géorgie et l’Ukraine) et instrumentalisation du mythe du Califat pour susciter une nouvelle ‘Révolte arabe’qui n’a fort heureusement pas trouvé son Lawrence. Cela au détriment des intérêts bien compris des peuples européens. L’OTAn (en fait les directions globalistes) )joue désormais cartes sur tables. Les Chinois analysent le développement de ce jeu en sachant qu’ils sont concernés autant que le Russes. Il n’y a pas de raisons de leur pr^ter d’autres objectifs.

        +5

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      • Mich // 30.07.2018 à 17h04

        La Chine n’a pas besoin d’être déstabilisée par une quelconque révolution de couleur.
        La nature brutale de sa dictature fait qu’elle se crée ses propres ennemis intérieurs.
        Le Xinjiang est tout autan chinois, que l’Algérie était française

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  • Max // 30.07.2018 à 09h54

    En Syrie les autorités sont plutôt dans l’après conflit militaire, la nouvelle Law Number 10 vise en interne a redistribuer en fixant les règles de propriétés notamment foncières d’avec les millions de réfugiés (majoritairement sunnites) qui sont éparpillés entre l’UE et les états frontaliers de la Syrie.
    Ils seront expropriés de leurs biens s’ils ne se font pas enregistrer avec finances dans les embrassades et consulats du pays d’accueil. Les pays de l’UE, notamment l’Allemagne considérant que mettre le pied dans une ambassade syrienne a valeur de reconnaissance par les réfugiés ce qui les rends expulsables vers la Syrie. Par ce biais le gouvernement syrien fixe les refugiés syriens dans les pays d’accueils, dont beaucoup sont sunnites et surtout anti-Assad et donc diminue le poids démographique des sunnites en Syrie (les israéliens doivent être admiratifs).
    La Chine et la Syrie.
    La Syrie est en ruine, l’année dernière 70 pays se sont réunies a Bruxelles mais ne sont pas parvenus a un accord, surtout que la plupart n’avaient pas les moyens financiers, les besoins financiers de la Syrie sont évaluer par Damas a 200 billions de $.
    La Chine est le pays qui a le plus les moyens financiers d’aider la Syrie, pour cela la victoire sur le terrain de Damas doit être incontestable et il est clair que le non retour des réfugiés est une bonne chose de ce point de vue…… la morale en étant une autre.
    Analyse militaire de la Chine.
    Comme les autres pays, les experts chinois analysent tous les conflits, je ne sais pas ce qu’ils en tirent comme leçons.

      +1

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    • Manant // 30.07.2018 à 15h28

      La loi n°10 est liée à la reconstruction. Elle incite les réfugiés à revenir pour confirmer l’enregistrement de leurs biens fonciers. Lui prêter des arrières-pensées d’épuration ethnique revient à accréditer la propagande des Frères musulmans; les principaux artisans des malheurs qui frappent le monde arabe. La Russie, toujours pour aider le gouvernement syrien, intervient actuellement au Liban et en Jordanie pour favoriser le retour des réfugiés en leur donnant des garanties.
      C’est l’Europe (l’Allemagne, surtout) qui ne veut pas les lâcher pour des raisons démographique. Mais pas seulement. Il faudrait en effet s’interroger sur les raisons qui font que ce sont les pays de l’Axe (les vaincus, donc) — et j’y ajoute l’Espagne franquiste— qui souffrent le plus de déficit démographique et attirent l’immigration comme des trous noirs.Cela pourrait mener la réflexion bien loin.

        +8

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      • PierreH // 01.08.2018 à 15h58

        « Il faudrait en effet s’interroger sur les raisons qui font que ce sont les pays de l’Axe (les vaincus, donc) — et j’y ajoute l’Espagne franquiste— qui souffrent le plus de déficit démographique et attirent l’immigration comme des trous noirs. »
        Je serais curieux que vous élaboriez… D’autre part, je n’ai pas l’impression que le Japon soit un trou noir à immigrés mais peut-être parlez-vous des seuls membres européens de l’Axe.

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    • Dominique // 30.07.2018 à 17h59

      « Les pays de l’UE, notamment l’Allemagne considérant que mettre le pied dans une ambassade syrienne a valeur de reconnaissance par les réfugiés ce qui les rends expulsables vers la Syrie. Par ce biais le gouvernement syrien fixe les refugiés syriens dans les pays d’accueils »
      C’est l’UE qui crée la règle, c’est donc elle qui fixe les réfugiés dans les pays d’accueils.

      Comme dirait l’autre, « Ils ont le pouvoir de rendre les innocents coupables et de faire des coupables des innocents ».

        +1

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  • malborough // 30.07.2018 à 10h25

    Bonjour,
    Franchement je n’ai pas trouvé cet article bien intéressant ,voire confus :
    une analyse « d’expert » , comme on en trouve des centaines ,sans doute des milliers aujourd’hui .
    Sauf erreur, pas trop sourcé .
    Alors élément de propagande ?
    De la part de qui ?
    Qui engage qui ?
    Qui est Lyle J Goldstein ?

      +2

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  • nulnestpropheteensonpays // 30.07.2018 à 10h29

    ce qui est fascinant ,c’est que la propagande soit efficace , russe ou américaine , mais j’ai quand même l’impression que la vérité est la meilleure des propagandes…ce que n’ont pas encore compris les européens et américains.c’est comme si la russie et la chine étaient au tout début de la publicité …alors que l’occident en est a cent ans et plus .

      +2

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    • Ando // 30.07.2018 à 10h49

      Bien vu. Difficile de se renouveler quand on pretend dominer les autres et c’est plus simple d’être un challenger.

        +1

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  • Ando // 30.07.2018 à 10h43

    On retrouve bien ici ce qui est plaisant de la part de la Chine : un mélange de pragmatisme et de bon sens. On etudie de préférence une tactique syrienne qui réussit (la russe) plutôt que celle qui se solde par un désastre (l’etasunienne). A cela on voit que la Russie est devenue un pays très différent de l’Union soviétique (la tactique russe de 2015 eut été impensable à l’époque soviétique), et que les États-Unis sont restés nevrotiquement identiques à eux même, accumulant échecs sur catastrophes. La nouvelle démocratie russe, avec des moyens plus réduits, a du apprendre les techniques du soft power, ou l’art du rendement maximum avec des moyens limités, exactement l’inverse du schéma étasunien.

      +12

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  • weilan // 30.07.2018 à 13h36

    Cet article et certains commentaires font l’impasse sur un fait généralement passé sous silence ou carrément ignoré en Occident:

    https://www.20minutes.fr/monde/2025759-20170306-daesh-menace-terroriste-plane-aussi-chine

      +3

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  • Kokoba // 30.07.2018 à 16h03

    Lorsqu’on regarde un peu en arriere, les résultats obtenus par la Russie en géopolitique sur les 10 dernières années sont remarquables.

    Georgie, Ukraine, Crimée, Syrie.

    A chaque fois, le résultat est une victoire stratégique claire pour la Russie. A comparer avec les résultats obtenus par la France ou plus généralement le camp Occidental. Rien que çà devrait interroger sur la qualité de la pensée stratégique de nos « élites ».

      +7

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    • Dominique // 30.07.2018 à 18h03

      J’ai du mal à voir une victoire russe en Ukraine. Tu peux développer ? merci d’avance.

        +2

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      • Kokoba // 31.07.2018 à 08h35

        Quand je parle de victoire stratégique, je ne parle pas de victoire militaire mais plutot de réussir ses objectifs stratégiques (politiques et géopolitiques).

        C’est l’Occident qui a déclenché le conflit autour de l’Ukraine. Avec une révolution de couleur dont le but était d’avoir un pouvoir Ukrainien à la solde des USA, d’installer l’OTAN aux portes de la Russie et enfin d’isoler et d’affaiblir la Russie.

        Quand on voit le résultat aujourd’hui : c’est l’Ukraine qui est gravement affaiblie, avec un pouvoir particulièrement faible et un territoire en guerre civile. La Russie subit les sanctions mais cela a simplement généré un redéploiement de son économie vers l’Asie. L’Europe n’a rien gagné dans tout çà à part un antagonisme fort avec un voisin et une instabilité importante à ses frontières. Les USA n’ont rien gagné mais ils n’ont pas trop perdu puisqu’ils sont à l’abri des représailles.

        En résumé, difficile de ne pas dire que c’est la Russie qui sort vainqueur de cette triste histoire. Elle a fait échouer les plans de son adversaire et elle a récupéré la Crimée au passage.

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        • Le Minotaure // 31.07.2018 à 14h55

          La Russie a une guerre civile à ses portes et un gouvernement hostile en Ukraine, conformément aux souhaits de l’OTAN. Elle a enchainé deux ans de récession (2015 et 2016) suivis d’une croissance de 1,5% en 2017. Cette contraction l’a amené a couper largement (entre autres) son budget militaire, passé de 80 mds d’euros en 2015 à 66 milliards d’euros en 2017. Résultats : l’acquisition du char Armata est repoussée sine die, il n’y aura que 12 avions SU-57 de 5eme génération en 2020 au lieu des 250 escomptés il y a encore un an, et on entend plus parler des nouveaux BPC/Porte-avions censés équiper la marine en lieu et place des Mistral.

          Certes Poutine, au regard des cartes dont il disposait, à bien joué son coup en Crimée et dans le Donbass. De là à voir une victoire russe dans cette affaire…

            +4

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  • Pierre D // 30.07.2018 à 16h15

    Ce qui se dégage de cet article c’est que son auteur s’attache à pointer les initiatives Russes permettant à rééquilibrer plutôt que combattre ou vaincre. Du taoïsme pur jus

    La naïveté supposée de l’auteur concernant la volonté de Poutine de combattre LES terrorismes (Occident inclus) ne fait que souligner que Poutine n’a fait que reprendre les arguties occidentales même si l’objectif in fine est la désorganisation de l’état syrien ou sa souveraineté.

    Cet article est construit comme si la nocivité de l’occident est un fait acquis et définitif sur lequel il est inutile de gloser, avec la même fatalité que le vent ou la pluie, sachant que: «Un vent rapide ne dure pas toute la matinée ; une pluie violente ne dure pas tout le jour. » Lao-Tseu

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    • Mich // 30.07.2018 à 16h56

      La nocivité des USA et de leurs obligés ces cinquante dernières années n’est plus à démontrer.

      Mais de là à leur opposer la Chine comme étant un parangon de vertue, celà me laisse abasourdi.

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      • Pierre D // 30.07.2018 à 17h27

        Justement, il n’est pas question « d’opposer » dans cet article.

        D’autre part il n’y a que vous pour imaginer la Chine comme « parangon de vertu »… et d’ailleurs qui s’en soucie?

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        • Mich // 31.07.2018 à 10h15

          Je regrette que ma remarque vous ai conduit à cette conclusion.
          L’article en lui même est à mon humble avis assez banal (une propagande du camp opposé). Je voulais juste pointer le fait qu’il y a des d’intervenants sur ce forum qui ont une tendance à « l’anti occidentalisme primaire ».
          Je ne comprend pas votre remarque quant à ce que je suis sensé « m’imaginer » à propos de la Chine.

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    • Manant // 30.07.2018 à 19h18

      Il n’y a pas de jugement moral à porter. Le monde a besoin de paix et de mécanismes régulateurs qui s’appuient sur le droit librement accepté, y compris le droit du commerce. L’OTAN tourne le dos à cette perspective en continuant à miser sur la force qui lui permettait, jadis, de dicter le droit. Les temps ont changé.

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  • miss K // 31.07.2018 à 13h24

    comment ça « l’annexion de la crimée » ? le parlement de Crimée a voté de le rattachement à la Russie il me semble…

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    • Moussars // 01.08.2018 à 12h19

      Et il n’y a pas eu de référendum au Kosovo.
      Il n’y en avait pas eu au Texas, au Nouveau Mexique, en Arizona, en Californie…
      À Hawaï, à Guam…

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  • Ceusette // 01.08.2018 à 12h35

    La « lutte contre le terrorisme » n’est qu’un prétexte pour consolider les positions de la RPC en Asie centrale et plus particulièrement dans leurs provinces les plus occidentales, notamment le Xinjiang, qui regorgent d’hydrocarbures. Mais cette politique assimilatrice a pour revers de renforcer paradoxalement le terrorisme potentiel, face à des populations plongées dans le désespoir. Le « rattachement » ou « l’annexion » (selon le point de vue) de la Crimée et la guerre dans le Donbass pourraient inspirer le régime de Pékin pour reprendre Taïwan, soit par une solution militaire (tout de même périlleuse sur le plan opérationnel), soit en jouant sur les rivalités interethniques insulaires (la solution sans doute la plus intelligente et la plus faisable pour eux). Dans tous les cas, cela montre que les Chinois ont une véritable pensée stratégique (quoique parfois un peu cynique), ce qui nous fait cruellement défaut.

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    • Mich // 01.08.2018 à 15h45

      La Chine n’a absolument aucune chance de récupérer Taïwan en jouant sur de supposées « rivalités interethniques ».
      La Chine est une dictature brutale tendance fasciste, Taïwan est une vraie démocratie et si « rivalités interethniques » il y a, les taïwanais les réglerons entre eux, il n’ont pas besoin de la Chine pour cela, et il ne viendra à l’idée de personne de l’appeler à la rescousse.
      Pour la Chine, le seul moyen de mettre Taïwan au pas sera la force…

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      • Myrkur349 // 01.08.2018 à 16h49

        Cette subdivision politique est juste bonne pour les médias occidentaux. Au niveau économique, Taïwan est intégré à la Chine, point barre. Après il y aura toujours les bisbilles entre les « nationalistes » des deux pays. Dans x années, les taïwanais eux-mêmes s’intégreront politiquement à la Chine car la séparation idéologique sera devenue obsolète. Que çà soit tartempion ou tartemprune qui dirige dans une économie capitaliste, la belle affaire. Et toutes les flottes de porte-avions du monde n’y changeront rien parce qu’une île à la base, çà coule pas.

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        • Mich // 02.08.2018 à 05h34

          Taïwan est une démocratie et c’est ce qui la différencie de la Chine. Personne n’y revendique plus d’être la « République de Chine ». Les deux états ne sont pas juste interchangeables car étant capitalistes.

          Quand à l’intégration économique, les taïwanais sont de moins en moins intéressées à investir en Chine, le Japon et d’autres étant d’excellents partenaires et des états de droit.

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  • Moussars // 01.08.2018 à 18h45

    Et il n’y a pas eu de référendum au Kosovo.
    Il n’y en avait pas eu au Texas, au Nouveau Mexique, en Arizona, en Californie…
    À Hawaï, à Guam…

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